Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Vanning
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Vanning »

André Jurieux a écrit :Je ne le met pas aussi haut que toi mais d'accord, c'est un grand film et l'un des rares ou la garce...est un gars ! Le rôle de Van Heflin, c'est normalement le rôle tenu par de nombreuses femmes du noir
et c'est ce qui fait la encore son originalité.

100 % d'accord sur les sommets de Van Heflin (Patterns !!!)...mais j'ajoute POSSESSED de Curtis Berhardt, Act of violence de Zinnemann, East side, west side de LeRoy, et bien sû, r 3 : 10 pour YUMA. Je dois
en oublier quelques uns.
Oui pour Possessed ;-). L'ai vu cet été après m'être procuré le coffret consacré à Joan Crawford (édition UK comprenant 4 films, le tout pour moins de 13 euro !!! ). Très beau film en effet. J'en garde un excellent souvenir, même si je ne me souviens plus trop de la trame. Par contre, je n'ai toujours pas vu Act of violence, et encore moins le film de Le Roy. Je ne suis pas fan de ce réalisateur. Son Johnny Eager (1941) est pour moi l'un des films criminels les plus ampoulés qui soient. Seul Heflin est remarquable. Enfin, n'étant pas fan de western, je n'ai pas vu 3.10 pour Yuma... Je le choperai à la médiathèque un de ces quatre.. Bonne journée !
André Jurieux
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par André Jurieux »

Vanning a écrit :
L'admirable "He Ran all the Way" (1951) de John Berry. Film magistral, avec John Garfield (son dernier rôle je crois) et Shelly Winters (qui gagne en épaisseur au fil de la bobine). Ma note 4,5/5
"Crime Wave" (1954) d'André de Toth. Avec Sterling Hayden et une actrice qui me fait craquer : Phyllis Kirk (quel joli minois..)... Plutôt un polar, mais bon, il y a pas mal d'éléments propres au film noir. Ma note 4,5/5
"Underworld USA" (1961) de Samuel Fuller... LA claque de ces derniers jours... Superbe copie chez Wild Side Video. Cliff Robertson crève l'écran, et Dolores Dorn est d'une fragilité qui m'émeut à un point.... Ma note 5/5
" The Big Combo" de Joseph H. Lewis, des acteurs vraiment impliqués, une photographie impeccable, etc, pour que ces films sortent du lot..
"Nightfall" (1957) bien sûr de Jacques Tourneur. Avec Brian Keith et Aldo Rey, sans oublier la sublime Ann Bankcroft. Ma note 4/5

"Highway 301"(1950) d'Andrew L. Stone. Avec Steve Cochran. Seulement disponible chez warner archives. Ma note 4/5
Que des bombes ou presque. Bien que grand admirateur de Tourneur, je suis un peu réservé (un peu seulement) sur Nightfall mais par exemple toutes les scènes entre Aldo Ray et Ann Bancroft sont captivantes.

Pour le reste, ras, que des chefs d'oeuvre mais ce sont des films sur lesquelles les ressources sont multiples, or je veux surtout mettre en lumière des polars méconnus. Et çà s'applique parfaitement en revanche à
HIGHWAY 301 (Tu signales le DVD US mais Il est aussi passé à la TV chez nous. Je l'ai en vost) et aux autres polars et thrillers de Andrew L. Stone.

C'est un metteur en scène dont la plupart des polars sont visibles et j'y viendrais forcement un de ces jours. En dehors du film que tu évoquais, on peut ajouter :

The steel trap. (Le piège d'acier). Copie TV en vost
A blueprint for murder. Sorti en zone 1 avec vost (Collection Midnite Movies)
The Night Holds Terror. (Nuit de terreur). DVD zone 1 (uniquement vo)
Julie. (Le diabolique M. Benton). Copie TV en VF
Cry Terror (Cri de terreur). Copie TV en vf et en vost

Voir éventuellement 2 autres films de Stone à cheval sur plusieurs genres :

Ring of Fire (Le cercle de feu). Copie TV en vost
The decks ran red (Terreur en mer). Copie TV en vf

Comme çà en fait beaucoup, si tu veux dire un mot sur Highway 301, c'est OK pour moi.
kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

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THE TRAP. DANS LA SOURICIÈRE. Norman Panama. 1959

Avec Richard Widmark (Ralph Anderson), Lee J. Cobb (Victor Massonetti), Earl Holliman (Tippy Anderson), Tina Louise (Linda Anderson) et Lorne Green (Davis)

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10 ans après l'avoir quitté, Ralph Anderson, un avocat aisé, est ramené vers Tula, sa ville natale, une petite bourgade isolée au milieu du désert, par les hommes de main de Victor Massonetti, un parrain de la mafia pourchassé par la police.
Le seul moyen pour lui d'échapper à la justice est de s'enfuir en avion, or tous les aérodromes du secteur sont surveillés. Anderson a précisément été choisi parce que son père est le shérif de Tula et que la petite ville dispose d'un petit aérodrome.
Anderson doit convaincre son père d'abandonner momentanément la surveillance du site sinon les hommes de main de Massonetti promettent de mettre Tula à feu et à sang. Arrivé en ville, Ralph retrouve son jeune frère tippy, adjoint du shérif,
un homme en apparence brisé et qui a sombré dans l'alcoolisme. Puis il retrouve la femme de celui ci, une très belle femme, qui fut aussi sa petite amie avant son départ brutal 10 ans plus tôt. Il retrouve enfin son père, un vieil homme autoritaire
et plein de ressentiments vis à vis de ce fils disparu et qui n'a jamais donné de ses nouvelles pendant toute cette longue absence. Il commence donc par refuser tout compromis avec Massonetti mais fini par accepter de laisser momentanément sans
surveillance le terrain d'aviation pour préserver la ville.

Massonetti arrive donc en ville et investi discrètement un hôtel accompagné de quelques hommes. Mais Tippy parvient à convaincre 2 autres adjoints de tenter de capturer Masssonetti pour toucher la prime de 15000 $ promise contre sa capture.
Lors de l'opération d'encerclement des lieux, le père survient et tente de s'interposer mais il est tué en traversant la rue. Les hommes de main du parrain sont neutralisés et Massonetti lui même se retrouve derrière les barreaux.

Ralph, qui après la mort de son père a pris les affaires en main, mais redoute l'arrivée de l'armée de Massonetti, décide de tenter le transfert du truand vers la ville la plus proche...La voiture progresse sous la menace des hommes de main...

Image

Un excellent thriller, court, sec, nerveux et qui ne vous lâche pas jusque la fin tant la tension y est permanente...et cette tension n'est pas seulement provoqué par Falconetti et sa bande.

D'abord la famille Anderson :

Lloyd, le père autoritaire, rigide et intransigeant agit en maitre absolu de sa maison car Tippy et sa femme Linda vivent chez lui. Il ne cesse de rabaisser ce fils qui n'est pas celui qu'il aurait souhaité voir rester auprès de lui et qui aurait
du lui succéder. Ce fils préféré c'est Ralph...mais après qu'il aie été jadis envoyé en maison de correction après un vol commis en ville, banni en quelque sorte par son propre père, il n'est pas revenu depuis 10 ans et n'a donné aucune
nouvelle. Il a étudié et est devenu un avocat prospère. Linda, enfin, c'est la femme de Tippy...et l'ancienne petite amie de Ralph... Or rien ne va plus dans le couple.

Je ne vais pas développer beaucoup plus mais on voit à peu près toutes les possibilités d'une telle situation de départ. Autorité et dureté apparente mais aussi amour caché et bafoué d'un père pour son/ses fils. Ressentiments du fils humilié
en quête de reconnaissance, envieux de la réussite du frère et craignant de voir la vieille idylle entre le frère jalousé et la femme encore aimé et désiré reprendre. Etc...J'ajoute que la clé de cette aspect du film qui appartient en quelque
sorte au drame familial est un secret de famille qui sera révélé dans le dernier tiers du film.

J'ajoute que ces différentes révélations et l'évolution des relations entre ces personnages ne se passent en rien dans un cadre figé, tout ceci se déroule dans un cadre de thriller ou de western moderne dans lequel l'action, le mouvement, la
tension seront perpétuels. A partir du moment ou les principaux protagonistes quitteront la ville, on aura une poursuite, des embuscades, un otage, une trahison...et un siège (tronqué) façon Fort Alamo...mais ce serait un western moderne
avec tout de même de gros morceaux de polar dedans .

La tension engendrée par ce cadre familial, par les dangers représentés par la bande de Massonetti, est encore accentuée par la présence de Masonetti lui-même au coeur du groupe sous tension. Il tente de manipuler. Ironise sur la mort
prochaine de tout ceux qui voudront l'empêcher de prendre la fuite. La performance d'un Lee J. Cobb goguenard, ricanant et au regard mauvais est remarquable.

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Cependant, il est encore dépassé par l'interprétation de Richard Widmark. On le voit arriver en ville avec son costume bleu sur mesure impeccable et très élégant et on voit d'ailleurs immédiatement le contraste saisissant entre celui des fils
qui a réussi en fuyant ce cadre familial étouffant et le frère que l'on découvre endormi dans une cellule de sa prison, une bouteille d'alcool vide gisant à ses pieds. Mais l'avocat élégant est aussi un homme plein de ressources insoupçonnées...
Pour moi, Widmark offre avec ce rôle une de ces prestations les plus complètes et les plus brillantes.

Un mot aussi sur Tina Louise . Quoi ? Un mot seulement ? Bon, çà se passe de mot. On la disait mauvaise actrice. D'abord, c'est pas vrai et pis de toute façon même si c'était vrai je dirais que j'en ai rien à faire tant sa beauté et sa sensualité
crève l'écran. Mais pas une sensualité à la Jan Sterling, remarquable de vulgarité, non, c'est une sensualité voyante en raison d'une plastique exceptionnelle mais comme elle devait savoir qu'il ne fallait pas qu'elle en fasse trop afin de ne pas
créer d'émeute sur son passage, elle parait sage (Ce qui rend évidement d'autant plus nerveux...selon un processus de séduction bien connu. N'est-il pas tonton Hitch.). J'ajoute que cette voix presque murmurée ajoute encore à son charme.
Bref, dommage qu'on ne l'ai pas vu plus souvent en dehors de 2 ou 3 westerns.

J'ajoute enfin que toute notre histoire se passe en été dans un désert de Californie étouffant et écrasé de soleil qui rappellera le contexte d'un autre film remarquable signé John Sturges, UN HOMME EST PASSÉ . Et puis ce qui est bien avec la
sueur, c'est que çà colle aux robes (çà c'est de la cinéphilie pointue. Qui a dit pointu ?)

Mise en scène pas spécialement brillante de Norman Panama. Photographie superbe en technicolor...mais pour l'apprécier pleinement il faudrait voir le film sur une copie remasterisée.

Vu en VF et en VOST. Le film était sorti dans les 2 versions en VHS en France. Depuis, à ma connaissance rien. Ni DVD évidemment mais à ma connaissance pas de passage TV non plus.

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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Jeremy Fox »

Un de mes très grands souvenirs de la case du cinéma du dimanche soir en prime time sur TF1 (à la fin des années 70 à vue de nez). Jamais revu depuis. Un DVD ne serait pas de refus ; d'ailleurs il semble même qu'il existe mais sans sous titres.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Vanning »

André Jurieux a écrit :Comme çà en fait beaucoup, si tu veux dire un mot sur Highway 301, c'est OK pour moi.
Pour ça, faudrait que je le réemprunte à l'ami qui me l'avait passé. J'ai été d'ailleurs surpris de pouvoir lire un zone 1 sur mon PC... L'ami en question m'en a prêté un autre, une édition criterion, The Ratcather, un très beau film indépendant, sorti en 2000 je crois, mais là, on s'éloigne du sujet... (ce n'est pas un film noir)..

Question : je me demande comment tu fais pour trouver le temps de voir tous ces films ! c'est carrément impressionnant !
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par AtCloseRange »

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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Rick Blaine »

Jeremy Fox a écrit :Un DVD ne serait pas de refus ; d'ailleurs il semble même qu'il existe mais sans sous titres.
Oui chez Olive (en DVD et BR):
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Sans sous-titre effectivement. Pas encore regardé, mais je vais peut-être le mettre en haut de la pile si tu en dis du bien! :D
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Jeremy Fox
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Jeremy Fox »

Il me semblait bien avoir vu ça. Attention cependant ; j'en dis du bien mais du haut de mes 13 ou 15 ans ; il m'avait marqué en tout cas. Il n'est pas impossible que je craque en faisant l'effort de le regarder sans sous titres car au vu de l'avis d'André, il vaut effectivement le coup d'oeil.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Filiba »

Jeremy Fox a écrit :Il me semblait bien avoir vu ça. Attention cependant ; j'en dis du bien mais du haut de mes 13 ou 15 ans ; il m'avait marqué en tout cas. Il n'est pas impossible que je craque en faisant l'effort de le regarder sans sous titres car au vu de l'avis d'André, il vaut effectivement le coup d'oeil.
carrément oui
je n'ai vu de Norman Panama qu'une comédie pas terrible avec Tony Curtis et George C Scott en généraux volages. ce "Trap" a l'air d'un autre calibre
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Vanning »

André Jurieux a écrit :
Lee J. Cobb (Victor Massonetti)
Je n'aime pas trop cet acteur (rien à voir avec le fait qu'il dénonça ses petits copains à la commission des activités anti-américaines, alors qu'il était lui même blacklisté...). Tout récemment, je l'ai redécouvert dans un remake de Double Indemnity (un film pour la télévision avant qu'il ne succombe d'un cancer quelques mois plus tard), et c'est vraiment dommage, le scénariste et les acteurs sont passés "à côté". Très mauvaise interprétation de Richard Crenna aussi. De toute façon, fallait être fou pour oser un remake du chef-d'oeuvre de Billy Wilder... :lol:
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Federico »

Vanning a écrit :
André Jurieux a écrit : Lee J. Cobb (Victor Massonetti)
Je n'aime pas trop cet acteur (rien à voir avec le fait qu'il dénonça ses petits copains à la commission des activités anti-américaines, alors qu'il était lui même blacklisté...). Tout récemment, je l'ai redécouvert dans un remake de Double Indemnity (un film pour la télévision avant qu'il ne succombe d'un cancer quelques mois plus tard), et c'est vraiment dommage, le scénariste et les acteurs sont passés "à côté". Très mauvaise interprétation de Richard Crenna aussi. De toute façon, fallait être fou pour oser un remake du chef-d'oeuvre de Billy Wilder... :lol:
La plupart des grands classiques américains des années 40-50 ont eu des remakes pour la reine TV des décennies suivantes et apparemment (en tout cas pour le peu qu'il m'est arrivé d'en voir*), très oubliables, comme celui du Wilder.

J'aime bien sa gueule mais Lee J. Cobb n'était pas l'acteur le plus fin qui soit. Il lui est arrivé d'être pas trop mauvais mais j'ai la sensation de l'avoir toujours vu sur le même mode (dans de grands films comme dans des nanars) avec sa façon de parler comme si il mâchonnait perpétuellement un invisible cigare. Comme une caricature du style Actors Studio (ce qui arriva aussi à Rod Steiger et même à Paul Newman).

(*) Le seul contre-exemple que j'ai en magasin, c'est le remarquable remake de Point limite par Stephen Frears.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Federico »

André Jurieux a écrit : THE TRAP. DANS LA SOURICIÈRE. Norman Panama. 1959

Avec Richard Widmark (Ralph Anderson), Lee J. Cobb (Victor Massonetti), Earl Holliman (Tippy Anderson), Tina Louise (Linda Anderson) et Lorne Green (Davis)
Spoiler (cliquez pour afficher)
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Un mot aussi sur Tina Louise . Quoi ? Un mot seulement ? Bon, çà se passe de mot. On la disait mauvaise actrice. D'abord, c'est pas vrai et pis de toute façon même si c'était vrai je dirais que j'en ai rien à faire tant sa beauté et sa sensualité
crève l'écran. Mais pas une sensualité à la Jan Sterling, remarquable de vulgarité, non, c'est une sensualité voyante en raison d'une plastique exceptionnelle mais comme elle devait savoir qu'il ne fallait pas qu'elle en fasse trop afin de ne pas
créer d'émeute sur son passage, elle parait sage (Ce qui rend évidement d'autant plus nerveux...selon un processus de séduction bien connu. N'est-il pas tonton Hitch.). J'ajoute que cette voix presque murmurée ajoute encore à son charme.
Bref, dommage qu'on ne l'ai pas vu plus souvent en dehors de 2 ou 3 westerns.

J'ajoute enfin que toute notre histoire se passe en été dans un désert de Californie étouffant et écrasé de soleil qui rappellera le contexte d'un autre film remarquable signé John Sturges, UN HOMME EST PASSÉ . Et puis ce qui est bien avec la
sueur, c'est que çà colle aux robes (çà c'est de la cinéphilie pointue. Qui a dit pointu ?)
C'est étrange comme les affichistes aimaient la représenter en petite tenue (cf celle de La chevauchée des bannis)... :fiou:
Sans rire, Tina Louise était sacrément canon et vraiment pas mauvaise actrice comme elle le prouva dans le fabuleux western d'André de Toth.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

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FLESH AND FURY. Joseph Pevney. 1952

Avec Tony Curtis (Paul Callan), Jan Sterling ( Sonya Bartow), Mona Freeman (Ann Hollis) et Wallace Ford (pop Richardson)

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Paul Callan, un jeune boxeur sourd et muet rencontre à l'issu d'un combat de seconde zone Pop Richardson un entraineur expérimenté qui estime que s'il s'en donne les moyens, il pourrait réussir une grande carrière. Dans
un premier temps il refuse toutefois de prendre sa carrière en main car un de ses anciens protégés qu'il avait mené jusqu'au titre de champion du monde, a succombé sur le ring. Paul, timide et complexé vient de rencontrer
une jeune femme extrêmement belle qu'il séduit. Ayant entendu Pop lui trouver du talent, elle souhaite très vite prendre en main la carrière du jeune homme et convainc Pop de devenir son entraineur. Paul gagne bientôt
combat sur combat...

ImageImage

Ce n'est pas vraiment un film noir mais un film de boxe extrêmement original et un drame dont certains aspects appartiennent totalement en revanche au Film Noir, notamment son héroïne principale incarnée formidablement
par une Jan Sterling que je n'ai jamais vu ainsi , j'y reviendrais plus tard. Mais une fois n'est pas coutume, je commence par le metteur en scène.

C'est aussi de très loin la mise en scène la plus brillante que j'ai vu de Pevney jusque là. Dans tous les autres films que j'ai vu on serait bien en peine d'identifier un style, de voir l'apport du metteur en scène dans le traitement
des scénarios qu'on lui soumettait. En même temps, même s'il manquait de personnalité, il faisait preuve d'un grand savoir faire...assez anonyme et soudain, miracle ! La première fois qu'on repère un point de vue original, on
est surpris...mais le pire c'est que çà se répète tout le long du film. 3 hypothèses : Soit il a pris à coeur cette histoire attachante et singulière...et il s'est décarcassé plus que d'habitude. Soit il était en fin de contrat et à voulu
en mettre plein les mirettes aux cadres du studio. Soit il avait un "nègre", un autre metteur en scène séquestré dans sa caravane et qui lui concoctait ses plans de travail. Mystère...Toujours est-il que le festival Pevney commence
dès les premières séquences.

Mise dans tous ses états par le combat acharné et séduite par la jeunesse et la beauté du jeune boxeur, Sonya (Jan Sterling) est amené par son petit ami du moment dans le vestiaire de Paul (Tony Curtis). Elle ignore encore, et
nous aussi, la surdité du jeune homme. Paul de dos est interpellé par l'amant moqueur qui l'appelle et se met à rire. Voyant que Paul ne répond pas, Sonya se met également à rire ne comprenant pas le silence du jeune homme...
et alors au milieu de la scène, on a tout à coup le point de vue du jeune boxeur, brutalement c'est le silence total et l'on comprend qu'il tente de lire sur les lèvres de ses deux visiteurs. Regard en coin plein de tristesse de la part
de Paul. Le son revient, l'homme articule les mêmes mots que précédemment et que Paul a donc compris "Dummy, it's a dummy !" . En gros, c'est un sourdingue !

Il y a des scènes beaucoup plus spectaculaires et qui montreraient beaucoup mieux l'apport de Pevney sur ce film mais çà m'obligerait à trop en dire mais évidement le traitement du son sur ce film était capital et fort bien exploité
par Pevney et son équipe (ou par le pauvre type enfermé dans le placard).

2ème point original. Le point de vue sur le handicap. La surdité de Paul est en effet montrée comme un avantage sur le ring. L'excellent Wallace Ford, qui interprète le rôle du vieil entraineur du boxeur, l'expliquera durant un combat
difficile. Sa surdité, selon lui, l'isole de l'environnement du combat, des vociférations de la foule et lui permet par conséquent de mieux se concentrer. Le handicap dans la vie privée devient un avantage sur le ring. Paul est en revanche
montré comme un jeune homme timide et naïf facilement manipulé par une femme extrêmement séduisante qu'il est manifestement stupéfait d'avoir réussi à séduire...mais cette femme est surtout celle qui aurait pu servir de moulage
si un tordu avait voulu reproduire le modèle parfait de la garce. Jan Sterling est stupéfiante dans ce rôle. Sa sensualité et sa vulgarité, sa méchanceté qu'elle parvient à dissimuler à Paul mais que l'on perçoit nous spectateurs sont hors
du commun et pour autant l'interprétation qu'elle donne de cette garce modèle n'est pas sans nuances. Mais l'appât du gain est pour elle primordial. Elle ne pense qu'a exploiter le talent de boxeur de Paul...qui en prendra conscience
bien tard. D'autre part un certain nombre de scènes montrant la sensualité de Sonya sont assez audacieuses. Il faut la voir et surtout l'entendre hurler pendant les combats de boxe...et ses cris sont très évocateurs...(ou alors faut me
traiter d'obsédé). Plus tard, alors que l'on croit qu'ils sont amants depuis longtemps, elle fera à Paul une promesse de récompense exceptionnelle on ne peut plus explicite. Bref, une comme on aimerait en rencontrer plus souvent (oui,
je parle bien de cinoche).

Mais cette situation est bousculée quand à la moitié du film, Ann, une jeune journaliste incarnée par Mona Freeman, travaillant pour un journal pour malentendant bouleversera à tous points de vue la vie du jeune homme...A partir
de là, les évènements s'accélèrent nettement et renforcent encore l'intérêt du film, même si par contre il pert un peu en crédibilité. Cependant cette partie contient quelques idées fortes très bien exploitées par la mise en scène de
Pevney. Non seulement l'ascension de paul sera intéressantes à suivre (les scènes de combat sont d'ailleurs assez crédibles) mais les évolutions de sa vie privé seront inattendus et bouleverseront sa vie à plusieurs reprises avec un
dernier retournement de situation juste avant un épilogue plus convenu.

Un mot enfin sur Tony Curtis. Le choix d'un très jeune et très beau gosse comme lui était une bonne idée pour incarner ce handicapé. Il joue ici surtout sur un registre, celui de la timidité, de la gaucherie mais les scènes de combat sans
être exceptionnelles restent crédibles et en rien (presque ) ridicules comme c'est parfois le cas y compris dans de bons films sur le milieu de la boxe.

Le film de boxe le plus original que j'ai vu. Le handicap, en l'occurrence la surdité montré comme un "pouvoir" qui avantage...et à contrario l'audition qui est montré comme pouvant être un enfer (volontairement énigmatique)

Vu en VOST. Passé à la TV chez nous.
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André Jurieux
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par André Jurieux »

Réponse collective au sujet des DVD et BR de THE TRAP

Merci pour ces infos car j'ignorais qu'un DVD était sorti. Moi aussi d'ailleurs il m'intéresse mais avant d'investir quelques dollars dans la chose, ce serait bien que Rick Blaine nous dise quelques mots sur l'état de la copie. De mon coté je n'ai aucune expérience avec cet éditeur .

Maintenant pour les non "anglo-comprenant" ce n'est pas un film facile. Les dialogues sur l'ensemble du film ne sont pas d'une très grande densité mais dans de nombreuses séquences les dialogues fusent et s'enchainent. Tout le monde à dans l'oreille le débit rapide et sec de
Widmark.

Cela dit, il est toujours possible d'ajouter une piste audio française ou un fichier de sous-titres sur n'importe quel dvd. Si j'achète ce DVD c'est d'ailleurs ce que je vais faire. Si çà intéresse quelqu'un, j'avais fait il y a quelques temps pour un ami un dossier office expliquant en
détail toute la procédure : les quelques programmes obligatoires, etc...Après quelques tâtonnements et après avoir exécuté toute l'opération 2 ou 3 fois, çà ne prend pas plus de 1h30 pour ajouter une piste audio ou un fichier de st sur un DVD.
Pour ceux qui ne voudrait que le fichier de st de "the trap", çà s'envoie très bien en pièce-jointe dans une messagerie.
Dernière modification par André Jurieux le 16 janv. 13, 13:39, modifié 1 fois.
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Jeremy Fox
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Jeremy Fox »

André Jurieux a écrit : Maintenant pour les non "anglo-comprenant" ce n'est pas un film facile. Les dialogues sur l'ensemble du film ne sont pas d'une très grande densité mais dans de nombreuses séquences les dialoguent fusent et s'enchainent. Tout le monde à dans l'oreille le débit rapide et sec de
Widmark.

Merci d'avoir prévenu ; ça ne sera donc pas possible me concernant.
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