Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus
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The Devil Thumbs A Ride (1947)
The Devil Thumbs A Ride (1947)
Le serpent guette sa proie dans un garage, prêt à profiter de la naïveté d'un jeune américain bien tranquille ayant juste un peu trop profiter d'une soirée de célibat provisoire avant de reprendre la route pour rejoindre sa jeune femme. Tierney profite de ce petit écart pour embarquer le jeune homme particulièrement crédule (et deux jeunes femmes par la même occasion) dans sa fuite après un hold up, en lui proposant de prendre le volant pour lui éviter une amende pour conduite en état d'ivresse..
Les ficelles sont souvent (très) grosses mais le film est sec (1h02) ce qui est appréciable. D'une soirée un peu trop arrosée suit un petit mensonge par téléphone à la maison (pour ne pas dire a sa femme qu'il se trouve dans un chalet en compagnie de deux jeunes femmes) puis de gros ennuis avec la police lorsqu'un motard de la police est volontairement renversé par Tierney.
C'est encore par l'alcool que le gangster se débarrasse d'un veilleur de nuit. Moralité, l'alcool c'est pas bien !
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Re: The Devil Thumbs A Ride (1947)
Je suis encore en vacances mais je commente brièvement. Je sens poindre une grande déception dans ton commentaire et je suis plutôt d'accord avec toi au sujet de ce film. C 'est un film qui excitait certains amateurs mais son statut mythique risque d'être écorné maintenant qu'il est plus facilement visible. Il est en tout cas pour moi suréalué et son metteur en scène Felix Feist a fait bcp mieux. Les amants du crime (DVD zone 2) est largement supérieur malgré son happy End qui vient contredire l'atmosphère générale du film et The Man Who Cheated Himself voire The Threat qui voyait Charles McGraw endosser un rôle qui aurait pu échoir à Lawrence Tierney sont très réussis également. McGraw est même pour moi meilleur que Tierney dans ce registre là. Même si la présence de ce dernier est saisissante, là ou il compose une "silhouette" inquiétante avec ses regards de fou et sa voix cassante et froide, McGraw offre une palette plus riche même si encore une fois Tierney était impressionnant dans ce registre là par le minimalisme de son jeu et par sa froideur. Enfin, la froideur...Le diable fume, c'est normal. Au passage, ce titre "The devil Thumbs a Ride" est génial. Même si les films sont difficilement comparables, un autre Hitch-Hiker psychopathe a été vu dans le cycle noir. C'était William Talman qui tendait le pouce dans Le voyage de la peur d'Ida Lupino (DVD zone 2)Supfiction a écrit :Je sais maintenant précisément d'où vient cette image de Lawrence Tierney..
The Devil Thumbs A Ride (1947)
Le serpent guette sa proie dans un garage, prêt à profiter de la naïveté d'un jeune américain bien tranquille ayant juste un peu trop profiter d'une soirée de célibat provisoire avant de reprendre la route pour rejoindre sa jeune femme. Tierney profite de ce petit écart pour embarquer le jeune homme particulièrement crédule (et deux jeunes femmes par la même occasion) dans sa fuite après un hold up, en lui proposant de prendre le volant pour lui éviter une amende pour conduite en état d'ivresse..
Les ficelles sont souvent (très) grosses mais le film est sec (1h02) ce qui est appréciable. D'une soirée un peu trop arrosée suit un petit mensonge par téléphone à la maison (pour ne pas dire a sa femme qu'il se trouve dans un chalet en compagnie de deux jeunes femmes) puis de gros ennuis avec la police lorsqu'un motard de la police est volontairement renversé par Tierney.
C'est encore par l'alcool que le gangster se débarrasse d'un veilleur de nuit. Moralité, l'alcool c'est pas bien !
Pour finir sur Tierney, avant et surtout après le film de Feist, on l'a vu dans d'autres films comparables, de petits noirs d'une heure : Step by Step, The Hoodlum, Kill or be Killed, etc...J'en ferais une petite série un de ces jours...
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco
Flaxy Martin (1949)
Réalisation : Richard L. BareProduction : Saul Elkins (Warner)
Scénario : David Lang
Photographie : Carl Guthrie
Musique : William Lava
Avec :
Zachary Scott (Walter Colby)
Virginia Mayo (Flaxy Martin)
Dorothy Malone (Nora Carson)
Tom d'Andrea (Sam Malko)
Elisha Cook, jr (Roper)
Walter Colby, un avocat mêlé à la pègre, reçoit en pleine nuit un appel de son principal employeur, le gangster Hap Richie afin qu'il intervienne de toute urgence pour obtenir la libération d'un de ses hommes qui vient une nouvelle fois d'être arrêté par la police. Bien que désirant rompre avec ce milieu, après l'intervention de Flaxy Martin, sa petite amie elle aussi liée au gang, il accepte néanmoins de défendre le tueur de Richie. Son savoir faire et le faux témoignage de Peggy Farrar, une pauvre fille désargentée, lui permette d'obtenir la libération du tueur mais Peggy revient rapidement sur son témoignage et devient trop gourmande...Flaxy lui rend alors visite et la menace puis introduit chez elle le tueur de Richie qui supprime ce témoin devenu gênant. Flaxy se confie alors à Colby qui, persuadé de pouvoir prouver son innocence lors du procès, endosse le crime. Lâché par Richie et par sa petite amie puis accusé à son tour par un faux témoignage, il est condamné mais durant son transfert en train vers la prison, il parvient à s'évader…
Même si je n'étais pas encore au soleil (dans certains coins, il y en a un peu...) j'aurais été tenté de céder à ma pulsion première concernant ce film là : l'exécution sommaire...Donc je vais être bref (Merci qui ?). Walter Colby (Zachary Scott) est l'un des plus grands "sucker" de l'histoire du genre. Alors certes, le masochisme du héros de "noirs" a souvent stimulé l'imagination des scénaristes et produit des chefs d'oeuvre mais ici le personnage de la femme fatale -qui est aussi le rôle titre du film- est tellement caricatural, que le "sacrifice" initial de Colby en devient absurde et inacceptable.
Tout ce qui tourne autour du personnage de Flaxy est tellement appuyé que c'en est difficilement supportable. Ça commence avec ce thème musical, la petite mélodie de Flaxy qui se fait entendre à chacune de ses apparitions. C'est un (joli) leitmotiv composé par le doué William Lava mais il aurait convenu pour des scènes sentimentales mais certainement pas pour souligner la présence singulière d'un tel personnage dont presque toutes les apparitions se terminent par un plan fixe de quelques secondes sur son visage souriant et semblant jubiler des malheurs qu'elle suscite. Les plus de 40 ans se rappellent de Dallas ? Et bien, çà pourrait s'appeler le plan J.R . Je passe rapidement sur les turpitudes de Flaxy. Elle est aussi et surtout la maitresse de Richie, ce dernier se servant d'elle comme d'un appât sexuel. Néanmoins, si elle est d'abord le cadeau offert à Colby pour services rendus, le personnage ne sera pas seulement l'instrument du gang car elle saura défendre ses propres intérêts dans une partie finale plus intéressante même si tous les développements de l'intrigue sont très prévisibles.
Si Virginia Mayo suit à la lettre le programme : composer une garce d'école, et fait donc son possible pour faire exister un personnage simplement mal écrit et caricatural, Zachary Scott semble perdu. C'est certes dans ce personnage mené par le bout du nez mais quand même, je ne l'avais jamais vu aussi médiocre. Il se contente de montrer sa stupéfaction en écarquillant les yeux et d'afficher son mécontentement en ne quittant pas son air hargneux même quand rien ne le justifie.
Ça ne s'arrange pas avec le personnage interprété par Elisha Cook Jr. On l'a déjà vu dans des rôles similaires de tueur à l'allure juvénile mais ici d'emblée on est dans le grotesque. Les premiers dialogues entre son personnage et celui de Colby sont honteux de bêtise. L'avocat interprété par Scott n'arrête pas de provoquer le jeune tueur en lui donnant du "...délinquant juvénile" ou du "...Small Time Killer", l'autre ripostant par des "...Oh You, Mister Smart Guy !!! ". Mais il n'est pas que complexé et hargneux, c'est aussi le tueur le plus maladroit que j'ai vu jusque là dans le film noir. La façon dont il retrouve Colby est déjà croquignolesque mais le dialogue qui suit pour justifier ses retrouvailles improbables est encore pire...mais ce pire est encore dépassé par les grotesques scènes qui précédent et suivent l'exécution ratée de Colby et de Nora Carson, une jeune femme qui lui était venu en aide.
La très jeune (et charmante) Dorothy Malone est un des personnages secondaires plutôt mieux écrits que les principaux. Dans le prolongement du grand sommeil, elle est encore dans le bouquin. Cette fois, elle est la bibliothécaire d'une petite ville proche de l'endroit ou Colby avait sauté du train. Les évènements les forçant à fuir ensemble, on les retrouve sur la route mais cette petite partie road movie semble boucher un trou du scénario et n'apporte rien de bien intéressant à part une assez amusante séquence dans laquelle la jeune femme parvient à berner les deux policiers d'un barrage routier. Parmi les autres personnages secondaires, je signale aussi Tom d'Andrea, un proche du cinéaste qu'il employa plusieurs fois. Il interprète ici un prolo, un homme simple mais qui servira de révélateur à Colby alors que celui ci n'avait encore rien compris de ce qui lui était arrivé. Enfin, le meilleur pour la fin, Helen Wescott, une autre habituée du cinéaste est très bien en paumée pathétique qui tombe très mal en tentant de monnayer un petit service rendu.
J'avais annoncé la couleur dès le début de mon texte, celui ci est plus que facultatif. Il a été diffusé au moins une fois sur une chaine française il y a une dizaine d'année. Vu en vost.
Flaxy Martin n'était que le 2ème long métrage tourné par le metteur en scène Richard L. Bare. Il n'était sorti que 6 mois après le premier, Smart Girls Don't Talk, qui était déjà un film criminel mais pas vraiment un film noir. Il a réalisé un autre pur film noir : This Side of the Law (1950) avec Kent Smith et Viveca Lindfors. Une comédie criminelle : The House Across the Street avec Wayne Morris et Bruce Bennett, ainsi qu'un film d'aventure que je ne connais pas : Prisoners of the Casbah avec Gloria Grahame et Cesar Romero. Entre deux longs métrages de cinéma, il retournait à la télévision ou au court métrage (les séries So You... ... déclinées à l'infini)) . A partir du milieu des années 50, il s'est orienté vers le western. Je n'en connais qu'un Le vengeur (Shoot-Out at Medicine Bend) avec Randolph Scott et Angie Dickinson puis il ne travailla pratiquement plus que pour la télévision signant notamment 166 épisodes de la série Les arpents verts.
Pour l'anecdote, mais ça n'est pas anecdotique pour lui, Richard L. Bare, né le 12 aout 1913 vient de fêter ses 101 ans. C'est le doyen des metteurs en scène américain....et l'un des plus vieux cinéastes vivants derrière l'incroyable De Oliveira qui est lui toujours actif.
Dernière modification par kiemavel le 26 oct. 14, 01:56, modifié 1 fois.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco
La vengeance de Scarface (Cry Vengeance) 1954
Réalisation : Mark StevensProduction : Lindsley Parsons - Allied Artists Pictures
Scénario : Warren Douglas et George Bricker
Photographie : William Sickner
Musique : Paul Dunlap
Avec :
Mark Stevens (Vic Barron)
Martha Hyer (Peggy)
Skip Homeier (Roxey)
Douglas Kennedy (Tino Morelli/Al Corey)
Joan Vohs (Lily)
Cheryl Callaway (Marie)
Vic Barron, un ancien officier de police de San Francisco est libéré après avoir injustement purgé une peine de 3 ans de prison pour corruption. Malgré les conseils et pressions de ses anciens collègues qui l'exhortent d'oublier, il est déterminé à se venger de l'homme qui avait commandité l'attentat à la bombe qui l'avait défiguré et qui avait causé la mort de sa femme et de sa petite fille. Il est persuadé qu'il s'agit de Tino Morelli, un chef de gang sur lequel il enquêtait. Barron replonge dans les bas-fonds de San Francisco, retrouve Nick Buda, un patron de boite de nuit en affaires avec Morelli mais l'homme refuse de parler tout comme une vieille connaissance, Roxey, son homme de main. Mais grâce à un renseignement fourni par Lily, la petite amie du tueur, Barron retrouve la trace de Morelli qui se cache dans une petite ville portuaire de l'Alaska ou il a refait sa vie, changeant de nom, fondant une famille et vivant paisiblement avec sa petite fille sous la protection de son ancien lieutenant. Vic Barron y arrive, suivit très vite par Roxey et Lily qui arrivent à leur tour sur place….
J'évacue tout de suite les doutes qu'auraient les connaisseurs du genre quant à l'intérêt de celui ci qui doit leur rappeler quelque chose ou sur lequel ils auraient pu lire des commentaires laissant entendre que ce film aurait subit la pesante influence de Règlement de comptes (The Big Heat) sorti l'année précédente…Les ressemblances ne sont que superficielles. Un policier dont la famille a été tuée dans l'explosion d'une voiture piégée. Un personnage clé défiguré. Un autre, un tueur albinos, peut faire penser au personnage incarné par Lee Marvin dans le film de Fritz Lang et celui de la petite amie du dit tueur ressemble à celui incarné par Gloria Grahame…Certes mais ça s'arrête là. D'abord les deux personnages principaux sont très différents. Dave Bannion (Salut Dave ! Kestud'viens ?) était lui aussi revanchard mais s'il souffrait, il n'était pas habité par les pulsions autodestructrices et par la folie qui guette Vic Barron. Son énergie était toute entière canalisée dans son enquête, sa détermination froide explosant en de brefs éclairs de violence…mais la noirceur du film de Lang ne fléchissait pas. Or, si dans sa première partie, Cry Vengeance est au moins aussi violent et sombre que son prédécesseur, cette violence sauvage finira par nettement s'atténuer par la suite sans que l'on puisse parler de reniement, le film prend simplement une orientation différente. Ici, assez vite on quitte le cadre habituel d'un film noir car après un préambule nocturne et urbain assez court, l'action se poursuit dans un petit port de l'Alaska dont l'atmosphère saine pourrait permettre à l'homme habité par la haine de retrouver son humanité perdue. Et ceci on le perçoit très vite. Même si la violence extrême initiale connaitra bien sûr quelques prolongements, l'influence de quelques personnages positifs rencontrés sur les lieux ou se déroule la majeure partie de l'action et l'évolution des autres personnages impliqués dans sa vengeance, lui offriront une possibilité de rédemption que la noirceur initiale du personnage ne laissait pas supposer. On pourrait parler de noir "allégé". C'est l'une des originalité de ce film…et aussi peut-être sa limite.
C'est loin d'être un cas unique mais l'aspect le plus noir de ce film réside dans son personnage principal. On découvre un Vic Barron glaçant et saisissant, une impression première qui n'est même pas principalement causé par son visage partiellement défiguré. Il promène un regard perdu et vide qui ne se pose réellement sur rien, avançant le dos vouté, la démarche mécanique et raide. Sur son visage de marbre, on ne peut guère discerner que quelques rictus incontrôlables et ses mâchoires crispées ne s'ouvrent que pour laisser sortir d'une voix monocorde quelques phrases saccadées et sèches. De temps à autre, il laisse échapper une émotion. Il se prend à plusieurs reprises la tête dans les mains, une posture qui n'est pas dans un premier temps le signe d'un quelconque renoncement mais l'expression d'un homme malade ou plutôt épuisé, consumé par la haine qui l'habite. Cette haine se traduit par une violence rarement vue au cours du cycle noir. Barron cogne et il ne se bât pas "proprement". Les coups de poings de ce film ne sont pas "édulcorés", déliés ou élégants. Il frappe aux corps des séries de coups de massue qui portent tout le poids de sa haine. Même ses alliés ne sont pas épargnés. Ainsi on le voit tabasser successivement ses deux anciens collègues, étouffer jusqu'à ce qu'il perde connaissance puis plus tard, assommer à lui fendre le crâne, Johnny Blue-Eyes ( interprété par Mort Mills) le fidèle lieutenant de Corey/Morelli, tabasser encore le shérif local Mike Walters (interprété par Warren Douglas), pourtant plutôt bienveillant à son égard.
Bien évidemment, la violence des premières séquences urbaines ne sera pas seulement de son fait. Barron débute son enquête dans les nuits de San Francisco, cherche à soutirer des informations auprès de Nick Buda (interprété par Lewis Martin), un patron de boite de nuit lié au gang qui aurait commandité l'attentat contre lui et sa famille. Il fait déjà face à l'homme de main de Buda, Roxey ( campé par un excellent Skip Homeier), un tueur psychopathe aux cheveux blond platine et à l'allure aussi élégante qu'étrange portant lunette d'écaille et noeud papillon dont on découvre aussi la petite amie Lily, une fille paumée et martyrisée par son sadique petit ami. De tous les personnages, c'est celui qui manifestement est le plus calqué sur l'un de ceux du film de Fritz Lang, en l'occurence sur celui que tenait Gloria Grahame. Ce sont les seuls véritables personnages de film noir en dehors de Barron mais il devra "compter" sur eux jusqu'au bout. Mais pour le reste, on est assez loin de l'atmosphère uniformément glauque à laquelle on pouvait s'attendre après les séquences d'ouverture. Les archétypes du genre : localisation, situations et personnages vont être perpétuellement décalées à mesure que le film va avancer dans un film dont seul le premier quart d'heure est un pur film noir. L'univers corrompu de la ville n'a même pas gagné la police. Ici, point de flics pourris et même un ancien flic tombé en disgrâce, à tous points de vue, peut toujours compter sur ses anciens collègues (interprétés par Don Haggerty et John Doucette) qui seront mal payés en retour car ils seront loin de parvenir à le convaincre de renoncer à sa vengeance. Trop tôt…
Cette possible renaissance aura pour cadre l'Alaska car dans ce film noir "délocalisé", ce sont seulement les 15 premières minutes qui sont urbaines. On quitte assez vite San Francisco pour le grand air : frais, l'air. La totalité du récit va se poursuivre à Ketchikan, un petit port de pêche et ce n'est pas anodin car ce cadre semble avoir eu des effets apaisants sur tout le monde. Lorsque Vic Barron débarque, il découvre que les anciens gangsters Tino Morelli et son adjoint Johnny Blue-Eyes ont tout l'air d'avoir pris leur retraite de salopards. Le second est devenu depuis la mise au vert - voir la retraite- de son patron plus une nounou qu'autre chose…pour un ancien parrain qui n'a d'yeux que pour Marie (Cheryl Callaway, encore une actrice en herbe qui réconcilierait n'importe qui avec les enfants acteurs…), sa petite fille de 6 ans. On a déjà vu des truands qui se mettent au vert pour échapper à leur passé mais ceux là semblent avoir sincèrement pris gout à cette vie honnête. Ils se sont intégrés à cette petite communauté paisible et ce voisinnage semble avoir eu un effet bénéfique sur les anciennes crapules au point qu'ils ne pensent pas à éliminer celui qui menace la tranquillité conquise. Au centre du village, dans le bar de Ketchikan tenu par Peggy Harding, on accueille aussi avec une curieuse bienveillance cet étranger défiguré qui révèle très vite ses noirs desseins sans susciter la moindre répulsion mais simplement l'inquiétude et la méfiance. Plus tard, le shérif, un jeune homme tranquille qui est loin d'avoir la gâchette facile, se montrera lui aussi plutôt compréhensif envers l'étranger (même s'il aura à le regretter).
Si l'on s'éloigne donc parfois un peu du programme que l'on avait pu anticiper en raison de la complaisance un peu grande des acteurs et témoins de la vengeance de Barron, c'est en revanche très bien illustré par Mark Stevens derrière la caméra car il tire parfaitement partie de ce lieu insolite de tournage et met magnifiquement en scène cette quiétude des lieux. Ici, point de ruelles sombres, de lampadaires et d'ombres sur les murs, Stevens filme des endroits ouverts sur un ciel gris mais lumineux et cette clarté est quasiment permanente. Il est bien secondé par William Sickner (qui avait déjà photographié Jack Slade le damné quelques années plus tôt) et tire parfaitement partie de l'ouverture de la petite ville sur la nature. Il souligne sa verticalité et les possibilités de circulations en multipliant les plans sur les longs escaliers de bois qui permettent d'accéder aux villas perchées, sur les ponts, les passerelles, les jetées et bien sûr sur le port et la mer. Pour souligner l'état de tranquillité dans laquelle se trouve Morelli/Corey, on l'avait d'ailleurs découvert revenant d'une partie de pèche. Alors forcément, à force de délaisser les flingues au profit des cannes à pêche, on mollit…C'est d'ailleurs une des seules réserves qu'on peut poser sur ce film. La vie au grand air a tellement ramolli tout le monde que personne ne semble prendre conscience de la dangerosité de l'ex flic. Le plus dommageable étant le début d'une romance (inévitable) qui vient bien trop vite. On continue de croire au désir de vengeance de Barron mais la tension redescend tout de même un peu trop tôt en raison de ce début d'idylle. Surtout que le "malade" commence à parler davantage…et à moins cogner. Il manifeste ses intentions criminelles, les justifient par avance, soutient à qui veut l'entendre qu'il veut prendre son temps pour assouvir sa vengeance mais en réalité il commence déjà à s'interroger car cette façon de remettre sa vengeance à plus tard cache sans doute une amorce de remise en question et offre en tout cas la possibilité d'un renoncement.
La violence perdure toutefois, surtout que Roxey et sa petite amie ne tardent pas à débarquer à leur tour à Ketchikan…C'est le jeune tueur qui va prendre le relai de Barron et qui sera impliqué dans les scènes les plus violentes, celle de Barron n'explosant plus que par éclairs -mais quels éclairs…- mais ce sera de plus en plus une violence psychologique. A la petite fille de Morelli/Corey, il fera un cadeau singulier. Il va ôter une balle de son révolver et lui donner, faisant d'elle sa messagère pour ce cadeau destiné à son père…On l'avait certes anticipé en découvrant que Morelli avait fondé une famille et qu'il avait eu une petite fille d'un âge à peu près similaire à celui qu'avait la fille de Barron au moment de l'attentat mais les scènes les plus fortes impliquent Barron et la petite Marie. Je ne veux pas rentrer dans le détail mais ce sont probablement les meilleures scènes du film et en tout cas les plus singulières. Si Mark Stevens est excellent dans un registre certes limité mais semblant fait sur mesure pour lui, Skip Homeier est lui aussi parfait en tueur sadique et sans âme. Il faut le voir faire des ricochets sur l'eau du lac …ou git la dernière victime qu'il vient tout juste d'abattre. Il traumatise sa petite amie Lily (excellemment campé par la quasi inconnue Joan Vohs) qui noie dans l'alcool la terreur que lui inspire Roxey. Elle a les meilleures lignes de dialogue dont une scène anthologique se déroulant dans le bar de Peggy.
Pour moi un film indispensable. Certes pas parfait mais très original. Mark Stevens avait fait ses débuts très réussis dans la mise en scène avec ce film. Il récidivera deux ans plus tard avec un autre film noir presque aussi bon, Timetable (dont le titre est parfois orthographié en deux mots). Puis il donnera encore un western original mais moins maitrisé, Gun Fever terminant sa carrière de réalisateur dans les années 60 par deux films que je n'ai jamais vu. Entre temps, il avait aussi réalisé de nombreux épisodes de série TV, dont une quarantaine de la série Big Town dont il était également la vedette. Il avait fait ses débuts d'acteur en 1943. On le retrouvait dans de petits rôles au générique de grands films de guerre (God Is My Co-Pilot, La route des ténèbres, Aventures en Birmanie, etc..) puis il enchaina très vite en 1946 avec le premier rôle d'un des premiers films réalisés par John Berry, le très sympathique From This Day Forward, un film lui aussi de circonstance sur la difficile réadaptation à la vie civile d'un ancien soldat qui se retrouve chômeur après guerre ce qui met en péril le couple qu'il forme avec Joan Fontaine.
Par la suite, il joua les premiers rôles dans de grands films noirs ( L'impasse tragique, La dernière rafale, De minuit à l'aube) avant de tenter une reconversion comme metteur en scène lorsque les bons rôles se firent rares. Sans grands succès et on peut le regretter amèrement tant ses débuts dans la réalisation étaient prometteurs. Une source enregistrée à L'American Film Institute affirme que le début du tournage avait été retardé pour attendre la fin de celui de Association criminelle (The Big Combo) car il semble bien que Richard Conte était initialement prévu pour tenir le rôle de Vic Barron.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco
Outre le fait que loin de trouver un équivalent au titre original imagée et très beau, Cry Vengeance, les distributeurs français et belges, profitant de l'infirmité touchant Vic Barron ont eu l'idée "géniale" de ressusciter Scarface et que pour cette raison ils ont transformé les boursouflures ressemblant à des brulures qui occupent la quasi totalité de sa joue, en une simple balafre…Ils se sont en plus trompés de coté
Pour la suite, je fais à nouveau des impasses. J'abandonne provisoirement la suite des films avec Zachary Scott que j'avais prévu (ça ne fera que 3 ou 4 titres de plus) et je vais poursuivre avec l'excellent Timetable, toujours de et avec Mark Stevens.
Pour la suite, je fais à nouveau des impasses. J'abandonne provisoirement la suite des films avec Zachary Scott que j'avais prévu (ça ne fera que 3 ou 4 titres de plus) et je vais poursuivre avec l'excellent Timetable, toujours de et avec Mark Stevens.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco
Vu : Une nuit au cinéma : Thrillers / "A Night at the Movies: Cops & Robbers and Crime Writers" de Laurent Bouzereau.
http://tcmcinema.fr/films/fiche/night-a ... 3_2011529/
http://www.tcm.com/this-month/article/8 ... 11-26.html
L'inconvénient avec ce genre de doc, c'est que ça donne furieusement envie de voir les films qu'on a pas vu (en l’occurrence Un shérif à new york, Tueurs de flics, Stakeout on Dope Street, Tuez Charley Varrick, Le prince de New-York ) et de revoir les autres (Bullitt, Guet apens, Bonnie and Clyde, Asphalt Jungle, White heat, L.A. Confidential, Detective story etc).
http://tcmcinema.fr/films/fiche/night-a ... 3_2011529/
http://www.tcm.com/this-month/article/8 ... 11-26.html
L'inconvénient avec ce genre de doc, c'est que ça donne furieusement envie de voir les films qu'on a pas vu (en l’occurrence Un shérif à new york, Tueurs de flics, Stakeout on Dope Street, Tuez Charley Varrick, Le prince de New-York ) et de revoir les autres (Bullitt, Guet apens, Bonnie and Clyde, Asphalt Jungle, White heat, L.A. Confidential, Detective story etc).
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco
kiemavel a écrit :---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
NO QUESTIONS ASKED. DISCRÉTION ASSURÉE. Harold F. Kress. 1951
Avec Barry Sullivan (Steve Kiever), Arlene Dahl ( Ellen ), Jean Hagen (Joan Brenson), George Murphy (Insp. Duggan) et Richard Anderson (Dét. O'Bannion)
- Spoiler (cliquez pour afficher)
En "un mot" : j'ai adoré. Tout ce que j'aime dans le film noir est ici présent.
A signaler parmi les seconds rôles :
- j'ai mis 3/4h à me demander où j'avais déjà vu l'actrice qui joue la petite amie de consolation de Barry Sullivan avant de flasher. Il s'agit de Jean Hagen surtout connu pour son rôle de bécasse dans Chantons sous la pluie, mais vu aussi dans Quand la ville dort et Madame porte la culotte.
- Spoiler (cliquez pour afficher)
Dernière modification par Supfiction le 15 oct. 14, 18:49, modifié 1 fois.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco
A propos de CRY VENGEANCE :
C'est à coup sûr, la plus longue et la plus intéressante critique qu'ait reçu ce remarquable film noir, rarement évoqué dans les ouvrages sur le genre. Stevens, dont j'ai souvent pensé être le seul admirateur, commence , ici, et dans son pays d'origine à être enfin reconnu comme acteur et réalisateur. TIMETABLE tout aussi nerveux et tendu, ne lui est pas inférieur et nous offre en prime la ravissante Felicia Farr dans son premier rôle et d'excellents second couteaux : Jack Klugman, John Marley, Wesley Addy. J'ai hâte dans lire la critique dans cette rubrique. Voilà deux films que nos éditeurs de dvd seraient bien intentionnés , en nous les offrant.
GUN FEVER, cité par Kiemavel, bénéficia d'un passage , il y a quelques années sur nos chaînes, c'est un western fauché, qui dès le générique, accroche, présence persistante du vent qui déchire les lettres du titre, musique sinistre et décors sordides. Le film foisonne d'idées pas toujours agréables et la violence brute, alliée à la noirceur du sujet, le rapprochent du JACK SLADE d' Harold Schuster, dont Stevens, si l'on en croit William K.Everson, fut le co-réalisateur non crédité. En résumé un film moins abouti que ses deux précédents noirs, mais néammoins intéressant. Les deux autres réalisations de l'acteur sont moins réussies ESCAPE FROM HELL ISLAND (1964) ( vu sur youtube) n'a pas grand intérêt, et TIERRA DE FUEGO (1965) (aux USA: Sunscorched ) tourné en Espagne est quelques degrés au-dessus.
PS:
le dvd Olive films de " Cry vengeance" est en 1:78 anamorphic widescreen
C'est à coup sûr, la plus longue et la plus intéressante critique qu'ait reçu ce remarquable film noir, rarement évoqué dans les ouvrages sur le genre. Stevens, dont j'ai souvent pensé être le seul admirateur, commence , ici, et dans son pays d'origine à être enfin reconnu comme acteur et réalisateur. TIMETABLE tout aussi nerveux et tendu, ne lui est pas inférieur et nous offre en prime la ravissante Felicia Farr dans son premier rôle et d'excellents second couteaux : Jack Klugman, John Marley, Wesley Addy. J'ai hâte dans lire la critique dans cette rubrique. Voilà deux films que nos éditeurs de dvd seraient bien intentionnés , en nous les offrant.
GUN FEVER, cité par Kiemavel, bénéficia d'un passage , il y a quelques années sur nos chaînes, c'est un western fauché, qui dès le générique, accroche, présence persistante du vent qui déchire les lettres du titre, musique sinistre et décors sordides. Le film foisonne d'idées pas toujours agréables et la violence brute, alliée à la noirceur du sujet, le rapprochent du JACK SLADE d' Harold Schuster, dont Stevens, si l'on en croit William K.Everson, fut le co-réalisateur non crédité. En résumé un film moins abouti que ses deux précédents noirs, mais néammoins intéressant. Les deux autres réalisations de l'acteur sont moins réussies ESCAPE FROM HELL ISLAND (1964) ( vu sur youtube) n'a pas grand intérêt, et TIERRA DE FUEGO (1965) (aux USA: Sunscorched ) tourné en Espagne est quelques degrés au-dessus.
PS:
le dvd Olive films de " Cry vengeance" est en 1:78 anamorphic widescreen
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Flaxy Martin (1949 avec Virginia Mayo)
Sucker is back ! .. et il a pas dit son dernier mot.
Un avocat borderline et pas malin, un caïd, une blonde, une brune, une entourloupe, une revanche. Moi il me plait bien ce petit noir. Je ne suis donc pas d'accord avec ton avis assassin sur ce Flaxy Martin de 1949.
OK, le film n'est pas exempt de défauts. Principalement en raison de cet argument difficile à avaler de l'avocat qui s'accuse à tort d'un meurtre qu'il n'a pas commis pour protéger sa blonde mouillée dans l'assassinat d'un (faux) témoin embarrassant et de fait dans de beaux draps. Mais après tout pourquoi cet homme ne perdrait-il pas la tête pour Virginia Mayo, il ne sera pas le dernier flingueur à tomber dans le panneau pour les yeux d'une blonde incendiaire (avec ou sans petite culotte).
OK, il y a un ou deux "plan J.R." sur une Virginia Mayo sans pitié, cela prête à sourire mais cela fait aussi partie des petits plaisirs de ce cinéma (et moi J.R j'ai toujours adoré).
On retrouve les mêmes arguments de départ dans Flaxy Martin que dans NO QUESTIONS ASKED (cf. ci-dessus): un avocat à la frontière du légal, perverti par une petite amie insatiable. A la différence qu'ici il tente dès le début du film de se défaire du milieu dans lequel il s'est un peu trop mouillé et du gangster qu'il a défendu. On pense à Robert Taylor dans Traquenard. Mais là où Taylor était tiré vers le haut suite à sa rencontre avec Cyd Charisse, Zachary Scott lui est empêtré dans les griffes de la cupide Virginia Mayo (manipulée elle-même par le truand Hap Richie qui la menace de l'envoyer "sur le trottoir" si elle ne coopère pas).
Ce n'est qu'après avoir plongé (enfoncé par un témoin bidon envoyé par Hap Richie), que Sucker Zachary Scott commence enfin à comprendre (un peu). Il s'évade alors à l'occasion d'un transfert en train et se retrouve comme par miracle aidé et hébergé par une brune cette fois, la belle et douce Dorothy Malone (que décidément je préfère 100 fois en brune qu'en blonde décolorée). Il est pas toujours clairvoyant mais il est verni l'ami Zachary...
Raconté comme ça j'ai l'air d'enfoncer encore plus ce film et pourtant c'est un bon divertissement, ses défauts ne gênant en rien pour ma part le plaisir éprouvé. A noter que Virginia Mayo, plus à l'aise en poupée mal traitée (par Cagney par exemple..) qu'en J.R. au féminin tournait déjà pour Richard Bare en 1948 (Smart Girls Don't Talk). Dans la foulée, elle tourna le formidable Colorado Territory / La fille du désert (dans lequel elle retrouve d'ailleurs Dorothy Malone) puis L'enfer est à lui, La flèche et le flambeau, Capitaine sans peur, La maîtresse de fer. Pas mal quand même comme cv..
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco
Actrice extra à la filmo hélas bien trop courte.Supfiction a écrit :En "un mot" : j'ai adoré. Tout ce que j'aime dans le film noir est ici présent.kiemavel a écrit :-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
NO QUESTIONS ASKED. DISCRÉTION ASSURÉE. Harold F. Kress. 1951
Avec Barry Sullivan (Steve Kiever), Arlene Dahl ( Ellen ), Jean Hagen (Joan Brenson), George Murphy (Insp. Duggan) et Richard Anderson (Dét. O'Bannion)
A signaler parmi les seconds rôles :
- j'ai mis 3/4h à me demander où j'avais déjà vu l'actrice qui joue la petite amie de consolation de Barry Sullivan avant de flasher. Il s'agit de Jean Hagen surtout connu pour son rôle de bécasse dans Chantons sous la pluie, mais vu aussi dans Quand la ville dort et Madame porte la culotte.
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Second couteau minéral et souvent assez terne qui est apparu dans un nombre impressionnant de très grands classiques sans qu'on le remarque franchement... sauf a posteriori lorsque l'on a été biberonné aux exploits 70's de l'homme "bioionique".- ça a fait tilt beaucoup plus rapidement pour reconnaitre Oscar Goldman alias Richard Anderson dans le rôle de l'un des flics qui suivent Barry Sullivan à la trace.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco
Avec le recul, je m'aperçois que je l'avais peut-être un peu trop bien vendu celui là (mais très succinctement, c'est déjà ça ). C'est un bon film noir mais je te trouve quand même un peu généreux. Cela dit c'est surtout une vague impression due au fait que depuis la rédaction de ce texte j'ai vu ou revu de nombreux films qui lui sont me semble t'il supérieurs.Supfiction a écrit :En "un mot" : j'ai adoré. Tout ce que j'aime dans le film noir est ici présentkiemavel a écrit :NO QUESTIONS ASKED. DISCRÉTION ASSURÉE. Harold F. Kress. 1951
Avec Barry Sullivan (Steve Kiever), Arlene Dahl ( Ellen ), Jean Hagen (Joan Brenson), George Murphy (Insp. Duggan) et Richard Anderson (Dét. O'Bannion)
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Et alors franchement beaucoup trop indulgent pour celui là. Je l'avais découvert il y a une dizaine d'années et je l'ai revu peu avant l'écriture du texte et par deux fois j'ai eu du mal à aller au bout. Selon moi, c'est l'un des 3 ou 4 plus mauvais film que j'ai présenté dans ce topic. OK pour les quelques points communs entre ces deux films mais ils sont très superficiels. Les deux avocats plongeaient à cause de leurs petites amies respectives mais l'un était le principal responsable de sa chute même si c'est pour satisfaire aux exigences d'Arlene Dahl qu'il s'acoquinait avec les truands alors que l'autre se sacrifiait au terme d'une manipulation grossière de sa soi disant petite amie partiellement manipulée par son vrai jules.Supfiction a écrit : Sucker is back ! .. et il a pas dit son dernier mot.
Un avocat borderline et pas malin, un caïd, une blonde, une brune, une entourloupe, une revanche. Moi il me plait bien ce petit noir. Je ne suis donc pas d'accord avec ton avis assassin sur ce Flaxy Martin de 1949.
OK, le film n'est pas exempt de défauts. Principalement en raison de cet argument difficile à avaler de l'avocat qui s'accuse à tort d'un meurtre qu'il n'a pas commis pour protéger sa blonde mouillée dans l'assassinat d'un (faux) témoin embarrassant et de fait dans de beaux draps. Mais après tout pourquoi cet homme ne perdrait-il pas la tête pour Virginia Mayo, il ne sera pas le dernier flingueur à tomber dans le panneau pour les yeux d'une blonde incendiaire (avec ou sans petite culotte).
OK, il y a un ou deux "plan J.R." sur une Virginia Mayo sans pitié, cela prête à sourire mais cela fait aussi partie des petits plaisirs de ce cinéma (et moi J.R j'ai toujours adoré).
On retrouve les mêmes arguments de départ dans Flaxy Martin que dans NO QUESTIONS ASKED (cf. ci-dessus): un avocat à la frontière du légal, perverti par une petite amie insatiable. A la différence qu'ici il tente dès le début du film de se défaire du milieu dans lequel il s'est un peu trop mouillé et du gangster qu'il a défendu. On pense à Robert Taylor dans Traquenard. Mais là où Taylor était tiré vers le haut suite à sa rencontre avec Cyd Charisse, Zachary Scott lui est empêtré dans les griffes de la cupide Virginia Mayo (manipulée elle-même par le truand Hap Richie qui la menace de l'envoyer "sur le trottoir" si elle ne coopère pas).
Ce n'est qu'après avoir plongé (enfoncé par un témoin bidon envoyé par Hap Richie), que Sucker Zachary Scott commence enfin à comprendre (un peu). Il s'évade alors à l'occasion d'un transfert en train et se retrouve comme par miracle aidé et hébergé par une brune cette fois, la belle et douce Dorothy Malone (que décidément je préfère 100 fois en brune qu'en blonde décolorée). Il est pas toujours clairvoyant mais il est verni l'ami Zachary...
Raconté comme ça j'ai l'air d'enfoncer encore plus ce film et pourtant c'est un bon divertissement, ses défauts ne gênant en rien pour ma part le plaisir éprouvé. A noter que Virginia Mayo, plus à l'aise en poupée mal traitée (par Cagney par exemple..) qu'en J.R. au féminin tournait déjà pour Richard Bare en 1948 (Smart Girls Don't Talk). Dans la foulée, elle tourna le formidable Colorado Territory / La fille du désert (dans lequel elle retrouve d'ailleurs Dorothy Malone) puis L'enfer est à lui, La flèche et le flambeau, Capitaine sans peur, La maîtresse de fer. Pas mal quand même comme cv..
Le scénario en germe était déjà moins intéressant que celui du film de Kress mais au moins dans la première partie du film, "l'embrouille" dans laquelle était embarquée le Sucker était plutôt bien amenée. La seconde partie, tout ce qui tournait autour du procès et du début de son incarcération était déjà sans intérêt à part qu'elle permettait d'introduire dans le récit un personnage très secondaire que l'on retrouvera par la suite. Ce personnage qui sera longtemps son seul allié est d'abord rejeté de manière hargneuse par Scott en raison des révélations qu'il lui fait. C'est d'ailleurs une constante dans l'interprétation de Scott sur ce film, il a sorti la boite à rictus et s'en sert tout du long, y compris avec le personnage interprété par Dorothy Malone. IL suffit d'ailleurs de regarder les captures que j'avais posté pour se faire une idée de la tronche que Zachary Scott tire tout du long. La 3ème partie qui débute par l'évasion de Scott et qui se poursuit par la fuite du couple (on l'anticipe évidemment), il ne s'y passe pas grand chose en dehors de ce que je décrivais dans mon texte et je maintiens que Elisha Cook Jr y est assez grotesque…Car au delà du scénario bancal, le pire ce sont ces personnages et leurs interprètes qui ont été dirigé par un incapable (ah oui, quand j'aime pas ça se voit…). J'ai brièvement évoqué les autres mais pour insister encore sur celui interprété par Virginia Mayo, il était déjà très caricatural et ses actes suffisaient amplement pour cerner le personnage, il était donc inutile d'en rajouter en finissant presque toutes les séquences ou elle apparait dans la première partie du récit par des gros plans J.R. Tu charries car il y en a un paquet : A la fin de ses scènes avec Scott + au moins une fois à la fin d'une de ses rencontres avec le chef du gang puis au moins deux ou trois autres dans les scènes du tribunal et j'en oublie sans doute. Bref, pour qui en douterait, je déteste... et donc comme tout jugement radical, il est sans doute un peu injuste mais un peu seulement.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco
Tout comme sa vie hélas...Federico a écrit :Actrice extra à la filmo hélas bien trop courte.
Oscar Goldman ! Je n'avais pas percuté après le message de Supfiction mais avec celui là en plus, c'est revenu Déjà quand j'étais gosse ça me semblait nanardesque alors aujourd'hui N'empêche avec mon frère on regardait ça le samedi après midi si ma mémoire est bonne. Richard Anderson c'est vrai qu'il n'était pas folichon mais il témoigne quand même de temps en temps de son expérience avec certains des grands cinéastes avec lesquels il a travaillé.Federico a écrit :Second couteau minéral et souvent assez terne qui est apparu dans un nombre impressionnant de très grands classiques sans qu'on le remarque franchement... sauf a posteriori lorsque l'on a été biberonné aux exploits 70's de l'homme "bioionique".Supfiction a écrit :- ça a fait tilt beaucoup plus rapidement pour reconnaitre Oscar Goldman alias Richard Anderson dans le rôle de l'un des flics qui suivent Barry Sullivan à la trace.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco
Merci Chip ! Rien que le fait de parler en terme élogieux de Mark Stevens m'assurait le succès avec toi mais ça fait toujours plaisir…Tiens, puisque tu as vu Timetable, tu vas savoir ce que je veux dire dans la suite de ce message qui est aussi un préambule et un avertissement aux lecteurs avant la mise en ligne imminente de mon texte sur cette seconde réalisation de Stevens. C'est un film dont il est très difficile de parler tant sont importants les effets de surprise qui interviennent tout au long du récit. Ça commence avec un hold-up surprise et surtout avec un énorme effet de surprise qui intervient au bout d'une demi-heure. J'ai voulu contourner le problème en tournant autour, en essayant d'évoquer les grands thèmes du film mais c'est encore trop explicite. J'ai résolu le problème en allant au plus simple. Puisque je ne veux pas tout dévoiler…Je cache tout ou presque… L'essentiel de mon texte est donc en spoiler. Je laisse le choix aux curieux d'y aller voir.Chip a écrit :A propos de CRY VENGEANCE :
C'est à coup sûr, la plus longue et la plus intéressante critique qu'ait reçu ce remarquable film noir, rarement évoqué dans les ouvrages sur le genre. Stevens, dont j'ai souvent pensé être le seul admirateur, commence , ici, et dans son pays d'origine à être enfin reconnu comme acteur et réalisateur. TIMETABLE tout aussi nerveux et tendu, ne lui est pas inférieur et nous offre en prime la ravissante Felicia Farr dans son premier rôle et d'excellents second couteaux : Jack Klugman, John Marley, Wesley Addy. J'ai hâte dans lire la critique dans cette rubrique. Voilà deux films que nos éditeurs de dvd seraient bien intentionnés , en nous les offrant.
GUN FEVER, cité par Kiemavel, bénéficia d'un passage , il y a quelques années sur nos chaînes, c'est un western fauché, qui dès le générique, accroche, présence persistante du vent qui déchire les lettres du titre, musique sinistre et décors sordides. Le film foisonne d'idées pas toujours agréables et la violence brute, alliée à la noirceur du sujet, le rapprochent du JACK SLADE d' Harold Schuster, dont Stevens, si l'on en croit William K.Everson, fut le co-réalisateur non crédité. En résumé un film moins abouti que ses deux précédents noirs, mais néammoins intéressant. Les deux autres réalisations de l'acteur sont moins réussies ESCAPE FROM HELL ISLAND (1964) ( vu sur youtube) n'a pas grand intérêt, et TIERRA DE FUEGO (1965) (aux USA: Sunscorched ) tourné en Espagne est quelques degrés au-dessus.
PS:
le dvd Olive films de " Cry vengeance" est en 1:78 anamorphic widescreen
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco
Timetable (1956)
Produit et réalisé par Mark StevensScénario : Aben Kandel
d'après une histoire de Robert Angus
Photographie : Charles Van Enger
Musique : Walter Scharf
Avec :
Mark Stevens (Charlie Norman)
Felicia Farr (Linda Alvarez Brucker)
King Calder (Joe Armstrong)
Marianne Stewart (Ruth Norman)
Wesley Addy (Dr. Paul Brucker)
Alan Reed (Al Wolfe)
Alors qu'il voyage à bord d'un train de nuit se dirigeant vers Phoenix, le docteur Brucker est appelé au chevet d'un passager qui était tombé subitement malade au cours du voyage. Après son examen, soupçonnant que l'homme est atteint de poliomyélite, pour éviter tous risques de contagion et pour le sauver, il ordonne que le train fasse un arrêt exceptionnel dans la ville la plus proche afin que le malade soit transporté en urgence à l'hôpital. On lui permet d'accéder au compartiment à bagages mais de sa valise censée contenir du matériel médical, il sort une arme, neutralise le personnel et fait sauter le coffre-fort contenant 500 000 $ puis, avant que le vol ne soit découvert, le docteur, son malade et la compagne de celui ci, prennent la route à bord d'une ambulance et disparaissent dans la nature. Alors qu'il s'apprêtait à partir en vacances au Mexique avec sa femme, Charlie Norman reçoit un appel au milieu de la nuit. Considéré comme le meilleur enquêteur de l'assureur qui l'emploie, c'est lui qui se voit confier l'affaire. Arrivé sur place, il retrouve une vieil connaissance, son ami Joe Armstrong. Ce détective travaillant pour les chemins de fer va mêler ses efforts aux siens et très rapidement ils payent. La police retrouve d'abord l'ambulance abandonnée puis les enquêteurs comprennent que les malfaiteurs ont pris la fuite en hélicoptère…
Ce film qui ne manque pas de qualités en possède au moins une assez rare, celui de ménager de gros effets de surprises qui vont obligatoirement prendre au dépourvu la majorité des spectateurs sans que pour autant les renversements de situation ou les évènements inattendus ne soient en rien invraisemblables. Le premier coup réussi, c'est ce casse audacieux perpétré par un homme à l'allure de notable (interprété par Wesley Addy, un des acteurs fétiches de Robert Aldrich qui l'employa 8 fois). C'est un soi disant médecin à l'allure distinguée et aux cheveux blanchis avant l'âge que vient chercher dans son compartiment le chef de train si bien que l'effet de surprise est total lorsque le gangster qui n'en à pas l'air sort une arme de son sac, endort les surveillants en leur injectant un puissant somnifère puis fait sauter le coffre selon un timing manifestement très précis, masquant notamment le bruit de l'explosion en la déclenchant au moment du croisement avec un autre train. Après ce casse magistralement mis en scène, pendant une demi-heure, on pense que l'on se trouve dans un film policier classique. L'enquête menée conjointement par les deux amis débute de manière banale. On exploite la moindre trace laissée par les malfaiteurs. A proximité de l'ambulance retrouvée en pleine campagne, on trouve des traces de sang semblant indiquer qu'un des hommes a été blessé…Très vite, on retrouve et on interroge le chauffeur. Les voleurs avaient poursuivi leur fuite en hélicoptère…mais on retrouve l'entreprise de location d'ou provenait l'appareil et on interroge son gérant. C'est bien fait mais ce serait presque ennuyeux s'il n'y avait aussi en parallèle le portrait simple mais plein de justesse des Norman, un couple de quadra américain des années 50 manifestement toujours très épris l'un de l'autre et qui n'ont qu'une hâte, que l'enquête aboutisse pour qu'ils puissent enfin prendre leurs vacances au Mexique.
Et puis soudain, le film prend un virage totalement inattendu ! Puisque ce second effet de surprise est énorme, il serait criminel de le dévoiler aussi, comme annoncé plus haut, je vais mettre presque tout le reste en spoiler en précisant que les passages masqués contiennent des informations qui vont gâcher le plaisir de ceux qui veulent partir à la découverte d'un film avec un minimum d'informations.
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