Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Je l'ai déjà dit, je connais très mal le polar français mais j'ai l'impression après la découverte de ces deux films d'y voir un renouvellement dans le cinéma criminel à la française (si je suis à la ramasse, faut le dire) ; moins dans le drame conjugal tournant au film criminel (Le dos au mur) que dans le thriller (Un témoin dans la ville). Le premier est plus conventionnel, sauf en ce qui concerne sa mise en scène et surtout en raison de sa construction (mais chut !) mais dans les deux cas je note que Molinaro a tourné le dos au cinéma policier traditionnel… ou au "milieu" haut en couleurs tel qu'il a été montré même par quelques grands cinéastes de l'époque. Je pense au Bob le flambeur de Melville par exemple. De plus, sans être aussi laconiques que les personnages de ce dernier, on n'a pas non plus chez Molinaro de dialogues fleuries qui sentent un peu la naphtaline (mais faut avouer que souvent on adore et d'ailleurs il y en avait chez Melville, notamment dans "Bob"...). Bref, la chasse aux trésors continue … et j'espère n'avoir pas trop vite ouvert les plus beaux coffres.
Jack Carter a écrit :Essaye Le Monte-charge de Marcel Bluwal, egalement sorti en blu-ray decouverte chez Gaumont.

Sinon, un que j'aime beaucoup, decouvert cette année lors du prix Jacques Deray à l'Institut Lumiere, c'est Symphonie pour un massacre, excellent polar à la distribution exceptionnelle (Rochefort, Vanel, Auclair, Giovanni, Mercier, Dauphin). Il me semble que le film a reçu une aide du CNC pour restauration, c'est un film Pathé (j'espere qu'il sortira dans leurcollection blu-ray de classiques français)
Et bien merci. je ne connais ni l'un ni l'autre. Le Bluwal, ça va être facile mais par contre je viens de me lancer sur la piste du second et ça m'a l'air compliqué. Il est édité en Italie mais seulement en version italienne et j'ai aussi "trouvé" une version doublée en espagnol (le film a été diffusé sur une chaine espagnole). Je creuse...
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Jack Carter
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Jack Carter »

kiemavel a écrit : Et bien merci. je ne connais ni l'un ni l'autre. Le Bluwal, ça va être facile mais par contre je viens de me lancer sur la piste du second et ça m'a l'air compliqué. Il est édité en Italie mais seulement en version italienne et j'ai aussi "trouvé" une version doublée en espagnol (le film a été diffusé sur une chaine espagnole). Je creuse...
comme je l'ai dit, le second ne devrait pas tarder à etre accessible, soit en blu-ray, soit en diffusion tv, vu qu'il a beneficié d'une aide du CNC en 2015 pour restauration HD.
patience :wink:
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Supfiction
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kiemavel a écrit :Je l'ai déjà dit, je connais très mal le polar français mais j'ai l'impression après la découverte de ces deux films d'y voir un renouvellement dans le cinéma criminel à la française (si je suis à la ramasse, faut le dire) ; moins dans le drame conjugal tournant au film criminel (Le dos au mur) que dans le thriller (Un témoin dans la ville). Le premier est plus conventionnel, sauf en ce qui concerne sa mise en scène et surtout en raison de sa construction (mais chut !) mais dans les deux cas je note que Molinaro a tourné le dos au cinéma policier traditionnel… ou au "milieu" haut en couleurs tel qu'il a été montré même par quelques grands cinéastes de l'époque. Je pense au Bob le flambeur de Melville par exemple. De plus, sans être aussi laconiques que les personnages de ce dernier, on n'a pas non plus chez Molinaro de dialogues fleuries qui sentent un peu la naphtaline (mais faut avouer que souvent on adore et d'ailleurs il y en avait chez Melville, notamment dans "Bob"...). Bref, la chasse aux trésors continue … et j'espère n'avoir pas trop vite ouvert les plus beaux coffres.
Jack Carter a écrit :Essaye Le Monte-charge de Marcel Bluwal, egalement sorti en blu-ray decouverte chez Gaumont.

Sinon, un que j'aime beaucoup, decouvert cette année lors du prix Jacques Deray à l'Institut Lumiere, c'est Symphonie pour un massacre, excellent polar à la distribution exceptionnelle (Rochefort, Vanel, Auclair, Giovanni, Mercier, Dauphin). Il me semble que le film a reçu une aide du CNC pour restauration, c'est un film Pathé (j'espere qu'il sortira dans leurcollection blu-ray de classiques français)
Et bien merci. je ne connais ni l'un ni l'autre. Le Bluwal, ça va être facile
"facile" et pas cher en plus cette semaine !
http://www.amazon.fr/monte-charge-Blu-r ... nte-charge
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Jamais de la vie est l'un des tout meilleurs films français de l'année 2015. Pour moi il a tout les attributs du film noir, sauf qu'il est français et tourné en 2014.
Qu'en pensez-vous ?
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit :"facile" et pas cher en plus cette semaine !
http://www.amazon.fr/monte-charge-Blu-r ... nte-charge
Merci pour le plan car je n'avais pas encore été y voir. J'en ai profité pour compléter la commande avec d'autres Blu-Ray Gaumont. Par contre, je me suis réveillé trop tard pour F comme Fairbanks, qui était au même prix ; pas vu depuis au moins 20 ans et que j'avais adoré à l'époque (et je garde un bon souvenir des autres Dugowson de l'époque mais ça a peut-être pris un coup de vieux)
Jamais de la vie ?
ça va peut-être te surprendre mais pas vu (explication à venir…)
Jack Carter a écrit :comme je l'ai dit, le second ne devrait pas tarder à etre accessible, soit en blu-ray, soit en diffusion tv, vu qu'il a beneficié d'une aide du CNC en 2015 pour restauration HD.
patience :wink:
L'info semblait non sure (mais les indices portent effectivement à croire que le film va paraitre) alors j'étais parti comme une balle…J'ai du mal à me défaire de mes vieux réflexes de contrebandier :oops: :arrow:
Seulement pour l'anecdote, j'ai vu cette année un autre Deray de début de carrière : Rififi à Tokyo et je l'ai trouvé très moyen.
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Jack Carter
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Jack Carter »

kiemavel a écrit : Seulement pour l'anecdote, j'ai vu cette année un autre Deray de début de carrière : Rififi à Tokyo et je l'ai trouvé très moyen.
oui, pareil.
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Kevin95
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Kevin95 »

Pourtant la musique de Delerue et le final dans la banque sont superbes.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Intrigue

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Intrigue (1947)
Réalisation : Edwin L. Marin / Production : Samuel Bischoff / Distribution : UA / Scénario : George Slavin et Barry Trivers / Photographie : Lucien Andriot / Musique : Louis Forbes

Avec George Raft (Brad Dunham), June Havoc (Tamara Baranoff), Helena Carter ( Linda Parker/Linda Arnold), Tom Tully (Marc Andrews), Marvin Miller (Ramon Perez), Dan Seymour (Karidian), Jay C. Flippen (Mike)
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Brad Dunham, un pilote américain ayant servi durant la 2ème guerre mondiale, avait été accusé à tord avec 3 de ses camarades d'avoir fait du transport illicite de marchandises. Les 4 hommes étaient passés en court martiale et avait été exclu de l'armée. Sans emploi après la guerre, Dunham se retrouve contraint de faire ce dont on l'avait accusé à tord : du marché noir. Entre l'Indochine et Shanghai, Dunham transporte des marchandises prohibées ou non déclarées pour le compte d'un employeur mystérieux. De retour à son hôtel de Shanghai après un dernier transport mouvementé, Dunham retrouve son ami Steve, pilote lui aussi, qui n'avait jamais accepté le déshonneur qui s'était abattu sur eux, pendu dans sa chambre, laissant Dunham dernier survivant du groupe. Amer et désabusé, Dunham dont le contact à Shanghai avait refusé sa demande d'augmentation, vole un camion de marchandises et parvient ainsi à rencontrer enfin le grand patron du réseau qui s'avère être une expatriée russe qu'il parvient à convaincre de partager les gains engendrés par le trafic à moitié avec lui. De retour à son hôtel, Dunham tombe Mark Andrews, un vieil ami journaliste qu'il héberge dans sa chambre et qui lui révèle qu'il compte enquêter sur les réseaux se livrant au marché noir...
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Retour à George Raft pour un nouvel exemple de film noir délocalisé en orient et un pas très bon. Je ne suis déjà pas un grand amateur de ces localisations soi disants exotiques alors quand en plus on se retrouve dans une atmosphère à la "faucon maltais", c'est à dire peut-être ce que j'aime le moins dans le genre : je saque. Il y avait pourtant un peu de potentiel dans cette histoire en raison des deux personnages positifs qui gravitaient autour de celui interprété par George Raft car ils promettaient des remises en question morale chez celui qui avait perdu son âme en même temps que son honneur. L'homme jadis intègre mais humilié et totalement désabusé était donc devenu l'employé d'un réseau de trafiquants organisant notamment la pénurie des denrées alimentaires à des fins spéculatives. Si lui même au début du récit n'est pas devenu un profiteur sans âme, il participe au trafic et il devient surtout très vite le co-dirigeant du réseau mais malheureusement on ne croit pas du tout au processus conduisant à sa promotion…et au delà on ne croit pas à grand chose dans cette histoire mal construite. Pour commencer, on ne croit pas en l'extravagante Tamara Baranoff (June Havoc), la femme fatale censée diriger d'une main de fer un réseau de trafiquants. On ne croit pas plus à l'intérêt qu'éprouve cette femme hautement sophistiquée pour le George Raft que l'on connait, qui a toujours eu l'air d'une petite frappe endimanchée ; et dès lors, on a du mal a accepter qu'elle s'engage aussi facilement à partager avec lui la moitié des gains engendrés par le trafic et qu'elle lui tombe dans les bras à la fin de la séquence. Durée totale de l'opération : 5 minutes 8)
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Le personnage interprété par June Havoc pourra sans doute amuser mais j'ai pour ma part trouvé plutôt grotesque cette caricature de femme fatale glaciale et hautaine, aux moues boudeuses et aux regards lourds et méprisants ; ayant l'air de faire des poses pour les photographes le corps gainé dans des robes du soir, robes d'ailleurs différentes à chaque séquence. On ne perçoit d'autre part aucune alchimie entre June Havoc et George Raft, d'autant moins que notre bon George fournit dans ce film ci le strict minimum..et comme son maximum n'était pas extraordinaire…Il y a du mieux avec les deux personnages susceptibles de sauver l'âme de notre homme en perdition qui se présentent coup sur coup à son hôtel. C'est d'abord la charmante Linda Parker (Helena Carter) que rencontre Dunham au bar de son hôtel. La jeune coopérante travaille -de manière fort opportune pour notre histoire- pour une association caritative qui recueille des enfants dénutris (hé, hé !). Son métier occasionne quelques jolies scènes avec des enfants chinois et bien sûr, pas dégoutée par ce qu'elle devine du travail pas ragoûtant de notre bon George mais néanmoins critique, elle se rapproche de lui. Le personnage réserve bien quelques surprises mais je m'arrête là…La nouvelle activité de Dunham entraine aussi la plus grande consternation chez son meilleur ami, le journaliste Mark Andrews (Tom Tully) et son arrivée à Shanghai va entrainer quelques complications entre -et pour- les deux hommes puisque Andrews doit donc y réaliser une enquête et des reportages sur le marché noir.
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Si ces deux personnages ramènent le film dans l'acceptable et même un peu mieux, on retourne malheureusement au grotesque avec les deux principaux méchants. Les deux Peter Lorre et Sydney Greenstreet du pauvre sont plutôt amusants mais j'ai déjà dit que je n'étais pas devenu grand amateur de films noirs pour rigoler :wink: . Le supérieur immédiat de Dunham -en tout cas au tout début du récit- et qui accepte très mal sa promotion canapé s'appelle Ramon Perez (Marvin Miller). Karidian, le concurrent de Miss Baranoff est lui interprété par le massif Dan Seymour. Dans des petits rôles, on remarque les acteurs sino-américains habituels ainsi que Jay C. Flippen en barman-confident. Je signale aussi la très belle photo due à Lucien Andriot, un français qui fit l'essentiel de sa carrière aux USA à partir de 1914. Passable ; mais on doit sans doute assez facilement l'aimer plus que moi. DVD gravé (vo)

Helena Carter
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L'allure de June Havoc qui change de tenue -mais pas de style- dans chaque séquence
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Une illustration du trio au centre du film
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Edwin Marin dirigeant George Raft et Marvin Miller
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Films noirs, sans domicile fixe : Among the Living (1941)

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Among the Living (1941)
Réalisation : Stuart Heisler
Scénario : Lester Cole (auteur de None Shall Escape et Aventures en Birmanie)
Avec : Albert Dekker, Susan Hayward, Frances Farmer, Harry Carey


Among the Living (1941) est un film qui mélange des thématiques du film d'horreur (le double jumeau comme dans The Black Room / Le baron Gregor (1935) avec Boris Karloff ou le double maléfique comme dans Dr Jekill & Mister Hyde ou Le masque de fer) et du film noir.

Le film s"ouvre sur les funérailles du père de John Raden à l'issue desquelles ce dernier apprend que son frère jumeau Paul, déclaré mort depuis 25 ans, vit toujours, comme un animal, enfermé dans la maison familiale. Paul est mentalement dérangé depuis qu'il a été témoin tout jeune des maltraitances physiques subit par sa mère.
C'est alors que Paul s'évade et découvre le monde civilisé tel le monstre de Frankenstein, à la fois innocent et imprévisible...

L'argument de départ est grossier et le début du film est de fait à la limite du grotesque. la psychologie est sommaire et on craint le pire devant cette histoire de jumeau caché un peu alambiquée. Et pourtant le film prend rapidement dès qu'il dérive vers le film noir aux accents socials (on ressent encore les restes de la grande dépression, ce n'est pas l'Amérique capitaliste triomphante qui est dépeinte ici) et "horrifique" de Val Lewton.
Et surtout le Fritz Lang de M le maudit ou Fury n'est pas loin non plus.

Paul Raden, pas pédophile mais sérieusement détraquée quand même et surtout incontrôlable, se retrouvant la cible d'une chasse à l'homme collective.
Il faut avouer que ce sont surtout les scènes avec une toute jeune Susan Hayward, délicieusement profiteuse, qui valent le coup d’œil. Elle a d'abord l'air d'un ange, incarnant une pauvre et gentille fille du peuple, Millie, pas gâtée par la vie et travaillant dans la pension tenue par sa mère. Paul Raden trouvant refuge dans la pension, tombe sous son charme et va la couvrir de cadeaux, tel un gamin amoureux qui aurait volé de l'argent à ses parents et le dépenserait pour se faire aimer de la plus belle fille de l'école. Elle ne demandait rien mais ne se fera pas prier longtemps pour profiter de la naïveté primaire de son protecteur amoureux en se faisant payer robes et autres bricoles .. Elle fera pire par la suite, révélant alors pleinement son caractère vénale et son ingratitude. Ce rôle à la fois sexy et dramatique permit à Susan Hayward (après avoir été remarqué en 1939 dans Beau Geste) de franchir un grand pas vers les sommets d'Hollywood ; sa carrière était bien lancée desormais.
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Albert Dekker joue le double rôle des jumeaux, rasé ou mal rasé (et regard de dingue à la Martin Riggs) pour reconnaître les deux frères. Le rôle était casse-gueule mais il s'en sort bien (sans doute le rôle de sa vie), en particulier dans le rôle du frère dérangé qu'il arrive à rendre presque attachant (en tous cas on a de la peine pour lui) à l'instar de Peter Lorre dans M le maudit.

On retrouve également au casting ce bon vieux Harry Carey (qui délaisse le western et Capra pour l'occasion) dans le rôle ambigu du docteur qui a caché la mort du frère jumeau en faisant une fausse déclaration de décès, se faisant complice du triste sort de Paul, et la belle Frances Farmer (l'une des plus belles femmes de l'époque) malheureusement ici sous-exploitée dans un rôle insignifiant, celui de la femme de John Raden dont la scène principale se résume à la voir crier de terreur rendant d'autant plus violent le jumeau maudit. Ceux qui connaissent sa tragédie personnelle ou qui ont vu le film Frances avec Jessica Lange verront peut-être en cela la conséquence de son état ou bien une punition des studios pour avoir voulu s'émanciper au théatre à Broadway. Dès 1939, sa carrière avait commencé à pâtir de sa mauvaise réputation (alcoolisme, etc) et en dépit de sa performance en Calamity Jane dans le Western The Badlands of Dakota, elle était reléguée aux rôles de second plan. Elle refusa pourtant un grand rôle à Broadway (dans Clash by Night) afin de relancer sa carrière à Hollywood.

Le film est court et le rythme enlevé, ce film hybride entre le noir et l'horreur (photographie poisseuse à l'appui) plaiera aux amateurs de films secs à petit budget. Le réalisateur Stuart Heisler récidivera dans le film noir dès l'année suivante avec une adaptation de Hammett : The Glass Key (1942).

Chaudement recommandé aux fans de Susan Hayward (dont je suis bien entendu), ici plus craquante que jamais (que des plans plutôt osés pour l'époque mettent bien en valeur, notamment un accrochage de jarretelles), faisant alors ses gammes dans un rôle de baby femme fatale.

En 1946, The Dark Mirror de Robert Siodmak (avec Olivia De Haviland) reprendra cette thématique du double mauvais.

Pour finir, un extrait savoureux de dialogue alors que Paul Raden boit un verre avec une fille au bar (jouée par Jean Phillips) et lui dit naïvement et ouvertement qu'il préfererait être avec Millie/Susan Hayward :

Jean Phillips / Fille du bar : “Well, thanks for the drink. Bring Millie in sometime and we’ll all go over to my place and bake a cake.”
Dekker/Paul Raden : “Oh, I’d like that!”
Jean Phillips / Fille du bar : “Don’t be a dope.”
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Dernière modification par Supfiction le 22 févr. 20, 16:16, modifié 2 fois.
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Re: Films noirs, sans domicile fixe : Among the Living (1941

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Supfiction a écrit :
Among the Living (1941)


Réalisation : Stuart Heisler
Avec : Albert Dekker, Susan Hayward, Frances Farmer, Harry Carey
Je le pressentais ; il fallait que ce soit toi qui le défende celui là…car tu évoques "un début à la limite du grotesque"…Je l'aurais presque qualifié ainsi jusqu'au bout. C'est un film de toute façon sur la corde raide ; de part le sujet mais surtout pour la façon dont il est traité. Le rapprochement avec Frankenstein me parait juste (d'ailleurs Harry Carey, le doc, avait la tête de l'emploi. Ah non, on ne s'en prend pas au physique. Ah pardon…) mais il aurait fallu insister sur cette relation entre le creator et sa chose car il y a de ça mais ce n'est pas exploité. Car d'accord, le maboul est bien gratiné mais l'était-t'il autant avant sa claustration ? On voit le gentil manoir ; le petit frère parti faire ses études au loin et qui est devenu riche. Ce n'est pas la High Society mais sans doute l'aisance matérielle. La dessus : papa traumatise maman ; l'un des gosses ne le supporte pas et paf ! Rupture de liaisons entre les neurones (suis pas psychiatre non plus, hein…)…et donc on cache la honte de la famille. Il y a quand même de ça dans la relation du doc avec Dingo puisqu'il est dans la négation de son existence puis complice par son silence mais c'est mal exploité. Pareil pour la relation entre les 2 frères. Le scénariste ne fait pas grand chose du frère "normal" et encore moins de sa femme (comme tu l'indiques la sublime Frances Farmer est sous utilisée comme jamais). Si ; on le voit arriver très gros : la confusion entre les deux frères est utilisée de manière maladroite (même la scène finale se renifle à plein nez).

J'aime bien en revanche certains aspects qui ne sonnent pas faux. L'arrivée de dingo en ville, pas dans la ville haute mais tout en bas, dans les bas-fonds ; son installation dans une pension de familles ; le voisinnage ; la mère Ténardier et sa fille (Susan Hayward), juvénile femme fatale en robe de prisu. Comme tu -et donc à présent- on, l'a dit le sucker :wink: n'a pas de défenses et il est d'une facilité déconcertante à blouser et la belle ne s'en prive pas. Pour celui qui a été enfermé pendant 20 ans, tout est sujet à émerveillement. Heisler scrute le visage de l'enfant/adulte…et avec autant d'attention l'utilisation de cette naïveté par la donzelle (ce sont les scènes que je préfère). Par contre, l'éveil à la sexualité ne lui fait aucun bien :twisted: :oops:

Les deux interprètes ne s'en sortent pas mal mais …je passe sur le scénario et même sur les interprètes. Raconter le film -ce à quoi s'arrête la plupart de mes présentations- ne suffit pas à rendre compte de celui ci ; bien évidemment jamais mais encore davantage avec un tel film car c'est en terme de mise en scène que j'ai du mal à reconnaitre celui qui dès l'année suivante réalisera des films autrement plus maitrisés : Le remarquable Andrew et La clé de verre.

Maintenant, je comprends qu'on puisse trouver du charme à cette bizarrerie comparable à d'autres films présentés dans ce sujet par le passé (et que j'avais au moins un peu défendu) : l'adaptation fastueuse (c'est pour rire) de Crime et Châtiment par la Monigram (Fear) ou bien Fear in the Night mais je suis resté un peu à la porte de celui là. Je viens de vivre la même expérience ces jours ci puisque j'ai revu une autre bizarrerie du genre (Le cambrioleur) et j'ai eu franchement du mal à accrocher à la succession ininterrompue d'effets innovateurs et en tout cas originaux -sans doute- mais pour moi presque totalement ratés. J'ai du mal à m'en remettre :mrgreen: surtout que je l'avais découvert il y a 20 ans et beaucoup aimé.
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Message par Supfiction »

kiemavel a écrit : J'aime bien en revanche certains aspects qui ne sonnent pas faux. L'arrivée de dingo en ville, pas dans la ville haute mais tout en bas, dans les bas-fonds ; son installation dans une pension de familles ; le voisinnage ; la mère Ténardier et sa fille (Susan Hayward), juvénile femme fatale en robe de prisu. Comme tu -et donc à présent- on, l'a dit le sucker :wink: n'a pas de défenses et il est d'une facilité déconcertante à blouser et la belle ne s'en prive pas. Pour celui qui a été enfermé pendant 20 ans, tout est sujet à émerveillement. Heisler scrute le visage de l'enfant/adulte…et avec autant d'attention l'utilisation de cette naïveté par la donzelle (ce sont les scènes que je préfère). Par contre, l'éveil à la sexualité ne lui fait aucun bien :twisted: :oops:
Ce sont effectivement les meilleures séquences, celles qui font le plus "film noir", qui décrivent la pauvreté dans les quartiers (façon Pottersville) et qui sauvent le film. Par "éveil à la sexualité" tu y vas fort, on se contente de voir les jambes de Susan Hayward et de bisous. La scène au bar avec Jean Phillips est également chargée sexuellement (“Well, thanks for the drink. Bring Millie in sometime and we’ll all go over to my place and bake a cake.”)
Dernière modification par Supfiction le 31 oct. 17, 22:40, modifié 1 fois.
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Mise à jour du sommaire.


Liste des films présentés (classés par ordre alphabétique à partir du titre original) :

The 3rd Voice (Allô…L'assassin vous parle) de Hubert Cornfield avec Edmond O'Brien, Laraine Day et Julie London. Page 37
The 13th Letter (La treizième lettre) de Otto Preminger avec Charles Boyer et Linda Darnell. Page 10
99 River Street (L'affaire de la 99ème rue) de Phil Karlson avec John Payne et Evelyn Keyes . Page 26 (Par Supfiction)
711 Ocean Drive de Joseph M. Newman avec Edmond O'Brien et Joanne Dru Page 38
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Abandoned de Joseph M. Newman avec Dennis O'Keefe, Gale Storm et Jeff Chandler. Page 46.
Al Capone de Richard Wilson avec Rod Steiger et Martin Balsam. Page 13
Alias Nick Beal (Un pacte avec le diable) de John Farrow avec Ray Milland et Audrey Totter. Page 34 (Par Supfiction)
Among the Living (1941) par Supfiction
An Act of Murder (Le droit de tuer) de Michael Gordon avec Fredric March et Edmond O'Brien. Page 22
Appointment With Danger (Échec au hold-up) de Lewis Allen avec Alan Ladd et Paul Stewart. Page 19
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Backfire (Du sang sur le tapis vert) de Vincent Sherman avec Edmond O'Brien et Virginia Mayo. Page 45 (Par Supfiction)
Betrayed / When Strangers Marry (1944, William Castle) par Supfiction
The Black Legion (La légion noire) de Archie Mayo avec Humphrey Bogart. Page 31 par Supfiction
Black Tuesday (Mardi ça saignera) de Hugo Fregonese avec Edward G. Robinson et peter Graves. Page 46
Blonde Ice par Supfiction
Blueprint For Robbery (Hold-Up au quart de seconde) de Jerry Hopper. Page 12
Blues in the Night de Anatole Litvak avec Richard Whorf, Lloyd Nolan et Betty Field. Page 16
Bodyguard de Richard Fleischer avec Lawrence Tierney et Priscilla Laine. Page 30 par (Supfiction)
The Boss de Byron Haskin avec John Payne. Page 51
Boys Town (1938) par Supfiction
Brainstorm de William Conrad avec Jeffrey Hunter, Anne Francis et Dana Andrews. Page 5
The Brasher Doubloon - La pièce maudite(1947) par Kiemavel
The Brighton Strangler par Kiemavel
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Calcutta (Meurtres à Calcutta) de John Farrow avec Alan Ladd et Gail Russell Page 37
The Captive City de Robert Wise avec John Forsithe Page 9
Castle on the Hudson de Anatole Litvak avec John Garfield, Ann Sheridan et Pat O'Brien. Page 13
Chicago Calling de John Reinhardt avec Dan Duryea et mary Anderson. Page 47
Chicago Deadline (Enquête à Chicago) de Lewis Allen avec Alan Ladd et Donna Reed Page 37
Chicago Syndicate (Meurtres à responsabilité limitée) de Fred F. Sears avec Dennis O'Keefe. Page 21
Citadel of Crime de George Sherman avec Robert Armstrong. Page 12
City That Never Sleeps (Traqué dans Chicago) de John H. Auer avec Gig Young, Edward Arnold et William Talman. Page 11
Convicted (La loi des bagnards) de Henry Levin avec Glenn Ford, Broderick Crawford et Dorothy Malone. Page 11
Crack-Up de Irving Reis avec Pat O'Brien, Claire Trevor et Herbert Marshall. Page 46.
Crime Wave (Chasse au gang) de Andre de Toth avec Sterling Hayden. Page 24 Par Federico
The Crowd Roars (La foule en délire) de Richard Thorpe avec Robert Taylor et Edward Arnold. Page 16
The Crooked Way (Le passé se venge) de Robert Florey avec John Payne et Ellen Drew. Page 5
A Cry in the Night de Frank Tuttle avec Edmond O'Brien, Brian Donlevy, Natalie Wood et Raymond Burr. Page 46 (Par Supfiction)
Cry of the City (La proie) de Robert Siodmak avec Richard Conte et Victor Mature. Page 34 Par Supfiction
Cry Vengeance (La vengeance de Scarface) de et avec Mark Stevens avec Martha Hyer et Skip Homeier. Page 39
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Danger Signal de Robert Florey avec Zachary Scott, Faye Emerson et Mona Freeman. Page 15
Dangerous Mission (Mission périlleuse) de Louis King avec Victor Mature, Vincent Price et Piper Laurie. Page 8
A Dangerous Profession de Ted Tetzlaff avec George Raft, Ella Raines et Pat O'Brien par Kiemavel
The Dark Past (La fin d'un tueur) de Rudolph Maté avec Lee J. Cobb et William Holden. Page 18
Dark Waters de Andre de Toth avec Merle Oberon et Franchot Tone. Page 24
Deep Valley (Le repaire du forçat) de Jean Negulesco avec Ida Lupino, Dane Clark et Wayne Morris. Page 36
Drive a Crooked Road de Richard Quine avec Mickey Rooney, Diane Foster et Kevin McCarthy. Page 8
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Edge of Eternity (Le secret du grand canyon) de Don Siegel avec Cornel Wilde et Victoria Shaw. Page 7
Escape de Joseph Mankiewicz avec Rex Harrison et Peggy Cummins. Page 20
Escape in the Fog de Budd Boetticher avec Otto Kruger et Nina Foch. Page 30
Experiment Alcatraz de Edward L. Cahn avec John Howard et Joan Dixon Page 36
Eyes in the Night ( Les yeux dans les ténèbres) de Fred Zinnemann avec Edward Arnold et Ann Harding. Page 29
Image
The Falcon in Mexico / Le Faucon au Mexique (1946) et notes sur autres Faucons par Supfiction
The Fat Man de William Castle avec J. Scott Smart, Rock Hudson et Julie London. Page 44.
Fear (Frayeur) de Alfred Zeisler. Page 24
Fear in the Night de Maxwell Shane avec De Forrest Kelley et Paul Kelly. Page 21
The Fearmakers (La cible parfaite) de Jacques Tourneur avec Dana Andrews. Page 21
Des Femmes Disparaissent par Supfiction
The File on Thelma Jordon (La Femme à L'Echarpe Pailletée) de Robert Siodmak par Ducdame
Fingers at the Window de Charles Lederer avec Lew Ayres et Laraine Day. Page 24
Five Steps to Danger (Le miroir au secret) de Henry Kesler avec Sterling Hayden et Ruth Roman Page 21
Flaxy Martin de Richard L. Bare avec Zachary Scott et Virginia Mayo. Page 39
Flesh and Fury de Joseph Pevney avec Tony Curtis, Jan Sterling et Mona Freeman. Page 14
For You I Die de John Reinhardt avec Cathy Downs. Page 48. http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 7#p2456017
Framed (Traquée) de Richard Wallace avec Glenn Ford, Janis Carter et Barry Sullivan. Page 4
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Gambling House Par Supfiction
Gang War (Syndicat du crime) de Gene Fowler Jr. avec Charles Bronson. Page 9
The Gangster de Gordon Wiles avec Barry Sullivan et Belita. Page 3
The Good Die Young de Lewis Gilbert avec L. Harvey, G. Grahame, R. Basehart, J. Collins, J. Ireland, S. Baker. Page 45
The Green Glove (Le gantelet vert) de Rudolph Mate avec Glenn Ford, Geraldine Brooks et George Macready. Page 17
The Gun Runners (Trafiquants d'armes à Cuba) de Don Siegel avec Audie Murphy et Eddie Albert. Page 15
Gunman in the Streets (Le traqué) de Frank Tuttle avec Dane Clark, Simone Signoret et Fernand Gravey. Page 8
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The Hatchet Man de William A. Wellman avec Edward G. Robinson et Loretta Young. Page 20
Hell on Frisco Bay (Colère noire) de Frank Tuttle avec Alan Ladd et Edward G. Robinson. Page 31 Par Supfiction
Hell's Island (Les iles de l'enfer) de Phil Karlson avec John Payne, Mary Murphy et Francis L. Sullivan. Page 34
Hidden Fear de Andre de Toth avec John Payne, Alexander Knox et Conrad Nagel. Page 40
High Wall (Le mur des ténèbres) de Curtis Bernhardt avec Robert Taylor, Audrey Totter et Herbert Marshall. Page 51Par Supfiction
Highway 301 (Le témoin de la dernière heure) de Andrew L. Stone avec Steve Cochran et Virginia Grey. Page 53 Par Profondo Rosso
Highway Dragnet de Nathan Juran avec Richard Conte et Joan Bennett. Page 33
Hollywood Story (Un crime parfait) de William Castle avec Richard Conte et Julie Adams. Page 32
The Human Jungle (Dans les bas-fonds de Chicago) de Joseph M. Newman avec Gary Merrill et Jan Sterling. Page 6
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I Love Trouble (1948) par Supfiction
Inferno de Roy (Ward) Baker avec Robert Ryan et Rhonda Fleming. Page 20
Inside the Walls of Folsom Prison (Les révoltés de Folsom Prison) de Crane Wilbur avec Steve Cochran, Ted de Corsia et David Brian. Page 46
Intrigue (1947) par Kiemavel
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Johnny Allegro (L'homme de main) de Ted Tetzlaff avec George Raft, Nina Foch et George Macready. Page 58
Johnny Angel de Edwin L. Marin avec George Raft, Claire Trevor et Signe Hasso. Page 1
Johnny Stool Pigeon de William Castle avec Howard Duff, Dan Duryea et Shelley Winters. Page 24
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Key Witness de Phil Karlson avec Jeffrey Hunter et Dennis Hopper. Page 17
Kid Glover Killer / L'assassin au gant de velours (1942) par Supfiction
Killer McCoy (McCoy aux poings d'or) de Roy Rowland avec Mickey Rooney et Brian Donlevy. Page 16
King of the Underworld (Hommes sans loi) de Lewis Seiler avec Humphrey Bogart. Page 31
Kiss the Blood off my Hands (Les amants traqués) de Norman Foster avec Burt Lancaster et Joan Fontaine. Page 32 Par Supfiction
Kiss Tomorrow Goodbye (Le fauve en liberté) de Gordon Douglas avec James Cagney. Page 30
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The Lady Gambles de Michael Gordon avec Barbara Stanwyck, Robert Preston et Stephen McNally. Page 22
Larceny de George Sherman avec John Payne, Dan Duryea, Joan Caulfield, Shelley Winters. Page 41
The Last Mile (La rafale de la dernière chance) de Howard W. Koch avec Mickey Rooney. Page 7
The Lawless (Haines) de Joseph Losey avec MacDonald Carey et Gail Russell. Page 31
Let Us Live (Laissez-nous vivre) de John Brahm avec Henry Fonda, Maureen O'Sullivan et Ralph Bellamy. Page 40
Loan Shark par Kiemavel
The Long Night de Anatole Litvak avec Henry Fonda, Barbara Bel Geddes et Vincent Price. Page 5
Loophole (Dangereuse enquête) de Harold D. Schuster avec Barry Sullivan, Dorothy Malone et Charles McGraw. Page 12
Lucky Nick Cain (USA) - I'll Get You for This (UK) par Kiemavel
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Man in the Dark (J'ai vécu deux fois) de Law Landers avec Edmond O'Brien, Audrey Totter et Ted de Corsia Page 38
The Midnight Story (Rendez-vous avec une ombre) de Joseph Pevney avec Tony Curtis, Gilbert Roland, Marisa Pavan. Page 13
The Mob (Dans la gueule du loup) de Robert Parrish avec Broderick Crawford. Page 18
My Name is Julia Ross de Joseph H. Lewis avec Nina Foch et George Macready. Page 19
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Naked Alibi (Alibi meurtrier) de Jerry Hopper avec Sterling Hayden et Gloria Grahame. Page 10
The Naked Street (Le roi du racket) de Maxwell Shane avec Anthony Quinn, Farley Granger et Anne Bancroft. Page 22
New-York Confidential de Russell Rouse avec Richard Conte, Broderick Crawford et Anne Bancroft. Page 15
Nightmare (Le cauchemar) de Maxwell Shane avec Edward G. Robinson et Kevin McCarthy. Page 22
Nobody Lives Forever (1946) par Supfiction
No Questions Asked (Discrétion assurée) de Harold F. Kress avec Barry Sullivan, Arlene Dahl et Jean Hagen. Page 12
Nocturne de Edwin L. Marin avec George Raft et Lynn Bari. Page 1
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One Mysterious Night de Budd Boetticher avec Chester Morris, Janis Carter et Dorothy Malone. Page 30
One-Way Street (L'impasse maudite) de Hugo Fregonese avec James Mason, Marta Toren et Dan Duryea. Page 7
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Pitfall de Andre de Toth avec Dick Powell, Lizabeth Scott et Jane Wyatt. Page 17
Plunder of the Sun (Les pillards de Mexico) de John Farrow avec Glenn Ford, Francis L. Sullivan, Patricia Medina. Page 53
Plunder Road (Hold-Up) de Hubert Cornfield avec Gene Raymond, Wayne Morris et Elisha Cook Jr. Page 13
Portrait of a Mobster de Joseph Pevney avec Vic Morrow, Peter Breck et Ray Danton. Page 12
The Price of Fear (Le prix de la peur) de Abner Biberman avec Merle Oberon et Lex Barker. Page 50. http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... 5#p2463391
Private Hell 36 (Ici brigade criminelle de Don Siegel avec Steve Cochran, Howard Duff, Ida Lupino et Dorothy Malone. Page 5
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Quicksand / Sables mouvants (1950) par Supfiction
Quiet Please, Murder de John Larkin avec George Sanders, Gail Patrick et Richard Denning. Page 50
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Race Street de Edwin L. Marin avec George Raft, William Bendix, Marilyn Maxwell. Page 50
The Raging Tide de George Sherman avec Richard Conte, Shelley Winters et Stephen McNally. Page 32
Red Light / Feu rouge de Roy Del Ruth (1949) par Kiemavel
Revolt in the Big House (La révolte est pour minuit) de R.G. Springsteen avec Gene Evans, Robert Blake et Timothy Carey Page 36
Riot in Cell Block 11 (Les révoltés de la cellule 11) de Don Siegel avec Neville Brand et Leo Gordon. Page 15
Roadblock de Harold Daniels avec Charles McGraw et Joan Dixon Page 36)
Road house / La Femme aux cigarettes (1948) par Supfiction
Rogue's Regiment (Légion étrangère) de Robert Florey avec Dick Powell, Vincent price et Stephen McNally. Page 53
Ruthless (L'impitoyable) de Edgar G. Ulmer avec Zachary Scott, Louis hayward, Diana Lynn et Sidney Greenstreet. Page 46
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Salty O'Rourke (Sa dernière course) de Raoul Walsh avec Alan Ladd, Gail Russell et Stanley Clements Page 36
Shadow on the Wall de Pat Jackson avec Zachary Scott, Ann Sothern et Nancy Davis
Shakedown (Reportage fatal) de Joseph Pevney avec Howard Duff, Brian Donlevy, lawrence Tierney et Peggy Dow. Page 32
Shield For Murder (Le bouclier du crime) de Edmond O'Brien et Howard W. Koch avec Edmond O'Brien et John Agar. Page 7
Shock de Alfred L. Werker. Page 6 (Par Franzgehl)
Show Them No Mercy de George Marshall avec Cesar Romero et Bruce Cabot. Page 20
Six Bridges to Cross (La police était au rendez-vous) de Joseph Pevney avec Tony Curtis, George Nader et Julie Adams. Page 31
Slander de Roy Rowland avec Steve Cochran, Van Johnson et Ann Blyth. Page 20
Slaughter on Tenth Avenue (Meurtres sur la 10ème avenue) de Arnold Laven avec Richard Egan, Jan Sterling et Dan Duryea. Page 24
The Sleeping City de George Sherman avec Richard Conte et Coleen Gray. Page 28
Smart Girls don't Talk de Richard L. Bare avec Virginia Mayo et Bruce Bennett. Page 45
So Dark the Night de Joseph H. Lewis avec Steven Gerray et Micheline Cheirel. Page 19
The Sound of Fury/Try and Get Me (Fureur sur la ville) de Cy Endfield avec Frank Lovejoy et Lloyd Bridges. Page 16
The Spider de Robert D. Webb avec Richard Conte et Faye Marlowe. Page 32
The Steel Trap (Le piège d'acier) de Andrew L. Stone avec Joseph Cotten et Teresa Wright. Page 24
The Strange Affair of Uncle Harry de Robert Siodmak avec G. Sanders, E. Raines et G. Fitzgerald. Page 43. Par Supfiction
Strange Impersonation d'Anthony Mann avec Brenda Marshall et Hillary Brooke. Page 30
Strangers in the Night d'Anthony Mann avec William Terry et Virginia Grey. Page 34
The Strip de Leslie Kardos avec Mickey Rooney et Sally Forrest. Page 11
Sudden Fear (Le masque arraché) de David Miller avec Joan Crawford et Jack Palance Page 24 et Page 49 par brucerandylan
Suspense (Fatalité) de Frank Tuttle avec Barry Sullivan et Belita. Page 7
The System de Lewis Seiler avec Frank Lovejoy et Joan Weldon. Page 32
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The tattered Dress par Kiemavel
Un témoin dans la ville par Kiemavel
They Won't Believe me (Ils ne voudront pas me croire) de Irving Pichel avec R. Young, S. Hayward et J. Greer. Page 43 Par Supfiction
Thieves Highway (Les bas-fonds de Frisco) de Jules Dassin avec Richard Conte, Valentina Cortese et Lee J. Cobb. Page 34 Par Supfiction
The Threat de Felix E. Feist avec Charles McGraw et Virginia Grey. Page 4
This Side of the Law de Richard L. Bare avec Kent Smith et Viveca Lindfors. Page 44.
Time to Kill (1942) par Kiemavel
Timetable de et avec Mark Stevens avec King Calder et Felicia Farr. Page 39
To the Ends of the Earth (Opium) de Robert Stevenson avec Dick Powell et Signe Hasso. Page 53
Tomorrow is Another Day (Les amants du crime) de Felix E. Feist avec Steve Cochran et Ruth Roman. Page9
Too Late for Tears (1949) par Supfiction
The Trap (Dans la souricière) de Norman Panama avec Richard Widmark, Lee J. Cobb et Tina Louise. Page 14
The Turning Point (Le cran d'arrêt) de William Dieterle avec Edmond O'Brien, William Holden et Alexis Smith. Page 58 par Supfiction
Two of a Kind de Henry Levin avec Edmond O'Brien Lizabeth Scott et Terry Moore. Page 18
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Under The Gun de Ted Tetzlaff avec Richard Conte, Sam Jaffe et Audrey Totter. Page 33 Page 12 +++ Page 12 Par brucerandylan
Undertow (Une balle dans le dos de William Castle avec Scott Brady et Peggy Dow. Page 19
The Underworld Story de Cy Endfield avec Dan Duryea, Gale Storm et Herbert Marshall. Page 54
The Unguarded Moment (L'enquête de l'inspecteur Graham) de Harry Keller avec Esther Williams, George Nader et John Saxon. Page 11
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Vice Squad (Investigations criminelles) de Arnold Laven avec Edward G. Robinson et Paulette Goddard. Page 23
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Walk a Crooked Mile (La grande menace) de Gordon Douglas avec Dennis O'Keefe et Louis Hayward. Page 46.
The Weapon par Kiemavel
The Web de Michael Gordon avec Edmond O'Brien, Ella Raines et Vincent Price. Page 22
The Well (Le puits) de Russell Rouse avec Richard Rober, Harry Morgan et Barry Kelley. Page 46
When Strangers Marry/Betrayed (Étrange mariage) de William Castle avec Robert Mitchum. Page 19
Without Warning! de Arnold Laven avec Adam Williams. Page 9 http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... &start=120
Woman on the Run (Dans l'ombre de San Francisco de Norman Foster avec Ann Sheridan, Dennis O'Keefe Page 2
World For Ransom (Alerte à Singapour) de Robert Aldrich avec Dan Duryea. Page 29
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Young Dillinger de Terry Morse avec Nick Adams et Robert Conrad. Page 43
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Dernière modification par Supfiction le 29 janv. 16, 16:05, modifié 10 fois.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit :Mise à jour du sommaire.
Merci :wink:
La brunette sous le lampadaire :oops: (C'est dans Man Hunt ? J'ai un doute...)
Supfiction a écrit :
kiemavel a écrit : J'aime bien en revanche certains aspects qui ne sonnent pas faux. L'arrivée de dingo en ville, pas dans la ville haute mais tout en bas, dans les bas-fonds ; son installation dans une pension de familles ; le voisinnage ; la mère Ténardier et sa fille (Susan Hayward), juvénile femme fatale en robe de prisu. Comme tu -et donc à présent- on, l'a dit le sucker :wink: n'a pas de défenses et il est d'une facilité déconcertante à blouser et la belle ne s'en prive pas. Pour celui qui a été enfermé pendant 20 ans, tout est sujet à émerveillement. Heisler scrute le visage de l'enfant/adulte…et avec autant d'attention l'utilisation de cette naïveté par la donzelle (ce sont les scènes que je préfère). Par contre, l'éveil à la sexualité ne lui fait aucun bien :twisted: :oops:
Ce sont effectivement les meilleures séquences, celles qui font le plus "film noir", qui décrivent la pauvreté dans les quartiers (façon Pottersville) et qui sauvent le film. Par "éveil à la sexualité" tu y vas fort, on se contente de voir les jambes de Susan Hayward et de bisous. La scène au bar avec Jean Phillips est également chargée sexuellement (“Well, thanks for the drink. Bring Millie in sometime and we’ll all go over to my place and bake a cake.”)
Je ne parlais pas de ce qui se voit (c'est Hollywood 1941) mais de ce qui est suggéré. Il est évident que la jeune fille passe à la casserole et qu'elle est la première femme de dingo. Là où j'exagérais, c'est qu'il n'y pas vraiment de relation de cause à effet entre cet évènement (car c'en est un :shock: ) et le passage à l'acte (pour rester évasif)
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Re: The Tattered Dress

Message par kiemavel »

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The tattered Dress (1957)
Réalisation : Jack Arnold / Production : Albert Zugsmith (Universal) / Scénario : George Zuckerman / Photographie : Carl E. Guthrie / Musique : Frank Skinner et Henry Mancini

Avec Jeff Chandler (James Gordon Blane), Jeanne Crain (Diane Blane), Jack Carson (Le shérif Nick Hoak), Gail Russell (Carol Morrow), Elaine Stewart (Charleen Reston), George Tobias (Billy Giles), Edward Andrews (Lester Rawlings), Philip Reed (Michael Reston), Edward Platt (Ralph Adams)
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Après avoir passé la soirée avec son amant, au milieu de la nuit Charleen Reston rentre à son domicile ayant gardé sur elle la robe déchirée par son amant au moment de son départ. Son mari, le richissime Michael Reston, la force à l'accompagner jusqu'au domicile de l'amant que Reston abat dans la rue. Pour le défendre, l'homme d'affaires engage l'avocat vedette New-Yorkais James Gordon Blane qui est réputé ne jamais perdre les affaires qu'il prend en main. À Bolton, où doit se dérouler le procès, en raison de la popularité de la jeune victime qui était originaire de cette petite ville, Blane fait face à l'hostilité de la population et ça ne s'arrange pas lorsqu'il gagne le procès après avoir brisé la réputation de la victime et avoir réussi à convaincre le jury que le jeune homme avait pu agresser Charleen Reston. Mais à la veille du verdict, Blane était tombé dans un piège monté par le shérif Nick Hoak, un ami de la victime que l'avocat avait mis sur le grill durant son interrogatoire. Accusé de tentative de corruption sur un membre du jury, Blane doit à son tour passer en jugement…
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Lutte des classes dans le prétoire…Ce film de Jack Arnold est un drame judiciaire noir dont tous les principaux personnages sont antipathiques : le richissime meurtrier Michael Reston (Philip Reed) qui loin de faire profil bas se montre arrogant : "Quand je renverse un verre sur le tapis, mon majordome nettoie après moi ; lorsque vous versez le sang, votre avocat devrait faire la même chose". Sa séduisante et provocante femme Charleen (Elaine Stewart) est une vamp allumeuse avec laquelle l'avocat va avoir une brève aventure. La ville de Bolton où vivait la victime et où a lieu le procès n'est pas la petite ville saine, sanctuaire de la morale et des valeurs traditionnelles américaines. Même s'ils ont des raisons d'agir comme ils le font, l'accueil hostile de la population puis les agissements de quelques notables -et surtout ceux du shérif local- qui ne vont pas s'arrêter à une simple manipulation pour tenter de discréditer l'avocat, jettent un regard très sombre sur l'Amérique profonde. Et même la seconde victime -l'avocat- n'est aucunement sympathique ; en partie selon les critères des années 50 car cet homme divorcé de sa femme Diane (Jeanne Crain) profite largement de sa nouvelle liberté et est montré comme un grand coureur (c'est souligné d'emblée par la séduction éclair d'une jeune inconnue dans le train qui conduit l'avocat et son ami journaliste à Bolton). C'est aussi un grand joueur…et c'est d'ailleurs ce vice qui manque de le perdre puisque c'est ce gout du jeu qui le fait tomber dans un piège qui va le discréditer et entrainer sa mise en accusation. Mais c'est surtout professionnellement que Blane est critiquable car l'avocat vedette égocentrique qui se doit de réussir et de gagner ses procès -sans tenir aucun compte de la culpabilité des gens qu'il défend- va très loin puisque lors du 1er procès, sa force de persuasion et surtout son habilité redoutable durant les interrogatoires va mettre sur la sellette les témoins favorables au jeune homme abattu par le mari jaloux -dont le shérif, d'où le désir de vengeance de ce dernier- et il va parvenir à convaincre le jury en grande partie en brisant la réputation d'un jeune homme qui était très populaire à Bolton.
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Même si les éléments de film noir et purement criminels existent bien (le meurtre initial ; la manipulation impliquant plusieurs notables ; plus tard le meurtre d'un "détective"…et enfin l'épilogue violent sur les marches du tribunal) ; pour l'essentiel, derrière les procès -celui de Reston puis celui de Blaine - le film entend surtout montrer l'opposition de deux milieux sociaux à travers les deux personnages centraux. D'un coté Blane, le citadin riche, éduqué et intellectuellement supérieur (c'est évident durant l'audition du shérif qui est piégé par Blaine et qui lâche des informations nuisant à la victime ou pouvant au moins instiller le doute l'esprit des jurés) ; et de l'autre l'Amérique profonde, la petite ville de Bolton et ses habitants incarnée avant tout par une forte personnalité : le rustique shérif superbement interprété par Jack Carson. Sous des dehors sympathiques, le shérif Nick Hoak est un vrai teigneux. Il commence par faussement arrêter Blane, un prétexte pour lui faire découvrir la ville…mais surtout un prétexte pour le jauger mais à ce stade il ne s'agit pas encore d'intimidation. Ce n'est qu'à l'issue du procès favorable à Reston qu'il devient franchement hargneux ayant doublement des raisons de se venger. D'une part, c'était un ami de la victime dont il partageait la passion du football (un choix symbolique...Hoak est un ex joueur qui connut son heure de gloire tandis que la victime était un jeune joueur prometteur) et il est en partie responsable de l'issue du procès ayant été berné par la rouerie (d'autres dirait intelligence) de l'avocat. Ne supportant ni le verdict ni l'humiliation subie durant son interrogatoire, il va être à l'origine du piège tendue à Blaine avec l'aide de quelques notables et surtout celui de sa maitresse Carol Morrow (Gail Russell) qui faisait partie du jury. Le rugueux shérif est prêt à tout pour que justice soit faite car dans son esprit Reston est coupable … et il l'est ; mais trouvant répugnant ce pouvoir de l'argent qui permet à certains de demeurer au dessus des lois, il va aller très loin pour réparer les "injustices de la justice". Mais si Arnold et son scénariste n'apportent nulle solution, il n'y a pas non plus d'ambiguité. S'ils ne sont pas avec Blane, ils ne sont pas plus avec Hoak qui est montré comme une brute abusant de son petit pouvoir local.
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À l'opposé ; en haut de l'échelle (surtout sociale, hein ; pas de l'évolution des espèces quand même) il y a Blane qui est véritablement le seul membre de sa classe sociale car même Reston est présenté comme un nouveau riche arrogant et stupide mais en aucun cas comme quelqu'un de la classe de Blane. Son ami le journaliste Ralph Adams (Edward Platt) est de la même classe mais d'une catégorie à part. C'est le témoin (journaliste) et l'ange sur l'épaule de Blane car c'est lui qui tente à plusieurs reprises de remettre l'avocat sur le droit chemin. Dès notre prise de connaissance avec Blane, le journaliste est à ses cotés et lui propose de défendre un accusé dénué de moyens mais innocent ; mais cette affaire est rejetée par l'avocat qui préfère ouvertement défendre Reston pour la simple raison que ce procès médiatique et lucratif lui sera doublement profitable. Adams sera tout du long sur cette ligne ; c'est la conscience qui suit Blane pendant les procès, toujours en soulignant les penchants les plus sombres de son ami. L'avocat est quand même épaulé par une femme "classe" et bien comme il faut ; c'est son ex femme qui réapparait lorsqu'il est à son tour mis en accusation. Ce personnage interprété par Jeanne Crain est presque sans intérêt et lorsqu'elle se met à agir, son rôle est difficile à accepter (elle intervient dans le final et influe de manière décisive sur l'issue du procès). Si je parlais de femme "bien comme il faut", c'est que les deux autres femmes de notre histoire sont moins recommandables. La première, c'est la tentatrice, la femme fatale et pousse au crime car Reston digère d'autant moins l'infidélité de sa femme qu'elle le provoque et l'humilie (il faudrait aussi parler des liens entre les époux sous entendus par les dialogues et suggérés par la mise en scène d'Arnold…et au delà, de la relation qu'ont les deux principaux personnages masculins avec les femmes, tant ils semblent être aussi des incarnations de deux types de virilité et de séduction…). La belle Mme Reston reste très en retrait et n'est que l'élément déclencheur, le catalyseur de l'histoire (elle doit aussi avoir un certain pouvoir calorifique mais c'est autre chose). La troisième femme a un rôle plus important ; c'est la pauvre fille manipulée. La jurée interprétée par Gail Russell fait un peu doublement peine à voir. D'une part, la brutalité du shérif s'exerce aussi sur celle qui peut faire basculer le procès et d'autre part, si on découvre le film sans avoir vu de films tardifs de la carrière de la sublime Gail Russell, on pourra avoir un peu de peine de la découvrir prématurément abimée, surtout que ce rôle ingrat la pousse à jouer dans des registres la mettant peu en valeur (elle est notamment poussée à bout par Blane…)
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Un mot sur les personnages secondaires…On remarque (un peu) l'avocat Lester Rawlings interprété par l'excellent Edward Andrews mais il ne fait que passer car l'avocat prestigieux chargé de la défense de Blane disparait assez vite ; et surtout Billy Giles (George Tobias), un ancien client de Blane qui va se mettre à son service pendant la préparation du procès (les rares éléments de suspense sont presque tous liés à ce personnage). Si la mise en scène de Jack Arnold est sage et anonyme, sa direction d'acteurs est remarquable car les deux principaux personnages ne sont pas seulement sur le papier en totale opposition, c'est visible à tous points de vue dans le jeu des acteurs qui les incarnent. Ils n'ont rien en commun et se distinguent par leur posture, leur gestuelle, leur manière, leur vocabulaire. Si l'opposition entre les deux hommes est intéressante, le plus remarquable dans cet assez bon film néanmoins pas indispensable, reste quand même les deux plaidoiries de Blane, aussi brillantes l'une que l'autre et dans lesquelles Jeff Chandler est très bon (mais leur "état d'esprit" est totalement différent…volontairement évasif). Je signale aussi l'excellente musique Jazzy signée Frank Skinner (et Henry Mancini). Puisque les deux films présentent plus d'un point commun, The Tattered Dress - sorti en Belgique sous le titre : La robe Déchirée - peut être vu comme un Autopsie d'un meurtre du pauvre. Diffusé à la télévision. DVD gravé (VF)
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Alexandre Angel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Alexandre Angel »

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On voit sur cette affiche que l'alcool a déjà raison d'Errol Flynn :mrgreen:
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Chip »

La brunette sous le lampadaire: Joan Bennett dans " la rue rouge " (scarlet street)(1945) de Fritz Lang.
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