Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

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franzgehl a écrit :Je laisse la main à Kiemavel, dont j'attends toujours les publications avec impatience (au passage, merci pour la qualité des textes et des analyses).
Juste un mot, c'est la violence qui m'avait frappé dans Crashout, surtout pour l'époque. Et on reste scotché jusqu'au bout!
Merci camarade :wink: . Je suis content aussi que tu n'ai pas honoré la demande de Supfiction car tu te serais exposé à de telles représailles que tu n'y serais pas revenu deux fois :evil: :oops: . Plus sérieusement, j'ai un bon souvenir de Crashout et un souvenir assez vif malgré une vision ancienne, à tel point que je ne l'ai pas revu pour le "passer en revue" mais j'aurais peut-être du car bien que je l'avais trouvé assez violent, je ne l'avais pas vu aussi fort de ce point de vue là que Big House, U.S.A.. Du coup je vais le revoir avant d'en causer, ce qui déontologiquement parlant démontrerait mon intransigeance et mon sérieux s'ils étaient encore à démontrer :oops: . Il fut un temps ou tu avais moins les foies car tu avais présenté Shock de Alfred Werker dans ce topic. Le film est du reste dans l'index (il y est depuis que l'index existe et pas parce que tu dis du bien… :wink: )
Chip a écrit :Les perles inédites sont surabondantes dans le genre noir, et nos éditeurs français de dvd, bien frileux, et trop accés sur les ventes. Lire toutes ces critiques passionnantes, donne envie de voir ces films et en même temps nous frustre, mais c'est bien de les sortir de l'ombre.
Oh que oui ! Et il y en a encore beaucoup à sortir de l'ombre mais bien évidemment surtout dans la catégorie du dernier film que j'ai évoqué ici, cad comportant un casting de seconds couteaux mais cela dit des films comparables aux deux précédents avec Broderick Crawford ou au moins comportant au minimum une grosse tête d'affiche, il y en a encore beaucoup à sortir du placard, au pifomètre une bonne cinquantaine. Grosse tête d'affiche, selon mes critères, cela va toutefois de Dick Powell ou George Raft à Frank Lovejoy ou Dennis O'Keefe. D'ailleurs sur ce seul critère de la tête d'affiche, que je suis plus ou moins depuis quelque temps et qui est un héritage du cinéphile d'antan qui se déplaçait au cinéma pour voir le dernier Alan Ladd (j'en connais…), on rate de très bonnes choses. L'un des prochains films que je vais évoquer est absolument sans vedettes ou même demi…et pourtant c'est un grand film du genre.

A propos des éditeurs français, j'ai lu ton intervention dans le topic "Sidonis" au sujet des westerns à paraitre en janvier …et je suis d'accord avec toi mais ça fait un moment que l'éditeur racle les fonds de tiroir. Du coup moi aussi je me mets à espérer un recentrage vers le film noir mais pour cela il faudrait déjà que les "noirs" de janvier se vendent bien. A partir de combien d'exemplaires rentrent-ils dans leurs frais ? Tu as une idée ?
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Chip »

Moi aussi, j'attends les films noirs de janvier, promis par Sidonis ( surtout le Robert Florey), quoique " l'impitoyable " et " l'orchidée blanche" ne sont pas vraiment à classer comme tels. A propos de ce dernier titre, la jaquette privilégie Richard Conte, qui n'est que troisième au générique, mais c'est peut-être à cause de son statut d' icone du genre noir ? C'est juste que si l'on se réfère qu'à la seule tête d'affiche, on passe à côté de quelques perles, enfin je crois.
REPUBLIC PICTURES, studio spécialisé dans le serial et le western B, a produit aussi , un grand nombre de polars et films noirs, la plupart inédits en France, quelques titres :
- post office investigator (1949) George Blair
avec Warren Douglas, qui deviendra plus tard scénariste
- secrets of Monte Carlo( 1951) George Blair
Warren Douglas, June Vincent
- secret service investigator (1948) R.G. Springsteen
Lloyd Bridges
- sons of adventure (1948) Yakima Canutt
Lynne Roberts, Russell Hayden
- web of danger (1947) Phil Ford
Adele Mara, Bill Kennedy
- black mail (1947) Lesley Selander
William Marshall, Adele Mara, Ricardo Cortez
- Exposed (1947) George Blair
Adele Mara, Robert Scott, Adrian Booth, Robert Armstrong
- secrets of Scotland Yard (1944) George Blair
Edgar Barrier, Lionel Atwill
- secrets of the underground (1942) William Morgan
John Hubbard, Virginia Grey
- the trepasser (1947) George Blair
Dale Evans, Warren Douglas
- traffic in crime (1946) Lesley Selander
Kane Richmond, Adele Mara
- X marks the spot (1942) George Sherman
Damian O'Flynn, Helen Parrish, Anne Jeffreys
- Shanghai story (1954) Frank Lloyd
Edmond O' Brien
- no man's woman (1955) Franklin Adreon
Marie Windsor, John Archer, Patrick Knowles, Nancy Gates
- Jim Hanvey- detective (1937) Phil Rosen
Guy Kibbee
- hell's half acre (1954) John H. Auer
Wendell Corey, Evelyn Keyes, Marie Windsor, Elsa Lanchester
- double jeopardy (1955) R.G. Springsteen
Rod Cameron, Gale Robbins
- Streets of missing men (1939) Sidney Salkow
Charles Bickford
Dans cette courte liste( il y a beaucoup d'autres titres), peut-être y-a-t-il quelques bandes, pas inintéressantes, qui sait ? quoique la firme à l'aigle faisait plus dans le produit de consommation courante que l'artistique.
Je ne sais pas si Alain Carradore va poursuivre, ses éditions de films noirs, je l'espère, mais sur westernmovies , la rubrique consacrée au genre, n'a guère de succès. Je ne sais pas (plus, serait plus juste) à partir de combien d'exemplaires Sidonis rentre dans ses frais, ce que je sais , c'est qu'un film comme " La route de l'ouest" s'est très bien vendu( les 3 stars ) et qu'un bijou comme " Joe Dakota" a été un fiasco, en règle générale les westerns à indiens font les meilleures ventes, m'a t'on dit. Je pense qu' Alain Carradore mise plus sur la nototiété de la vedette, que sur le film, à mon avis les raretés seront de plus en plus absentes du catalogue.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

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Sans nul doute, il doit y avoir de bons films dans cette liste mais c'est une catégorie de films noirs dans laquelle je ne suis pas encore trop aller voir. La preuve, de tous ces films Republic Pictures, je ne connais que :

- No man's Woman (1955) de Franklin Adreon avec Marie Windsor et John Archer. J'ai d'ailleurs plusieurs autres polars de cet obscur metteur en scène : Terror at Midnight avec Scott Brady et The Man is Armed avec Dane Clark et William Talman

- Hell's Half Acre (1954) de John H. Auer avec Wendell Corey, Evelyn Keyes, Marie Windsor, Elsa Lanchester. Pas mal mais ça ne vaut pas le précédent film du metteur en scène, cad Traqué dans Chicago. C'est l'un des assez nombreux films noirs finalement (quand tu fouilles un peu) dont l'action se situe dans une localisation exotique, ici Hawaï. Je viens d'en découvrir un autre avec John Cassavetes et Raymond Burr dont l'action se passe à Cuba par exemple.

Le plus tentant pourrait sembler être : Shanghai story (1954) de Frank Lloyd avec Edmond O'Brien + Ruth Roman, Richard Jaeckel, Barry Kelley, Whit Bissell, Paul Picerni, James Grffith, etc…mais malgré ce casting qui en jète et le relatif prestige du metteur en scène c'est selon moi presque un nanard mais il est peut-être à revoir car je l'ai dans une copie pourrie.

Les autres sont pour l'instant facultatifs et je ne sais pas si je m'aventurerais jusque là dans le genre car sans en être à plus de 2000 DVD à visionner comme bruce randylan, j'en ai quand même pas mal à voir qui me semblent plus prioritaires mais j'y viendrais peut-être. En tout cas, probablement plus facilement que nos éditeurs…

On va déjà voir ce qui va nous arriver après les sorties du mois de janvier (3 sur les 4 seront évidemment miens). Pour ce qui est des westerns, ce que tu dis ne m'étonnes pas, un gros casting ou des indiens, malheureusement ça marche mieux que Jock Mahoney…mais justement des westerns à sortir avec de grands noms, il y en a encore un paquet. Celui pour lequel il doit y avoir le plus d'inédits ou de raretés doit être Joel McCrea il me semble…
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

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The Fat Man (1951)
Réalisation : William Castle
Production : Aubrey Schenck (Universal)
Scénario : Harry Essex, Leonard Lee et Dashiell Hammett (non crédité)
Photographie : Irving Glassberg
Musique : Hans Salter et Frank Skinner

Avec :

J. Scott Smart (Brad Runyon)
Julie London (Pat Boyd)
Rock Hudson (Roy Clark/Ray Chevlin)
John Russell (Gene Gordon)
Jayne Meadows (Jane Adams)
et Clinton Sundberg, Robert Osterloh, Jerome Cowan et le clown Emmett Kelly
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Le docteur Bromley, un dentiste de Los Angeles renommé venu à New-York pour une convention est assassiné dans sa suite et balancé par la fenêtre de son hôtel. Malgré les constatations de la police qui pense avoir affaire à un suicide, Jane Adams, l'assistant de Bromley n'en croyant rien et constatant la disparition étrange de radiographies dentaires dans les dossiers de son patron décide de solliciter le détective privé Brad Runyon avec lequel Bromley avait pris rendez-vous sans l'en avertir. Il semble d'abord ne pas s'intéresser à l'affaire mais quand son assistant, à qui il avait tout de même demandé de surveiller discrètement la jeune femme le temps qu'elle reprenne l'avion pour la Californie, est assommé par un inconnu, il décide de l'accompagner et d'enquêter. Au cabinet californien du dentiste, ils ne retrouvent nulle trace du dossier médical de Roy Clark, le patient dont les radios avaient été subtilisées mais un numéro de téléphone amène Runyon au ranch de Gene Gordon, qui affirme n'avoir plus de nouvelles de Clark depuis longtemps mais l'homme et son entourage ayant été impliqué dans de nombreuses affaires louches sans avoir jamais pu être condamné, Runyon décide de poursuivre son enquête…
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L'affiche en jète, n'est-il pas ? Parmi les nombreux détectives de cinéma, il y en eu qui se distinguait par leur exotisme : Charlie Chan par exemple. Il y eu surtout les durs, j'en retiens un : Sam Spade. Il y en eu de plus cools : Nick, The Thin Man…alors pourquoi pas un gros ! Et d'ailleurs les trois que je viens de citer : Sam Spade, The Thin Man et The Fat Man sont trois créations du même auteur, Dashiell Hammett mais certes, le dernier nommé n'est pas le plus connu chez nous mais il l'est un peu plus aux USA. The Fat Man était à l'origine le détective privé d'un programme radiophonique très populaire dont il y eu 341 épisodes diffusés entre 1946 et 1952. Le personnage avait donc été crée par Dashiell Hammett mais il a été ensuite développé par différents scénaristes. J. Scott Smart interprétait le détective et Ed Begley était son assistant. C'est Columbia qui devait originellement produire le film avec Sidney Greenstreet dans le rôle du pansu (c'est ainsi que The Fat Man est surnommé dans le sous titrage français :roll: ) mais finalement c'est l'acteur du programme radio qui fut choisi pour ce qui était alors son 1er rôle au cinéma. Le film marquait aussi les débuts d'un des plus célèbres clowns de l'époque, Emmett Kelly, lui aussi excellent et surtout c'était la première fois que Rock Hudson, deux ans après ses débuts, se retrouvait aussi haut sur l'affiche puisque c'est autour de lui que gravitait toute l'intrigue.
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Si le physique hors norme du personnage principal est utilisé parfois sur un mode comique (comme le disait jean-Jacques Bernard dans sa présentation du film :"Un gros, ça prête toujours un peu à sourire…"), ça ne dépasse jamais le bon enfant et même s'il fait parfois sourire les passants quand son assistant stupide lui loue une voiture de sport ridiculement petite pour l'y faire rentrer ou si les autres danseurs vont le regarder se démener d'abord en ayant l'air de se moquer quand il va danser sur un rythme endiablé avec Julie London, ça ne dure jamais car ce bonhomme a du charme, inspire le respect et assure en toutes circonstances, y compris sur la piste de danse ou lorsque dans le denouement, il faudra, après avoir dénoué le sac de noeuds de l'intrigue avec sa tête, se démener et faire usage de son arme. On pourrait se méprendre car malgré quelques aspects comiques, on est très loin du Thin Man et des comédies-mystères du même genre même si quelques personnages et quelques scènes de comédie parsèment le récit. Du coté des personnages, ce sont l'assistant de Runyon, Bill Norton (Clinton Sundberg), plus fin cuisinier (une qualité indispensable pour son patron qu'on voit souvent à table) que fin limier car il est totalement crétin (et son interprète assez drôle). Un policier fataliste ! Ce n'est pas vraiment le genre à se morfondre de voir les criminels dehors le Lt. Stark ! (Jerome Cowan) et enfin Shifty (traduit magnifiquement par le sous titreur par "Le véreux"), un indicateur, un brin kleptomane, ricanant et amusant qui est incapable de rentrer chez qui que ce soit en sonnant à la porte mais qui doit crocheter les serrures !
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Heu, t'es sûr que c'est un film noir ton machin ? Oui, car si l'enrobage et la cerise sur le gâteau (et le gros caché dedans barbouillé de chantilly) appartiennent à la comédie policière, le reste appartient totalement au film noir. Les personnages : la secrétaire qui se lance dans une enquête pour suppléer son patron. La personnalité sombre et énigmatique du disparu Roy Clark. Celle d'un des principaux témoins de sa vie, Pat Boyd (Julie London), l'hôtesse désabusée et froide d'un night club. Les anciens amis de Clark : Gene Gordon (John Russell), son chauffeur et ses complices Happy (Harry Lewis) et Fletch (Robert Osterloh). Et ce personnage formidable et typique de William Castle, le clown Ed Deets (Emmett Kelly) qui amène de l'insolite certes mais c'est un personnage qui n'est pas gratuitement bizarre et en rien grotesque. Ensuite le procédé…Au fur et à mesure que Runyon remonte la piste, les témoins de la vie de Clark vont livrer une partie de l'énigme. Castle en passe évidemment par les flashbacks qui nous font remonter progressivement jusqu'à l'origine des ennuis de Clark qui sera illustré par une longue séquence typique d'un film de gangsters sans une once de comédie et d'ailleurs les 4 morts violentes (un empoisonnement suivi d'une défenestration ; un étranglement ; un brulé ; un mort par balles) ou le flashback se déroulant en prison, entre autres choses, tendraient à prouver qu'on peut faire du film noir sans en avoir l'air. Excellent final brillamment mis en scène par Castle. William Castle a réalisé beaucoup de films de la famille polar. The Fat Man est le 5ème a apparaitre dans ce topic. S'il n'est pas le premier a regarder, on passe néanmoins un bon moment pour qui aime le mélange des genres.
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Chip
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Chip »

Un film Universal, que Sidonis pourrait nous offrir, puisque il a accès au catalogue du studio, et qu'il y a deux noms connus: Hudson et London :P . Je ne connaissais pas J.Scott Smart, mélange d' Henry Calvin et de William Conrad. C'est vrai la filmo de Joel Mc Crea recèle encore de westerns inédits en dvd, tout au moins en France:
- cattle drive( l'enfant du désert)(1951) Kurt Neumann
-the first texan( attaque à l'aube)(1956) Byron Haskin
-the oklahoman (fureur sur l'Oklahoma) (1957) Francis D. Lyon
- trooper Hook (1957) Charles Marquis Warren
- Gunsight ridge ( en B." la sanglante embuscade") Francis D. Lyon
- cattle empire (1958) C.M.W.
et quelques autres
Dave Bannion
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Dave Bannion »

kiemavel a écrit :
franzgehl a écrit :Je laisse la main à Kiemavel, dont j'attends toujours les publications avec impatience (au passage, merci pour la qualité des textes et des analyses).
Juste un mot, c'est la violence qui m'avait frappé dans Crashout, surtout pour l'époque. Et on reste scotché jusqu'au bout!
Merci camarade :wink: . Je suis content aussi que tu n'ai pas honoré la demande de Supfiction car tu te serais exposé à de telles représailles que tu n'y serais pas revenu deux fois :evil: :oops: . Plus sérieusement, j'ai un bon souvenir de Crashout et un souvenir assez vif malgré une vision ancienne, à tel point que je ne l'ai pas revu pour le "passer en revue" mais j'aurais peut-être du car bien que je l'avais trouvé assez violent, je ne l'avais pas vu aussi fort de ce point de vue là que Big House, U.S.A.. Du coup je vais le revoir avant d'en causer, ce qui déontologiquement parlant démontrerait mon intransigeance et mon sérieux s'ils étaient encore à démontrer :oops: . Il fut un temps ou tu avais moins les foies car tu avais présenté Shock de Alfred Werker dans ce topic. Le film est du reste dans l'index (il y est depuis que l'index existe et pas parce que tu dis du bien… :wink: )
Chip a écrit :Les perles inédites sont surabondantes dans le genre noir, et nos éditeurs français de dvd, bien frileux, et trop accés sur les ventes. Lire toutes ces critiques passionnantes, donne envie de voir ces films et en même temps nous frustre, mais c'est bien de les sortir de l'ombre.
Oh que oui ! Et il y en a encore beaucoup à sortir de l'ombre mais bien évidemment surtout dans la catégorie du dernier film que j'ai évoqué ici, cad comportant un casting de seconds couteaux mais cela dit des films comparables aux deux précédents avec Broderick Crawford ou au moins comportant au minimum une grosse tête d'affiche, il y en a encore beaucoup à sortir du placard, au pifomètre une bonne cinquantaine. Grosse tête d'affiche, selon mes critères, cela va toutefois de Dick Powell ou George Raft à Frank Lovejoy ou Dennis O'Keefe. D'ailleurs sur ce seul critère de la tête d'affiche, que je suis plus ou moins depuis quelque temps et qui est un héritage du cinéphile d'antan qui se déplaçait au cinéma pour voir le dernier Alan Ladd (j'en connais…), on rate de très bonnes choses. L'un des prochains films que je vais évoquer est absolument sans vedettes ou même demi…et pourtant c'est un grand film du genre.

A propos des éditeurs français, j'ai lu ton intervention dans le topic "Sidonis" au sujet des westerns à paraitre en janvier …et je suis d'accord avec toi mais ça fait un moment que l'éditeur racle les fonds de tiroir. Du coup moi aussi je me mets à espérer un recentrage vers le film noir mais pour cela il faudrait déjà que les "noirs" de janvier se vendent bien. A partir de combien d'exemplaires rentrent-ils dans leurs frais ? Tu as une idée ?
Sans vouloir brûler la politesse à Kiemavel..... Crashout est un bon petit polar avec un festival de " gueules" patibulaires assez impressionnant.
Le film démarre en fanfare avec une évasion générale de la prison. Les gardiens s'en donnent à coeur joie et massacrent (à la mitrailleuse lourde !!) les évadés. 6 réussissent à s'échapper et se mettent en quête d'un Butin.Toute la suite est plus convenue.... La fin rattrape ce temps un peu plus mou.
Le film se voit avec plaisir.
Je pense que ds le genre, je préfère Canon city (le pénitentiel du Colorado) de Crâne Wilbur avec Scot Brady et J Corey, à mon avis mieux rythmé. Ils sont douze à s'évader. Bien sûr, ça finit mal !!!
Une voix of très moralisatrice mais des extérieurs ds le Colorado superbes. Même festival de " gueules ".
Très sympa.
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Message par Supfiction »

Dave Bannion a écrit :Sans vouloir brûler la politesse à Kiemavel..... Crashout est un bon petit polar avec un festival de " gueules" patibulaires assez impressionnant.
Le film démarre en fanfare avec une évasion générale de la prison. Les gardiens s'en donnent à coeur joie et massacrent (à la mitrailleuse lourde !!) les évadés. 6 réussissent à s'échapper et se mettent en quête d'un Butin.Toute la suite est plus convenue.... La fin rattrape ce temps un peu plus mou.
Le film se voit avec plaisir.
Je pense que ds le genre, je préfère Canon city (le pénitentiel du Colorado) de Crâne Wilbur avec Scot Brady et J Corey, à mon avis mieux rythmé. Ils sont douze à s'évader. Bien sûr, ça finit mal !!!
Une voix of très moralisatrice mais des extérieurs ds le Colorado superbes. Même festival de " gueules ".
Très sympa.
Kiemavel prend visiblement son temps.. il est au four et au moulin en ce moment, ne sachant plus ou donner de la tête entre les genres (westerns, aventures, noirs).
J'ai eu le temps de le voir, c'est dire.
C'est un excellent polar avec de sacrés gueules effectivement (William Talman par exemple). Une brochettes de + ou - pourris (un peu comme dans Alien 3, on s'attache au moins pire, à savoir Arthur Kennedy). Excellent acteur (j'ai cherché pendant tout le film dans quel autre polar je l'avais vu, en fait même s'il a joué notamment dans High Sierra de Walsh, c'est surtout pour ses seconds rôles dans des sales rôles dans des westerns qu'il est connu tel que dans le superbe Les affameurs, ou dans Les indomptables face à Mitchum).

Si le début est assez original, on voit venir assez vite comment tout ça va finir. Le réalisateur Lewis R. Foster (réalisateur de Crosswinds, et qui fut surtout scénariste, de comédies étonnamment) arrive à nous glisser en douceur une ou deux séquences romantiques au milieu des scènes de brutalité et de tuerie entre les lascars, ce qui est appréciable. Chapeau.
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La toute fin m'a interloqué quand même, je n'ai pas bien compris l'attitude de Kennedy qui laisse ou semble laisser le pognon. J'imaginais un retour chez sa belle mais il est plus probable que ce soit un retour en prison en fait auquel il est droit !!
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Ah ben, faut pas se gêner les gars :D :P
Avec de surcroit Mr. Stupfiction qui trouve que je me disperse :lol: Plus sérieusement, j'en ai beaucoup sur le feu mais ce n'est même pas à priori Crashout qui va sortir parmi les premiers alors vous pouvez continuer à me couper l'herbe sous le pied sans vergogne bande de traitres :wink:

J'en profite pour te répondre avec un méchant retard à propos de :
Supfiction a écrit : Un petit mot rapide sur The Strange Affair of Uncle Harry (1945) petit film du grand Robert Siodmak tout juste qualifiable de film noir avec pourtant un casting alléchant : George Sanders (classe mais pour une fois en bon gars un peu trop gentil), Ella Raines (l'amoureuse) et Geraldine Fitzgerald (la sœur jalouse et quasi-incestueuse). J'ai bien aimé le carton final en revanche. Du marketing très moderne dans l'esprit! Mieux vaut effectivement ne pas raconter la fin pour ne décourager personne à l'avance!
Encore un film que je n'ai pas vu depuis très longtemps. J'ai d'ailleurs voulu refaire une tentative il y a quelques mois mais ma vénérable copie est vraiment trop mauvaise et déjà que la perspective de voir, ou revoir en l'occurrence, un film de Robert Siodmak me fait rarement sauter au plafond, j'ai renoncé. Comment ? Keskidit ??? Je l'ai déjà dit ici, j'aime vraiment très peu de films noirs de ce metteur en scène. C'est même de tout ceux qui se sont beaucoup consacré au genre, et lui en a réalisé vraiment beaucoup, celui que j'aime le moins. J'aime plus ou moins 3 ou 4 de la dizaine de films qu'il a consacré au genre en comptant un peu large. C'est un grand esthète mais sa froideur de style et par extension la froideur de ses personnages me tient à distance. Sans compter des scénarios accommodant manquant souvent de vérité psychologique. Bref, à revoir mais seulement dans de bonnes conditions.
Dave Bannion a écrit :Sans vouloir brûler la politesse à Kiemavel..... Crashout est un bon petit polar avec un festival de " gueules" patibulaires assez impressionnant.
Le film démarre en fanfare avec une évasion générale de la prison. Les gardiens s'en donnent à coeur joie et massacrent (à la mitrailleuse lourde !!) les évadés. 6 réussissent à s'échapper et se mettent en quête d'un Butin.Toute la suite est plus convenue.... La fin rattrape ce temps un peu plus mou. .
Je pense que ds le genre, je préfère Canon city (le pénitentiel du Colorado) de Crâne Wilbur avec Scot Brady et J Corey, à mon avis mieux rythmé. Ils sont douze à s'évader. Bien sûr, ça finit mal !!!
Une voix of très moralisatrice mais des extérieurs ds le Colorado superbes. Même festival de " gueules ". Très sympa.
Et au sujet de Crashout, si tu as vu Big House, U.S.A. trouves-tu aussi que sa violence est comparable ?

Bien vu Dave, de sortir du placard le petit Crane Wilbur, encore un metteur en scène oublié qui n'a pas encore été évoqué ici, qui n'a même seulement jamais vu son nom cité il me semble, alors qu'il fut le scénariste (ou co.) de bons films noirs (The Phenix City Story, Chasse au gang, Il marchait la nuit, etc…). Il a surtout été le scénariste et metteur en scène qui s'est le plus intéressé à l'univers carcéral, y consacrant plus de films que quiconque peut-être de toute l'histoire du cinéma. Comme scénariste (l'ile du diable, Over The Wall, Femmes en prison, House of Woman) et comme scénariste et réalisateur : Outside the Wall (avec Richard basehart, M. Maxwell, S. Hasso) ; Inside the Walls of Folsom Prison (avec Steve Cochran, David Brian et Ted de Corsia) en plus du bon Canon city (le pénitentier du Colorado). Or aucun de ces films ne figurent dans l'index. Quand je disais qu'il y en a encore à la pelle des films à sortir du placard…
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Chip »

Je ne sais pas si Kiemavel le sait, mais je pense que oui, Warner archive collection a sorti cette année 5 petits polars, Allied Artists, avec l'ex-icone du western B américain, Bill Elliott dans le rôle récurrent du Lt Doyle. Ces 5 films sont groupés dans un coffret appelé " Bill Elliott detective mysteries" dvd all zone sans s/t, prix 23,75 dollars. Dans un de ces cinq film " dial red O " (1955) du scénariste Daniel B. Ullman on trouve au générique un certain Sam Peckinpah, dans rôle secondaire. Autres titres:
-Calling homicide( 1956) Edward Bernds
- chain of evidence (1957) Paul Landres
- footsteps in the night (1957) Jean Yarbrough
- sudden danger (1955) Hubert Cornfield
Cinq titres prévus dans cette rubrique :?:
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Chip a écrit :Un film Universal, que Sidonis pourrait nous offrir, puisque il a accès au catalogue du studio, et qu'il y a deux noms connus: Hudson et London :P . Je ne connaissais pas J.Scott Smart, mélange d' Henry Calvin et de William Conrad. C'est vrai la filmo de Joel Mc Crea recèle encore de westerns inédits en dvd, tout au moins en France:
- cattle drive( l'enfant du désert)(1951) Kurt Neumann
-the first texan( attaque à l'aube)(1956) Byron Haskin
-the oklahoman (fureur sur l'Oklahoma) (1957) Francis D. Lyon
- trooper Hook (1957) Charles Marquis Warren
- Gunsight ridge ( en B." la sanglante embuscade") Francis D. Lyon
- cattle empire (1958) C.M.W. et quelques autres
En dehors de Fort Massacre, Le shérif aux mains rouges et bien sûr Coups de feu dans la sierra, presque tous les autres westerns de sa fin de carrière sont assez rares. En plus de ceux que tu cites, j'ajoute The Tall Stranger mais même parmi ceux du début des années 50, il y a des raretés : Black Horse Canyon, Saddle Tramp ou Les chevaliers du Texas. Tous ces films n'ont pas d'éditions françaises et ne sont jamais passés à la télévision ou pas depuis très longtemps…mais tous ont été sous titrés par des amateurs. Je viens de découvrir Cattle Drive. Pas terrible malgré la beauté de la copie car même si on ne s'ennuie pas, les enjeux de ce film ne sont pas très prenants mais c'était dans le sujet et McCrea n'y est pour rien pas plus que les autres comédiens parmi lesquels on reconnait quelques vieux de la vieille dont Chill Wills qu'on peut trouver comme d'habitude amusant ou pénible (ou les deux à la fois, c'est mon cas)
Chip a écrit :Je ne sais pas si Kiemavel le sait, mais je pense que oui, Warner archive collection a sorti cette année 5 petits polars, Allied Artists, avec l'ex-icone du western B américain, Bill Elliott dans le rôle récurrent du Lt Doyle. Ces 5 films sont groupés dans un coffret appelé " Bill Elliott detective mysteries" dvd all zone sans s/t, prix 23,75 dollars. Dans un de ces cinq film " dial red O " (1955) du scénariste Daniel B. Ullman on trouve au générique un certain Sam Peckinpah, dans rôle secondaire. Autres titres:
-Calling homicide( 1956) Edward Bernds
- chain of evidence (1957) Paul Landres
- footsteps in the night (1957) Jean Yarbrough
- sudden danger (1955) Hubert Cornfield
Cinq titres prévus dans cette rubrique :?:
Je ne connais pas. J'ai bien Sudden Danger mais je ne l'ai pas encore regardé et j'ignorais d'ailleurs que ce titre faisait partie d'une série avec un personnage de détective récurrent. Donc pas dans l'immédiat mais plus tard peut-être car rien qu'avec ceux que je connais et que je souhaite évoquer j'en ai pour un bon bout de temps…surtout que comme le dit Supfiction, je me disperse. D'ici à ce que je m'égare :wink:
Chip
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Chip »

Bill Elliott incarne le lieutenant Andy Doyle dans tous ces films , sauf pour " Dial red O "(1955) où son personnage s'appelle Andy Flynn, Flynn fut changer par la suite en Doyle, car un flic de la région de Los Angeles se nommait Andy Flynn ( voir: " a complete filmography Wild Bill Elliott" de Gene Blottner).
kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

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This Side of the Law (1950)
Réalisation : Richard L. Bare
Production : Saul Elkins (Warner)
Scénario : Russell Hughes
d'après une histoire de Richard Sale
Photographie : Carl Guthrie
Musique : William Lava

Avec :

Kent Smith (David Cummins/Malcolm Taylor)
Viveca Lindfors (Evelyn Taylor)
Janis Paige (Nadine Taylor)
Robert Douglas (Philip Cagle)
John Alvin (Calder Taylor)
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Arrêté pour vagabondage, David Cummins passe immédiatement en jugement et doit s'acquitter d'une amende de 50 $ sans quoi il purgera une peine de 30 jours de prison. Incapable de payer l'amende, il est néanmoins libéré à la suite de l'intervention inattendue de l'avocat Philip Cagle qu'il ne connaît pourtant pas. Ce dernier l'entraine à son bureau et lui propose un étrange marché, se faire passer pour un autre pendant une semaine. Pour s'expliquer, Il lui montre une photographie d'un homme dont il est le sosie. Il s'agit de Malcolm Taylor, un homme richissime disparu depuis presque 7 ans dont Cummins devra usurper l'identité pendant une semaine, un délai dont Cagle à besoin pour des raisons juridiques afin d'empêcher que Taylor ne soit déclaré légalement mort car il ne veut pas que son héritage revienne à une famille dont il soupçonne un des membres, sans savoir lequel, d'avoir fait disparaitre Taylor. Contre une récompense de 5 000 $, Cummins se prépare puis se présente au manoir de Sans souci, la demeure familiale, ou il réussit à duper Calder, le frère de Malcolm Taylor et Nadine, la femme de celui ci ainsi que Evelyn, la femme du disparu mais aucun d'eux ne semblent ravi de revoir le disparu…
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Dernier film de la famille polar réalisé par Richard L. Bare, This Side of the Law est un pur film noir par son intrigue mais il tient aussi du film gothique par son atmosphère et sa localisation (à partir du moment ou Cummins/Taylor arrive au manoir perché au sommet d'une falaise surplombant la mer, on ne le quittera plus). Les histoires d'usurpation d'identité et de sosie ont bien inspiré les scénaristes de thrillers, pour m'en tenir aux films de série B je peux citer The 3rd Voice, The Man with my Face , Two of a Kind, Hollow Triumph/The Scar (liste non exhaustive) mais ici il est tout de même difficile d'accepter que l'usurpateur, quand bien même l'homme réapparaitrait après 7 ans d'absence, puisse berner la propre famille et la femme du disparu (sa femme quand même ! sans rentrer dans des considérations sexuelles, il est impossible que deux hommes soient absolument identiques). Bref, il faut donc passer par dessus un postulat de départ difficilement acceptable. Alors certes, il est souvent aisé de passer par dessus ce genre d'obstacle, la grosse invraisemblance qu'il faut accepter pour apprécier le spectacle mais ici, de toute façon, conciliant ou pas avec les invraisemblances, le reste étant de toute façon assez bancal, le blocage éventuel sur l'incohérence initiale ne change pas grand chose à notre perception du film.
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Il ne commence pas pas exactement comme je l'ai écrit. L'arrestation du vagabond David Cummins et son procès expéditif se situent au tout début du très long flashback qui occupe la presque totalité du métrage mais on avait découvert Cummins juste avant, pris au piège au fond d'une citerne asséchée dont il est impossible de sortir et c'est marmonnant pour lui même et semblant résigné qu'il commence à se rappeler les événements qui l'y ont conduit. Lorsqu'il est entrainé à Sans Souci par Philip Cagle après avoir été longuement briefé par ce dernier, il a beau l'avoir averti que son "frère" le détestait, le choc est réciproque, du coté de ceux qui retrouvent le disparu et du coté de l'usurpateur qui constate qu'il est vraiment loin d'être accueilli à bras ouverts. Deux des protagonistes ont de "bonnes" raisons de détester Malcolm Taylor ; son frère parce qu'il a toujours été éclipsé par sa personnalité écrasante…et parce que sa ravissante épouse Nadine était sa maitresse ; sa femme Evelyn en raison justement des innombrables infidélité de son époux qui n'a eu de cesse de l'humilier, de l'ignorer et de la mépriser. Quand à la charmante Nadine, Cummins ignorant que Malcolm Taylor avait eu une liaison avec elle, elle ne comprend pas que son ex-amant soit aussi tiède depuis son retour car ça, la vamp au tempérament volcanique ne peut pas le supporter.
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Voilà pour la situation de départ. Alors, si on est de bonne composition, on peut se laisser porter par l'atmosphère, par cette tension assez bien rendue et par l'intrigue qui se développe dans sa logique d'autant plus que la photographie est très belle mais le problème c'est que, à l'image du postulat de départ, je ne crois à rien de ce qu'on me raconte, principalement en raison du personnage de Cummins/Taylor et de son interprète Kent Smith. En clochard, avec son allure de représentant de commerce, il est déjà peu crédible ; pourtant on a du lui dire que ne pas se raser pendant deux jours et noircir un peu son costume devrait suffire (et c'est vrai que c'est saisissant : on se croirait dans un Wellman des années 30 :P ) mais on a surtout du mal à croire que le bon Kent Smith, qui a toujours l'air d'être entre deux siestes, une sorte de Michael Lonsdale jeune sans le coté lunaire ni la distance ironique, va pouvoir passer pour le flamboyant Malcolm Taylor, l'arrogant millionnaire et le monstre d'égoïsme qui écrasait son entourage. Alors certes, il explique qu'il n'est plus le même homme -et on veut bien le croire- et cela tombe très bien car évidemment, le brave type qu'est fondamentalement Cummins, est très loin du salaud intégral que semblait être le disparu. Par contre, il a beau affirmer qu'il a changé, son frère, muré dans sa haine, ne veut rien entendre et Nadine semble même regretter l'ancien Malcolm. Quant à Evelyn, d'abord circonspecte et méfiante car à l'évidence elle a souffert de ce mariage, on découvre progressivement qu'elle est resté tout ce temps secrètement amoureuse de son mari…ce qui va compliquer un peu la situation de l'usurpateur. Amoureuse de son mari ? Pas tout à fait et pas non plus de David Cummins mais sans doute d'un Macolm Taylor meilleur qu'il n'était avant sa disparition.
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La suite des événements n'est pas plus vraisemblable que le reste mais si on avait cru flairer la suite d'une intrigue semblant cousue de films blancs, on se serait sans doute trompé car on serait resté forcément en dessous de la vérité tant les péripéties et rebondissements sont nombreux. C'est que les questions sont nombreuses : les problèmes de conscience de Cummins vont-ils le démasquer ? Qu'est il arrivé au véritable Malcolm Taylor ? réapparaîtra-il ? ou s'il lui est arrivé malheur, qui en est responsable ?..etc…Un mot sur les interprètes. Avec son regard d'aigle, son jeu très expressif, la très jolie et sombre Janis Page (dans le rôle de Nadine) est parfaite en vamp agressive (mais il faut aimer le genre mante religieuse). Sa présence énigmatique et son jeu repose toujours sur les mêmes ressorts mais au moins elle se fait remarquer par cette présence singulière qu'on aime ou pas…mais Viveca Lindfors domine aisément le reste de la distribution. John Alvin (Calder Taylor) joue comme un cochon mais comme il était écrasé par la personnalité de son frère et qu'il est cocu, il est doublement excusé. Esthétiquement remarquable (merci Carl Guthrie) mais cependant selon moi facultatif.
Chip
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Chip »

La présence en tête de générique de Kent Smith, acteur terne par excellence, fait un peu peur, non ?
Geoffrey Carter
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Geoffrey Carter »

Un film pas extraordinaire mais qui se laisse néanmoins bien regarder, avec des petites invraisemblances qui ne nuisent pas forcément au plaisir qu'on peut y prendre.
kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Geoffrey Carter a écrit :Un film pas extraordinaire mais qui se laisse néanmoins bien regarder, avec des petites invraisemblances qui ne nuisent pas forcément au plaisir qu'on peut y prendre.
On peut même être plus indulgent que moi sur celui ci et sur d'autres d'ailleurs qui présentent les mêmes défauts, les invraisemblances, surtout les invraisemblances psychologiques auquel je suis plus particulièrement sensible.
Chip a écrit :La présence en tête de générique de Kent Smith, acteur terne par excellence, fait un peu peur, non ?
C'est plus pour ce qu'on ne voit pas que les manques de l'acteur sont préjudiciables…mais il n'est pas aidé par le scénario. L'usurpateur n'arrive pas au manoir en jouant à : Malcolm Taylor, le millionnaire à la personnalité écrasante…mais en étant lui-même : David Cummins, chômeur, vagabond dont on ne connait strictement rien du passé. L'allure de Kent Smith, l'impression qu'il donne en tant qu'homme et ses limites en tant qu'acteur auraient été moins préjudiciables si ça avait été présenté autrement. Que Kent Smith n'ai pas l'allure d'un clodo, qu'il ne soit pas plus crédible en richissime salopard à la personnalité flamboyante, ça pouvait un peu s'arranger en donnant à David Cummins un passé même dessiné schématiquement. En raison du scénario, quand Kent Smith joue son rôle de David Cummins…censé devoir usurper l'identité de Malcolm Taylor, on ne voit ni l'ancien clodo ni le millionnaire mais juste le moyen Kent Smith interprétant un brave type assez moyen un peu dépassé par les événements, entourés de personnages, eux très bien caractérisés et éprouvant à son égard des sentiments forts (de la haine en ce qui concerne sa femme et son frère). A la limite, ce n'était pas mal qu'il ai l'air aussi paumé (en raison d'une intrigue que je ne veux pas plus développer) mais il aurait fallu tout de même davantage construire le personnage.
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