Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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André Jurieux
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par André Jurieux »

Filiba a écrit :
André Jurieux a écrit :
THE CAPTIVE CITY. Robert Wise. 1952

Film passé à la TV chez nous.
Merci pour cette critique.
Il existe un DVD Z1 MGM sorti en 2011. je vais le prendre.
J'ignorais qu'il avait été édité en zone 1. Effectivement Edition MGM "limited edition collection", sans restauration (mais copie correcte semble t'il) et en VO
kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

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SO DARK THE NIGHT. Joseph H. Lewis. 1946

Je ne fais pas de résumé pour un tel film. Je préfère construire une sorte de puzzle et donner une idée parcellaire de ce que j'y ai vu.

Je dois commencer par dire que ce film a été une des très grandes déceptions de ces dernières années. On rêve parfois d'un film pendant longtemps et loin d'être un handicap ne permettant pas de l'apprécier à sa juste
valeur, au contraire, çà n'estompe en rien le plaisir ressenti à sa vision. Je viens tout juste de l'éprouver avec la découverte de mon dernier Preston Sturges "Miracle au village" que je voulais voir sous-titré pour ne pas
en manquer une miette. Comprendre 60 ou 70 % d'un tel film , c'était insuffisant et donc ce film était mon Sturges de réserve...à garder pour les jours de disette. Et bien, c'est un de ses chefs d'oeuvre ! Digression ?...
Oui et non car la réputation de So dark the night est presque aussi énorme et j'en attendais beaucoup. Je l'avais vu une première fois il y a 3 ou 4 ans et je viens de le revoir. La déception est toujours grande mais je l'a
comprend mieux.
Il n'en reste pas moins que ma critique va être assez atypique car Tavernier, Tulard, Lourcelles et Silver, entre autre, en disent le plus grand bien.

J'expose (courageusement) mes arguments :
Mon problème avec ce film, c'est que si j'en vois bien les nombreux aspects potentiellement passionnants, je (crois) voir aussi l'abime entre ses potentialités et le résultat visible à l'écran.

1er problème :
Tout le monde parle de Film Noir or je ne vois pas un Film Noir. Le film, j'en parlerais plus loin, empreinte à plusieurs genres mais ce qui est à l'écran ce n'est pas un film noir. Le seul élément noir, il est en creux, dans le
personnage principal, caché derrière celui qui est visible tout le long du récit...voir dans certains aspects de la mise en scène qui utilise les codes du genre Noir dans un récit qui n'en est pas un.

En réalité, je dirais que çà commence comme "Maigret en vacances", çà se transforme en romance contrariée, ensuite on a un Whodunit...Et çà se termine, je ne vous dirais pas comment...

Le "héros" de ce film, Henri Cassin, est présenté comme le meilleur détective de France, le Maigret ou le Sherlock Holmes de la sureté de Paris. C'est donc une personnalité très célèbre, accueilli comme tel par les occupants
de l'auberge flattés de le voir prendre ses vacances dans ce petit village. Mais ce héros, qui a dépassé la cinquantaine, est vieillissant, usé mentalement et physiquement. C'est un bourreau de travail qui n'a plus pris de vacances
depuis 11 ans et on peux imaginer les pressions que subit cet homme pour rester à la hauteur de sa réputation. Mais ce n'est même pas lui qui prend l'initiative de souffler un peu, ce sont ses supérieurs qui l'y oblige. On le devine
aussi sans vie personnelle. C'est d'ailleurs un vieux célibataire qui n'a jamais pensé qu'à son travail.

Le problème à ce stade, c'est que ces informations sur la personnalité et la situation du détective passent essentiellement par le dialogue des tiers qui s'expriment à son sujet plus qu'à travers le jeu ou les paroles de cet homme.
Les dialogues assez pauvres et le jeu de Steven Gerray, assez limité, modère l'impact du personnage. Néanmoins, ses bases d'informations anticipaient plutôt habilement sur la suite.

Il arrive donc dans le petit village de St Margot et s'installe à l'auberge. Il est accueilli dans cette petite communauté rurale de laquelle on verra surtout le couple d'aubergiste et leur fille ainsi que la serveuse entre deux âges
et veuve depuis peu. Immédiatement, Nanette, la fille des aubergistes tente de séduire le vieux célibataire. Sa mère l'encourage d'ailleurs dans ce sens alors que le père lui s'oppose à ses projets par loyauté à l'égard du petit
ami de la jeune femme. Elle est en effet fiancée à Léon, un paysan pauvre du village. Les deux jeunes gens se sont même promis depuis l'enfance de se marier une fois adulte.
Nanette voit régulièrement le détective mais elle semble plus intéressée par la vie parisienne qu'il (semble) lui décrire que par sa personnalité assez effacée et ses approches timides.
J'ai écrit "semble" entre parenthèse car on n'a pas ces dialogues avec lesquels Cassin est censé séduire Nanette or ces dialogues entre la jeune fille et le détective auraient pu être intéressants. Ils auraient pu montrer l'ambiguité
des sentiments de la jeune femme. On a donc des dialogues très rudimentaires entre les deux personnages principaux.
On sent tout de même un homme qui n'est pas en confiance avec les femmes. A plusieurs reprises, il est même tout près de s'effacer car le fiancé intervient également pour tenter de rompre l'idylle naissante mais on n'aura jamais
de confrontations d'aucune sorte alors que Lewis aurait pu jouer du contraste physique entre les deux hommes. Le paysan pauvre, jeune et bien bâti et le parisien entre deux âges et vivant dans l'aisance....ainsi que la "balance" de
Nanette entre les deux hommes.

Encore une fois, si confrontation il y a, c'est uniquement par le commentaire des personnages secondaires à ce sujet. Les parents se disputent et dialoguent avec leur fille au sujet de la situation, ce qui fait qu'à ce stade du film,
on est bien plus marqué (et atterré) par le pittoresque des personnages secondaires que par l'intérêt suscité par la situation des personnages principaux . Il faut ainsi supporter un nombre incalculable d'interventions sans intérêt de
ces personnages évoluant en marge du semblant d'intrigue. A moins que Lewis n'ai voulu insister sur la trivialité de ses provinciaux, car c'est presque toujours de l'argent et de la notoriété de Cassin dont il est question.
J'ajoute que ces Hongrois, ces Tchèques...et ces français parlant avec un accent français improbable et montrant une France rurale très fantaisiste sont difficilement supportables...mais passe encore car ce n'est pas le plus grave.

On a alors une première bascule dans le récit. En l'absence de Léon, des fiançailles sont organisés mais l'ex petit ami arrive au milieu de la fête, promet de ne jamais abandonner Nanette et de tout faire pour la reconquérir.
Le soir même ils disparaissent tout deux. Cassin semble résigner à l'idée que les deux anciens amants ont pris la fuite. Au bout d'une semaine, le corps de Nanette est pourtant retrouvé dans la rivière. Cassin est tout de suite consulté
par les villageois et constate qu'elle a sans doute été assassiné le soir des fiançailles. Tout de suite après, on retrouve le corps de Léon dans une dépendance de sa ferme. Au premier abord, il semble s'être suicidé mais Cassin comprend
immédiatement qu'il s'agit d'un assassinat maquillé en suicide.

A partir des maigres indices trouvés sur place, Cassin commence son enquête en tentant de dresser un portrait de l'assassin...C'est la que commence le Whodunit...et c'est totalement inintéressant...

Enfin, une dernière bascule interviendra plus tard et fera basculer le film pratiquement dans le conte fantastique mais je n'en dirais rien. Le dernier quart d'heure de ce film très court, 70 min, est néanmoins remarquable et la dernière
séquence est même sublime...mais çà vient trop tard.

Cette idée de transposer une intrigue tortueuse dans un cadre champêtre aurait pu être intéressante mais le pittoresque de pacotille des protagonistes, un aspect qui pourraient paraître secondaire, gâche tout. Le psycho-mélo central est
lui aussi rendu inintéressant par le coté superficiel des relations décrites, la faiblesse des dialogues et par la faiblesse de l'interprétation de Micheline Cheirel et à un degré moindre celle de Steven Gerray.

Pourtant, j'insiste sur ce point, ce portrait d'un effondrement, qui est avant tout un effondrement moral, aurait du être passionnant mais il aurait fallu un script, un dialoguiste et des interprètes compétents car on ne juge pas un film sur
ses intentions.

Le talent de Lewis comme metteur en scène est lui déjà évident. C'est brillant, bien qu'il ai recours à certains "trucs" répétitifs comme ces plans très nombreux filmés de l'extérieur de l'auberge et une utilisation un peu systématique et
lourde des miroirs.
A contrario, un exemple d'idée simple de mise en scène mais très efficace, lorsque Cassin arrive à l'auberge, il montre l'attrait de Nanette pour le clinquant parisien par ses regards insistants sur les chromes brillants de la voiture luxueuse du
détective. Il y aurait beaucoup de choses à dire sur la mise en scène mais j'ai déjà fait trop long...

C'est Truffaut, l'un de mes grands amours de jeunesse, qui avait inventé cette notion de "grand film malade" et elle s'applique selon moi à ce film. Mais néanmoins d'autres amateurs de Noir et de très compétents y ont vu un grand film...
Celui ci était le 2ème "Film Noir" de Lewis...Je vais prochainement écrire quelques mots sur le premier, tout aussi mythique et rare, My name is Julia Ross.

Vu en vost. SO DARK THE NIGHT est passé sur cinéfil en 1991 et semble t'il n'a plus été diffusé depuis. Quoique j'ai pu exprimer sur ce film, il est scandaleux qu'un film aussi réputé dont il existe une copie sous-titré reste ainsi dans les placards.
On parle de plus d'un film d'un metteur en scène culte et pas d'un obscur homme à tout faire sans talent.
kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

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MY NAME IS JULIA ROSS. Joseph H. Lewis. 1945

Avec Nina Foch (Julia Ross), Dame May Whitty (Mrs. Hughes), George Macready (Ralph Hughes)

Julia Ross vient d'arriver à Londres mais sans travail son installation s'avère difficile. Elle doit déjà de l'argent à sa logeuse. Elle répond donc à toutes les annonces possibles. Un soir, elle se rend à un
entretien d'embauche, rencontre une riche famille Londonienne qui cherche une secrétaire. Seule obligation, elle doit vivre à plein temps chez ses nouveaux employeurs ce qui va l'obliger à moins
fréquenter le jeune avocat, son ami qui vient au tout dernier moment de renoncer à son mariage sans doute par amour pour Julia. Elle accepte néanmoins ce travail et s'installe le soir même chez les
Hughes.
Mais alors que Julia est parti dormir, la famille et le majordome s'acharne à faire disparaitre tous les objets personnels de Julia, Photos, Papiers, vêtements, etc... Et elle se réveille le surlendemain dans
un environnement totalement différent. La famille a abandonné sa maison de Londres pour gagner un manoir de Cornouailles. ...et au matin, la bonne qui lui apporte le petit déjeuné l'appelle Marion,
tout comme la famille qui arrive peu après. Elle découvre ainsi que pour toutes ses personnes, elle est la femme du fils de la maison, Ralph .Sa femme Marion a eu des problèmes psychiatriques, a subit une
longue hospitalisation mais viens tout juste de revenir.

Julia/Marion nie en bloc être cette femme mais elle est séquestrée dans le manoir.
Son ami avocat tente de la retrouver mais elle n'a laissé aucune trace...

1ère chose au sujet de ce film. Est-ce un film noir ? Pour moi, il l'est de manière très secondaire, presque uniquement par la mise en scène qui utilise certains codes du Film Noir. Pour le reste on est
dans un thriller psychologique avec ambiance gothique plutôt que dans un Noir. Il peut faire penser à Rebecca, à Hantise voir de plus loin "Au secret derrière la porte", "House by the river" ou au
"Chateau du dragon"...Sans jamais atteindre le niveau des films cités et loin s'en faut.

Dans un film comme celui là, s'offre plusieurs possibilités aux scénaristes et au metteur en scène. On peut jouer sur l'ambiguité des personnages, de la situation et sur les angoisses et les interrogations
qui vont en découler.
1er constat, à aucun moment on ne doute de l'identité de Julia Ross/Marion Hugues. On sait d'emblée qui elle est et aucun doute ne nous est permis même quand maladroitement Lewis fait intervenir les
domestiques pour tenter de mener sur une fausse piste.
Pourtant dans cette vaste demeure ancienne et luxueuse dans laquelle déambulent, les vrais méchants ( George Macready et sa mère ), celui qui les assiste ( le majordome ), la bonne et la gouvernante,
qu'on voit toujours ensemble...et un chat noir...il y avait moyen de créer des nuances dans l'attitude des principaux personnages et créer le flou et le doute. Et même sur le personnage interprété par Nina
Foch, il y avait moyen de jouer...Mais je l'ai dit, il n'en est rien.

Dans ce cas, s'il n'y a pas d'ambiguité sur l'identité de la séquestrée et si tous les "tortionnaires" jouent la même partition, alors on va pouvoir créer un climat horrifique autour de la victime désignée. Ils
veulent la rendre folle ? voir pire ?

La aussi, le soufflé retombe vite et à vrai dire il ne monte jamais, principalement par la faute du scénario et de la direction d' acteurs. Les voici justement :
Dame May Whitty, la mère. C'est elle qui organise tout, qui planifie les saloperies à venir, qui sermonne son fils... mais elle n'est pas dans une des toiles d'araignée plus ou moins ironiques tissées par
Hitchcock. Elle sort de Soupçons et d'Une femme disparait telle quelle avec son petit chapeau et sa distinction britannique mais on lui fait faire et dire des choses choquantes pour elle (je blague...) alors qu'on
dirait qu'on a affaire à Margaret Rutherford ou à une vieille dame anglaise très digne qui va déclarer "Le thé va être servi". On a en tout cas pas affaire à la maman de Claude Rains dans Notorious et à son
équivalent pince-sans-rire qu'on voit encore plus souvent. Dans le film de Lewis, il n'y a même pas de distance ironique, juste quelqu'un qui n'est pas à sa place ou qu'on a mal dirigé.

Quant à George Macready, c'est encore pire. Dans la première scène, il laisse parler maman. Dans la seconde, quand après avoir drogué Julia/Marion, ils font disparaitre le contenu de ses valises et brulent ses
vêtements, lui est montré en train de trancher au couteau les sous-vêtements de Julia et la maman de dire "Mais vas-tu arrêter !"Bon là, on devine que le gars est pas trop net et qu'il risque d'arriver des bricoles à la pauvre
Julia. Pas net certes mais un peu obsédé (C'est pas incompatible) car régulièrement il tente de sauter sur Julia/Marion. Normal, après tout c'est sa femme..." Mais non, je ne suis pas votre femme et ne l'ai jamais
été" rétorque la belle (au cerveau malade ?) qui trouverait n'importe quelle prétexte pour échapper au devoir conjugal avec Scarface. Bon, là je commence à m'égarer...

Plus tard, se rappelant un forfait antérieur, et toujours armé de son nin-nin (mi couteau, mi scalpel) qui ne le quitte jamais (il dort même avec), de rage il lardera de coups de couteau le sofa de maman qui lui fera
les gros yeux. Lui, il ne revient pas sur les lieux de ses crimes, il prend pour cible un élément de mobilier et lui fait subir le même sort. Doit avoir des prix chez Conforama le gars...Honnêtement, je ne vois pas comment
on pourrait ne pas rire à cette scène. Evidemment, il se trouve face à sa mère lorsqu'il tue le canapé mais c'est aussi à sa mère qu' il jette des regards enragés . Le gars qui a écrit çà, il a du lire un paquet d'ouvrage sur
la psychanalyse, ou au moins les têtes de chapitre...à moins que ce ne soit 'La psychanalyse pour les nuls" ?

Bilan : Une interprétation et surtout un personnage au mieux inconsistant, au pire grotesque.

Quant aux personnages secondaires, les 4 domestiques, Lewis n'en fait presque rien.

La "cavalerie", incarnée par ce jeune ami avocat Londonien qui recherche Julia....On entend Julia /Marion l'évoquer mais on ne le voit presque jamais.

Pas les personnages, mais alors, Film Gothique...Donc Atmosphère. Batiment effrayant. Ombres sur les murs, vent, brouillard, orage et volets qui claquent... Ben non...La maison des Hughes est pourtant le prototype de la
maison qui met les foies. C'est un immense manoir aux plafonds hauts, au décor assez luxueux. Il est au bord d'une falaise et surplombe la mer. Et la mer de Cornouailles çà fouette un peu plus le visage que la brise chaude
de Bora Bora. En d'autres termes, y'a de quoi faire. Et ben , encore une fois, on voit pas grand chose.

Lewis ne se sert pas de cet environnement pour créer une atmosphère sauf en 2 ou 3 occasions.

-La premier réveil de Julia/Marion est admirable. On l'avait quitté à Londres et on l'a retrouve encore endormi dans son lit, toujours sous l'effet du somnifère. Un plan à 360 % nous permet de découvrir son nouvel
environnement. La chambre au décor rococo. La mer qu'on voit en contrebas. Elle se réveille et constate que ses objets familiers ont disparu remplacés par certains qui portent des initiales M-H qui ne lui disent rien. Alors
survient la première domestique qui la première l'appelle Marion suivi rapidement par le reste de la famille.

-Ensuite, une scène nocturne. Julia/marion, qui ne dort pas, entend du bruit dans sa chambre et perçoit des ombres menaçantes. Elle hurle et la famille rapplique. C'était juste un chat qui s'était introduit on ne sait comment
(On le découvrira plus tard). C'est certes du surgelé, décongelé et re-surgelé. L'ombre gigantesque d'une main qui se dresse au dessus du lit, je n'appelle pas çà une ficelle, çà sert comme cordage de marine pour hisser la grand
voile...

-Enfin, La seule scène ou on retrouve véritablement Macready et Nina Foch seuls à seuls est assez réussie. Ils sont face à l'océan sur une petite terrasse. Il commence à parler de manière un peu poétique et mystérieuse de la
mer qui est le lieu du secret (çà rappellera quelque chose à ceux qui ont des réfs cinématographiques). Puis se rappelle un autre moment idyllique, leurs lunes de miel (imaginaire ?). Le visage de Nina Foch change alors
radicalement. On voit ses yeux horrifiés coincés entre les épaules de Macready et derrière elle l'océan déchainé avec les vagues qui viennent s'écraser juste en arrière d'eux. Alors Macready force Nina Foch a l'embrasser. Elle
s'écarte vivement, s'essuie la bouche avec un air de dégout et s'enfuit.

-On a aussi encore une fois une multitude de plans filmés de derrière les vitres, principalement filmés de l'extérieur du bâtiment. C'est signifiant, certes mais répétitif.

-Pour finir sur la mise en scène, j'ajoute que l'ouverture est très belle. Elle rappelle d'ailleurs, l'ouverture sous la pluie de Gun crazy. La fin est encore meilleure mais c'est nettement insuffisant pour un film certes court, 64 min,
mais qui trimbale une telle réputation.

Bref (menteur !)...Une autre déception par Joseph H Lewis. Une de plus. Je me dois de dire que la plupart des critiques que j'admire sont plutôt des défenseurs du film. Tavernier émet tout de même quelques réserves parlant de
"facilités scénaristiques" et d "abérations " qui ne supportent pas l'analyse...Certes, c'est vrai. Je n'ai pas parlé de ces péripéties assez invraisemblables qu'on y voit effectivement parce que je trouve que ce n'est pas le plus grave.

Le pire décalage, c'est avec Jacques Lourcelles que j'admire énormément. Son guide des films serait le meilleur outil du cinéphile...si pour lui le cinéma ne s'arrêtait pas pratiquement à la fin des années 50. Il a de nombreuses bêtes
noires, La nouvelle vague, etc. En gros on pourrait dire qu'il est génial sur 50 % de l'histoire du cinéma, qu'il se désintéresse totalement de 30 % des oeuvres et qu'il excècre les 20 % restant.
Mais pour le cinéma classique, d'ordinaire, je me retrouve presque totalement dans les choix de Lourcelles mais pour ce film encore plus que pour le film précédant "So dark..." le décalage est énorme car il délire littéralement sur
ce film , parle de génie !... pour un film qui pour moi est au mieux un aimable exercice de style aux péripéties invraisemblables mais sympathiques, mais qui à d'autres moments ou par certains aspects est aussi à la limite du nanard.
Bref que chacun se fasse son opinion...

Vu en vost. Ce film est inédit à la TV française mais il est passé à la cinémathèque et peut-être dans des festivals.
bruce randylan
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Message par bruce randylan »

Pour brièvement revenir à l'Italie :

Cocaïne (Giogio Bianchi - 1948)

Encore un mélodrame déguisé en film noir où le chef d'un réseau de drogue apprend d'une ancienne maitresse qu'il est père d'un adolescent, une petite frappe qui commence à dealer.
Rien de franchement folichon ici : mise en scène plate, scénario guère passionnant, des enjeux mal exploités, des seconds rôles qui nous laissent indifférents...
Celà dit, ça se regarde sans trop d'ennui grâce à la présence sobre et élégante de Fosco Giachetti qui parvient à donner de la dignité, de la retenue et de la profondeur à un père qui n'ose dévoiler son identité à son enfant et qui décide donc de le protéger tel un ange gardien quand celui-ci est accusé de meurtre
On est bien loin de l'émotion d'une Vieille fille avec Bette Davis ou de No man of her own de Mitchell Leisen mais ça devient out de même un peu touchant sur la longueur mais la médiocrité de l'ensemble plombe le tout
Pas de quoi se lever d’une sieste donc !


Le corps (Luigi Scattini – 1974)

Si l’affiliation avec le film noir est plus évidente cette fois, le contexte et l’univers n’ont rien de sombre : pas de ruelles sordides, de brouillard omniprésent, de long imperméable, de pavé glissant ou de bar miteux. Ici on est sous le soleil, la plage, le sable chaud, les Antilles, les corps dénudés…
Mais cette relecture du facteur sonne toujours deux fois est plus proche d’un téléfilm érotique de M6… Et même de ce point de vue, ce n’est pas très excitant même si la plastique de l'ancienne top-model Zeudi Araya Cristaldi est plutôt irréprochable et filmée sous toute les coutures (et souvent sans couture d’ailleurs). D’ailleurs même Carroll Baker, plus toute jeune, dévoile également une partie de ses charmes dans un second rôle plutôt attachant, presque le personnage le plus réussi du film.

Pour le reste, rien de neuf sous le soleil, les personnages (mari, épouse, amant) restent durant ¾ du film des stéréotypes en puissance. Mais il y a durant 20-30 minutes une évolution assez réussie où l’ambigüité vient planer notamment dans une scène troublante où le mari profite d’une soirée arrosée pour lancer un jeu de la vérité assez pervers qui se conclut par une échappée en barque forcément mortelle.
Il y a dans ce moment un climat un peu malsain qui fait défaut au reste du film d’autant que la réalisation est vraiment ce qui gâche le potentiel du scénario et d’une interprétation tout à fait honnête.
Ainsi la conclusion totalement précipitée et donc ridicule donne plus envie de rire que de s’émouvoir.
Assez ennuyant au final malheureusement.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
André Jurieux
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par André Jurieux »

Je reprends le sujet ou je l'avais laissé. Toujours dans le même esprit. Essentiellement pour mettre en valeur des polars méconnus....Et toujours sur le même principe.
En faisant un court résumé du film, en gros du premier quart d'heure, pour situer l'action, les personnages, etc...Puis en mettant en avant certains points singuliers du film.
En ce début d'année, je vais aussi en éreinter quelques uns...
kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

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NAKED ALIBI. ALIBI MEURTRIER. Jerry Hopper. 1954

Avec Sterling Hayden (Joe Conroy), Gene Barry (Al Willis), Gloria Grahame (Marianna) et Chuck Connors.

Al Willis a été ramassé en état d'ébriété par la police. Soudain il se montre violent et les inspecteurs sont contraints de répliquer. Dans l'échauffourée, Il est blessé légèrement puis est rapidement libéré.
Le lendemain un des inspecteurs qui avait interrogé Willis est abattu en pleine rue et dans les jours qui suivent, la voiture de 2 autres policiers explose au démarrage. Willis, immédiatement suspecté, est
amené de force au commissariat après avoir tenté de prendre la fuite.

Image

Le film est construit en 2 parties. La première au cours de laquelle le boulanger incarné par Gene Barry est ramassé à plusieurs reprises par la police. Joe Conroy est en effet persuadé de tenir un
tueur de flics mais n'a aucune preuve véritable pour le faire inculper. Il s'obstine néanmoins mais alors que les services de police de la ville sont déjà mis sur la sellette en raison de méthodes
jugées brutales, Conroy est pris en photo par un journaliste empoignant Willis au cours d'une descente de police et est révoqué.

La seconde partie, qui débute après une demi-heure de film, se passe dans une ville frontière avec le Mexique. Willis fait croire à sa femme qu'il doit s'absenter pour raisons professionnelles mais
rejoint en réalité sa maitresse, une chanteuse de cabaret. Dès lors on n'a plus - bien trop tôt- aucune interrogation sur l'identité du tueur de flics. Double vie...et sans doute double personnalité.

Conroy malgré sa révocation continue à titre personnel son enquête et a poursuivit Willis jusque dans cette ville. Le soir même de son arrivée, il est agressé dans la rue et poignardé. Il est recueilli
au domicile d'un viel homme et de son petit fils...dont la voisine du premier n'est autre -heureuse coïncidence- que la petite amie de Willis. Un scénariste un peu plus inspiré aurait pris la peine
d'arranger une rencontre moins improbable mais passe encore...

Je passe sur les développements prévisibles de l'intrigue, notamment sur le dilemme amoureux de la belle pour dire quelques mots des personnages et de l'interprétation.

Sterling Hayden est très bon, comme d'hab. dès qu'il doit interpréter un personnage "brut de décoffrage". Il finira pourtant par s'adoucir et dans toute la partie finale il montrera malgré sa sobriété
quasi légendaire tout son potentiel dramatique.

Gloria Grahame a rarement été aussi sexy que dans ce film....Rien que pour çà la note du film remonte de quelques points. En dehors de cet aspect, elle trimbale dans chaque plan son velours et son
coté vaporeux habituel que personnellement j'adore. D'autre part elle chante une (très bonne) chanson.

Par contraste, Gene Barry campe un psychopathe plutôt pas mal. Il est maladivement jaloux et tabasse tous les pauvres type qui reluquent du coin de l'oeil sa petite amie...voir même plus tard la belle
Gloria quand il comprendra qu'elle commence à échapper à son emprise.

Un seul personnage secondaire est intéressant, c'est un enfant débrouillard qui interviendra de manière décisive dans le dénouement final.

Bilan : Un film pas désagréable qui vaut surtout pour son interprétation et la belle photographie de Russell Metty. Le travail d'Hopper est lui beaucoup plus anonyme. On peut dire la même chose du scénario
qui sur un point de départ intéressant ne tient pas, loin de là, toutes ses promesses.

Rapidement, j'écrirais quelques mots sur "Hold-up au quart de seconde", un autre polar réalisé par Hopper, beaucoup plus modeste que celui ci mais plus réussi.

Vu en VOST. Est passé a plusieurs reprises sur des chaines françaises.
Image
Dernière modification par André Jurieux le 2 janv. 13, 21:08, modifié 1 fois.
kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

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THE 13th LETTER. LA TREIZIÈME LETTRE. Otto Preminger. 1951

Avec Charles Boyer (Le docteur Paul Laurent), Linda Darnell (Denise Turner), Michael Rennie (Le Dr. Pearson), Constance Smith (Cora Laurent) et Françoise Rosay (Mme Gauthier)

Pour un tel film, remake américain difficile à voir d'un grand classique français dont tout le monde connait l'intrigue, je ne fais pas à proprement parler de résumé. Je ne signalerais pas
non plus si la traversée de l'Atlantique a engendré des modifications dans les développements de l'intrigue...mais l'engagement va être difficile à tenir.

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Au retour d'un séminaire de médecins, le docteur Laurent reçoit une lettre anonyme prétendant que sa jeune femme Cora entretient une liaison avec son jeune confrère le docteur Pearson.
Rapidement, il constate que Pearson, sa femme et d'autres personnalités de la petite ville ont reçu la même lettre...

Les personnages :

Le docteur Paul Laurent joué par Charles Boyer. C'est un médecin vieillissant, parfaitement conscient d'avoir épousé une femme trop jeune, trop belle mais qui pour autant ne soupçonne à
aucun moment sa femme Cora d'entretenir une relation avec le docteur Pearson. Il trimbale une certaine bonhommie et affiche une grande sérénité devant les évènements qui se succèdent,
relativisant en permanence l'impact des fameuses lettres anonymes sur l'atmosphère de la petite ville. Il se propose de tenter de découvrir l'identité du corbeau à partir de l'analyse graphologique
des lettres.

Cora, sa femme. Très belle. Assez mystérieuse mais qui semble t'il est innocente des accusations portées contre elle.

La soeur Marie. Une infirmière qui travaille avec le docteur Pearson. Une personnalité trouble dont on met en cause les compétences professionnelles. Elle avait jadis été fiancée au docteur Laurent
avant que celui ci n'épouse finalement Cora. Elle sera soupçonné d'être le corbeau.

Le docteur Pearson. Un jeune médecin assez effacé. Il est installé depuis peu dans la petite ville et cache un lourd secret.

Denise, la fille de la logeuse de Pearson....qui est amoureuse de ce dernier mais qu'il repousse.

Rochelle, la jeune soeur de Denise, qui travaille au guichet de la poste de la ville et qui, intriguée par ces adultes au comportement étrange, épie tout le monde.

Mme Gauthier et son fils Jean-Louis. Jean-Louis est un héros de retour de la guerre. Il est soigné à l'hôpital et sera la 1ère victime du corbeau.

Et enfin, les docteurs Hélier et Higgins, médecins chefs de l'hôpital.

Premier constat. Même si ce n'est pas nouveau, on peut partir d'un même matériel dramatique et aboutir à un résultat tout à fait différent. La ou le film de Clouzot était d'une noirceur implacable,
le film de Preminger comporte des ruptures de ton qui ne servent pas le propos.

La musique d'ouverture déjà surprend, légère et presque primesautière. On a l'impression d'être au début de "Our town". Ensuite, Le docteur Laurent commence à parler et on est assez stupéfait par
l'accent français qu'il trimbale. L'action (je l'ignorais) avait été transposé dans une petite ville du Québec alors Boyer a trouvé malin de reprendre l'accent de Maurice ou celui ci l'avait laissé...Pas bête
à priori ...sauf que le reste de la distribution -à l'exception de quelques rôles secondaires joués par des acteurs canadiens- étant américaine, il est le seul à adopter cet accent incroyable et l'effet est
totalement raté. L'exemple même de la fausse bonne idée amenée par un comédien mais que Preminger avec son expérience aurait du corriger. Il a sans doute du s'incliner. En tout cas, j'en prends le
pari.
Plus tard, une idylle contrariée occupera une bonne partie de l'intrigue au détriment de l'atmosphère qui aurait du rester constamment dans la gravité.

On a de toute façon la nette impression que le scénariste (Howard Koch), le réalisateur Preminger ou le producteur, ou tout ce beau monde a la fois, on eu peur de cette histoire plus noire que la suie
et ont voulu édulcorer le plus glauque du scénario original de Chavance adapté par Clouzot.

Plus tard, ce scénario met presque totalement l'accent sur le coté Whodunit de l'intrigue...Or, je dirais presque qu'on s'en fout...

On ne se console même pas avec l'interprétation des autres principaux protagonistes. La plupart sont ternes et peu inspirés sauf Linda Darnell, dont je ne suis pas un grand fan, mais qui là est assez
touchante dans un rôle inhabituel.

En conclusion, je dirais que c'est un des plus mauvais films de Preminger avec peut-être ses premiers films Columbia. Je n'attendais pas de miracle mais tout de même un peu mieux de la part de
ce metteur en scène dont, comme tout le monde, je suis plutôt un admirateur.

Vu en VOST (Merci à Bob...)
Dernière modification par André Jurieux le 2 janv. 13, 21:23, modifié 1 fois.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Federico »

André Jurieux a écrit : NAKED ALIBI. ALIBI MEURTRIER. Jerry Hopper. 1954

Gloria Grahame a rarement été aussi sexy que dans ce film....Rien que pour çà la note du film remonte de quelques points. En dehors de cet aspect, elle trimbale dans chaque plan son velours et son coté vaporeux habituel que personnellement j'adore. D'autre part elle chante une (très bonne) chanson.
Dans le chapitre qu'il consacre à Gloria Grahame dans Caractères : moindres lumières à Hollywood, Philippe Garnier, avec son style imagé, n'est pas très tendre envers ce film qu'il qualifie de "Soif du mal classe éco." :mrgreen:
Mais je suis comme André Jurieux. La seule présence de cette fascinante actrice m'inciterait, quel que soit le film, à aller y jeter un oeil. :wink:
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par André Jurieux »

Federico a écrit :
André Jurieux a écrit : NAKED ALIBI. ALIBI MEURTRIER. Jerry Hopper. 1954

Gloria Grahame a rarement été aussi sexy que dans ce film....Rien que pour çà la note du film remonte de quelques points. En dehors de cet aspect, elle trimbale dans chaque plan son velours et son coté vaporeux habituel que personnellement j'adore. D'autre part elle chante une (très bonne) chanson.
Dans le chapitre qu'il consacre à Gloria Grahame dans Caractères : moindres lumières à Hollywood, Philippe Garnier, avec son style imagé, n'est pas très tendre envers ce film qu'il qualifie de "Soif du mal classe éco." :mrgreen:
Mais je suis comme André Jurieux. La seule présence de cette fascinante actrice m'inciterait, quel que soit le film, à aller y jeter un oeil. :wink:
Je viens de relire ce que Garnier dit du film et de Gloria Grahame dans ce film. J'aime plutôt son style mais parfois il fait un peu artificiellement le malin. Il parle de "mystérieux" sachets mis dans le café
alors que çà s'appelle des somnifères...
Par contre le rapprochement avec "La soif du mal" est plutôt justifié car on est dans la seconde partie du film dans une ville frontière à l'atmosphère assez glauque et on est d'accord, sans surprise le film de
Hopper est loin de valoir le film de Welles...mais combien de films le valent.
D'autre part, il parle de décors horribles or si les intérieurs sont un peu pauvres, les extérieurs mis en valeur par Metty ne sont pas laids, loin s'en faut. Je trouve qu'il débloque surtout au sujet de Gloria Grahame.
En grossissant à peine le trait il la présente comme une femme au bout du rouleau. Je cite "Gloria ressemble déjà à un cendrier humain". Heu ! Tu les aimes à quels âges mon petit Philippe car moi des cendriers
humains comme çà, j'y écraserais bien ma clope, par le coté le plus incandescent bien sûr, tous les jours. (...fine l'image, presque comme du Rizla+). Plus loin, il estime que son interprétation de (Je persiste et signe)
la très bonne chanson "A ace in the hole" montre bien que Gloria est "visiblement au terminus".
Heu ! Philippe ! Tu ferais bien toi même de prendre le dernier métro. Il est temps de rentrer maintenant.

Je vais essayer d'apporter la preuve par l'image(s) à ce que j'avance.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par André Jurieux »

Federico a écrit :
André Jurieux a écrit : NAKED ALIBI. ALIBI MEURTRIER. Jerry Hopper. 1954

Gloria Grahame a rarement été aussi sexy que dans ce film....Rien que pour çà la note du film remonte de quelques points. En dehors de cet aspect, elle trimbale dans chaque plan son velours et son coté vaporeux habituel que personnellement j'adore. D'autre part elle chante une (très bonne) chanson.
Dans le chapitre qu'il consacre à Gloria Grahame dans Caractères : moindres lumières à Hollywood, Philippe Garnier, avec son style imagé, n'est pas très tendre envers ce film qu'il qualifie de "Soif du mal classe éco." :mrgreen:
Mais je suis comme André Jurieux. La seule présence de cette fascinante actrice m'inciterait, quel que soit le film, à aller y jeter un oeil. :wink:
Spéciale dédicace à Federico. C'est cadeau...Qu'est ce que t'en pense. C'était une épave Gloria en 54 ? Voir aussi les photos ajoutées sur le post concernant le film.

En marge du tournage de NAKED ALIBI avec jerry Hopper.
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Message par Federico »

André Jurieux a écrit :Je viens de relire ce que Garnier dit du film et de Gloria Grahame dans ce film. J'aime plutôt son style mais parfois il fait un peu artificiellement le malin.
Il m'amuse aussi beaucoup mais c'est vrai qu'il en fait souvent des caisses, dans les louanges* comme dans le dénigrement.
J'attends de voir le film pour m'en faire une idée mais avec l'association Hayden-Grahame, d'office, je suis plutôt client.

(*) Je lui en veux un peu de m'avoir donné un faux espoir en portant aux nues l'intéressant mais pas si terrible 711 Ocean Drive...
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Federico »

André Jurieux a écrit :Spéciale dédicace à Federico. C'est cadeau...Qu'est ce que t'en pense. C'était une épave Gloria en 54 ? Voir aussi les photos ajoutées sur le post concernant le film.
Spoiler (cliquez pour afficher)
En marge du tournage de NAKED ALIBI avec jerry Hopper.
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Merci Père Noël ! J'avais bien fait de laisser pendre des bas devant la cheminée... :D
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Message par pak »

Ah Gloria... Même les pulls lui allaient bien... (soupir... )
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Sinon, j'ai pensé à André en trouvant au hasard de fouilles chez un bouquiniste parisien un petit bouquin sympa sur les films noirs : ça s'appelle Pendez-moi haut et court... et autres chroniques sur le film noir", chez Rivages, édité en 1998.

C'est écrit par Barry Gifford, l'auteur entre autres de Sailor & Lula. Plus qu'une revue critique des films qu'il a vu, il en parle comme des anecdotes, avec son regard américain d'où des références continuelles à son vécu et ses souvenirs. Il évoque aussi bien des films très connus comme des raretés, parfois même des inédits en France. Comme c'est un ouvrage qu'il a rédigé en 1988, sa revue (chronologique et qui ne se veut pas exhaustive) s'arrête à Engrenages de David Mamet, avec un additif, sûrement ajouté pour l'édition française, pour évoquer Lost highway (1997) qu'il a co-écrit avec David Lynch. Mais les 3/4 du bouquin évoquent des films des années 1940-50.

Pas lu entièrement, mais sa structure permet d'aller picorer un titre ou l'autre, vu que les textes consacrés à chaque film sont assez courts. Par exemple, moi, quand je vais aux toilettes... :oops: :uhuh:
Le cinéma : "Il est probable que cette marotte disparaîtra dans les prochaines années."

Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)

http://www.notrecinema.com/
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par André Jurieux »

Federico a écrit :
André Jurieux a écrit :Spéciale dédicace à Federico. C'est cadeau...Qu'est ce que t'en pense. C'était une épave Gloria en 54 ? Voir aussi les photos ajoutées sur le post concernant le film.
Spoiler (cliquez pour afficher)
En marge du tournage de NAKED ALIBI avec jerry Hopper.
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Merci Père Noël ! J'avais bien fait de laisser pendre des bas devant la cheminée... :D
Malin le coup des bas devant la cheminée, j'y repenserais... :lol:
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par André Jurieux »

pak a écrit :Ah Gloria... Même les pulls lui allaient bien... (soupir... )

Sinon, j'ai pensé à André en trouvant au hasard de fouilles chez un bouquiniste parisien un petit bouquin sympa sur les films noirs : ça s'appelle Pendez-moi haut et court... et autres chroniques sur le film noir", chez Rivages, édité en 1998.

C'est écrit par Barry Gifford, l'auteur entre autres de Sailor & Lula. Plus qu'une revue critique des films qu'il a vu, il en parle comme des anecdotes, avec son regard américain d'où des références continuelles à son vécu et ses souvenirs. Il évoque aussi bien des films très connus comme des raretés, parfois même des inédits en France. Comme c'est un ouvrage qu'il a rédigé en 1988, sa revue (chronologique et qui ne se veut pas exhaustive) s'arrête à Engrenages de David Mamet, avec un additif, sûrement ajouté pour l'édition française, pour évoquer Lost highway (1997) qu'il a co-écrit avec David Lynch. Mais les 3/4 du bouquin évoquent des films des années 1940-50.

Pas lu entièrement, mais sa structure permet d'aller picorer un titre ou l'autre, vu que les textes consacrés à chaque film sont assez courts. Par exemple, moi, quand je vais aux toilettes... :oops: :uhuh:
Merci pak. :D . Intéressante cette photo de Gloria en pull moulant...Je n'avais jamais remarqué qu'elle avait les oreilles si pointues ?!

Quant au bouquin dont tu parles, je ne le connais pas. Les quelques renseignements pris semblent prometteurs...et puis ce livre sur le Noir
prend comme tête de gondole "Out of the past", le film que j'emporterais avec moi si par malheur je ne devais en emporter qu'un.

Tu l'as vu en quel format ? Car il est semble t'il reparu aux Cahiers en format poche ?
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