Faye Dunaway

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Federico
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Faye Dunaway

Message par Federico »

Aussi incroyable que cela paraisse (ou alors le moteur de recherche Classik est très perfectible :wink: ), il n'y avait pas de topic consacré à l'une des plus fascinantes actrices de l'histoire du cinéma dont l'exceptionnelle photogénie n'a d'égal que le caractère, paraît-il fort difficile... :roll:
Ordoncques, je me permets de lancer le sujet en profitant d'une interview passionnante du réalisateur Curtis Hanson, vue à l'instant sur allociné. Document qui révèle (en tout cas pour moi) quelques détails fort intéressants sur les débuts au cinéma de la somptueuse Faye. Hanson, qui exerçait alors la profession de photographe free-lance, y raconte qu'un jour (probablement en 1966), un personnage majeur de la machine à rêves lui demanda de réaliser des clichés d'une jeune comédienne qu'il avait pris sous son aile. Hanson emmena alors Faye pour une séance de shooting au bord d'une plage et, peu de temps après, ébloui par sa photogénie, montra ces clichés à l'équipe qui commençait à plancher sur le projet Bonnie & Clyde, Warren Beatty en tête. On connait la suite...

Ce qui est amusant dans l'histoire (outre le fait que, jusqu'alors, j'associais - à tort - la "découverte" de Faye Dunaway à un autre photographe devenu cinéaste, l'excellent Jerry Schatzberg), c'est que le commanditaire de ces photos n'était autre que ce coquin (de goût) d'Henry Fonda. :wink:
Doublement amusant en plus car si j'en crois IMDB, sa fille Jane avait été pressentie pour le rôle de Bonnie Parker (qu'elle refusa) et qu'il en fut de même quelques années plus tard au moment du choix de la tête d'affiche de Chinatown.

Quelques-uns de ces clichés réalisés par Curtis Hanson qui, dans cet entretien, remarque à juste titre qu'à l'époque, la sublime Faye n'avait pas tout à fait la taille mannequin qu'on lui connaîtra bientôt (ce qui, vous le reconnaîtrez, n'oblitère en rien son talent naturel pour captiver l'objectif) :
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Major Tom
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Re: Faye Dunaway (1941- )

Message par Major Tom »

Elle est très mimi sur les photos.

Merci pour ce topic et ton message très intéressant, je l'ignorais. Je ne me souviens pas que cette anecdote était racontée dans le livre Le Nouvel Hollywood malgré sa parte consacrée à Bonnie & Clyde. En même temps, ce vicelard de Biskind s'intéresse plus aux ragots dégradants qu'à des anecdotes de tournages genre making-of...

J'aime beaucoup L'Affaire Thomas Crown (mais absolument pas le remake). McQueen/Dunaway à l'affiche, ça aide. Pour sa première apparition dans le film, ils l'ont filmée comme une star de cinéma, ce qui rend son personnage de fliquette complètement surréaliste.

La relation orageuse Dunaway/Polanski sur Chinatown racontée dans l'autobiographie du cinéaste, c'était déjà quelque chose (il semblerait d'ailleurs qu'elle jurait comme un routier, ce que son physique ne laisse absolument pas transparaître). :lol:
Nomorereasons
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Re: Faye Dunaway (1941- )

Message par Nomorereasons »

Major Tom a écrit :(il semblerait d'ailleurs qu'elle jurait comme un routier, ce que son physique ne laisse absolument pas transparaître). :lol:
ça a fini par déteindre: je me souviens surtout de ses dents pourries, au cours d'une interview sur Arizona Dream
Lord Henry
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Re: Faye Dunaway (1941- )

Message par Lord Henry »

Sans doute la meilleure adaptation du fantasme de la star tel qu'Hollywood en produisait depuis les origines, à une certaine modernité du cinéma américain au tournant des années soixante-dix. En y regardant de plus près, on réalise que sa filmographie est plus traditionnelle qu'il n'y paraît. Néanmoins, elle restera une Milady de Winter sans égale.
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Dunn
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Re: Faye Dunaway (1941- )

Message par Dunn »

J'ai vu il y a deux jours le magnifique "Portrait d'une enfant déchue" où elle est resplendissante de beauté, de fragilité, de douceur et de charisme.Une grande actrice!
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Boubakar
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Re: Faye Dunaway (1941- )

Message par Boubakar »

Le film qui a détruit sa carrière :

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et celui que je considère comme son chef d’œuvre (et qui fut son rôle préféré) :

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Autrement, dans les années 60 et 70, elle a vraiment eu une carrière irréprochable, s'entourant de réalisateurs ô combien talentueux (Polanski, Kazan, Penn, Lumet, Pollack...), et aujourd'hui, elle en est à tourner des DTV.
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Re: Faye Dunaway (1941- )

Message par bogart »

Lord Henry a écrit :Sans doute la meilleure adaptation du fantasme de la star tel qu'Hollywood en produisait depuis les origines, à une certaine modernité du cinéma américain au tournant des années soixante-dix. En y regardant de plus près, on réalise que sa filmographie est plus traditionnelle qu'il n'y paraît. Néanmoins, elle restera une Milady de Winter sans égale.


Bien loin cependant de la Milady de Winter incarnée par la sublime Lana Turner.
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Re: Faye Dunaway (1941- )

Message par Watkinssien »

Boubakar a écrit :
et celui que je considère comme son chef d’œuvre (et qui fut son rôle préféré) :

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Et je suis d'accord avec elle, je la trouve fascinante dans ce (puissant) film de Lumet...
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Demi-Lune
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Re: Faye Dunaway (1941- )

Message par Demi-Lune »

Si elle a dominé les années 1970 comme peu de concurrentes américaines, Faye Dunaway reste pour moi l'incarnation, aux côtés de Jane Fonda, d'un souffle de modernité féminine caractéristique de la seconde moitié des années 1960 aux États-Unis. Bonnie & Clyde n'aurait sans doute pas été le cataclysme dans le paysage cinématographique US qu'il a été sans ce quelque chose d'unique que dégageait Dunaway, ce mélange de blonde beauté bestiale et vulnérable, pour un personnage libéré sexuellement et tenant tête aux hommes. C'est un détail, mais la mode du béret qu'elle a relancé à l'occasion de ce carton me fait dire que ces impacts culturels, que suscitent parfois certains films, tiennent souvent de l'interprète lui-même : alchimie idéale entre le rôle, l'actrice et l'habillage qui débouche sur l'icône immédiate. Faye Dunaway a ainsi, durant ses années fastes, développé une image de star fashion dont l'écrin le plus mémorable restera probablement L'affaire Thomas Crown, avec les superbes costumes de Thea Van Runkle. Dans ce film, Dunaway y est à mes yeux une des grandes incarnations féminines (avec Emma Peel de Chapeau melon et bottes de cuir, Domino de Thunderball...) de ce que les années 1960 pouvaient représenter, spirituellement et vestimentairement.
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Sensuelle dans Little Big Man, indomptable dans Les Trois Mousquetaires, inoubliable dans Chinatown, acharnée dans Network, fragile dans Les Trois jours du Condor, la diva Faye Dunaway aura traversé les années 1970 avec une constance forçant le respect, et un logique couronnement académique. Avant de connaître une traversée du désert faite de nanars et d'échecs dont elle n'est jamais véritablement sortie, malgré des apparitions souvent remarquées (Barfly, The Yards...).
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Demi-Lune
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Re: Faye Dunaway (1941- )

Message par Demi-Lune »

Pour ceux qui s'intéresseraient éventuellement aux costumes de cinéma, voici quelques ébauches des costumes de Faye Dunaway (tirés de l'excellent bouquin Dressed : a century of Hollywood costume design de Deborah Nadoolman Landis).
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L'Affaire Thomas Crown (Thea Van Runkle, 1968)

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Bonnie & Clyde (Thea Van Runkle, 1967)

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Chinatown (Anthea Sylbert, 1974)
Avec pour fond sonore 8)
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Re: Faye Dunaway (1941- )

Message par Federico »

Major Tom a écrit : J'aime beaucoup L'Affaire Thomas Crown (mais absolument pas le remake). McQueen/Dunaway à l'affiche, ça aide. Pour sa première apparition dans le film, ils l'ont filmée comme une star de cinéma, ce qui rend son personnage de fliquette complètement surréaliste.


Tout à fait, bien qu'elle ne soit pas flic (même si la tache qui lui incombe est proche), mais enquêtrice pour une société d'assurances.
il semblerait d'ailleurs qu'elle jurait comme un routier, ce que son physique ne laisse absolument pas transparaître. :lol:
Un "talent" déconcertant que partageait la belle Carole Lombard. :roll:
Faut dire aussi que dans l'univers en vase clos extrêmement macho d'Hollywood, ça pouvait éloigner quelques importuns...
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Re: Faye Dunaway (1941- )

Message par Federico »

Demi-Lune a écrit : Avec pour fond sonore 8)
Spoiler (cliquez pour afficher)
Ce thème est une tuerie absolue, peut-être le sommet de Legrand. Un groove implacable et très difficile à reconstituer sans de longues répétitions comme j'ai pu le constater en écoutant un groupe d'amis amateurs de reprises 60's et pourtant pas manchots de l'instrument...
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Re: Faye Dunaway (1941- )

Message par Federico »

Demi-Lune a écrit :C'est un détail, mais la mode du béret qu'elle a relancé à l'occasion de ce carton me fait dire que ces impacts culturels, que suscitent parfois certains films, tiennent souvent de l'interprète lui-même
Amusante, cette ramarque à propos du béret, car j'ai souvent trouvé que sur ce ravissant cliché d'Anna Karina - qui doit dater du début des 60's - la craquante Danoise annonçait Dunaway (le jeu d'éclairage accentuant le saillant des pommettes)... :oops:
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Faye Dunaway a ainsi, durant ses années fastes, développé une image de star fashion dont l'écrin le plus mémorable restera probablement L'affaire Thomas Crown, avec les superbes costumes de Thea Van Runkle. Dans ce film, Dunaway y est à mes yeux une des grandes incarnations féminines (avec Emma Peel de Chapeau melon et bottes de cuir, Domino de Thunderball...) de ce que les années 1960 pouvaient représenter, spirituellement et vestimentairement.
Une sophistication sensuelle si rare qu'à l'inverse de la beauté plus nature d'une Bardot (dont les +/- sosies abondent à chaque décennie), elle n'a quasiment eu aucune "fille cachée". A vrai dire, je ne lui en vois qu'une : la mégatop model des 90's Christy Turlington.
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Sensuelle dans Little Big Man, indomptable dans Les Trois Mousquetaires, inoubliable dans Chinatown, acharnée dans Network, fragile dans Les Trois jours du Condor, la diva Faye Dunaway aura traversé les années 1970 avec une constance forçant le respect, et un logique couronnement académique.
A mes yeux, elle n'a jamais été aussi renversante qu'à ses débuts. Ahhh, son apparition dans Bonnie & Clyde, agrippée telle un chat sauvage (ou la Carole Baker de Baby doll) aux barreaux de son lit... Trop émouvant. :oops:
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Ensuite, et assez vite, sa beauté ciselée et coupante comme le diamant a progressivement gagné en froideur avec une forme d'agressivité féminine, toute en ongles (as)sortis, qui me touche moins. Ainsi, son personnage de Network (où elle continue de parler boulot tout en chevauchant son partenaire) préfigure la mode des executive women de la décennie suivante. Même si, évidemment, elle fait un numéro à tomber dans L'affaire Thomas Crown. Bien qu'en bois, les pièces du jeu d'échecs s'en souviennent encore... :wink:
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Allez, une dernière capture du film de Penn qui m'émeeeeeut comme c'est pas permis...
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Re: Faye Dunaway (1941- )

Message par Lord Henry »

Il est quand même étonnant de constater que passé Network, sa filmographie a aussitôt plongé.
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Demi-Lune
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Re: Faye Dunaway (1941- )

Message par Demi-Lune »

Boubakar a écrit :Le film qui a détruit sa carrière :

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Est-il si pourri que ça, ce film, d'ailleurs ? Je viens de voir qu'il a récolté pas mal de Razzies mais des fois, on ne sait pas trop ce qui passe par la tête de ces gens-là.
Sinon, Faye Dunaway a également le privilège d'avoir joué dans le film le plus triste de l'Histoire du cinéma. :)
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