Notez les films naphta : Août 2012

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Happy Charly
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Re: Notez les films naphta : Août 2012

Message par Happy Charly »

"LES BOUCANIERS" d'Anthony Quinn

Passé le choc de la coupe de cheveux mais surtout de la présence d'une telle tignasse sur la tête de l'acteur principal, Yul Brynner, associé à son caleçon moule-burnes mais loin du modèle poutre apparente (ce qui donnait un coté étrangement asexué à son personnage de séducteur voleur des mers), cette seconde adaptation (la première étant avec le même Anthony Quinn en tant qu'acteur sous la houlette de Cecil B. DeMille) -à ma connaissance- de la vie romancée de ce pirate et esclavagiste (détail passé sous silence ici) est un bon film de pirates -ou presque- avec les effets de l'époque: décors théâtraux de studios, fonds photographiques immobiles, etc, etc, mais plaisant et loin d'être désuet.
Avec une tournure scénaristique qui me semble démolir dans la dernière séquence tout le coté héroïque et séducteur merveilleux du protagoniste (plus que héros: hey, il s'agit tout de même d'un gibier de potence, voleur mais peut-être pas assassin). Avis personnel.
Ca me plait toujours plus que la piraterie d'aujourd'hui maltraitée par ce cabotin de Johnny Depp...
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semmelweis
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Re: Notez les films naphta : Août 2012

Message par semmelweis »

Rebecca

Voici donc le premier film américain du maitre du suspense, je dois avouer que je n'ai pas totalement été convaicnu. Je crois que le film est assez apprécié par les fans d'Hitchcock. Sous la houlette de O'Selznick, le réalisateur adapte Daphné du Maurier mais je trouve le film assez impersonnelle. J'ai du mal à ressentir la patte du metteur en scène dans ce film. En l'état , le film offre de belles séquences , le final en plan séquence dans les flammes est assez extraordinaire faisant basculer le film dans le fantastique. La scène d'introduction est aussi assez envoûtante mais j'ai du mal à ressentir l'ambiance dans la demeure qu'essaye d'instaurer le réalisateur. Laurence Olivier est bon dans la nuance qu'il apporte au personnage. Mais le coté naif de Joan Fontaine m'a par moment fatigué tellement il était appuyé. Et je trouve que Laurence Olivier écrase assez Joan Fontaine ne permettant pas aux deux personnages de vivre sur un plan d'égalité. Il est évident que la présence de Rebecca parcoure le film mais elle me parait peu retranscrise. Je ne la sens pas à travers la mise en scène si ce n'est dans la chambre de la défunte. Le film reste donc très travailé et a sans doute permis à Hitchcock de faire son entrée à Hollywood mais je sens le travail de commande bien construit mais qui ne m'impressione pas autant que les films suivants du réalisateur. Je ne sais pas si c'est du au producteur mais je trouve que le film reste assez cadenacé en particulier dans la relation entre Mr de winter et la nouvelle Mme de Winter. Le début du film m'a paru laborieux et un peu longuet avant d'arriver à Manderlay. Ce sont plus les seconds rôles qui donnent une teinte singulière au film, en particulier Judith Anderson qui campe une excellente Mme Danvers. Pour mois, chacune de ses apparitions nous rappelle le coté inquiétant des films du cinéaste. De même que George Sanders qui campe un amant absolument odieux créant presque une atmosphère comique autour d'un film mortifère, glauque où les choses se déroulent sous la présence d'une morte. Mon sentiment est ambivalent, ça reste un bon film mais je n'ai pas été marqué par le film. Je retiens toujours des séquences dans les films du maître . Ici, j'ai du mal à oublier le coté commande, impersonnel de l'entreprise. Dans le livre de Patrick Brion sur le film noir, Hitchcock dit qu'il avait fait le boulot mais s'en être fier de son film. Je pense un peu cela de ce long-métrage. Je me demande bien pourquoi Brion le voit comme un film noir? Et puis, il manque cette nuance propre au film de Hitchcock et ce caractère inquiétant venant du quotidien qu'a su produire d'autres films du réalisateur. Pas un chef d'oeuvre, un film assez bon mais qui ne percute pas.
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Eusebio Cafarelli
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Message par Eusebio Cafarelli »

Revu :

Soleil vert : définitivement un chef-d'oeuvre de la SF, au scénario extrêmement réfléchi et intelligent, avec beaucoup de moments formidables (le début en photos, prodigieux, une des plus grandes ouvertures de film à mon avis), le repas avec de la vraie viande, la mort de Sol Roth) et des allusions que je n'avais pas vues auparavant (à la Shoah sans doute, à travers la figure de Sol Roth, vieux sage qui meurt comme Socrate...).

To be or not to be : combiner Shakespeare, le comique, la comédie de boulevard, la réflexion sur l'identité, l'illusion, le théâtre, la dénonciation du nazisme... brillantissime, sans doute une des influences majeures de Tarantino pour Inglorious Basterds
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Profondo Rosso
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Message par Profondo Rosso »

Été violent de Valerio Zurlini (1959)

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La ville côtière de Riccione, durant l'été 1943. Sans se préoccuper de la Seconde Guerre mondiale qui a épargné l'endroit jusqu'alors, des jeunes gens mènent une vie insouciante. Carlo, l'un d'eux, se lie d'amitié avec une jeune veuve de guerre, Roberta. Bientôt, leur relation évolue vers une folle passion...

Été violent entame une grande période pour Valerio Zurlini qui va creuser le même sillon thématique dans ses deux films suivant pour une trilogie consacrée à l'étouffement des sentiments. Dans le second volet de ce cycle La Fille à la valise (1961) ce sera le fossé des classes sociales et de l'âge qui entraveront la relation amoureuse entre Claudia Cardinale et le jeune Jacques Perrin tandis que Journal intime délaisse le romanesque des deux premiers films pour décrire un lien fraternel difficile. Dans Été violent, c'est le contexte d'une Italie proche de la débâcle et d'un régime fasciste à bout de souffle qui viendra éteindre les feux d'une magnifique romance.

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Cette guerre pourtant, les personnages semblent ne pas la voir et sa réalité ne se révèlera à eux que progressivement alors que leur monde insouciant s'effondre. Le début du film nous montre ainsi le jeune Carlo (Jean-Louis Trintignant) retrouver ses amis pour de paisible vacances dans la ville côtière de Riccione, comme chaque année. Durant cette fête de retrouvailles, Zurlini montre subtilement comme tous les éléments pouvant rappeler le conflit en cours sont masqués, que ce soit l'ami soldat blessé servi et mis à l'écart ou la radio annonçant des nouvelles du front dont on change rapidement la station pour de la musique dansante. Cet arrière-plan occupe une place de plus en plus grande dans le quotidien va ainsi rapprocher puis séparer notre couple de héros. Alors qu'un avion allemand rase les côtes, Carlo va rassurer la fille de Roberta (Eleonora Rossi Drago) jeune veuve de guerre. Tous deux vont ainsi peu à peu se rapprocher, comblant mutuellement les vides de leur existence. Pour Carlo, c'est la découverte de sentiments réels et ardents, loin de la superficialité de la vie qu'il mène avec ses amis (à l'image de la jalousie toute adolescente du personnage de Jacqueline Sassard) tel ce moment où après s'être vanté d'avoir échappé à l'appel des drapeaux il croise un ancien compagnon d'arme du mari de la veuve. Roberta tout d'abord étouffée par les codes stricts de son milieu bourgeois puis par un mariage sans amour s'éveille ainsi pour la première fois à la vraie passion.

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Zurlini exprime cet épanouissement des personnages en capturant merveilleusement la montée du désir entre eux. Cela se dévoile d'abord par la retenue, entre regards insistant ou à la dérobée de Jean-Louis Trintignant, attitude distante difficilement maintenue par Eleonora Rossi Drago, la langueur de l'été et la sensualité de leurs corps juvénile se chargeant de mettre à mal ce désir contenu grâce à de merveilleuse idée de mise en scène (Roberta qui allume sa lampe dans le noir pour découvrir le regard de Carlo braqué sur elle).

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Et lorsque les deux amants s'abandonnent enfin l'un à l'autre, ce sera le temps d'une merveilleuse séquence de danse nocturne où le marivaudage amoureux se joue par le geste et le regard sans qu'un mot ne soit prononcé, même par la rivale éconduite (le dépit de Jacqueline Sassard). Dès lors la liaison sera aussi enflammée qu'éphémère car menacée par un monde qui s'effondre avec la démission de Mussolini et le spectre de la défaite. Les deux acteurs sont extraordinaires dans l'expression de cette fuite en avant désespérée, en particulier Eleonora Rossi Drago dont la beauté embellie au fil de l'intrigue quand son port élégant disparait pour ne plus laisser voir que l'amoureuse transie et agrippée à son bonheur (l'étreinte à la plage).

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Si l'oisiveté de ses jeunes gens en début de film était discutable (Zurlini s'avérant un candidat idéal pour adapter Le Jardin des Finzi-Contini dont Vittorio De Sica tirera un si beau film), l'oppressante atmosphère de règlement de compte laissant éclater la violence est tout aussi révoltante. Fils d'un dignitaire fasciste qui l'a jusque-là maintenu hors de l'armée, Carlo est rattrapé par ses origines. Les amants ne pourront plus tourner le dos à leur environnement malgré leurs efforts, à l'image de la conclusion mélodramatique et spectaculaire où l'emphase se fait plus prononcée pour ce dernier adieu. Chef d’œuvre. 6/6

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Re: Notez les films naphta : Août 2012

Message par monk »

L'arnaque de George Roy Hill

Fan assumé de Butch Cassidy et le Kid, J'attendais The sting avec une certaine impatience, tout en sachant que le film serait tout autre. L'histoire est basée en 1936, et les décors (magnifiques !) et les costumes rendent justice à l'époque. Mais le film reste, par contre, un pur produit des 70's, avec ce que ça a de meilleur, mais détachant le spéctateur de l'époque dont il veut rendre compte.
C'est fun, léger, précis, fluide et maitrisé, mais comme tout bon film d'arnaque, l'arnaque est le héros du film et c'est donc assez pauvre en émotion. Pas d'ennui, mais il persiste un coté périssable un peu frustrant.
Je garde mais sans doute pas éternellement...
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Re: Notez les films naphta : Août 2012

Message par monk »

To be or not to be de Ernst Lubitsch

Voilà un classique à la réputation tout à fait justifiée ! Aidé par une image de toute beauté (il y a bien un ou deux plans moins beaux, mais bon...) le film semble plus jeune de 20 ans tant il est moderne. Très drôle dans son premier tiers (la scène où le pilote se décrit comme un bombardier qui largue 200 bombes à la minute, et l'actrisse, conquise, qui le regarde avec concupiscence, est un bonheur de sous entendus érotiques !), la seconde partie se révèle être un excellent film d'espionnage, plein de bonnes idées, qui n'a rien à envier à d'autres films plus sérieux. La dernière partie mélange le meilleur des deux précédentes.
Le titre, malin, est à double sens:, il ne renvoit pas juste à cette tirade d'Hamlet, mais bien plus à l'identité de chacun, qui ne cesse de changer au cours du film.
Un film riche et dense, totalement réussit.
Je garde !
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Re: Notez les films naphta : Août 2012

Message par riqueuniee »

8) Le type de sous-entendus que tu évoques c'est très lubitschien.
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Jeremy Fox
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Re: Notez les films naphta : Août 2012

Message par Jeremy Fox »

riqueuniee a écrit :8) Le type de sous-entendus que tu évoques c'est très lubitschien.
C'est même une constante chez lui jusqu'à la fin de sa carrière et sa fabuleuse Cluny Brown réparant les tuyauteries :lol:
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Re: Notez les films naphta : Août 2012

Message par Lord Henry »

Je fais partie de ceux qui ont vraiment apprécié le remake avec Mel Brooks.
Dernière modification par Lord Henry le 23 août 12, 12:53, modifié 1 fois.
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Re: Notez les films naphta : Août 2012

Message par hellrick »

Lord Henry a écrit :Je fais parti de ceux qui ont vraiment apprécié le remake avec Mel Brooks.
Moi aussi, ce qui ne veut pas dire que je n'aime pas l'original...mais Brook s'en est vraiment bien tiré avec ce remake franchement très drôle.
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

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Re: Notez les films naphta : Août 2012

Message par monk »

Jeremy Fox a écrit :
riqueuniee a écrit :8) Le type de sous-entendus que tu évoques c'est très lubitschien.
C'est même une constante chez lui jusqu'à la fin de sa carrière et sa fabuleuse Cluny Brown réparant les tuyauteries :lol:
Excellent ! :D Quelles sont les 2/3 autres priorités ? (je vais parcourir le sujet dédié, mais pour avoir une idée...)
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Jeremy Fox
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Re: Notez les films naphta : Août 2012

Message par Jeremy Fox »

monk a écrit :
Jeremy Fox a écrit :
C'est même une constante chez lui jusqu'à la fin de sa carrière et sa fabuleuse Cluny Brown réparant les tuyauteries :lol:
Excellent ! :D Quelles sont les 2/3 autres priorités ? (je vais parcourir le sujet dédié, mais pour avoir une idée...)
Mon préféré est justement Cluny Brown juste devant le génial The Shop around the Corner, son film le plus touchant.
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Rick Blaine
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Re: Notez les films naphta : Août 2012

Message par Rick Blaine »

Et tu peux ajouter Heaven can Wait. :D

Il faut que je vois Cluny Brown moi!
feb
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Re: Notez les films naphta : Août 2012

Message par feb »

monk a écrit :Excellent ! :D Quelles sont les 2/3 autres priorités ? (je vais parcourir le sujet dédié, mais pour avoir une idée...)
Heaven can Wait, Design for Living, The Shop around the Corner, Ange, Ninotchka...
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Re: Notez les films naphta : Août 2012

Message par monk »

N'en jettez plus ! 8)
Je note tout ça, je wishliste et dès que possible, je prends ! merci !
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