Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Supfiction
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

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The Hoodlum de Max Nosseck (1951)
Réalisation : Max Nosseck / Production : Maurice Kosloff / Distribution : Eagle Lion / Scénario : Sam Neuman et Nat Tanchuk / Photographie : Clark Ramsey / Musique : Darrell Calker

avec Lawrence Tierney (Vincent Lubeck), Allene Roberts (Rosa), Marjorie Riordan (Eileen), Lisa Golm (Mme Lubeck), Edward Tierney (Johnny Lubeck), Stuart Randall (le lieut. Burdick)

Alors que le directeur de la prison où il purgeait une peine de 5 ans pour le braquage d'une banque ne croit pas du tout en sa réinsertion, Vincent Lubeck, un jeune homme au lourd passé judiciaire est tout de même libéré sur parole après intervention de sa mère qui plaide sa cause auprès de la commission des libérations conditionnelles. Vincent rentre chez lui ou plutôt découvre la nouvelle maison de la famille, celle achetée grâce à la prime d'assurance vie du père et aux premiers gains de Johnny Lubeck, le jeune frère de Vincent qui vient d'acheter une station service. Mais cette petite réussite ne semble susciter que le mépris de Vincent. Malgré ses réticences, Johnny accepte néanmoins d'employer Vincent comme pompiste et mécanicien. Très vite, une jolie cliente qui apporte sa voiture en réparations, attire l'attention de Vincent. Il faut dire qu'elle est la jeune secrétaire de la banque située en face du garage …
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The Hoodlum aka The Lawrence Tierney Experience … Ce film dont le titre original peut se traduire par "Le voyou" aurait pu s'appeler en français : L'irrécupérable. Ce cas pathologique terrifiant, mais qui est aussi - si on veut (question de sensibilité :wink: ) - un cas social est interprété par un très bon Lawrence Tierney qui trouvait, encore une fois grâce à Max Nosseck, un rôle à sa mesure puisque ce metteur en scène globe trotteur peu prolifique aux USA (une grosse dizaine de films) l'employa 4 fois après lui avoir offert le rôle qui lança sa carrière, celui de Dillinger dans son film de 1945. Mais en 1951, en raison de ses frasques hors plateau, la carrière de Tierney en tant que tête d'affiche était déjà pratiquement derrière lui. Dès l'année précédente, il n'était déjà plus que le 3ème couteau d'un honnête film noir comme Reportage fatal, devancé au générique par Howard Duff, Brian Donlevy ou même Bruce Bennett et on ne l'a plus retrouvé n°1 au générique que dans quelques petits films criminels d'une heure comme celui de Nosseck. Le programme est donc court mais il est copieux dans cette petite série B pourtant absolument fauchée dont une bonne partie des interprètes principaux n'a pas fait véritablement carrière ; ni le plus jeune frère de Lawrence Tierney, Edward qui joue … son frère ; ni la vamp de la bande que reconstitue Vincent Lubeck (interprétée par Angela Stevens) ni même Allene Roberts qui joue Rosa, la jeune femme que doit épouser le frère de Vincent, même si on la vu tenir quelques rôles relativement importants dans d'autres films criminels. La seule qui avait de la bouteille, Lisa Golm (la mère de Lubeck) en fait des caisses (notamment quand elle supplie les membres de la commission de libérer son bon garçon :o ).
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Le film est néanmoins à voir notamment pour le show Tierney, inégalable dans un registre certes limité. Même si le personnage multiplie les ignominies et s'il est donc bien tel que l'annonçait le directeur de la prison en ouverture du film : un jeune homme impossible à réinsérer ; même si c'est ensuite illustré avec pas mal de complaisance dans la noirceur, on trouve néanmoins trace de petites notes n'atténuant pas les responsabilités de Vincent mais lui concédant quelques circonstances atténuantes. D'abord la naissance et l'enfance, encore plus bas que le caniveau, le fameux Sidewalk dont il est question dans plus d'un film noir : celui d'où l'on vient … ou celui dans lequel on peut tomber en se tenant trop près du bord. Une enfance qui ne s'oublie visiblement pas puisque lorsque la mère de Vincent se montre fière de la nouvelle mais modeste maison familiale qui constitue un progrès par rapport à celle située juste à coté de la décharge municipale où ses garçons avaient grandi, Vincent lui répond à la fin d'une tirade assez brillante (1) : Dough is the only thing that will cover up the stink of the city dump (le fric est la seule chose qui pourrait couvrir la puanteur de la décharge de la ville)
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Sa libération n'atténue donc en rien son amertume et sa colère mais ces traits de caractère sont encore accentués dès les premiers temps de sa libération, provoqué qu'il est par les réactions de son entourage ou les réminiscences de son passé. Quelque soit ce passé, même si on subodore que le jeune frère a toutes les raisons d'être échaudé, il se montre très vite, très sévère et très exigent avec Vincent, lequel n'est pas aidé non plus par le harcèlement du flic qui l'avait arrêté 5 ans plus tôt et qui revient le cuisiner sur son lieu de travail … le perturbant et le poussant à la faute … ce qui donne donc des arguments à son jeune frère. Des engrenages que Nosseck montre concrètement, bien aidé il est vrai par un scénariste qui avait fait de la station service du petit frère, la station de guet idéale pour celui qui a des facilités pour mal tourner. On va dire que c'est la fatalité plutôt que le scénariste qui a placé juste en face du nouveau lieu de travail de Vincent Lubeck une belle banque ! Mais cette finesse a été bien utilisée car avant même que lui même en ait l'idée, malgré que les regards de Vincent aient été immédiatement attirés par ce qui se passe de l'autre coté de la rue (on ne se refait pas … Tiens, lui aussi ) le flic subodore ce qui n'existe pas, ou pas encore : un cambriolage déjà programmé.
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La suite est en revanche programmée ; les mauvaises relations que l'on retrouve après le travail ne faisant qu'accélérer le cours des événements que de toute façon très vite Vincent prend en main et orchestre. Même si on anticipe bien sûr dès le début l'essentiel de ces événements, il est absolument impossible d'en envisager par avance la noirceur. Le début des ignominies commence d'ailleurs dans le cadre privé quand le soir même de la journée de travail humiliante sommairement décrite un peu plus haut, à la suite de nouveaux reproches exprimés par son frère, Vincent va s'isoler sur le toit de la maison, recevoir le soutien et des marques de compassion de la part de Rosa, la fiancée à son frère. De colère, Vincent va alors libérer les colombes détenues en cage puis voler un baiser à sa future belle soeur après s'être moquer de ses belles certitudes et de son optimisme ! Ce n'est que le début de ses exploits car le diabolique Vincent Lubeck va tout détruire autour de lui …
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Les péripéties à proprement parler criminelles ne donnent d'ailleurs pas les séquences les plus réussies. Le prix de ce petit film, c'est la succession de séquences fortes, intrigantes ou brillantes, parfois par le dialogue souvent incisif. Elles débutent dès les premiers instants car Max Nosseck ne perd pas de temps. Le générique défile en effet en surimpression d'images montrant un Lawrence Tierney ayant l'air inquiet et dépité se trouvant à bord d'une voiture conduite par un homme inconnu tenant un revolver (l'inconnu ne le reste pas longtemps puisqu'on découvre très vite qu'il s'agit de son jeune frère). Puis on nous montre - sans nous l'expliquer - qu'il s'agissait probablement d'événements que l'on retrouverait plus tard puisque les premières scènettes post générique reviennent à l'origine, aux premiers actes délinquants de Vincent qui défilent très vite. Puis vient le temps de la libération. Au plaidoyer puissant de la mère de Vincent, le directeur de la prison qui finit par se résoudre à la libération du jeune homme, répond à sa manière. Avant d'ouvrir la porte de la prison, il ouvre celle qui conduit à la chaise électrique en avertissant Vincent que c'est probablement là qu'il finira ! La suite amène trop loin dans l'intrigue, c'est pourquoi je poursuis en spolier
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Par la suite, en dehors de l'attaque à main armée, le plus grand forfait de Vincent sera donc de corrompre la petite amie de son frère et de la mettre enceinte … ce qui entraine son suicide ! Le repas qui suit la mort de Rosa est terrible car Vincent est le seul à pouvoir joyeusement se contenter ce qui lui attire pour la première fois les regards soupçonneux de sa mère. Plus tard, dans l'épilogue, lorsqu'il se retrouve traqué par la police, il court chez la jolie banquière … qui lui met un revolver sous le nez et du coup il retourne sur les genoux de maman mais celle ci est à l'article de la mort et la confession qu'elle fait à celui qu'elle avait jusque là toujours farouchement défendu est extraordinaire. Pour répondre aux propos amers de Vincent prononcés plus tôt, elle va lui répondre : All the times you was yelling about the smells from the City Dump … You are the Smell !! You are the Stink !!! avant de mourir en serrant toutefois sa main sur la tête de son fils. On peut voir ce qui suit, c'est à dire la scène finale comme une adaptation à la "film noir" de la prière des morts : Ashes to ashes, Dust to dust … Dump to Dump ! Et on finit par se dire que cette idée de fuite dans une voiture funéraire, si ça n'était pas une idée de génie, c'était au moins de la divination.

L'un des meilleurs Lawrence Tierney. 7/10
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(1) Voici plus précisément ce que Vincent Lubeck répond à sa mère qui lui demande de profiter de l'air pur après qu'il ai fait part de son amerture pour l'argent de la prime d'assurance vie dépensé dans la nouvelle maison.

Stop it, Ma! Keep the windows closed ! What was the use ? The stink came through them anyhow into all the corners of your lungs, your skin! Even if you took a bath every day, the stink would still stink! Our playground, where we picked up a few pieces of junk to get spending money. A rotten stink! Even now we're not too far away from it! Yeah, but you wait! I've got ideas. I'll get plenty of money ! Yeah, dough ! That's the only thing that'll ever cover up the stink of the city dump! // Arrête, Maman ! Laisse les fenêtres fermées ... à quoi ça servait ? L'odeur passait au travers et allait jusqu'au tréfond de vos poumons, de votre peau ! Même en prenant un bain tous les jours la puanteur était encore puante ! Notre aire de jeux : c'était où nous ramassions quelques dechets pour nous faire de l'argent de poche ! Une puanteur ! Même maintenant nous n'en sommes pas assez loin ! Oui mais attends ! J'ai des idées ! J'aurais beaucoup d'argent ! Oui, du fric ! L'argent est la seule chose qui poura jamais recouvrir la puanteur de la décharge municipale.


"Fauché" c'est effectivement le mot approprié et le réalisateur a surement du se creuser les méninges pour habiller ses décors vides en jouant de l'éclairage (typiquement noir du coup) ou remplacer des scènes d'actions (la course poursuite des coéquipiers) par des manchettes de journaux. Ce côté cheap se retrouve dans les transitions entre les scènes, en fondu au noir avec renfort de musique à l'instar de téléfilms des 50's.
Mais on suit sans déplaisir cette éternelle histoire de Jean qui pleure et Jean qui rit opposant le bon frère travailleur et respectueux des lois et le mauvais fils irrécupérable, tel-qu'on pourra la voir dans le cinéma de genre jusqu'au récent Blood Ties. Sauf qu'avec Tierney, inutile de la jouer dans l’ambiguïté, le doute ou le tiraillement entre bien et mal: on le sait, c'est pas le genre à boire du milkshake, ce type est pourri jusqu'à la moelle, n'hésitant pas au passage à piquer la copine de son frère et s'en débarrasser aussi sec. Sa seule faiblesse, à l'instar d'un James Cagney, ce serait d'aimer trop sa mamma (Lisa Golm qui en fait des tonnes).
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Re: Wicked Woman - La scandaleuse

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Wicked Woman - La scandaleuse de Russell Rouse (1953)
Réalisation : Russell Rouse / Production : Clarence Greene / Distribution : UA / Scénario original de Russell Rouse et Clarence Greene / Directeur de la photographie : Eddie Fitzgerald / Musique : Buddy Baker

Avec Beverly Michaels (Billie Nash), Richard Egan (Matt Bannister), Percy Helton (Charlie Borg), Evelyn Scott (Dora Bannister), Robert Osterloh (Larry Lowry), William 'Bill' Phillips (Gus), Bill Porter (Frank Ferguson)

Billie Nash (Beverly Michaels) arrive en autocar dans une ville inconnue sans un sou en poche. Après s’être installée dans une pension meublée où elle a pour voisin un vieux tailleur célibataire (Percy Helton), elle se met en quête d’un travail et est très vite engagée comme serveuse par Dora Bannister, la sympathique patronne d’un bar de la ville. Le soir même, Billie fait la connaissance de Matt (Richard Egan), le mari de Dora. Très vite, Matt et Billie deviennent amants …
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Un ovni du film noir au même titre que le Détour de Ulmer et, pour à peu près les mêmes raisons, un film culte. Certes dans une moindre mesure car ce sont surtout les fans absolus de la trop rare Beverly Michaels qui doivent chérir ce film qui exploite comme peu de films du cycle classique du genre l’attraction sexuelle qu’exerce une héroïne de film noir sur tous les hommes qu’elle croise. Le moins obsédé par l’actrice n’est d’ailleurs pas le metteur en scène Russel Rouse puisqu’il exploite chaque parcelle du corps de son héroïne au maximum de ce qu’il était possible de faire en 1953 et il fut si séduit qu’il finira par l’épouser 2 ans plus tard ce qui entraina sa retraite anticipée après seulement 14 films, dont 11 pour le cinéma, parmi lesquels 6 appartenaient au genre criminel et où elle était la tête d’affiche féminine. Mais c’est sans doute dans Wicked Woman que Beverly Michaels a trouvé son meilleur rôle et c’est aussi celui pour lequel elle demeure inoubliable pour la poignée de cinéphiles qui ont pu la voir dans ses films les plus visibles, ceux de Hugo Haas principalement. La Beverly Michaels sexploitation débute dès la fin du générique qui nous montre un autocar traverser des paysages semi-désertiques puis arriver dans une ville inconnue. Le metteur en scène commence par isoler très brièvement son visage que l’on aperçoit parmi les passagers ; puis, lorsqu’elle descend de l’autocar, il cadre d’abord les jambes de cette somptueuse blonde platine au corps serré dans une ensemble blanc. Avec des gestes lents, elle pose ses bagages et allume une cigarette puis se dirige vers le bureau de la compagnie où un employé lui indique l’adresse d’une pension proche, avant de rester le regard fixé sur elle jusqu’à ce qu’elle franchisse la porte. Arrivée devant la modeste pension, c’est au tour de Charlie Borg (Percy Helton), qui la voit arriver à travers la vitrine de sa boutique de tailleur du rez-de-chaussée, d’en sortir discrètement pour la regarder monter l’escalier. Clairement, les deux premiers hommes qui la croisent lui matent le luc ! Dès lors il ne faut pas s’étonner qu’elle exploite cette attraction qui ne semble d’ailleurs pas la combler. C’est pour ce personnage de femme fatale aussi froide et manipulatrice que fragile et touchante qu’il faut voir ce film si singulier illuminé par la présence hypnotisante de son actrice principale : Beverly Michaels, cette Wicked Woman rebaptisée La scandaleuse en France et La vicieuse en Belgique … mais on doit bien être quelques uns à trouver Billie Nash plus touchante qu’autre chose ....
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Dans la carrière de Russell Rouse, Wicked Woman est donc un peu son Detour. Son film est aussi pauvre, aussi déprimant et aussi baroque que le film d’Ulmer. Tout d’abord, il est aussi fauché. Les extérieurs vrais ou faux sont des plus réduits : un bout de trottoir et le bureau de la compagnie d’autocar lors de l’arrivée de Billie. Puis tout le reste se passe entre la pension minable où elle loge et dont on ne voit qu’un couloir menant à la salle de bain collective et deux chambres meublées, et le bar des Bannister. Les extérieurs presque inexistants et le petit nombre de personnages renforcent l’atmosphère étouffante baignant cette intrigue qui rappelle Le facteur sonne toujours deux fois mais la répartition des rôles y est totalement chamboulée. Le conjoint abusé est ici la femme du couple exploitant le bar. Dora Bannister est une gentille alcoolique qui accueille avec bienveillance Billie et l’engage malgré son absence de références. Son mari, le musculeux Matt Bannister, c’est le brave type pas très malin qui va succomber au charme de la vagabonde sans emploi qui est donc ici également la femme fatale. Lorsque Beverly Michaels descend de son autocar tout de blanc vêtue, on ne peut pas ne pas penser à Lana Turner mais si Beverly Michaels n’a pas la classe de Lana, elle n’est pas la Lana Turner du pauvre, elle est celle des pauvre types. Elle est le Tramp par excellence, se déplaçant d'une ville à l'autre dans l’espoir de voir sa chance tourner ...
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Le parcours n’a pas du être simple jusque là … Malgré sa grande beauté, la longue et statuesque Billie donne en effet l’impression d’être à bout de fatigue et de tristesse. Même ses sourires semblent forcés et prêts à se crisper dans un rictus d’amertume. Mais elle peut encore compter sur sa séduction. Sa démarche souple est si lente qu’elle semble marcher au ralenti comme pour faire plaisir aux hommes ou leur laisser le temps de la reluquer. Et ils ne s’en privent pas. Mais elle se sert de ce corps splendide de manière professionnelle. Au bar où très vite elle est engagée, elle promène son visage blême et triste semblable à un masque et elle déambule entre les tables comme un automate souriant. Certains clients éméchés ne se contentent pas de la reluquer, ils la saisissent à son passage et elle semble même naturelle lorsqu’elle répond aux gestes, aux mains qui l’agrippent, par des sourires éclatants et réagit en semblant plaisanter avec ces clients entreprenants. Mais sitôt qu’elle reprend sa marche, elle affiche immuablement un terrible regard vide … Du coup, en dehors des heures d’ouverture, on ne touche pas ! Quand on voit la crise d’hystérie qu’elle pique lorsqu’elle est seulement effleurée par son voisin d’en face, dans la pension qu’elle regagne dans la nuit, on peut même se demander si Billie est réellement attirée par Bannister même si elle en a tout l’air. Quoi qu’il en soit, le seul pour lequel son regard s’allume, c’est bien Matt Bannister dont la charmante épouse s’abime dans l’alcool. Quelque soit la sincérité de son attirance pour son patron, il va aussi être pour elle la possibilité de toucher à son rêve. Car Billie rêve … mais elle rêve petit.
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Ça doit être parce qu’elle n’a vraiment pas grand chose : des cigarettes, une bouteille de whisky, un magazine d’astrologie et un disque qui ne cesse de l’accompagner partout, jusqu’au juke box du bar. C’est une musique qui lui rappelle on ne sait quoi … mais qu’elle situe au Mexique. Son rêve, c’est Acapulco ! Billie parvient sans trop de peine à convaincre Matt de s’enfuir avec elle au Mexique avec le produit de la vente du bar que Matt tente de revendre à l’insu de Dora en trompant cette dernière ainsi que l’acquéreur (Robert Osterloh) et son avocat (Frank Ferguson). A vrai dire, même si ça occupe beaucoup scénariste et réalisateur durant la seconde partie du film, on se moque un peu des péripéties inhérentes à l’escroquerie proprement dite ; c’est à dire toutes les complications successives qui apparaissent et qui retardent l’opération. Ces péripéties sont à peu près dénuées d’intérêt et - même si en est question au moins en pensées et parfois en paroles - il n’y a même pas ce qu’on pourrait attendre, c’est à dire de gradation dans la gravité des actes commis par les amants pour parvenir à leurs fins. Mais le film tient néanmoins par la richesse de ses 4 principaux personnages. Aucun n’est unidimensionnel et Russell Rouse, par sa mise en scène, sait traduire visuellement les non dits entre ses personnages. Ses gros plans sur les regards complices entre Billie et Matt montrent l’isolement croissant du couple d’amants contraints de dissimuler d’abord leur attirance puis leurs intentions, d’abord vis à vis de Dora, l’épouse … qui ne voit rien puisque la plupart de temps elle est ivre.
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C’est une épave sympathique et encore jolie, dans le genre « girl next door », qui devient immédiatement l’amie de Billie. Malgré le double jeu que mène celle ci, elle semble se lier d’amitié avec Dora et devient son alliée puisqu’elle la sert discrètement dans le dos de son mari qui refuse qu’on lui serve à boire. Et elle se montre ainsi la complice … de sa déchéance … La complicité qui la lie à Dora ne semble toutefois pas feinte et pour destructeur que soit le rôle qu’elle joue, ce n’est pas un petit jeu pervers qui semble guider ses actes et elle ne pousse probablement pas sciemment Dora au vice pour l’aveugler. De toute façon, Billie projette trop de vulnérabilité pour qu’on lui en veuille d’exploiter ce qui rend dingue tous les hommes sur son passage, des hommes montrés comme aveuglés par leurs désirs. Dès lors, difficile d’en vouloir à cette jeune femme qui ne ne connait probablement pas d’autres moyens de survivre que celui qu’elle a trouvé. Il n’en reste pas moins que Billie contribue grandement au détachement de Matt qui supporte de moins en moins la déchéance de sa femme sans pour autant éprouver de mépris pour elle. Bien au contraire, il l’aime toujours. Il se montre même longtemps scrupuleux sans que cela paraisse le moins du monde absurde et il y a donc chez lui un véritable conflit intérieur que, malgré ses limites en tant que comédien, Richard Egan parvient à exprimer.
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Même l’immonde voisin interprété par Percy Helton n’est pas totalement détestable tant il est pathétique. Il est temps d’en venir à ce personnage clé, aussi important que le trio. Avec sa tête de vieux bébé vicieux (comme l’a qualifié Philippe Garnier dans le portrait qu’il a fait de l’acteur dans son livre Caractères) Percy Helton crève l’écran et se montre extraordinaire dans le rôle du minable petit tailleur, on ne peut plus glauque, qui en pince pour Billie. Dans le genre minable nabot surexcité, il rejoint le Elisha Cook Jr. de Les mains qui tuent (Phantom Lady) qui croyait pouvoir se faire Ella Raines dans le film de Siodmak. On aura rarement vu un tel personnage de vieux libidineux dans le cycle noir. De manipulé, il deviendra manipulateur mais je me garderais bien d’aller plus loin en ce qui concerne le rôle qu’il joue dans l’intrigue. Heureusement qu’il est là dans une seconde partie dans laquelle - encore une fois - l’intrigue principale s’enlise un peu dans des « problèmes » juridiques pas intéressants. Mais ce n’est rien à coté des attraits de ce film rare et certains passages fulleriens (notamment une raclée mémorable) de sa dernière partie nous rappelle qu’on n’est pas dans le tout venant du genre. Quant à l’image finale, elle est absolument bouleversante et montre que décidément les temps sont durs pour les femmes fatales des bas quartiers … A voir impérativement. Pour l’anecdote, à un journaliste qui interrogeait Russel Rouse sur ce film, un lumineux journaliste demanda : « Whatever happened to that cheap floozy who starred in Wicked Woman ? « . “I married her”, répondit-il :mrgreen: . Vu en vost anglais
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I Wouldn't Be in Your Shoes - Le condamné de la cellule 5

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Le condamné de la cellule 5 - I Wouldn't Be in Your Shoes de William NIgh (1948)
Une dispute éclate au sein d’un couple de danseurs professionnels sans emploi lorsque Ann (Elyse Knox. 1), qui gagne chaque soir quelques dollars pour accompagner de vieux messieurs célibataires dans une académie de danse, rentre au milieu de la nuit dans leur modeste chambre meublée. Alors qu’ils viennent de se coucher, un peu ivre et toujours en colère, Tom (Don Castle) balance ses chaussures par la fenêtre pour faire déguerpir des chats bruyants qui rodaient au pied de l’immeuble. Ann réussit à le convaincre de sortir récupérer ce qui est aussi pour lui un outil de travail puisque Tom venait de jeter sa seule paire en bon état, ses chaussures de danse mais elles demeurent introuvables. Le lendemain matin, elles réapparaissent devant la porte de la chambre et ils en concluent que quelqu’un les connaissant aura trouvé et rapporté ces chaussures de danseur ne pouvant pas appartenir à un autre. Dans la journée, Tom trouve un porte feuille contenant 2 000 $ en billets de 20 $ d’un ancien modèle. Voulant d’abord le rapporter à la police, Tom se laisse convaincre d’attendre quelques jours et de suivre dans le journal local si quelqu’un déclare la perte et offre une récompense. Parallèlement, la police commence à enquêter sur le meurtre d’un vieil homme tué dans le taudis où il vivait malgré le magot qu’il était réputé posséder. Des empreintes de pas bien particulières sont relevées …
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Malgré un budget de misère, ce petit film noir vaut bien un petit détour. Le scénario est du à Steve Fisher, un grand spécialiste du film noir, qui adaptait un roman de Cornell Woolrich : I Wouldn't Be in Your Shoes (qu’on peut traduire, pour faire série noire, par : Je n’aimerais pas porter tes pompes) qui sonne formidablement et qui est à prendre de manière littérale puisque ce sont les chaussures de Tom qui le mettent dans la panade. Il sonne en tout cas bien mieux que son titre français qui de plus évoque un film de prison, ce qu’il n’est pas mais il débute bien dans le couloir de la mort d’une prison américaine à quelques jours de l’exécution d’un homme qui raconte ce qui lui est arrivé à ses co-détenus. Toute l’histoire est donc racontée en un long Flashback par Tom. Des empreintes de pas faites avec des chaussures de danse sur mesure, unique dans le voisinage et une fortune tombée du ciel, c’est assez de preuves circonstancielles réunies par l’inspecteur Judd (Regis Toomey) et ses collègues pour que Tom soit reconnu coupable et condamné à mort. Sauf que le coupable idéal ne l’est pas, coupable. Tom aurait eu le temps de commettre le crime et le metteur en scène aurait pu aisément mettre le doute dans la tête du spectateur … Ce n’est donc pas le cas mais on ne peut pas considérer que c’est un raté. Par contre, dans un premier temps, on peut trouver que la série de coïncidences apparemment improbables qui accablent Tom est un peu abusée mais tout s’éclaircit progressivement, et finalement tout s’expliquer et apparait vraisemblable après coup. En un mot : machination !
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Je préfère prévenir que les plus perspicaces de ceux qui connaissent assez bien le genre vont assez vite comprendre de quoi il retourne et de qui provient la manipulation mais c’est secondaire. Je pense même que c’était volontaire de la part du scénariste, le suspense se déplaçant et étant même décuplé par la proximité - qui deviendra promiscuité - entre Ann, le seul véritable allié de Tom, qui une semaine avant l’exécution tente de relancer l’enquête, et le véritable criminel qui se dévoile peu à peu et se met finalement en danger. Voyant qu’aucune aide ne viendra de la police, en désespoir de cause, Ann n’hésite d’ailleurs pas à se servir de son charme pour rallier ce soutien. La scène nocturne où elle donne rendez-vous à cet homme se termine de manière troublante par le baiser que donne Ann comme une avance. En clair, même si ce n’est pas aussi explicite, Ann va jusqu’à se donner à un homme pour qu’il l’aide à libérer son époux et elle lui promet même de l’épouser si Tom venait à être innocenté … En ce qui concerne l’identité de l’individu, je poursuis en prévenant : Alerte spoiler

On est toutefois très vite interloqué par une étrange coïncidence. L’inspecteur Judd, qui mène l’enquête -puis la relance- était aussi le client préféré de Ann à l’académie Ortiz où elle travaillait chaque soir. Ce client assidu du salon, Ann l’appelait son « Père Noël « en raison de sa générosité et de son coté désintéressé, dit-elle … C’est à dire qu’il devait se contenter des effluves de parfum qui demeurait sur son veston pendant quelques jours mais s’il emportait avec lui le parfum de Ann, il ne lui avait jamais demandé davantage. A partir de la séquence nocturne décrite plus haut, la nature de la relation amicale qu’il entretient avec Ann change radicalement. Il décide donc de rouvrir l’enquête contre l’avis de sa hiérarchie et puisqu’il est évidemment le véritable meurtrier, on a donc ici une figure classique du film noir : le flic criminel qui mène l’enquête sur le meurtre qu’il a commis … et évidemment il trouve un autre faux coupable afin d’honorer la promesse faite à Ann tandis que le crime et la raison d’être de la machination visant à faire condamner Tom apparaissent maintenant évidents. C’était déjà par amour pour Ann que Judd avait agit. Dans le final, il révèle l’ampleur de son obsession pour la jeune femme et c’est à la fois touchant et effrayant …
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L’identité même du tueur accentue le tranquille plaidoyer contre la peine de mort. Car au poste de police, on s’auto-congratulait beaucoup entre collègues, vantant le sérieux de l’enquête et les mérites des éléments matériels probants qui avaient été réunis contre Tom. Mais on découvre qu’un flic motivé pour faire le bien … ou par le mal peut aisément fabriquer un coupable. Sans même parler de mauvaises intentions (c’est le cas ici), on s’aperçoit que des investigations élémentaires n’avaient pas été menées : pas de recherche de témoins, pas d’enquête de voisinage. C’est d’ailleurs durant cette contre-enquête menée par Judd qu’apparait encore plus clairement un des autres points forts du film, sa justesse dans la description du milieu modeste dans lequel se déroule toute l’histoire. La visite de l’immeuble qui fait face à celui du couple de danseurs est à cet égard admirablement menée avec de nombreuses petites idées assez fines dans la direction d’acteurs, les axes de prise de vues, pour montrer notamment le mélange d’émotions ressenties par des quidams lors d’une visite impromptue de la police. De plus, Judd s’y montre d’une efficacité et d’une rapidité de déduction remarquable mais chez lui, contrairement à ses collègues, les carences antérieures étaient plus que de la mauvaise volonté. Au moins un autre personnage secondaire est criant de vérité, c’est une commerçante à fort accent Yiddish qui se montre bienveillante avec Tom puis avec Ann, à qui elle offre un minuscule arbre de noël.

Bon petit film noir. 6,5/10. Vu en vost.


1. Elyse Knox, décédée en 2012, était la mère de Mark Harmon
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The Hangman is back, let's celebrate


Rogue Cop - Sur la trace du crime (1954)

Réalisation : Roy Rowland
Avec : Robert Taylor, Janet Leigh, George Raft, Anne Francis

Un policier corrompu et désabusé s'est fait une petite vie confortable faite d'arrangements avec la pègre. Son jeune frère est lui un flic idéaliste. Tous deux vont se retrouver face au caïd de la pègre.. on devine la suite.

Scénarisé par Sydney Boehm (collaborateur de Fritz Lang), photographié par John F. Seitz (collaborateur de Billy Wilder, John Farrow et Nicholas Ray) et parfaitement rythmé par le réalisateur Roy Rowland, ce film offre un étonnant compromis entre le classicisme des films des 50's et une sécheresse propre aux années 70 ou à certaines oeuvre à l'approche plus documentaire des années 40 (je pense à ceux d'Henry Hathaway par exemple). Les rapports entre les protagonistes y sont durs et sans concessions. Tout ou presque est sale et corrompu, surtout dans la tête de Christopher Kelvaney (Robert Taylor). Pourtant il y a à l'affiche la belle et d'ordinaire douce Janet Leigh et un Robert Taylor qui a pu jouer des personnages romantiques à l'occasion. Mais bien que dans le même camp dans cette histoire de lutte à mort entre flics et mafieux (George Raft bien sûr, alias Beaumonte), leurs deux personnages n'hésitent pas à se bousculer physiquement et se dire leurs quatre vérités. Et lorsqu'il y a le début d'un commencement d'attirance ou d'empathie entre eux, cela tourne court immédiatement (d'ailleurs l'affiche est mensongère).
Anne Francis complète le casting, jouant la pauvre fille compromise aussi par confort, maîtresse pathétique et alcoolique de Beaumonte.

Quatre ans avant Traquenard, Robert Taylor joue déjà un homme corrompu (pas un avocat mais un flic) mais non diminué et bien plus dur, cynique et virulent que dans le film de Nicholas Ray. En pleine force de l'âge, il n'a peut-être jamais balancer autant de mandales. Même George Raft y passe, ce qui n'a pas du arriver souvent.
Il y a dans cette histoire quelque-chose de L'enfer de la corruption de Polonsky (deux frères pris dans les méandres de la corruption, une rédemption possible..) mais aussi Règlement de comptes (1953). Rogue Cop a pour point commun avec celui de Lang la violence faite aux femmes. Je pense aussi, et cela pourra surprendre, à La nuit nous appartient de James Gray.

La fusillade finale est remarquable, l'une des meilleures du genre, courte mais d'une rare violence avec des meurtres à bout portant comme je n'en avais que rarement vu dans le film noir de cette époque.


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Alexandre Angel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Alexandre Angel »

Je l'ai vu au Cinéma de Minuit je dirais, comme ça à vue de nez, il y a une petite dizaine d'années :D !(un maniaque des dates pourrait-il confirmer?)
Mais je n'en ai pas beaucoup de souvenirs :?
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Supfiction
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Supfiction »

Alexandre Angel a écrit :(un maniaque des dates pourrait-il confirmer?)
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aelita
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par aelita »

D'après la fiche wikipedia du film, il serait passé à la télévision en 1991
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sur_la_trace_du_crime
Le site n'indique pas si c'est la seule diffusion, ni dans quelles conditions (vu la date, il y a de fortes chances que ce soit au cinéma de minuit).
Que la critique citée soit rédigée par Brion n'est pas une preuve certaine (il a écrit pendant des années des critiques à Télérama sous le pseudo André Moreau).
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? (pensée shadok)
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par beb »

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Alexandre Angel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Alexandre Angel »

beb a écrit :Je l'ai vu en Janvier 2011, enregistré au cinema de minuit peu de temps avant
Donc, ce serait encore plus récent que je pensais. Merci!
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Tommy Udo »

Le film a été diffusé :

- le 11 juin 1970 à 20h30 sur l'ORTF - 2ème chaîne
- le 23 novembre 1981 à 20h30 sur FR3
- le 05 septembre 1991 à 23h05 sur FR3 (dans le cadre de la "Dernière Séance")
- le 23 janvier 2011 sur France 3 (dans le cadre du "Cinéma de Minuit") :wink:

Bref, une diffusion quasiment tous les 10 ans...
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Alexandre Angel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Alexandre Angel »

Oh là là : ces gens qui vous dégottent des dates précises comme ça , moi ça m'épate 8)
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Tommy Udo »

Je t'assure, aucun mérite :mrgreen:
Il suffit d'aller sur ce site (le lien m'avait été donné par Karras) : http://www.letempsarchives.ch/
Il y a les programmes TV de 1958 à 1997.

Attention, lorsque l'on voit la qualité des programmes diffusés autrefois, ça peut faire mal... :mrgreen:
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Alexandre Angel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Alexandre Angel »

Tommy Udo a écrit : Attention, lorsque l'on voit la qualité des programmes diffusés autrefois, ça peut faire mal... :mrgreen:
Oui, ça je sais bien. Au hasard de mes souvenirs, Traquenard, de Nicholas Ray à 20h35 un Dimanche soir sur TF1 (en 1983, par là). Ça fait un peu quatrième dimension..
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Jeremy Fox »

Alexandre Angel a écrit :
Tommy Udo a écrit : Attention, lorsque l'on voit la qualité des programmes diffusés autrefois, ça peut faire mal... :mrgreen:
Oui, ça je sais bien. Au hasard de mes souvenirs, Traquenard, de Nicholas Ray à 20h35 un Dimanche soir sur TF1 (en 1983, par là). Ça fait un peu quatrième dimension..

Oui mais en VF ; donc bon...
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Alexandre Angel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Alexandre Angel »

Jeremy Fox a écrit :Oui mais en VF ; donc bon...
A cette époque, je ne me posais pas trop de questions par rapport à ça. L'essentiel, c'était les titres proposés, l'imaginaire, tout ça ...
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

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