Cinéma et aviation

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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pak
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Re: Cinéma et aviation

Message par pak »

Ah merci, finalement c'est le même titre français que sa bio que j'avais lu gamin.

En effet, l'avion de la jaquette semble être un warbird transformé pour les courses genre Reno, il semble que ce soit un Bearcat... Donc totalement hors sujet !
Le cinéma : "Il est probable que cette marotte disparaîtra dans les prochaines années."

Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)

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Filiba
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Re: Cinéma et aviation

Message par Filiba »

Le film est adapté de ce bouquin par Paul Brickhill qui fut son compagnon de captivité à Colditz. et qui a écrit aussi Colditz et La grande évasion autres lectures de jeunesse (en bibliothèque verte).
pak
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Le tigre du ciel (1955)

Message par pak »

Le tigre du ciel (The McConnell story, 1955) de Gordon Douglas.

Avec Alan Ladd, June Allyson, James Whitmore, Frank Faylen, Robert Ellis... Scénario de Ted Sherdeman et Sam Rolfe - Musique de Max Steiner - Production Warner Bros.
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La vie de Joseph McConnell, as de l'aviation américaine...


Le début du film fait craindre le pire pour la suite, puisque celui-ci commence avec un speech très patriotique (et très années 1950), dit par un solennel général assis derrière un bureau, sérieux comme un pape, où il est question d'hommes libres vaquant à leurs occupations, de femmes faisant la même chose mais dans leur cuisine, d'enfants à l'école, et bien-sûr d'églises dans lesquelles tout bon citoyen peut prier sereinement, civils inconscients qu'ils doivent ce mode de vie idyllique et leur liberté (donc d'aller travailler, de cuisiner, d'apprendre et de prier) au sacrifice et au dévouement de quelques hommes impliqués dans un combat incessant du bien (l'Amérique) contre le mal (tout ce qui est communiste à l'époque, mais ceux qui menacent des intérêts américains feraient bien d'y réfléchir à deux fois), l'histoire du film étant celle de l'un d'entre eux.

L'officier est authentique puisqu'il s'agit du général Otto Paul Weyland, qui fut entre autres le commandant des forces aériennes des Nations Unies durant la guerre de Corée. Donc pas exactement un rigolo. Cette patriotique mise en bouche, bien que désormais désuète, permet néanmoins de poser le contexte du tournage et de la sortie de ce long-métrage. En effet, l'armistice de Panmunjeom mettant fin à la guerre de Corée fut signé le 27 juillet 1953, soit un an environ avant le début du tournage, donc autant dire que ce conflit est alors encore frais dans les mémoires et l'opinion public. Armistice qui d'ailleurs n'en est pas un techniquement, puisque la Corée du Sud ne l'a en fait jamais signé (il a été ratifié par la Corée du Nord et l'organisation des Nations Unies à laquelle n'appartient pas la Corée sudiste), ce qui signifie que les deux Corée étaient encore en théorie en guerre (ce qui est toujours valable de nos jours ! ). De plus, la première moitié des années 1950, c'est aussi la première bombe H soviétique, c'est la guerre d'Indochine, prélude à celle du Vietnam, c'est Eisenhower qui fait du développement des armes atomiques une priorité de son gouvernement... Bref, c'est la guerre froide qui s'installe, avec les tensions que cela implique, même si le décès de Staline le 5 mars 1953 apporte un semblant d'accalmie très provisoire. Dans ce contexte particulier, les États-Unis ont plus que jamais besoin de héros, pour les célébrer et les monter en exemples, mais aussi pour faire passer des messages de peur et de paranoïa anti-communistes. A l'époque (et contrairement à ce qui se passera durant les années 2000 avec l'intervention en Irak), Hollywood est suffisamment malléable pour servir de vecteur de propagande, et est encore un des médias les plus aptes à diffuser massivement ces célébrations.

Le Tigre du ciel qui nous occupe ici est donc aussi bien une œuvre de propagande qu'un biopic, ayant pour sujet central un pilote américain, et pas un des moindres puisqu'il s'agit de Joseph C. McConnell, qui, avec ses 16 victoires, fut l'as des as de l'US Air Force (USAF) lors du conflit coréen. C'est aussi une histoire vraie, donc avec les contraintes de fidélité que cela comporte, autour desquelles les scénaristes ont tenté de broder un récit plus cinématographique. On notera que l'écriture est signée Ted Sherdeman, qui venait juste de collaborer avec le réalisateur sur le film Des monstres attaquent la ville (Them ! ), et Sam Rolfe, co-scénariste de L'appât (The naked spur) d'Anthonny Mann... Les deux hommes donneront par la suite encore dans le patriotique puisque le premier écrira Brisants humains (Away all boats de Joseph Pevney, 1956) et Saïpan (Hell to eternity de Phil Karlson, 1960), tandis que le second réitérera dans le film d'aviation avec Bombardier B-52 (Bombers B-52 encore avec Gordon Douglas, 1957) avant de travailler essentiellement pour la télévision.

Il y a plusieurs aspects intéressants dans ce film, et en premier lieu son personnage principal. Homme passionné, et même obsédé par le vol, déterminé à devenir pilote malgré le contexte : hiérarchie récalcitrante, âge du bonhomme (il deviendra pilote de chasse à 26 ans et en aura 28 lorsque la guerre de Corée éclate, ce qui est relativement âgé pour l'époque), et plus tard balbutiement de l'aviation à réaction. Nous suivons donc le parcours d'un obstiné qui malgré les obstacles n'a qu'un but en tête, incarnation du courage américain qui sait plier l'échine quand il faut sans pour autant céder... On le voit, de par son comportement, le personnage est le premier symbole évident de l'imagerie américaine des années 1950.

Autre aspect intéressant, les contextes historique et aéronautique. Le tournage étant quasi contemporain de l'histoire qu'il raconte, le film a acquis une certaine patine documentaire en montrant (tout en édulcorant tout de même un peu) la transition du passage de l'hélice au réacteur dans l'armée de l'air américaine, au sein de laquelle (comme dans toutes les forces aériennes franchissant ce pas) la période fut celle des interrogations, du doute, des inquiétudes mais aussi de la fascination et d'espoirs technologiques. La guerre de Corée est le premier conflit qui voit des chasseurs à réaction s'affronter (les jets de la fin de la deuxième guerre mondiale n'en eurent pas l'occasion, puisque que seule l'Allemagne en utilisa véritablement en opération, l'Angleterre y allant sur la pointe des pieds avec leurs Meteors en les cantonnant essentiellement à la chasse aux V1, les américains n'étant tout simplement pas prêts avec leur F-80 alors pas tout à fait opérationnel après un P-59 raté, les russes et les japonais n'en étant qu'au stade du prototype). Le film s'emploie à décrire ce qu'a été cette transition : des avions rapides, mais encore utilisés en combats tournoyants à coups de mitrailleuses et de canons, le missile air-air n'étant pas encore exploitable (pour cela il faudra attendre la seconde moitié des années 1950) ; une recherche de performance dans des vitesses alors inédites où les comportements des avions étaient ou inconnus ou mal maitrisés, imposant des essais en vol de plus en plus dangereux ; un besoin urgent de l'USAF d'acquérir de l'expérience et donc d'exploiter le savoir-faire des pilotes les plus doués de l'époque (d'où le retrait des opérations de McConnell). Il y a donc une certaine rigueur historique bienvenue dans ce film malgré la proximité des évènements relatés, essentiellement dans la seconde partie du film, car on aurait aimé que ce soit aussi le cas dans la première, lors de l'évocation de la seconde guerre mondiale. Si on peut passer sur le fait que McConnell fut navigateur, non sur B-17, mais sur B-24, on tique un peu plus lors du combat contre les jets allemands durant lequel nait la fascination du futur pilote pour ce genre d'avion. En effet, il est peu probable qu'il ait pu mitrailler un Me 163 qui n'était pas fait pour louvoyer entre les box de bombardiers, étant plus un avion fusée adepte de la ligne droite (en plus, les vues montrées sont celles du vol du prototype désarmé), mieux aurait valu un Me 262, même si, je le concède, c'est là du détail surtout relevé par les fans d'aviations.

Enfin, même si c'est pour des besoins évidents de montrer l'exemplarité du couple, le parti pris des auteurs de suivre les parcours parallèles des deux époux est à relever. Car finalement, le film est moins un film de guerre (très peu de scènes de combats) qu'un drame sentimental, opposant à l'enthousiasme d'un homme qui s'est construit seul l'angoisse d'une femme qui devine sans vraiment les connaître les risques que prend son mari et les dangers de son métier. Le réalisateur revient donc régulièrement sur le personnage de l'épouse, passive dans le sens où elle subit les aléas de la carrière de son homme (ainsi adieu le doux foyer espéré pour une vie presque de nomade dépendant des affectations de ce dernier), tout en exprimant de plus en plus violemment sa peur et son espoir d'une vie plus rangée, même si elle finit toujours par accepter son sort en épouse dévouée... On notera d'ailleurs la complicité entre Alan Ladd et June Allyson, couple de cinéma certes peu glamour à l'écran, mais cela sert le propos puisque permettant une certaine proximité avec le spectateur, dégageant une impression d'authenticité. Alan Ladd, bien que visiblement trop vieux pour le rôle, en est rendu plus crédible, car finalement assez en phase avec la réalité du personnage de ce point de vue. Il a rarement été aussi bon, presque détendu. Il faut dire aussi que durant le tournage, une idylle est née entre lui et June Allyson, ce qui provoqua un mini scandale, les deux étant mariés par ailleurs, anecdote assez cocasse puisque l'actrice sortait d'une succession de rôles similaires à celui qu'elle tient dans ce film, celui de l'épouse parfaite... Mais tout rentrera dans l'ordre à l'issue du tournage...
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C'est beau l'amour...
Pour rester dans l'interprétation, il serait peu juste d'oublier de mentionner James Withmore, jouant l'ami de McConnell, aux récurrentes interventions, en oiseau de mauvaise augure malgré lui, toujours porteur de mauvaises nouvelles, solide second rôle de films de guerre (Bastogne, La charge victorieuse, Le cri de la victoire, Tora ! Tora ! Tora ! ... ).

Pourtant, malgré les atouts précités, il est difficile d'adhérer pleinement à ce Tigre du ciel. Déjà parce qu'à vouloir décrire un héros exemplaire, les auteurs ont fait l'impasse sur les épisodes moins glorieux de la carrière du pilote, loupant de ce fait l'occasion de séquences dramatiques ou permettant de dynamiser un peu l'intrigue. Par exemple, McConnell fut abattu durant son tour d'opération par un avion ennemi. Épisode peu glorieux, bien-sûr, et peu politiquement correct, pudiquement annoncé par un flash radio. L'impression donnée par le film est d'ailleurs une domination des airs de l'USAF. Ce qui est loin d'être si évident, et même si les scores de certains pilotes ennemis (russes pour la plupart) sont sujets à caution, il y eut aussi de nombreux as portant l'étoile rouge durant le conflit. Mais là encore, nous restons dans le « titillage » d'aéronaute en herbe.

Plus gênant, ou plutôt plus lassant, c'est ce côté positive attitude permanent affiché par le rôle principal. Toujours de bonne humeur, rebelle juste ce qu'il faut mais qui sait rentrer dans le rang, jamais en panne d'idées pour abattre les obstacles, sans l'ombre d'un doute, ou presque... Ses rares écarts sont toujours justifiés et justifiables : s'il frappe un gradé, c'est parce que celui-ci a insulté sa future épouse, s'il fait le mur de sa caserne, c'est pour tenter de rejoindre sa femme sur le point d'accoucher... Et les punitions, il les subit toujours avec un sourire béat. Le G.I. Jo idéal, parfait rouage d'un idéalisme politisé, qui finit par agacer. Son épouse est son parfait double féminin, mais en plus artificiel encore. Car si le pilote a sa passion, elle est une coque vide. On ne sait rien d'elle, ni de ses aspirations autre que celle d'avoir une belle cuisine. D'ailleurs dès leur rencontre, elle est dans une cuisine, déjà conditionnée pour être la mère au foyer modèle, sorte de repos du guerrier modernisé, d'ailleurs on a l'impression que chaque permission est l'occasion de faire un enfant de plus, enfants utilisés comme repères chronologiques, les parents ne changeant guère physiquement, puisque le récit se concentre finalement sur une durée assez courte pour un biopic, à peine une quinzaine d'années. Comme son mari, elle se rebelle régulièrement, mais rentre tout aussi rapidement dans le rang, jusqu'à l'absurde, à l'image de la scène finale où en quelques secondes et mots, elle est convertie en veuve idéale plus fière de son mari que triste de son décès. Car la réalité va rattraper le tournage du film, McConnell se tuant lors d'un vol d'essai le 25 août 1954, ce qui provoqua une modification hâtive du scénario, et obligea surtout à transformer un récit mêlant comédie sentimentale et guerre en un drame de guerre, d'où une certaine rupture de ton entre les premières scènes du film plus proches de la comédie, et la fin nettement plus mélodramatique.
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Elle te plait ta nouvelle cuisine ma chérie ?

Donc rien ne nous est épargné du stéréotype de l'époque : héros qui ne doute de rien, femme fidèle, quota d'enfants, coiffures impeccables et combat pour la liberté pour protéger son mode de vie, même si cela conduit à faire la guerre à des milliers de kilomètres de ce fameux mode de vie... On échappe toutefois à la vindicte anti-rouge trop lourde. Les ennemis, allemands au début, communistes ensuite, ne sont que des cibles anonymes et à peine nommées, l'accent étant mis sur l'exemplarité du parcours d'un soldat américain plus que sur le discours idéologique.

Côté réalisation, on a connu Gordon Douglas plus inspiré. La vision du film donne l'impression que le réalisateur s'est peu impliqué dans ce projet assez impersonnel. Il y a quand même de beaux passages. La tentative de McConnell de traverser une grande partie des États-Unis pour rejoindre sa femme au risque de ruiner sa carrière, la déclaration de mariage durant un match de boxe, la maison offerte au couple... Des moments qui tirent leur force d'une certaine pudeur car simplement filmés, justement interprétés, hélas trop vite noyés dans un ensemble assez terne. Comme déjà dit, il y a peu de scènes d'action, et celles du début sont assez bâclées, avec force de stock-shots. Cela s'arrange nettement pour les parties entrainement et Corée, où le technicolor (ou plutôt le Warnercolor) s'exprime pleinement. Toutefois, pour les scènes de combat entre jets, on a le droit de préférer celles de Flammes sur l'Asie (The Hunters) qui évoque le même théâtre d'opération, réalisé en 1958 par Dick Powell, qui n'était autre que... le mari de June Allyson (évidemment, ça n'a aucun rapport). Pour revenir sur l'idylle de Ladd et Allyson, l'acteur aurait téléphoné durant le tournage à Powell pour lui déclarer : « je suis amoureux de votre femme », ce à quoi, pas démonté, Powell aurait répondu : « tout le monde est amoureux de ma femme ! »...

Et l'aviation ? Passons sur les quelques civils vaguement vus et les stock-shots du début pour aller au vif du sujet. Si les séquences n'occupent qu'une petite partie du film, tout fan d'aviation sera content de voir à l'écran et en couleur des F-80C, modèle sur lequel McConnell sera qualifié, et surtout de beaux F-86F Sabre, montures de l'as en Corée (ou presque, puisqu'il eut 3 avions, un E et deux F, mais là encore, on ne va pas chipoter). Le F-86 était le chasseur américain le plus performant de l'époque, et pourtant il avait un concurrent sérieux en face de lui, le soviétique Mig 15. Celui-ci est absent du film, et pour cause, le seul exemplaire disponible fut livré par un pilote nord-coréen déserteur le 21 septembre 1953, pilote qui deviendra citoyen américain et ingénieur en propulsion thermodynamique (ne me demandez pas ce que cela signifie... ), quant à l'avion, il sera testé par des pilotes comme Tom Collins et Chuck Yeager, pour ensuite être examiné sous toutes les coutures et envoyé en 1957 au musée de Dayton, dans l'Ohio, où il est toujours visible... Bref, forcément, le Mig 15 ne courrait pas les rues. La production l'a donc remplacé par un F-84F Thunderstreak, contemporain aux protagonistes, et faisant assez l'illusion pourvu qu'on soit indulgent. Ce remplacement aurait été encore plus convainquant si la décoration de l'appareil avait été plus soignée, mais ce genre de détail a alors été jugé superflu, et donc on a droit à une robe grise mate au lieu de l'aluminium, avec en plus des étoiles rouges placées aux mauvais endroits. On verra les mêmes « ennemis » mal fagotés dans le film sus-nommé Flammes sur l'Asie, mais en nettement plus nombreux (on les reverra aussi brièvement en stock-shots dans quelques épisodes de la série des années 1980 Supercopter/Airwolf). A la fin on voit un F-86H, très proche du dernier avion que pilota notre héros. Il est à noter que les quelques scènes montrant Alan Ladd à bord d'un avion sont pour la plupart tournées en studio, l'acteur, contrairement à son personnage, détestant l'avion...

Au final, un film ni vraiment bon, ni totalement raté, tentant l'exercice périlleux de la propagande tout en ménageant l'aspect humain, ce qui donne des passages émouvants et réussis, mais aussi d'autres plus artificiels à la symbolique bien lourde. L'intérêt en devient dépendant, décroissant quand l'hagiographie se fait insistante, réveillé quand le cinéma reprend ses droits.


Étoiles : * * . Note : 10/20.
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Quelques mots sur le vrai Joseph McConnell :

Né en 1922 dans le New Hampshire, Joe Mac Connell s'engage dans l'Armée en 1940 pour devenir pilote mais atterrit finalement dans le Corps Médical. Ce n'est qu'en 1943 qu'il peut débuter l'entraînement mais ne parvient pas à décrocher ses ailes et après avoir été promu Sous-Lieutenant et finalement assigné comme Navigateur au 448th Bomber Group en Angleterre en janvier 1945. Il effectue 60 missions sur B-24 et après guerre, en 1946, il tente à nouveau d'intégrer une formation de pilote.

Cette fois-ci est la bonne et il parvient à décrocher ses ailes à Williams AFB le 25 février 1948. Il arrive en Corée en septembre 1952 et se voit affecté au 39 FIS / 51 FIW. Lorsqu'il arrive, il dispose d'une expérience de 931 heures de vol. Très vite, il révèle ses qualités au combat et au cours du premier semestre 1953 il abat 16 appareils Russes, devenant le meilleur As de la Guerre de Corée par le nombre de victoires et le 26eme par ordre chronologique en date du 2 mars 1953. Le 12 avril pourtant, son appareil est touché et il doit sauter au-dessus de la mer jaune. Il est immédiatement récupéré par un hélicoptère de sauvetage . Il effectue un total de 106 missions.

Le 25 août 1954, il se tue accidentellement à bord d'un F-86H-1 (52-1981) à 12 km au Nord Est de Dry Lake en Californie.
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Dernière modification par pak le 14 juil. 12, 23:11, modifié 2 fois.
Le cinéma : "Il est probable que cette marotte disparaîtra dans les prochaines années."

Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)

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Re: Cinéma et aviation

Message par Filiba »

Gordon Douglas + scénariste de Them + co-scénariste de l'Appât + scope + F80: ça partait sous de bons augures pourtant
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Re: Cinéma et aviation

Message par pak »

Je crois que de toutes manières il sera dur de trouver un très bon film d'aviation militaire dans cette période. Les années 1950 sont trop marquées idéologiquement aux USA...
Le cinéma : "Il est probable que cette marotte disparaîtra dans les prochaines années."

Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)

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Re: Cinéma et aviation

Message par Père Jules »

Filiba a écrit :Gordon Douglas + scénariste de Them + co-scénariste de l'Appât + scope + F80: ça partait sous de bons augures pourtant
Non. Pour ma part, je suis même plus sévère que pak, ce film est franchement raté.
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Re: Cinéma et aviation

Message par Filiba »

tu as raison.
à cette époque, c'est dans un livre 'The hunters" de James Salter qu'on peut trouver quelque chose de qualité sur l'aviation militaire.
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Re: Cinéma et aviation

Message par pak »

Il existe en français ce roman ?
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Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)

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Re: Cinéma et aviation

Message par Filiba »

Hélas non, je crois qu'il n'y a qu'une édition en Penguin Classics au UK.
Je te recommande du même auteur et en français cette fois "Cassada"
http://www.amazon.fr/Cassada-James-Salt ... 315&sr=1-4
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Re: Cinéma et aviation

Message par Filiba »

[center]Fighter Squadron (les géants du ciel) Raoul Walsh 1948[/center]
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Angleterre 1943. Une escadrille de chasseurs bombardiers. Major Hardin (Edmond O brien) est un ancien tigres volant et Eagle Squadron. C'est une tête brulée. Devenu colonel et commandant de l'escadrille, il fait maintenant respecter les règles et s'oppose à son meilleur ami Stu Hamilton (Robert Stack blond). Celui-ci veut enfreindre une des règles principales, ne pas se marier.


Le film dans un technicolor comme-y-faut est bati autour de spectaculaires séquences documentaires (y compris des ciné mitrailleuses) qui avaient fourni le matériel à un documentaire de l'US Air Force monté par, je crois me souvenir, John Sturges ("Thunderbolts").
Elles sont complétées par des vues additionnelles à l'aide de P47 prêtés par l'USAF, ainsi que des mustangs camouflés en avions nazis.
L' ensemble des séquences aériennes se tient assez bien si on accepte ces prémices.
Les séquences au sol sont convenues: humour à deux balles et tempêtes sous les casquettes galonnées, avec une caméra assez mobile néammoins.
Mille fois mieux que "les diables de Guadalcanal". Je choisis ce film pour comparer parce que le film d'aviation militaire suit souvent deux canevas au choix :
"L'équipage" ou "les diables de guadalcanal" (le triangle amoureux ou le jugulaire-jugulaire pour le bien de tous) .
ici c'est plutôt le second thème.

Autre péripétie récurrente, on aura aussi droit au pilote qui se pose pour sauver son copain.
A noter que le général ressemble étonnament à un producteur de cinéma: il fume le cigare et va voir les rushes dans une salle spéciale (les films de ciemitrailleuses) pour prendre une décision.
Un Walsh mineur qui confirme la théorie de Tavernier (les films de chasseurs sont moins bons que les films de bombardiers) et celle de Pak (difficile de trouver un bon film d'aviation militaire à l'époque).
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Re: Cinéma et aviation

Message par pak »

Décidément, je n'arriverai jamais à concilier mes deux hobbys... Bon ben vais relire un vieux Fana de l'Aviation alors !
Le cinéma : "Il est probable que cette marotte disparaîtra dans les prochaines années."

Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)

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Re: Cinéma et aviation

Message par Federico »

Pour les amateurs de coucous, l'INA a mis en ligne 88 numéros de l'excellent magazine Pégase qui passa sur FR3 au début des années 90...
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Re: Cinéma et aviation

Message par kiemavel »

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DEVIL DOGS OF THE AIR (Le bousilleur). Lloyd Bacon. 1935

Avec James Cagney (Tommy O'Toole), Pat O'Brien (Lt Brannigan), Margaret Lindsay (Betty Roberts), Frank McHugh (Crash Kelly) et dans des petits rôles Robert Barrat et Ward Bond


Le Lieut. Brannagan qui sert à la base aéronavale de San Diego apprend par courrier qu'un jeune homme qu'il a connu jadis à Brooklyn va prochainement venir pour s'engager et tenter d'intégrer l'école des pilotes de la base....et effectivement il arrive bien, mais pendant une parade militaire et alors que l'on s'apprêtait à remettre quelques médailles, le jeune Tommy O'Toole exécute quelques acrobaties aériennes imprévues. Très rapidement il fait la connaissance de Betty la fiancée de Brannigan et est prêt à tout pour la conquérir...

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C'était le 2ème film réunissant Pat O'Brien et James "Grapefruit" Cagney qui partageront encore 8 fois l'affiche d'un film par la suite avec ou sans Frank McHugh, le 3ème de la bande des "Irish" de Hollywood. Les 3 étaient parait-il de grands amis dans la vie et la fidélité en amitié devait compter pour les 2 premiers nommés puisqu'ils seront encore ensemble dans "Ragtime" pour le retour de Cagney sur grand écran 47 ans après leur rencontre cinématographique (Pour l'anecdote, Cagney a fait encore plus long avec sa femme, 64 ans de mariage !...Maintenant je le fais en lettres pour confirmer, ce n'est pas une erreur de frappe : soixante quatre ans ! Moi, enfin passons...). L'année suivante en 1936, Ils seront même d'un autre film d'aviation Ceiling Zero (Brumes) de Hawks et Cagney tournera aussi Captain of the clouds (Les chevaliers du ciel) sous la direction de Michael Curtiz quelques années plus tard. Ce film de Lloyd Bacon, qui a été pratiquement le metteur en scène attitré de Cagney dans les années 30 (10 films), propose un mélange de film d'action, de comédie et de romance mais ce n'est pas leur plus grande réussite.

La comédie : L'humour est déjà présent dans le personnage joué par Cagney. On l'a déjà vu interpréter des personnages arrogants, sûrs d'eux mêmes, vantard mais le fort en gueule bat ici des records. Il se fout de tout le monde, ricane au nez de ses contradicteurs, ne respecte aucune hiérarchie, etc...Il est à la limite de sa caricature mais comme j'adore ce petit bonhomme...Alors qu'il était censé, comme toute recrue, passer la porte de la caserne et demander le bureau des incorporations, il surgit à bord de son avion et fait de la voltige au dessus de la base en pleine parade militaire. L'avion à lui seul vaut le coup d'oeil. C'est celui d'un phénomène de foire : son nom en lettres géantes recouvre les ailes et sur les flans on peut lire "World Greatest Aviator". Bref, il se fait immédiatement remarquer, et pas forcement en bien. Dès qu'il sort du zingue, il se jette au cou de Brannigan, lui prend sa casquette et quand le colonel arrive, il lui donne du "Sweetheart" et refuse de se faire arrêter. Il redécolle pour aussitôt après se crasher dans une ferme attenant à la piste. C'est ainsi qu'il fait la connaissance de Betty, la fiancée de Brannigan qui commence à le regarder d'un mauvais oeil d'autant plus que Tommy commence à trouver sa petite amie à son gout.

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L'autre élément comique que l'on retrouve durant tout le film, c'est la Frank McHugh 's touch. Alors je préviens que c'est moins fin que la Lubitsch...Je l'ai déjà vu être bourré durant tout un film. Faire le cocu pleurnichard, pareil, tout du long. Ici, il n'a qu'un gag, c'est de souhaiter le malheur des autres pour "raisons professionnelles". Il est en effet ambulancier et souhaite en permanence voir les avions s'écraser, le porteur de messages se casser une jamble. Il intrigue aussi pour que O'Brien casse la tête de Cagney, guettant dans un coin avec son brancard, etc...Certes, c'est drôle au début mais quand il commence à entonner la même chanson à chaque fois qu'il pense qu'enfin on va avoir besoin de ses services, c'est un peu lourd. Heureusement, d'autres gags sont bien plus réussis. La façon de vérifier le sens de l'équilibre d'un futur pilote en faisant tourner un tabouret, çà ne doit être dans aucun manuel militaire par exemple...

La romance : Elle est presque sans intérêt. La rivalité amoureuse entre les deux anciens amis s'étalera sur toute la durée du film mais çà n'a pas beaucoup stimulé l'imagination des scénaristes et on ne se console pas avec les dialogues qui ne sont pas très brillants non plus mais heureusement il y a Jimmy qui réveille tout le monde dès qu'il apparait...et il est la très souvent.

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Et enfin les scènes d'action. Le bousilleur, ce n'est tout de même pas pour rien (Quel titre débile...). Il lui arrive un tas de Bricoles à Jimmy à bord de ses avions et ces séquences d'aviation sont d'ailleurs assez spectaculaires et très bien mises en scène par Bacon dont le savoir faire est évident. Ces scènes militaires occuperont presque toute la place dans la dernière partie du film. Ces 20 dernières minutes ont nécessité de grands moyens et l'appui de nombreux navires de guerre, d'au moins un porte-avion, d'un dirigeable, de troupes au sol...et de pas mal d'avions (Non ?). A la fin de la période de formation de la dernière promotion, les autorités militaires organisent la simulation de l'attaque d'une ile qui aurait été envahie par un ennemi. C'est assez spectaculaire et "très beau" même si on est pas trop "Films de guerre". Bacon filme au travers des fumigènes envoyés par les avions afin de masquer l'avancée des navires. IL utilise habilement quelques incidents, etc...D'autre part, même si je suis loin d'être compétent dans ce domaine, la coordination des actions militaires, la stratégie assez élaborée mis en place et exécuté semble assez sérieuse.

Un bon film d'action décontracté à voir essentiellement pour les fans de Jimmy et/ou par les fans de vieux coucous.
Vu en VOST (Passé sur le sat. français au temps jadis. Le temps des pionniers quoi...A l'époque, on enregistrait sur un truc qui s'appelait le magnétoscope ! J'en ai même encore 2. Quoi le ringard ? Un 6 têtes c'est top pour récup. des enreg. du Magdalénien...)
dvdlib
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Re: Cinéma et aviation

Message par dvdlib »

Windfighters ... un film de kim dong-won

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Commissaire Juve
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Re: Cinéma et aviation

Message par Commissaire Juve »

Jet Pilot / Les espions s'amusent (1957)
Filiba a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Ah mais je suis le second fan de ce film avec Patrick Brion :oops:
+1
Dans ce film la quincaillerie aérienne est de premier choix (ni plus ni moins que l'arsenal 1949 de l'USAF le tout filmé à la base d'Edwards avec Chuck Yeager qui pilote plusieurs avions pour les prises de vues) mais elle n'a aucun intérêt tant la mise en valeur de Janet Leigh par Von Sternberg éclipse tout.
Ahh.. lorsqu'elle enlève sa tenue de vol...

Jamais vraiment compris pourquoi le film a mis huit années à sortir EDIT : c'est parce que les scènes aériennes ont été tournées entre 1953 et 1957.
Hé non, bande de fadas ! On est quatre ! :mrgreen: Janet Leigh rulzzz ! (ne vous formalisez pas pour le "fadas", c'est affectueux)
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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