Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

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DANS LA GUEULE DU LOUP (The mob). Robert Parrish. 1951

Avec Broderick Crawford (Johnny Damico), Richard Kiley (Tom Clancy), Otto Hulett (Lt. Banks), Ernest Borgnine (Joe Castro), Neville Brand (Gunner) et presque une figuration de Charles Bronson qui a une ligne de dialogue, tout comme Emile Meyer

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Le détective Johnny Damico (Broderick Crawford) sort d'une boutique et tombe sur une scène de crime. Un homme de dos vient d'en abattre un autre. Il se présente comme un lieutenant de police d'un autre quartier et affirme avoir abattu un truand, mais alors qu'il prétend vouloir prévenir les secours, il prend en réalité la fuite. Sitôt rentré au commissariat, Damico est vertement critiqué pour sa négligence car l'homme abattu devait témoigner dans une affaire de racket dans le milieu des dockers de la ville et il a d'ailleurs probablement été abattu par Blackie Clegg, le chef des racketteurs pour que ce témoin gênant ne puisse pas l'identifier.

Le chef de la police ordonne à Damico d'infiltrer ce milieu et d'identifier le présumé grand patron des racketteurs dont l'identité demeure mystérieuse. On lui invente un passé douteux et on le fait débarquer d'un cargo en provenance de La Nouvelle Orléans. A peine embauché sur les docks, il parvient par ruse -ayant fait croire à un des racketteurs qu'il connaissait un des patrons du gang -à obtenir un poste favorisé mais les hommes de Joe Castro (Ernest Borgnine) s'aperçoivent vite qu'ils se sont fait dupés et le soir même l'emmènent dans un lieu tranquille et tentent de faire pression sur lui pour qu'il révèle sa véritable identité ou la raison de son mensonge. On tente même de le piéger car son arme est utilisée dans un crime par le bien nommé Gunner (Neville Brand), un autre membre du gang.

Damico s'en sort tout de même et avec l'aide ambiguë d'un de ses collègues, Tom Clancy (Richard Kiley), tente de remonter jusqu'à Blackie Clay…

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Un bon film policier solide avec des ingrédients de Film Noir inclus mais qui ne bouleverse pas le genre et qui manque sans doute un peu de personnalité. Celle de Broderick Crawford, vu dans une multitude de films du genre est conforme à ce que l'on connait mais il offre une partition un peu plus complète et variée que dans la moyenne de ses apparitions. Il est rude comme toujours mais dans quelques scènes de sa vie privée on le verra aussi tendre et presque timide devant sa petite amie infirmière.

Le scénario multiplie les situations vues et revues : Le coup du flic infiltré exposé aux dangers de sa situation, c'est certes du réchauffé mais les racketteurs ne sont pas les premiers venus. Borgnine campe un très souriant et détendu (mais toujours dangereux) racketteur. Neville Brand en porte flingue, c'est aussi une première (C'est ma vanne du jour). Bref, on est dans du solide et du consistant mais tout ceci manquerait singulièrement d'imagination s'il n'y avait les dialogues extrêmement brillants de William Bowers qui travailla plusieurs fois avec Robert Parrish. On lui doit en effet également les scénarios et dialogues de L'implacable (Cry Danger), de Assignment : Paris et de plusieurs autres films noirs de renom.

Les dialogues laissent aussi poindre une pointe d'humour notamment dans les échanges entre Damico et Clancy son seul ami docker et l'entourage de celui ci. L'ultime réplique du film conclut d'ailleurs sans doute l'échange le plus amusant de tout le film.

Autre point fort, la magnifique photo en noir et blanc de Joseph Walker qui joue sur toutes les nuances de gris ce qui donnent à ses images une certaine épaisseur et une certaine chaleur.

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Quelques points singuliers ajoute au bon moment que l'on passe :

L'identité plus qu'improbable et même invraisemblable du big boss ne gâche pas le plaisir. On profite même plutôt de l'effet de surprise. La double identité d'un autre protagoniste de cette histoire rajoute une pointe de suspense...et le traditionnel flic pourri vient couronner le tout et nous donner un film policier au look de film noir réussi mais pas révolutionnaire.

Vu en VOST. Le DVD paru en Espagne en VO (st castillan) offre une copie superbe ( le sous titrage français a été effectué par un amateur)

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Dave Bannion
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Dave Bannion »

J'aime beaucoup ce topic : ça change des habituels classements des meilleurs films noirs (connus et reconnus !!).

En plus, les films, (pour peu que l'on se remue un peu !!) sont trouvables ds le cadre d'échanges entre collectionneurs.
Si les chaînes de télé (tcm ou d'autres..) pouvaient en prendre de la graine....

Pitfall est un très bon De Toth, assez original ds la manière de présenter la middle class Américaine.
The mob, même si il est plus classique dans sa forme, permet de passer un bon moment.
Key witness : pas terrible. Karlson a fait beaucoup mieux.....mais aussi bien pire.
The gun runners ; comme toi, un film que j'aime beaucoup.

J'attends avec impatiente tes prochaines chroniques
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Tommy Udo
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Tommy Udo »

Dave Bannion a écrit :Si les chaînes de télé (tcm ou d'autres..) pouvaient en prendre de la graine....
C'est ce qu'on espère avec l'intégrale FILMS NOIRS Columbia^^
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Tommy Udo a écrit :
Dave Bannion a écrit :Si les chaînes de télé (tcm ou d'autres..) pouvaient en prendre de la graine....
C'est ce qu'on espère avec l'intégrale FILMS NOIRS Columbia^^
Qui aura lieu ?
Et dont on connait déjà le programme ?
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Tommy Udo
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Tommy Udo »

Annoncé par Dave sur le topic TCM. Ce sera pour le second semestre, genre septembre ou octobre.
Mais il n'a pas encore donné les titres^^
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Dave Bannion a écrit :J'aime beaucoup ce topic : ça change des habituels classements des meilleurs films noirs (connus et reconnus !!).

En plus, les films, (pour peu que l'on se remue un peu !!) sont trouvables ds le cadre d'échanges entre collectionneurs.
Si les chaînes de télé (tcm ou d'autres..) pouvaient en prendre de la graine....

Pitfall est un très bon De Toth, assez original ds la manière de présenter la middle class Américaine.
The mob, même si il est plus classique dans sa forme, permet de passer un bon moment.
Key witness : pas terrible. Karlson a fait beaucoup mieux.....mais aussi bien pire.
The gun runners ; comme toi, un film que j'aime beaucoup.

J'attends avec impatiente tes prochaines chroniques
Dear Glenn, (merci pour les encouragements...)

Bien pire que Key Witness ? Dénonces les que l'on ne perdent pas de temps avec ceux là parce qu'honnêtement pour le polar/thriller, je ne connais pas plus mauvais que celui là à ce jour. Mais il est vrai qu'il y a longtemps que je n'ai pas vu ses derniers films du genre qui ne m'avaient pas laissé non plus un souvenir impérissable. Est ce à ces films là que tu fais allusion ?

Et sinon, pour The Gun Runners, et bien content de voir que nous sommes au moins deux à l'aimer. En ce qui me concerne, je n'ai pas souvent vu Audie Murphy afficher une telle assurance et un tel charme dans les séquences de jeu les plus complexes pour celui qui était sensé être un acteur de films d'action, cad les scènes d'intimité avec celle qui était sa femme pour ce film. Il y est (et ils y sont) absolument formidable. En dehors de l'intrigue de thriller qui est solide et jusqu'au bout honnête dans sa logique sombre, c'est pour moi LE point fort de ce film et ce qui fait sa singularité.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Tommy Udo a écrit :Annoncé par Dave sur le topic TCM. Ce sera pour le second semestre, genre septembre ou octobre.
Mais il n'a pas encore donné les titres^^
Merci pour les infos.

Si c'est le même genre d'intégrale que ce qu'ils proposent depuis des années, il y a toutes les chances qu'on y retrouve surtout les films parus en DVD depuis un bon bout de temps en zone 1 dans les coffrets "Film Noir Classics" et "Bad Girls of FN" mais trêve de médisance, comme disait ...Faut allumer un cierge à St Henri Langlois et attendre le miracle...
Dernière modification par kiemavel le 4 mai 13, 23:00, modifié 1 fois.
Dave Bannion
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Dave Bannion »

kiemavel a écrit :
Dave Bannion a écrit :J'aime beaucoup ce topic : ça change des habituels classements des meilleurs films noirs (connus et reconnus !!).

En plus, les films, (pour peu que l'on se remue un peu !!) sont trouvables ds le cadre d'échanges entre collectionneurs.
Si les chaînes de télé (tcm ou d'autres..) pouvaient en prendre de la graine....

Pitfall est un très bon De Toth, assez original ds la manière de présenter la middle class Américaine.
The mob, même si il est plus classique dans sa forme, permet de passer un bon moment.
Key witness : pas terrible. Karlson a fait beaucoup mieux.....mais aussi bien pire.
The gun runners ; comme toi, un film que j'aime beaucoup.

J'attends avec impatiente tes prochaines chroniques
Dear Glenn, (merci pour les encouragements...)

Bien pire que Key Witness ? Dénonces les que l'on ne perdent pas de temps avec ceux là parce qu'honnêtement pour le polar/thriller, je ne connais pas plus mauvais que celui là à ce jour. Mais il est vrai qu'il y a longtemps que je n'ai pas vu ses derniers films du genre qui ne m'avaient pas laissé non plus un souvenir impérissable. Est ce à ces films là que tu fais allusion ?

Et sinon, pour The Gun Runners, et bien content de voir que nous sommes au moins deux à l'aimer. En ce qui me concerne, je n'ai pas souvent vu Audie Murphy afficher une telle assurance et un tel charme dans les séquences de jeu les plus complexes pour celui qui était sensé être un acteur de films d'action, cad les scènes d'intimité avec celle qui était sa femme pour ce film. Il y est (et ils y sont) absolument formidable. En dehors de l'intrigue de thriller qui est solide et jusqu'au bout honnête dans sa logique sombre, c'est pour moi LE point fort de ce film et ce qui fait sa singularité.

Pas faux.
En regardant les films de Karlson que j'ai, je me rends compte qu'effectivement, ds les polars, les autres valent quand même mieux que Key witness.
On ne joue pas avec le crime : poussif mais la fin rachète le film.
Massacre pour un fauve : sympa ds son côté un peu daté et il y a Mitchum
Tight spot : bien si il n'y avait pas Ginger Rogers.(on a envie de la tuer avant le tueur mandaté pour cela tellement elle est horripilante). A part elle, le film est plutôt sympa.
Brother Rico : bon surtout grace à Richard Conte.
Le reste c'est du tout bon :
Le 4ème homme, l'inéxorable enquète, the Phoenix city story, le dernier passage, le premier épisode des Incorruptibles.
Ds les films d'aventures, je te conseille les îles de l'enfer avec John Payne, assez kitch mais bien sympa.
Ds les polars des années 70, Justice sauvage avec Joe don Baker, une vraie sale gueule du polar qui fait du Charles Bronson avant le justicier ds la ville ; primaire mais bien fichu.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Dave Bannion a écrit : Pas faux.
En regardant les films de Karlson que j'ai, je me rends compte qu'effectivement, ds les polars, les autres valent quand même mieux que Key witness.
On ne joue pas avec le crime : poussif mais la fin rachète le film.
Massacre pour un fauve : sympa ds son côté un peu daté et il y a Mitchum
Tight spot : bien si il n'y avait pas Ginger Rogers.(on a envie de la tuer avant le tueur mandaté pour cela tellement elle est horripilante). A part elle, le film est plutôt sympa.
Brother Rico : bon surtout grace à Richard Conte.
Le reste c'est du tout bon :
Le 4ème homme, l'inéxorable enquète, the Phoenix city story, le dernier passage, le premier épisode des Incorruptibles.
Ds les films d'aventures, je te conseille les îles de l'enfer avec John Payne, assez kitch mais bien sympa.
Ds les polars des années 70, Justice sauvage avec Joe don Baker, une vraie sale gueule du polar qui fait du Charles Bronson avant le justicier ds la ville ; primaire mais bien fichu.
Juste quelques remarques :
- Pour "On ne joue pas avec le crime"...Oui et en + pour l'interprétation de Brian keith

- "Rampage"...Et heureusement qu'il y a Bob...En revanche, Elsa Martinelli est à peut près comme la plupart des italiennes loin de chez elles, assez terne ( J'y vais à coups de serpe car Valentina Cortese par exemple était bien utilisée à Hol.)

- Pour "Tight Spot"... :lol: et çà apporterait la preuve que Karlson devait lâcher l'affaire parfois, peu motivé pour faire de son mieux avec des scénars qui devaient moins l'inspirer. Ici, il laisse G. Rogers en roue libre alors que même dans d'autres polars, sans parler du reste de sa carrière dans la comédie et le Musical, elle est souvent bonne actrice. Je pense à Storm Warning par exemple, ou à Étranges Vacances (Un curieux film...)

-The Brothers Rico. Apparemment si je lis entre les lignes, j'aime encore plus que toi. Conte et son frère, et la Mama au prise avec l'autre famille incarnée par un presque paternel Sid Kubik, c'est intéressant. Pour moi, sur la mafia ce serait même plutôt celui là le chainon manquant entre le film de gangsters et LE PARRAIN qu'on voulu voir pas mal de commentateurs au moment de la sortie DVD de "New-York Confidential". Celui qui est vraiment de la famille et pas un Peyton Place chez les truands, c'est ce film de Karlson (Je charrie un peu...) Attention, un parrain modeste et cheap, même plus que le film de Russell Rouse, mais je lui trouve un air de famille avec sa prestigieuse descendance.

Pour le reste, ras, sauf qu'il faudrait que je revois Justice sauvage. C'est le seul parmi les derniers polars de karlson que j'ai gardé mais comme je suis loin d'être un fan de Bronson, le (juste) rapprochement que tu fais me motive moyennement...
Dave Bannion
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Dave Bannion »

kiemavel a écrit :
Dave Bannion a écrit : Pas faux.
En regardant les films de Karlson que j'ai, je me rends compte qu'effectivement, ds les polars, les autres valent quand même mieux que Key witness.
On ne joue pas avec le crime : poussif mais la fin rachète le film.
Massacre pour un fauve : sympa ds son côté un peu daté et il y a Mitchum
Tight spot : bien si il n'y avait pas Ginger Rogers.(on a envie de la tuer avant le tueur mandaté pour cela tellement elle est horripilante). A part elle, le film est plutôt sympa.
Brother Rico : bon surtout grace à Richard Conte.
Le reste c'est du tout bon :
Le 4ème homme, l'inéxorable enquète, the Phoenix city story, le dernier passage, le premier épisode des Incorruptibles.
Ds les films d'aventures, je te conseille les îles de l'enfer avec John Payne, assez kitch mais bien sympa.
Ds les polars des années 70, Justice sauvage avec Joe don Baker, une vraie sale gueule du polar qui fait du Charles Bronson avant le justicier ds la ville ; primaire mais bien fichu.
Juste quelques remarques :
- Pour "On ne joue pas avec le crime"...Oui et en + pour l'interprétation de Brian keith

- "Rampage"...Et heureusement qu'il y a Bob...En revanche, Elsa Martinelli est à peut près comme la plupart des italiennes loin de chez elles, assez terne ( J'y vais à coups de serpe car Valentina Cortese par exemple était bien utilisée à Hol.)

- Pour "Tight Spot"... :lol: et çà apporterait la preuve que Karlson devait lâcher l'affaire parfois, peu motivé pour faire de son mieux avec des scénars qui devaient moins l'inspirer. Ici, il laisse G. Rogers en roue libre alors que même dans d'autres polars, sans parler du reste de sa carrière dans la comédie et le Musical, elle est souvent bonne actrice. Je pense à Storm Warning par exemple, ou à Étranges Vacances (Un curieux film...)

-The Brothers Rico. Apparemment si je lis entre les lignes, j'aime encore plus que toi. Conte et son frère, et la Mama au prise avec l'autre famille incarnée par un presque paternel Sid Kubik, c'est intéressant. Pour moi, sur la mafia ce serait même plutôt celui là le chainon manquant entre le film de gangsters et LE PARRAIN qu'on voulu voir pas mal de commentateurs au moment de la sortie DVD de "New-York Confidential". Celui qui est vraiment de la famille et pas un Peyton Place chez les truands, c'est ce film de Karlson (Je charrie un peu...) Attention, un parrain modeste et cheap, même plus que le film de Russell Rouse, mais je lui trouve un air de famille avec sa prestigieuse descendance.

Pour le reste, ras, sauf qu'il faudrait que je revois Justice sauvage. C'est le seul parmi les derniers polars de karlson que j'ai gardé mais comme je suis loin d'être un fan de Bronson, le (juste) rapprochement que tu fais me motive moyennement...
Pour Justice sauvage, fais un effort ;
Le film se prend bcp moins au sérieux que le Winner.
Pas de grandes théories et méditations sur l'autodéfense....c'est juste une bonne série B plutôt bien fichue.
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Colqhoun
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Message par Colqhoun »

J'ai vu The Dark Past de Rudolph Maté l'autre jour, avec Holden et Cobb.
C'est assez amusant, ce film qui s'attarde sur les débuts de l'utilisation de la psychologie dans la résolution d'enquêtes policières.
On est dans quelque chose d'assez schématique (Cobb qui décrit les états psychologiques des suspects au début du film, ces derniers crispants leur visage au possible pour transmettre un certain état d'âme), mais le centre de l'histoire, avec ce tueur tourmenté, est plutôt solide.
On pourra surtout retenir le fait que Maté était en parallèle chef op et que du coup, malgré le peu de budget à disposition (4-5 plans en extérieur sur 1h10 de film, tout au plus), il soigne ses images. Je retiendrais aussi la confrontation Holden / Cobb, qui rend le film assez fun à regarder.
Certes, ce n'est pas inoubliable au final, mais il y a quelque chose d'efficace qui s'en dégage, sans compter cette scène de rêve joliment tournée, qui se veut le noeud central du film.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Colqhoun a écrit :J'ai vu The Dark Past de Rudolph Maté l'autre jour, avec Holden et Cobb.
C'est assez amusant, ce film qui s'attarde sur les débuts de l'utilisation de la psychologie dans la résolution d'enquêtes policières.
On est dans quelque chose d'assez schématique (Cobb qui décrit les états psychologiques des suspects au début du film, ces derniers crispants leur visage au possible pour transmettre un certain état d'âme), mais le centre de l'histoire, avec ce tueur tourmenté, est plutôt solide.
On pourra surtout retenir le fait que Maté était en parallèle chef op et que du coup, malgré le peu de budget à disposition (4-5 plans en extérieur sur 1h10 de film, tout au plus), il soigne ses images. Je retiendrais aussi la confrontation Holden / Cobb, qui rend le film assez fun à regarder.
Certes, ce n'est pas inoubliable au final, mais il y a quelque chose d'efficace qui s'en dégage, sans compter cette scène de rêve joliment tournée, qui se veut le noeud central du film.
Globalement d'accord avec toi. Si ce n'est pas le premier film qui met en avant la pratique psychanalytique, elle est ici en première ligne. Le quasi huit-clos entre L. J Cobb et W. Holden c'est presque une paraphrase d'une psychanalyse mais sauf qu'ici le client (Oups, pardon ! Le patient) n'est pas facile à soigner dans la mesure ou il ne le veut pas...

Je rapatrie, je recycle un ancien texte de mes débuts sur le forum.

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THE DARK PAST (LA FIN D'UN TUEUR). Rudolph Maté. 1949

Avec William Holden, Lee J. Cobb, Nina Foch, Adele Stevens et Lois Maxwell


Résumé :

Dans un commissariat (ou une école de police), un certain nombre de repris de justice sont alignés. Le cas de l'un d'eux, agé de 18 ans mais ayant déjà fait l'objet de nombreuses condamnations est évoqué par un flic et un psychiatre. Pour le flic, le jeune homme est irrécupérable. Le psy tente d'expliquer qu'au contraire il est possible de soigner ces délinquants, y compris les plus dangereux. Pour appuyer sa théorie, il évoque une expérience personnelle vécue quelques années plus tôt lorsque lui, sa famille et un groupe d'amis avaient été pris en otage par un tueur et sa bande...

Commence un long flashback qui occupe la presque totalité du film. Al Walker (W. Holden) s'évade de prison avec l'aide de plusieurs complices. Rapidement il abat le gardien qu'il avait pris en otage et toute la bande rejoint un lieu de villégiature très fréquenté ou ils ont prévu d'attendre, dans un chalet qui borde le lac, le bateau qui doit les emporter loin de la police qui les recherche . Ce chalet appartient à un professeur de psychologie qui a prévu justement d'y passer le week-end en famille, avec quelques amis et 2 domestiques. A peine arrivés sur place, ils sont pris en otage par la bande.

Les otages sont envoyés dans les différentes pièces de la maison sous la surveillance des membres du gang. Dans la pièce principale, commence le duel du psychiatre et du psychopathe...

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C'est l'intérêt principal du film, l'évolution des rapports entre Holden et Cobb. Les autres personnages sont plutôt négligés. On ne les suit que par intermittence sauf celui interprété par Nina Foch (la petite amie du tueur) qui est intéressant car elle révèle au psy. les fragilités d'Holden. La présence d'un enfant notamment, aurait pu stimuler l'imagination du scénariste ou du metteur en scène, mais ce n'est pas le cas, alors que Hathaway, par exemple, dans une situation similaire mais dans un cadre de western (Rawhide), avait su parfaitement tirer parti de la présence d'une petite fille.

On assiste à une attaque/défense tout de même intéressante. Les dialogues sont assez brillants, par contre le jeu des 2 acteurs est un peu monocorde au moins dans la première partie du film. Cobb est sobre (Si, si c'est vrai...). Alors que la panique s'est emparé de la maisonnée, lui est d'une parfaite sérénité. Pendant une bonne moitié du film, on le voit en permanence tirer sur sa pipe (çà doit faire partie de la panoplie du psychanalyste). Il ne quitte pas des yeux Holden, étudiant son comportement ce qui exaspère ce dernier. Après un certain temps, Cobb en tire la conclusion qu'Holden est un grand malade au bord de la folie mais qu'il pourrait le soigner ce qui provoque la fureur d'Holden qui refuse d'entendre çà. Par la suite, un rêve, ou plutôt un cauchemar occupera une place centrale mais je ne veux pas en dire plus...si ce n'est que l'interprétationnite et la psychanalyse (vues par Hollywood) sont ici plutôt plus convaincantes qu'a l'ordinaire. En tout cas, le tout n'est pas ridicule malgré un gros symbole facile, la partie d'échec véritable que joue les 2 personnages principaux.


Mise en scène d'une grande platitude mais 3 séquences sortent tout de même du lot. La scène d'ouverture filmée en caméra subjective. C'est l'arrivée du psychiatre à son bureau. On "est" le regard de Cobb, dans la rue, dans le bus qui le conduit au commissariat. Ses commentaires sur les quidams croisés en chemin, dont il interprète le comportement, permettent de situer le personnage. Plus tard, la séquence du rêve ou plutôt du cauchemar...dont je ne dirais rien...Et enfin, celle de la résolution du dit cauchemar, l'événement survenu dans l'enfance d'Holden qui l'explique...dont je dirais tout autant.

DVD zone 2 en Espagne . Je crois que le film n'était pas sorti en France à l'époque.
Vu en VOST (Sous-titrage amateur)

Pas un chef d'oeuvre mais il se regarde avec plaisir et pourtant je suis plutôt assez réservé sur les polars à implications psychanalytiques.
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TWO OF A KIND. Henry Levin. 1951

Avec Edmond O'Brien (Michael Farrell), Lizabeth Scott ( Brandy Kirby), Terry Moore (Kathy McIntire) et Alexander Knox (Vincent Mailer)

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Le film s'ouvre sur les investigations menées par Brandy Kirby au sujet d'un homme qu'elle souhaite retrouver. On pense d'abord qu'il s'agit d'un frère perdu de vue…mais il n'en est rien. Elle est en réalité à la recherche de l'homme qui pourrait usurper l'identité d'un jeune garçon disparu des dizaines d'années plus tôt. En effet, un couple très riche, parvenu à la fin de sa vie, n'a jamais cessé de rechercher son fils de trois ans disparu lors d'un séjour à Chicago. Depuis quelques années, ils ont confié cette mission à leur homme de confiance et avocat Vincent Mailer…qui décide d'aider la providence en "fabriquant" un fils de substitution pour s'approprier l'héritage qui sinon est promis à revenir à des oeuvres de charité. Il envoie donc sa petite amie Brandy rechercher dans les orphelinats de Chicago un enfant qui pourrait convenir. Elle le trouve et poursuivant ses investigations sur le parcours de cet homme, elle découvre qu'il a eu à maintes reprises des ennuis avec la justice, qu'il est fauché, joueur et un brin escroc…et qu'il serait donc à priori le bon candidat pour se substituer à l'héritier d'une grande fortune.

Le couple commence donc par préparer Farrel avant les retrouvailles avec ses "parents". 1ère épreuve pour lui : sacrifier le bout du petit doigt de sa main gauche…puisque le petit garçon en avait été accidentellement amputé…

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Un film noir, certes…mais qui ne va pas au bout de ses possibilités en raison de l'orientation prise par le scénariste. Plutôt que de s'intéresser au potentiel de tension et de suspense inhérents à l'escroquerie en elle-même, il se penche surtout sur les relations personnelles et "amoureuses" empreinte de méfiance et de jalousie qui naissent très rapidement entre les 3 escrocs et…un 4ème personnage, Kathy, la nièce du vieux couple, une charmante et espiègle jeune fille que Farrell a pour mission de séduire afin de s'introduire dans la famille et être identifié comme le fils disparu. Cette situation de départ pouvait constituer des nids de jalousie et de trahisons potentielles entre les méchants ce qui est assez dangereux quand le jeu de dupes est compliqué à tenir et demande de rester soudé…Malheureusement, Vincent Mailer, le cerveau de l'affaire est un peu trop tendre pour tenir son monde même s'il finira par vouloir accélèrer "le processus de succession". Michael Farrell quant à lui est un peu trop séduisant et c'est au fond un brave type mal embarqué dans une manipulation qu'il accepte plus par jeu et par défit que par appât du gain. Quant aux 2 filles, alors que c'est le personnage interprété par Lizabeth Scott qui aurait du être au coeur de l'intrigue, c'est très rapidement le personnage et sans doute la personnalité de Terry Moore qui oriente le film dans une direction imprévue. On est presque par moment dans une atmosphère de comédie sentimentale et/ou de comédie policière alors que l'intrigue de départ aurait pu donner un formidable pur film noir. Ici, le coté étonnement détendu et cool amené par les développements du scénario éloigne très nettement le film du projet initial ou plutôt du film qu'on attendait mais le film reste très plaisant.

L'interprétation est assez inégale. Alexander Knox n'est pas assez convaincant en crapule en col blanc. C'est le plus en retrait du film avec…et c'est surprenant, la belle Lizabeth Scott, que j'adore habituellement, mais qui là est assez effacée par rapport...à Terry Moore, qui incarne une post adolescente naïve, espiègle, d'une grande vitalité et d'une tout aussi grande sensualité, sans sembler s'en rendre compte. Une sorte de Debbie Reynolds délurée en somme. Et enfin Edmond O'Brien que je n'avais jamais vu véritablement dans un rôle de séducteur est absolument formidable et surprenant.

Quant à la mise en scène, elle fait parfois preuve d'une économie narrative impressionnante. Après que Brandy ai décidé de rentrer en contact avec ce candidat potentiel pour usurper l'identité du fils disparu, elle parvient à attirer l'attention de Michael, a tester son courage face à un voyou complice embauché pour l'occasion, a le faire arrêter par la police puis libérer, et à le convaincre de mettre la main dans la portière d'une voiture pour sacrifier son petit doigt…à l'issu d'une brève discussion pour lui expliquer le projet ! Tout ceci en 10 min. chrono…Plus largement, en terme de mise en scène, c'est sans doute le plus soigné et rigoureux des polars d'Henry Levin qui en a réalisé plusieurs autres dans la grande famille policier/thriller. Chronologiquement, il aura réalisé Night Editor (qui figure dans le coffret Bad Girls of Film Noir, vol.2) puis La loi des bagnards (Convicted) avec Glenn Ford -qui tourna 4 fois sous sa direction- et Broderick Crawford (Un film dont j'ai déjà parlé. Texte en page 11 de ce topic). C'est ce Two of a kind qui est sans doute le plus personnel de ces polars.

Le film figure sur un coffret paru aux USA sous le titre "Bad Girls of Film Noir, vol. 1". Il est en VO avec st anglais. C'est dans cet version que je l'ai vu. Depuis, un furieux l'a sous titré en français, qu'il en soit remercié. Pour l'anecdote, mais çà commence à être rare, les deux filles du film, Lizabeth Scott et Terry Moore, sont toujours parmi nous. A voir mes captures (de ce coté là je suis au taquet...) on pourrait penser que j'ai une petite préférence pour la jeune Terry :oops:. Mais non, j'adore Lizabett Scott. L'omniprésence de terry -à la plage, en short, en peignoir- ce n'est pas uniquement pour satisfaire les quelques cinéphiles passionnés de mode vestimentaire fifties :mrgreen:, c'est que je trouve que pour cette fois elle éclipse assez nettement son ainée...et pas seulement quand elle pose devant elle de profil....T'as une preuve ? :arrow:


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Alphonse Tram
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Alphonse Tram »

Alligator a écrit :Jackson County Jail (La prison du viol) (Michael Miller, 1976)
Vu et approuvé.

J'ai relu ton topo, et je reste tout de même moins affirmatif que toi sur le fait qu'il s'agisse d'un vrai film noir.

C'est vrai, on retrouve ici plusieurs thèmes comme l'infidélité ou le crime, mais même en essayant d'oublier les images fondatrices du genre, pas sur que globalement il y ai une vraie filiation dans ce film (manipulations, trahisons, et surtout fatalisme, car tout de même la dernière image du film peut faire espérer que la fille s'en tire, si elle met tout sur le compte du truand).

Le titre peut en effrayer certains en faisant penser à un film de "femme en prison". C'est faux. Il y a effectivement une grosse séquence d'emprisonnement avec viol, mais les deux tiers du métrage - avant et après - ont lieu hors les murs. Ce n'est pas le plus important. J'y vois plus l'histoire d'un morceau de vie qui a mal tourné, mais dont l'épilogue reste proche.
Belles prestations de Yvette Mimieux et Tommy Lee Jones. En plus, quelle carrure celui-là ! Pour rester à la même époque, je l'aurais bien vu en Han Solo.

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Sur la trentaine de titres que je possèdent dans cette collection celui-ci fait partie des deux meilleurs avec Suburbia. Je recommande chaudement ce dernier également (pas encore vu Caged heat). Il faut dire que dans cette collection il y a beaucoup de films "de genre" qui essayent de ressembler à leur glorieux ainés (des sous conan à la pelle, des Galaxy of terror, Battle beyond the stars, Deathsport, les pires restant les erzatz de shérif fais-moi peur - genre Georgia peaches ou Smokey bites the dust, ceux-là un cauchemar à voir en entier).

Image restaurée assez plaisante malgré quelques traces et un peu de grain sur les plans peu éclairés.
Un film qui vaut clairement le coup qu'on s'y penche, et qui passe bien le cap des années.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par joe-ernst »

kiemavel a écrit :
TWO OF A KIND. Henry Levin. 1951

Avec Edmond O'Brien (Michael Farrell), Lizabeth Scott ( Brandy Kirby), Terry Moore (Kathy McIntire) et Alexander Knox (Vincent Mailer)
Vu hier soir, et c'est assez plaisant. A ce que tu as écris. j'ajouterai encore l'humour, qui est omniprésent tout au long du film. Difficile cependant de le qualifier de film noir, tout en ne sachant d'ailleurs pas trop comment qualifier ce film...
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
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