Notez les Films Naphtas Février 2012

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Dunn
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Dunn »

Rick Blaine a écrit :
Dunn a écrit :Zoulou: 7/10
Enfin vu ce film qui a presque 50 ans au compteur et n'a pas pris une ride dans ces grandes scènes de batailles.Un grand film de guerre où la première partie installe calmement les personnages pour offrir un spectacle impressionnant dans sa seconde moitié avec un tout jeune Michael Caine.Et la musique de Barry est grandiose et habille parfaitement le film.

Et du coup seulement 7/10? :cry: :mrgreen:

C'est vrai, quel film, quel puissance, quelle photo magnifique, et quelle interprétation : Stanley Baker, Jack Hawkins, entourant Michael Caine qui accédait enfin au rôle qui allait lancer sa carrière! Pour moi c'est un chef d’œuvre.
Oui parce que j'ai oublié de dire que la première partie m'a moins emballé que la seconde (trop longue dans l'exposition de ces personnages et la tension ne monte pas assez pour moi dans l'attente de la bataille..mais après que du bonheur!).En le revoyant, je changerai d'avis n'ayant plus cette "attente" !
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Rick Blaine
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Rick Blaine »

Dunn a écrit : Oui parce que j'ai oublié de dire que la première partie m'a moins emballé que la seconde (trop longue dans l'exposition de ces personnages et la tension ne monte pas assez pour moi dans l'attente de la bataille..mais après que du bonheur!).En le revoyant, je changerai d'avis n'ayant plus cette "attente" !
Je comprends. Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre en découvrant le film, et j'avais également aimé cette exposition des personnages que je trouve fort réussie.
Dernière modification par Rick Blaine le 16 févr. 12, 14:36, modifié 1 fois.
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Dunn
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Dunn »

après coup oui, les personnages de l'infirmerie par exemple ont beaucoup d'importance tels qu'ils sont présentés dans la première partie (l'alcoolique notamment) ! Il faut le revoir je pense pour l'apprécier encore plus.
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Kevin95
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Kevin95 »

Aavant d'entammer le dossier concacré au réalisateur dans le dernier Positif, je me suis penché sur quelques lacunes (et elles sont nombreuses) de sa filmographie :

- Au-delà des grilles Image

Curiosité que ce Au-delà des grilles marquant la rencontre entre un Gabin de retour en France et luttant pour retrouver son aura d'avant guerre et le metteur en scène à succès René Clement qui sort tout juste du carton de La Bataille du rail et du Père tranquille. Visiblement très inspiré par le réalisme poétique français des années 30, le réalisateur multiplie les références et clins d’œil à quelque uns des films de la période aidé en cela par son comédie (lui-même chargé en symbole). Dès lors, on assiste à un Pepe le moko sur le retour dans le décors d'Italie d’après-guerre ressemblant trait pour trait au Dunkerque du Quai des brumes, lequel est recherché par la police pour meurtre et va survivre dans un petit village aidé par une femme éperdument amoureuse du bel homme. Bien qu'amoindrit par la timidité du metteur en scène à prendre le sujet à bras le corps, Au-delà des grilles est plus que plaisant. D'une part parce que Gabin est formidable en fugitif, déprimé par sa condition (le parallèle entre le personnage et l'acteur est troublant surtout quand celui-ci confesse pourquoi il est recherché et la douleur pour lui de constater son âge avancé). Ensuite parce que si Clement ne sait pas comment traiter l'histoire d'amour, il réussit parfaitement à retranscrire l'atmosphère et l'aspect étouffant du pays, sa situation économique et humaine comme son climat extrêmement tendu. Certes on est loin du néo-réalisme (Clément ayant une vue trop... romantique du pays) mais les multiples plans en plonger pour filmer un Gabin errant dans des rues soit bondées soit vides, réussissent à écraser le personnage et alourdir le climat (et le coté tragique) du récit. Une curiosité donc, loin d'être inintéressante.

- Les Maudits ????

Alors là, je vais aller très vite. J'ai tenu une demi-heure devant cette œuvre très datée. Le rythme y est très lent, le jeu des comédiens ultra théâtral et l'on s'ennuie ferme devant ce (faux) film à suspense qui peine intéresser tant rien ne s'y passe de concret pendant un long moment. J'ai ainsi lâché le film en cour de route.

- Le Jour et l'heure Image

1963, Clement est bien installé dans le métier et est l'une des proies des critiques de la Nouvelle Vague... ce n'est pas avec ce film que cela risquait de changer. Le Jour et l'heure est une production Jaques Bar donc une co-production avec les Etats-Unis avec scope, lumière soignée, casting tout aussi soigné et histoire forte. Rien ne manque dans ce film narrant le parcours d'une bourgeoise visiblement dépolitisée qui par amour pour un aviateur yankee, va traverser la France à l'heure où tout bascule (on est en 1944). Rien ne manque donc si ce n'est une intensité dans la mise en scène permettant au film de sortir des sentiers battus. Rien de ça dans Le Jour et l'heure qui même si l'ensemble du film est de qualité, n'offre pas grand chose d'inédit pour qui a vu quelques films de guerre. Mais inutile de blâmer René Clement pour cela (après tout, le problème peut aussi venir du scénario) et saluons le film pour ce qu'il est à savoir une love story assez intéressante, prenante par moment, dans un pays proche du chaos où rien ne permet de distinguer le colabo du résistant. La crainte est partout, constante et le film le retranscrit assez bien comme lors de cette scène incroyable de train où une foule écrasante est traitée par la caméra de Clement comme une masse anonyme et fantastique (ce jeu entre réalisme et fantastique est réellement bien vu) dont on craint de savoir la véritable nature. Rien de neuf sous le soleil (ou presque) mais un agréable mélodrame offrant ici ou là de magnifiques idées.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Lord Henry »

The Running Man (1963) - Carol Reed

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Pilote professionnel, Rex Black (Laurence Harvey) simule son décès dans un accident d'avion afin d'escroquer son assurance. Son épouse (Lee Remick) – et complice – le rejoint en Espagne où il s'est réfugié sous une fausse identité. Là, leur route va croiser celle de l'enquêteur (Alan Bates) chargé du dossier.


Le Deuxième Homme (!) a le mérite d'être plus profond que ne le laissait craindre les apparences, mais le défaut de l'être moins que ne le laissait espérer son sujet. Sous les images soyeuses de Robert Krasker, se devinent les thèmes de l'identité et de l'apparence, familiers à la filmographie du réalisateur. Mais à trop cultiver l'ambiguïté, les personnages en perdent toute substance et les enjeux dramatiques se dissipent sous le soleil de l'Andalousie. Certes, Carol Reed parvient à donner corps à son sujet au détour de certaines scènes; mais, trop souvent, l'absence de point de vue se traduit par un sentiment d'indécision. Et si la mise en image, par sa sobriété et sa fluidité, garde le spectateur de l'ennui, elle lui interdit néanmoins de se passionner.

Impeccables, Lee Remick et Alan Bates insufflent ce qu'il faut de supplément d'âme à leurs rôles pour en souligner le trait; Laurence Harvey, quant à lui, peine à accomplir le même dépassement.
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Lord Henry »

Alligator a écrit : L'associé (René Gainville, 1979)
Assez curieusement, il existe une comédie avec Whoopy Goldberg, dont le titre et l'intrigue ne sont pas sans rappeler ce film:

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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par riqueuniee »

Normal, c'est un remake . D'ailleurs le nom de l'auteur de l'original (René Gainville) apparaît sur l'affiche que tu as postée.
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Lord Henry »

Je crois que je viens d'échouer à un nouveau test visuel.
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Dunn »

Les Maudits de Réne Clément ? je suis pas d'accord moi j'ai trouvé ça prenant et intéressant.Peut être lent mais en même temps dans un sous marin ça n'avance pas très vite :D

Marathon Man: 8/10
J'adore ce film d'espionnage américain dans ces grandes années 70 où ce cinéma osait tout (la torture, sans concession et un peu de nudité) et après l'avoir revu depuis longtemps je le trouve toujours aussi efficace, je dirais même qu'il se bonifie avec le temps (où alors c'est moi qui vieillit et l'apprécie mieux que lorsque j'étais adolescent).Excellent casting sans faute, suspense et double jeu, ambiance New York et un timing de feu.Reste que je ne comprends toujours pas comment le personnage de Dustin se retrouve avec cette fille
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puisqu'elle est dans le coup avec le vieux nazi, comment se fait-il qu'elle se soit laisser draguer à ce point? astuce du scénario qui fait que l'on oublie un peu que Babe (Dustin) était censé la draguer par le fait qu'elle laisse son livre? Je trouve son approche un peu surfait par rapport au contexte
.Et j'ai un doute aussi pour ceux qui connaissent bien le film
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Pourquoi le méchant du film répète sans arrêt "c'est dans danger"? un mot de passe? et puis il a la clef du coffre , elle n'était pas dans la voiture de son frère? ou alors j'ai loupé un dialogue qu'il y a un double des clefs?
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Dunn »

Voyage au Centre de la Terre: 7,5/10
Revu cet excellent film d'aventure à plus de 50 ans au compteur tient drôlement la route, que ça soit ses fabuleux décors et effets spéciaux (récompensés aux Oscars et c'est bien mérité), ses personnages attachants et de vrais moments de péripéties d'aventures comme seul Jules Verne savait si bien le décrire.
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par riqueuniee »

Le film est excellent. En effet, l'esprit du roman de Jules Verne est bien respecté (mais pas toujours la lettre...), et ça reste une des meilleures adaptations ciné de ses livres, avec 20 000 lieues sous les mers (Fleischer) et Aventures fantastiques (Karel Zeman).
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Dunn »

Tiens oui tu m'as donné l'idée de revoir 20 000 lieues sous les mers que j'ai en LD. :D
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Kevin95
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Kevin95 »

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Les Dames du Bois de Boulogne (Robert Bresson) Image

Deuxième film de Robert Bresson après le génial Les Anges du péché, Les Dames du Bois de Boulogne tranche avec d'autres films du même réalisateur par son aspect littéraire.
Es-ce la présence de Cocteau aux dialogue ou autre chose, mais Bresson pourtant très attentif aux non-dits, aux gestes ou à l'expressivité du visage, réalise ici une film très bavard, très riche en envolés lyriques et en échanges meurtriers, donnant au texte de Diderot des allures de Liaisons Dangereuses. C'est bien là les limites de ces Dames du bois de Boulogne que d'être trop théâtrale là où son metteur en scène est habitué à travailler la forme. Puisque l'on est dans les défauts précisons que les comédiens sont tous plutôt faibles (et cela n'est pas dû comme dans les films tardifs du cinéaste à la direction d'acteurs) et que María Casares comme à son habitude, agasse par son jeu maniéré au possible (en dépit d'un visage fascinant). Mais là où Bresson sort son film d'un ennui se profilant à l'horizon, c'est dans l'intrusion du fantastique dans un cadre on ne peut plus cartésien. C'est le chat noir dans Les Anges du péché et ici la personnification du mal sous les traits de Casares, qui drapé de noir va détruire la vie des trois personnes pour le seul compte de sa vengeance personnelle ("on dirait que vous ne savez pas ce qu'est la vengeance d'une femme" aime-t-elle à préciser). S'ensuit des scènes oniriques distillées tout le long du film qui, je dois le dire, marquent par leurs beauté, telle une lettre qui vole depuis la vitre d'une voiture, une ballade dans une grotte ou encore ce final absolument magnifique ressemblant trait pour trait au réalisme poétique d'alors (un paradoxe quand on sait que le réalisateur s'est toujours démarqué de tout mouvement artistique). Reste une légère déception au regard des films découverts du réalisateur en raison d'un récit très daté, très rigide et sans grandes émotions et ce malgré comme dit précédemment, une poignée d'images de toute beauté.

Image

Le Pacha (Georges Lautner) Image

Ça doit bien faire la dixième fois que je revois Le Pacha sans pour autant m'en lasser. Avec le temps et ces multiples visionnages le film s'est même bonifié.
Le Pacha, en plus d'être très drôle (Audiard est très en verve pour ce film-ci) est dans un même temps un formidable morceau de polar à la française avec ses codes, sa violence mais aussi ses images ultra soignées pour mieux rendre ces histoires de truands légendaires. Car Lautner, loin d'être (ou en plus d'être) le simple amuseur publique est aussi un excellent metteur en scène, soignant aussi bien la direction d'acteur que son cadre et son image. Il n'y a qu'à regarder le soin apporté dans Le Pacha au décors, à cet atmosphère hivernal, à la structure de cette police moderne et au traitement de Gabin qui filmé énormément en contre plongée ou par des effets (ombres, hors-champ) prends une stature imposante et est aussi fascinant qu'intimidant voir inquiétant (ça m'a rappelé le traitement de Robert Mitchum dans The Yakuza, un film qui partage beaucoup d’élément avec le film de Lautner, je trouve, notamment dans la mise en scène d'un homme perdu dans un décors qui le dépasse et obnubilé par son désir de vengeance). Le discours du Pacha ne se limite pas lui non plus comme un pur produit du samedi soir, le réalisateur mets en parallèle une police intrusive, omniprésente, à la pointe de la technologie et la brutalité, la violence et la radicalité de leur pratique de la justice. Certes Lautner n'est pas un cinéaste politique en tant que tel, mais nombre de ses films (et La Pacha en fait partie), développe en arrière plan une vision de l'hypocrisie française où la vengeance est discutée entre deux sandwichs (cf. les dialogues entre Gabin et son supérieur, des échanges amicaux à souhait alors que le sujet abordé de s'y prête pas). De plus, il y a dans le film un jeu avec la thématique de l'image qui à l'instar de celle kaléidoscopique de la boite psychédélique où travaille Dany Carrel est affaire de reflets, d'inversions et de multiplications. Pousse est le reflet de Gabin, des truands sont affichés, punaisés, multipliés et forment un poster où seul leurs visages est visible (donc on expurge toute forme d'humanité), les caméras de surveillance sont constamment utilisées, les flash backs aussi et l'image nostalgique d'une époque révolue conduit les personnages à rejeter l'époque actuel (on déchire l'image moderne pour mieux sublimer celle d'hier, comme ne cesse de le faire Gabin dans le film). Si Melville mythifiait ses personnages pour mieux pour les intemporaliser, Lautner inscrit son film en 1968, avec son esthétique et son idéologie partagée entre un mai 68 en germe et les restes de la IVeme république.
Après j'intellectualise peut être à outrance un film qui se regarde essentiellement pour son aspect plaisant (et plaisant il l'est sacrement). Inutile de préciser que l’ensemble du casting est aux petits oignons ou que la musique de Gainsbourg est terrible. Un petit classique à mes yeux.
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par Tancrède »

Pattes blanches (Jean Grémillon, 1949): 18,25/20
Pirates et guerriers (King Hu, 1975): 08/20
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Re: Notez les Films Naphtas Février 2012

Message par riqueuniee »

Tancrède a écrit :Pattes blanches (Jean Grémillon, 1949): 18,25/20
:D Très beau film...
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