Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

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Supfiction
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

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Ducdame a écrit : Image

The File on Thelma Jordon ( Robert Siodmak 1950) La Femme à L'Echarpe Pailletée (le titre français pour moi, qui viens de voir le film, reste un mystère)

Visiblement avec ce film la Paramount tentait de renouveler le succès de Double Indemnity au travers, au moins, de sa protagoniste Barbara Stanwyck. Preminger fut pressenti pour diriger un film sur un scénario destiné à replacer l'actrice dans un rôle de "Femme Fatale": c'est dans ce contexte que naît le personnage de Thelma Jordon, qui pour sortir blanchie d'un meurtre dans lequel son malfrat d'amant / souteneur est également impliqué, séduit le procureur qui devra à terme être celui de son procès. Elle en tombera amoureuse.
Les délais et reports occasionnés par Preminger aboutiront à ce que Siodmak dirige ce film, lequel sera sa dernière incursion dans le genre noir aux USA. Le résultat ne fut sans doute pas à la hauteur des espoirs qu'il portait car le film dormit dans les tiroirs une bonne année avant de connaître un début d' exploitation commerciale.

On a bien la sensation contradictoire d'assister à une oeuvre parfois efficace et même brillante par accès, et d'autre part de se trouver, par moments, devant un produit assez formaté, n'innovant pas vraiment et présentant une histoire mille fois racontée: Siodmak accomplissant son ouvrage avec une certaine anémie, il ne tente jamais , s'il les respecte avec compétence, de transcender un tant soi peu les codes du genre. En tout cas pas assez.
Malgré cela , il est inenvisageable de nier un résultat final de bonne qualité si on accepte le flottement de certains passages, le manque de rigueur de la mécanique, un "plot" qui tarde à se mettre en place, un personnage de procureur alcoolique trop caricatural et livré à lui-même au début du film (son cas et son jeu s'arrange considérablement bien par la suite), etc.
Mais dans cette classique histoire s'invite aussi une solide critique de la middle class et de ses usages ridicules ou de sa médiocrité, univers dans lequel est lui même englué le procureur Cleve Marshall: sa fascination pour Thelma le conduira loin de ses démons et lui rendra une certaine foi en la vie malgré les risques. Même devant le crime (une des meilleures séquences de tout ce que je connais de Siodmak dans la maîtrise des cadres , des ombres, du suspense), même devant les vérités qui apparaissent peu à peu au cours du procès, sa fascination pour Thelma ne faiblira pas. Et c'est dans ce personnage incarné par Stanwyck qu'il faut enfin s'enrichir de l'innovation attendue: beaucoup moins archétypale que dans Double Indemnity, moins sulfureuse et distante du spectateur, son évolution, bien qu'ambigüe, ne laisse d'étonner et de dérouter le public qui attend la garce mais ne la voit pas vraiment venir. Et pourtant.... La fin propose un twist totalement surprenant et la scène finale peut se réclamer du meilleur mélodrame "sirkien".
Un bilan en demi-teinte pour le cinéphile multi-cartes mais un résultat enthousiasmant pour l'amateur du genre qui trouvera avec ce film rare que Paramount devrait absolument éditer une perle de plus pour nourrir ses rêves en noir et blanc.
Pour ceux qui ne l'ont pas vu, ne ratez pas le film diffusé sur Paramount Channel de temps en temps en ce moment.

La partie procès est un peu molle et le naïf et trop peu sympathique Wendell Corey ne fait pas le poids face à une Barbara Stanwyck en pleine schizophrénie (et qui n'est pas non plus à la fête à vrai dire). A son sujet, il est étonnant de constater que les deux acteurs seront associés à l'écran pratiquement à trois reprises successives, La Femme à l’écharpe pailletée se situant entre Raccrochez, c'est une erreur et Les furies (dans lequel Corey est meilleur dans un rôle plus adéquate).

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FILMS NOIRS, sans domicile fixe : Gambling house

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Gambling House (1950)

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Réalisation: Ted Tetzlaff
Scenario : Marvin Borowsky, Allen Rivkin
Avec : Victor Mature, Terry Moore, William Bendix

Le gangster Joe Farrow (William Bendix) a commis un meurtre mais élabore un plan pour ne pas être condamné : il offre 50 000 dollars à Marc Furry (Victor Mature) pour se déclarer coupable à sa place et promet qu'il se présentera comme témoin d'un acte de légitime defense.
Marc Fury accepte le marché et plaide donc la légitime défense. Mais le plan ne se déroule pas sans accroc : l'immigration lui met le grappin dessus à la sortie du tribunal. Fury s'appelle en réalité Furioni et n'a pas de papiers car il n'a jamais obtenu la nationalité américaine. S'il est acquitté, il devra retourner en Italie, ce qu'il ne veut absolument pas...

Cette production RKO démarre bien et l'amateur s'attend alors à un petit noir bien serré avec meurtre et embrouilles tordues. Mais on déchante rapidement sur ce plan, le film déviant peu à peu vers le plaidoyer patriotique et la repentance d'un immigré qui a fait beaucoup de bêtises de jeunesse mais qui souhaite avoir une nouvelle chance. Néanmoins le film reste intéressant et sympathique.
Non seulement, Marc Fury/Victor Mature ne veut pas être expulsé car il aime son pays l'Amérique mais il entame au même moment une relation amoureuse avec la très gentille Lynn (Terry Moore, physiquement oscillant entre quelconque et craquante selon les prises de vue, on reverra l'actrice chez Henry Levin dans Two of a Kind ainsi que dans Papa longues jambes aux côtés de Leslie Caron et dans plusieurs westerns).
Victor Mature est évidemment idéal et convaincant pour ce rôle d'italo-américain rusé mais mal dans sa peau, tentant de s'extraire d'un passé en marge de la loi.

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Re: FILMS NOIRS, Sans domiciles fixes : Smart Money (1931)

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Smart Money (1931)


Réalisation : Alfred E. Green
Scénario : Lucien Hubbard et Joseph Jackson (Oscar 1931 de la meilleure histoire originale)
Avec : Edward G. Robinson, James Cagney, Evalyn Knapp

Genre : gangster movie

L'argument : "Nick the Barber" alias Nick Venezelos est un barbier immigré grec qui aime le jeu, les cigares mais qui a une grosse faiblesse pour les blondes. Après s'être fait arnaqué de 10 000 $ à une table clandestine, il apprend très vite de ses erreurs et réussit à prendre sa revanche en arnaquant ses arnaqueurs, devennant rapidement un petit caïd, aidé de son ami Jack mais desormais dans le viseur du district attorney..


Edward G. Robinson et James Cagney sont réunis pour la première et unique occasion dans ce film de gangsters de la Warner au ton plus léger que celui des Little Caesar et The Public Enemy sortis la même année et qui lancèrent définitivement les deux stars éternelles du film de gangster.
C'est bien dommage que le duo n'ai pas été reconduit car leur collaboration fonctionne très bien, contrairement à ce qu'on aurait pu imaginer. Mais il y a une raison à cela : au moment du tournage, Cagney n'était pas une star du même calibre que Robinson, pour la bonne raison que The Public Enemy n'était pas encore sorti, devancé de quelques mois par le Little Caesar de Robinson. Il sera distribué en salle peu avant la sortie de Smart Money.
C'est donc bien G. Robinson l'unique star du film et Cagney n'a qu'un rôle secondaire. Si le film avait été réalisé quelques mois après, il aurait été bien different. On aurait sans doute eu droit alors à une sorte de Borsalino américain mettant face à face les deux caïds d'Hollywood avec un temps de présence et une mise en valeur soigneusement répartis.
A noter qu'il y a aussi Boris Karloff qui fait une courte apparition non créditée dans le rôle d'un souteneur, adversaire de jeu de Robinson. Il est étonnant de constater que ce film réunit alors trois stars à l'aube de leur carrière en cette même année 1931 : Frankenstein vs Le petit César & L'ennemi public!

C'est techniquement un film pré-code, c'est à dire avant la stricte application du code Hays. G. Robinson/Nick se voit proposer par une blonde du sexe en guise de remboursement de dette. Cagney, plus hargneux, n'hésite pas à bousculer les dames quand il le juge nécessaire. Leurs personnages sont toutefois bien beaucoup plus fréquentables que dans les films qui les ont rendu célèbres. Certes Robinson est un petit caïd mais il se soucie de son image et veut être aimé ; il qui s'avère plutôt sympathique et souvent trop gentil, voire un peu poire, en particulier avec les jeunes femmes blondes. Dès 1934, selon le code, aucune sympathie ne pourra être accordée aux gangsters qui violent la loi ni aux femmes déchues qui les accompagnent. Les caïds seront dès lors des dures égocentriques et impitoyables.
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Re: FILMS NOIRS, Sans domiciles fixes : Smart Money (1931)

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit :
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Smart Money (1931)

Réalisation : Alfred E. Green
J'ai le DVD depuis des années mais je n'avais jamais vu le film. Effectivement, le ton est beaucoup plus léger que celui des deux grands films qui lancèrent les carrières des deux têtes d'affiche. On voit une fois des armes à feu ; elles ne servent même pas et pourtant cela s'avère suffisant pour mater les arnaqueurs qui avaient réussi à duper le petit barbier quelques mois plus tôt. Si le jeu va lui permettre l'ascension sociale à laquelle il aspirait, il sera trompé et trahi par les femmes. Un film assez moyen mais Robinson est très bien en lutteur croyant en sa bonne étoile…Dans l'épilogue, son éternel optimisme parait démesuré compte tenu de sa situation ; mais c'est que sans être dupe, il tient à sauver la face et à montrer aux témoins de son ascension sociale qu'il n'est pas fini.

Cela dit, la petite fable sur l'ambition sur fond de crise économique est un brin décevante. La situation économique difficile du début des années 30 est à peine évoquée, seulement un tout petit peu à travers le personnage de Cagney qui ne trouve pas de travail après le départ pour la ville de son patron (Robinson) et par la suite, c'est l'absence de travail qui explique la trahison d'une des blondes auxquelles succombe Robinson. C'est en fait par lui que passe le message social. Avec son énergie habituelle, Robinson donne vie à un personnage pugnace, avide de réussite, fondamentalement optimiste, croyant en lui et entreprenant. Il joue à tout ; parie sur tout avec une réussite insolente et en veut toujours plus ; plus en tout cas que les gains modestes encaissés grâce au petit tripot qu'il dissimule dans une arrière salle. C'est son énergie et sa réussite qui lui permettent de gagner la confiance de la communauté grecque qui lui avance 10 000 $, somme avec laquelle il débarque dans "la grande ville" pour y affronter des joueurs chevronnés et tenter de toucher le pactole. Il est l'espoir de sa communauté, un peu comme si tout un quartier s'était cotisé pour permettre l'envoi de l'un des leurs à l'université…tout en espérant un retour sur investissement. Mais ici, la réussite au(x) jeu(x) du petit barbier est si invraisemblable que son ascension sociale, reposant sur un artifice, a tout d'une fable. Mais le "don" du personnage était sans doute aussi une facilité pour lui faire côtoyer le milieu des gangsters...

Je ne suis pas du genre à en voir partout mais pour le coup, j'ai trouvé "suspect" le personnage interprété par Cagney. On ne le voit jamais avec une femme ; il ne cesse de vouloir écarter celles qui se succèdent dans la vie de son ami/patron, parfois à raison (à des stades différents de leur relation, les trois blondes vont toutes chercher à l'abuser ou le trahir ; l'une d'elle est même directement envoyée par le procureur mais elle est vite démasquée) mais le rejet est parfois incompréhensible (celui d'une jeune femme qui avait tenté de se suicider). Et puis, c'est quand même un coiffeur, si ça c'est pas une preuve…Les femmes sont de toute façon assez maltraitées. La première blonde, vendeuse dans le hall de l'hôtel où descend Robinson, est utilisée par son escroc de petit ami et commence donc par tromper Robinson...avant de devenir sa compagne quand Robinson va définitivement prendre le dessus et rendre la monnaie de leur pièce aux gangsters mais cela ne va pas l'empêcher d'humilier la jeune femme en raison de sa trahison initiale. Dur...

Pour l'anecdote, si dans le film Robinson est obsédé par les blondes (qui seront moins dociles que le canari qu'il tient en cage), il était dans la vraie vie marié à une brunette...qui est présente dans le film. C'est elle qui remplace à la boutique de l'hotel, la première blonde que rencontre Robinson.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Alexandre Angel »

Il est bien ce topic !! (c'était un tout p'tit message :oops: )
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Alexandre Angel a écrit :Il est bien ce topic !! (c'était un tout p'tit message :oops: )
Ben, c'qui s'rait presque vexant, c'est que tu commets nettement mieux ailleurs :twisted: :wink:
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Alexandre Angel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Alexandre Angel »

@kiemavel
Merci.. mais là le problème, c'est que j'ai pas vu grand chose et tout me fait envie : je bave devant une vitrine inaccessible (c'est pour quand je serais grand)
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Supfiction »

Alexandre Angel a écrit :Il est bien ce topic !! (c'était un tout p'tit message :oops: )
Petit mais sympa le message. C'est pas si courant.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Supfiction »

kiemavel a écrit : BLUEPRINT FOR ROBBERY. HOLD-UP AU QUART DE SECONDE. Jerry Hopper. 1961

Avec Jay Barney (Red Mack), J. Pat O'Malley (Pop Kane), Robert Gist (Chips McGann), Henry Corden (preacher Doc) et Robert J. Wilke (Capt. Swanson)

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McGann, le patron d'un cabaret, persuade Red Mack de constituer une équipe pour cambrioler le dépôt d'une importante société de transport de fonds, la "Bankers Armored Car Service"
qui centralise notamment tous les salaires déposés dans toutes les banques de la ville de Boston. Mack accepte à condition de convaincre Pop Kane, un vieux routier du cambriolage de
banque, de se joindre à eux. Pop purge encore une peine de prison, mais Mack, déguisé en prêtre, parvient à le rencontrer et à le convaincre de ce joindre à l'équipe.

En attendant sa sortie, Mack constitue le reste du groupe, organise et prépare le cambriolage dans ses moindres détails car chaque seconde va compter pour parvenir à réussir cet audacieux
casse. Au moment venu, tout se déroule comme prévu. La bande parvient à dérober moins que la somme prévue mais ils repartent néanmoins avec une fortune en vieux billets.

Le financier de la bande, MacGann, conserve l'argent avec l'accord de tous, en attendant que soit écoulé le délai fixé pour qu'il y ait prescription. Selon une loi du Massachusetts si les auteurs
ne sont pas découverts dans les 3 ans suivants les faits, ceux ci sont prescrits. Il est entendu qu'avant ce moment, MacGann, sans prendre le moindre risque, donnera à chacun les petites
sommes dont il pourrait avoir besoin mais que passé ce délai de 3 ans le butin sera partagé.

Red Mack et un des jeunes membres de la bande partent se mettre au vert mais en chemin le jeune homme braque stupidement un armurier et les 2 hommes se retrouvent en prison...

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Une heureuse surprise. Evidemment on a déjà vu çà quelque part. C'est à peu près "Quand la ville dort" en moins parfait mais c'est néanmoins un très belle réussite assez inattendue. Ce n'est
pas tout à fait un Film Noir, en tout cas dans son esthétique, mais la seconde partie du film est aussi noire que The Asphalt Jungle et plus largement que les autres films relatant la préparation
et la réalisation d'un casse.

1ère surprise, le casting constitué de quasi inconnus, tous très bons avec une mention spéciale à Jay Barney (comment et surtout pourquoi ce type n'a pas fait une carrière plus voyante ?) et
également à Pat O'Malley, en vieux gâteux qui traine la patte pour participer au casse se disant trop vieux et qui sera pourtant déterminant, mais c'est surement le braqueur de banque le plus
distrait et le plus lent qu'on aura jamais vu. On peut voir une pointe d'humour noir dans le choix d'un presque vieillard comme principal auteur d'un cambriolage aussi compliqué à réaliser.

Ensuite la mise en scène. Assez anonyme avant et après le braquage mais très précise et très habile durant le cambriolage.

Voix Off uniquement dans l'épilogue du film. Le propos est d'ailleurs ambigüe car il proclame que "le crime ne paye pas sauf si on ne se fait pas prendre". Un dialoguiste dont the old man était
braqueur de banque ?

Vu en VF. Passé à la TV chez nous.
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J'allais me lancer dans un texte sur le film et puis je m'aperçois que tu as déjà fait le job depuis belle lurette.

Pour ceux qui ont Paramount Channel, le film est diffusé ces temps-ci.
Le début du film est très conventionnel avec le braquage ultra-classique (sauf la préparation un brin fantaisiste..), ça devient intéressant par la suite. Comme dans de nombreux films similaires (Melodie en sous-sol, Heat, Asphalt jungle...), le braquage se passe bien (et pourtant c'est un peu une bande de bras-cassés), on se doute que c'est après que ça se gâte (d'ailleurs de manière un peu con je trouve). Jay Barney est effectivement très bon (son physique façon Louis Calhern ne l'a probablement pas aidé pour faire carrière).

Bref, un bon divertissement de dimanche après-midi.

Alexandre Angel a écrit :je bave devant une vitrine inaccessible
Rediffusion prévue ce jeudi 25/02 :
http://www.programme-tv.net/programme/c ... l-226.html
Et en Mars :
http://www.programme-tv.net/programme/c ... l-226.html
Dernière modification par Supfiction le 22 févr. 16, 19:00, modifié 1 fois.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit :BLUEPRINT FOR ROBBERY. HOLD-UP AU QUART DE SECONDE. Jerry Hopper. 1961
Quand je vois la mise en page de mon texte, j'ai honte :lol:
Et d'ailleurs, puisque tu postes bien plus que je ne le fais dans ce sujet, puisque tu retapes l'index, tant que tu y es, tu aurais pu le remettre en forme ce texte parce que là mine de rien, je passe pour un gros nul. Bon ; ça serait plus grave pour un autre mais le fait n'est pas connu de tout le monde :mrgreen:

D'autre part, avec le recul, je m'aperçois que je l'avais surement un peu trop bien vendu celui là...
Alexandre Angel a écrit :je bave devant une vitrine inaccessible
Supfiction a écrit :Rediffusion prévue ce jeudi 25/02 et en Mars
Alexandre, je ne sais pas mais je n'ai pas Paramount Channel. J'y viendrais peut-être si la chaine commence à vraiment sortir des raretés des placards…ce qui semble être un peu plus le cas ces derniers temps. Accessoirement, c'était diffusé en vost ?

EDIT : Du coup, je le remets en spoiler
Spoiler (cliquez pour afficher)
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BLUEPRINT FOR ROBBERY. HOLD-UP AU QUART DE SECONDE. Jerry Hopper. 1961 avec Jay Barney (Red Mack), J. Pat O'Malley (Pop Kane), Robert Gist (Chips McGann), Henry Corden (preacher Doc) et Robert J. Wilke (Capt. Swanson)

McGann, le patron d'un cabaret, persuade Red Mack de constituer une équipe pour cambrioler le dépôt d'une importante société de transport de fonds, la "Bankers Armored Car Service" qui centralise notamment tous les salaires déposés dans toutes les banques de la ville de Boston. Mack accepte à condition de convaincre Pop Kane, un vieux routier du cambriolage de banque, de se joindre à eux. Pop purge encore une peine de prison, mais Mack, déguisé en prêtre, parvient à le rencontrer et à le convaincre de ce joindre à l'équipe.

En attendant sa sortie, Mack constitue le reste du groupe, organise et prépare le cambriolage dans ses moindres détails car chaque seconde va compter pour parvenir à réussir cet audacieux casse. Au moment venu, tout se déroule comme prévu. La bande parvient à dérober moins que la somme prévue mais ils repartent néanmoins avec une fortune en vieux billets.

Le financier de la bande, MacGann, conserve l'argent avec l'accord de tous, en attendant que soit écoulé le délai fixé pour qu'il y ait prescription. Selon une loi du Massachusetts si les auteurs ne sont pas découverts dans les 3 ans suivants les faits, ceux ci sont prescrits. Il est entendu qu'avant ce moment, MacGann, sans prendre le moindre risque, donnera à chacun les petites sommes dont il pourrait avoir besoin mais que passé ce délai de 3 ans le butin sera partagé. Red Mack et un des jeunes membres de la bande partent se mettre au vert mais en chemin le jeune homme braque stupidement un armurier et les 2 hommes se retrouvent en prison...


Une heureuse surprise. Evidemment on a déjà vu ça quelque part. C'est à peu près "Quand la ville dort" en moins parfait mais c'est néanmoins un très belle réussite assez inattendue. Ce n'est pas tout à fait un Film Noir, en tout cas dans son esthétique, mais la seconde partie du film est aussi noire que The Asphalt Jungle et plus largement que les autres films relatant la préparation et la réalisation d'un casse.

1ère surprise, le casting constitué de quasi inconnus, tous très bons avec une mention spéciale à Jay Barney (comment et surtout pourquoi ce type n'a pas fait une carrière plus voyante ?) et également à Pat O'Malley, en vieux gâteux qui traine la patte pour participer au casse se disant trop vieux et qui sera pourtant déterminant, mais c'est surement le braqueur de banque le plus distrait et le plus lent qu'on aura jamais vu. On peut voir une pointe d'humour noir dans le choix d'un presque vieillard comme principal auteur d'un cambriolage aussi compliqué à réaliser.

Ensuite la mise en scène. Assez anonyme avant et après le braquage mais très précise et très habile durant le cambriolage. Voix Off uniquement dans l'épilogue du film. Le propos est d'ailleurs ambigüe car il proclame que "le crime ne paye pas sauf si on ne se fait pas prendre". Un dialoguiste dont the old man était braqueur de banque ? DVD gravé (VF)
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Alexandre Angel »

kiemavel a écrit :Alexandre, je ne sais pas mais je n'ai pas Paramount Channel.
J'ai!
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Jack Carter »

Tous les films de la chaîne sont en VM.
Et je suis assez satisfait ces dernières semaines des "nouveautés" même s'il y a encore trop de Jerry Lewis diffusés et d'autres films qui passent en boucle depuis des mois...
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Jack Carter a écrit :Tous les films de la chaîne sont en VM.
Et je suis assez satisfait ces dernières semaines des "nouveautés" même s'il y a encore trop de Jerry Lewis diffusés et d'autres films qui passent en boucle depuis des mois...
Oui, j'ai vu. Tu signales de plus en plus de films intéressants et cela constitue déjà un progrès par rapport à la programmation de la chaine jusque là. A poursuivre...
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Re: Appointment with danger

Message par Supfiction »

Diffusé ce Samedi 12 Mars sur Paramount Channel à 06h23.
Programmez vos box (pour ceux qui en ont..) !
kiemavel a écrit :
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Échec au hold-up /Appointment with danger
de Lewis Allen (1951)
Avec Alan Ladd (Al Goddard), Phyllis Calvert (Soeur Augustine), Paul Stewart (Earl Boettiger), Jack Webb (Joe Regas), Jan Sterling (Dodie), Harry Morgan (George Soderquist) et Stacy Harris (Paul Farrar)

A Gary dans l'Indiana, Harry Gruber, un inspecteur des postes vient d'être assassiné et alors que les 2 meurtriers chargent le cadavre dans une voiture, ils sont surpris par une religieuse qui signale les suspects à un policier puis disparait. L'enquête sur ce meurtre mystérieux est confiée à Al Goddard, un enquêteur intransigeant qui après l'avoir retrouvé, réussi à convaincre la soeur de l'aider à identifier les 2 meurtriers mais l'un des deux tueurs la reconnait dans la rue et dès lors craignant d'être reconnu, il cherche à la supprimer. De son coté, Goddard cherche à comprendre pourquoi Gruber a été assassiné et il soupçonne que le braquage d'un fourgon postal se prépare et que c'est parce qu'il l'avait découvert que Gruber avait été tué. Goddard décide d'infiltrer le gang....
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Celui ci n'est pas un pur film noir mais c'est un bon policier classique très bien mené malgré une intrigue complexe qui pourra même paraitre trop embrouillée à certains. Pourtant, ce récit compliqué à tenir est de bout en bout absolument maitrisé par les scénaristes et par Lewis Allen et c'est même son principal mérite car le suspense est admirablement orchestré presque jusqu'à la fin. La situation de départ n'a pourtant rien de bien originale. On a un flic infiltré...et les gangsters en ont un aussi, un infiltré, puisque c'est un employé des postes qui les renseigne. Mais cet habile scénario multiplie les scènes dans lesquels la situation peut évoluer de façon radicalement différente d'un moment à l'autre et souvent c'est la situation de l'enquêteur qui pourra devenir dramatique. Il ne devra bien souvent la vie qu'à son sang froid et à sa grande capacité d'improvisation. D'autre part, l'intérêt vient aussi du fait que la division règne dans tous les camps. Chez les gangsters, à mesure que les enquêteurs remonteront la piste des meurtriers, la cohésion du groupe en pâtira. Un des membres du gang se trouvera même dans une position complexe, ne pouvant pas témoigner du piège tendu malgré sa loyauté à l'égard de ses complices. Mais chez les policiers aussi, la cohésion ne sera pas totale puisque Al Goddard s'il est un enquêteur respecté, est aussi un homme que ses collègues méprisent. C'est d'ailleurs la 3ème singularité de ce film, la complexité de certains personnages ou leur incongruité à l'intérieur du genre. Le premier c'est Al Goddard.
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C'est un inspecteur des postes, dur, cynique et froid que personne n'aime, pas même ses collègues mais c'est un grand enquêteur qui ne pense qu'à son travail. Le rôle est tenu par un Alan Ladd tel qu'on le connait dans ses meilleurs polars. Dur et froid mais avec un regard dans lequel se mêle de la malice, de l'ironie, parfois du mépris, mais aussi une certaine mélancolie. Ce rôle imposait aussi quelques prouesses physiques et de ce point de vue, en tant qu'ancien sportif de haut niveau, Ladd était convaincant. Même s'il n'en a pas l'air, comme James Stewart dans ses westerns, il est lui aussi capable de très inattendus accès de violence. Il n'y a qu'à voir la façon dont il envoie promener en 2 pichenettes le plus dur du gang interprété par Jack Webb. Il finira la scène en ramassant une BD qui trainait sur un fauteuil et en la lui lançant au visage, disant, s'adressant en même temps à Paul Stewart (son chef) : Amuse toi !..Et apprend lui à lire !!! ....Mais s'Il a l'air de mépriser tout et tout le monde, il s'intéressera au sort de la religieuse et finira par s'adoucir à son contact. C'est le personnage incongru de ce polar et ce dialogue du flic et de la bonne-soeur inspire au dialoguiste les échanges les mieux écrits et les plus amusants du film.
ImageImage
Ainsi, alors que la religieuse avait déjà questionné Goddard sur ses croyances et pratiques religieuses, quand l'inspecteur tente de la persuader d'accepter une arme pour se défendre, lui en montre le fonctionnement mais que le pistolet s'enraye, on entend l'échange suivant :

- Souvenez vous que j'ai mon ange gardien...
- J'ai aussi le mien ! (désignant son arme)
- Mais le mien ne s'enraille jamais !

Le 3ème personnage intéressant, c'est la petite amie du chef de la bande interprétée par Jan Sterling, une habitué du genre mais elle aussi, pourtant abonnée au rôle de garce sans coeur, tient dans ce film un rôle bien plus complexe que ce qu'on lui offrait bien souvent mais je ne développe pas plus ce point là...Je mets juste un petit échange entre Goddard et Dodie (Jan Sterling)

Lorsqu'elle l'invite a partager son gout pour le jazz, ils échangent en gros ce dialogue à propos du Be-Bop.
- Vous avez vu ces nouveaux disques ? Vous aimez le Be-Bop ?
- Ah oui, cette musique ou chacun joue un air différent !
- Vous connaissez ce musicien ? C'est un virtuose, Il plie son instrument à volonté, il le fait tournoyer, il...
- Sait-il en jouer seulement !

Plus tard, proche du dénouement, on aura des dialogues plus rudes comme par exemple cet échange entre Jack Webb et Alan Ladd :
- Tu en fais une tête, on dirait que tu pleures ton meilleur ami
- Je suis mon meilleur ami !
- C'est ce que je disais !!!
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En dehors de Webb qu'on verra dans d'autres polars et qui finira même par en réaliser plusieurs, la bande de malfrats est composée de bons seconds rôles du cinéma américain. Ils sont menés par Paul Stewart, qui est donc secondé par Jack Webb, en dur d'école assez caricatural. Ils sont épaulés par Harry Morgan (George Soderquist) et Paul Farrar (Stacy Harris). Un mot pour finir sur le travail du metteur en scène Lewis Allen qui ne brille pas particulièrement mais son style nerveux accompagne de manière dynamique ce scénario touffu. Il ne perd pas de temps, il accélère même le récit contre un certain réalisme mais c'est dans l'intérêt du film et ce tempo soutenu fait que l'on suit sans ennui ce bon policier. Ce film a été diffusé en VF et en VOST sur des chaines françaises.

Lewis Allen peut être considéré comme un petit maitre du thriller, plus que du film noir car il n'a pas réalisé à proprement parlé de pur film noir en dehors de l'excellent Enquête à Chicago (Chicago Deadline), toujours avec Alan Ladd. Parmi ses principaux films criminels, je signale le thriller en couleurs La furie du désert. L'excellent thriller en costumes Une âme perdue (So evil my love) (un de ses meilleurs films). Puis il réalisa Je dois tuer (Suddenly) dans lequel un médiocre Frank Sinatra entrainait un groupe de gangsters à tenter d'assassiner le président des États-Unis. Un pruneau pour Joe (A Bullet for Joey) sur lequel je fondais pas mal d'espoir c'est avéré un peu décevant malgré des pointures du genre : Edward G. Robinson, George Raft et Audrey Totter ; enfin Le témoin à abattre (Illégal) reste plutôt un bon souvenir.
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Film noir, sans domicile fixe : Take One False Step (1949)

Message par Supfiction »

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Take One False Step (1949)

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Réalisation: Chester Erskine
Scenario : Irwin Shaw
Avec : William Powell, Shelley Winters, Marsha Hunt, Dorothy Hart

Take One False Step, ou litteralement "attention aux faux pas" est un film noir qui démarre par un curieux générique, totalement hors sujet, qui semble annoncer une comédie. C'est à se demander si les responsables et les personnes en charge ont vu le film ou même lu le script, ou s'ils se sont simplement arrêté à la lecture du casting et du titre : William Powell ? OK, faites nous un générique sympa pour une comédie !
C'est pourtant bien d'un thriller dont il s'agit. Le film fait partie de la catégorie des films noirs que j'appellerai les jememetsdanslamerdetoutseulaulieudalleralapolice. L'intrigue se déroule quelques années après la fin de la guerre. A la faveur d'un voyage à Los Angeles à la recherche de fonds pour un nouvel établissement, Andrew Gentling/William Powell, un professeur universitaire distingué et bien sous tous rapports rend une visite de courtoisie à une ancienne amie (Shelley Winters, qu'on a rarement vu aussi mince) assidument fréquentée pendant la guerre. Il est fortement suggéré que les deux ont été amants et que leurs trajectoires se sont éloignées par la suite. L'un a tourné la page, s'est fait une situation et s'est marié tandis que l'autre n'a pas évolué et regrette désormais "le bon temps" des années 1942-1945. Après une courte visite un peu embarrassante, Powell rejette les avances de Shelley Winter et celle-ci quitte sa voiture. Elle part seule déambuler dans les rues en pleine nuit, emportant avec elle l'écharpe de Powell. Tout en serait resté là si le lendemain il n'apprenait le meurtre de cette dernière. A l'occasion d'une scène avec le doyen de l'université, on comprend qu'on ne rigole pas avec les bonnes mœurs en ces temps d'après guerre. Celui-ci ne tolère aucun écart de ses subordonnées dans leur vie privée qui doit être exemplaire. Ainsi lorsque Powell découvre le meurtre à la une des journaux, il se trouve contraint de dissimiler les preuves de sa visite à la victime .. Il faut garder en tête le corsetage de la société américaine de l'époque pour admettre ce point de départ, car évidemment il aurait été tellement plus simple pour Powell de simplement aller s'expliquer à la police.

Dans ce genre (même si les personnages n'ont rien à voir), le Quicksand (1950) de Mickey Rooney était bien plus réussit, néanmoins Take One False Step se suit sans déplaisir en dépit d'un scénario alambiqué et d'une fin bien compliquée pour pas grand chose. En outre, il y a également un manque flagrant d'alchimie entre un Powell plus aussi fringuant que dans ses comédies d'avant guerre et une jeune Shelley Winters. Mais cela s'avère de circonstance puisque les personnages eux-même n'ont justement plus rien en commun, la guerre passée. La présence de la toujours délicieuse Masha Hunt apporte beaucoup au film. Elle semble d'ailleurs ne pas être vraiment sortie de son rôle dans Kid glove killer (L'assassin au gant de velours) tant la dynamique de son personnage est proche. Elle est l'alliée fidèle qui aide le personnage masculin à se disculper.
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