Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Jeremy Fox »

J'avais trouvé ce film pas désagréable à l'époque à la télé mais ça fait un bail. Louis King est au moins l'auteur d'un très bon western, Frenchie, que Sidonis a eu la bonne idée de sortir en DVD.
pak
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par pak »

André Jurieux a écrit :----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

DANGEROUS MISSION. MISSION PERILLEUSE. Louis King. 1954

J'ai vu ce film en VOST lors d'un cycle polar à Paris dans un des cinémas Action. D'ailleurs l'Action Christine a recommencé un cycle polar depuis le 3 octobre (jusqu'au 23), et Mission périlleuse est projeté mardi 16 prochain. Bon, les horaires ne sont pas pratiques car ce film n'a droit qu'à 2 séances, à 14 et 16h... :(

Pour info, le film a été tourné en 3D, d'où la raison peut-être de la pauvreté des images de certaines scènes (même de nos jours, un film tourné en 3D ne donne pas nécessairement de belles images ramené en 2D).
Le cinéma : "Il est probable que cette marotte disparaîtra dans les prochaines années."

Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)

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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Federico »

Je pense avoir vu Mission périlleuse plusieurs fois à la téloche quand j'étais gamin et en même temps, je me demande si je ne confonds pas avec un autre polar de série B de la même époque car si je vois bien Mature, j'ai l'impression d'y voir aussi Jack Palance dans un de ses rôles d'affreux. Dans mon souvenir, il y avait une belle bagarre dans un téléphérique...
Est-ce que j'ai tout bon (à part Palance, of course) ou mes deux neurones ont court-circuité (et je mélange aussi avec un fameux épisode de la série Mission : Impossible) ? :mrgreen:

{edit] : Eh ben j'ai confondu avec Passion sous les Tropiques (Second chance, Rudolph Maté - 1953). :?
Autre polar que l'on peut supposer à (relativement) petit budget... quoique lui aussi fut tourné en 3D et avec deux stars comme Mitchum et Linda Darnell.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par André Jurieux »

Jeremy Fox a écrit :J'avais trouvé ce film pas désagréable à l'époque à la télé mais ça fait un bail. Louis King est au moins l'auteur d'un très bon western, Frenchie, que Sidonis a eu la bonne idée de sortir en DVD.
Oui, parait-il. Je ne connais pas ce western de Louis King. Un de mes nombreux Sidonis de retard...
Il a aussi signé 2 films d'aventure très durs à voir :

Typhoon. Avec Dorothy Lamour et Robert Preston et Moon over Burma (Nuits Birmanes) avec les mêmes comédiens
André Jurieux
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par André Jurieux »

pak a écrit :
André Jurieux a écrit :----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

DANGEROUS MISSION. MISSION PERILLEUSE. Louis King. 1954

J'ai vu ce film en VOST lors d'un cycle polar à Paris dans un des cinémas Action. D'ailleurs l'Action Christine a recommencé un cycle polar depuis le 3 octobre (jusqu'au 23), et Mission périlleuse est projeté mardi 16 prochain. Bon, les horaires ne sont pas pratiques car ce film n'a droit qu'à 2 séances, à 14 et 16h... :(

Pour info, le film a été tourné en 3D, d'où la raison peut-être de la pauvreté des images de certaines scènes (même de nos jours, un film tourné en 3D ne donne pas nécessairement de belles images ramené en 2D).
L'action Christine, c'est celui qui est du coté de la rue St André des arts. Une paye que je n'y suis pas allé. La dernière fois c'était pour voir Laura et l'invraisemblable vérité, le même soir. C'était l'époque ou il m'arrivait de quitter du travail,
de partir à Paris et de revenir en pleine nuit.
Givré le gars. 400 bornes dans la soirée pour voir 1 ou 2 films. 10 ans que je ne fais plus mais je pourrais le refaire pour un film rêvé que je n'aurais jamais vu.
Je vais essayer de trouver le programme du cycle Polar même si dans ces cinémas de reprise il y a peu de raretés projetés. Pour çà, il faut plutôt voir du coté de la cinémathèque.

Pour le reste, DANGEROUS MISSION,tourné en 3D, je n'avais pas l'info. mais si tu le dis... et çà explique effectivement certains décors de premier plan, notamment d'énormes rochers quadrangulaires dans les scènes finales. Je revoie aussi la
chute d'un rocher de l'un des protagonistes (c'est ce que l'on voit sur l'affiche). C'est mal fichu. Il a l'air de tomber du trottoir...Peut-être l'effet d'une vision en 2D d'un film tourné en 3. Il y a peut-être d'autres moments ou l'on pourrait voir
les conséquences de ce passage à la 2D mais pour l'instant çà m'échappe...

Par contre, s'il est projeté en VOST, c'est déjà un progrès car j'ai un mal de chien à voir les films en VF et çà ne s'arrange pas avec le temps.
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Message par pak »

Tu trouveras un visuel de l'affiche originale utilisée pour l'exploitation 3D sur le site de l'Action Christine d'ailleurs : http://www.actioncinemas.com/film/missi ... lleuse.php.

Ceci dit, la plupart des visuels promotionnels du film que j'ai pu trouver (affiches de différents tailles et lobby cards) ne mentionnent pas la 3D, ce qui tendrait à prouver que son exploitation 3D fut anecdotique. D'ailleurs suis pas certain (mais je n'en sais rien en fait) que le nombre de salles équipées pour la 3D étaient nombreuses dans les années 1950. En France, le film est sorti en octobre 1954 (tiens, le 13 d'après IMDb, quasi un anniversaire ! ), et vraisemblablement uniquement en 2D.

Et tu as raison, le programme du cycle polar, hormis ce film-ci, ne contient pas vraiment de raretés, la plupart des films sont connus, voire très connus.
Le cinéma : "Il est probable que cette marotte disparaîtra dans les prochaines années."

Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)

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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

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TOMORROW IS ANOTHER DAY. LES AMANTS DU CRIME. Felix E. Feist. 1951

Production : Henry Blanke pour Warner Bros
Scénario : Guy Endore et Art Cohn
Dir. de la photographie : Robert Burks

Avec Steve Cochran (Bill Clark/Mike Lewis) et Ruth Roman (Catherine Higgins)

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Bill Clark sort de prison après avoir purgé une peine de 18 ans d'emprisonnement. Encore adolescent, il avait tué son père qui maltraitait sa mère. Personne ne l'attend à la sortie mais
un homme le surveille et rapidement trouve le moyen de rentrer en contact avec lui. Il semble d'abord vouloir lui venir en aide et lui permet même d'obtenir un rendez-vous pour trouver
du travail. L'essai que passe Bill est d'ailleurs concluant, il doit commencer rapidement son travail de soudeur.
Mais le lendemain, en première page du journal local , s'étale l'histoire du "plus jeune meurtrier de l'état". L'homme était en fait un journaliste qui avait voulu soutiré les premières
impressions de cette célébrité locale.
Bill se rend au journal, agresse le journaliste et est tout prêt de retourner en prison mais l'homme refuse finalement de porter plainte.

Le soir venu, il erre dans les rues puis se rend dans un dancing. Il y rencontre Catherine qui est payée pour danser avec les clients. D'abord réticente, elle finit par accepter d'être raccompagnée
par Bill mais un homme assis dans la pénombre l'attend à son domicile. L'homme ordonne à Bill de sortir. Il est agressif et sort une arme. Une lutte s'engage entre les deux hommes. Bill en sort
perdant et il tombe inconscient.
L'homme se précipite alors vers Catherine mais celle ci l'abat avec le révolver qui avait été projeté à terre dans la lutte. Au réveil de Bill, Catherine s'aperçoit que sa mémoire des évènements est
confuse , aussi lui fait-elle croire que c'est lui qui a tué accidentellement l'inconnu au cours de la bagarre.

Craignant malgré tout d'être elle aussi impliquée dans le meurtre, elle accompagne Bill dans sa fuite...La police est sur leurs traces.

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Un film noir assez singulier, qu'on pourrait qualifier de "polar social", mais pas seulement.
Bill Clark et "Cay" Higgins se rencontrent dans un dancing dont les danseuses sont des employées. Pour danser avec les filles, il faut aligner les tickets et une sonnerie retentit à chaque fois que le
temps est venu de payer sa partenaire. Bill a particulièrement remarqué Cay, une blonde platine qui tranche nettement avec les autres filles. Il s'installe avec elle à une table, lui offre un verre
et désire faire connaissance, mais elle ne s'intéresse pas vraiment à lui et ne cesse de réclamer son ticket à chaque fois que le signal se fait entendre ce qui agace Bill. Lorsqu'il lui en fait la remarque,
elle lui révèle dans un soupir "Mais oui, mais à chaque fois que tu me donnes un ticket, je gagne un cent ". Une autre fille se plaint de ne plus avoir de jambes à la fin de la soirée...Et on pense aux
marathons de danse.

Plus tard, alors qu'ils doivent fuir la ville ensemble, ils attendent le passage d'un train et dans ce cadre champêtre et apaisant, ils se livrent un peu et semblent commencer à se faire confiance. Le train
arrive, alors ils dévalent la colline et montent à bord d'un wagon à bestiaux...On pense aux "Wild boys of the road" de Wellman et à d'autres films de "crise" des années 30.

Plus tard, toujours aussi fauchés, ils se déplaceront en auto-stop. C'est d'ailleurs grâce à la famille qui les prend en charge, qu'ils trouvent un endroit assez retiré pour se faire oublier. La petite communauté
dans laquelle ils arrivent fait obligatoirement penser à celle des "Raisins de la colère". Les employés travaillent au ramassage des laitues pour le compte d'un maraicher. Ils vivent dans des baraques en bois au
confort rudimentaire, en tous points semblables à celles du film de John Ford.

On voit les hommes au travail, dans leurs loisirs mais bien que très bien intégrés à cette communauté, plus tard, c'est également la misère qui pourra causer leurs pertes...

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Un autre point fort du film, c'est alchimie entre les deux acteurs principaux. Le personnage joué par Steve Cochran, Bill Clark puis Mike Lewis lorsqu'il changera d'identité, est assez fruste et le jeu physique de
l'acteur sert parfaitement le personnage. Celui joué par Ruth Roman est plus complexe. Elle éprouve notamment un sentiment de culpabilité croissant vis à vis de Bill...
Ce dernier a d'abord imposé le mariage avec "Cay" et ils restent ensemble par obligation mais rapidement ils commencent à se faire confiance et surtout l'attraction sexuelle est manifeste entre les deux personnages.
En tout cas, leurs rapports évoluent très sensiblement et les deux personnages sont très attachants. C'est l'un des points forts de ce polar...dont seulement la fin est décevante. Mais évidemment, je n'en dirais rien.

Felix Feist a réalisé d'autres polars. Plus tard, je consacrerais quelques mots à "The devil thumbs a ride" avec Lawrence Tierney et " The man who cheated himself" avec Lee J. Cobb, Jane Wyatt et John Dall.

De tous les polars sur lesquels j'ai écrit jusque là, celui ci est surement celui qui est le plus fréquemment passé à la TV . Sinon DVD zone 1 en VO dans la collection Warner Archive.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

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GANG WAR. SYNDICAT DU CRIME. Gene Fowler Jr. 1958

Avec Charles Bronson (Alan Avery), John Doucette (Maxie Meadows), Kent Taylor (L'avocat de Meadows), Jennifer Holden (La femme de Meadows)

Une nuit, les lieutenants de Maxie Meadows, le chef du gang qui tient la ville, attendent que Slick, un petit truand sorte de chez sa maitresse. Il est soupçonné par le gang auquel il
appartient de vouloir travailler pour un gang concurrent et est de plus suspecté d'être un informateur de la police. Les deux hommes le traquent, finissent par le poignarder et à jeter
son corps dans le coffre d'une voiture.

Alan Avery, un professeur de mathématique qui rentrait chez lui, a tout vu. Il téléphone anonymement à la police mais ayant oublié une ordonnance au nom de sa femme dans la cabine,
le soir même les policiers lui rendent visite et le pousse à venir témoigner.
Malgré ses réticences, sachant les dangers auxquels ils s'exposent, il consent à identifier les tueurs mais un flic corrompu révèle son nom à Meadows. La presse relate aussi les événements.
Meadows envoie immédiatement un de ses employés -une brute simple d'esprit dont le cerveau a été endommagé par la boxe- brutaliser la femme d'Avery, mais celle ci, enceinte de huit
mois, succombe sous les coups de l'ancien boxeur.

Avery ne pense d'abord qu'à se venger...

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Même si Charles Bronson avait déjà eu des rôles importants notamment dans certains westerns, c'est avec ce film et avec "Mitraillette Kelly" de Roger Corman, tourné la même année que
Bronson se retrouva pour les premières fois en tête d'affiche. Il faudra d'ailleurs qu'il patiente encore longuement pour accéder véritablement au vedettariat, à l'exception du rôle qu'il
tient dans les "Sept mercenaires" ou on peut éventuellement considérer qu'il partage la tête d'affiche avec 3 ou 4 des autres mercenaires.
Il n'enchainera véritablement les rôles en vedette qu'à partir de la fin des années 60 et tournera ainsi pendant 7 ou 8 ans quelques films regardables mais hélas, entre temps, il avait enfin
trouvé son personnage, le vengeur qui rend la justice à coup de flingots. Comme la recette était payante, il en usa et abusa jusqu'à la fin de sa carrière. L'idéologie que véhiculaient ces films,
c'était, en pire, celles des films policiers tournés par Eastwood à la même époque, ou en France, ceux de Bebel. Face à la démobilisation de la police et surtout face au laxisme de la justice,
le meilleur moyen d'éradiquer la délinquance et les turpitudes de ces dégénérés, c'est le coup de flingue en pleine gueule. Efficace certes, mais idéologiquement contestable.

Et bien ce personnage, Bronson l'avait en quelque sorte inauguré avec ce modeste film de Gene Fowler. Mais Bronson est ici encore assez effacé et il ne pousse évidement pas le personnage
jusqu'aux turpitudes évoquées plus haut.

Les personnages secondaires sont même plus intéressants que celui joué par Bronson.

On a d'abord le chef mafieux, qui immanquablement fera penser au "Al Capone" de Rod Steiger, même si l'interprétation de John Doucette est tout de même un peu moins outré que celle de
Steiger. Le personnage est aussi arrogant, prétentieux voir mégalomane que le Capone du film de Richard Wilson. On peut le (les) trouver grotesques mais qui a commencer par l'être ?...La
personnalité représentée à l'écran ou le comédien.
Par contre, Gene Fowler (et Doucette) ajoutent une touche d'humour dans ce portrait. Ils mettent en scène l'inculture du personnage dans une scène assez drôle avec la femme du mafieux.

Ensuite, l'avocat véreux. C'est l'homme de l'ombre indispensable aux truands. Il est envoyé en pleine nuit pour fournir la caution libératoire des tueurs. Connait toutes les combines pour entraver
la procédure judiciaire et intrigue pour acheter des témoins...mais c'est un homme au bout du rouleau, alcoolique, dégouté de lui même, et pour lequel la femme n'éprouve plus que du mépris.
Accessoirement, il est sourd et porte un appareil auditif similaire à celui de Brian Donlevy dans "Association criminelle" et Fowler saura (un peu) s'en servir.

Il y a aussi l'ancien boxeur, la brute au cerveau abimé qui est un homme de main de Meadows. C'est un obsédé sexuel -il n'arrête pas de reluquer du coin de l'oeil la femme de Meadows- et il
jouera un rôle essentiel dans les délirantes scènes finales.

Et enfin, la femme de Meadows. Elle est au coeur des scènes les plus drôles du film. Faussement conne, elle est plutôt terrorisé par son mari mais parfois elle se joue de lui avec malice.

Bref, c'est un polar modeste mais efficace et plutôt réussi dans sa simplicité. Les développements de l'intrigue sont assez bien amenés et on ne s'ennuie pas une seconde. Il y a également quelques
scènes assez drôles...Par contre, le titre français est pour une fois un peu plus approprié que le titre original, car "Guerre des gangs" il n'y a point ou en tout cas, c'est très secondaire dans l'intrigue
sauf dans l'épilogue. Avec ce titre "Gang War",il y avait un peu tromperie sur la marchandise.

Gene Fowler a fait un peu de tout dans le cinéma. Il a été monteur pour Fuller (3 fois), pour Fritz Lang (3 fois), producteur, scénariste de certains de ses films et c'est même occupé de superviser
les effets sonores de "L'espion" de Russell Rouse, dans lequel c'est un aspect essentiel (Le film ne comporte aucun dialogue).
Il aura aussi réalisé quelques films dont les tentants "I was a teenage werewolf" avec Michael 'ingalls' Landon et "I married a monster from outer space" dont les titres donnent à rêver (Pas trop qu'en même)
Il a aussi réalisé un western réputé assez nul "Les comanches passent à l'attaque".

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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Federico »

André Jurieux a écrit :Il aura aussi réalisé quelques films dont les tentants "I was a teenage werewolf" avec Michael 'ingalls' Landon et "I married a monster from outer space" dont les titres donnent à rêver (Pas trop qu'en même)
Le second était assez rigolo si mes souvenirs sont bons...
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Lord Henry »

I married a monster from outer space
Sur le thème de l'invasion extraterrestre, l'un des meilleurs films de sf des années cinquante.
Image
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par André Jurieux »

Lord Henry a écrit :
I married a monster from outer space
Sur le thème de l'invasion extraterrestre, l'un des meilleurs films de sf des années cinquante.
Pas vu...Je viens de chercher si le film avait été édité en DVD. C'est oui. DVD zone 1 avec sous titres anglais mais le DVD est
épuisé et dur à trouver.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

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THE CAPTIVE CITY. Robert Wise. 1952

Avec John Forsythe (Jim Austin), Joan Camden (Marge Austin), Victor Sutherland (Murray Sirak), Ray Teal (Commissaire Gillette)

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Un couple qui se prétend poursuivit par des tueurs se présente dans le commissariat d'une petite ville américaine et réclame la protection de la police ainsi qu'une escorte pour
les accompagner à Washington. Ils doivent en effet témoigner devant une commission enquêtant sur le racket et la corruption mais craignent de ne jamais atteindre la capitale.
Personne n'étant disponible dans l'immédiat, le journaliste commence à enregistrer son témoignage sur magnétophone.
Alors débute le long flashback qui occupera la presque totalité du film.

Austin se présente comme le rédacteur en chef du quotidien local de Kennington, une petite ville du centre des États Unis. En apparence, c'est une ville sans histoires dont Austin et
ses journalistes écrivent la chronique quotidienne. Mais un jour un détective privé contacte Austin. Il cherche un appui car il se sent menacé et se prétend harcelé par la police locale.
D'abord sceptique, Austin commence par s'intéresser aux histoires du vieil homme au fur et à mesure de ses révélations.
Le vieux détective prétend que de nombreux notables de la ville, notamment des commerçants, mènent en secret une activité parallèle de bookmakers. Mais si Jusque là, les paris
clandestins, supervisés par Murray Sirak, un homme d'affaire important, restaient une économie parallèle localisé, les sommes très importantes brassées par les jeux avaient attiré
des malfrats qui avaient repris en main les paris. La mafia était en train de prendre possession de la ville sans que la police ni les autorités municipales ne fassent rien pour entraver
son emprise.

Un soir, le vieux détective appelle Austin. Il craint pour sa vie et réclame son aide immédiate. Austin refuse de se déplacer mais plus tard, pris de remords, il se rend vers le bar ou
l'homme avait trouvé refuge et découvre qu'il vient d'être écrasé par une voiture dans une ruelle toute proche.
La police semble vouloir rapidement conclure à un accident mais Austin n'en croit rien et poursuit son enquête malgré les pressions qui commence à s'exercer sur lui.

Il découvre bientôt qu'un gangster de Floride vient de s'installer avec ses hommes dans l'arrière boutique d'un commerçant local...

Image

Le journaliste a qui est arrivée cette histoire, Alvin Josephy, Jr. était co-scénariste du film mais le résultat final est une version dramatisée assez éloigné de la vérité. Cependant
le film, s'il contient des péripéties propres à tenir le public en haleine -2 meurtres, un passage a tabac, poursuites, filatures, etc... se veut relativement dédramatisé dans ce qu'il
montre de la corruption et la tension, on pourra le regretter, est assez peu soutenue.
Car ce n'est pas un film qui voulait dénoncer l'emprise mafieuse, la grande délinquance. On verra en effet très peu les quelques vrais gangsters venus de Floride. Le film voulait
surtout montrer ou commence la petite délinquance, les petites compromissions, ou conduit l' appât du gain de quelques pères tranquilles ordinaires qui gangrènent la vie de la cité
dans l'indifférence générale.

Jim Austin est montré comme un type parfaitement intégré et respecté mais peu à peu, tous ceux avec qui il semblait avoir de bonnes relations se détournent de lui, y compris son
associé et ami proche qui ne cesse d'émettre des réserves sur les méthodes employées par Austin pour dénoncer la corruption.
Au fur et à mesure qu'il poursuit son enquête, les pressions exercées seront de plus en plus fortes. D'abord des tentatives de corruption, puis il y aura les menaces, et quelques personnes
y laisseront la vie.
Même la police fait pression sur lui. Le commissaire finira même par lâcher qu'à son arrivée dans la ville, il avait tenu à rencontrer la municipalité et les notables locaux pour leur
demander -connaissant la pratique importante des paris clandestins dans la ville- quelle type de répression ils voulaient....et on lui avait demandé d'être dur ...mais pas trop. C'est
pourquoi la police laisse les bookmakers prospérer.

Même une assemblée des pasteurs de la ville refuse de relayer le discours d'Austin lui répondant qu'il n'était pas possible pour un membre de l'église de se mettre à dos une parti aussi
importante de la population.

C'est toute cette corruption ordinaire que voulait dénoncer ce film.
C'est d'ailleurs ce message qui sera repris à la toute fin du film. Il se termine en effet par l'intervention du sénateur du Tennessee Estes Kefauver, qui dirigeait alors une commission
d'enquête sur le crime organisé aux USA. Il lance un appel aux citoyens américains leur demandant de dénoncer toutes les formes de corruption, y compris les plus modestes. Le discours
se termine en gros par ces mots "L'élimination du crime ne se pose pas à l'échelle nationale. C'est avant tout un problème local. Il faut écraser le mal à sa source, dans votre ville et le
crime organisé mourra".

Image

C'est le même genre de discours que tenait le journaliste interrogé au début de "THE PHOENIX CITY STORY" de Don Siegel. Ces deux films ont une évidente parenté mais le film de Siegel,
qui est supérieur selon moi, était très dramatisé alors que celui de Wise est beaucoup plus modeste et presque documentaire.

Un aspect cependant l'éloigne du semi-documentaire, c'est la mise en scène magistrale de Robert Wise. C'est du grand art. Il y a parfois plus d'idées dans une séquence de Wise que dans
tout un film d'un metteur en scène moins doué.
Un seul exemple. Un homme est écrasé par une voiture. La caméra s'approche de son visage. De sa bouche grande ouverte, filmée en très gros plan, part un cri. ...Fondu enchainé sur le
cornet d'une trompette de laquelle part un son puissant. C'est l'orchestre qui joue pour les convives d'Austin qui a refusé de se déplacer pour aider le détective qui craignait pour sa vie...

Film passé à la TV chez nous.

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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par André Jurieux »

A SUIVRE :

NO QUESTIONS ASKED. DISCRETION ASSURÉE. Harold F. Kress
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

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WITHOUT WARNING ! Arnold Laven. 1952

Distribué en Belgique sous le titre "LE SADIQUE"

Production : Arthur Gardner et Jules V. Levy pour United Artists
Scénario : William Raynor
Dir. de la photographie : Joseph Biroc

Avec Adam Williams (Carl Martin), Meg Randall (Jane Saunders), Edward Binns (Lt. Hamilton) et John Maxwell ( Fred Saunders)

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Carl Martin s'apprête à quitter la chambre du motel dans lequel il vient de tuer la femme avec laquelle il avait passé la nuit. L'arme du crime à la main, un sécateur, il quitte précipitamment
les lieux. En passant la porte, il raccroche sa veste et laisse sur place un morceau d'étoffe.

Rapidement, la police fait le rapprochement avec un crime similaire commis un mois plus tôt et s'accroche aux quelques indices laissés sur place par le tueur pour tenter de remonter sa piste.

L'homme, un paysagiste à son compte, semble lui reprendre une activité normale...

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Avec THE SNIPER. L'HOMME A L'AFFÛT d'Edward Dmytryk, tourné la même année, ce film de Laven est un des ancêtres du film de "Tueurs en série". Mais l'angle est ici totalement différent.
Dmytryk s'est surtout occupé de suivre le tueur, a montrer les origines de sa folie meurtrière et sa psychologie. Le tueur incarné par Arthur Franz est un personnage complexe qui tente de se
dénoncer lui-même ; qui avertit les médecins de sa dangerosité mais qui n'est pas entendu. Plus tard, il ira jusqu'à la mutilation pour ne pas pouvoir se servir de sa carabine. D'autre part, il y
avait aussi une réflexion sur les réponses qui devraient être adoptées vis à vis de ces cas pathologiques. Les idées véhiculées par l'inspecteur de police incarné par Adolphe Menjou étaient plutôt
humanistes et allaient à l'encontre des solutions radicales et expéditives des polars des années 70 que j'évoquais dans le texte sur "Gang war".

Rien de tout cela ici car Arnold Laven s'intéresse presque plus aux méthodes employées par les policiers pour tenter de retrouver le tueur qu'au tueur lui-même.

Des indices matériels ont été trouvés sur les lieux des premiers crimes alors on a droit à plusieurs reprises aux scènes dans le laboratoire de la police scientifique. On a deux scènes avec un spécialiste
qui vient dresser un portrait psychologique du tueur. On décrypte la méthodologie des crimes. On identifie rapidement les points communs entre les victimes, etc...
Plus tard, la police sélectionnera des jeunes femmes blondes et les enverra dans les bars de Chicago pour tenter d'attirer le tueur dans un piège, ce qui donnera une bonne (demi) scène.
Ce n'est pas mal fait mais le problème c'est que l'on a vu çà mille fois depuis, et pour celui qui veut, c'est même omniprésent dans les séries policières américaines.

Les crimes commis sont évidemment édulcorés mais surtout vite expédiés par laven qui lorsqu'il nous montre le tueur le fait la plupart du temps dans son activité professionnel. Puisqu'il est paysagiste,
ça justifie ainsi que l'on voit Carl Martin presque toujours avec son sécateur accroché à la taille ou le tenant en main. Laven veut créer une certaine tension avec ce "truc" et c'est assez efficace.
Son activité professionnel lui permet même de rencontrer une victime potentiel, la fille de son principal fournisseur. Les relations avec cette jeune femme qui tiennent jusqu'à l'épilogue du film est un de
ses aspects les plus intéressants.

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L'interprétation est globalement bonne mais sans performance particulièrement voyante. Ce n'est pas troublant car l'enquête des policiers est traitée sur un mode quasi documentaire. Un mot toutefois sur
Adam Williams dont ce fut surement le seul premier rôle. Sans être exceptionnel, il campe habilement un tueur singulier au visage doux, presque adolescent et aux manières calmes. Son métier de jardinier
est à ce titre assez bien choisi...Attention toutefois, il ne taille pas que les rosiers...Mais ce n'est pas du tout un tueur suant et tremblant devant les femmes, sauf avec Jane Saunders, la fille de son fournisseur.
La plupart du temps, Il semble au contraire plein d'assurance et séduit sans peine ses futures victimes.

Un personnage secondaire est plus intéressant que les autres, c'est une petite fille de son voisinage. Elle traine souvent devant sa maison réclamant de l'attention. On peut voir une pointe d'humour noir dans
le fait que la petite demande à plusieurs reprises à Martin de remettre la tête de sa poupée en place....car le gars fondamentalement éprouverait plutôt la pulsion de les couper.

Enfin, un mot sur la mise en scène de Laven. On dirait que ce n'est pas le même type qui est responsable de la totalité du film. Dans l'ensemble, c'est bien construit mais sans relief et le final, qui aurait du être
le sommet du film, est même assez maladroit mais une longue séquence au moins est remarquable. Peut-être un retake.
Après avoir commis son troisième crime, Martin s'apprête à quitter les lieux mais sa voiture garée sous un échangeur autoroutier est repérée par 2 motards. Il manque de se faire prendre mais parvient à fuir. Il
traverse le marché de gros de la ville pour finir par quitter les lieux en taxi. Toute cette séquence, spectaculaire, filmée en partie à la grue tranche nettement avec le reste de la réalisation.
Etant donné qu'il s'agissait du premier film réalisé par Laven, il est possible qu'un autre cinéaste ai collaborée à cette scène compliquée à tourner.

A priori le film est inédit chez nous mais il existe un DVD zone 1 avec sous titres anglais.
Dernière modification par André Jurieux le 14 oct. 12, 15:18, modifié 1 fois.
Filiba
Doublure lumière
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Filiba »

André Jurieux a écrit :
THE CAPTIVE CITY. Robert Wise. 1952

Film passé à la TV chez nous.
Merci pour cette critique.
Il existe un DVD Z1 MGM sorti en 2011. je vais le prendre.
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