Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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neymour
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par neymour »

bravo pour cette page et beau travail j'ai trouvé quelques pépites que j 'avais jamais vu encore merci :)
Chip
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Chip »

Belle critique à laquelle je souscris :wink: . Le scénario de ce second opus de l'acteur, dont il est aussi le producteur, me semble beaucoup plus alambiqué que celui de Warren Douglas pour CRY VENGEANCE, et je dois avouer que mes immenses lacunes en anglais, n'ont pas facilité les choses. Cette analyse très argumentée et pointue, va m'éclairer pour une future vision qui ne saurait tarder. Mais, même sans en saisir tout le dialogue, TIMETABLE a ma préférence, CRY VENGEANCE, que j'aime beaucoup, je l'avais vu, il y a bien longtemps en VF, l'incontournable Roger Rudel doublait Mark Stevens.
TIMETABLE devait sortir, à la fin de l'année chez Kino, mais aux dernières nouvelles, c'est cancelled. Puissent nos éditeurs dvd, lire cette critique et nous exhumer cette perle inédite, dans une belle édition s/t.
kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

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Laissez-nous vivre (Let us Live) 1939
Réalisation : John Brahm
Production : William Perlberg (Columbia)
Scénario : Anthony Veiller et Allen Rivkin
d'après une histoire de Joseph F. Dinnen
Photographie : Lucien Ballard
Musique : Karol Rathaus

Avec :

Henry Fonda (Brick Tennant)
Maureen O'Sullivan (Mary Roberts)
Ralph Bellamy (Le lieutenant Everett)
Alan Baxter (Joe Linden)
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A quelques jours de leur mariage, deux modestes employés font des projets d'avenir. Brick emmène un soir Mary, sa fiancée, pour lui faire visiter un quartier résidentiel et lui fait la surprise de lui montrer le terrain encore vierge qu'il envisage d'acheter et ou ils rêvent déjà leur future maison. Rêve inaccessible pour un chauffeur de taxi et une serveuse de bar ? Non. Brick envisage déjà d'acheter un second véhicule et trouve très vite son futur nouveau chauffeur en la personne de Joe Linden, un vieil ami au chômage qu'il retrouve un soir devant sa porte. Le lendemain, les deux fiancés visitent l'église prévue pour la cérémonie de mariage sans savoir que tout près de là le cambriolage d'un théâtre tourne mal, les malfaiteurs ayant abattu un gardien qui tentait de fuir. Les cambrioleurs ayant pris la fuite à bord d'un taxi, tous les chauffeurs de la ville sont convoqués par la police. Lorsque les enquêteurs apprennent que Brick se trouvait à proximité des lieux, pensant tenir leur coupable, il le considère comme le principal suspect. Lors de la confrontation avec les témoins, après qu'un officier de police ai fait pression pour qu'ils désignent absolument un coupable, un premier témoin d'abord hésitant désigne Brick juste avant que celui ci ne sorte de la salle de tapissage, entrainant tous les autres témoins à le désigner à leur tour. Quelques instants plus tard, c'est Joe Linden qui est plus formellement encore désigné comme son complice. Malgré le témoignage de sa fiancée qui se trouvait avec lui au moment des faits, Brick et son ami sont jugés et condamnés à mort. Mary va alors commencer une course contre la montre pour tenter d'apporter la preuve de leur innocence…
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Un bon pré-noir datant de 1939 avec en vedette celui qui est probablement mon acteur américain préféré : Henry Fonda (qui est comme d'habitude sublime). Le scénario co-écrit par Anthony Veiller, le futur scénariste notamment du grand classique Les Tueurs de Robert Siodmak s'inspire d'un fait divers qui s'était produit à Boston au début des années 30. Deux chauffeurs de taxi avaient été reconnu par des témoins comme les meurtriers d'un employé de théâtre…A l'approche de l'exécution, les véritables auteurs avaient été interpellés dans le cadre d'une autre affaire avant de reconnaitre le crime imputé à tord à des innocents. L'histoire en avait été relaté dans un magazine d'actualité et Samuel Goldwyn en avait acheté les droits envisageant James Cagney dans le rôle principal. C'était sans compter sur le gouverneur du Massachusetts qui s'opposa au projet car il ne voulait pas faire de publicité à une affaire qui pouvait faire s'interroger le public sur l'efficacité des services de police et l'équité de la justice. Ses réserves s'expliquant aussi sans doute par les allusions à la corruption de la police de Boston et du bureau du District Attorney que l'on pouvait lire dans un article affirmant aussi que les services de police avait fait pression sur les témoins pour qu'ils accusent les chauffeurs de taxi. Le projet fut abandonné puis repris plus tard par Harry Cohn pour la Columbia. Il a résolu le problème en situant l'action dans un lieu indéterminé et en édulcorant l'affaire. Exit la corruption et l'influence des témoins par la police mais tel qu'il est le film est tout de même très fort et assez audacieux car assez virulent sur l'inefficacité et la dureté du système judiciaire américain de l'époque.

J'évacue tout de suite les doutes de ceux qui ont des bagages cinématographiques. Heu, ça ressemble pas un peu à…? Ben si. Effectivement, le film présente quelques ressemblances avec un des premiers films américains d'un autre expatrié allemand (John…était né Hans Brahm à Hambourg), l'excellent J'ai le droit de vivre (You Only Live Once) de Fritz Lang. Sans être de ce niveau là (c'est un de mes Lang préféré), le film de John Brahm vaut largement le détour. Fonda est donc une nouvelle fois, après le film de Lang et près de 20 ans avant Le faux coupable, l'innocent accusé à tort et écrasé par la machine judiciaire. Le film s'ouvrait sur des scènes typiques des films sociaux des années 30. On découvrait un jeune couple plein d'optimisme malgré les difficultés économiques de l'époque de la grande dépression illustrées par exemple dans le personnage de Joe Linden, chômeur et à moitié vagabond qui est recueilli par Brick et qui se voit proposer un emploi par son ami. L'amitié et la solidarité ne sont cependant pas les seules consolations des pauvres, il y a aussi l'amour ! (quoi y'a aussi l'alcool ?) Des scènes superbes illustrent à la fois l'époque difficile mais aussi l'espoir des jeunes amoureux. Un soir, Brick emmène Mary en taxi pour visiter un quartier résidentiel. Il roule au pas pour prendre le temps de contempler les maisons coquettes puis s'arrête devant les fenêtres d'une famille que l'on voit attablée, un bonheur familial simple mais suscitant l'envie chez les jeunes gens vivant dans de modestes appartements. Pendant que Mary parle de rêves inaccessibles, Brick poursuit sa route puis s'arrête devant un terrain vague et révèle à Mary qu'il vient de poser une option sur ce terrain. Au milieu des broussailles, ils commencent alors à imaginer la disposition des lieux… Mais aussitôt, Mary revient à la réalité (Ben, c'est juste une femme quoi…). Connaissant leurs moyens, elle s'inquiète… Brick lui annonce alors son projet d'acheter un second taxi, source de revenus supplémentaires et c'est en rentrant de cette balade qu'il retrouve devant sa porte son futur chauffeur. Une bonne soirée…C'est le même processus, une suite de hasards cette fois malheureux qui vont dès le lendemain causer la perte de Brick et Joe. C'est la aussi un classique du genre, y compris chez Lang ou Hitchcock : la succession de coïncidences fatales qui s'abattent sur un homme qui se trouve successivement aux mauvais endroits et aux mauvais moments. C'est juste après sa visite d'un showroom automobile ou il était allé avec Mary pour choisir son second véhicule professionnel et ou il s'était intéressé "par hasard" à un panneau exposant les armes équipant les services de police de la ville, que les malfaiteurs y volent ces armes qui serviront le lendemain lors du cambriolage du théâtre situé à deux pas de l'église ou les amoureux s'étaient recueillis.
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La suite, la mise en accusation de Brick sur la foi d'un seul et fragile témoignage (la femme qui le désigne est extrêmement hésitante avant d'affirmer avec fermeté sa certitude, entrainant ensuite les autres témoins dans son sillage) démontre la fragilité de ce seul critère pour condamner des hommes. S'il n'y a pas de condamnation des méthodes policières (contrairement à ce qui était reproché aux véritables enquêteurs…), le film montre clairement un empressement de la police puis de la justice pour accuser puis condamner des coupables "idéals". Mais c'est surtout sur l'attitude de la justice après la condamnation à mort des deux hommes que le film est le plus virulent. Alors que Mary apporte des éléments qui devraient au minimum obliger la justice a rouvrir l'enquête, il ne se passe rien si ce n'est qu'elle trouve un renfort inattendu en la personne d'un policier (interprété par Ralph Bellamy) à son tour convaincu de l'innocence des deux hommes et qui va l'aider dans ses recherches (c'est d'ailleurs un miracle "Langien" qui va le convaincre…). La terreur qui va alors parfois saisir Mary est à la hauteur de l'indifférence que le sort réservé aux deux hommes suscite. La course contre la montre pour arrêter l'exécution sera double, d'abord trouver des éléments à décharge…et surtout batailler contre des services judiciaires semblant incapable de seulement réexaminer les faits et encore moins capable de revenir sur une décision judiciaire, sans doute pour ne pas reconnaitre sa faillibilité et instiller ainsi le doute sur la justesse de ses décisions dans l'esprit du public. Dans sa critique du système judiciaire américain, le film oublie un critère essentiel, les sous ! Ça coute cher d'être bien défendu. Or, à aucun moment il n'est fait allusion au fait qu'il est difficile de se défendre quand on a des moyens limités.

Alors que Mary se démène, Brick, d'abord combatif va s'effondrer, ne supportant pas qu'une justice en qui il croyait et qu'il considérait comme son protecteur ne puisse pas admettre avoir tord, affichant de surcroit une indifférence et un manque de compassion évidents. La fin heureuse ne l'est qu'à moitié. Certes, la vérité est rétablie mais le jeune homme plein d'espoir et idéaliste sortira brisé par son expérience en ayant perdu toute confiance dans les institutions américaines. Comme je l'ai dit en introduction, Fonda est une nouvelle fois l'acteur idéal pour ce genre de rôle, il est fabuleux. Le seul véritable soucis avec ce film, c'est qu'une fois que Fonda est incarcéré en attendant son exécution, on le voit moins et que l'enquête est entre les mains de 2 interprètes assez moyens. Maureen O'Sullivan est très inégale. Elle est très improbable en prolo. Par moments, on croit qu'elle va dire : " Nous avons fait une sortie en mer ce matin. Écoutez, c'était divin"…et puis non, elle se ravise et se contente d'essuyer les verres (au fond du café, bien entendu). Ensuite, elle est meilleure dans le pathos maitrisé et dans l'énergie déployée pour défendre son chéri. Une énergie dont est absolument dépourvue cet "infatigable" mou du genou de Ralph Bellamy. Le seul emploi dans lequel il était bon, c'est celui de benêt dans les comédies de l'époque. Visuellement le film est magnifique. La mise en scène de John Brahm est moins brillante (ou moins voyante) que dans d'autres films de la famille polar qu'il aura réalisé mais la photographie de Lucien Ballard est elle absolument sublime. Si J'ai le droit de vivre est au 5ème étage, Laissez-nous vivre est au 3ème…mais il vaut tout de même largement le déplacement.

La scène décisive
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aelita
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

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Très intéressant,. John Brahm a par la suite réalisé d'excellents films noirs ou films à tendance psycologico-psychanalytique. Je n'avais jamais entendu parler de ce film, j'ai sans doute raté quelque chose.
Oui, l'histoire tient à la fois de Lang et de Hitchcock. Ce n'est sans doute pas un hasard si son titre est si proche de celui du Lang. Et bien sûr pas un hasard de retrouver Fonda dans les trois films...
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? (pensée shadok)
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

aelita a écrit :Très intéressant,. John Brahm a par la suite réalisé d'excellents films noirs ou films à tendance psycologico-psychanalytique. Je n'avais jamais entendu parler de ce film, j'ai sans doute raté quelque chose.
Oui, l'histoire tient à la fois de Lang et de Hitchcock. Ce n'est sans doute pas un hasard si son titre est si proche de celui du Lang. Et bien sûr pas un hasard de retrouver Fonda dans les trois films...
Oui, clairement ce film est une réponse au film de Lang ou plutôt une manière de récupérer une recette (avec jeu de mot) mais il vaut vraiment la peine sans pour autant égaler son modèle. Sinon John Brahm a effectivement réalisé beaucoup de films de la famille thriller, c'est même la dedans qu'il a le plus donné. Il y en a de plus faciles à voir. Jack l'éventreur (The Lodger) et Hangover Square sont excellents et ont été édités en zone 1 (avec vost). Le médaillon (The Locket) et Singapour (qui n'est que très partiellement de la famille) l'ont été chez nous. Reste Guest in the House, qui aurait mérité d'être plus resserré mais c'est un film intéressant (malgré ce bon Ralph Bellamy toujours soporifique). Enfin, The Brasher Doubloon n'était pas mauvais mais il est selon moi handicapé par le moins bon Philip Marlowe que j'ai vu, cad George Montgomery.

La métamorphose de henry Fonda au cours du film :
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Et 3 postures typiques du Fonda de ces années là (Ce sont des photos d'exploitation du film de J. Brahm)
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aelita
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par aelita »

De tous ceux que tu cites, en plus de ce Laissez-nous vivre, je ne connais pas Guest in the house et Singapour. Les autres, j'ai réussi à les voir, au fil des ans : cinéma de monuit, chaînes du câble, cinémathèque ou autres salles, mais pas en DVD...John Brahm est parfois en effet à la lisière du genre, certains films relevant plus du drame psychanlytique. Il ira assez loin dans le récit complexe avec le médaillon, avec ses histoires emboîtées les unes dans les autres. The brasher doublon est assez fidèle au roman original, mais en effet pas à la hauteur d'autres adaptations de Chandler (en dehors du "moins bon Marlowe", Brahm n'était peut-être pas le plus indiqué pour adapter ce type d'histoire).
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? (pensée shadok)
Chip
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Message par Chip »

En ce qui concerne " Singapour" de Brahm avec Fred Mac Murray et Ava Gardner, voir le dvd Universal paru en 2012.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

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Hidden Fear (1957)
Réalisation : Andre De Toth
Production : St. Aubrey-Kohn (distribution : United Artists)
Scénario : Andre De Toth et John Hawkins
Photographie : Wilfred M. Cline
Musique : Hans Schreiber

Avec :

John Payne (Mike Brent)
Alexander Knox (Hartman)
Conrad Nagel (Arthur Miller)
Natalie Norwick (Susan Brent)
Anne Neyland (Virginia Kelly)

Susan Brent, une artiste de music-hall américaine installée au Danemark est soupçonnée du meurtre de son partenaire de scène qui lui aussi se produisait dans les boites de nuit de Copenhague. Les premiers indices recueillis par la police locale ne laissent guère de doute sur sa culpabilité. Son frère, l'officier de police Mike Brent arrive sur place et parallèlement à l'enquête officielle, commence à fouiner. A l'appartement de la victime, Brent surprend un homme qui tentait de récupérer des billets de banque qui s'avèrent être faux. Avec l'aide de la police locale, il va alors tenter de démanteler le réseau international de trafiquants de fausse monnaie mis à jour…
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Je lâche le fond de l'affaire tout de suite. Ce film est selon moi le moins bon film de la famille thriller qu'aura réalisé Andre de Toth. La faute à un scénario très moyen et confus qui n'a semble t'il pas suffisamment motivé le metteur en scène pour qu'il fasse le maximum pour dissimuler ses faiblesses et tenter ainsi de sauver l'affaire : sa mise en scène sent le bâclage de bout en bout, le tournage en deux semaines n'étant pas une excuse puisque De Toth affirmait par exemple avoir tourné Crime Wave en 10 jours…Je signale tout de même que par bien des aspects ce film n'a tout de même pas grand chose pour me plaire puisqu'il accumule des ingrédients qui me séduisent rarement dans le genre. Hidden Fear anticipe en effet certaines évolutions à venir du polar. Sa musique (que j'ai par moment détesté) est surchargée de cordes stridentes et d'effets sonores surlignant les moments de suspense ou d'angoisse ce qui est assez surprenant dans un film de cette époque et surtout, toute la partie finale est une très longue course poursuite "multi-montures" (moto, voiture, bateau, hélicoptère) qui anticipe sur des séquences typiques du thriller des années 60 (et surtout 70) et j'ai été très surpris d'en retrouver les prémisses dans ce petit thriller qui démarrait comme un pur film noir.

La délocalisation à Copenhague, malgré évidemment le tournage sur place, n'a manifestement pas du tout intéressé Andre de Toth car en dehors de quelques vues dans le final, il ne nous montre presque pas la ville (qui a l'air sympa avec une architecture rappelant un peu certaines villes des Flandres ou des pays-Bas). Il filme quelques facades dans un quartier historique, profite à peine des canaux mais utilise en revanche l'ouverture de la ville sur la mer dans le grand final spectaculaire déjà évoqué. Il faut dire aussi que l'on est beaucoup plus plongé dans la Copenhague by Night puisque la soeurette étant opportunément danseuse, c'est dans les bars et boites de nuit de la ville que Brent va mener son enquête d'autant plus que sa principale informatrice sera Virginia Kelly (Anne Neyland), une amie de Susan Brent elle aussi artiste de music-hall. Elle est sans doute entretenue par un homme d'affaires installé au Danemark, ce qui ne l'empêchera pas de nouer une relation d'amitié (et plus si affinités) avec Brent… Le film nous entraine ensuite dans le genre de récit nébuleux (dont le prototype serait Le faucon maltais et qui se serait poursuivi par Le masque de Dimitrios ou le 3ème homme par exemple) qui ne m'a jamais emballé. Le maitre (Hitch.) disait que plus un méchant est réussi plus le film le sera. Or, dans le cas présent, je ne crois pas à ce réseau de faux monnayeurs dirigés par des petits vieux en costard (Alexander Knox et Conrad Nagel) commandant pour faire le sale boulot des hommes de main maladroits qui se font successivement et immanquablement casser la gueule par ce bon John Payne. Que l'un d'entre eux soit un ancien nazi (Alexander Knox) n'y change rien, pas plus que les trucs et manigances divers d'une bande qui ne nous met jamais les foies malgré la multiplication de coups fourrés : les filatures, les intimidations, la tentative de corruption, les manipulations (une arme est volée chez le policier américain afin de le piéger et lui faire endosser un meurtre). Et enfin, dans le final, une partie de cache-cache entre le bon et les méchants dans un hôtel particulier ou sur un bateau sont mêmes pénibles. Quelques scènes nocturnes sont néanmoins assez belles. La première sortie nocturne qui amène Brent sur les lieux du crime est très réussie. Il arrive devant la porte de la victime sur laquelle est posée des scellés. Alors qu'il s'apprête à la forcer, un enfant sort d'un appartement voisin et pointe une arme factice sur Brent qui s'éloigne comme s'il avait pris peur. C'est ensuite en grimpant par le toit qu'il parvient à rentrer dans l'appartement ou il tombe sur un des hommes de main des trafiquants sortant des billets de banque dissimulés dans les massues ( :wink: ) utilisées par la victime dans son spectacle. On a droit alors à la première d'une assez longue série de bagarres…Plus tard, alors que Brent doit rejoindre un informateur qui lui a donné rendez-vous sur les berges d'un canal, il aperçoit l'homme assis sous un lampadaire semblant l'attendre. Il s'approche, lui parle mais lorsqu'il pose sa main sur son épaule, l'homme déjà mort plonge dans l'eau. Venant de toute part, une multitude de témoins vont alors entamer une course poursuite contre celui qu'elle prend pour le tueur. Une scène potentiellement bonne malheureusement un peu gâchée par des maladresses au niveau de la mise en scène. J'y vois encore le signe d'un bâclage de la part du metteur en scène car je crois qu'un De Toth "concerné" n'aurait pas raté une telle séquence.

Si le film est très moyen, John Payne est assez bon dans ce qui restera pour longtemps son dernier rôle au cinéma. Il ne tournera plus qu'un film pour le cinéma et encore 11 ans plus tard, celui qu'il co-réalisera en 1968 (et que presque personne n'a vu). Son interprétation est en tout cas assez subtile pour un acteur qui était souvent "Brut de décoffrage". On est d'abord surpris par sa présence rassurante lors des premiers entretiens avec sa soeur incarcérée car c'est avec calme et attention qu'il réagira aux propos de la jeune femme qui assurera ne pas avoir commis le crime dont on la soupçonne. Mais très rapidement on retrouve le John Payne rugueux que l'on connait : machoires serrées, rictus de rage et coups de poing qui tombent (je n'ai pas compté les mandales mais ça envoie…). Tout aussi rapidement, c'est aussi la soeurette qui fait les frais des difficultés qu'il rencontre dans son enquête, d'autant plus qu'il est persuadé qu'elle lui ment. Il va la secouer, la frapper, l'insulter et afficher son mépris pour sa soeur : une danseuse ! (si maman voyait ça) mais d'une manière plus inhabituelle, il va aussi utiliser la séduction pour parvenir à ses fins cherchant à recueillir par la ruse et la douceur des renseignements auprès d'Inga, la petite amie de la 1ère victime et surtout auprès de Virginia Kelly qui est en dehors de Brent le personnage que l'on verra le plus à l'écran en dépit de ce que pourrait laisser supposer le générique. Or, on n'a pas si souvent vu John Payne aussi charmeur dans le polar, sans doute pas depuis le Larceny de George Sherman près de 10 ans plus tôt. Bilan : Je l'ai dit, c'est pour moi un film facultatif mais son final novateur (et peut-être inédit) est surement divertissant.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Chip a écrit :Belle critique à laquelle je souscris :wink: . Le scénario de ce second opus de l'acteur, dont il est aussi le producteur, me semble beaucoup plus alambiqué que celui de Warren Douglas pour CRY VENGEANCE, et je dois avouer que mes immenses lacunes en anglais, n'ont pas facilité les choses. Cette analyse très argumentée et pointue, va m'éclairer pour une future vision qui ne saurait tarder. Mais, même sans en saisir tout le dialogue, TIMETABLE a ma préférence, CRY VENGEANCE, que j'aime beaucoup, je l'avais vu, il y a bien longtemps en VF, l'incontournable Roger Rudel doublait Mark Stevens.
TIMETABLE devait sortir, à la fin de l'année chez Kino, mais aux dernières nouvelles, c'est cancelled. Puissent nos éditeurs dvd, lire cette critique et nous exhumer cette perle inédite, dans une belle édition s/t.
J'avais déjà lu quelque part (c'était peut-être déjà toi du reste) que Cry Vengeance avait été vu à la TV chez nous. Tu situes sa dernière diffusion à quelle époque ? A priori pas hier, hein…Je ne rêve pas d'éditions DVD pour ces deux films. Je rêve petit, moi :wink: Une diffusion TV me suffirait mais c'est vrai que l'absence sur nos écrans de ces deux films est une aberration mais ils sont loin d'être les seuls.

De mon coté, jusque là je préférais tout de même Cry Vengeance mais lorsque j'ai revu Timetable il y a quelques semaines il est encore remonté dans mon estime. Ce qui ne m'avait pas encore suffisamment sauté aux yeux c'est à quel point Stevens avait tiré le meilleur parti de comédiens derrière lesquels il s'éclipse parfois selon moi volontairement, ce qui est remarquable de la part d'un acteur après tout vedette de son film et qui ramait déjà tellement dans sa propre carrière de comédien. Il n'était pas rancunier car scène après scène le jeu des comédiens apporte un gros bonus à ce qui étaient déjà d'une grande justesse sur le papier, soit qu'ils aient été très bien dirigé, soit qu'il les ai laissé s'exprimer. Par moment, il est évident qu'il s'efface. Lors du numéro de Klugman durant l'interrogatoire notamment.

Pour le reste, je comprend tes difficultés à tout saisir en raison de tes lacunes en anglais. On ne peut comprendre certaines scènes qu'en saisissant le sens des dialogues : Les retrouvailles entre Stevens et Addy, la visite de Stevens chez Alan Reed, etc…
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" La vengeance de Scarface" a été diffusé sur Télé Monte Carlo en 1982. J'avais fait enregistrer le film (en VF) par des amis résidant à Roquebrune, le film était coupé par plusieurs pubs. J'ai depuis donné cette VHS à un membre de " western movies" (Tecumseh), puisque j' ai acquis le dvd Olive films. " Cry vengeance" a été rediffusé par TMC en 1984, j'ai une coupure de presse (ciné-revue), j'ai également une copie sur dvd de la vhs américaine, vhs que j'ai aussi donné. Alain Carradore qui va nous offrir en janvier " the crooked way", " ruthless", et " the other love", pourrait peut-être nous sortir un jour, ces films, je lui avais parlé entre autre, longuement de l'acteur, lors d'un repas , aux "cinglés du cinéma" en septembre.
En ce qui concerne Stevens, dont je fais un peu (trop ) de prosélytisme, il commence à sortir de l'anonymat, si j'en juge par quelques sites U.S. et c'est comme le dit un internaute américain, l'acteur le plus "invisible et méconnu", malgré un travail abondant à la télévision comme acteur et réalisateur, réalisation et scénario des saisons 5 et 6 de la série policière " Big town"(1954-1956)( une soixantaine d'épisodes), plus 8 épisodes de " Wagon train"(la grande caravane) et d'autres..
Je viens de le revoir dans un épisode (Mr Chapman, je présume ? ) de la série TV : " la loi du privé" (the law and Harry Mc Graw) qui vient de sortir récemment en dvd , chez nous. C'est son ultime interprétation.
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Message par kiemavel »

Chip a écrit :" La vengeance de Scarface" a été diffusé sur Télé Monte Carlo en 1982. J'avais fait enregistrer le film (en VF) par des amis résidant à Roquebrune, le film était coupé par plusieurs pubs. J'ai depuis donné cette VHS à un membre de " western movies" (Tecumseh), puisque j' ai acquis le dvd Olive films. " Cry vengeance" a été rediffusé par TMC en 1984, j'ai une coupure de presse (ciné-revue), j'ai également une copie sur dvd de la vhs américaine, vhs que j'ai aussi donné. Alain Carradore qui va nous offrir en janvier " the crooked way", " ruthless", et " the other love", pourrait peut-être nous sortir un jour, ces films, je lui avais parlé entre autre, longuement de l'acteur, lors d'un repas , aux "cinglés du cinéma" en septembre.
En ce qui concerne Stevens, dont je fais un peu (trop ) de prosélytisme, il commence à sortir de l'anonymat, si j'en juge par quelques sites U.S. et c'est comme le dit un internaute américain, l'acteur le plus "invisible et méconnu", malgré un travail abondant à la télévision comme acteur et réalisateur, réalisation et scénario des saisons 5 et 6 de la série policière " Big town"(1954-1956)( une soixantaine d'épisodes), plus 8 épisodes de " Wagon train"(la grande caravane) et d'autres..
Je viens de le revoir dans un épisode (Mr Chapman, je présume ? ) de la série TV : " la loi du privé" (the law and Harry Mc Graw) qui vient de sortir récemment en dvd , chez nous. C'est son ultime interprétation.
Va falloir demander l'asile cinéphilique à Monaco alors (mais je crois que ce genre de films ne passent plus tellement sur cette chaine). J'ai quelques enregistrements de films diffusés sur TMC (et qui à priori n'ont pas été vu ailleurs) notamment des westerns et L'épée de Monte Cristo de Karlson évoqué avec bruce randylan il y a quelques jours.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Roquebrune Cap Martin, j'ai connu vers 10/15 ans. C'était l'époque ou on regardait passer les bateaux, on suçait aussi des glaces à l'eau mais nous en plus il fallait qu'on fasse 2 km à pied pour arriver à la plage…plage près de laquelle se jetait les égouts de la ville. On voyait pas passer que les bateaux en se baignant à Roquebrune à la fin des années 70 ou alors c'est que les pauvres n'avaient le droit d'en voir que les toilettes :shock: Les palaces les restaurants on faisait peut être que passer devant mais par contre, on était aux premières loges pour regarder les feux d'artifice lancés depuis le rocher mais je ne rêvais pas encore de Grace à cette époque là…et de toute façon, avec ou sans le bob Ricard de mon père, on aurait pas été reçu au palais
Pour ce qui est des films dont tu signales la sortie prochaine, c'est effectivement une très bonne nouvelle que Sidonis ressorte une salve de noirs…heu, je corrige, en dehors de The Crooked Way, je ne vois pas de noirs même si Ruthless peut être rattrapé par le bout de la manche pour intégrer le genre. Cela dit à priori ça ne se présentera pas comme une suite de la collection "Classique Film Noir" dont une première salve était sortie il y aura bientôt 2 ans, sans suite malheureusement. Remarque interrogative : Je vois bien l'éventuelle parenté entre 3 des titres mais pour le 4ème (The Passage), je ne vois pas. Je ne me suis jamais intéressé à ces questions mais est ce que le 1er problème de Sidonis ne serait pas d'obtenir les droits pour ce type de films…car cette sélection est un peu curieuse, surtout venant après deux ans de réflexion :wink: Certes c'est quand même De Toth, Ulmer, Florey et même si je connais, je prends mais il y a nombre de films qui seraient sans doute plus attendus par les amateurs. Je ne crois pas en tout cas que les ventes de ces titres là vont beaucoup les motiver pour sortir sur un rythme plus soutenu des classiques hors western. Je verrais bien des ventes correctes pour le Ulmer et " quelques " de Toth because Barbara Stanwyck qui doit (justement) avoir des inconditionnels mais j'y crois quand même moyennement tout en souhaitant me tromper (faudrait déjà aussi que les films ne se retrouvent pas trop vite sur lcdc…)
Dernière modification par kiemavel le 29 oct. 14, 14:58, modifié 1 fois.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Chip »

Le problème de Sidonis est effectivement l'obtention des droits. Je sais qu'il a accès aux catalogues d' Universal et MGM-United Artists, et demain, peut-être, Paramount, mais pas Warner. A propos de la prochaine fournée " Classique film noir", d'accord ! " the passage" avec A.Quinn, film qui n'a pas très bonne presse, n'a pas sa place ici, mais peut-être n'est-il pas classé dans cette collection, mais dans "classique de guerre" ? " The other love" n'est pas, non plus, un film noir, mais un mélodrame où Barbara Stanwyck( je l'adore) joue les Marguerite Gautier. Je prendrai cependant " the crooked way", " ruthless" ( j'aime bien Zachary Scott) et le De Toth, dommage que cette série de films noirs, ne soit pas plus fréquente( j'ai les 3 premiers titres.
Alain Carradore nous a avoué, perdre de l'argent dans ses " westerns de légende", quand il n'y a pas de VF. Les gens veulent voir les films en VF, c'est la raison pour laquelle il ressort " Sur la piste des Mohawks" avec la VF d'époque, VF qui n'était pas dans les éditions parues, il était d'ailleurs très content d'avoir pu trouver cette "fameuse" VF. Même sur " westerns movies", les partisans de la version française sont , je pense, largement plus nombreux que les amateurs de VO s/t, et c'est dommage pour les ventes.
On peut aussi se poser la question du pourquoi de nouvelles éditions Sidonis de:
- la cible humaine(the gunfighter)
-Valdez
- l'homme de la loi (the lawman)
- le grand Mc Lintock (Mc Lintock)
kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

J'ai moi aussi les DVD des 3 premiers films noirs édités par Sidonis en 2013 mais je pensais la "collection" enterrée. A priori, le Ulmer et le Florey vont être édités avec le cachet "Film Noir"…et je prendrais les mêmes que toi (j'adore aussi la grande Barbara). Je regrette aussi bien sûr que Sidonis ne sorte pas plus de films en dehors du western, genre pour lequel cet éditeur a fait le bonheur des amateurs (dont évidemment je suis). Surtout que depuis un bon moment, Sidonis commence à racler les fonds de tiroirs de ce coté là (Je parle de leurs dernières sorties, pas des bons westerns encore inédits qui mériteraient d'être édités). Du coup, après la sortie des 3 premiers titres, j'avais rêvé qu'ils pourraient tenter de se recentrer sur le Noir, un genre presque aussi populaire que le western mais malheureusement, je me répète, même si je salue cette sortie, je n'y crois pas. Les ventes ne seront surement pas assez importantes pour inciter l'éditeur à poursuivre l'effort sur la durée. Pas avec ces titres là.

Je suis très étonné par ce que tu me dis au sujet des ventes de Sidonis qui ne couvriraient pas les frais dès lors qu'il n'y a pas de VF. Autour de moi, je vois de plus en plus de gens regarder les films en vo sauf les plus de 70 ans…Et encore, j'arrive à caser de temps en temps une vo à mes parents qui viennent d'avoir cet âge. Pas question de leur faire voir un John Wayne ou un Richard Widmark en VO mais il n'y pas longtemps j'avais glissé les Les 7 samouraïs dans une pile de trucs plus habituels et bien mon père a adoré alors que ma mère a trouvé que les acteurs aboyaient :mrgreen: ...Bref, un sur deux, j'étais déjà content. En même temps, pour ce genre de films tu n'as pas trop le choix. Je ne sais pas ce que ça aurait donné Toshiro Mifune doublé par Raymond Loyer :arrow: . Maintenant, je comprends qu'il soit compliqué de voir les films en VO lorsque tu as toujours vu les films en VF et lorsque tu n'as pas été habitué dans l'enfance à entendre des langues étrangères...ou lorsque tu n'as pas eu la possibilité d'en apprendre au moins une. Dommage quand même car la niche n'est déjà pas grande, si en plus une partie des acheteurs potentiels bloquent pour ce genre de choses, ça se complique…
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Chip »

Chez moi aussi on regarde les films en VO s/t, les voix de beaucoup d' acteurs américains me sont maintenant familières, pas question d'entendre celles de Yves Brainville, Roger Rudel, Jean Daurand ou Raymond Loyer. La voix est une musique, celle de Delphine Seyrig pour ne citer qu'elle est reconnaissable entre toutes, celle de Lola Albright (j'aime)) également , idem pour Marlene Dietrich. Le premier film que j'ai vu en VO s/t est " High noon", vu en 1964 dans une salle parisienne, j'avais vu la VF des années avant, mais là j'ai eu l'impression de voir un autre film, un choc.
Je me souviens aussi d'avoir vu en Espagne, "l'âge ingrat", entendre Fernandel et Gabin parler espagnol valait son pesant de rires. J'ai, comme tout le monde vu dans mon adolescence les films doublés, pas de VO en province, aujourd'hui je ne regarde jamais les VF des dvd.
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Supfiction
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Supfiction »

Chip a écrit :Chez moi aussi on regarde les films en VO s/t, les voix de beaucoup d' acteurs américains me sont maintenant familières, pas question d'entendre celles de Yves Brainville, Roger Rudel, Jean Daurand ou Raymond Loyer. La voix est une musique, celle de Delphine Seyrig pour ne citer qu'elle est reconnaissable entre toutes, celle de Lola Albright (j'aime)) également , idem pour Marlene Dietrich. Le premier film que j'ai vu en VO s/t est " High noon", vu en 1964 dans une salle parisienne, j'avais vu la VF des années avant, mais là j'ai eu l'impression de voir un autre film, un choc.
Je me souviens aussi d'avoir vu en Espagne, "l'âge ingrat", entendre Fernandel et Gabin parler espagnol valait son pesant de rires. J'ai, comme tout le monde vu dans mon adolescence les films doublés, pas de VO en province, aujourd'hui je ne regarde jamais les VF des dvd.
Pareil, je n'envisage pas de voir un seul film noir en VF au point que lorsque je passe certains films à mes parents réfractaires à la vo, génération oblige, c'est tellement insupportable qu'au bout de quelques minutes je pars faire autre chose.
En revanche, pour certains films (westerns notamment) et certains acteurs comme John Wayne (ou Kirk Douglas) dont la voix française est tellement imprégnée en moi, j'apprécie la vieille VF de mon enfance peut-être davantage que la v.o.
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