Faye Dunaway

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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batfunk
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Re: Faye Dunaway (1941- )

Message par batfunk »

pour info,elle est éblouissante dans "le meurtre aux deux visages",un épisode de "Colombo" de 1993 il me semble. :shock:

Colombo y est d'ailleurs très touchant car il s'y comporte comme un gamin amoureux de mère de son meilleur pote. :uhuh:

Elle a reçu d'ailleurs un golden globe pour sa performance :D
Grimmy
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Re: Faye Dunaway (1941- )

Message par Grimmy »

J'ajoute ma petite contribution au topic : j'ai vu il y a quelques semaines Portrait d'une enfant déchue de Jerry Schatzberg (1970) et le film m'a complétement chamboulé !! Superbe mise en scène, interprétation magnifique, quel film, quelle claque !! Et Faye Dunaway est absolument géniale, elle est belle à tomber et en même temps elle dégage une telle tristesse que le film, par sa présence, est traversé par une mélancolie incroyable. Je l'ai vu dans peu de films jusqu'à présent (juste ses quatre ou cinq films qui ont marqué sa carrière) et c'est la première fois, avec ce film ci, que je me rends compte de l'actrice incroyable qu'elle était, pardon, qu'elle est ...
Federico
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Re: Faye Dunaway (1941- )

Message par Federico »

Wicker a écrit :Pour moi, c'est la dernière véritable Star. Peut-être d'ailleurs la seule actrice avec Jane Fonda à s'être véritablement imposée durant le Nouvel Hollywood, qui a plutôt fait la part belle aux hommes.
C'est vrai que cette (belle) époque du cinéma US mit surtout les acteurs mâles en avant mais quelques autres superbes actrices y tirèrent leur épingle du jeu (même si leur nom claque parfois moins fort aux yeux du grand public de maintenant) : Barbra Streisand, Sissy Spacek, Karen Black, Valerie Perrine, Jill Clayburgh, Susan Sarandon, Goldie Hawn, Cybil Shepherd, Diane Keaton, Shelley Duvall... et j'en oublie. :wink:
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blaisdell
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Re: Faye Dunaway (1941- )

Message par blaisdell »

Grimmy a écrit :J'ajoute ma petite contribution au topic : j'ai vu il y a quelques semaines Portrait d'une enfant déchue de Jerry Schatzberg (1970) et le film m'a complétement chamboulé !! Superbe mise en scène, interprétation magnifique, quel film, quelle claque !! Et Faye Dunaway est absolument géniale, elle est belle à tomber et en même temps elle dégage une telle tristesse que le film, par sa présence, est traversé par une mélancolie incroyable. Je l'ai vu dans peu de films jusqu'à présent (juste ses quatre ou cinq films qui ont marqué sa carrière) et c'est la première fois, avec ce film ci, que je me rends compte de l'actrice incroyable qu'elle était, pardon, qu'elle est ...
Tout à fait d'accord...
Le genre de film invisible pendant un long moment (échec commercial ? film un peu "difficile ?) et qu'on redécouvre avec bonheur: après l'avoir vu fin septembre je n'ai guère mis longtemps à acheter le dvd.
Film étonnant, qui montre combien Schatzberg était un cinéaste novateur, l'une des figures majeures du nouvel Hollywood. Il a ensuite enchaîné avec "Panique à Needle Park" et "L'épouvantail": quel talent !

Le film qui se mérite tant le récit est non-linéaire, la narration kaléïdoscopique: c'est un authentique "puzzle" pour reprendre le titre original.
Ceci dit, il s'agit d'un film à l'esthétique remarquable où le cinéaste, ex photographe de mode lui-même, se penche sur le destin d'un mannequin que la drogue et le caractère difficile ont prématurément vieilli et marginalisé.
Le générique de fin est très beau.

Mais on est surtout en face d'un festival Faye Dunaway, ex-compagne de Schatzberg, filmée amoureusement et cette fascination se transmet aisément au spectateur tant elle était sans doute alors l'une des plus belles femmes du monde.

Les autres comédiens lui donnent la réplique avec talent même si j'aurais voulu voir davantage Roy Scheider.
Federico
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Re: Faye Dunaway (1941- )

Message par Federico »

Brody a écrit :On pourra dire que cette rediffusion d'hier n'aura pas servi dans le bon sens l'appréciation du film ici-bas !
Et comme vous ce n'est pas cette nouvelle vision qui me convaincra. Hormis la classe invraisemblable de Mc Queen, l'ensemble me semble un peu fade et clinquant à la fois, avec une forme inutilement voyante qui masque mal le manque global d'enjeux et d'implications des personnages. Je préfère largement la version de McT.
:cry: Brosnan et Russo sont des acteurs sympathiques (et McT a un temps prouvé son talent) mais pour moi, il n'y a pas photo entre les deux versions, notamment question duo flamboyant et sexy... mais je suis prêt à redonner une petite chance à ce remake que je n'ai pas revu depuis longtemps.
Quant à Faye Dunaway elle-même, si elle était exceptionnellement belle dans sa jeunesse (voir les photos postées par Federico :oops: ), elle me donne de toujours avoir pris trop conscience de sa beauté, et d'en jouer un peu trop. Typiquement, dans cette affaire Thomas Crown, il y a une minauderie dans chacune de ses poses que je trouve particulièrement visible. Pas du tout l'une de mes actrices fétiches (même si j'adore Bonnie & Clyde).
Je suis d'accord sur les poses très travaillées de Dunaway, qui peuvent agacer. En même temps, c'est tellement appuyé que ça en devient distrayant. Et puis c'est dans la grande tradition des stars hollywoodiennes (Garbo, Swanson, Crawford, Dietrich and co.) auxquelles étaient toujours associé un petit groupe de techniciens (photographes, éclairagistes, maquilleurs et costumiers) à leurs pieds pour les idéaliser. Une seule "actrice-modèle" pouvait rester naturelle et donner l'impression d'être accessible tout en ayant été apprêtée jusqu'aux bouts du fume-cigarette : Audrey Hepburn. :oops:

Je réponds aussi - un peu attristé - aux autres avis évoquant un film daté aux effets pénibles (comme le split-screen). C'est un fait qu'il s'agissait alors d'un truc à la mode et comme tout ce qui "in" peut vite devenir "out"... Dans le cas présent, ce truc m'amuse et je le trouve raccord avec le style et l'ambiance. Bien sûr, il ne faut pas en abuser mais certains cinéastes en auront fait un usage très intéressant, comme Fleischer avec L'étrangleur de Boston. J'aime énormément (au cas où personne ne l'aurait remarqué :wink: ) le film de Jewison, tout en reconnaissant qu'il ne s'agit pas d'un chef d'oeuvre et qu'il gardera à jamais son aspect clip des 60's. Un peu comme une longue pub Ralph Lauren... ce qui, à tout prendre, est moins vulgos que le look D&G de plus d'un film grand public des années 2000. :mrgreen:
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Re: Faye Dunaway

Message par Federico »

Bonnie & Clyde (2-Disc Special Edition / Warner Bros)

Une édition richement Bonnie-fiée :wink: avec un retour sur l'histoire du véritable gang et un conséquent making-of en trois parties réalisé par l'inévitable Laurent Bouzereau pour célébrer le 40ème anniversaire du film :

Revolution! The making of Bonnie & Clyde.

Je ne vais pas répéter ce que j'avais mis en ouverture de ce topic consacré à la fée Dunaway car il en est aussi question dans ce making-of. Ni reparler des origines du film que tout le monde doit connaître (influence de la Nouvelle Vague, Truffaut pressenti comme réalisateur, le choix de l'actrice principale...) Ce qui est sympa, ce sont les multiples avis (concordants) sur les conditions de tournage : les acteurs, paumés dans un bled du Texas profond n'ayant rien d'autre à faire que de se consacrer à leur boulot, ils ont apparemment formé une bonne équipe (même si ça a du être chaud par moment avec Dunaway et Beatty).
Beatty, à la fois tête d'affiche et co-producteur (et futur réalisateur), n'eut évidemment de cesse d'imposer ses desiderata à un Arthur Penn qui sut rester zen. On appellera ça le syndrome Douglas... :roll:
L'immense Gene Hackman avait alors le moral dans les chaussettes car il venait de se faire virer de son tournage précédent. C'est dire si il fut reconnaissant d'avoir été jeté dans le grand bain grâce à ce film, d'autant plus que Penn le laissera plus d'une fois improviser.

Les interviews sympas des deux "trognes" Michael J. Pollard (Evans Evans se marre en racontant que lors de la séquence où ils bouffent des hamburgers en voiture, ils crevaient tous la dalle mais, très pros et prévoyants, se contentèrent de grignoter... sauf lui qui en avala autant qu'il y eut de prises : 12 ! :lol: ) et Estelle Parsons* (seule de la bande à recevoir un Oscar** :shock: )

Les interrogations sur la psychologie de Clyde Barrow, d'abord décrit dans le scenario comme bi-sexuel puis, parce qu'ils sentaient que ce serait sans doute un peu trop, comme impuissant. Mais Penn et son duo de scénaristes tinrent bon pour la scène explicite (et néanmoins très délicatement filmée) où Bonnie tente de faire une gâterie à Clyde.

Penn tenant bon face aux récriminations de son vieux chef op' Burnett Guffey, un adepte de l'ancienne école qui fulminait de devoir tourner en lumière et conditions réelles*** (avec le superbe exemple du passage d'un nuage lors de la scène où Beatty et Dunaway courent dans un champs). Tellement furax qu'il bouda le plateau toute une semaine. Il ne dut finalement pas trop regretter les recommandations de ce blanc-bec de Penn puisqu'il reçut lui aussi un Oscar.

Faye Dunaway recoupe ce que raconte Curtis Hanson dans l'interview vue au printemps sur allôciné, à savoir qu'elle avait gardé de jolies rondeurs d'un tournage précédent mais les perdit vite et à temps. Elle raconte aussi qu'il lui fut facile, en bonne fille de Floride, de se glisser dans la peau d'un personnage aussi extraverti et nature que Bonnie. Côté surprise, l'intervention de sa doublure qui se trouvait être... Morgan Fairchild ! :shock: OK, je sais qu'une doublure n'a pas besoin d'être un sosie, et MF fut peut-être juste une "doublure lumière", mais elle devait ressembler à Dunaway comme moi à Beatty :mrgreen:

Il est bien sûr question de la violence de certaines scènes, de l'innovation ( :?: ) consistant à montrer simultanément, sans plan de coupe un tir et la blessure qu'il provoque (dans la scène où Clyde flingue à bout portant le visage du type resté accroché à sa portière)...
... et évidemment de la préparation du final-choc où les acteurs étaient bardés d'accessoires... dont un ne fonctionna pas (Beatty avait un morceau de crane postiche censé partir en l'air, une idée morbide mais hélas réaliste, sans doute inspirée par le film de Zapruder sur l'assassinat de JFK).
En revoyant la scène, il semble que l'effet à pourtant - en partie - fonctionné.
Mais en ce qui concerne l'utilisation de plusieurs caméras tournant à des vitesses différentes et d'un montage rapide et alterné, Peckinpah - qui en fera sa marque de fabrique - ne tournera La horde sauvage que deux ans plus tard.

Il faut noter à ce sujet l'élégance rare de la monteuse Dede Allen qui tient à porter le cut de cette fameuse séquence au crédit de son assistant Gerry Greenberg. Globalement, vis-à-vis d'un film qui marqua l'histoire du cinéma, les intervenants font tous preuve d'une remarquable humilité (peut-être un peu moins dans le cas de Beatty mais bon... :wink: ).

Nettement moins élégant mais rigolo : Penn et Beatty racontant la réaction de Jack Warner lors de la preview. Les nababs hollywoodiens n'ont jamais brillé par leur classe mais lui avait un critère-maison d'ordre... prostatique : si je dois me lever pour aller pisser, c'est que le film est mauvais ! Verdict du gracieux Jack à la fin de la projection, devant Penn et son équipe pétrifiés : "That was a three-piss picture !" :shock: :mrgreen:

Côté bémols (très mineurs), la costumière Theodora Van Runkle est aussi sympathique que le reste des intervenants mais quand elle parle de l'idée du béret de Bonnie qui lança une mode partout dans le monde, c'est un peu oublier que d'autres fées artistes et modèles comme Dunaway l'avait joliment porté avant elle : Louise Brooks, Garbo, Michèle Morgan, Lauren Bacall, Audrey Hepburn et puis Anna Karina chez Godard (et quand on sait l'influence de la Nouvelle Vague sur la génération de Penn...).

Autre innovation qui n'en est pas une : l'idée (qualifiée de "russe" par le futur réalisateur de Reds) de l'envol des oiseaux juste avant l'horreur finale, on a la même trois ans plus tôt à la fin apocalyptique du fantastique Point limite de Lumet. :wink:

Et il est un peu dommage de ne pas entendre Gene Wilder, seul comédien à ne pas intervenir...

Bon... et maintenant j'en viens enfin à ce qui m'a le plus ébloui (il me faudrait trouver un verbe à la hauteur de cet éblouissement :roll: ) : les nombreux portraits (par Curtis Hanson) et les photos de tournage de Faye Dunaway, tous plus renversants les uns que les autres. Plus que jamais, je persiste à penser qu'elle ne fut et ne sera jamais aussi à tomber qu'à cette époque et dans ce film. Une telle photogénie tient du miracle. :oops: :oops: :oops:
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Et je vous serais gré de ne pas m'envoyer vos factures d'ophtalmo... :fiou:
Comme le répond Hackman/Buck Barrow à son frangin lorsque celui-ci lui demande son avis sur sa copine :
"Bonnie ?... She's a peach."
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Isn't it ?...
(*) Contrairement à son personnage dans le film, la véritable Blanche Barrow passait pour la jolie fille de la bande, davantage que Bonnie Parker dont on devine les traits plutôt ingrats et sévères sur les photos d'époque.
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The real Bonnie...
(**) Bon prince, le co-scénariste Robert Benton (son acolyte David Newman est décédé en 2003) raconte la honte de sa vie lors de la cérémonie des Oscars où il commença à se lever de son fauteuil, sûr d'être récompensé et dut aussitôt se rasseoir en entendant prononcer le nom du récipiendaire : William Rose pour le scenario de... Devine qui vient dîner ?, certes audacieux et courageux mais si mollement exploité. Mais le contexte brûlant de l'époque peut expliquer ce choix de l'Académie. Martin Luther King venait de se faire assassiner et d'ailleurs Penn, dévasté par sa mort, n'eut pas le goût de venir à la cérémonie.

(***) Beatty raconte l'argument - malin - qu'invoqua Guffey pour expliquer qu'il faudrait absolument éclairer les visages : selon lui, les spectateurs d'alors qui allaient souvent découvrir les films dans les drive-ins risqueraient de se plaindre de ne pas suffisamment distinguer les acteurs. :)
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Re: Faye Dunaway

Message par moonfleet »

L'interview de Faye (très en forme) par Anne Andreu pour Cinéma Cinémas,...qui de plus est inclue dans le coffret INA. :)

http://www.ina.fr/video/CPB93010092/dun ... video.html
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