Douglas Fairbanks (1883-1939)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Ann Harding
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Douglas Fairbanks (1883-1939)

Message par Ann Harding »

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Je me suis rendue compte que cet acteur mythique de l'histoire du cinéma n'avait pas encore de topic. C'est réparé. Depuis que je l'ai découvert dans les années 80 dans The Thief of Bagdad (Le voleur de Bagdad, 1924), Doug est entré dans mon panthéon personnel pour ne plus jamais en sortir. Se déplaçant avec la grâce d'un danseur, il semble littéralement s'envoler dans les airs, sans l'aide de son tapis volant. Dans les années 10, il débute à la firme Triangle dirigée par Griffith, Ince et Sennett où il fait merveille dans une série de comédies acrobatiques et presque 'screwball'. On peut maintenant trouver un grand nombre de ses films en DVD. Mais, attention! De nombreuses éditions hasardeuses sont sur le marché. N'achetez pas n'importe quoi ou vous pourriez passer à côté de la magie de Doug.
Je reposte ici quelques critiques éparpillées sur le site.

The Half-Breed (Le métis, 1916) avec Douglas Fairbanks, Jewel Carmen et Alma Rubens
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Sleeping Water (D. F.) est un métis élevé par un vieux naturaliste. Il est méprisé par la population du petit village près duquel il vit. Cependant, la fille du pasteur Nellie (J. Carmen) flirte avec lui au grand dam de ses prétendants le Shériff Dunn et Jack Brace...

En 1916, Dwan réalise pas moins de 4 films avec Douglas Fairbanks pour la Triangle. Ils sont tous plein d'inventions de mouvements et d'humour grâce aux scripts pétillants d'Anita Loos (l'auteur de Gentlemen Prefer Blondes). Dans celui-ci, Douglas est au banc de la société parce qu'il est le fils d'une squaw. Le film a été entièrement réalisé en décors naturels dans la forêt de séquoias géants californienne. D'ailleurs la copie de la Cinémathèque que j'ai vue était de toute beauté. Le film comporte moins d'action que Manhattan Madness par exemple. Mais, on est en face d'une ode panthéiste à la nature avec des plans à couper le souffle: des rivières qui serpentent dans les gorges ou des sous-bois incroyables avec ses troncs gigantesques. On découvre Doug pour la première fois dans une tenue fort légère qui met en valeur sa plastique! :shock: 8)
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Il n'est guère étonnant que Jewel Carmen, la blonde qui flirte et Alma Rubens, la mauvaise fille qui cherche à se réformer, se dispute ses faveurs. le Shériff Dunn (Sam de Grasse) le hait cordialement - comme tous les indiens - bien qu'il soit son père. Mais le sauvage aura sa revanche. Voilà un western qui mérite d'être découvert. :)
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Quelques fragments d'un film perdu:
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He Comes Up Smiling (1918) de Allan Dwan avec Douglas Fairbanks. Celui-ci offre un extrait substantiel du film. On a le temps d'apprécier la performance d'un Fairbanks en grande forme qui est un petit employé de banque. Il se sent en cage comme le canari dont il doit s'occuper. C'est d'ailleurs à cause de cet oiseau qu'il va quitter sa cage de caissier pour le poursuivre. Il y a une suite d'acrobaties époustouflantes où il escalade façade et échelle pour rattraper l'oiseau rétif. Puis, il découvre les joies du plein air avec un vagabond et décide de relacher l'oiseau. Quel dommage que le film ne soit pas complet! C'est un petit bijou.

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Dans ce nouveau coffret de 5 DVDs publié chez Flicker Alley, Douglas Fairbanks, A Modern Musketeer, la carrière de Douglas Fairbanks avant sa période 'cape et épée' est illustrée superbement par 10 films de 1916 à 1921 plus une nouvelle restoration de The Mark of Zorro. Ce sont des comédies modernes avec souvent des scénarios élaborés par Anita Loos réalisés par John Emerson, Allan Dwan et Victor Fleming. Tous ces films sont des comédies remarquables par leur vivacité, leur brio, leur anti-conformisme et qui ont souvent bien en avance sur leur temps par leur humour décalé et leurs gags visuels. Les 3 premiers sont des productions Triangle-Fine Arts donc du studio de Griffith.

His Picture in the Papers (1916) John Emerson
Pete Prindle (DF) est le fils de Proteus Prindle, le roi de la nourriture végétarienne en boîte. Mais, il ne partage pas les goûts culinaires de la famille -lentilles, pruneaux, etc.- et préfère un bon steak bien saignant. Mais pour obtenir la main de sa bien-aimée, il doit à tous prix apparaître en photo à la une des quotidiens new-yorkais. Il se lance dans l'aventure en simulant un accident de voiture...
Douglas est un fils de famille mal à l'aise dans le carcant familial. Il se lance dans une série de défits déments pour obtenir cette fameuse photo. Le film se moque gentiment de la publicité déjà pléthorique en Amérique. Son arrivée sur la plage d'Atlantic City, en pyjama avec un parapluie ne passe pas inaperçue!!! :lol: Doug a un sens très sûr des effets et il sait se moquer de lui-même. Un Erich Von Stroheim, très mince, y joue un petit rôle de gangster avec un bandeau sur l'oeil. Un petit bijou! :)

The Mystery of the Leaping Fish (1916) John Emerson & Christy Cabanne
C'est le seul court-métrage (env 30 min) de la boîte. Le scénario est quasiment irracontable mais totalement hilarant et pas du tout politiquement correct. Doug est Coke Ennyday (=Coke Any Day = de la cocaïne quand tu veux!), un détective très porté sur les injections d'héroïne (il a un stock de seringues sur lui! :mrgreen: ) et qui snife la cocaïne à l'occasion. On l'appelle pour démenteler un gang de traficants d'opium avec des résultats déments....!!! :uhuh: :mrgreen:
On pourrait être chez les Monthy Python tant l'humour est déjanté et complètement cinglé. Doug s'amuse comme un fou en détective moustachu et cocaïnomane. Hilarant! :D

Flirting With Fate (1916) Christy Cabanne
August Holliday (DF) est un artiste sans le sou. Traversant une période de déprime -sa fiancée l'a quitté, il s'est fait volé son tableau favori et il est complèment à sec-, il recrute un tueur, Automatic Joe (G. Beranger) pour le tuer contre ses 50 derniers dollars. Mais, aussitôt après tout s'arrange: sa belle revient, il reçoit un héritage et récupère son tableau. Il vit maintenant dans l'angoisse de revoir son tueur...
Un immense éclat de rire de bout en bout avec des intertitres hilarants comme celui qui commande au pianiste de jouer la marche nuptiale de Lohengrin! (un clin d'oeil à la Tex Avery bien avant l'heure) :uhuh: Lillian Gish joue le petit rôle d'un des dames d'honneur de la mariée.

The Matrimaniac (1916) Paul Powell
Jimmy Conroy (DF) s'enfuit avec Marna Lewis (Constance Talmadge) pour l'épouser loin de son père et de son fiancé ennuyeux. S'en suit une course poursuite entre le père et les amants en fuite passant par des trains, des mules, des voitures, etc.
Un rythme incroyable dans les tribulations de Jimmy Conroy qui tire avec lui un pasteur en peignoir de bain pour rejoindre sa belle. le film est à 100 à l'heure et se termine en équilibre sur des fils du téléphone par un mariage par téléphone... :mrgreen:

Wild and Woolly (1917) John Emerson
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Jeff Hillington (DF) est obsédé par l'ouest sauvage et les westerns. Sa chambre est décoré d'un tipi et de tonnes d'accessoires de cow-boy. Son père, un magnat ferroviaire l'envoie en mission en Arizona. Les habitants de la petite ville, prévenus de son obsession, se déguise en personnages de Westerns et organise de faux réglement de comptes et des attaques de train pour amuser le New-Yorkais. Il mort à l'hameçon...
Cette parodie de western, jusque dans les situtations et le vocabulaire, est totalement réussie. Une des meilleures parodies de western que j'ai jamais vu. Douglas est formidable en citadin crédule mais qui se révèle un parfais homme de l'ouest! :)

Reaching for the Moon (1917) John Emerson
Alexis Caesar Napoleon Brown (DF) rêve d'être un personnage important, membre d'une famille royale alors qu'il est employé chez un fabricant de boutons. Un jour, son rêve se réalise. Il devient le roi de Vulgaria. Mais, le rêve tourne au cauchemar: tentatives d'assassinat, empoisonnements, mariage avec une créature -tout sauf de rêve! :uhuh: Il regrette sa petite vie d'employé...
Le monde du Prisonnier de Zenda à l'envers avec une bonne dose de parodie. Doug réalise des cascades incroyables avec une facilité déconcertante. Très drôle. :)

A Modern Musketeer (1917) Allan Dwan
Ned Thacker (DF) est élevé par sa mère dans le culte de D'Artagnan. Il va pouvoir développer ses talents de héros en sauvant la belle Elsie des griffes d'un Indien fort mal embouché...
Le film a été tourné au même endroit que Colorado Territory de Walsh: un village indien en ruines près du Grand Canyon en Arizona. Les décors sont à couper le soufle tout autant que les acrobaties de Doug en pleine forme.

When the Clouds Roll by (1919) Victor Fleming
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Daniel Boone Brown (DF) est victime d'un docteur fou à lier qui l'utilise comme cobaye à son insu. Ses repas lui donne de violents cauchemars et il a du mal à secouer le joug de son oncle qui l'emploie...
Ce film est à des années lumière de la production de l'époque. On y voit Doug marcher sur le murs et au plafond. Un technique qui sera ré-utilisée par S. Donen dans Royal Wedding bien plus tard. Les rêves de Doug sont illustrés par des séquences quasiment d'avant-garde. Fleming avait été caméraman sur les précédents films de Doug avec Emerson. Il devient maintenant réalisateur. Un petite merveille d'inventions visuelles! :D

The Mollycoddle (1920) Victor Fleming
Richard Mashall (DF) est l'héritier d'une grande famille américaine établi à Monte-Carlo. Sa personnalité s'est particulièrement 'ramollie' durant ce long séjour. Mais, il se trouve avec un groupe d'américains en vacances dont l'un des membres est un dangereux trafiquant (W. Beery)...
Le film commence en comédie et se termine en western avec des cascades impressionnantes comme cette bagarre entre Doug et Wallace Beery en haut d'un arbre! :shock: :o Superbe utilisation des décors naturels. Du rythme et de l'humour à revendre.

The Nut (1921) Theodore Reed
Charlie Jackson (DF) est un inventeur né et sa maison regorge de système sophistiqués. Mais, bien souvent ils s'enrayent et il doit essayer de réparer les catastrophes diverses...
C'est la dernière comédie pure de Fairbanks, réalisée après The Mark of Zorro. Pour conquérir sa belle, il invente des gags formidables. Il faut noter la présence de Charlie Chaplin dans le rôle d'un faux Chaplin. :mrgreen:

Tout ça pour vous dire que ce coffret est un excellent remède contre la morosité ambiante. Et Douglas Fairbanks était un innovateur de premier plan dans les années 10. Courrez découvrir ces films! :D

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Le Masque de Fer (The Iron Mask, 1929) de Allan Dwan avec D. Fairbanks Sr.
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Cette adaptation de Dumas condense Les Trois Mousquetaires, Vingt Ans Après et le Masque de Fer et permet à Douglas Fairbanks de retrouver le rôle de D'Artagnan, 9 ans après les Trois Mousquetaires. Un gros travail a été effectué sur les décors et costumes réalisés sous la supervision de Maurice Leloir, un illustrateur des romans de Dumas. Il s'agit du dernier film muet de Fairbanks et il contient même un prologue parlant. Comme toujours, il exécute des cascades halucinantes avec une légèreté et une maestria qui les font apparaîtrent comme de simples exercices. Le DVD Kino offre une copie restaurée de toute beauté qui met en valeur le travail remarquable de Henry Sharp (un collaborateur de Maurice Tourneur dans les années 20). Et, il y a en plus la partition orchestrale de Carl Davis. 8) On sent une réelle nostalgie dans ce film comme un adieu au cinéma muet qui est en train de mourir en 1929. D'ailleurs, pour la première fois, Fairbanks meurt à l'écran avant de monter au ciel. Il n'a rien à craindre : il est immortel ! 8)

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The Private Life of Don Juan (1934, Alexander Korda) avec Douglas Fairbanks Sr., Merle Oberon, Benita Hume et Melville Cooper

Don Juan (D. Fairbanks) est adoré unaniment par toutes les femmes de Séville. Mais, elles ignorent qu'un jeune homme se fait passer pour lui. De son côté, Don Juan a vieilli et il est poursuivi par ses créanciers et une épouse tenace (B. Hume)...

Ce film de 1934 fut le chant du cygne de Douglas Fairbanks. Il était déjà une légende de son vivant et le scénario utilise habilement la personnalité de Doug pour le personnage de Don Juan. Je ne m'attendais pas à grand chose en regardant ce film d'Alexander Korda qui ne fut pas un succès à sa sortie. En fait, j'ai été très heureusement surprise par le ton décalé et l'utilisation du mythe de Don Juan. Le scénario est signé de Frederick Lonsdale, un excellent auteur anglais de comédies, et de Lajos Biro, un des collaborateurs habituels de Korda. Nous suivons les aventures d'un Don Juan qui a maintenant les tempes grisonnantes, quelques rides et qui doit faire attention à sa ligne. Lorsqu'il tente de séduire une jeune demoiselle, celle-ci lui fait remarquer qu'il pourrait être son père. Finalement, il est prisonnier de l'image qu'il a donné dans le passé. Les femmes sont amoureuses d'une certaine image de Don Juan telle qu'elle a été véhiculée par le théâtre et la littérature. Et le pauvre Don Juan n'arrive pas à être à la hauteur de son mythe. A cette époque-là, Douglas Fairbanks est également sur la touche. Bien qu'il ait fait quelques films parlants, aucuns d'entre eux ne lui a permis de retrouver son succès de l'époque du muet. Toujours athlétique, il est lui aussi obsédé par son physique et l'idée de rester 'jeune'. Le scénario ne manque pas de se moquer de cette obsession alors qu'il reçoit force massages. Dans sa vie privée, les choses ne vont guère mieux. Son mariage avec Mary Pickford part à vau-l'eau. Ils vont divorcer au moment de la sortie du film. Le film est donc à la fois un regard nostalgique sur une des plus grandes stars du cinéma ainsi qu'un hommage luxueux et humoristique. Le film est un écrin somptueux grâce aux superbes décors de Vincent Korda et à la cinématographie du français Georges Périnal qui se surpasse dans la beauté et la sophistication. Une volée de superbes créatures, toutes superbement photographiées parent le film, en particulier Merle Oberon dont l'étoile était en ascendance. Fairbanks montre son flair pour la comédie, un genre dans lequel il avait débuté avant de créer de toutes pièces le film de cape et d'épée. C'est d'ailleurs probablement pour cela que le public fut dérouté. Il s'attendait à retrouver le Fairbanks virevoltant de Zorro plutôt que ce héros désorienté face aux femmes. Une très heureuse surprise.
Criterion offre une superbe copie dans la collection Eclipse.
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Re: Douglas Fairbanks (1883-1939)

Message par feb »

Très bonne idée Ann, merci d'avoir créé ce topic. De cet acteur je ne connais que les très bons Le voleur de Bagdad et Le Pirate Noir et le sympathique mais plus faible Robin des Bois. Je viens juste d'enregistrer Les 3 mousquetaires sur Orange Géants, j'espère qu'il vaut le coup d'oeil...
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Re: Douglas Fairbanks (1883-1939)

Message par Rick Blaine »

Bonne idée!

Ça me fait penser que je me suis arrêté en plein milieu de l'excellent coffret Flicker Alley, et qu'il semble y avoir encore de belle chose à y découvrir. Les premiers films m'ont fait découvrir un excellent acteur, drôle, énergique et charismatique. J'avais notament trouvé Flirting With Fate remarquable..
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Ann Harding
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Re: Douglas Fairbanks (1883-1939)

Message par Ann Harding »

Robin Hood peut être décevant si on ne voit pas une belle copie restaurée avec une bonne musique. Mais, c'est vrai que moi aussi, je préfère The Thief of Bagdad et The Black Pirate.

J'avais oublié celui-là.

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The Taming of the Shrew (La mégère apprivoisée, 1929) de Sam Taylor avec M. Pickford et D. Fairbanks

Cette adaptation de Shakespeare est le premier film parlant de Doug et le second de Mary ainsi que leur seule apparition ensemble à l'écran. Bien qu'ils aient été actionnaires et producteurs au sein du même studio (United Artists), ils n'eurent que cette occasion de jouer ensemble. Je ne m'attendais pas à grand'chose, mais, finalement, j'ai été impressionnée par les longs travellings, le montage intelligent ainsi que la performances des deux acteurs. Ils évitent habilement le travers de nombreux acteurs de l'époque: le débit théâtral. Doug utilise son image de swashbuckler pour donner à Petruccio un panache bien sympathique alors que Kate (M. Pickford) est une belle furie face à lui. On a beaucoup glosé sur cette mention du générique: 'de Wm Shakespeare avec quelques dialogues supplémentaires de Sam Taylor'. En fait, aucune copie ne porte plus cette mention. Le film a fait l'objet d'un remontage dans les années 60: 7 min ont été coupée, on a ajouté de la musique et des effets sonores. Mary Pickford avait gardé sous clé tous ses films et avait refusé systématiquement de les montrer pendant de nombreuses années. Elle avait peur que l'on se moque d'elle. Puis en 1965, la cinémathèque française a organisé une rétrospective qui fut un grand succès. Cela permit enfin à certains de ses films d'être visibles. Sam Taylor qui a réalisé le dernier muet de Mary (My Best Girl) offre des travellings d'une fluidité que j'aurais cru impossible vu les contraintes techniques de l'époque (la caméra était enfermée dans une énorme boîte insonorisée). A découvrir.
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Re: Douglas Fairbanks (1883-1939)

Message par someone1600 »

Je n'ai vu que Robin des bois et Le Pirate Noir avec lui mais j'ai adoré les deux films et la performance de l'acteur est fantastique. :D
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Watkinssien
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Re: Douglas Fairbanks (1883-1939)

Message par Watkinssien »

someone1600 a écrit :Je n'ai vu que Robin des bois et Le Pirate Noir avec lui mais j'ai adoré les deux films et la performance de l'acteur est fantastique. :D
Je te conseille vivement The Thief of Bagdad ! :D
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Re: Douglas Fairbanks (1883-1939)

Message par someone1600 »

j attend de l avoir dans une belle copie... celle que j ai est dans un etat deplorable....
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Ann Harding
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Re: Douglas Fairbanks (1883-1939)

Message par Ann Harding »

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The Three Musketeers (Les Trois mousquetaires, 1921) de Fred Niblo avec Douglas Fairbanks, Léon Bary, Eugene Pallette, Marguerite de la Motte et Adolphe Menjou

Suivant le succès de son premier film de cape et d'épée, The Mark of Zorro (1920), Fairbanks se lance dans la production d'une adapation du célébrissime roman d'Alexandre Dumas, toujours avec le même metteur en scène, Fred Niblo. Niblo est un bon artisan, sans plus, mais comme toujours, on sent que la tête pensante derrière le projet est bel et bien Douglas Fairbanks, qui en assure l'adaptation. Dans l'ensemble, le scénario reste assez fidèle à Dumas, malgré les quelques entorses habituelles à Hollywood. Il faut d'abord un 'happy end' et Constance Bonacieux n'est pas expédiée dans un monde meilleur par la perfide Milady. De plus, Constance n'est pas mariée; mais elle a un oncle qui espionne pour le compte du cardinal de Richelieu. Les acteurs ont été choisis soigneusement pour chaque rôle. Nigel de Brulier est un Richelieu mince et intrigant, qui caresse son chat constamment, Adolphe Menjou, un Louis XIII au tempérament jaloux, la jolie Marguerite de la Motte, une charmante Constance. On est un peu surpris de retrouver Eugene Pallette dans le rôle d'Aramis. mais, Pallette n'était pas encore devenu le personnage rondouillard des années 30, et il est finalement assez crédible dans le rôle du mousquetaire galant avec les dames. Douglas Fairbanks a toutes les qualités pour faire un d'Artagnan idéal. Animé de la fougue de la jeunesse, téméraire, casse-cou, soupe-au-lait, il bondit, se bat et flirte avec les dames avec un talent ravageur. Il est évident que Gene Kelly a dû étudier son aîné pour son interprétation du gascon en 1948. Fairbanks était une de ses idoles et il lui rend un hommage vibrant dans plusieurs de ses films. Ce qui m'a empêché d'apprécier pleinement le film, c'est malheureusement les nombreux défauts du DVD Kino, qui est pourtant le meilleur sur le marché. D'abord la copie est assez médiocre, sans grande finesse et grisâtre. Puis, la vitesse de projection est beaucoup trop rapide. Les acteurs galopent à 24 im/sec et c'est vraiment dommage sur un film où les mouvements de Fairbanks sont toujours si gracieux et bien conçus. Et pour finir, il y a une bande-son réalisée avec un synthétiseur qui est particulièrement horripilante; elle reprend la partition originale de L.F. Gottschalk, qui n'est guère qu'une compilation assez médiocre, avec une sonorité de casserole. Espérons qu'un jour une meilleure copie de ce film permettra d'apprécier le travail du grand Arthur Edeson derrière la caméra.
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Re: Douglas Fairbanks (1883-1939)

Message par Ann Harding »

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The Thief of Bagdad (Le voleur de Bagdad, 1924) de Raoul Walsh avec Douglas Fairbanks, Julanne Johnston, Sojin, Snitz Edwards et Anna May Wong

Ahmed (D. Fairbanks) un voleur des rues de Bagdad s'introduit nuitament dans le palais du Calife où il tombe amoureux de la Princesse, sa fille (J. Johnston). Pour obtenir sa main, il doit entreprendre un périlleux voyage pour devenir digne d'elle...

C'est le film de Douglas Fairbanks le plus célèbre et avec raison. Le travail réalisé sur tous les aspects de la production sont époustouflants. Fairbanks a embauché un jeune décorateur nommé William Cameron Menzies qui va bâtir un Bagdad des mille et une nuit gigantesque et lumineux. S'inspirant tout autant de l'Art Déco que de l'orientalisme, Menzies donne au film une magie qui reste intacte de nos jours. Mitchell Leisen produit des costumes somptueux qui se fondent dans les décors dépouillés et élégants. Mais, tout cela ne serait rien sans la performance superbe de Fairbanks. Il se surpasse dans ce rôle de voleur. Apparaisant d'abord à l'écran allongé le long d'une fontaine, il dérobe négligemment les bourses des buveurs. Torse nu, vêtu d'un léger pantalon de soie qui ondule sous la brise, il est la grâce incarnée alors qu'il s'élance pour monter à une corde ou lorsqu'il escalade le balcon de la princesse. Les cascades sont réalisées avec une telle désinvolture qu'on n'imagine pas le travail qu'elles ont réclamé. Lorsqu'il saute de jarre en jarre pour échapper à ses poursuivants, il s'est par exemple exercé pendant des semaines. Le film est à la fois sous le signe du conte des mille et une nuit et des ballets russes de Diaghilev. Fairbanks n'a jamais semblé aussi proche de la danse que dans ce film. Les effets spéciaux sont également incroyables et gardent leur magie. Il y a une forme de poésie dans l'apparition du cheval ailé, de l'arbre qui prend vie et du vieil homme des mers. Le film réussit à être un grande production gigantesque en proportion tout en conservant un certain intimisme. Raoul Walsh travaille en parfaite harmonie avec Fairbanks, passant probablement un aussi bon moment que lui lors du tournage. J'avais découvert le film vers 1985 au Ciné-Club et j'avais été éblouie par cette superbe production. J'avais vu, sans le savoir, la production Thames Silent avec la partition de Carl Davis. En la revoyant aujourd'hui, je reste tout aussi enthousiaste. La musique de Davis épouse les contours de cette production chatoyante avec la musique de Rimsky-Korsakov et apporte au film un rythme, une couleur et une émotion qui le rendent irrésistible. On se sent soulevé par la musique comme si on était sur le tapis volant qui emporte Fairbanks et la Princesse. Malheureusement, cette superbe version n'est pas disponible en DVD. Mais, elle le fût en LaserDisc dans les années 90. Espérons qu'un jour elle sera en DVD car le film est infiniment plus fort dans cette version.
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Re: Douglas Fairbanks (1883-1939)

Message par feb »

Complètement d'accord avec toi Ann Harding, ce film de Raoul Walsh est un réel plaisir : beauté des décors et des tenues, un Fairbanks au top de sa forme, une excellente gestion des espaces par Walsh et surtout un film qui ne faiblit pas malgré la durée.
Je l'ai en version ARTE Cinema et déjà cette version permet de profiter pleinement du film mais je te crois sur parole quant à la richesse de la version Thames Silent :wink:
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Re: Douglas Fairbanks (1883-1939)

Message par someone1600 »

le dvd de kino est il de qualité ?
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Re: Douglas Fairbanks (1883-1939)

Message par Ann Harding »

Je n'ai pas vu la version Kino. Mais, j'ai vu celle publiée par Image Entertainement (Z1 US). Je la déconseille fortement à cause de l'accompagnement à l'orgue de Gaylor Carter qui est vraiment soporifique, sinon l'image est correcte (et si j'ai bien compris c'est cette version qui est reprise sur le DVD Arte).
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Re: Douglas Fairbanks (1883-1939)

Message par feb »

Ann Harding a écrit :Je n'ai pas vu la version Kino. Mais, j'ai vu celle publiée par Image Entertainement (Z1 US). Je la déconseille fortement à cause de l'accompagnement à l'orgue de Gaylor Carter qui est vraiment soporifique, sinon l'image est correcte (et si j'ai bien compris c'est cette version qui est reprise sur le DVD Arte).
C'est bien ça Ann Harding :wink:
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Re: Douglas Fairbanks (1883-1939)

Message par Ann Harding »

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The Mark of Zorro (Le Signe de Zorro, 1920) de Fred Niblo avec Douglas Fairbanks, Marguerite De La Motte et Noah Beery

Au temps de Californie espagnole, un vengeur masqué du nom de Zorro défend les malheureux qui souffrent sous la tyrannie du gouverneur Alvarado...

The Mark of Zorro est le premier film de cape et d'épée de Douglas Fairbanks. On ne sait pas exactement qui a proposé à Fairbanks d'adapter l'histoire de Johnston McCulley, The Curse of Capistrano qui venait d'être publiée en 1919. En tout cas, que ce soit Mary Pickford ou son frère Robert qui lui ait donné cette idée, elle va faire prendre un tournant à sa carrière. Le héros des comédies bondissantes des années 20 devient le prototype du héros 'swashbuckler' comme les appellent les américains. Ce premier Zorro de l'écran est une superbe réussite, mélangeant comédie, duel endiablé et acrobaties. Il apporte aux duels une véritable chorégraphie qui deviendra une des marques du genre. Face à lui, on retrouve une jolie brochette de méchants avec en tête Noah Beery, le frère de Wallace, qui était un spécialiste de ce type de rôle au muet. Le film est très bien rythmé, sans passage à vide. On peut en apprécier pleinement les qualités visuelles grâce au nouveau transfer réalisé par Flicker Alley pour le coffret Douglas Fairbanks - A Modern Musketeer. La copie teintée est absolument superbe et est de bien meilleure qualité que la précédente version Kino. De plus, l'accompagnement musical est également supérieur avec le Monte Alto Orchestra (une petite formation de chambre) qui donne un allant et une allégresse au film qui manquait fortement au piano bien ennuyeux de la version Kino. Un formidable Fairbanks.
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Re: Douglas Fairbanks (1883-1939)

Message par Ann Harding »

J'ai revisité The Iron Mask et vous trouverez sur mon Blog, un nouvel article sur le film avec des illustrations d'époque.
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