Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Supfiction
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Supfiction »

Même Dave Bannion est de retour.. ça faisait longtemps qu'on avait pas vu autant de passage sur ce topic. :lol:
kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit :Même Dave Bannion est de retour.. ça faisait longtemps qu'on avait pas vu autant de passage sur ce topic. :lol:
Spoiler (cliquez pour afficher)
Et tu crois que ça valait la peine d'intervenir pour dire ça ! :P Ben oui, forcément, c'est effectivement la bousculade alors je deviens exigeant :arrow: Attention, quand il y aura trop de monde, je ne garderais que les bons :mrgreen:

Dave Bannion ne s'était effectivement pas montré là depuis un bon moment mais c'est que c'est un Business Man très occupé. Il est dans la dentelle et le frou-frou si j'ai bien compris alors en ces temps de crise ça marche. Faut dire que quand t'as plus rien, plus d'argent, plus de boulot, il te reste plus que ça pour t'amuser…et un peu le cinoche quand même
Supfiction a écrit :Outre son rôle de nympho (limite masochiste) dans Il était une fois en Amérique et celui dans Le kid de Cincinatti, on peut la voir dans Le soiltaire en ce moment sur Paramount Channel. Je l'ai vu également il y a quelques mois dans Looking for mr Goodbar (nommée à l'Oscar mais le film ne m'a pas laissé un grand souvenir) en soeur de Diane Keaton.
Pas vu Le solitaire ni Looking for mr Goodbar :oops: . Je ne me souviens pas d'elle dans Le kid de Cincinatti, re :oops: et je l'ai adoré dans Il était une fois en Amérique. Elle était très bien, surtout durant l'attaque de la banque (malgré le fait qu'elle n'a pas été aidé par le metteur en scène qui ne l'a pris que de dos le salaud). re, re :oops:
Dave Bannion a écrit :Dans tes souhaits, j'aimerai en priorité (on peut rêver ) ceux qu'on ne trouve qu'en VO nst : Under the gun (excellent) Roadblock (pour la poursuite finale !!), Haines de Losey (découvert récemment grâce à un généreux passionné..) une belle claque !! Fear in the night (pour son atmosphère), les deux M Stevens, Shakedown (je n'en attendais pas grand chose et pourtant c'est très bien fichu).

Plusieurs de tes souhaits mériteraient des belles copies même si on les trouve en VO stf : Le bouclier du crime (une superbe série B), Fureur sur la ville (je ne rajouterai rien à ta chronique dithyrambique...largement méritée.
Traqué dans Chicago : vu et revu : excellent ma copie d'une vieille Vhs n'est pas top.
Idem pour Night editor qu'on trouve ds une belle copie avec ss titres.

Il en reste tellement à découvrir que je préférerai des vrais raretés.
Pour les raretés, oui moi aussi mais le problème c'est que si tu n'as pas une tête d'affiche et/ou un metteur en scène prestigieux même si le film a une grosse réputation critique, il ne sera probablement pas édité. Haines de Losey, c'est un possible. De même que Fureur sur la ville signé Cy Endfield qui a tout de même une réputation et qui a déjà plusieurs films édités chez nous. Mais Frank Lovejoy et Lloyd Bridges :?: . Under the gun, j'en doute mais de la série que j'ai consacré à Richard Conte, c'est le seul qui est possible. Reste les deux Henry Fonda (mais qui ne figuraient pas dans mes 20 souhaits). Pareil pour Alan Ladd. C'est un nom assez oublié par rapport au statut qui était le sien dans les 50th mais Chicago Deadline, que je n'avais pas sélectionné non plus, est un autre possible. Mais quand tu vois que 5 ou 6 des films qui ont été évoqués ici ont été édités en France depuis l'ouverture du sujet il y a 2 ans et demi, ça laisse rêveur…ou plutôt ça fait redescendre du nuage. Quoique, bientôt + 1 (+2 si on a la vue large) alors l'espoir est permis.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Chip »

Réponse à Kiemavel à propos de Tuesday Weld :

je juge surtout Tuesday Weld sur ses qualités dramatiques, physiquement, bien qu'elle soit jolie, je lui préfère Janet Leigh (mon actrice préférée, et pour moi, la beauté absolue) ou Lola Albright, pour faire court.
Née en 1943, Tuesday Weld a débuté à 13 ans dans " Rock,rock, rock" (1956) de Will Price, film de teenagers où l'on trouve au générique : Chuck Berry, Johnny Burnette trio et d'autres rockers des fifties, elle était doublée pour le chant par Connie Francis. On l'apperçoit ensuite dans " the wrong man" (le faux coupable) d' Alfred Hitchcock, puis dans le délirant " Rally round the flag, boys" (la brune brûlante)(1959) de Leo Mac Carey, puis à la même époque, vedette de la série TV " the many loves of Dobie Gillis" ( Dobie Gillis), qui fut diffusée sur la 1ère chaîne en 1961.En ces temps, sa vie sentimentale fit souvent la une de la presse people américaine, notamment pour sa liaison avec l'acteur John Ireland, qui avait alors 44 ans.
Tuesday Weld a tourné une trentaine de films et beaucoup pour le petit écran . Parmi ses films:
- I walk the line (le pays de la violence)(1970) de John Frankenheimer
son interprétation tient du génie, à voir absolument.
- pretty poison (les pervertis) (1968) Noel Black
très impressionnante là aussi
-Lord love a duck (1966) George Axelrod
T.W. et Lola Albright reçurent un Award au festival de Berlin pour cette étrange comédie satirique ou Lola Albright incarne sa mère. Existe en dvd zone 1 s/t français.
- Wild in the country ( amour sauvage)(1961) Philip Dunne
assez bon film d' Elvis Presley sur un scénario de Clifford Odets, le rôle de Weld rappelle en mineur celui qu'elle tenait dans le Frankenheimer, également au générique la charmante Millie Perkins (the shooting) et Hope Lange.
- Soldier in the rain (la dernière bagarre) (1963) de Ralph Nelson
beau film mélancolique sur l'amitié et la vie de caserne, Weld est l'amie de Steve Mc Queen, j'aime ce film, pas de dvd, hélas ! elle retrouvera Mc Queen , qui l'appréciait beaucoup , pour " le kid de Cincinnati ".
- Who ' ll stop the rain (les guerriers de l'enfer)(1978) de Karel Reisz
magnifique film, existe un dvd zone 2 (MGM dvd)
- Thief (le solitaire)(1981) de Michael Mann
film devenu culte, envoutânte musique de Tangerine dream
- A safe place (un coin tranquille)(1971) Henry Jaglom
T.W. partage l'affiche avec Jack Nicholson et Orson Welles ( film rare)
- Author ! author ! (1982) Arthur Hiller
avec Al Pacino
- looking for Mr Goodbar (à la recherche de Mr Goodbar) (1977) Richard Brooks
Pour ce film, que je n'aime pas, T.W. incarne la sœur de Diane Keaton, Weld fut nominée pour l'oscar du meilleur second rôle
Voilà pour Tuesday Weld, pour ceux qui ne la connaîtraient pas, puissent ces quelques lignes avoir servies à sa notoriété.
PS:
Je n'ai pas vu dans la longue liste des noirs critiqués WILD PARTY (la nuit bestiale)(1956), film de l'art director Harry Horner, qui fut pour beaucoup dans la réussite du chef d'œuvre de Robert Parrish " the wonderful country"(l'aventurier du Rio Grande)(1959). Alvin H.Marrill dans son livre sur Anthony Quinn qualifie ainsi le film " weird, sordid, totally unpleasant little melodrama about a sadistic foursome....." Le scénario est de John Mc Partland, d'après un de ses romans, Tavernier et Coursodon dans " 30 ans de cinéma américain " parlent " d'ambiance cool, au bord de la névrose, une galerie de psychopates....." je pense que ce film, que je n'ai point vu,n'est jamais passé sur nos chaînes TV, pas de dvd non plus, me semble- t-il.-
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Chip »

Je rectifie, il y a bien un dvd pour " Soldier in the rain ", beau titre, bêtement baptisé en France " la dernière bagarre".
kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Merci beaucoup ! Mais ça se confirme, j'ai du rattrapage à faire sur le cinéma des 60th et après. Pas vu grand chose la dedans en dehors du Frankenheimer, Hitch., Mac Carey.
Who' ll stop the rain (les guerriers de l'enfer). J'ai le DVD depuis des années mais je ne l'ai jamais regardé.
Author ! author ! Pareil.
Je vais pousser un peu plus les recherches sur les autres…et j'ai commandé Les pervertis (1 euro 50 :wink: )

La liste des films chroniqués est certes assez longue mais la liste de ceux qui restent à faire l'est encore beaucoup plus et d'ailleurs je ne connais pas The Wild Party (La nuit bestiale) de Harry Horner. Les quelques films noirs et apparentés (d'ailleurs, ce sont plutôt des thrillers) que je connais de lui ne sont pas extraordinaires (A Life in the Balance, Beware my Lovely et Vicki) mais faut voir. J'avoue avoir pour l'instant très peu de renseignements sur ce film que je n'avais même pas listé dans les"prioritaires à se procurer" qui a pas mal fondu au cours des derniers mois.

Le suivant va être le film noir réalisé par Cornel Wilde (je ne le lâche pas) : Storm Fear avec lui-même, Dan Duryea et Jean Wallace (étonnant, non ?)
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Supfiction
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THE CROOKED WAY (1949).. again

Message par Supfiction »

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kiemavel a écrit :THE CROOKED WAY. LE PASSE SE VENGE . Robert Florey. 1949
Production : Benedict Bogeaus
Scénario : Richard H. Landau d'après une pièce radiophonique de Robert Monroe.
Directeur de la photographie : John Alton

Avec John Payne, Ellen Drew, Sonny Tufts, Rhys Williams, John Doucette et Percy Helton.

Fin de la 2ème guerre mondiale. A l'hôpital ou on le soignait, on apprend à Eddie Rice, qui avait reçu une grave blessure à la tête, que l'amnésie dont il souffre sera sans doute irrémédiable. La seule information dont on dispose sur son passé, c'est le lieu de son engagement, à Los Angeles. On lui conseille donc d'y retourner et de tenter d'y reconstituer son histoire. A peine descendu du train, il est abordé par 2 policiers qui le conduisent au commissariat auprès de l'officier de police qui jadis l'arrêta. On lui apprend son nom véritable, Eddie Riccardi. C'est en tout cas le nom sous lequel il est connu dans les service de police car Eddie a un long passé criminel. Son nom était notamment associé à celui d'un gangster bien connu, Vince Alexander. E. leur explique qu'il n'y comprend rien et leur apprend qu'il est devenu amnésique. Les flics n'en croient rien et décide de le filer. Alors qu'Eddie sort du commissariat, il est abordé par une femme qui elle aussi le reconnait. Il l'a ramène à son hôtel mais elle s'éclipse pour prévenir Vince Alexander, l'ancien complice, du retour d'Eddie à LA. Ses hommes de main le lui amène. Il est tabassé. Vince croit en effet qu'Eddie l'a jadis donné à la police, lui faisant porter toute la responsabilité d'un ancien crime et qu'Eddie s'est engagé dans l'armée sous un faux nom pour échapper aux représailles...

Voilà pour le premier quart d'heure...çà vous dit quelque chose ?!....Ben si, Somewhere in the night/Quelque part dans la nuit de Mankiewicz. Les 2 films ont leurs mérites. La différence, c'est que ce n'est pas le meilleur Mankiewicz alors que c'est un des meilleurs de Florey. Disons que sur leur film "jumeau", l'effort du plus prestigieux des 2 metteurs en scène est constant alors que le film de notre français d'Hollywood est plus inégal mais que les points forts du film sont plus forts que ceux de son concurrent.

Je commence par les points faibles. Sur un potentiel aussi intéressant, on aurait pu espérer des développements scénaristiques plus excitants. On a à faire à un scénariste paresseux et ceci dès le début du film puisqu'on a d'emblée 2 heureux hasards même si ce point ne me trouble pas plus que çà...les développements faiblards de l'histoire un peu plus.

Ensuite l'interprétation. Les seconds rôles sont très bons. Ellen Drew est excellente. Elle a eu le premier rôle féminin dans peu de films (Le gros lot de Sturges ou Le baron de l'Arizona de Fuller...ainsi que, pas de bol, dans des films durs à voir mais réputés, le remarquable Andrew d'Heisler ou Johnny O'Clock de Rossen). Je lui trouve un petit coté Jane Greer (On se calme...mais c'est dur). Sonny Tufts est un affreux parfait, mais le meilleur de tous est sans doute Percy Helton qu'on connait sans le connaitre car il traverse, le plus souvent dans des rôles encore plus restreints que dans ce film une multitude de polars des années 40 et 50. Reste le cas John Payne. D'habitube, je l'aime beaucoup mais là, dans ce qui a été son premier film noir, je trouve que son jeu est aussi un des points faibles du film, l'engourdissement du héros. Pas facile sans doute de jouer un type perdu, amnésique et de lui donner de la vie mais qu'en même. Il joue "en dessous", la paupière lourde et sa lassitude a quelque chose de contagieux. Y'avait que maitre Bob (Mitchum) pour rendre ce registre là imparable... Il aurait sans doute fallu un directeur d'acteurs plus habile car par la suite, dans le genre, Payne a donné beaucoup mieux.

Un autre aspect du travail de Florey est beaucoup plus positif, c'est sa mise en scène et là on doit parler du directeur de la photo, le grand John Alton. C'est le point (très) fort du film. La photographie du film et la vitalité de la mise en scène. Que doit-on à Alton, que doit-on a Florey. Sans doute plus au premier qu'au second mais comme on a pas (plus) de témoins sous la main, je me contente de juger du résultat. La violence est permanente dans le film et la mise en scène y participe pleinement. Quant Payne est tabassé au début du film, il est balancé du haut de l'escalier de secours. Florey plante d'abord sa caméra a distance mais lors de la chute de payne, il met sa caméra au ras du sol et on a sa gueule écrabouillée en très gros plan. J'ai souvent pensé aux premiers polars de Mann et je ne pense pas que ce nom là fait fuir l'amateur de "Noirs". Je n'irais pas jusqu'à parler de mise en scène brillante mais je la qualifierais de nerveuse et d'efficace.

Quant à la photographie d'Alton alors là ATTENTION, c'est exceptionnel. De ce point de vue, il a sans doute fait aussi bien mais pas mieux. C'est d'une beauté incroyable. Sans tenir compte du reste, il faudrait le voir rien que pour çà. L'éclairage est sans cesse renouvelé et inventif. On a bien sûr le "coup" des ombres sur les murs mais ce n'est rien a coté des beautés qui parsèment le film et à tout moment l'image a une telle épaisseur qu'on a l'impression qu'on peut croquer dedans. Et l'invention d'Alton... A titre d'exemple, dans la scène de tabassage évoquée plus haut, on a différentes sources d'éclairage dont un néon qui clignote à l'extérieur du bâtiment. Cette lumière va et vient sur les visages mais ce n'est pas trop voyant, trop "voyez comme je me frise les moustaches", c'est discret et magnifique. Ensuite, il y a la manière dont il s'approche des visages, pour s'éloigner ensuite. A ce niveau là, la photo, c'est comme certains
moments de grâce dans la mise en scène d'un Ford par exemple, c'est de la poésie. C'est de ce niveau là...

Film assez rare. J'ignore s'il a connu un ou des passages TV. J'en doute ? DVD zone 1 chez un petit éditeur qui (parait-il) d'habitude sort des DVds tout pourris mais (énorme coup de bol) pas celui là et on peut pleinement apprécier le travail du génial John Alton. C'est bon, voir très bon. Par contre, c'est en VO pure. J'ai ajouté des sous-titres anglais sur le dvd.
Avec deux ans et quatre mois de décalage avec ta critique, je viens de voir ce bon Crooked way. Entièrement d'accord avec ton texte notamment sur la photographie, le gros point fort du film, et ce dès la première minute du film (superbe apparition du visage de John Payne sortant de l'obscurité) jusqu'à la grande scène de règlement de compte final à la profondeur de champ étonnante.
Néanmoins j'ai eu l'impression d'un film qui aurait pu et du être beaucoup mieux. La faute à un scénario paresseux et sans imagination alors que l'argument de départ promettait un très grand noir. En outre, le couple Payne-Ellen Drew est excellent. Ellen Drew surtout car Payne semble effectivement encore en rodage et quelque peu sous Tranxen ("Bon, quand est-ce qu'il s'énerve et leur balance des mandales le bougre ? Si le fan de l'acteur pourra être frustré, cela reste du moins cohérent avec ce personnage d'amnésique traumatisé de retour de guerre).
L'intrigue amoureuse façon Retour de Martin Guerre aurait pu également être encore plus aboutie (pas le temps, série B oblige) et il faut tout le talent d'Ellen Drew pour faire passer ses changements de jugement en très peu de scènes.

La fin, magnifique visuellement, est un peu décevante scénaristiquement parlant.
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Le happy end est plutôt facile, Payne s'étant tellement mis dans la mouise auparavant que son blanchiment (en quelques secondes d'explication par le chef de la police soudainement bienveillant) dans toute l'affaire paraissait bien impossible quelques minutes avant le dénouement. Mais c'est sans doute le propre des séries B, la fin est sèche, le héros doit s'en sortir ou mourir en une courte scène. The End.
Un cru très plaisant donc, à défaut d'être un grand film noir.
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Dave Bannion
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Dave Bannion »

kiemavel a écrit :Merci beaucoup ! Mais ça se confirme, j'ai du rattrapage à faire sur le cinéma des 60th et après. Pas vu grand chose la dedans en dehors du Frankenheimer, Hitch., Mac Carey.
Who' ll stop the rain (les guerriers de l'enfer). J'ai le DVD depuis des années mais je ne l'ai jamais regardé.
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Je vais pousser un peu plus les recherches sur les autres…et j'ai commandé Les pervertis (1 euro 50 :wink: )

La liste des films chroniqués est certes assez longue mais la liste de ceux qui restent à faire l'est encore beaucoup plus et d'ailleurs je ne connais pas The Wild Party (La nuit bestiale) de Harry Horner. Les quelques films noirs et apparentés (d'ailleurs, ce sont plutôt des thrillers) que je connais de lui ne sont pas extraordinaires (A Life in the Balance, Beware my Lovely et Vicki) mais faut voir. J'avoue avoir pour l'instant très peu de renseignements sur ce film que je n'avais même pas listé dans les"prioritaires à se procurer" qui a pas mal fondu au cours des derniers mois.

Le suivant va être le film noir réalisé par Cornel Wilde (je ne le lâche pas) : Storm Fear avec lui-même, Dan Duryea et Jean Wallace (étonnant, non ?)
Les guerriers de l'enfer : si tu l'as, c'est du tout bon avec un Nick Nolte plus sobre que d'habitude. Un trés beau film.

Storm Fear ; je l'ai vu, il y a peu de temps (en vo nst...). Bien mais..... J'attends ton avis avant d'en dire plus.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Dave Bannion »

kiemavel a écrit :
Supfiction a écrit :Même Dave Bannion est de retour.. ça faisait longtemps qu'on avait pas vu autant de passage sur ce topic. :lol:
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Et tu crois que ça valait la peine d'intervenir pour dire ça ! :P Ben oui, forcément, c'est effectivement la bousculade alors je deviens exigeant :arrow: Attention, quand il y aura trop de monde, je ne garderais que les bons :mrgreen:

Dave Bannion ne s'était effectivement pas montré là depuis un bon moment mais c'est que c'est un Business Man très occupé. Il est dans la dentelle et le frou-frou si j'ai bien compris alors en ces temps de crise ça marche. Faut dire que quand t'as plus rien, plus d'argent, plus de boulot, il te reste plus que ça pour t'amuser…et un peu le cinoche quand même


Je te confirme qu'en plus de qq forumeurs émoustillés, la dentelle, en temps de crise, ça fait oublier le reste..

Même si je ne suis pas souvent là, je trouve tjrs un moment pour suivre ce topic
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Chip »

Un conseil regarde " les guerriers de l'enfer", je viens de le revoir hier soir, cette seconde vision confirme mon impression première : un grand film et de surcroît merveilleusement interprété. A ajouter à ta liste de films:
- An american dream (sursis pour une nuit)(1966) de l'acteur Robert Gist, une belle affiche pour ce noir: Stuart Whitman, Janet Leigh, Eleanor Parker, Barry Sullivan, Lloyd Nolan, Warren Stevens, Murray Hamilton, J.D. Cannon, Stacy Harris, Joe De Santis. Vu une fois à la TV, pas de dvd zone 2 s/t.
Film indépendant rare, à petit budget, tiré de l'oubli par MK2 dvd "Blast of silence" ( baby boy Frankie)(1961) de et avec Allen Baron est sorti en dvd en 2009 avec d' intéressants bonus. Aucune vedette au générique. Sur la jaquette on lit " un de mes films préférés sur New- York" ( Martin Scorsese), et " redécouverte d'un chaînon manquant du film noir" ( les inrocks)
Mais peut-être as-tu ces films ?
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Re: Black Angel (1946)

Message par Supfiction »

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Black Angel / L'ange noir (1946)
Réalisation : Roy William Neill
Scénario : Roy Chanslor

Trois hommes tournant autour d'une femme fatale, c'est toujours au moins deux de trop..

Dès les premières scènes de Black Angel on baigne d'emblée dans une pure ambiance de film noir. Une blonde gisant sur le tapis, un foulard en soie serré autour du coup, un disque tournant en boucle le même morceau entêtant chanté par la même blonde, un flingue posé sur le lit, un homme s'introduisant dans le clair obscur d'un appartement, un crime.. En quelques secondes pratiquement tous les codes du genres sont présents.
Cet homme, c'est Kirk Bennett. Ayant laissé ses empreintes partout sur les lieux du crime et en outre reconnu dans le couloir par la gouvernante alors qu'il cherchait le vraisemblable meurtrier en fuite, il est arrêté et jugé coupable pour l'assassinat de la chanteuse de cabaret Mavis Marlowe (Constance Dowling). Kirk Bennett est condamné à la peine de mort (par chambre à gaz), mais sa femme Catherine Bennett (June Vincent) totalement convaincue de son innocence n'entend pas baisser les bras et part à la recherche du véritable tueur. Elle est rapidement aidé par Martin Blair (Dan Duryea), le mari évincé et alcoolique de la victime..
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Dan Duryea yeaaaahh !

Quel plaisir de voir cet acteur dans un rôle différent. Dans ce Black angel, il a l'occasion d'incarner un personnage plus complexe que celui du malfrat habituel dans lequel il excelle tellement (trop à son détriment peut-être).
Je crois qu'il s'agit ici d'ailleurs de son premier rôle en tête d'affiche (dans Kathy O' en 1958 il aura une autre belle occasion d'incarner un "gentil").

Scarlet Street, The Woman in the Window, Criss Cross, Too Late for Tears, Ministry of Fear and One Way Street ...
Quel putain d'acteur de film noir!

Mais même quand Dan Duryea incarne un "gentil", ce n'est jamais aussi simple que ça ... il y a toujours au moins un truc qui cloche. S'il n'incarne pas ici une canaille, il est un alcoolique qui doit se faire enfermer dans sa propre chambre la nuit afin de protéger les autres (et lui-même) de ses éventuels excès sous influence. Frustré et évincé par sa propre femme qui lui interdit l'accès de son appartement, il incarne un loser magnifique. Aussi est-il naturellement sur la liste des suspects jusqu'à ce que son logeur l'innocente (il était dans sa chambre sous verrou au moment du meurtre).

Le sinistre Peter Lorre (un peu sous-employé en patron louche du cabaret qui semble avoir quelque-chose à cacher) et le futur oscarisé Broderick Crawford (Capitaine Flood) complètent le beau casting de ce film noir rendu glamour grâce à la belle présence de June Vincent.
Le mystère plane dans ce whodunit aux accents hitchcockiens (blonde glamour de caractère, femme fatale, hommes fragiles, ratés socialement et psychologiquement en déserrance, ambiance de suspicion, suspense constant, subconscient manipulateur et flash-back révélateur) dont le titre même est une énigme.

Qui est cet ange noir ?

Le spectateur est constamment manipulé (avant tout par les choix de son casting, Peter Lorre et Duryea obligent). L’ambiguïté règne . Même la victime du crime, Mavis Marlowe/Constance Dowling, n'est pas une oie blanche, loin de là puisqu'elle faisait chanter ses amants.

A l'instar d'autres noirs comme Stranger on the Third Floor ou Phantom Lady (dans lequel néanmoins le meurtrier est connu dès le départ), c'est la femme ou l'amoureuse du présumé coupable qui enquête pour tenter de retrouver le vrai meurtrier. Ici June Vincent doit déployer de nouveaux talents insoupçonnés pour s'introduire dans le cabaret de Peter Lorre, en se faisant passer pour une chanteuse accompagnée du pianiste Dan Duryea. Celui-ci trouve ainsi une raison de sortir de son alcoolisme et de voir le bout du tunnel de la dépression dans lequel il était tombé. Le malheur de l'un fait le bonheur de l'autre et il se verrait bien consoler sa nouvelle partenaire..

Le film est dépourvu de scènes d'action et de flingues. Non on est pas dans ce genre de noir, je préfère prévenir. Mais on ne s'ennuie pas. En dépit d'un scénario finalement moins complexe et intéressant que ses personnages et une durée courte (81 min), il offre de nombreux éléments inhérents au noir. Et si le spectateur croit deviner le coupable dès le début, il devra réviser constamment son jugement.
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D'autres photos tirées du film ici :
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Re: Black Angel (1946)

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit : Black Angel / L'ange noir (1946)
Tu m'as donné envie de le revoir. Tout ce que tu relèves m'intrigue et donne réellement envie car je ne me souviens de presque rien en dehors du fait que je n'avais pas aimé ce film mais c'est très, très vague. Je ne l'ai vu qu'une fois, peu après la sortie du DVD (vers 2005/2006) et ce DVD dort depuis sur mes étagères.

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DVD zone 1 avec vost (trouvable pour 5 e)
C'était le dernier film réalisé par Roy William Neill puisque le réalisateur est décédé quelques mois après la sortie du film et ce fut son seul film noir bien que Niell soit surtout connu pour être un grand spécialiste du suspense. Il a réalisé notamment certaines des plus célèbres adaptations de Sherlock Holmes, 11 des 12 films produits par le studio Universal à partir de 1942 avec le duo Basil Rathbone et Nigel Bruce.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Chip »

J'ai également ce petit film noir, paru en 2004 en zone 1 avec s/t français et espagnol, cette critique me donne envie de le revoir et le générique est alléchant: Duryea, Lorre, B. Crawford, Constance Dowling tout ce beau monde au service d'une histoire de Cornell Woolrich. L'héroïne du film est la très classe June Vincent (1919-2008) , dont c'est certainement le rôle le plus marquant, avant ça la belle s'était illustrée dans séries B ( ou Z comme on dit sur un autre topic :wink: ) aux côtés de gens comme Rex Bell, Kirby Grant, Kent Taylor. Michael G. Fitzgerald déclare à son propos dans son livre " Universal pictures"( Arlington house): le plus grand mystère de Hollywood est pourquoi certaines actrices( acteurs) réussissent et d'autres avec tout autant de talent n'y arrivent pas.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Supfiction »

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kiemavel a écrit :
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JOHNNY STOOL PIGEON. William Castle. 1949

Avec Howard Duff (George Morton), Dan Duryea (Johnny Evans), Shelley Winters (Terry), Barry Kelley (McCandles), John McIntire (Nick Avery), Tony Curtis (Joey Hyatt)

Le port de San Francisco, la nuit. Deux agents des stupéfiants guettent le débarquement d'un marin. Les policiers souhaitent l'interpeler et avec lui l'homme venu à sa rencontre mais au moment ou ils se manifestent, le jeune marin est abattu par son contact qui parvient à s'enfuir. Sur le jeune homme, les inspecteurs retrouvent l'héroïne qu'il transportait. Ayant identifié l'assassin, la police se lance à sa recherche mais juste avant leur arrivée à son domicile, l'homme est à son tour abattu par un tueur qui a le temps de voir les inspecteurs avant de s'enfuir. Leur seule piste pour identifier les membres de l'important réseau de trafiquants internationaux qu'ils traquent en vain depuis des années s'arrêtant après la mort de ces rares témoins, en désespoir de cause Morton propose d'essayer de convaincre un homme qu'il avait fait condamner à perpétuité, qui connait parfaitement le milieu, de collaborer avec la police et d'aider Morton a infiltrer la filière. Il fait donc sortir de prison Johnny Evans et après un périple qui leur permet d'identifier différents membres du réseau, il parviennent jusqu'à Tucson et découvre qu'une livraison de drogue va prochainement passer la frontière avec le Mexique…

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Les agents fédéraux qui risquent leur peau en infiltrant des organisations criminelles, c'est une trame de base qui a beaucoup servi. On l'a vu chez les inspecteurs des postes (Echec au hold-up/Appointment with Danger) dans lequel Alan Ladd était recruté par une bande préparant le braquage d'un fourgon postal (Page 19 du topic). Dans La brigade du suicide/T-Men, c'était des agents du trésor qui infiltrait un réseau de fabricants de fausse monnaie. Dans un autre film d'Anthony Mann, Incident de frontières/Border Incident, l'action se situait dans le milieu des travailleurs clandestins exploités et assassinés par des passeurs, sans parler des multiples films mettant en scène les G-men, dont le prototype ou le modèle reste sans doute le bien nommé G-Men/Guerre au crime de Wiliam Keighley. Ici, il s'agit donc d'agents des " Narcotics " qui infiltrent un réseau international de trafiquants de drogue. On voyage donc beaucoup, de San Francisco à Vancouver, puis on rejoint Tucson et le Mexique.

Cela dit, même si les péripéties ne manquent pas, ce n'est pas tellement son scénario finalement très conventionnel qui fait l'intérêt du film, son point (très) fort c'est son casting d'enfer. L'histoire est racontée en voix off par l'inspecteur Morton (Howard Duff), dont l'interprétation solide et comme d'habitude sans éclat -voir même le coté froid et raide- sert parfaitement ce personnage de flic antipathique introduit dans le milieu des trafiquants par le véritable personnage central du film, ce Johnny Stool Pigeon (Johnny le mouchard), Johnny Evans (Dan Duryea) qui fut son ami d'enfance mais qui avait mal tourné et qu'il avait même contribué jadis à capturer. Condamné à la prison à vie à Alcatraz, Johnny Evans est rempli de haine pour Morton et pour tous les représentants de l'ordre. Lorsqu'on le découvre pâle et inquiétant sous la lumière brute d'un couloir d'Alcatraz, le commentaire en voix off nous dit : "He was a gangster and a hoodlum and he hated every cop that ever breathed/C'était un gangster et un voyou et il détestait tous les flics qui respirent". Il accepte malgré tout la proposition de Morton devant le cadavre de sa femme qui vient de mourir d'une overdose mais la tension est énorme entre les 2 hommes et elle amène une première dose de suspense. Cette histoire d'amitié trahie et le contraste entre ces 2 personnalités et leurs interprètes est très intéressante car le plus sympathique des 2 n'est pas forcement celui qu'on croit.

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Le "salopard" est d'ailleurs interprété par un formidable Dan Duryea qui offre une palette très variée. Plein de haine d'abord, rejetant violemment la proposition de son traitre à lui, l'ami d'enfance passé dans l'autre camp…puis on le verra anéanti, bouleversé par la mort de sa femme et rendu ainsi fragile alors que Morton tente de le persuader qu'il doit collaborer…Puis bientôt ricanant quand il jouera avec les nerfs de Morton lui promettant qu'il ne verra pas la fin de l'enquête. Il aide néanmoins Morton a endosser l'identité d'un trafiquant de drogue. Morton devient ainsi Doyle au curriculum vitae chargé. Il se fait même houspiller par Evans lorsqu'il manque de conviction dans ce nouveau rôle (çà aurait pu être d'ailleurs aussi l'acteur Duryea qui engueule Duff pour le même manque de conviction…). Cela dit, à sa façon de surveiller Morton du coin de l'oeil, semblant près à profiter du moindre faux pas, on est persuadé qu'à la première occasion il va tenter de se débiner, qu'il va même carrément descendre son ex-ami ou qu'il va le trahir auprès de la bande de trafiquants.

Pourtant, ce "violent" est aussi plus humain et sensible que Morton qui ne s'intéresse à rien en dehors de sa mission. Il ne prête par exemple nullement attention au 3ème personnage important de cette histoire,Terry, qui pourtant très attirée par lui, finira par se pendre au cou d'Evans. On la découvre à Vancouver ou les 2 faux trafiquants tentent d'infiltrer une entreprise d'import-Export dirigée par McCandles, le patron local du trafic. Méfiant, celui ci charge Terry, sa petite amie, de les surveiller mais elle profite de l'occasion pour prendre la fuite. Le personnage est interprété par une Shelley Winters, déjà rondouillarde et dans un registre qu'on lui connait : suppliante, geignarde…Touchante ou agaçante. Elle se pend au cou du premier venu, se dandine dans des robes trop serrées, porte des chouchous dans les cheveux, pouffe de rires à la lecture d'une bande dessinée. Elle a déjà bien vécu et dira à Evans qui hésite à la serrer de trop près : " Don’t be scared. I bruise easy but I won’t break/ N'ai pas peur. Je marque facilement mais ne casse pas ". Le modèle de ce type de personnage, bien que venant postérieurement, serait Ginnie, la petite prostituée interprétée par Shirley Maclaine dans le sublime "Some Came Running" de Minnelli.

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Un mot sur les seconds rôles dont certains sont formidables. Dans celui de McCandles, on retrouve un habitué du genre, Barry Kelley, qu'on a vu souvent en méchant à col blanc, dont 3 ou 4 fois en avocat véreux. Ici, il passe presque inaperçu contrairement à John McIntire, extraordinaire en chef mafieux qui n'en a pas l'air. C'est le riche propriétaire d'un ranch situé à proximité de Tucson, elle même opportunément proche de la frontière mexicaine. Il faut le voir affable, presque tout le temps hilare dans sa tenue de cow-boy d'opérette assez grotesque. A l'hôtel de Tucson, on re(croise) aussi le chemin de Joey (Tony Curtis), le tueur à gages muet de l'organisation. Il avait failli être surpris par les flics après l'exécution d'un témoin gênant et passe son temps à surveiller Morton se contentant de fronçer les sourcis dans un effort pour se rappeler ou il l'a vu auparavant. Pourtant sa présence silencieuse et inquiétante donne quelques bonnes scènes, parmi les plus intéressantes visuellement et celles qui amènent le plus de suspense.

Notamment une scène située dans le bar de l'hôtel ou sont descendu les 2 Stool Pigeon. Castle et son chef opérateur jouent de la profondeur de champ pour nous montrer tous les protagonistes importants dans toute l'ambiguité de la situation du moment car on est persuadé que Duryea est sur le point de trahir Duff, ce moment clé se déroulant sous les yeux de Curtis. Même si l'originalité de la mise en scène de castle est moins évidente que dans certains de ses films " d'Horreur " ou que dans d'autres films noirs, il montre tout son savoir faire au moins dans une autre scène, la 1ère dans laquelle on découvrait le tueur muet qui échappait de justesse aux enquêteurs de police se rendant chez un témoin clé. Le travail sur les images est lui assez anonyme, on est loin en tout cas des recherches visuelles de Étrange Vacance/When Strangers Marry (page 19 du topic) ou des vues superbes sur la ville de Chicago magnifiquement mise en valeur dans Une Balle dans le Dos/Undertow (également en page 19). En revanche, bonne direction d'acteurs car dans ce rôle qui pouvait entrainer quelques excès de la part de John McIntire, il en fait beaucoup mais pas trop…

NB : Pour l'anecdote, 3 ans plus tard, Tony Curtis se verra offrir un autre rôle de sourd muet dans le film " Flesh and Fury " de Joseph Pevney (Page du topic). Qu'est ce qu'il avait Tony, c'est son accent New-yorkais qui posait problème ?
Vu hier et une nouvelle fois je suis d'accord avec ton texte. Duryea est une nouvelle fois génial en malfrat sympathique et j'ai même trouvé bien Shelley Winters (bien vu l'analogie avec Shirley Maclaine dans "Some Came Running" de Minnelli).
Avec un tel casting et un sujet certes déjà vu mais efficace, le film aurait pu être beaucoup mieux si les scénaristes s'étaient creusé un peu plus la tête (j'ai trouvé le film très court, j'avais l'impression que ça commençait à peine alors que c'était déjà le dénouement).
En revanche, contrairement à toi j'ai trouvé Howard Duff très bien. Mais c'est peut-être comme Ben Affleck dans Gone Girl, à l'insu de son plein gré, ce rôle antipathique et amorphe lui allant comme un gant..

Sinon, la honte, il a fallut que je vois Anthony Curtis écrit au générique pour reconnaitre Tony Curtis (à ma décharge il est jeune et ne dit pas un mot). Nobody's perfect.

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kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit :
kiemavel a écrit : JOHNNY STOOL PIGEON. William Castle. 1949

Avec Howard Duff (George Morton), Dan Duryea (Johnny Evans), Shelley Winters (Terry), Barry Kelley (McCandles), John McIntire (Nick Avery), Tony Curtis (Joey Hyatt)
Vu hier et une nouvelle fois je suis d'accord avec ton texte. Duryea est une nouvelle fois génial en malfrat sympathique et j'ai même trouvé bien Shelley Winters (bien vu l'analogie avec Shirley Maclaine dans "Some Came Running" de Minnelli).
Avec un tel casting et un sujet certes déjà vu mais efficace, le film aurait pu être beaucoup mieux si les scénaristes s'étaient creusé un peu plus la tête (j'ai trouvé le film très court, j'avais l'impression que ça commençait à peine alors que c'était déjà le dénouement).
En revanche, contrairement à toi j'ai trouvé Howard Duff très bien. Mais c'est peut-être comme Ben Affleck dans Gone Girl, à l'insu de son plein gré, ce rôle antipathique et amorphe lui allant comme un gant..

Sinon, la honte, il a fallut que je vois Anthony Curtis écrit au générique pour reconnaitre Tony Curtis (à ma décharge il est jeune et ne dit pas un mot). Nobody's perfect.
Concernant le scénario, c'est vrai qu'il devient assez confus à partir du moment ou les deux taupes se retrouvent dans l'hôtel dirigé par McIntire mais c'est surtout le dénouement qui est assez baclé ou expédié. En terme de mise en scène, ce n'est pas le meilleur film de Castle qui était capable de donner plus de vigueur à ses récits et surtout de recherches visuelles assez audacieuses. On retrouvera ça dans ses films "d'horreur" mais c'était déjà le cas dans Undertow et surtout Betrayed/When Strangers Marry évoqués dans ce sujet.

Pour Howard Duff, ben oui, je ne disais pas autre chose : "antipathique et amorphe" ! Tu l'as bien défendu le Howard :mrgreen: Plus sérieusement, ce qui est parfait c'est que effectivement sans le faire exprès, il attire peu la sympathie ce qui est à la fois dans le rôle et aussi du à l'impression que laisse l'acteur qui est assez terne surtout comparé au monstre qui joue à ses cotés. Avec le personnage interprété par Dan Duryea, on passe par toutes les émotions…et ça pour le coup, ce n'est pas seulement du au scénario…c'est ce cher Dan...

Par contre, c'est quoi ce : " J'ai même trouvé bien Shelley Winters…". :wink: Ça t'as surpris ? :evil: Bon OK, je comprend que l'on puisse éprouver quelques préventions contre cette actrice qui peut agacer. Moi, j'adore. Si tu l'as aimé en poule un peu vulgaire, tu vas adorer Larceny que je viens d'évoquer car elle y tient un rôle assez ressemblant (mais puissance 10, because les dialogues de William Bowers). Sinon, si tu as besoin de te réconcilier avec elle, je te conseille en premier : Menace dans la nuit dans lequel elle est plutôt dans le type de rôle qui l'a rendu célèbre, la victime plus ou moins geignarde de type peu recommandable ( La peur au ventre et bien sûr Une place au soleil ou La nuit du chasseur)

Tony, si tu ne l'a pas reconnu, c'est déjà qu'on le voit peu. Une scène au début lorsqu'il descend un témoin gênant et fuit devant la police. Puis, on le retrouve à l'hotel de McIntire et c'est tout ? De plus, il est souvent sous un chapeau …et surtout c'est peut-être aussi que la copie n'est pas terrible… Je ne sais pas dans quelles conditions tu l'as vu mais la copie que je connais et possède n'est en tout cas pas bien belle.
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The Man Who Cheated Himself (1950)
Réalisation : Felix E. Feist
Production : Jack M. Warner/ Distribution : 20th Century Fox
Scénario : Seton I. Miller et Philip MacDonald
Photographie : Russell Harlan
Musique : Louis Forbes

Avec :

Lee J. Cobb (Ed Cullen)
Jane Wyatt (Lois Frazer)
John Dall (Andy Cullen)
Lisa Howard (Janet Cullen)
Tito Vuolo (Pietro Capa)
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Le lieutenant Ed Cullen de la police criminelle de San Francisco reçoit un appel de sa maitresse Lois Frazer qui vient d'avoir une énième dispute avec son mari dont elle est sur le point de divorcer. L'amertume qu'il avait exprimé, les questions sarcastiques posées sur ses dernières volontés, le fait qu'il s'apprête à quitter la ville en avion le soir même et surtout la découverte d'une facture prouvant que son mari vient de s'acheter une arme, tout ceci a contribué à la mettre dans un incontrôlable état de panique car elle est persuadée que son mari va tenter de la tuer avant de quitter la ville. Ed la rejoint à son domicile mais à peine est-il arrivé, qu'alerté par un bruit provenant de la chambre, Lois s'approche de la porte, se saisit de l'arme qu'elle avait gardé à portée de main et abat son mari qui surgissait de la chambre après s'être introduit par la terrasse. Plutôt que de risquer de voir sa maitresse affronter un procès incertain, Ed Cullen transporte le corps du mari jusqu'au parking de l'aéroport en essayant de faire croire à une tentative de vol suivi d'un assassinat et se débarrasse de l'arme du crime en la jetant du Golden Gate Bridge. Le lendemain, c'est à lui, le meilleur enquêteur de son secteur et à son jeune frère Andy, tout juste affecté dans son service, que l'affaire est confiée…
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Une histoire de flic exemplaire qui tourne mal…Et pourquoi, je vous le demande ?…Une femme. Le titre nous annonce parfaitement le programme. Ce n'est pas l'homme qui a triché (The man Who Cheated…) car l'intégrité de notre homme n'est pas en cause mais "L'homme qui s'est trompé" (The Man Who Cheated Himself). Le directeur de casting aussi peut-être car le seul défaut éventuel de cet excellent film, c'est la comédienne choisie pour incarner celle pour qui l'homme de loi perdait la tête car Jane Wyatt est une improbable femme fatale. Eddie Muller parle même de "la plus improbable femme fatale de l'histoire du genre" mais je ne suis pas tout à fait d'accord avec lui. Bien sûr, Jane Wyatt était plus faite pour jouer la femme (au foyer) du "héros" et c'était justement dans ce rôle qu'on la retrouvait dans deux autres films du genre : Pitfall et Boomerang. Dans le film de Feist, elle donne d'ailleurs l'impression de tellement savoir que jouer une méchante ne lui allait pas qu'elle a pour l'occasion par moment chargé son interprétation mais je crois cependant que les initiateurs du film ont peut-être volontairement écarté une comédienne qui aurait été une garce trop évidente car l'interprétation décalée de Jane Wyatt par rapport aux femmes fatales habituelles sert finalement un scénario qui laisse des zones d'ombre, joue sur l'ambiguité, le doute ; ce flou volontaire et les non dits sur les personnages et les situations étant finalement maintenu jusqu'au bout car, malgré un épilogue très ironique qui nous aura permis de comprendre un peu mieux -visiblement en même temps que Ed Cullen- jusqu'à quel point elle l'avait manipulé, Lois va tout de même garder une part de mystère.

Deux frères
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Juste après la première apparition de Lois à l'écran, Ed montre qu'il se sait dans de sales draps. A son jeune frère qui le questionne sur sa vie sentimentale alors que Ed vient tout juste de recevoir l'appel à l'aide de sa maitresse dont visiblement Andy ne sait rien, Il répond : "This one is good for me. She's no good but that the way it is". Une réplique fataliste qu'on retrouve presque à l'identique dans nombre de films noirs et si elle n'est pas prononcée elle résume assez bien la situation sentimentale de nombre de héros de film noir. Un lieu commun ? Le film de Feist est loin de les multiplier. On avait découvert Lois et son mari dans des scènes d'exposition conformes à ce qui allait suivre. Des zones d'ombre sur les motivations profondes des protagonistes mais des éléments posés fermement : l'origine sociale, le passé amoureux, le caractère de Lois Frazer par exemple. C'est une riche héritière de San Francisco, deux fois mariée et bientôt sur le point de divorcer de son second mari. Elle le congédie comme on se séparerait d'un domestique. On la sent dure, froide et arrogante ; le mari répondant par l'ironie et la provocation, lui demandant si elle déjà modifié ses dernières volontés. Un questionnement bien curieux, d'autant plus que juste avant ce qui semble marquer la rupture définitive, on l'avait vu s'affairer étrangement dans cette pièce, ranger soigneusement une arme dans son bureau, fracturer la porte donnant sur le jardin mais un certain flou entoure ses intentions. Avait t'il préparé un faux cambriolage ou l'assassinat de sa femme ? On n'en sait rien et on ne le saura jamais si bien que lorsqu'il est abattu, le seul tord apparent de Lois semble être de l'avoir tué avant que lui même n'ai une chance de la devancer mais n'a t'elle pas en réalité planifié le meurtre de son époux en présence d'un témoin pratique suffisamment amoureux pour endosser le crime ou le dissimuler ? A-t'elle assassiné de sang froid son mari malgré les apparences qui pourrait faire croire à un crime accompli en état de légitime défense ? Quoiqu'il en soit, il n'empêche que l'homme n'étant pas armé au moment ou il a été abattu, dire la vérité, comme voudrait le faire (sincèrement ?) Lois est risqué car comme Ed le dit lui même : “The truth can get you twenty years.” A ses questions que l'on se pose, on n'aura jamais de réponses. Ce n'est que par l'accumulation des indices semés par le scénario que l'on saura un peu qui était Lois. Lorsque les deux frères policiers viennent lui "annoncer" la mort de son mari par exemple. Quand Ed et Andy arrivent au domicile de la veuve, le plus jeune est hésitant, ne semblant pas à son aise avant ce qu'il considère manifestement comme une corvée : annoncer la mort d'un proche. Ed, avec son expérience lui répond : "Certains pleurent, certains s'évanouissent, d'autres vous regardent fixement comme s'il étaient morts eux-mêmes…"… bien sûr davantage pour dissuader son jeune frère d'assister à la scène craignant que la jeune veuve ne se trahisse. Mais il se trompe car c'est maestria que Lois se sort de l'épreuve. Elle joue la comédie dans des scènes admirablement -et ironiquement- mises en scène par Feist qui nous montre dans quelques gros plans le visage de Ed visiblement sidéré par le sang froid de sa maitresse alors que celle ci dans son dos simule la surprise et le chagrin.

Deux couples
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Mais encore mieux que la personnalité singulière de la femme fatale, il y a celles des deux frères et la façon dont c'est utilisé dans ce scénario. J'évacue tout de suite la question gênante : John Dall et Lee J. Cobb, des frères ? Oui, c'est un peu comme si Laurel et Hardy avaient été frères mais soit. Déjà le couple Lois Frazer, jeune bourgeoise très BCBG et Ed Cullen, le flic bourru entre deux âges, c'était déjà le mariage de la carpe et du lapin alors…passons sur ces détails. Au delà des apparences, on ne peut pas imaginer personnalités plus différentes que ces deux frères policiers qui vont être amené à enquêter pour la première fois ensemble sur un crime, non pas commis par l'un deux, mais qu'il a couvert. Andy (John Dall) est un jeune homme à l'allure juvénile, très souriant et insouciant qui est sur le point d'épouser sa jeune fiancée. En un mot : Il est heureux ! Sur le plan professionnel, tout va également pour le mieux puisqu'il vient d'être nommé ou il le souhaitait, à la brigade criminelle auprès de son frère, l'un des grands flics de la ville. Il n'est jamais dit explicitement que Ed est un grand flic mais la encore le scénario nous le dit mieux que 5 lignes de dialogue. Lorsque Andy se déplace sur les lieux ou on a découvert le corps, le médecin légiste lui dira que ses questions pertinentes sont dignes de son ainé et à chacun de ses déplacements, Andy est comparé à Ed, le prestigieux frère ainé…Mais Andy est lui aussi très doué. Presque trop. Le flic pourtant inexpérimenté va commencer à trouver bizarre que Ed ne tire pas les mêmes conclusions que lui sur l'affaire qui serait un banal crime crapuleux, puis il va le le soupçonner, un petit jeu du chat et de la souris assez subtile va alors s'installer entre le jeune homme qui admire son frère comme un modèle et son ainé de plus en plus crispé…

Lee J. Cobb (Ed Cullen), éternel bougon du cinéma américain était par conséquent parfait pour incarner ce flic désabusé. Il éprouve de l'affection et même peut-être une admiration secrète pour ce frère pourtant très jeune mais qui semble si heureux de s'installer dans une vie toute réglée alors que lui même est un éternel célibataire et un coureur de jupons réputé…Ce qui ne semble pas le rendre très heureux du reste. C'est souligné par ce qu'il dit de sa maitresse, par certains baisers indifférents échangées avec elle. Il incarne parfaitement cet américain sans joie malgré qu'il ai tout pour être heureux que l'on a vu dans une multitude de film noir. On pourrait voir aussi dans la caractérisation des deux frères un éloge du conformisme (celui de Andy) et une critique de l'instabilité sentimentale puisque en regardant le film sous cet angle, le mode de vie de Ed serait responsable de ses ennuis. Andy est effectivement une sorte d'incarnation du jeune américain parfait de l'époque mais je crois surtout que les scénaristes se sont servis de cette personnalité, de sa joie de vivre et de sa vie sentimentale manifestement heureuse avec Janet (Lisa Howard) avec laquelle il se marrie au cours de l'enquête pour mieux souligner, ironiquement il me semble plutôt que pour faire la morale, le contraste avec l'insatisfaction que tire Ed de sa relation amoureuse avec Lois Frazer. Feist multiplie en tout cas les plans soulignant ce contraste.
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Le port, la maison des italiens, la capture du jeune Capa
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A partir de ces 4 personnages principaux tous très intéressants, le scénario se développe sans réelles grandes surprises pour qui connait le genre. On suit une enquête policière banale si ce n'est que quelques mini suspenses assez amusants parsèment le récit car quand le moindre flic faisant la circulation au coin de la rue connait le grand Ed Cullen, ça peut se retourner contre lui et s'avérer dangereux quand on a comme lui quelque chose à cacher (assez marrant le couple de témoin dont le mari est daltonien…). Mais c'est surtout quand l'arme du crime jeté du Golden Gate réapparaît à la grande stupéfaction de Ed que le suspense est relancé. Certainpourrait ici déplorer La grosse coïncidence qui va bien introduite par un scénariste en manque d'imagination…moi, pour le coup, je m'en suis réjoui…L'autre héros de ce film, c'est sa localisation dans la si photogénique ville de San Francisco dont Felix Feist tire parfaitement parti. On se promène beaucoup dans la ville et c'est superbe. Pour la petite histoire, je serais curieux de savoir si le maitre (Hitchcock) avait vu ce film car des lieux que l'on retrouvera dans Vertigo avait déjà été choisi par Felix Feist. La maison Fortmann (l'hôtel ou habite Madeleine) ; l'église Saint Paul (filmée sous le même angle) , les maisons historiques qui subsistent sous Telegraph Hill, etc…Même la maison d'artiste ou emménage Andy et Janet fait penser à celle ou habite l'artiste (conceptrice en soutif…mes amitiés à Dave Bannion) incarnée par Barbara Bel Geddes. Ultime point commun, la longue (et excellente) séquence finale du film de Felix Feist se déroule à Fort Point, l'immense fort abandonné situé au pied du Golden Gate Bridge que l'on voyait lorsque Madeleine se jetait à l'eau sous les yeux de Scottie. Enfin, le très court épilogue, aussi ironique que réussi et très "film noir" se déroulant lui dans les couloirs du tribunal de San Francisco.

Les autres talents : D'abord les italiens de service. Le père de la famille italienne est interprété par Tito Vuolo que l'on a vu notamment dans pas mal de noirs (je ne dis rien du pourquoi du comment de son implication). Et surtout 2 grands collaborateurs de Howard Hawks étaient impliqué dans ce film : Le scénariste Seton I. Miller fut le co-auteur notamment de 8 scénarios pour Hawks et le chef opérateur Russell Harlan, 6 fois nominés aux Oscar, était l'un de ses préférés (La rivière rouge, La captive aux yeux clairs, Rio Bravo…mais aussi Le démon des armes ou La chevauchée des bannis). Enfin, John Dall et surtout un très sobre Lee J. Cobb sont tous les deux remarquables. Une excellente série B et l'un des meilleurs films de son réalisateur dont plusieurs films ont été chroniqués dans ce sujet (voir index).
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La fuite, le Golden Gate, le fort
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