J'ai torché ma critique avant d'avoir lu le commentaire de Filiba donc désolé pour les doublons car il avait à peu près tout dit.Filiba a écrit :[center]Thunder Birds 1942 William Wellman[/center]
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Pure oeuvre de propagande* et d'incitation à l’enrôlement dans l'US Air Force comme il y en aura pléthore en cette année 1942, le film use de tous les clichés associés au genre : officiers supérieurs bienveillants et rassurants, jeunes recrues les yeux brillants, confraternité entre alliés (l'escadrille rassemble Américains, Anglais et Chinois), vieille gloire qui reprend du service et évidemment une jolie fleur au coeur de ce champ (chant ?) très mâle pour l'amourette de service (commandé).
Bon, passé tous ces points inévitablement édifiants, l'avantage avec Wellman, c'est qu'il filme les coucous comme Ford Monument Valley et qu'en prime le Technicolor semble avoir été mis au point pour magnifier ces superbes bi-plans d'entrainement Stearman PT-17 peints en azur et jaune pétants.
Et puis, histoire de devenir un peu plus "coucou", il y a Gene Tierney et là, les plus bégueules ont de quoi perdre le contrôle musculaire des mâchoires et de la langue. Pour ceux et celles qui ne le sauraient pas encore (mais y en a-t-il ?) : Gene en Technicolor, c'est un spectacle unique. Elle a rarement été aussi à couper le souffle et son entrée en scène... euh... J'ai plus les mots... "Anthologique", c'est ça ?
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Comme il se doit aussi, on a droit à l'enrobage de comédie : les deux élèves pilotes britanniques matant les jambes de Gene sous prétexte de chercher des bas pour leur mère et grand-mère puis le joyeux bazar amené par l'irruption de tout un contingent dans le local de formation des infirmières de la Croix-Rouge (dont une qui doit frôler les 2m jette évidemment son dévolu sur un petit pilote chinois terrorisé !**)
Ainsi qu'à l'inévitable rivalité autour de la belle de l'Arizona, partagée entre son old et plus young flame.
L'ensemble reste tout de même très basique et la comédie-romance empiète trop sur le reste. Dommage qu'on voit au final si peu l'instruction des pilotes et de séquences de vol. Un comble pour un film d'aviation (même aussi "commande") signé Wellman. L’atterrissage parfait du novice en pleine tempête de sable et à deux pas de son instructeur emporté par son parachute est d'un irréalisme qui confine au ridicule. D'autant plus qu'à peine sorti de son zinc, celui-ci est retourné par le vent comme un avion en papier !!
Preston Foster et John Sutton offrent une prestation tout à fait honorable mais on peut regretter que Dana Andrews, un temps pressenti, n'ait pas été choisi.
A voir pour sa photo aux contrastes magnifiques fleurtant à un moment avec certains Films Noirs ou westerns en couleur*** et bien sûr pour Gene au sommet de sa beauté. Deux arguments pour souhaiter une édition BR même si le DVD est très correct.
(*) Dans le genre "no comment", cf ce dialogue entre Tierney et le jeune Anglais à propos des liens des Américains à l'argent :
- Do you think Americans are money-grubbers ?
- Some of them may be. I wouldn't say it was purely an American trait.
- Thanks, now.
- I traveled around the world once. Everywhere I went, I saw churches and schools and hospitals - even in the jungle - all built with American money for somebody else to use. I never saw any German or Japanese philanthropies.
- I could almost kiss you for that.
(**) Impossible de mettre un nom sur cette actrice au physique peu commun. Peut-être Kay Vallon, créditée "Large woman" sur IMDB...
(***) Lorsque Sutton vient discuter en pleine nuit dans la chambre de Foster et qu'en lui allumant sa clope s'éclaire soudain le portrait de Gene Tierney.