King Hu (1931-1997)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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k-chan
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Re: King Hu (1931–1997)

Message par k-chan »

Une petite preview en 1080p :



Le film ressortira en salle en juillet, et sera suivi d'une ressortie de L'auberge du dragon en Août (en restauré 4K également - info d'après le site de Carlotta). C'est la fête.
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Jack Carter
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Re: King Hu (1931–1997)

Message par Jack Carter »

k-chan a écrit :Une petite preview en 1080p :



Le film ressortira en salle en juillet, et sera suivi d'une ressortie de L'auberge du dragon en Août (en restauré 4K également - info d'après le site de Carlotta). C'est la fête.
un revenant :shock: :D
vu L'auberge en Avt-première, la copie est en effet magnifique :wink:
hâte de découvrir A touch of zen restauré et sur grand écran (mon unique vision date d'une vhs édité par FSF, il y a au moins 20 ans, autant dire que ce sera totale redecouverte dans les meilleurs conditions)
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
bruce randylan
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Re: King Hu (1931–1997)

Message par bruce randylan »

k-chan a écrit :Une petite preview en 1080p :



Le film ressortira en salle en juillet, et sera suivi d'une ressortie de L'auberge du dragon en Août (en restauré 4K également - info d'après le site de Carlotta). C'est la fête.
Et encore, je trouve que l'étalonnage pourrait être mieux. :fiou:
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Re: King Hu (1931–1997)

Message par Tutut »

Restauration supervisée par le directeur photo. :)

Manque plus que Raining in the Mountain et je serais comblé.

Pour ceux que les sous-titres anglais ne rebutent pas, on trouve aussi des éditions DVD allemandes, à part The Valiant Ones (Die Mutigen) qui est hors de prix sur Amazon.de, les tarifs sont raisonnables.
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Rick Blaine
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Re: King Hu (1931–1997)

Message par Rick Blaine »

Justin Kwedi chronique aujourd'hui A Touch of Zen qui ressort en salles distribué par Carlotta.
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hellrick
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Re: King Hu (1931–1997)

Message par hellrick »

Carlotta vient de m'envoyer les 2 films accompagnés d'un sac en toile rouge avec le visuel de Touch of Zen. Y a pas à dire ils sont sympas
Heureux je suis.
:D
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

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Re: King Hu (1931–1997)

Message par C2302t »

hellrick a écrit :Carlotta vient de m'envoyer les 2 films accompagnés d'un sac en toile rouge avec le visuel de Touch of Zen. Y a pas à dire ils sont sympas
Heureux je suis.
:D
Et pourquoi je ne les ai pas reçu moi. :cry:
La vie est trop injuste. :(
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Re: King Hu (1931–1997)

Message par Autoreiji »

IMDb mentionne une version de 6h40:
The original cut of the film was over 400 minutes long. No extant prints of this edition are believed to have survived. Check your attic.
Je n'ai trouvé aucune autre mention de cette version longue. Nulle part. Quelqu'un en sait plus? Les gars d'IMDb se planteraient-ils encore?
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Demi-Lune
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Re: King Hu (1931–1997)

Message par Demi-Lune »

J'ai tenté mon premier King Hu avec la ressortie en salles d'A touch of zen, et on va pas se mentir, ça ne me donne pas spécialement envie de poursuivre. Difficile de nier au film ses qualités en termes de compositions de plan, mais j'ai désespérément cherché le film loué par la presse dans cette aventure lénifiante où le grand moment de bravoure (un combat dans une forêt de bambous) se résume en fait à un tronc tranché et à deux vols planés. Wouhou. Je me suis rarement autant emmerdé devant un film au cinéma, si bien que je ne suis pas allé jusqu'à la seconde heure. Ma conscience trouve quelque soulagement à cette félonie dans le fait que plus de la moitié de la salle a également disparu comme par enchantement (certains dès le premier quart d'heure :mrgreen: ).
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Re: King Hu (1931–1997)

Message par Strum »

Demi-Lune a écrit :J'ai tenté mon premier King Hu avec la ressortie en salles d'A touch of zen, et on va pas se mentir, ça ne me donne pas spécialement envie de poursuivre. Difficile de nier au film ses qualités en termes de compositions de plan, mais j'ai désespérément cherché le film loué par la presse dans cette aventure lénifiante où le grand moment de bravoure (un combat dans une forêt de bambous) se résume en fait à un tronc tranché et à deux vols planés. Wouhou. Je me suis rarement autant emmerdé devant un film au cinéma, si bien que je ne suis pas allé jusqu'à la seconde heure. Ma conscience trouve quelque soulagement à cette félonie dans le fait que plus de la moitié de la salle a également disparu comme un enchantement (certains dès le premier quart d'heure :mrgreen: ).
En le lisant le début de ta critique, je me suis demandé comment tu avais trouvé la fin avec l'apparition de Bouddha. Et puis, j'ai vu que tu étais sorti au milieu. Le film a été loué par des gens qui l'ont vu en entier. :mrgreen: cela dit, il est certain qu'il ne faut pas être allergique aux combats de kung-fu pour l'apprécier
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Re: King Hu (1931–1997)

Message par AtCloseRange »

Demi-Lune a écrit :J'ai tenté mon premier King Hu avec la ressortie en salles d'A touch of zen, et on va pas se mentir, ça ne me donne pas spécialement envie de poursuivre. Difficile de nier au film ses qualités en termes de compositions de plan, mais j'ai désespérément cherché le film loué par la presse dans cette aventure lénifiante où le grand moment de bravoure (un combat dans une forêt de bambous) se résume en fait à un tronc tranché et à deux vols planés. Wouhou. Je me suis rarement autant emmerdé devant un film au cinéma, si bien que je ne suis pas allé jusqu'à la seconde heure. Ma conscience trouve quelque soulagement à cette félonie dans le fait que plus de la moitié de la salle a également disparu comme par enchantement (certains dès le premier quart d'heure :mrgreen: ).
Ok, ça calme :mrgreen:

J'avais regardé le tout début dans une copie pourrie et ça m'avait l'air assez intéressant... donc j'ai attendu qu'une meilleure copie soit disponible.
Ensuite, c'est sûr que les gens qui font des combats dans les arbres, à la base, je ne suis pas la cible :)
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AtCloseRange
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Re: King Hu (1931–1997)

Message par AtCloseRange »

Strum a écrit :
Demi-Lune a écrit :J'ai tenté mon premier King Hu avec la ressortie en salles d'A touch of zen, et on va pas se mentir, ça ne me donne pas spécialement envie de poursuivre. Difficile de nier au film ses qualités en termes de compositions de plan, mais j'ai désespérément cherché le film loué par la presse dans cette aventure lénifiante où le grand moment de bravoure (un combat dans une forêt de bambous) se résume en fait à un tronc tranché et à deux vols planés. Wouhou. Je me suis rarement autant emmerdé devant un film au cinéma, si bien que je ne suis pas allé jusqu'à la seconde heure. Ma conscience trouve quelque soulagement à cette félonie dans le fait que plus de la moitié de la salle a également disparu comme un enchantement (certains dès le premier quart d'heure :mrgreen: ).
En le lisant le début de ta critique, je me suis demandé comment tu avais trouvé la fin avec l'apparition de Bouddha. Et puis, j'ai vu que tu étais sorti au milieu. Le film a été loué par des gens qui l'ont vu en entier. :mrgreen:
qui avaient d'ailleurs copieusement détesté la première partie :mrgreen:
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Re: King Hu (1931–1997)

Message par Strum »

AtCloseRange a écrit :qui avaient d'ailleurs copieusement détesté la première partie :mrgreen:
Voilà ! :mrgreen: Il n'empêche, plusieurs années après avoir vu le film, les deux choses marquantes dont je me souvienne sont les très beaux plans d'ouverture et la fin avec Bouddha, qui est assez unique en son genre.
bruce randylan
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Re: King Hu (1931–1997)

Message par bruce randylan »

Demi-Lune a écrit :J'ai tenté mon premier King Hu avec la ressortie en salles d'A touch of zen, et on va pas se mentir, ça ne me donne pas spécialement envie de poursuivre. Difficile de nier au film ses qualités en termes de compositions de plan, mais j'ai désespérément cherché le film loué par la presse dans cette aventure lénifiante où le grand moment de bravoure (un combat dans une forêt de bambous) se résume en fait à un tronc tranché et à deux vols planés. Wouhou. Je me suis rarement autant emmerdé devant un film au cinéma, si bien que je ne suis pas allé jusqu'à la seconde heure. Ma conscience trouve quelque soulagement à cette félonie dans le fait que plus de la moitié de la salle a également disparu comme par enchantement (certains dès le premier quart d'heure :mrgreen: ).
Ca s'est un peu bête quand même. C'est un peu comme sortir après les singes de 2001 ou la première partie de Solaris. D'ailleurs King Hu, est bien plus proche de Terence Malick, Wojciech Has ou Melville.

Faut d'ailleurs dire au distributeurs d'arrêter de faire croire que tous les films asiatiques ont inspiré Tigres et dragons et surtout Kill Bill qui en est l'anti-thèse total. C'est sûr qu'avec ce genre de comparaisons, le public n'est pas prêt et ne vas pas chercher à comprendre bien loin.
C'est dommage car avec un petit accompagnement plus pertinent, le film pourrait trouver son public plus facilement (même si ce n'est pas le plus évident d'accès).

Pour la peine je poste ma critique faîte pour 1kult
De John Woo à Zhang Yimou en passant par Ang Lee et Tsui Hark, toute une génération de cinéastes hong-kongais tient King Hu comme un maître absolu. On en parle et on s'y réfère avec admiration, déférence et respect comme on évoque en occident l'influence d'Alfred Hitchcock ou de Sergio Leone.

En France on connaît avant tout le réalisateur de réputation avec L'Hirondelle d'or, le film qui apporta au cinéma d'arts martiaux ses lettres de noblesse et sa modernité. Ce film fut pourtant le dernier qu'il signa pour la Shaw Brothers et on a désormais tendance à oublier rapidement le reste de sa carrière qui le conduira durant les années 70 à Taiwan. C'est là qu'il réalise sans doute son meilleur film, le plus personnel et véritable manifeste philosophique et esthétique, A Touch of Zen qui remporte un succès international majeur lors de sa sortie avec à la clé le prix de la Commission Technique au Festival de Cannes de 1975 (soit 4 ans après sa sortie en Asie).

Ce film légendaire, très réputé mais encore ignoré des cinéphiles actuels, souffre aujourd'hui de n'être visible que dans des éditions toutes plus médiocres les unes que les autres : format letterbox (parfois zoomés), couleurs délavées, compression visible, etc... Pourtant, même en découvrant le film aujourd'hui dans ces conditions A Touch of Zen demeure un sensationnel traumatisme visuel et un formidable tour de force technique.

Avec ce film, King Hu voulait évoquer sa vision des arts martiaux. Pour cela il utilise le Zen presque comme un McGuffin qui servirait une approche narrative, voire un exercice de style. On ne dénombre ainsi plus les oppositions héritées du précepte du Ying et du Yang : intellectuel/homme d'action, ville/nature, homme/femme, science/superstition, jour/nuit et, bien-sûr,  violence/pacifisme.
La dualité permanente est ce qui anime littéralement le film, rythmant autant les scènes que la structure puisque la première partie est plutôt calme, mystérieuse, bavarde, citadine et statique tandis que la seconde moitié est mouvementée, multiplie les lieux et décors, s'avère moins explicative et réduit les dialogues au minimum.

Cette première partie qui n'a rien de lent ni contemplatif instaure une ambiance entre le policier et le western en reprenant la figure de l'étranger arrivant dans une petite ville avec un passé qu'il ne veut pas dévoiler. King Hu brouille les pistes, ne précise pas tout de suite qui est un ennemi ou un allié et encore moins leurs motivations. Quand on découvre en même temps que le scribe la réalité, ce qu'on s'imaginait se révèle bien erroné et remet en cause notre perception. Ce bouleversement sonne également le début de l'éveil spirituel des héros.

La deuxième partie est pratiquement une succession de rencontres et de combats et s'enchaîne au milieu d'une nature et d'une végétation en renouvellement permanent. Au milieu des affrontements, des pièges et des poursuites, on trouve la figure d'un moine bouddhiste dont la force physique va de paire avec la puissance psychique. Un personnage pratiquement muet mais dont le calme, la présence, le charisme et l'aura intimident et poussent à l'humilité.

Pour faire passer sa vision des arts martiaux, King Hu, comme ce moine, ne passe pas par la parole mais par l'image et la mise en scène. Et rarement mise en scène est aussi maîtrisée et poétique que celle de A Touch of Zen.
Avec son art de l'espace (à conquérir, à dominer, à maîtriser), sa précision du cadre, du montage, des travellings, le film subjugue par la grâce de sa réalisation. Contrairement à la norme, chaque travelling du film débute par un plan fixe et finit par un plan fixe. Plutôt que de simplement dynamiser une scène d'action, King Hu, en donnant une introduction et une conclusion à de nombreux mouvements de caméra, décide de faire de chaque plan de son film une entité vivante qui aurait sa propre existence et qui trouverait logiquement sa place dans l'univers cosmique voulu par le cinéaste.

Autant dire que le sens du mouvement de King Hu atteint ici sa plénitude et sa quintessence : la caméra danse littéralement, accompagnant les déplacements des personnages, le découpage alterne moments suspendus, inserts de nature et éclats fulgurants tandis que la photographie naturelle et les couleurs d'une beauté surréalistes définissent la géographie et les airs de combat. King Hu n'évoque rien de moins que la place de l'homme dans la nature. Pour vaincre leurs ennemis, les héros devront d'abord apprendre à utiliser la topographie et utiliser les ressources qui s'ouvrent à eux (troncs d'arbres, rochers, crevasses, obscurité, herbes). La nature et la stratégie militaire sont intimement liées comme la série de pièges que conçoit le scribe à l'encontre des troupes gouvernementales les traquant.

Cette prédominance de la nature comme entité supérieure aux hommes renvoie à un autre cinéaste : Terrence Malick. Il est difficile d'imaginer que l'auteur de La Ligne rouge n'a pas trouvé ici l'une des influences principales de son style (avec le cinéma de Murnau) : sa manière de filmer la nature, d'en faire à la fois le témoin et l'acteur principal est très proche de celle King Hu (qui surpasse ici Akira Kurosawa sur son propre terrain). On se transporte dans un cinéma sensoriel et mystique qui permet de faire passer le discours du cinéaste. Un discours assez insaisissable qu'on ne comprend pas mais qu'on ressent intimement.
"Je ne suis pas bouddhiste et j'aborde cette question sans la moindre intention didactique ou missionnaire. Il m'intéressait simplement de présenter la saveur d''un certaine expérience."
"Le zen n'est pas explicable. Le grand prêtre du Zen est un batelier. Vous montez sur son bateau et la seule chose qu'il puisse faire est de vous conduire à l'autre bout de la rivière, ensuite vous devez marcher par vous-même. Pour moi, dans le Zen, vous influencez les gens par le contact et non par l'explication. C'est pourquoi il est très difficile d'analyser Touch of Zen. Les réactions au film sont avant tout émotionnelles. Si les spectateurs de ressentent rien, j'ai échoué ; s'ils aiment ou n'aiment pas, j'ai réussi."
King Hu
Entretiens avec Charles Tesson - Cahiers du cinéma & Michel Ciment Positif

Le défi de l'auteur de L'Auberge du printemps est remporté haut la main dans le sens où cette théorisation et cette intellectualisation d'un concept abstrait qui pourraient effrayer ou intimider se révèlent finalement comme l'une des mises en scène les plus ludiques et enthousiasmantes du septième art. En fait, dès la fin du film, une seule envie subsiste : celle de s'y replonger aussitôt.
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Re: King Hu (1931–1997)

Message par AtCloseRange »

bruce randylan a écrit :C'est un peu comme sortir après les singes de 2001
non
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