Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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pak
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par pak »

Jeremy Fox a écrit :
pak a écrit :. Le plus vif souvenir (et encore) que j'ai de ses films est John Wayne dans Taïkoun, avec son exotisme de pacotille et ses décors de studio.
Tu m'as donné envie de le revoir ; ce fut une excellente surprise ; et puis Laraine Day était craquante.
T'es chiant... :mrgreen:

Même les films que je n'ai pas spécialement apprécié, je lis ta chronique, et voilà que j'ai envie de le revoir...
Le cinéma : "Il est probable que cette marotte disparaîtra dans les prochaines années."

Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)

http://www.notrecinema.com/
André Jurieux
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par André Jurieux »

riqueuniee a écrit :Il a en effet eu une longue carrière , dans tous les genres. Le seul film de lui que je connais, c'est son Sindbad le marin (1947, avec Maureen O'Hara), film pas désagréable.
Oui, c'est un bel album d'images comme une bonne partie des films du genre et on ne s'ennuie pas une seconde mais dans ce genre là, je ne suis vraiment client que des grands films, ou bien si l'humour est
présent comme dans certains films Universal des années 50 avec Tony Curtis en vedette, "Le fils d'Ali baba" par exemple.

Pour revenir sur la carrière de Richard Wallace, c'est plutôt du coté de ses comédies qu'il y aurait sans doute de bonnes surprises. Il a notamment réalisé un des premiers films de Maurice Chevalier en Amérique
et d'autres films prometteurs dont un film avec une Shirley Temple de 18 ans qui est réputé. Je ne connais qu'une de ces comédies, c'est La famille sans soucis/The young in heart" avec Janet Gaynor, Douglas
Fairbanks jr, Paulette Goddard et Roland Young. Une excellente comédie sentimentale qu'on peut néanmoins sans doute trouver d'un profond ennui. C'est paru en DVD aux USA avec vost français.
André Jurieux
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par André Jurieux »

pak a écrit :
André Jurieux a écrit : Fan d'avions...Tu recherches les films sur l'aviation en général ? Celui qui en tourné le plus çà doit être Wellman ?
Tiens, je ne m'étais jamais posé la question bizarrement... Mais oui, ce doit être lui, l'était bien placé pour... Hawks doit le suivre de pas loin.

Oui, j'ai un penchant et pour le ciné, et pour l'aviation, alors quand je peux lier les deux, c'est le pied. Mais plus pour voir des (vieilles surtout) machines volantes que pour la qualité des films, très variable, surtout si l'approche est militaire. Puis à trop connaitre un sujet, on finit par trop voir les défauts et approximations dans les films, comme je le disais dans la discussion dédiée à ce sujet créé par Filiba où je parle de quelques films : Cinéma et aviation.
Intéressant ! Je n'étais pas encore tombé sur ce sujet. Vais aller y faire un tour . Pour revenir à Wellman, il y en a un que je n'ai jamais vu c'est MEN WITH WINGS. LES HOMMES VOLANTS avec Fred MacMurray et Ray Milland.
Tu connais ?
kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Je rapatrie quelques critiques récentes que j'avais écrites. La rareté de ces films méritent qu'ils soient plus visibles. Ce Topic étant dédié précisément
aux films noirs méconnus, ils y ont donc leur place.
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THE LONG NIGHT. Anatole Litvak. 1947

Avec Henry Fonda, Barbara Bel Geddes, Vincent Price et Ann Dvorak.

J'ai longtemps voulu voir ce film, remake du célèbre LE JOUR SE LEVE de Carné. Il ne fallait pas le rater car à ma connaissance, il n'est pas souvent passé
sur les chaines françaises. La dernière diffusion doit être celle du cinéma de minuit datant de 1998. Or, j'avais raté ce film qui était passé dans un cycle
consacré aux REMAKES.

J'ai donc fini par le voir assez récemment. Je n'attendais pas forcement un film du niveau du Carné/Prévert mais on en est même assez loin, trop loin.

Je ne résumerais pas l'intrigue puisque le film de Litvak suis assez fidèlement le film original. Souvent il reprend même très fidèlement les plans et le
découpage du film de Carné, sauf, et ce n'est pas secondaire, dans les scènes finales dont je ne dirais rien, ni mon jugement personnel sur celles-ci....


Puisque le scénario est presque identique, pour distinguer les 2 films, il faut parler du reste.

L'interprétation :

Grand fan de Fonda, j'attendais de le voir en prolo, maniant la sableuse et le pistolet à peinture...Et bien, même ,s'il n'est pas véritablement décevant, ce
n'est pas Gabin non plus. Si Fonda en cul-terreux était sublime, en prolo, çà le fait moins. A moins que çà ne soit Gabin, exceptionnel dans ce registre là
qui fausse un peu le jugement. Je penche plutôt pour cette seconde hypothèse.

Toute l'interprétation est du reste inférieure à celle de l'original.
Ann Dvorak est très loin d'Arletty
Vincent Price n'est pas mal du tout mais ce n'est pas le génial Jules Berry
Barbara Bel Geddes est assez séduisante dans son premier rôle au cinéma mais elle est (c'est écrit comme çà) moins ambiguë que la petite amie de Prévert
dans le film de Carné (J'ai oublié son nom)

Le dialogue :
Il ne reste rien ou presque de la poésie de chat de gouttière de prévert

La musique :

Celle de Jaubert était absolument sublime. Celle du remake anodine et illustrative.

Bilan :
Si le film de Carné vaut 10/10, celui de Litvak vaudrait 6 ou 7/10... et encore je suis bienveillant car la fin du film vaut 0/10
Dernière modification par André Jurieux le 27 juil. 12, 09:28, modifié 1 fois.
kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

THE DARK PAST (LA FIN D'UN TUEUR). 1949

Avec William Holden, Lee J. Cobb, Nina Foch, Adele Stevens et Lois Maxwell


Résumé :

Dans un commissariat (ou une école de police), un certain nombre de repris de justice sont alignés. Le cas de l'un d'eux, agé de 18 ans mais ayant déjà fait l'objet de nombreuses condamnations
est évoqué par un flic et un psychiatre. Pour le flic, le jeune homme est irrécupérable. Le psy tente d'expliquer qu'il est possible de soigner ces délinquants, y compris les plus dangereux. Pour cela,
il évoque une expérience personnelle vécu quelques années plus tôt lorsque lui, sa famille et un groupe d'amis avaient été pris en otage par un tueur et sa bande...

Commence un long flashback qui occupe la presque totalité du film.

Al Walker (W. Holden) s'évade de prison avec l'aide de plusieurs complices, rapidement il abat le gardien qu'il avait pris en otage. Toute la bande a prévu d'attendre le bateau qui doit les emporter
loin de la police qui les recherche dans un chalet qui borde le lac.

Le chalet appartient à un professeur de psychologie. Il a prévu d'y passer le week-end en famille et avec quelques amis et 2 domestiques. A peine arrivés sur place, ils sont pris en otage par la bande.

Les otages sont envoyés dans les différentes pièces de la maison sous la surveillance des membres du gang. Dans la pièce principale, commence le duel du psychiatre et du psychopathe...

C'est l'intérêt principal du film, l'évolution des rapports entre Holden et Cobb. Les autres personnages sont plutôt négligés. On ne les suit que par intermittence sauf celui interprété par Nina Foch
(la petite amie du tueur) qui est intéressant car elle révèle au psy. les fragilités d'Holden.
La présence d'un enfant, notamment, aurait pu stimuler l'imagination du scénariste ou du metteur en scène, mais ce n'est pas le cas. Alors que Hathaway, par exemple, dans un noir/western intéressant,
Rawhide, avait su tirer parfaitement parti de la présence d'une petite fille.

On assiste à une attaque/défense tout de même intéressante. Le dialogue est assez brillant, par contre le jeu des 2 acteurs est un peu monocorde, au moins dans la première partie du film.
Cobb est sobre (Si, si c'est vrai...). Alors que la panique s'est emparé de la maisonnée, lui est d'une parfaite sérénité. Pendant une bonne moitié du film, on le voit en permanence tirer sur sa pipe (çà doit faire
partie de la panoplie du psychanalyste). Il ne quitte pas des yeux Holden, étudiant son comportement ce qui exaspère ce dernier. Après un certain temps, Cobb tire la conclusion qu'Holden est un grand malade
au bord de la folie mais qu'il pourrait le soigner. Fureur d'Holden qui refuse d'entendre çà. Par la suite, un rêve, ou plutôt un cauchemar occupera une place centrale mais je ne veux pas en dire plus...Si ce
n'est que l'interprétationnite et la psychanalyse (vue par Hollywood) sont ici plutôt plus convaincantes qu'a l'ordinaire. En tout cas, le tout n'est pas ridicule.

Mise en scène d'une grande platitude mais 3 séquences sortent tout de même du lot.

La scène d'ouverture, filmée en caméra subjective. C'est l'arrivée du psychiatre à son bureau. On "est" le regard de Cobb, dans la rue, dans le bus qui le conduit au commissariat. Ses commentaires sur
les quidams croisés en chemin, dont il interprète le comportement, permettent de situer le personnage...

La séquence du rêve ou plutôt du cauchemar...dont je ne dirais rien...

Et enfin, celle de la résolution du dit cauchemar, l'événement survenu dans l'enfance d'Holden qui l'explique...dont je dirais tout autant

DVD zone 2 en Espagne . Je crois que le film n'était pas sorti en France à l'époque.
A t'il été diffusé à la TV chez nous ? Je l'ignore. La copie que j'ai récupéré a une origine exotique. Un cinéphile de ma connaissance en a
fait le sous-titrage.

Pas un chef d'oeuvre mais se regarde avec plaisir et pourtant je suis plutôt assez réservé sur les polars à implications psychanalytiques.
Dernière modification par André Jurieux le 27 juil. 12, 17:10, modifié 1 fois.
kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

THE CROOKED WAY. LE PASSE SE VENGE . Robert Florey. 1949

Production : Benedict Bogeaus
Scénario : Richard H. Landau d'après une pièce radiophonique de Robert Monroe.
Directeur de la photographie : John Alton

Avec John Payne, Ellen Drew, Sonny Tufts, Rhys Williams, John Doucette et Percy Helton.

Fin de la 2ème guerre mondiale. A l'hôpital ou on le soignait, on apprend à Eddie Rice, qui avait reçu une grave blessure à la tête, que l'amnésie dont il souffre sera sans doute irrémédiable. La seule information dont on dispose sur son passé, c'est le lieu de son engagement, à Los Angeles. On lui conseille donc d'y retourner et de tenter d'y reconstituer son histoire. A peine descendu du train, il est abordé par 2 policiers qui le conduisent au commissariat auprès de l'officier de police qui jadis l'arrêta. On lui apprend son nom véritable, Eddie Riccardi. C'est en tout cas le nom sous lequel il est connu dans les service de police car Eddie a un long passé criminel. Son nom était notamment associé à celui d'un gangster bien connu, Vince Alexander. E. leur explique qu'il n'y comprend rien et leur apprend qu'il est devenu amnésique. Les flics n'en croient rien et décide de le filer. Alors qu'Eddie sort du commissariat, il est abordé par une femme qui elle aussi le reconnait. Il l'a ramène à son hôtel mais elle s'éclipse pour prévenir Vince Alexander, l'ancien complice, du retour d'Eddie à LA. Ses hommes de main le lui amène. Il est tabassé. Vince croit en effet qu'Eddie l'a jadis donné à la police, lui faisant porter toute la responsabilité d'un ancien crime et qu'Eddie s'est engagé dans l'armée sous un faux nom pour échapper aux représailles...

Voilà pour le premier quart d'heure...çà vous dit quelque chose ?!....Ben si, Somewhere in the night/Quelque part dans la nuit de Mankiewicz. Les 2 films ont leurs mérites. La différence, c'est que ce n'est pas le meilleur Mankiewicz alors que c'est un des meilleurs de Florey. Disons que sur leur film "jumeau", l'effort du plus prestigieux des 2 metteurs en scène est constant alors que le film de notre français d'Hollywood est plus inégal mais que les points forts du film sont plus forts que ceux de son concurrent.

Je commence par les points faibles. Sur un potentiel aussi intéressant, on aurait pu espérer des développements scénaristiques plus excitants. On a à faire à un scénariste paresseux et ceci dès le début du film puisqu'on a d'emblée 2 heureux hasards même si ce point ne me trouble pas plus que çà...les développements faiblards de l'histoire un peu plus.

Ensuite l'interprétation. Les seconds rôles sont très bons. Ellen Drew est excellente. Elle a eu le premier rôle féminin dans peu de films (Le gros lot de Sturges ou Le baron de l'Arizona de Fuller...ainsi que, pas de bol, dans des films durs à voir mais réputés, le remarquable Andrew d'Heisler ou Johnny O'Clock de Rossen). Je lui trouve un petit coté Jane Greer (On se calme...mais c'est dur). Sonny Tufts est un affreux parfait, mais le meilleur de tous est sans doute Percy Helton qu'on connait sans le connaitre car il traverse, le plus souvent dans des rôles encore plus restreints que dans ce film une multitude de polars des années 40 et 50. Reste le cas John Payne. D'habitube, je l'aime beaucoup mais là, dans ce qui a été son premier film noir, je trouve que son jeu est aussi un des points faibles du film, l'engourdissement du héros. Pas facile sans doute de jouer un type perdu, amnésique et de lui donner de la vie mais qu'en même. Il joue "en dessous", la paupière lourde et sa lassitude a quelque chose de contagieux. Y'avait que maitre Bob (Mitchum) pour rendre ce registre là imparable... Il aurait sans doute fallu un directeur d'acteurs plus habile car par la suite, dans le genre, Payne a donné beaucoup mieux.

Un autre aspect du travail de Florey est beaucoup plus positif, c'est sa mise en scène et là on doit parler du directeur de la photo, le grand John Alton. C'est le point (très) fort du film. La photographie du film et la vitalité de la mise en scène. Que doit-on à Alton, que doit-on a Florey. Sans doute plus au premier qu'au second mais comme on a pas (plus) de témoins sous la main, je me contente de juger du résultat. La violence est permanente dans le film et la mise en scène y participe pleinement. Quant Payne est tabassé au début du film, il est balancé du haut de l'escalier de secours. Florey plante d'abord sa caméra a distance mais lors de la chute de payne, il met sa caméra au ras du sol et on a sa gueule écrabouillée en très gros plan. J'ai souvent pensé aux premiers polars de Mann et je ne pense pas que ce nom là fait fuir l'amateur de "Noirs". Je n'irais pas jusqu'à parler de mise en scène brillante mais je la qualifierais de nerveuse et d'efficace.

Quant à la photographie d'Alton alors là ATTENTION, c'est exceptionnel. De ce point de vue, il a sans doute fait aussi bien mais pas mieux. C'est d'une beauté incroyable. Sans tenir compte du reste, il faudrait le voir rien que pour çà. L'éclairage est sans cesse renouvelé et inventif. On a bien sûr le "coup" des ombres sur les murs mais ce n'est rien a coté des beautés qui parsèment le film et à tout moment l'image a une telle épaisseur qu'on a l'impression qu'on peut croquer dedans. Et l'invention d'Alton... A titre d'exemple, dans la scène de tabassage évoquée plus haut, on a différentes sources d'éclairage dont un néon qui clignote à l'extérieur du bâtiment. Cette lumière va et vient sur les visages mais ce n'est pas trop voyant, trop "voyez comme je me frise les moustaches", c'est discret et magnifique. Ensuite, il y a la manière dont il s'approche des visages, pour s'éloigner ensuite. A ce niveau là, la photo, c'est comme certains
moments de grâce dans la mise en scène d'un Ford par exemple, c'est de la poésie. C'est de ce niveau là...

Film assez rare. J'ignore s'il a connu un ou des passages TV. J'en doute ? DVD zone 1 chez un petit éditeur qui (parait-il) d'habitude sort des DVds tout pourris mais (énorme coup de bol) pas celui là et on peut pleinement apprécier le travail du génial John Alton. C'est bon, voir très bon. Par contre, c'est en VO pure. J'ai ajouté des sous-titres anglais sur le dvd.
Dernière modification par André Jurieux le 27 juil. 12, 13:50, modifié 1 fois.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

PRIVATE HELL 36. ICI BRIGADE CRIMINELLE. Don Siegel. 1954

Scénario de Collier Young et Ida Lupino. Directeur de dialogues, Sam Peckinpah
Production : Filmmakers (La boite de prod. d'Ida Lupino et de son mari Collier Young)

Avec Steve Cochran, Howard Duff, Ida Lupino, Dorothy Malone et Dean Jagger

Un petit truand est arrêté avec un faux billet de 50 dollars en sa possession. 2 flics essaient de remonter la piste des faux monnayeurs
avec l'aide d'une chanteuse de cabaret (Ida Lupino) qui est la seule à pouvoir reconnaitre l'homme ayant mis en circulation le billet.
Ils fréquentent quotidiennement les champs de course car l'homme est un grand parieur. La chanteuse fini par reconnaitre l'homme
qui se sentant pris au piège fuit en voiture poursuivi par les flics. Sa voiture plonge dans un ravin et l'homme est tué sur le coup.
D'une valise qui s'est ouverte pendant l'accident, s'échappe des dizaines de billets. Elle contient 300 000 dollars. L'un des 2 flics,
à la grande stupéfaction de son collègue, prend soudain plusieurs liasses de billets et les dissimule juste avant l'arrivée des renforts
de la police...

Je ne dirais rien de plus de l'intrigue. En tout cas, c'est un des polars de Siegel que je préfère. Les autres étant THE LINEUP, Baby
face Nelson, Crime in the streets et The killers.

Excellent scénario, sans les facilités scénaristiques, ces heureuses coïncidences, voir ces invraisemblances qui gâchent un peu le plaisir
de certains petits polars.

Dialogues remarquables, tantôt ironiques tantôt sensibles.

Les 4 acteurs principaux sont excellents, tout comme l'est Dean Jagger en officier de police. Le supérieur de Cochran et Duff jouera
d'ailleurs un rôle essentiel et inattendu.

Quelques points saillants dans un film qui n'en manquent pas :

La relation d'amitié entre les 2 flics, menacée par un événement imprévu, est parfaitement montré. C'est presque mon "couple" de flics
préféré avec ceux de "Between midnight and dawn" de Douglas, du "Crimson kimono" de Fuller et des "New centurions" de Fleischer.

Les scènes de couples sont plus nombreuses qu'à l'ordinaire dans ce genre de films et ne sont jamais décoratives. On a un couple
Howard Duff/Dorothy Malone et un couple en devenir ? Steve Cochran/Ida Lupino.

Dans de nombreux films noirs percent une certaine misogynie plus ou moins évidente mais pas ici. Le personnage de la chanteuse, croisé
100 fois jusque là, peut éventuellement apporter le mal mais c'est involontairement. Le personnage ici est complexe et est remarquablement
joué par Lupino....qui sing pas très bien mais qui sing qu'en même (et au moins c'est vraiment elle) une chanson....et pas 3 ou 4 comme
dans certains films de cette époque ou on a l'impression que la chansonnette a pour fonction de pallier au manque d'inspiration du scénariste.

Pour l'anecdote, la petite fille de Duff et Malone, dont il est assez souvent question et qu'on voit une ou deux fois, était la véritable fille
de Howard duff....et d'Ida Lupino.

Pour finir, et pour montrer un peu l'esprit du film et le style de ses dialogues, la voix off qui clôture le film dit à peu près ceci.

"Le policier, contrairement aux autres hommes, vit au coté du diable et de la violence.
Il peut, comme tout un chacun, créer son propre enfer. (He can like all men makes his own private hell...D'ou le titre du film)
Le bon policier s'en sortira avec quelques brulures...Mais le mauvais trébuchera, tombera...
et mourra dans des endroits étranges".

Je crois que ce film est dur à voir. Je le connais en vost mais c'est du bidouillage maison sinon un DVD zone 1 Olive Films sort en Aout ou sept. 2012
Dernière modification par André Jurieux le 27 juil. 12, 17:57, modifié 1 fois.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

En voici un nouveau.

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BRAINSTORM. William Conrad. 1965

Production : William Conrad (Pour Warner Bros)
Scénario : Mann Rubin
Dir. de la photographie : Sam Leavitt

Avec Jeffrey Hunter (James Grayam), Anne Francis (Lorrie Benson), Dana Andrews (Cort Benson), Viveca Lindfors (E. Larstedt)

James Grayam découvre en pleine nuit un véhicule stationné au milieu d'une voix ferrée. A son bord, une femme semble ne pas
savoir ce qu'elle fait la. Il l'a ramène chez elle et découvre alors que le mari de cette jeune femme n'est autre que son employeur,
Cort Benson, un puissant industriel. Les deux jeunes gens se revoient et deviennent amants. Le mari tente alors de dénouer cette
aventure en faisant pression sur grayam, un jeune scientifique prometteur, mais dont il a appris qu'il avait souffert de dépression
alors qu'il était étudiant. Il se sert de cette information et avec des complicités au sein de l'entreprise, provoque des incidents
visant à mettre en doute l'équilibre mental du jeune homme...

Un film noir, certes tourné à une époque ou le genre semblait mort mais clairement par son atmosphère ce film appartient encore
au genre qui connu son heure de gloire dans les années 40 et 50. Film Noir, donc, mais encore bien autre chose.
Le film démarre comme une romance. Il évolue très vite vers un thriller psychologique mené par un trio amoureux singulier dont le
personnage dominateur est et restera le "cocu" , contrairement à tant de films du genre dans lesquels il est en général la victime .
On va vers le drame puis le récit criminel et enfin on termine dans l'horreur et la folie.
Pour résumer et en caricaturant à peine, çà commence comme "Vacances Romaines" et çà se termine comme "Shock Corridor".
Etonnant, non ?..Comme disait le génial Pierrot.

Encore une fois, et surtout pour un tel film, je veux éviter de trop en dire.
Tout de même , quelques indications sur les personnages.

Celui de Cort Benson interpreté par Dana Andrews. C'est un sadique manipulateur assez effrayant. On ne sait si c'est la relation désastreuse
qu'il entretien avec sa femme qui l'a rendu ainsi ou si c'est sa nature profonde de dominateur. Même si ce n'est pas clairement montré, on
le voit tout de même en grand patron aux méthodes brutales. Le parallèle est grand entre ses pratiques professionnelles et les actes de sa
vie privé. En l'occurrence, dans son attitude envers Grayam les 2 sont liés.
La dégradation physique de Dana Andrews sert heureusement le personnage.

Sa femme Lorrie qui fuit l'atmosphère étouffante de la maison dans l'alcool et dans la compagnie de jeunes hommes qui, comme Cord Benson,
l'apprendra au dernier en date, James Grayam, se succèdent dans la vie de la jeune femme.

Un personnage secondaire aura une importance capitale, c'est la psychiatre joué par Viveca Lindfors...mais là, je ne veux rien en dire. Tout
comme je ne dirais rien de l'évolution du personnage incarné par Jeffrey Hunter dont il s'agit la sans doute du meilleur rôle, en tout cas du
plus complexe qu'il aura eu à incarner au cinéma. Malheureusement, ce n'était pas tout à fait sa fin de carrière mais pas loin...

Bilan :
Un film passionnant dont l'intrigue complexe est tenu jusqu'au bout mais qui crée un certain malaise. A voir néanmoins et plus qu'à titre de
curiosité. Il n'est sans doute pas pour tout le monde, sa note sur imdb le prouve, mais pour reprendre une phrase déjà employée pour THE
GANGSTER", un film durant la projection duquel tous les amateurs de Fuller ou d'Ulmer se lèveraient de leurs sièges.

C'est le seul film de William Conrad que j'ai vu. Il en a réalisé 2 autres pour le cinéma mais a surtout travaillé pour la télévision. Bien sûr,
on le connaît surtout comme comédien. Ceux qui ont dépassé la quarantaine se rappelle de lui dans une série policière des années 70 "Cannon"
et on l'aura découvert progressivement par la suite dans un tas de seconds rôles au cinéma. Pour ceux qui auraient oublié sa tête, l'un de ses
premiers rôles était dans "Les tueurs" de Siodmak. Il est précisément l'un des exécuteurs de Burt Lancaster. Le petit moustachu trapu, c'est lui.
Il est aussi dans "Racket" de John Cromwell et dans bien d'autres polars.

Brainstorm a connu une ou des diffusions sur les chaines françaises mais pas récemment. Le film a aussi été édité aux USA dans la collection
Warner Archive tout comme un autre de ses films "The blood runs cold"... (Peut-être mais faut laisser refroidir le cadavre...)
A priori son meilleur film serait tout de même ce BRAINSTORM. Le film du même nom avec Christopher Walken et qui fut le dernier rôle de
Nathalie Wood n'a rien à voir avec le film de Conrad.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Filiba »

Waouh, quelle série de films méconnus! merci.
Ils sont tous tentants.
The dark past semble être un B Columbia (malgré la présence de Nina Foch alors sous contrat MGM si je ne me trompe)
William Holden était sans doute dans un creux avant Sunset Boulevard.
J'aimerai voir le Conrad et j'ai compris que le Siegel serait bientôt visible.
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Message par Rick Blaine »

André Jurieux a écrit : THE DARK PAST (LA FIN D'UN TUEUR). 1949
Pas de DVD du commerce à ma connaissance, nulle part.
Si, en Espagne.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par André Jurieux »

Filiba a écrit :Waouh, quelle série de films méconnus! merci.
Ils sont tous tentants.
The dark past semble être un B Columbia (malgré la présence de Nina Foch alors sous contrat MGM si je ne me trompe)
William Holden était sans doute dans un creux avant Sunset Boulevard.
J'aimerai voir le Conrad et j'ai compris que le Siegel serait bientôt visible.
Le Siegel bientôt visible ? Un DVD est-il annoncé ?
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par André Jurieux »

Rick Blaine a écrit :
André Jurieux a écrit : THE DARK PAST (LA FIN D'UN TUEUR). 1949
Pas de DVD du commerce à ma connaissance, nulle part.
Si, en Espagne.
Merci, je vais corriger. Il y a un moment que je ne vais plus sur les sites espagnols mais en dehors des Etats Unis, c'est le pays du classique. Quelque soit le
genre, le nombre de films sortis là bas est impressionnant. Par contre, il semble que la qualité ne soit pas toujours au rdv. Le principal éditeur de "Vieilleries",
c'est Sueva il me semble.
Est ce que tu en as ? et si oui que penses-tu de la qualité des copies ?

De mon coté je n'en ai pas du tout surtout parce que j'ai tout de même besoin d'un sous-titrage (même en anglais) pour suivre confortablement les classiques en
langue anglaise. Or, sauf cas exceptionnels, toutes les éditions espagnoles sont en castillan et en anglais.
Il y a une exception notable c'est l'éditeur Atelier 13 (si ma mémoire est bonne) qui est basé en Espagne et qui édite des classiques (et des nanards) de SF et
d'horreur. Sur leurs DVDs il y a souvent une vost.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par André Jurieux »

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Je signale que j'ai modifié mon tout premier message. J'ai ajouté la liste des films déjà critiqués à ce jour et je mettrais à jour au fur et à mesure.
C'est une sorte d'index dans lequel on trouvera le titre original, le titre français, le nom du metteur en scène, les principaux comédiens et la page ou on
pourra retrouver la critique complète.

Pour l'instant, ce n'était pas forcement utile mais si le sujet s'étoffe ce sera plus pratique pour s'y retrouver.
Filiba
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Filiba »

André Jurieux a écrit :
Filiba a écrit :Waouh, quelle série de films méconnus! merci.
Ils sont tous tentants.
The dark past semble être un B Columbia (malgré la présence de Nina Foch alors sous contrat MGM si je ne me trompe)
William Holden était sans doute dans un creux avant Sunset Boulevard.
J'aimerai voir le Conrad et j'ai compris que le Siegel serait bientôt visible.
Le Siegel bientôt visible ? Un DVD est-il annoncé ?
cf topic Don Siegel
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 0#p2212844
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Rick Blaine
Charles Foster Kane
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Rick Blaine »

André Jurieux a écrit :
Rick Blaine a écrit :
Si, en Espagne.
Merci, je vais corriger. Il y a un moment que je ne vais plus sur les sites espagnols mais en dehors des Etats Unis, c'est le pays du classique. Quelque soit le
genre, le nombre de films sortis là bas est impressionnant. Par contre, il semble que la qualité ne soit pas toujours au rdv. Le principal éditeur de "Vieilleries",
c'est Sueva il me semble.
Est ce que tu en as ? et si oui que penses-tu de la qualité des copies ?
Dans beaucoup de cas, ce sont les majors qui éditent et là c'est pas mal. Je n'ai jamais testé Sueva.
Pour celui là c'est une édition récente de Sony. Je ne l'ai pas encore, mais je l'ai justement commandée avec d'autres titres, je ferais un point rapide quand je l'aurai.
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