Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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kiemavel
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Chicago Calling

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Chicago Calling ( 1951 )
Réalisation : John Reinhardt
Production : Peter Berneis (Arrowhead Pictures) - Distribution : United Artists
Scénario : Peter Berneis et John Reinhardt
Photographie : Robert de Grasse - Musique : Heinz Roemheld

Avec Dan Duryea (William R. Cannon, Mary Anderson (Mary Cannon), Gordon Gebert (Bobby), Melinda Plowman (Nancy)

William Cannon, un photographe au chômage qui a sombré dans l'alcoolisme rentre chez lui au petit matin après une nouvelle nuit de beuverie pour découvrir que sa femme s'apprête à le quitter emmenant avec elle leur petite fille. Le lendemain, il reçoit la visite d'un employé du téléphone venu pour couper la ligne à cause d'un impayé de 53 $. A peine la ligne est-elle coupée que Cannon voit le télégramme qui avait été glissé sous sa porte l'avertissant que sa femme et sa fille ont été victimes d'un accident de la circulation près de Chicago et que sa fille grièvement blessée doit subir une opération chirurgicale. Sa femme lui promettant de l'appeler dans 48 h pour donner des nouvelles de la fillette, il devient impératif pour Cannon de réunir les 53 $ nécessaire à la réouverture de la ligne car c'est son seul lien avec sa famille. Il se lance immédiatement en quête d'un moyen pour réunir cet argent...
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Un petit retour vers Dan Duryea. Chicago Calling était le 2ème film qu'il avait tourné après la fin de son contrat chez Universal. Voici ce que Dan Duryea déclara dans les années 60 au sujet de ce film : Je ne touchais aucun cachet, mais seulement un pourcentage sur les bénéfices. Il n’y en eu aucun mais je n’ai aucun regret. Ce rôle a fait pleurer mon épouse, et ce fut un énorme compliment de la part de cette personne dont je vénère l’avis. Dan Duryea aurait aussi parfois déclaré qu'il s'agissait de son film préféré. Vu d'aujourd'hui, s'il a participé à des films encore supérieurs, ce tout petit film d'un inconnu avait offert effectivement à Duryea un de ses plus grands rôles, qui plus est dans un film qui reposait en grande partie sur sa performance car il est de presque tous les plans. Et il est merveilleux dans un rôle très inhabituel, interprétant un paumé magnifique, très sympathique malgré ses faiblesses. Je ne vois pas grand monde qui aurait été capable de rendre compte des troubles de cet homme, plein de bonne volonté mais faible, courageux mais malchanceux, lucide sur son état mais apathique à force de tristesse, épuisé mais qui va se montrer capable de retrouver des ressources physiques et morales insoupçonnées.

Reinhardt, scénariste et réalisateur de son film, va très vite à l'essentiel, c'est à dire la plongée dans la ville d'un homme qui va chercher par tous les moyens à rétablir le lien avec sa famille mais avant cela, il dresse très vite le portrait d'un homme à la dérive. Les dernières conversations entre Cannon et sa femme permettent de se faire une idée de ce qui a pu arriver à ce type qui fut un combattant courageux durant la 2ème guerre mondiale, qui fut ensuite un brillant étudiant en photographie mais qui s'est par la suite montré incapable de concrétiser ses espoirs. Cannon a tout perdu à cause de son alcoolisme, à commencer par ses différents emplois qu'il a été incapable de conserver très longtemps. La suite : la perte de confiance en soi, la dépression, l'amour propre qui en prend un coup…et on le retrouve quelques années plus tard, chômeur, passant l'essentiel de ses nuits dehors et délaissant sa famille. Cannon ne semble pas avoir pris la mesure de l'immense lassitude de sa femme car à force de promesses non tenues, celle ci songe sans doute depuis longtemps à le quitter. Néanmoins, l'annonce du départ de sa famille est le coup de grâce. Leur dernière sortie dans un jardin public de Los Angeles, après que Cannon, résigné, semblera avoir accepté la situation est magnifique. Si ces séquences avaient été muettes, à voir en arrière plan leur petite fille jouer ou tourner sur un manège, sur les images d'un couple en apparence très proche et qui ne se quitte pas des yeux, on aurait pu croire à la sortie d'une famille très unie...mais les dialogues dressent un bilan amer. Mary n'en peut plus de cette vie misérable après d'un homme qui part à la dérive alors, bien qu'encore amoureuse de son mari, elle préfère, peut-être momentanément, rejoindre sa famille dans l'est, en attendant de voir s'il est capable de se ressaisir.
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Mais comment y parvenir quand on est dans un tel état de fragilité psychologique et après avoir perdu sa famille ? C'est un double choc émotionnel encore plus fort qui va réveiller Cannon : le très grave accident de sa fille et presque simultanément la perte du seul lien qui restait avec sa famille qui était en train de s'éloigner. A partir de cet enjeu minime, tellement minime qu'il pourrait paraitre ridicule (on coupe le téléphone à un pauvre type…) Reinhardt réussit à transcender un sujet de simple mélodrame et à partir d'un scénario aussi mince que la fragilité apparente du postulat de départ, il construit un film passionnant et en rien larmoyant, la quête de Cannon prenant la forme d'un récit très vivant, presque un récit d'aventure avec pour enjeu immédiat la course contre la montre pour réunir la somme d'argent nécessaire pour rétablir le lien cassé avec sa famille, une quête minuscule, certes, mais qui pourrait relancer Cannon et le mettre sur la voie d'une reconstruction (Reinhardt laisse la fin ouverte et ne répond pas mais malgré son désespoir, une renaissance de Cannon reste possible). C'est en plongeant au coeur de la ville, en s'ouvrant de son problème qu'il va rencontrer en condensé tout ce que la vie peut offrir, les belles et les mauvaises rencontres, mais les aides qui vont lui être apportées seront malheureusement contrebalancées par la malchance qui poursuit Cannon ; la fatalité qui s'abat sur notre personnage principal étant le principal élément noir d'un film qui en apparence repose sur le suspense mais qui est surtout un grand drame social esthétiquement très éloigné des standards Hollywoodien. C'est en fait un des rares exemples de films américains ayant semble t'il subit l'influence directe du néoréalisme italien, une influence que l'on sent chez d'autres américains, Losey ou Dmytryk par exemple mais surtout lorsqu'il travaillèrent en dehors d'Hollywood.

Cela commence avec la localisation de l'appartement de Cannon dans un ilot très ancien du quartier populaire de Bunker Hill, extrêmement photogénique avec ses escaliers et ses maisons pour certaines en bois posées à flancs de colline (qui a parait-il beaucoup changé depuis). On l'a entrevu dans de nombreux films noirs des années 50 (The Brasher Doubloon, The Turning Point, M, Cry Danger, Sudden Fear, Criss Cross, etc…) mais il n'a jamais été utilisé ainsi. Puis pour la façon dont sont filmées les déambulations de Cannon que nous voyons descendre de son quartier de déshérités, marchant au coté du seul compagnon qui lui reste, son chien, dans les rues de Los Angeles. Le film a été tourné au milieu de la foule mais c'est surtout pour toutes les rencontres avec le petit peuple de Los Angeles et pour la façon très naturaliste dont ces séquences urbaines ont été filmées que le rapprochement est le plus évident. La fébrilité de Cannon, son angoisse visible et ses efforts désordonnés mais son énergie véritable vont susciter en ville toutes sortes de réactions. S'ouvrant de son besoin d'argent urgent à qui veut bien l'entendre, il va rencontrer la cruauté ou l'indifférence mais il va aussi recevoir des aides parfois inattendues. D'un coté : les huissiers, la compagnie du téléphone, les banques et les sociétés de prêt vont lui refuser toute aide, voir vont l'enfoncer un peu plus. En dehors des réactions parfois désolées des employés, il ne va en effet rencontrer du coté des institutions et du "monde de l'argent" qu'un mur d'incompréhension…mais il va pouvoir compter en revanche sur la solidarité des gens modestes, et sur leurs aides qui l'est parfois tout autant, mais elles vont lui redonner espoir.
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La propriétaire d'une sandwicherie va lui donner 5 dollars alors qu'elle avait d'abord semblé méfiante et froide. L'honnêteté d'une inconnue qui rapportera l'argent perdu lors d'une sortie au stade de base ball permettra d'entretenir l'espoir. Le contremaitre d'une entreprise de démolition va lui offrir un emploi malgré l'inexpérience totale de Cannon. C'est ainsi qu'une nuit on va le retrouver derrière un marteau piqueur au milieu d'une majorité d'employés noirs plutôt moqueurs en raison de son inefficacité (Je ne sais pas si beaucoup de stars américaines ont eu entre les mains un marteau piqueur ?). Plus tard, on reverra, comme il l'avait promis, l'employé du téléphone venu d'abord pour couper la ligne…et enfin, si du coté de la police certains se montreront indifférents, ne mesurant pas la détresse de Cannon (le policier de Chicago joint au téléphone ne va pas comprendre l'urgence de sa situation), d'autres policiers, ceux de Los Angeles, venus pour l'arrêter à la suite d'un vol commis un peu plus tôt vont lui accorder ce "break" demandé par un Cannon au bout du rouleau (Combien de fois les amateurs de films noirs ont-ils entendu : Please, Give me a Break ? )

Mais celui qui tentera sur le long terme de lui venir en aide et qui sera son compagnon d'infortune sur presque toute la durée du film après une rencontre accidentelle, c'est un autre être abandonné et livré à lui même, un enfant de 8 ans. Bobby, l'orphelin impeccablement interprété par le jeune Gordon Gebert (que l'on peut voir dans d'autres films noirs et thrillers : 14 Heures, La maison sur la colline, L'énigme du Chicago Express ou qui était un des orphelins de Saddle Tramp) est un autre personnage qui peut faire peur mais c'est l'autre très beau personnage de ce film. L'orphelin élevé par sa soeur et le petit ami de celle ci, fuit la maison à la moindre occasion et a grandi bien plus vite qu'un enfant protégé. Il est même un peu trop débrouillard, ce qui pourra éventuellement nuire à Cannon. La relation entre ces deux personnages est magnifique. D'autre part, on peut voir en Bobby, un précurseur du petit fugitif de Engel et Orkin voir un tout jeune Antoine Doinel.
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Sans évidemment rentrer dans les détails, je signale le final exceptionnel. La fuite désespérée de Cannon à travers la ville, traversant les rues et carrefours au milieu des voitures, puis les voies d'un centre ferroviaire, est admirablement filmée par Reinhardt avant un final absolument bouleversant (malgré les transparences employées à priori pour l'unique fois de ce film entièrement tourné en extérieur véritable et au milieu de la foule). Les autres talents : la photographie de Robert de Grasse est magnifique, notamment pour ses plans superbes du quartier de Bunker Hill. Un mot sur le metteur en scène qui est un quasi inconnu. John Reinhardt qui était né en Autriche, est décédé en Allemagne à 52 ans après y avoir réalisé ses deux derniers films. Il était arrivé aux États-Unis à la fin du muet et y a poursuivit une carrière d'acteur dans des rôles et pour des productions modestes. Il passa à la réalisation dans les années 30 et signa des films en langue espagnole destinés au continent sud américain ou au public américain hispanophone. Après une interruption de quelques années, il réalisa enfin entre 1947 et 1951, année de Chicago Calling qui restera son dernier film américain, une poignée de films, presque tous des films noirs, que j'avais pour l'instant laissé de coté et que je vais m'empresser de voir : The Guilty, High Tide, For You I Die, tous les 3 réalisés en 1947 et Open Secret en 1948. Chicago Calling est absolument recommandable même s'il est loin d'être un pur film noir. Dan Duryea mérite un monument...
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Chip »

Enthousiasme partagé pour l'immense Dan Duryea, dont la seule présence justifie la vision d'un film. Par contre, je l'ai trouvé mauvais, ce qui est un comble, dans " Chasseur de primes"(the Bounty killer) qui doit sortir sous peu chez Sidonis. Ici, il fait pitié et visiblement, s'ennuie. Je l'avais bien aimé dans " le cambrioleur" (the burglar) où il dominait sans peine un médiocre casting, quoique Jayne Mansfield était là, plus qu'acceptable.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Chip a écrit :Enthousiasme partagé pour l'immense Dan Duryea, dont la seule présence justifie la vision d'un film. Par contre, je l'ai trouvé mauvais, ce qui est un comble, dans " Chasseur de primes"(the Bounty killer) qui doit sortir sous peu chez Sidonis. Ici, il fait pitié et visiblement, s'ennuie. Je l'avais bien aimé dans " le cambrioleur" (the burglar) où il dominait sans peine un médiocre casting, quoique Jayne Mansfield était là, plus qu'acceptable.
Je ne connais pas The Bounty Killer mais le film n'a pas bonne réputation. On en a déjà discuté, et d'autres l'ont fait sur ce forum, Sidonis commence à avoir du mal à dénicher les westerns plus ou moins importants des années 40 et 50 qui sont toujours inédits chez nous. Du coup, l'éditeur commence à se fourvoyer dans la décennie suivante, tout de même moins intéressante, ou bien dans la rédit. de films disponibles auparavant chez d'autres éditeurs. Dommage…espérons que ce n'est qu'une mauvaise passe car Sidonis a été notre bienfaiteur pendant de nombreuses années.
Je suis plus ou moins ce qui sort en DVD en Espagne et j'avais remarqué au cours des dernières années que lorsqu'un western sortait en Espagne, il sortait parfois très vite ensuite chez Sidonis, l'édition espagnole comportant d'ailleurs parfois une vost. Je n'ai pas poussé les recherches plus loin, cad que j'ignore si les éditeurs concernés sortaient les mêmes copies car je n'ai pas été jusqu'à racheté l'édition française des westerns concernés. La qualité des copies est en tout cas comparable avec ce qui est sorti par Sidonis qui, je pense, devait avoir un partenariat avec ces petits éditeurs espagnols qui sont eux mêmes sans doute liés entre eux car leurs dvd ont le même look. Si partenariat il y a eu, à priori c'est terminé. Tu sais qu'en Espagne, une vingtaine de films de Lesley Selander sont disponibles :wink: (J'y retourne au printemps. J'ai une adresse plutôt sympa à Barcelone ou je récupère des classiques neufs sous cello entre 5 et 7 euros…)

Pour ce qui est de Dan Duryea, j'ai déjà dit ce que j'en pensais. Il est formidable dans ce Chicago Calling que je ne connaissais pas il y a quelques jours, dont je possédais pourtant une copie depuis longtemps et qui s'est révélé être une excellente surprise. Un copain m'a dit ce matin que le film a été vu en France dans des festivals, au moins à L'institut Lumière en 2013.
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Jack Carter
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Jack Carter »

je te confirme egalement que Chicago Calling a été projeté au Festival Lumiere 2013 lors de la seconde carte blanche à Eddie Muller (la premiere lors de la seconde edition en 2010). J'avais trouvé le film assez moyen, m'attendant à un film noir, ce qu'il n'est pas tout à fait, comme tu l'as dit. A revoir à l'occasion car Dureya est effectivement tres bien dans le film (je suis assez fan, moi aussi, de cet acteur)
Sinon, tu pourrais nous dire quels sont les films dont tu parles en edition espagnoles avec vost ? (stf tu veux dire ?)
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Re: Chicago Calling

Message par Commissaire Juve »

kiemavel a écrit :
Chicago Calling ( 1951 )
Avec Dan Duryea ...
C'est marrant, sur les captures (la première surtout), on dirait le père de William H. Macy !
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Jack Carter a écrit :je te confirme egalement que Chicago Calling a été projeté au Festival Lumiere 2013 lors de la seconde carte blanche à Eddie Muller (la premiere lors de la seconde edition en 2010). J'avais trouvé le film assez moyen, m'attendant à un film noir, ce qu'il n'est pas tout à fait, comme tu l'as dit. A revoir à l'occasion car Dureya est effectivement tres bien dans le film (je suis assez fan, moi aussi, de cet acteur)
Sinon, tu pourrais nous dire quels sont les films dont tu parles en edition espagnoles avec vost ? (stf tu veux dire ?)
C'est même un des moins "films noirs" que j'ai chroniqué jusque là mais j'ai beaucoup aimé pour ma part. Eddie Muller l'avait lui présenté comme un film noir j'imagine ?

Pour le reste, ça ne présente plus beaucoup d'intérêts puisque les films sont maintenant édités en France mais voici ces westerns dont l'édition espagnole comporte une vost française (en tout cas ceux que je possède et qui me tombent en premier entre les mains...mais je ne dois pas en avoir beaucoup plus). Sauf erreur, tous ont été édités par Sidonis depuis :
Tumbleweed (Qui est le traitre ?)
Drums Across the River (La rivière sanglante)
Money, Women and Guns (L'héritage de la colère)
Incident at Phantom Hill (Sans foi ni loi)
Star in the Dust (La corde est prête)
The Man From Bitter Ridge (Tornade sur la ville)

Ces films ont été sortis par de petits éditeurs (Llamentol, Nacadih video, etc…) mais c'est aussi bon que les copies Sidonis. Les vost sur les DVD espagnols sont quand même des exceptions mais parfois les éditions espagnoles des grands studios proposent des vost sur des classiques inédits en France. Je me rappelle du DVD Paramount de Samson et Dalila…sortis ensuite en France. D'autres Paramount sont, je crois, toujours inédits ( Les pillards de Mexico, Horizons sans frontières) ; tout comme un film de Jack Garfein dont j'ai parlé sur ce forum : Au bout de la nuit (Something Wild). Ensuite, les amateurs de fantastiques et de SF des 50th doivent connaitre l'éditeur L'atelier 13 qui a sorti de nombreux films avec sous titrage français.

Voici ceux qui me reviennent pour l'instant. Pour le reste malheureusement si de nombreux films noirs (notamment chez Bang Bang Movies :wink:) ou une multitude de classiques inédits en France sont sortis en Espagne, pour l'immense majorité il n'y a pas de français. J'avais envisagé d'ouvrir un sujet sur les éditeurs espagnols mais je n'ai jamais pris le temps de le faire...
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Re: Chicago Calling

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Commissaire Juve a écrit :
kiemavel a écrit :
Chicago Calling ( 1951 )
Avec Dan Duryea ...
C'est marrant, sur les captures (la première surtout), on dirait le père de William H. Macy !
C'est juste, j'avais jamais remarqué :wink:
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Chip »

Je connais assez bien Barcelone (j'y ai de la famille), je pense y aller en mars, et ramener " entre la media noche y el amanecer" (between midnight and dawn)(1950) que je ne possède qu'en VF. Les espagnols ont sorti quelques westerns de George Montgomery, grand oublié par Sidonis, en matière de western seul l' hybride et nul "proscrit du Colorado" (el proscrito del rio colorado/ outlaw of red river)(1966) de Maury Dexter a vu une édition dvd. Perso , j'aimerais bien voir une édition française de " black patch" (l'homme au bandeau noir)(1957) écrit par l'acteur Leo Gordon et réalisé par Allen H. Miner, auteur du passionnant " the ride back" (la chevauchée du retour)(1957).
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Jack Carter
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Jack Carter »

kiemavel a écrit :
Jack Carter a écrit :je te confirme egalement que Chicago Calling a été projeté au Festival Lumiere 2013 lors de la seconde carte blanche à Eddie Muller (la premiere lors de la seconde edition en 2010). J'avais trouvé le film assez moyen, m'attendant à un film noir, ce qu'il n'est pas tout à fait, comme tu l'as dit. A revoir à l'occasion car Dureya est effectivement tres bien dans le film (je suis assez fan, moi aussi, de cet acteur)
Sinon, tu pourrais nous dire quels sont les films dont tu parles en edition espagnoles avec vost ? (stf tu veux dire ?)
C'est même un des moins "films noirs" que j'ai chroniqué jusque là mais j'ai beaucoup aimé pour ma part. Eddie Muller l'avait lui présenté comme un film noir j'imagine ?
.
je m'en souviens plus trop, mais il me semble que non, justement. Il avait voulu l'inclure dans "sa" liste justement parce qu'il apprecie enormement Dan Dureya, mais tout en precisant que le film ne s'apparentait pas vraiment au film "noir" (faudrait que je retrouve ce qui est dit sur le film dans le catalogue de l'edition 2013, leurs notules sont pas mal)
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Jack Carter »

kiemavel a écrit :
Jack Carter a écrit :je te confirme egalement que Chicago Calling a été projeté au Festival Lumiere 2013 lors de la seconde carte blanche à Eddie Muller (la premiere lors de la seconde edition en 2010). J'avais trouvé le film assez moyen, m'attendant à un film noir, ce qu'il n'est pas tout à fait, comme tu l'as dit. A revoir à l'occasion car Dureya est effectivement tres bien dans le film (je suis assez fan, moi aussi, de cet acteur)
Sinon, tu pourrais nous dire quels sont les films dont tu parles en edition espagnoles avec vost ? (stf tu veux dire ?)
C'est même un des moins "films noirs" que j'ai chroniqué jusque là mais j'ai beaucoup aimé pour ma part. Eddie Muller l'avait lui présenté comme un film noir j'imagine ?

Pour le reste, ça ne présente plus beaucoup d'intérêts puisque les films sont maintenant édités en France mais voici ces westerns dont l'édition espagnole comporte une vost française (en tout cas ceux que je possède et qui me tombent en premier entre les mains...mais je ne dois pas en avoir beaucoup plus). Sauf erreur, tous ont été édités par Sidonis depuis :
Tumbleweed (Qui est le traitre ?)
Drums Across the River (La rivière sanglante)
Money, Women and Guns (L'héritage de la colère)
Incident at Phantom Hill (Sans foi ni loi)
Star in the Dust (La corde est prête)
The Man From Bitter Ridge (Tornade sur la ville)

Ces films ont été sortis par de petits éditeurs (Llamentol, Nacadih video, etc…) mais c'est aussi bon que les copies Sidonis. Les vost sur les DVD espagnols sont quand même des exceptions mais parfois les éditions espagnoles des grands studios proposent des vost sur des classiques inédits en France. Je me rappelle du DVD Paramount de Samson et Dalila…sortis ensuite en France. D'autres Paramount sont, je crois, toujours inédits ( Les pillards de Mexico, Horizons sans frontières) ; tout comme un film de Jack Garfein dont j'ai parlé sur ce forum : Au bout de la nuit (Something Wild). Ensuite, les amateurs de fantastiques et de SF des 50th doivent connaitre l'éditeur L'atelier 13 qui a sorti de nombreux films avec sous titrage français.

Voici ceux qui me reviennent pour l'instant. Pour le reste malheureusement si de nombreux films noirs (notamment chez Bang Bang Movies :wink:) ou une multitude de classiques inédits en France sont sortis en Espagne, pour l'immense majorité il n'y a pas de français. J'avais envisagé d'ouvrir un sujet sur les éditeurs espagnols mais je n'ai jamais pris le temps de le faire...
merci pour ces precisions :wink:
j'ai commandé le Garfein sur un site français (attica) fin novembre (18 euros et quelques fdp compris), toujours pas de nouvelles, faut que je les relance ! :evil:
Atelier 13, j'avais acheté chez eux le film Five d'Arch Oboler, film d'anticipation de "fin du monde" dans la lignée du Monde, la chair et le diable, belle copie et stf effectivement.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Chip »

Dan Duryea méritreait bien qu'un livre lui soit consacré. La défunte revue américaine FILMS in REVIEW, lui a consacré son N° de juin- juillet 1971. vol.XXII N° 6 ( bio et filmo par David Johnson). La première parie de la revue est consacrée à Lucille Ball (bio et filmo par Ronald L. Bowers).
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Kevin95
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Message par Kevin95 »

Dans Scarlet Street il bouffe tout sur son passage (même Edward G. Robinson et Joan Bennett ont du mal à lui tenir tête). 8)
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Toujours au sujet de Chicago Calling et du metteur en scène John Reinhardt…

Je viens de faire une rapide recherche et je vois qu'il existe une alternative au DVD Warner Archive pour le voir. Les plus débrouillards (je trouve ça plus élégant que truands) peuvent même, semble t'il, le voir en vost anglais. Ensuite au sujet de la diffusion au Festival Lumière en 2013, je ne sais pas si c'était Eddie Muller qui était responsable de l'intitulé du cycle mais quoiqu'il en soit le film de Reinhardt avait été intégré à un cycle Art of Noir avec du beau monde : Gun Crazy/Le Démon des armes de Joseph H. Lewis ; Try and Get Me/Fureur sur la ville de Cy Endfield ; The Hunted/L’Emprise de Jack Bernhard ; Crashout de Lewis R. Foster (1955, 1h29) ; High Tide de John Reinhardt (1947, 1h12) ; Chicago Calling de John Reinhardt (1952, 1h15)

Mais ça ne change rien, l'aspect le plus noir de Chicago Calling, c'est peut-être son titre assez trompeur. Ça apprend également aux non Lyonnais qu'ils n'ont pas raté un Reinhardt, mais deux. Le second, High Tide a l'air d'ailleurs d'être aussi singulier que le premier et je vais m'empresser de le voir.

Ensuite, je me permet de reprendre tel quel ce que Bertrand Tavernier écrivait il y a quelques années au sujet de Reinhardt sur son blog :
===========
Je doute aussi qu’ils (Les éditeurs français) s’intéressent à CHICAGO CALLING de John Reinhardt, film très étrange, avec un des héros les plus malchanceux de l’Histoire du cinéma (il lui arrive une série considérable de calamités, de revers : sa femme qui le quitte, un accident de voiture, un chien blessé, un gamin avec qui il s’est lié qui commet des conneries, on lui coupe son téléphone alors qu’il attend des nouvelles de sa fille qui a eu un accident). Mais il tombe aussi sur quelques personnes qui lui procurent toutes sortes de petites aides (5 dollars), de réconforts passagers. Dan Duryea qui devait attendre ce genre de rôle depuis des années est tout à fait remarquable et surmonte ce que l’histoire pourrait avoir de pleurnichard. Son interprétation est vraiment digne et la fin du film (souvenir de THE CROWD ?) ne manque pas de puissance, après le coup de téléphone tant attendu dont le résultat est vraiment noir. Maltin se trompe complètement dans son résumé quand il dit que Duryea passe les trois quarts du film assis à attendre le coup de fil. Il n’arrête pas de déambuler, de chercher du travail dans les rues, de descendre des escaliers, d’aller voir des combats de boxe. Les extérieurs sont d’ailleurs l’un des points forts de ce film.

Les deux derniers films de Reinhardt sont allemands. Dans le premier, Man nennt es Liebe (1953) Curd Jurgens serait, dit-on, hystériquement drôle, ce qui serait un scoop. Il mourut peu après. Son dernier film, MAILMAN MUELLE est disponible en dvd en Allemagne.

Selon mon ami Dave Kerr, comme John H Auer, J. Reinhardt serait arrivé à Hollywood via l’Amérique du Sud après avoir dirigé des comédies musicales en Argentine avec Carlos Gardel (certaines tournées en studio à New York). « For You I Die » est un film étrange qui vous hante, une romance noire située dans un camp de caravanes.

OPEN SECRET est un film très brave sur l’antisémitisme, plus fort que CROSSFIRE à mon avis (on y voit que les américains moyens peuvent être racistes, pas seulement les psychopathes).

===========
Ce qui ne fait que confirmer mon envie de voir ces quelques films au plus vite…et un scoop : il devrait y avoir une entrée John Reinhardt dans la prochaine édition de the bouquin...
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Jack Carter »

kiemavel a écrit :Toujours au sujet de Chicago Calling et du metteur en scène John Reinhardt…

Je viens de faire une rapide recherche et je vois qu'il existe une alternative au DVD Warner Archive pour le voir. Les plus débrouillards (je trouve ça plus élégant que truands) peuvent même, semble t'il, le voir en vost anglais. Ensuite au sujet de la diffusion au Festival Lumière en 2013, je ne sais pas si c'était Eddie Muller qui était responsable de l'intitulé du cycle mais quoiqu'il en soit le film de Reinhardt avait été intégré à un cycle Art of Noir avec du beau monde : Gun Crazy/Le Démon des armes de Joseph H. Lewis ; Try and Get Me/Fureur sur la ville de Cy Endfield ; The Hunted/L’Emprise de Jack Bernhard ; Crashout de Lewis R. Foster (1955, 1h29) ; High Tide de John Reinhardt (1947, 1h12) ; Chicago Calling de John Reinhardt (1952, 1h15)

Mais ça ne change rien, l'aspect le plus noir de Chicago Calling, c'est peut-être son titre assez trompeur. Ça apprend également aux non Lyonnais qu'ils n'ont pas raté un Reinhardt, mais deux. Le second, High Tide a l'air d'ailleurs d'être aussi singulier que le premier et je vais m'empresser de le voir.
..
Eddie Muller a choisi les titres et les as presentés en personne en compagnie de Philippe Garnier :wink:
j'avais tout vu sauf High Tide (et Gun Crazy que je connaissais deja bien), pour cause d'autre séance à la même heure, et comme certains titres n'étaient programmé qu'une fois....
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Kevin95 a écrit :Dans Scarlet Street il bouffe tout sur son passage (même Edward G. Robinson et Joan Bennett ont du mal à lui tenir tête). 8)
Un admirateur de Dan Duryea est évidemment le bienvenu. Entièrement d'accord, c'est un des nombreux films ou il n'est pas tête d'affiche et dans lesquels il est au minimum à "hauteur de stars". Il a été parfois en haut de l'affiche mais pas omniprésent comme il l'est dans Chicago Calling qui fait partie des quelques films qui reposent totalement sur lui et il y est magnifique.
Chip a écrit :Dan Duryea méritreait bien qu'un livre lui soit consacré. La défunte revue américaine FILMS in REVIEW, lui a consacré son N° de juin- juillet 1971. vol.XXII N° 6 ( bio et filmo par David Johnson). La première parie de la revue est consacrée à Lucille Ball (bio et filmo par Ronald L. Bowers).
Tu dois avoir une belle collection de bouquins de cinéma, dis moi (c'est loin d'être la 1ère fois que tu cites des bouquins qui me sont inconnus). Pour le reste, j'espère qu'il lui ont fait une statue dans sa ville natale (je n'y crois guère…)
Chip a écrit :Je connais assez bien Barcelone (j'y ai de la famille), je pense y aller en mars, et ramener " entre la media noche y el amanecer" (between midnight and dawn)(1950) que je ne possède qu'en VF. Les espagnols ont sorti quelques westerns de George Montgomery, grand oublié par Sidonis, en matière de western seul l' hybride et nul "proscrit du Colorado" (el proscrito del rio colorado/ outlaw of red river)(1966) de Maury Dexter a vu une édition dvd. Perso , j'aimerais bien voir une édition française de " black patch" (l'homme au bandeau noir)(1957) écrit par l'acteur Leo Gordon et réalisé par Allen H. Miner, auteur du passionnant " the ride back" (la chevauchée du retour)(1957).
Mes parents y passent leur retraite, une partie de l'année en tout cas (pas à Barcelone mais au bord de l'eau). On aurait pu y boire une cerveza mais le mois de mars c'est un peu tôt pour moi…J'aime beaucoup Between Midnight and Dawn. Je l'ai en vost celui là tout comme L'homme au bandeau noir mais je crois que le second est une rareté et il fait partie des films qui figurent encore dans la longue file d'attente...Jamais regardé et pourtant The Ride Back est effectivement excellent. Je ne connais pas sa carrière. Ces deux films sont les seuls que je possède.
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