Filiba a écrit :
J'ai un Cary Grant dans les airs à voir "Wings in the Dark" qui ne peut pas être mauvais (il y a Mirna Loy)
Eh ben si, il peut être mauvais.
[center]Wings in the Dark 1934[/center]
De James Flood/ Paramount
Avec Cary Grant et Myrna Loy, prêtée par MGM
Sheila Mason (Myrna Loy) est une pilote qui fait des cascades pour financer sa passion. Elle admire Ken Gordon (Cary Grant), un aviateur de record/ingénieur qui teste des équipements de vol sans visibilité.
Par chance, elle va enfin le rencontrer. Hélas, dix minutes après il est aveuglé par un accident (de cuisinière à gaz).
Le film malheureusement repose sur un scénario plat et convenu autour du pilote-aveugle-qui-va-revoler-grâce-à-ses-inventions-et-sauver-la-femme-qu’il-aime-mais-y-peut-pas-lui-dire-parce-que-il-est-aveugle.
A sauver : la scène où Myrna Loy se décrit en références à des termes aéronautiques (low wings monoplan with streamlined body) et les prises de vues aériennes très réussies.
Cary Grant, quand il n’est pas dans un rôle léger où se déploie son génie corporel, est raide comme un piquet. Comme ici, il joue un aveugle, il en rajoute et lorsqu’il avance dans la forêt les bras en avant, on croirait qu’il auditionne pour Frankenstein Junior.
Dans le comique involontaire, il y a aussi le mécanicien qui fait signe du bras à Cary Grant de décoller et celui-ci s’exécute, tout le monde, sauf le spectateur, ayant oublié que Cary est censé être aveugle.
Il y a cependant dans le film une vraie surprise, une révélation stupéfiante : Dean Jagger avec des cheveux.
Dean Jagger a tellement honte de ses cheveux qu'il garde son chapeau dans toutes les scénes.
Côté aéronautique, il y a cependant quelque intérêt documentaire à trouver dans le film.
Son sujet accessoire, le développement des instruments de vol sans visibilité, est d’actualité à cette époque où l’aviation devient commerciale.
Deux signes cependant que les scénaristes avaient vu le potentiel :
un est le personnage de Dean Jagger, responsable de l’administration de l’aviation civile qui signale le passage du barnstorming à l’aviation responsable. Il préfigure le personnage de Geoffrey Lewis dans Waldo Pepper.
(A noter qu’à la fin du film, caractéristique de ce qui arrive à ce genre de personnage dans un film américain, quelqu’un le plaque au sol lorsqu’il veut empêcher Cary Grant, aveugle, de décoller/nner),
L’autre est une scène très rapide où Cary Grant discute avec un responsable d’une compagnie aérienne mais elle n’a pas de suite dans l’histoire (par la fenêtre on voit deux avions de transport, un Boeing et Douglas, le futur de l’aviation de transport).
Second intérêt, l’implication d’Amelia Earhart dans le film même si elle semble plus publicitaire que réelle. Le personnage de Myrna Loy est inspirée de l’aviatrice, par contre il semble que son rôle de conseiller sur le film soit uniquement un argument publicitaire sans fondement.
Myrna, Amelia et Cary
Enfin, les avions présentés sont certains des avions les plus importants de l’époque.
D’abord le Northrop Alpha qui figure abondamment (c’est l’avion de Cary – étonnamment nommé Rockwell, désignation alors fictive, le premier avion Rockwell volant l’année suivant le tournage du film).
Ensuite le Lockheed Vega qu’utilise Sheila dans son raid Manhattan-Moscow (sic).
A noter que les deux avions sont issus de la table à dessin du même ingénieur Jack Northrop.
Comme Myrna Loy, ils ont un streamlined body.
A conseiller uniquement aux amateurs de Cary Grant, de Myrna Loy et de vieux avions. C’est à ce triple titre que je l’ai vu.