Le Western américain : Parcours chronologique III 1955-1959

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique III 1955-

Message par Jeremy Fox »

Rick Blaine a écrit :
Jeremy Fox a écrit :
Nous serons au moins deux :wink:

Je vais d'ailleurs commencer ma chronique par un florilège des avis de quelques 6 ou 7 spécialistes du genre que j'ai lu hier soir : il se fait "casser" par tous :(
Pourtant c'est effectivement un excellent film.
... et peut-être le champion des redifs télévisuelles à des heures de grande écoute en ce qui concerne les westens pré-60. Bref, une fois encore, c'est le public qui a raison :mrgreen:

A signaler aussi l'un des plus magnifiques scores pour un western, probablement et de très loin le chef-d'oeuvre de Dimitri Tiomkin à égalité avec celui d'Alamo.
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Jeremy Fox
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Last Train from Gun Hill

Message par Jeremy Fox »

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Le Dernier train de Gun Hill (Last Train from Gun Hill - 1959) de John Sturges
PARAMOUNT



Avec Kirk Douglas, Anthony Quinn, Carolyn Jones, Earl Holliman, Brad Dexter
Scénario : James Poe
Musique : Dimitri Tiomkin
Photographie : Charles Lang (Technicolor 1.85)
Un film produit par Hal B. Wallis pour la Paramount


Sortie USA : 29 Juillet 1959


Matt Morgan (Kirk Douglas), shérif de la petite localité de Pawnee, se jure de retrouver les deux violeurs de sa jeune épouse indienne qui vient d’être retrouvée morte. Son jeune fils qui l’accompagnait rendre visite à ses parents a été témoin du meurtre ; ayant réussi à s'échapper, il est vite revenu prévenir son père sur un cheval appartenant à l'un des coupables et dont la selle porte la marque d'un vieil ami de Matt qui lui a autrefois sauvé la vie, Craig Belden (Anthony Quinn), un gros propriétaire devenu le maître d'une petite ville voisine, Gun Hill. La vérité se fait vite jour puisque par son fils Matt a appris que l’un des tueurs a été gravement blessé au visage : l’un des coupables n’est donc autre que Rick (Earl Holliman), le propre fils de Belden. Le tyran local refuse de livrer à son fils à la justice et va tout faire pour le protéger en usant de son influence sur les habitants de la ville qu’il tient sous sa coupe. Pourtant, Matt, déterminé à arrêter les coupables, réussit par surprise à appréhender Rick. Tenant absolument à le conduire à Pawnee afin qu’il y soit jugé, Matt s’enferme dans une chambre d’hôtel avec son prisonnier en attendant 21 heures que le dernier train de Gun Hill entre en gare. Malgré l’hostilité des habitants à son égard et les menaces proférées par Belden qui tient ses hommes à l’affût prêts à tirer, Matt va recevoir de l’aide de l’ex-maîtresse de son ex-ami, Linda (Carolyn Jones). Mais, chacun restant campés sur ses positions, la violence ne va pas tarder à se déchainer et la poudre à parler ; certains n’en sortiront pas indemnes…

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En 1954, Hal B. Wallis avait déjà eu l’idée d’adapter le roman ‘Showdown’ de Les Crutchfield, pensant à Burt Lancaster ou Charlton Heston pour personnifier le shérif vengeur de cette histoire très sombre. Le projet ne se fit pas mais ressortit des tiroirs suite au succès colossal (et mérité) recueilli par le précédent western de John Sturges à la Paramount, Règlement de comptes à OK Corral. Deux ans après ce triomphe, le producteur décide donc de réunir à peu près la même équipe gagnante et, si son résultat au box office fut bien moindre, la réussite artistique fut de nouveau au rendez-vous. Étonnement, la critique française et les spécialistes du genre le boudèrent et furent toujours très sévères à son égard alors que dans le même temps ce fut l'un des westerns antérieurs aux années 60 champion des rediffusions télévisuelles dans l’hexagone à heures de grande écoute. Concernant Le Dernier Train de Gun Hill que j’ai vu et revu toujours avec le même plaisir pas moins d’une dizaine de fois durant ces 30 dernières années, je me range donc sans hésitation aux côtés du public qui lui a au contraire toujours accordé un excellent accueil. Une superbe réussite qui me fait dire une fois de plus, au risque d'en faire bondir certains, que la série des six westerns que John Sturges a réalisé durant les années 50, s'étalant du sublime Fort Bravo à ce Gun Hill (incluant également le splendide western moderne qu’était Un Homme est passé – Bad Day at Black Rock), me semble presque aussi passionnante (même si effectivement plus inégale) que d'autres plus réputées (et que je porte certes au pinacle du genre) que sont celle du duo Anthony Mann /James Stewart, celle du duo Budd Boetticher/Randolph Scott ou encore la trilogie cavalerie de John Ford.

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Avant d’écrire ce qui sera une dithyrambe de ce classique du genre, voici un florilège de l'accueil reçu par le film de la part de nombreux spécialistes du western en France, histoire de ne pas vous sentir seuls si jamais vous n’aviez pas accroché vous non plus, et occasion de s’étonner ou de s’interroger une fois encore sur la différence de réception qui peut exister pour certaines œuvres entre critique et grand public. Christian Viviani dans son ouvrage sur le western écrivait : "Last Train from Gun Hill enflait avec suffisance un sujet d'amitié très fort auquel Daves aurait fait honneur dans la nuance" ; Jean-Louis Rieupeyrout dans le sien, tout aussi indispensable, le jugeait ainsi : "Décalque lourdaud de l'excellent 3.10 pour Yuma" ; Bertrand Tavernier & Jean-Pierre Coursodon dans leur 50 ans de cinéma américain ne l’accueillaient guère mieux : "Les limites de Sturges se révélèrent tristement avec Last Train from Gun Hill qui démarquait sans vergogne 3.10 to Yuma et accumulait tous les poncifs du western moderne, sans oublier un antiracisme de commande fort artificiellement introduit". Patrick Brion n'inclue pas ce film dans son ouvrage de référence aux éditions de la Martinière, pas plus que Jacques Lourcelles dans son indémodable dictionnaire, se contentant de dire que certains de ses westerns précédents étaient bien meilleurs. Seul Charles Ford s’éloigne de ses ‘collègues’ dans son propre ouvrage consacré lui aussi au genre : "Évoque avec un luxe de détails mis en valeur de main de maitre une pathétique chasse à l'homme dans une ville de l'Ouest terrorisée par un évènement qui dépasse l'entendement des habitants." Tout est recevable bien entendu dans les différents argumentaires négatifs même si pour ma part, je trouve le film loin d’être lourdaud et que les références à 3.10 pour Yuma en tant que ‘plagiat’ me semblent sacrément exagérées. Effectivement, à mi-parcours nous trouvons certaines similitudes dans les situations et notamment celle de deux hommes enfermés dans une chambre, attendant l’arrivée d’un train ; mais hormis ce fait, ni les motivations des personnages ni tout ce qui a précédé n’a grand-chose à voir avec le splendide western de Delmer Daves. Alors quand dans le dictionnaire de Jean Tulard, le chroniqueur se permet d’écrire que le film aurait été un chef-d’œuvre "s’il ne démarquait pas trop ostensiblement 3.10 pour Yuma et High Noon", cet argument me laisse pantois !

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Ceux qui en revanche portent le film aux nues le font surtout en rapport à son histoire, à la psychologie des personnages, aux relations qu’ils entretiennent et qui les lient. Pour ma part, j'estime que Last Train from Gun Hill est une aussi grande réussite sur le fond que sur la forme : il s’agit certes d’un modèle d'écriture avec notamment un scénario extrêmement resserré et tendu sur lequel nous reviendrons par la suite, mais également une formidable leçon de mise en scène. Avec John Sturges derrière la caméra, il n’est pas interdit de s’extasier une fois de plus devant le panache de sa réalisation (notamment lors de l’inoubliable séquence se situant à la toute fin avec, en arrière fond le saloon en feu, cette image de Kirk Douglas avançant en pointant le double canon de son fusil sous la mâchoire du jeune assassin), le tempo parfait de son rythme, la précision des cadrages, la parfaite appréhension des lieux et de la topographie (que ce soit pour les séquences urbaines ou de grands espaces), l’ampleur des panoramiques horizontaux, la splendeur des immenses plans d’ensemble, la perfection du placement des personnages dans le champ, etc. Comme souvent chez le cinéaste, ce qui le distingue de beaucoup de ses confrères et rend ses personnages principaux aussi ‘Bigger than Life’ (car malgré leurs défauts, Belden et Morgan le sont tous deux plus ou moins), outre le fait que le casting soit souvent impeccable, c’est un filmage presque constant en légère contre-plongée ; on ne s’en rend pas spécialement compte immédiatement puisque tout est fait avec discrétion, mais cette manière de filmer est sacrément efficace d’autant plus quand elle se conjugue avec la perfection des cadrages. John Sturges est également toujours aussi à l’aise avec les gros budgets, utilisant à merveille les importants moyens qu’il a à disposition ; moyens conséquents que l'on sent dans le luxe de détails apportés aux décors (tapisseries et tentures chatoyantes), aux objets et aux costumes, le tout au sein d’un fabuleux écrin grâce à la somptueuse photographie de Charles Lang aux chaudes tonalités principalement vertes, rouges et brunes.

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Un régal pour l’œil sans que l’oreille en soit jalouse ! En effet, même Dimitri Tiomkin, compositeur pas toujours d’une finesse immodérée, était dans un de ses très bons jours, écrivant à l’occasion l’un des plus beaux scores jamais entendus dans un western, sorte de sublime mise en bouche de celui qu’il composera pour Alamo, son chef d'œuvre musical. On s’en rend compte sans attendre, dès le brillant générique à la mexicaine et lors de la séquence qui ouvre le film, celle de l’indienne et son fils caracolant en carriole au milieu de la forêt verdoyante alors que deux hommes les poursuivent à cheval ; comme l’ouverture de Rio Bravo, une fabuleuse scène quasi-muette que la partition de Tiomkin participe grandement à faire monter en puissance. La composition de Tiomkin s’avère quasiment ici un personnage à part entière, omniprésente sans être jamais lassante car puissamment symphonique, assez éclectique et d’un lyrisme souvent bouleversant. Cette ubiquité rend les séquences sans musique encore plus puissantes et tendues ; j’évoquais plus haut la séquence se situant vers la fin du film au cours de laquelle Kirk Douglas sort du saloon en flamme avec Earl Holliman en otage : non seulement la mise en scène de Sturges possède un saisissant panache mais l’idée de faire qu’en fond sonore, au lieu des mélodies de Tiomkin, nous n’entendions bien distinctement que les incessants bruits de vitres brisées par la chaleur de l’incendie ainsi que ceux provoqués par la chute des poutres enflammées, est absolument géniale, le résultat se révélant d’une force peu commune. Difficile à imaginer rien qu'en lisant cette description ; je vous laisse donc allez juger par vous même. Quoiqu'il en soit, un des très grands finals de l’histoire du western auquel le travail sur le son (musique et bruits d’ambiance) n’est pas étranger. On a souvent critiqué Dimitri Tiomkin, moi le premier ; sa fin de carrière à partir de la fin des années 50 est en revanche formidable ; je tenais à le signaler pour faire une sorte de Mea Culpa à son encontre.

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Un classicisme parfait dans la forme illustrant un scénario concis, constamment captivant et superbement bien structuré, une histoire rondement menée et bénéficiant de formidables et percutants dialogues. Une intrigue au cours de laquelle la tension psychologique et dramatique va crescendo jusqu’au climax final qui ne nous déçoit aucunement, véritable séquence d’anthologie. Ce western met en vedette l’une des figures archétypales du western des années 50, à savoir l’homme de loi seul contre une ville dont les habitants de ne lui apportent aucune aide, parfois corrompus ou hostiles mais surtout apeurés par le tyran local qui a pris leur bourgade sous sa coupe ; une situation qui rappelle entre autre, sans pourtant le plagier, le célèbre High Noon (Le train sifflera trois fois) de Fred Zinnemann. Ici aussi, une fois arrivé dans la ville qui donne son titre au film, le scénario respectera l’unité de temps, l’intrigue se déroulant sur quelques heures et en un quasi-huis clos à partir de la mi-film, une fois que le shérif aura arrêté l’assassin de son épouse et qu’ils seront allés se réfugier dans une chambre d’hôtel dans l’attente du train qui devrait les ‘sauver’ de la colère du despote local. La durée du film étant assez courte, son découpage étant très serré et son scénario se révélant d'une rare densité, il est quasiment impossible de s’y ennuyer. James Poe (auteur entre autre des scénarios de La Chatte sur un toit brûlant de Richard Brooks ou de deux grands films de Robert Aldrich, Attaque et Le Grand couteau) démontre une redoutable efficacité, tout autant que celle de la mise en scène de Sturges, et ce dès la première séquence de l’agression déjà décrite plus avant lorsque j’évoquais la splendide partition de Dimitri Tiomkin, d’une noirceur et d’une tension qui font immédiatement entrer le spectateur dans le drame pour ensuite ne plus jamais le lâcher. L’auteur nous propose donc à nouveau une réflexion sur la loi et le respect du droit, mais surtout la description du tiraillement qui va se faire jour entre deux anciens amis allant devoir choisir entre leur amitié et l’amour filial pour l’un, le sens du devoir ou (et) la vengeance pour l’autre. Rien de bien neuf mais si intelligemment écrit qu'on ne s'en plaindra pas ! Toute la puissance émotionnelle du film repose sur ces quelques cruels dilemmes qui vont opposer deux hommes qui s’estimaient hautement (le père du meurtrier a d’ailleurs autrefois sauvé la vie de l’actuel shérif) mais que leurs déchirements familiaux respectifs vont faire irréversiblement se déchirer.

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Une mise en place aussi brillante que concise puis des enjeux dramatiques posés eux aussi très efficacement nous mènent sans tarder aux portraits des deux personnages principaux qui vont devenir rapidement antagonistes. Le premier est l’homme de loi meurtri interprété par un impérial Kirk Douglas, plutôt sobre pour ceux qui ont du mal à supporter son cabotinage. Un homme à la détermination imperturbable ; malgré l’amitié qu’il entretient pour le père de l’assassin qui lui a de plus autrefois sauvé la vie, il a décidé d’arrêter le meurtrier de sa femme, de le faire juger et pendre : "I've got two warrants, and I'm gonna serve them. I'm leavin' town with two men, and the long view is this : don't try to stop me!" Un protagoniste droit dans ses bottes mais parfois ambigu, capable de s’avérer aussi brutal que ses ennemis, témoin le discours cruel qu’il tiendra à son prisonnier, lui décrivant avec de la haine dans le regard l’horreur du sort qui l’attend et qu’il aura à subir depuis son futur procès jusqu’à ce qu’il ait la corde au cou. Pour le plaisir d’admirer les percutants et puissants dialogues de James Poe, le voici dans son intégralité : "First you stand trial. That takes a fair amount of time, and you'll do a lot of sweating! Then they'll sentence ya. I never seen a man who didn't get sick to his stomach when he heard the kind of sentence you'll draw. After that you'll sit in a cell and wait, maybe for months, thinking how that rope will feel around your neck. Then they'll come around, some cold morning, just before sun-up. They'll tie your arms behind you. You'll start blubbering, kicking, yelling for help. But it won't do you any good. They'll drag you out in the yard, heave you up on that platform, fix that rope around your neck and leave you out there all alone with a big black hood over your eyes. You know the last sound you hear? Kind of a thump when they kick the trapdoor catch - and down you go. You'll hit the end of that rope like a sack of potatoes, all dead weight. It'll be white hot around your neck and your Adam's Apple will turn to mush. You'll fight for your breath, but you haven't got any breath. Your brain will begin to boil. You'll scream and holler! But nobody'll hear you. You'll hear it. But nobody else. Finally you're just swingin' there - all alone and dead." A ce moment là, l’immense Kirk Douglas fait froid dans le dos mais son Matt Morgan ne tombera cependant jamais dans le travers de la vengeance, restant fidèle jusqu’au bout au respect du droit.

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Son rival dans cette affaire n’est autre que son ex-compagnon de jeunesse avec qui il fit les 400 coups, un homme devenu riche éleveur et ayant pris sous sa coupe la ville de Gun Hill. Un homme que tout le monde craint, à priori à juste titre : à la question que lui pose Matt Morgan "Isn't there anybody in this town that's not afraid of Craig Belden?", le barman lui répond "Sure! Graveyard's full of them!" On comprendra très vite que Belden est aussi déterminé que le shérif, décidant de son côté de tout faire pour sauver la tête de son fils : "You're leavin' on the next train. I own the sheriff! I own this town! I own every man in it! You're leavin' on the next train, Matt!" Un personnage néanmoins très touchant lui aussi pour l’amour filial qu’il fait passer avant tout pour un rejeton qu’il sait faible mais qu’il pardonne, le viol d’une indienne n’étant pas un crime de son point de vue, ce qui sera approuvé par les habitants de la ville. On ne reviendra ensuite pas souvent dessus mais cette idée fait du western de Sturges un très violent réquisitoire anti-raciste, plus fort que s'il s'était fait insistant sur le sujet. Le "sans oublier un antiracisme de commande fort artificiellement introduit" de Tavernier et Coursodon me semble alors parfaitement injustifié, le scénariste introduisant la réflexion avec intelligence et sobriété, ce qui ne la rend pas plus virulente, tout au contraire. Anthony Quinn, qui, en Paul Gauguin, tenait déjà la dragée haute à Kirk Douglas trois ans auparavant dans La vie passionnée de Vincent Van Gogh (Lust for Life) renouvelle à nouveau l’exploit de se hisser au niveau de son partenaire. Il s’avère une fois de plus parfait dans la peau de ce despote violent, raciste et machiste (il se félicite d’avoir élevé son fils à la dure) mais capable d’éprouver des sentiments d’amitié ou filiaux. Un homme au caractère, tempérament et idées tout à fait discutables mais arrivant néanmoins à nous émouvoir grâce non seulement à l’écriture du personnage mais également à l’immense talent d’Anthony Quinn. Les deux seuls autres protagonistes d’importance sont eux aussi excellemment interprétés. Earl Holliman joue le fils d’Anthony Quinn sur lequel nous arrivons aisément à nous apitoyer par le fait d’être un homme faible dont les égarements sont dus avant tout à la manière d’avoir été élevé. Enfin, dans le rôle de l’ex-maîtresse d’Anthony Quinn, la superbe Carolyn Jones qui incarne le personnage le plus humain du film, ex-prostituée au grand cœur, blasée au point de ne concevoir aucun espoir pour la nature humaine : "The human race stinks. I'm practically an authority on that subject." Ce pessimisme sera battu en brèche par le courage de l’homme de loi qu’elle se fera un plaisir d’aider. Pour l’anecdote, le complice de Earl Holliman est interprété par Brian G. Hutton qui sera ensuite le réalisateur d’immenses succès commerciaux, les ‘burnés’ et très bons Quand les aigles attaquent (Wheren Eeagles Dare) et De l’or pour les braves (Kelly’s Heroes), tous deux avec Clint Eastwood.

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Le Dernier train de Gun Hill clôt donc une fabuleuse décennie westernienne pour John Sturges dont les précédents titres étaient Fort Bravo (Escape from Fort Bravo), Coup de fouet en retour (Backlash), Règlement de comptes à OK Corral (Gunfight at OK Corral) et Le Trésor du pendu (The Law and Jake Wade). Avant de tourner le célébrissime Les sept mercenaires (The Magnificent Seven), le cinéaste nous offre une véritable tragédie westernienne au casting parfait, aux dialogues superbes, au scénario intelligent et à la mise en scène pleine de panache. Un parfait exemple de ce que le classicisme hollywoodien pouvait donner de mieux ; un western admirable !
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hellrick
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique III 1955-

Message par hellrick »

Content de voir ce film apprécié à sa juste valeur :D

Si le livre "le western" est plus nuancé c'est toujours le même acharnement imbécile à l'encontre des westerns de Sturges (mais pourquoi???) qui dominent cette bonne vieille critique française...heureusement que le public, comme tu dis, l'apprécie à sa juste valeur, ainsi que la critique américaine (et belge puisque le film a encore eu de bonnes critiques lors de sa récente diffusion sur arte dans le mag télé belge Moustique)
:wink:
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Jeremy Fox
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The Jayhawkers!

Message par Jeremy Fox »

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Violence au Kansas (The Jayhawkers! - 1958) de Melvin Frank
PARAMOUNT


Avec Jeff Chandler, Fess parker, Nicole Maurey, Henry Silva
Scénario : Melvin Frank, Norman Panama, Joseph Petracca, Frank Benton & A.I. Bezzerides
Musique : Jerome Moross
Photographie : Loyal Griggs (1.85 Technicolor)
Un film produit par Melvin Frank & Norman Panama pour la Paramount


Sortie USA : 15 octobre 1959


1859 au Kansas peu avant le début de la guerre de Sécession. Le soldat Cam Bleeker (Fess Parker) s’évade de prison après avoir appris que sa femme ne serait plus de ce monde. Gravement blessé, il parvient néanmoins à retourner chez lui. Malheureusement son épouse est bel et bien morte et il trouve à la place une jeune veuve et ses enfants, le gouvernement leur ayant revendu la maison du prisonnier politique. Elle voudrait bien que Cam reste les aider à faire tourner la ferme mais on vient l’arrêter. On l’amène devant le gouverneur du Kansas qui lui promet l’amnistie s’il accepte d’infiltrer les Jayhawkers de Luke Darcy, (Jeff Chandler), un homme qui se prend pour Napoléon et qui voudrait faire du Kansas son Empire en prenant possession de chaque ville tout en promettant protection à leurs habitants. Refusant tout d’abord, Cam finit par consentir à s’occuper de cette dangereuse mission lorsqu’il apprend que son épouse pourrait avoir été tuée par ce leader sans scrupules…

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Mais que venait donc faire le duo Norman Panama/Melvin Frank dans le western ? Surtout si c’était pour bousiller ainsi un aussi intéressant postulat de départ ! L’on sait bien que Paramount n’est pas le studio qui a le plus œuvré pour le genre, et c’est en tombant sur ce genre de films que l’on comprend pourquoi. Déjà pour 1959, The Jayhawkers! fait sacrément désuet dans son ton et dans son style, à tel point que l’on croirait se trouver devant un western des 40's, surtout si l’on se réfère aux très grands films voire même les chefs d’œuvre de cette fructueuse année dans le domaine. Faisons donc notre Patrick Brion en nous remémorant les westerns de cette exceptionnelle cuvée : Ride Lonesome de Budd Boetticher ; Rio Bravo de Howard Hawks ; Good Day for a Hanging de Nathan Juran ; Warlock de Edward Dmytryk ; Face of a Fugitive de Paul Wendkos ; These Thousands Hills de Richard Fleischer ; Days of the Outlaws de André de Toth ; Last train from Gun Hill de John Sturges ; The Wonderful Country de Robert Parrish… Évidemment, la comparaison s'avère vraiment impitoyable pour le western qui nous concerne ici. Et bien sûr qu’il est tout à fait injuste de mettre Melvin Frank face à de telles pointures, mais pourquoi se frotter à elles si ce n’est pour aboutir à un western aussi terne, même pas très divertissant et surtout totalement vieillot, même pour l’époque ?!

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Bref, vous aurez compris que malgré Jeff Chandler en tête d’affiche et le travail en commun de trois excellents scénaristes que sont Joseph Petracca, Frank Benton et A.I. Bezzerides, à mon humble avis même si l’on ne peut pas vraiment dire que le résultat soit mauvais, il n’en demeure pas moins très peu réjouissant et sacrément décevant ; surtout au vu de l’ambition du projet sur le papier, une histoire d’infiltrés avec pour protagoniste principal un dangereux et charismatique mégalomaniaque . En effet le personnage interprété par Jeff Chandler s’inspire de loin du tristement célèbre Quantrill. Ici, il a décidé pas moins que de conquérir le Kansas ; pour se faire il envoie ses hommes cagoulés et chaussés de guêtres rouges mettre à sac les différentes villes de l’État pour ensuite pouvoir apparaitre en héros et sauveur avec l’arrivée de ses mêmes propres troupes qui ont quitté leurs déguisements. Il propose ensuite aux notables des cités ainsi ‘délivrées’ de se placer sous son contrôle avec pour contrepartie sa protection. Luke Darcy préfigure ainsi en quelque sorte les gangsters des années 20, voire même la mafia. Un personnage ambitieux et extrêmement envoutant qui parvient à attirer derrière lui-même les plus réticents comme le protagoniste incarné ici par Fess Parker, comédien surtout célèbre pour avoir endossé la défroque du trappeur Davy Crockett pour le studio Disney. Alors qu’il infiltre sa bande afin de le faire tomber aux mains des autorités américaines et même s’il a appris que cet homme pourrait être celui ayant causé la mort de son épouse –comment ? le scénario est trop fouillis pour en être certain- Cam sera un temps tenté de le suivre dans ses rêves de grandeur tellement ce petit dictateur en herbes lui aura fait miroiter un avenir radieux et des exactions commises pour le bien et la paix du peuple !

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Cette attraction/répulsion d’un homme humble pour un arriviste un peu présomptueux aurait peut-être pu aboutir à un film captivant si le scénario avait été un peu moins lâche et plus rigoureux et si la mise en scène des duettistes Panama-Frank avait été beaucoup moins paresseuse et plan-plan. Il faut dire que les deux hommes sont plus habitués aux comédies musicales avec Danny Kaye qu’aux films d’action ; et ça se ressent devant le manque flagrant d’ampleur de leur western qui ne nous fait pas vraiment vibrer, la direction d’acteurs n’étant guère plus enthousiasmante. Fess Parker -qui pousse la chansonnette- et Nicole Maurey rivalisent de fadeur tout comme les deux enfants qui s’avèrent très pénibles voire même pour tout dire assez têtes à claques ; quant à Jeff Chandler, il prouve une fois encore que sa forte présence ne se révélait que sous la houlette de bons réalisateurs comme Delmer Daves, Samuel Fuller ou George Sherman. Le reste du temps, et en l’occurrence ici aussi, son jeu manque singulièrement de conviction ; un paradoxe pour un personnage qui se veut charismatique au possible et que le comédien ne parvient presque jamais à rendre. Il se rappellera néanmoins aux souvenirs de certains (nes) qui ne manqueront pas de s'étrangler au regard de ses idées sur la gent féminine : "To me, a good woman is like a good bottle of wine: once you've used it up, you throw the container away." On se souviendra également bien plus de la trogne de Henry Silva dans le rôle de son homme de main sanguinaire, cruel et vicieux.

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Ceux qui auraient pensé trouver des qualités sur la forme -la photo est quelconque et les décors sont souvent cheap- ou qui auraient attendu de profiter de quelques séquences d'action n’en auront donc guère plus pour leur argent. D’un western familial au tout début The Jayhawkers! bifurque vers le western politique sans que ni l’un ni l’autre n’arrivent à convaincre. Quant à la bande originale de Jerome Moross, sans jamais lui arriver à la cheville niveau ampleur, elle marche rythmiquement et mélodiquement directement sur les traces de celle qu’il avait précédemment composé pour Les Grands espaces (The Big Country) de William Wyler, western d’ailleurs autrement plus réussi. Comme pour ce dernier film, elle est de plus également parfois intempestive et pas toujours utilisée à bon escient (voir la tentative de viol de Nicole Maurey par Henry Silva). Quelques idées et personnages intéressants mais au bout du compte un western mollasson à la réalisation indigente. Dommage !
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The Wonderful Country

Message par Jeremy Fox »

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L’Aventurier du Rio Grande (The Wonderful Country - 1959) de Robert Parrish
UNITED ARTISTS



Avec Robert Mitchum, Julie London, Gary Merrill, Albert Dekker, Jack Oakie, Charles McGraw
Scénario : Robert Ardrey d’après un roman de Tom Lea
Musique : Alex North
Photographie : Floyd Crosby & Alex Phillips Jr. (Technicolor 1.66)
Un film produit par Chester Erskine pour la United Artists


Sortie USA : 21 octobre 1959


Martin Brady (Robert Mitchum) a autrefois tué le meurtrier de son père et s'est réfugié de l'autre côté du Rio Grande, au Mexique, où il est devenu pistolero à la solde d'une grande famille de despotes, les Castro. Brady retourne néanmoins au Texas (où il est toujours recherché pour meurtre) afin d'acheter des armes pour ses maîtres ; mais à peine entré en ville, son cheval se cabre, apeuré par un ‘Tumbleweed’ (buisson soulevé par les vents) ; le cavalier chutant, il se casse la jambe et est contraint de rester un certain temps à Puerto, soigné par le docteur Stovall (Charles McGraw). Les autorités civiles et militaires sont intéressées par ce qu'il pourrait avoir à leur apprendre, à commencer par le Major Colton (Gary Merill) souhaitant connaitre la situation des indiens réfugiés au Mexique et les intentions des Castro à leur égard. Rucker (Albert Dekker), ayant bien connu le père de Martin et ne doutant pas un seul instant que le crime du fils fut légitime, souhaite le voir intégrer sa compagnie de Texas Rangers. Martin n’est à priori pas contre et a l'intention de rester dans la région ; mais Ellen (Julie London), la femme du Major, lui fait tourner la tête. Amené à nouveau pour se défendre à abattre un homme ivre, il retraverse le Rio Grande et retourne au Mexique où il va expliquer sa longue absence aux deux frères Castro et se faire absoudre de la disparition des armes qu’il aurait du ramener et qui ont été volées. Le gouverneur Cipriano Castro (Pedro Armendariz) lui propose une nouvelle mission, celle de tuer son frère, le Général des armées. Mais Brady refuse de retravailler pour ce politicien corrompu ; il fuit la ville avec les hommes de Castro à ses trousses, et trouve refuge chez des paysans où il retrouve goût à une vie simple. Seulement, les Apaches refont parler d’eux alors que la région avait été tranquille ces vingt dernières années ; Brady fourbit à nouveau ses armes…

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A l’image de cette tentative pas évidente de résumer son intrigue, un western assez complexe et dont le principal défaut pourrait être cet émiettement du scénario que l’on devine à travers ce ‘pitch’. Après avoir été accueilli assez tièdement, cette œuvre de Robert Parrish a fini par acquérir au fil des années le statut de film culte, notamment par le fait de Bertrand Tavernier qui a toujours placé ce film très haut dans son panthéon personnel, n'ayant pas arrêté de le clamer haut et fort avec son enthousiasme coutumier et sa passion communicative. On sait que les deux cinéastes furent de très grands amis ; ce ne serait pas une raison pour remettre en doute le réel et sincère amour que le réalisateur français portait au film. The Wonderful Country fut au milieu des années 80 diffusé en première partie de l’émission ‘La dernière séance’ présenté par Eddy Mitchell ; il dût à cette occasion en décevoir quelques uns, à commencer par les amateurs d’action puisque le film en est quasiment dépourvu à l’exception de l’escarmouche finale avec les indiens, superbement réalisée, d’un dynamisme tel qu'il nous fait dire que même si Parrish a été avare de séquences mouvementées, ce n’est pas par inaptitude mais par volonté de ne pas en faire plus, l’essentiel ne se situant pas à ce niveau, pas plus d’ailleurs qu’au niveau de l’intrigue, les personnages primant ici sur tout. "The Wonderful Country est le film le plus proche de ce que je voulais réaliser […] C'est l'histoire d'un homme qui est presque un animal et qui tente de devenir un tout petit peu plus humain. Il essaie de comprendre ce qui se passe autour de lui et recherche une certaine intégrité morale. Il y parviendra grâce à une femme et aussi - voici le deuxième thème- grâce à l'amitié d'un groupe de paysans mexicains. J'ai voulu dans ce film nier le nationalisme." On devine bien à cette description que l’action passera au second plan ; et ce n’est pas forcément un mal en l’occurrence, la construction de ce western assez atypique en une succession de multiples rencontres ainsi que le semblant de désinvolture dans l’écriture (on a parfois du mal à saisir les tenants et aboutissants de certains éléments de l’intrigue) finissant de faire de cette œuvre un western au ton unique même si pas entièrement équilibré et carrément déstabilisant à la première vision.

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Mis en chantier par Robert Parrish dès le début des années 50, l’adaptation du roman de Tom Lea (qui aura un tout petit rôle dans le film, celui du barbier) aurait du faire de Gregory Peck l’interprète de cet aventurier mexicain désabusé. Le comédien et le réalisateur annoncèrent même que pour l’occasion ils allaient fonder une compagnie indépendante pour produire le film au Mexique. Finalement, et au bout de presque une décennie complète, ce sera donc Robert Mitchum qui obtiendra le rôle et qui coproduira le film. Il a toujours aimé dire que c’était son rôle préféré par le fait d’avoir été assis et couché pendant une bonne partie du tournage, son personnage se cassant la jambe dès le départ, la convalescence durant un bon tiers de la durée du film. S’il était évidemment ironique quant à la cause, il n’en demeure pas moins que le plus sérieusement du monde il a confirmé son amour pour ce western à de nombreuses reprises. Malgré une carrière phénoménale et un très grand nombre de personnages inoubliables à son actif, son Martin Brady est effectivement un des plus attachants, la nonchalance coutumière du comédien faisant merveille d’autant qu’il laisse cette fois de côté son ironie habituelle. Il faut dire que la description des protagonistes est ce que réussit le mieux le scénariste Robert Ardrey, auteur entre autres des excellents scénarios de Madame Bovary de Vincente Minnelli ou des Trois Mousquetaires de George Sidney. Martin Brady est un homme tiraillé entre deux pays et ne se sentant pas nécessairement à sa place ni dans l’un ni dans l’autre ; c’est un aventurier à la recherche de ce ‘Wonderful Country’ dont il ne sait pas encore de quel côté du Rio Grande il se situe. Peut-être ni d’un côté ni de l’autre mais auprès de gens bienveillants qui peuplent le film et le parcours de son antihéros. Car il s’agit bien d’un parcours initiatique que celui de cet aventurier fatigué, blasé et rongé par le doute qui va aller de rencontres en rencontres, ne pouvant s’arrêter là où il se sent bien, chaque fois rattrapé par son destin, sa vie cahotante lui ayant laissée un fond de tristesse indéfinissable.

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[Attention, le reste de cette chronique pourrait comporter certains (tous les) spoilers !]

Ayant commis un assassinat très jeune, celui du meurtrier de son père, notre principal protagonistes a du dès lors s’exiler au Mexique et est devenu une sorte de tueur à gages pour des semis-dictateurs. Traversant le Rio Grande pour prendre livraison d’une cargaison d’armes pour ses ‘maîtres’, il pense ne pas s’éterniser aux USA d’autant qu’il a toujours sa tête mise à prix. Cependant dès son arrivée en ville, il se casse la jambe et est contraint de prolonger son séjour dans son pays natal. Là, il fait d'abord ample connaissance avec le médecin qui le soigne, un homme foncièrement bon, superbement interprété par un des plus grands seconds rôles du cinéma américain (malheureusement trop peu connu), le génial Charles McGraw. Hirsute et mal rasé, on se rend compte d'emblée son désintéressement puisqu'il reporte toute son attention sur ses malades, ne se souciant que très peu de son aspect extérieur. Puis, c'est la rencontre avec un des anciens amis de son père, joué par un autre immense second couteau, Albert Dekker (le rival de Clark Gable dans le jubilatoire Franc Jeu – Honky Tonk de Jack Conway et le ‘méchant’ dans d’innombrables films noirs), notable qui dirige une milice des Texas Rangers et qui lui propose de l’embaucher et de le prendre ainsi sous son aile. Malgré sa mission en cours pour ses ‘employeurs’ mexicains, Brady serait prêt à rester au Texas d’autant qu’on lui promet également d’annuler l’avis de recherche le concernant. Le temps de se rétablir, il a pu longuement réfléchir et, formidablement bien entouré, s'est décidé à rester de ce côté-ci du Rio Grande, étant dans le même temps tombé amoureux d’une femme mariée qu’il sent ne pas être en très bons termes avec son époux (il la forcera à lui faire avouer lors d’une émouvante et romantique séquence nocturne). Malheureusement, le bonheur ne sera pas encore pour cette fois-ci puisque cette première partie, la partie ‘américaine’, se termine par un nouveau meurtre de sa part, celui d’un homme ivre qu’il abat en état de légitime défense alors qu’il voulait juste venir en aide à un autre ami, Chico, qu’il venait de se faire durant son séjour : un homme touchant par sa naïveté, sa gentillesse et l’admiration qu’il portait à cet aventurier ; encore un personnage fortement affable et touchant.

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Martin Brady franchit donc une fois de plus ce fleuve que l’un de ses coéquipiers s’étonnait en tout début de film qu’il porte le nom de Rio Grande alors qu’il s'avère être à cet endroit là aussi étroit, se traversant même sans avoir à nager. La seconde partie du film ne se déroulera alors qu’au Mexique. Cet apatride devra tout d’abord se justifier de sa longue absence et de la perte du convoi d'armes auprès des deux frères Castro, l’un étant le général des armées, l’autre s’étant autoproclamé gouverneur ; deux hommes à priori assez différents dans la manière de se comporter mais en définitive aussi corrompus l’un que l’autre, le gouverneur (superbe Pedro Armendariz) donnant même pour nouvelle mission à Brady l’assassinat de son propre frère qui devient gênant par le fait de vouloir prendre sa place. Se souvenant alors de son séjour aux USA, ayant eu le temps de réfléchir à sa condition et de faire connaissance avec des gens droits et nobles, Brady réfute d’un coup son statut d’aventurier et tient tête au tyran local en refusant de lui obéir. Obligé de fuir car poursuivi par les hommes de ce dernier, il trouve refuge chez des paysans mexicains qui le cachent et l’hébergent le temps qu’il faudra. C’est probablement à ce moment là qu’il décidera de poursuivre sa régénérescence morale, prenant goût à une vie simple et admirant la bienveillance de ses hôtes. Une fois encore il sera empêché de faire une plus longue halte dans ce deuxième ‘Wonderful Country’, les Apaches faisant leur réapparition dans la région, s’avérant de plus être les pilleurs du chargement d’armes qu’il devait convoyer en début de film. Pour venir en aide à l’escadron de Tuniques Bleues constitué uniquement de soldats noirs (préfigurant en cela le Sergeant Rutledge de John Ford) et commandé par l’époux blessé à mort de la femme dont il était tombé amoureux, il se relancera bille en tête dans l’action et ira récupérer les armes. Cette séquence est la fameuse escarmouche que j’évoquais en début de texte et qui démontre le talent de Robert Parrish quant il s’agissait de filmer une scène mouvementée et spectaculaire : rythme parfait, montage d’une redoutable efficacité et fort joli sens du mouvement.

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Ayant essuyé un refus de la part de la femme aimée devenue veuve (encore une séquence assez bouleversante qui nous prive d’un happy-end romantique) et ayant appris par la même occasion que sa tête n’était plus mise à prix au Texas, sur le point d’effectuer une nouvelle traversée du Rio Grande (pour ce qui nous semble être la dernière fois, ayant décidé d’intégrer les Texas Rangers ?), il se fait mettre en joue et tirer dessus par un autre pistolero taciturne et balafré. Il s’agit d’un homme que l’on aperçoit dès le début du film et à quelques autres occasions, uniquement au travers de brefs gros plans sur son visage très inquiétant, sorte d’incarnation d'un ange du mal qui semble se trouver partout à la fois, ou tout du moins aux mêmes endroits que Brady. Le destin de ce dernier est-il de mourir au bord de ce fleuve qui ne lui a jamais encore révélé de quel côté se situait le ‘pays merveilleux’ ? C’aurait été dommage pour lui et pour nous spectateurs qui estimons qu’il a enfin mérité la paix et le repos ; ce final différencie totalement ce western d’un film noir, le fatum n'ayant pas gain de cause ici. Débarrassé de ses démons et des faits qui ont abouti à faire de lui un perpétuel fuyard sans-patrie, ayant appris à apprécier la bonté et le désintéressement, il trouvera une seconde naissance en se replongeant une dernière fois dans ce fleuve symbolique. Car en fait, cet Aventurier du Rio Grande n’est autre qu’une méditation sobre, tendre, intimiste et élégiaque sur la condition humaine, l’histoire de la prise de conscience d’un homme vulnérable, prisonnier jusqu’ici entre deux patries, deux cultures et modes de vie totalement antagonistes. Déchu en début de film (blessé, sale, ayant de vilaines choses à se reprocher), le voilà qui entame une renaissance morale au fur et à mesure de ses rencontres. Ce seront successivement tous ces très beaux personnages joués par Charles McGraw, Albert Dekker, Julie London, Gary Merril et Anthony Caruso qui lui feront acquérir une sagesse qu’il avait perdu au début du film. "Un homme qui marche vers une compréhension plus indulgente de ce qui se passe autour de lui et recherche une intégrité morale", tel le décrira Robert Parrish.

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Un beau et pudique scénario plein de détours et de digressions, cependant un peu trop éclaté et stagnant à mon goût, manquant également un peu de liant et d’ampleur, les ellipses n’étant pas toujours bien amenées. Ceci étant dit, une très belle réussite hors norme rehaussée par une description très digne et sans folklore du peuple mexicain (préfigurant celle à venir dans les films de Sam Peckinpah), une photographie somptueuse du duo Floyd Crosby & Alex Phillips Jr., une partition formidable d’Alex North passant tour à tour de la douceur mélancolique à la puissance d’évocation des tensions dues au suspense, sa modernité éclatant lors des séquences d’action finales au cours desquelles seules les percussions sont utilisées, ainsi qu’une très belle et curieuse mise en scène avec ses nombreux cadrages en gros plans assez inhabituels pour l’époque. Un western au rythme relativement lent et apaisé, qui se clôt magnifiquement sur cette image hautement symbolique de l’aventurier pleurant sur sa monture morte, déposant à ses cotés son attirail de pistolero pour pouvoir traverser ‘tout neuf’ le fleuve qui le fera renaitre en lui procurant une nouvelle paix intérieure et le recouvrement de sa dignité humaine. Une espèce de version triste et introspective des westerns de Richard Bartlett, un western pétri d'humanité et qui ne ressemble à aucun autre.
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Re: The Wonderful Country

Message par Rick Blaine »

Jeremy Fox a écrit :On devine bien à cette description que l’action passera au second plan ; et ce n’est pas forcément un mal en l’occurrence, la construction de ce western assez atypique en une succession de multiples rencontres ainsi que le semblant de désinvolture dans l’écriture (on a parfois du mal à saisir les tenants et aboutissants de certains éléments de l’intrigue) finissant de faire de cette œuvre un western au ton unique même si pas entièrement équilibré et carrément déstabilisant à la première vision.

Ne l'ayant vu qu'une fois, je confirme que la première vision n'est pas forcément convaincante. C'est un film qui a évidemment de grande qualités esthétiques, mais dont j'ai eu du mal à apprécier la narration et qui m'a un peu perdu.
J'aurais probablement l'occasion de le réévalue lorsque je le reverrais.
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Jeremy Fox
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Yellowstone Kelly

Message par Jeremy Fox »

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Le Géant du Grand Nord (Yellowstone Kelly - 1959) de Gordon Douglas
WARNER



Avec Clint Walker, Edd Byrnes, John Russell, Ray Danton, Claude Akins
Scénario : Burt Kennedy d'après Heck Allen
Musique : Howard Jackson
Photographie : Carl E. Guthrie (Technicolor 1.37)
Un film produit pour la Warner


Sortie USA : 11 novembre 1959



Le célèbre trappeur métisse Yellowstone Kelly (Clint Walker) se rend à Ford Buford pour y vendre ses peaux. Le Major Towns (Rhodes Reason) lui demande d’être éclaireur de sa troupe alors qu’elle doit traverser les territoires Sioux dans le Sud du Missouri, terres que le gouvernement compte confisquer aux indiens. Ne souhaitant pas avoir à se mêler à une autre guerre indienne qui pourrait déboucher de cette incursion malveillante, Kelly refuse l’offre. Durant son séjour au fort, il fait plus ample connaissance avec Anse Harper (Edd Byrnes) qu’il a rencontré sur le bateau à aube qui l'a conduit en ces lieux. Ce dernier, captivé par la réputation du trappeur, souhaiterait ardemment passer un hiver à ses côtés pour connaître la sensation de cette vie solitaire et aventureuse. Essuyant un refus, Anse finira par le convaincre après lui avoir porté main forte lors d’un combat à mains nues opposant Kelly à des soldats qui lui cherchaient noise. En route pour la cabane du trappeur, ils se font capturer par le guerrier Sioux Sayapi (Ray Danton) et sont conduits jusqu’au campement indien. Là, le chef Gall (John Russell), se souvenant que Kelly lui a autrefois sauvé la vie alors qu’il était grièvement blessé, demande au trappeur de réitérer son miracle sur Wahleeah (Andra Martin), une de leurs captives Arapaho qui a reçu une balle dans la colonne vertébrale. L'opération s'étant parfaitement bien déroulée, Gall laisse partir Kelly et Anse malgré les objections de Sayapi qui les aurait bien vu morts. Plus tard, les deux aventuriers voient arriver Wahleeah qui a réussi à s’enfuir du campement Sioux. Mais les guerriers indiens l’ont suivi jusqu’ici ; ils acceptant qu’elle reste avec les deux hommes blancs tout l’hiver jusqu’à ce qu’elle soit complètement rétablie, après quoi ils la récupèreront…

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Même si Face au châtiment (The Doolins of Oklahoma), sa première contribution au western, s’était révélée extrêmement attachante, par la suite, jusqu’en cette fin de décennie, Gordon Douglas, contrairement à ce que je pensais, n’aura pas forcément brillé à l’intérieur du genre, beaucoup de ses westerns qui ont suivi n’ayant pas été entièrement satisfaisants : se succédèrent un exercice de style un peu froid (Only the Valiant - Fort Invincible), un bon divertissement guère mémorable (The Nevadan – L’Homme du Nevada), un film très médiocre (The Great Missouri Raid - Les Rebelles du Missouri) et voire même un remake pénible et complètement raté du Carrefour de la mort (Kiss of Death) d’Henry Hathaway. Et puis, en 1957, avec le méconnu Les Loups dans la vallée (The Big Land), le cinéaste nous offrait à nouveau, après son premier western, un autre au charme certain et au ton étonnamment doux. L’action était réduite au strict minimum mais lorsqu’elle faisait son apparition, elle nous décevait rarement tellement le contraste entre sa brutalité et la délicatesse de ce qui avait précédé provoquait son effet. On aurait pu dire la même chose du Géant du Grand Nord sauf qu’ici, entre les quelques séquences d’action encore une fois très réussies, on s’ennuie ferme, Burt Kennedy semblant s’être totalement désintéressé de son histoire. Il est clair que nous sommes très loin de ses fabuleuses réussites pour Budd Boetticher. Et pourtant, sa première collaboration avec Gordon Douglas, l’excellent Fort Dobbs (Sur la piste des Comanches), laissait augurer beaucoup de cette deuxième rencontre d'autant plus que le budget était plus conséquent et que le Technicolor remplaçait le noir et blanc.

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Durant la seconde moitié des années 50, la Warner était le principal fournisseur de séries westernienne pour la télévision. C’est grâce à elles que des acteurs tels Ty Hardin, Jack Kelly ou James Garner commencèrent à émerger. Clint Walker était dans la même situation. Alors relativement connu des spectateurs américains par le fait d’incarner le héros de la série TV à succès, Cheyenne, la compagnie des frères Warner voulu lui donner une chance de percer aussi sur grand écran sans toutefois prendre trop de risques, lui proposant avec Fort Dobbs un western à petit budget dans lequel il n’aurait pas à trop parler de manière à ce que ses carences en matière d’art dramatique ne se remarquent pas vraiment. Carences qui sont toujours là dans Yellowstone Kelly même si le charisme et le stature du comédien masquent un peu ce défaut d’autant qu’il incarne un personnage très attachant. Ses partenaires seront pour la plupart presque tous des acteurs provenant eux aussi de la petite lucarne à commencer par le jeune Edd Byrnes ; malheureusement, aucun ne sortira vraiment du lot. A leur décharge, il faut avouer que les personnages qu’ils eurent à camper à cette occasion manquaient singulièrement de relief, psychologiquement très peu étoffés. "The West was opened by courageous trail-blazing pioneers like Lewis and Clark and Luther "Yellowstone" Kelly - - trapper, surveyor, and Indian scout who was the first frontiersman to cross the mighty Yellowstone Valley." Le western de Gordon Douglas met donc en scène un personnage de trappeur ayant réellement existé, l’un des plus célèbres de l’état du Wyoming, qui a beaucoup contribuer à aider le gouvernement dans le tracé des cartes ou dans ses relations avec les indiens. Le projet était au départ prévu pour John Ford à la mise en scène, John Wayne devant interpréter l’imposant homme des bois, mais les deux hommes se virent engager dans un autre tournage, celui du tout autrement plus réjouissant Les Cavaliers (The Horse Soldiers).

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Car il n’y a vraiment pas grand chose à dire sur ce film d’aventure westernien qu'est Yellowstone Kelly, qui pêche avant tout par un manque de conviction de tous ses participants ainsi donc tout logiquement d’une grande fadeur d’ensemble. Beaucoup de pistes lancées, d’enjeux dramatiques et de thèmes abordés sans que jamais rien n’aille au bout au sein de ce scénario qui fait du sur place, une mise en scène purement fonctionnelle sans aucun éclair de génie, des comédiens qui font le minimum syndical pour un ensemble certes de bonne facture mais qui n’arrive pas plus à décoller qu’à nous captiver. Une déception d’autant plus grande que Fort Dobbs était souvent réjouissant et que Burt Kennedy nous avait habitué à l’excellence. Un western pro-indien (trop) discrètement progressif qui manque de puissance, qui s’avère donc bien en deçà de beaucoup de ses prédécesseurs de la décennie, en fin de compte très conventionnel et qui n’a pas grand-chose à nous apprendre ou à nous montrer de plus que ce qui n’a déjà été fait. L’homosexualité pointé par certains me semble encore une fois sacrément tiré par les cheveux (ce n’est pas parce que deux hommes dorment torses-nus dans la même pièce qu’ils devraient éprouver du désir l’un pour l’autre) et le pouvoir érotique de la comédienne interprétant l’indienne s'avère bien gentillet (surtout quant avant elle nous avons pu croiser sur les mêmes chemins westerniens, Elsa Martinelli, Colleen Miller, Tina Louise ou Angie Dickinson, autrement talentueuses et mieux mises en valeur). Le discours antiraciste est en revanche bien présent (les soldats humilient Kelly pour ses origines indiennes et les officiers semblent avoir tous les droits de confisquer leurs terres aux natifs) et jamais appuyé ; peut-être même pas assez, car du coup il a tendance à se dissoudre assez vite dans cet ensemble languissant.

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Comme dans 90% des cas chez Warner dans le domaine du western, on est de nouveau obligé de se coltiner des décors en studio assez cheap, des transparences assez hideuses, des comédiens blancs mal grimés en indiens (Ray Danton est vraiment ridicule ; c’est d’autant plus gênant qu’il est censé interpréter le personnage le plus inquiétant du film) et une musique non seulement envahissante mais assez vite pénible. Comme son prédécesseur, le médiocre David Buttolph, Howard Jackson supervise une partition dont le beau thème principal élégiaque est noyé dans une cacophonie d’une lourdeur pachydermique, chaque 'bourre-pif' étant illustré par un coup de percussion, chaque trait d’humour par une trille de flute… Reste une photographie plutôt belle, des scènes d’actions bien troussées et une bonne facture d’ensemble. C’est bien peu pour un western signé Gordon Douglas et Burt Kennedy ! Dommage !
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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : L'année 1959

Message par Jeremy Fox »

Le Western de 1959


359 films chroniqués et toujours aucun western d'importance n'a été oublié dans ce parcours concernant les westerns parlants ; quant à l'année 1959, elle s'est avérée l'une des plus riches qualitativement parlant concernant le genre.


Mon petit récap subjectif pour 1959 :
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* Western préféré de l'année : La Chevauchée de la vengeance de Budd Boetticher
* Plus belles découvertes (films quasiment inconnus) : Good Day for a Hanging de Nathan Juran
* Coup de cœur : Duel dans la boue de Richard Fleischer
* Le classique qui m'a déçu : Le Géant du Grand Nord de Gordon Douglas

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Les westerns les plus importants (historiquement) de cette année :


* Une Balle Signée X (No Name on the Bullet) : Jack Arnold :arrow: Page 72
* La Colline des Potences (The Hanging Tree) : Delmer Daves :arrow: Page 72
* La Chevauchée de la Vengeance (Ride Lonesome) : Budd Boetticher :arrow: Page 73
* Rio Bravo : Howard Hawks :arrow: Page 74
* L’Homme aux Colts d’Or (Warlock) : Edward Dmytryck :arrow: Page 75
* Le Courrier de l’Or (Westbound) : Budd Boetticher :arrow: Page 76
* Duel dans la Boue (These Thousands Hill) : Richard Fleischer :arrow: Page 76
* Les Cavaliers (The Horse Soldiers) : John Ford :arrow: Page 77
* La Chevauchée des Bannis (Day of the Outlaws) : Andre de Toth :arrow: Page 77
* Le Dernier Train de Gun Hill (Last Train from Gun Hill) : John Sturges :arrow: Page 78
* L’Aventurier du Rio Grande (The Wonderful Country) : Robert Parrish :arrow: Page 78
* Le Géant du grand Nord (Yellowstone Kelly) : Gordon Douglas :arrow: Page 78

********************************************************************************************************

Si les éditeurs cherchent des idées, il me serait très agréable de trouver pour ce cru 59


* Pour la Allied Artists : King of the Wild Stallions de RG Springsteen avec George Montgomery & Diane Brewster

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Mon top 50 arrivé à cette date :

* 1- La Charge Héroïque (John Ford)
* 2- Les Affameurs (Anthony Mann)
* 3- Le Passage du Canyon (Jacques Tourneur)
* 4- Johnny Guitar (Nicholas Ray)
* 5- Decision at Sundown (Budd Boetticher)
* 6- Je suis un aventurier (Anthony Mann)
* 7- La Chevauchée de la vengeance (Budd Boetticher)
* 8- La Porte du Diable (Anthony Mann)
* 9- Le Massacre de Fort Apache (John Ford)
* 10- Au-Delà du Missouri (William Wellman)

* 11- 3.10 pour Yuma (Delmer Daves)
* 12- Sept hommes à abattre (Budd Boetticher)
* 13- La Dernière caravane (Delmer Daves)
* 14- L'Homme de la Plaine (Anthony Mann)
* 15- Convoi de Femmes (William Wellman)
* 16- La Ville Abandonnée (William Wellman)
* 17- Le Convoi des Braves (John Ford)
* 18- Fort Bravo (John Sturges)
* 19- Le Traître du Texas (Budd Boetticher)
* 20- La Rivière de nos Amours (André de Toth)
* 21- Rio Grande (John Ford)
* 22- Règlement de comptes à OK Corral (John Sturges)
* 23- Sur la Piste des Mohawks (John Ford)
* 24- Une Aventure de Buffalo Bill (Cecil B. DeMille)
* 25- Winchester 73 (Anthony Mann)
* 26- La Prisonnière du désert (John Ford)
* 27- Le Dernier train de Gun Hill (John Sturges)
* 28- L'Homme de l'Arizona (Budd Boetticher)
* 29- Le Mariage est pour Demain (Allan Dwan)
* 30- La Charge Victorieuse (John Huston)
* 31- Tomahawk (George Sherman)
* 32- Quatre étranges cavaliers (Allan Dwan)
* 33- Rio Bravo (Howard Hawks)
* 34- La Dernière chasse (Richard Brooks)
* 35- Smith le Taciturne (Leslie Fenton)
* 36- Un Jeu Risqué (Jacques Tourneur)
* 37- Victime du destin (Raoul Walsh)
* 38- Duel dans la boue (Richard Fleischer)
* 39- La Cible Humaine (Henry King)
* 40- La Rivière Rouge (Howard Hawks)
* 41- La Charge Fantastique (Raoul Walsh)
* 42- La Piste des Géants (Raoul Walsh)
* 43- La Caravane Héroïque (Michael Curtiz)
* 44- Le Relais de l'or maudit (Roy Huggins)
* 45- Joe Dakota (Richard Bartlett)
* 46- La Flèche brisée (Delmer Daves)
* 47- La Mission du Commandant Lex (André de Toth)
* 48- L'aventurier du Texas (Budd Boetticher)
* 49- Le Courrier de l'or (Budd Boetticher)
* 50- La Charge des Tuniques Bleues (Anthony Mann)
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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique III 1955-

Message par Jeremy Fox »

C'en est fini pour cette troisième partie. Cependant, remontée dans quelques mois avec la nouvelle fournée Sidonis plus un bonus.


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Re: Le Western américain : L'année 1959

Message par xave44 »

Jeremy Fox a écrit :Le Western de 1959


359 films chroniqués et toujours aucun western d'importance n'a été oublié dans ce parcours concernant les westerns parlants ; quant à l'année 1959, elle s'est avérée l'une des plus riches qualitativement parlant concernant le genre.
Toutes mes félicitations et mes remerciements pour ce travail Kolossal Jeremy ! :D
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Re: Le Western américain : L'année 1959

Message par Jeremy Fox »

xave44 a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Le Western de 1959


359 films chroniqués et toujours aucun western d'importance n'a été oublié dans ce parcours concernant les westerns parlants ; quant à l'année 1959, elle s'est avérée l'une des plus riches qualitativement parlant concernant le genre.
Toutes mes félicitations et mes remerciements pour ce travail Kolossal Jeremy ! :D
Essoufflé sur la fin mais ce fut un plaisir :wink:
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Re: Smoke Signal

Message par Jeremy Fox »

Jeremy Fox a écrit :
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Le Fleuve de la Dernière Chance (Smoke Signal, 1955) de Jerry Hopper
UNIVERSAL


Avec Dana Andrews, Piper Laurie, Rex Reason, William Talman, Milbur Stone, Robert J. Wilke, Gordon Jones
Scénario : George F. Slavin & George W. George
Musique : Joseph Gersenshon
Photographie : Clifford Stine (Technicolor 1.85)
Un film produit par Howard Christie pour la Universal


Sortie USA : Mars 1955

Le DVD qui vient de sortir nous propose une belle copie qui plus est au format respecté 1.85, avec VF et VOST avec sous titres amovibles. Hâte de le redécouvrir à partir de cette copie de bonne qualité.
Geoffrey Carter
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique III 1955-

Message par Geoffrey Carter »

D'après mes souvenirs, ce western est une véritable petite pépite. Hâte de le redécouvrir également donc
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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique III 1955-

Message par Jeremy Fox »

J'ai encore parlé trop vite suite à un simple zapping. Sans être mauvais, le résultat est très inégal et de plus le format de diffusion au cinéma est moins satisfaisant à mon avis que le format 1.33 de tournage : on s'en rend compte au vu des cadrages. Mais ceci est très subjectif. Résultat des courses (le test) samedi prochain sur le site. Version haute définition, ça me fait une nouvelle fois quand même bien rire :| Quant au film, il est très agréable sans pour autant être une épite du genre à mon avis ; mais content de pouvoir l'avoir en DVD.
Geoffrey Carter
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique III 1955-

Message par Geoffrey Carter »

Ah, dommage...
C'est édité où ?
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