Pas de topic sur cette perle, il fallait donc en créer un.
Un film clinique, à la fois horrible et hilarant.
Horrible car on voit comment une idée aussi noble que la résurrection bouddhiste peut se voir détourner par une autre, ignoble. Car on y voit un honnête artisan, intégré dans une communauté avec ses petites excentricités, finir par la désintégrer lorsque, première interprétation, l'ennemi lui donne l'opportunité d'exprimer une folie réprimée, ou seconde, il se doit pour répondre à la pression de cet ennemi d'amplifier ses troubles afin de donner une justification aux actes inhumains dans lesquels on l'engage.
Hilarant, car le cinéaste insiste sur la bonhomie du personnage principal. Car il fait de ce tortionnaire un être délicat, épris d'une "céleste" épouse, qui célèbre fréquemment son mariage tout en allant chez les "masseuses", et dont l'obsession pour le domaine du morbide pourrait être farceuse si elle ne basculait pas dans la démence de l'infanticide.
La maîtrise est complète, la musique répond à l'image, et vice versa, les dialogues et monologues sont énoncés avec soin dans un ton à la fois langoureux et ironique, le film atteint une totalité esthétique et thématique relativement rare, le propos est éblouissant d’ambiguïté sans que l'on ne puisse reprocher à l'auteur une perte de cohérence.
Je tiens ce film pour un petit chef d’œuvre.
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