Sergio Leone (1929-1989)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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sergio Leone: votre préféré des IL ETAIT UNE FOIS...?

IL ETAIT UNE FOIS DANS L'OUEST (68)
45
37%
IL ETAIT UNE FOIS LA REVOLUTION (72)
19
15%
IL ETAIT UNE FOIS EN AMERIQUE (83)
59
48%
 
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Alexandre Angel
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par Alexandre Angel »

Je veux voir Fox!!!!
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.

m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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Jeremy Fox
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par Jeremy Fox »

La question de Ciment intervient à la 46ème minute mais il n'y a pas de caméra tournée vers les fauteuils. Bref Alexandre, c'est raté :mrgreen:
Super Soul
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par Super Soul »

Jeremy Fox a écrit :La question de Ciment intervient à la 46ème minute mais il n'y a pas de caméra tournée vers les fauteuils. Bref Alexandre, c'est raté :mrgreen:
:cry:
Je parle pas aux mecs qui ont une scène de chasse sur leur pull
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Thaddeus
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par Thaddeus »

Image

Pour une poignée de dollars
Historiquement, le film est particulièrement important dans la mesure où il se livre à une refonte explosive d’un genre codifié entre tous, affirme une rhétorique qui se refuse à toute psychologie ou morale traditionnelle et pose les bases d’un style qui fera la renommée du cinéaste. L’outrance ironique des postures, les gros plans pétrifiants, la crudité de son regard sur l’Ouest transforment l’hommage au western américain en une proposition tout à fait inédite, inspirée du baroque et de l’opéra. Leone lui adjoint également des influences orientales, reprend la mentalité laconique du samouraï et enrichit son cocktail pittoresque d’emprunts à la comedia dell’arte ou à la farce classique. Le spectacle est très distrayant, sans illusion sur le genre humain, et détourne tout esprit de sérieux par une dérision réjouissante. 4/6

Et pour quelques dollars de plus
Ayant amassé une petite fortune avec le triomphe commercial de son précédent film, le cinéaste affermit les règles que celui-ci avait mis en place et en accentue la logique démystificatrice, l’impassible et mystérieuse ambigüité du héros. Violence, amoralité, cynisme et cupidité constituent une nouvelle fois les données d’un univers formaliste, emphatique et cruel, quelque part entre le pastiche et la parodie décomplexée. Surtout, l’auteur complexifie à plaisir l’architecture d’une narration qui recourt pour la première au flash-back pour déjouer l’attente du spectateur, déjà éprouvée par les jeux de masques, de tromperies et de trahisons auxquels se livrent tous les personnages. Manière personnelle de doubler la singularité du récit par une dimension générique (le western comme récit fondateur). 4/6

Le bon, la brute et le truand
Plus ample et plus ambitieux que les deux films précédents, voici le premier sommet de la filmographie leonienne. À travers une reconstitution grandiose qui transforme la guerre de Sécession en une vaste pantalonnade tragi-comique, une course à la cupidité et à la brutalité où chacun met sa conscience dans sa poche, le cinéaste développe une fresque épique, truculente, lyrique, jubilatoire, qui conçoit chaque séquence comme un morceau de bravoure. Elle se déploie à la manière d’une épopée picaresque dont l’étourdissante succession de péripéties n’a pour but que de mettre en valeur l’ingéniosité de ses picaros, de fieffés gredins qui flirtent en permanence avec l’ambigüité du principe de survie. Entre dérision et gravité, drame et farce, l’œuvre déploie un formalisme génial et flamboyant, magnifié par la partition d’Ennio Morricone. 6/6
Top 10 Année 1966

Il était une fois dans l’Ouest
Qui n’a pas été emporté par cette évocation mélancolique de l’Ouest américain ? Scotché par le regard d’un Henry Fonda transformé en le plus ignoble des vauriens sadiques ? Suspendu aux notes sublimes de Morricone, qui compose possiblement la plus belle B.O. de l’histoire ? Leone transforme le western en envoûtement baroque aux lenteurs calculées, croisement truculent de l’opéra-bouffe et du cérémonial épique. Attachement fétichiste aux objets, aux décors, aux costumes, traitement prodigieux de la temporalité qui fige le récit en des instants de pure tension dramatique, sensualité des corps et des mouvements de caméra, alliance magistrale de l’humour à froid et de l’émotion, de la bouffonnerie et du mélodrame, de l’hyperréalisme et de la démythification : le lyrisme de cette sonnerie aux morts n’en finit pas de faire chavirer. 6/6
Top 10 Année 1968

Il était une fois la Révolution
Recourant à un registre nettement moins incantatoire, Leone transpose dans la révolution mexicaine du début du siècle sa panoplie maniériste pour se livrer, au travers de notations ironiques démontant les clichés de l’imagerie sud-américaine, à une autopsie critique des ravages dus aux idéologies. Il prend un malin plaisir à découper le western en tranches d’horreur bourgeoise (gros plans de gueules bâfrant, mouches, saleté et trivialité à tous les étages), et vomit une Amérique indifférente aux crimes commis en son sein, Veau d’or sur l’autel de qui des enfants sont sacrifiés après avoir caressé un instant l’illusion du pouvoir libertaire. Manifestement influence par le cinéma rageur et iconoclaste de Peckinpah, il tire de surcroît un excellent parti du duo antinomique formé par Rod Steiger et James Coburn. 4/6

Il était une fois en Amérique
Film-fleuve, film de légende, film d'une vie sans éclat mais transfigurée par la puissance de l’écran, creuset d'une méditation proustienne sur la mémoire, le passé, la nostalgie d'un homme hanté par ses démons. Le dernier opus de Leone est un chef-d’œuvre monumental, un conte de fées épicé et cruel aux noirceurs calculées, la rêverie mélancolique d’un artiste fantasmant sur un continent perdu, la grandiose fabulation de l’Amérique d’hier, d’aujourd’hui, de toujours. D'une ampleur romanesque à peu près sans équivalent dans l'histoire du septième art, suivant les méandres d'une construction impériale, cette fresque crépusculaire à la tendresse bardée de truculence retrouve, par ses enjeux narratifs et psychologiques, la puissance des plus grandes tragédies. Quelque part, c’est l’incarnation la plus définitive du Cinéma jamais réalisée. 6/6
Top 10 Année 1984


Mon top :

1. Il était une fois en Amérique (1984)
2. Il était une fois dans l’Ouest (1968)
3. Le bon, la brute et le truand (1966)
4. Il était une fois la Révolution (1971)
5. Et pour quelques dollars de plus (1966)

Styliste inimitable, créateur d’un univers ludique et unique en son genre, qui a influencé quantité de réalisateurs importants après lui, Leone est l’auteur d’une filmographie ample, opératique, lyrique, qui a revivifié les codes et la mythologie du cinéma. Un immense artiste.
Dernière modification par Thaddeus le 13 juil. 19, 19:16, modifié 1 fois.
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Jeremy Fox
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par Jeremy Fox »

En tout cas ça reste l'un de mes plus grands souvenirs de jeune cinéphile (19 ans à l'époque) que cette Masterclass. Merci pour le partage 8)

Dans les semaines suivantes il y eu Polanski que je n'avais pas eu envie d'aller voir. :oops: Major, tu me causes toujours ? :mrgreen:
bruce randylan
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par bruce randylan »

Un peu hors-sujet, mais pas complètement. Et en retard aussi.

Dans le cadre de sa rétro, la Cinémathèque avait programmé 3 films produits par Sergio Leone et tous trois joués/interprétés/écrits par Carlo Verdone, comédien plutôt oublié désormais mais qui avait repris courageusement le flambeau de la comédie italienne au début des années 80 alors que le genre est pour ainsi dire mort et que ses vedettes commençaient à prendre un sérieux coup de vieux.

Un sacco bello (1980) et Bianco, rosso e Verdone (1981) sont de films à sketch assemblés sous une forme chorale qui pourraient constituer un dyptique avec un ou deux personnages communs. Carlo Verdone co-écrit, réalise et joue une multitude de rôles, qui sont autant de déguisements, d'intonations et de maquillages différents : le gentil timide un peu simplet, le hippie baba-cool anti-système, le dragueur prétentieux, le malchanceux un peu beauf, le prof psycho-rigide... Il va sans dire que l'ensemble est parfois inégal, davantage au niveau du rythme, que de l'inspiration comique d'un honnête niveau même si l'accent n'est pas mis sur la gaudriole. L'écriture privilégie des portraits tour à tour attachant, caustiques, décalé mais jamais vraiment méchant ou cyniques. Il y a des vrais moments de tendresse ou d'émotions sans le moindre mépris.

Troppo forte est en revanche un "vrai" film qui suit un cascadeur maladroit et immature qui n'arrive pas à percer, contraint de devoir héberger une actrice américaine virée d'une co-production. Il y recycle la relation entre la touriste et le candide de un sacco Bello sans y retrouver la même tendresse, à cause notamment d'une écriture assez misogyne qui plombe certaine séquences (la fellation sur la plage). C'est d'ailleurs dans ce film que l'humour est le plus inégale. Le début est fulgurant entre l’hilarante séquence du flipper et l'arrivée au studio qui recrute les cascadeurs mais la suite n'arrive pas à retrouver ce mordant, ou seulement épisodiquement, et s'égare même dans de longues séquences à l'intérêt discutable (la course en moto). On attend donc le retour d'Alberto Sordi dans le rôle secondaire d'un avocat pour relancer la machine. Ce dernier a co-écrit le scénario avec son fildèle comparse Rodolfo Sonego mais on peut supposer qu'ils nous pris la plume que pour les séquences où Sordi est à l'image.
Troppo forte est aussi le seul des trois où Sergio Leone est également crédité comme scénariste. C'est d'ailleurs lui qui a tourné le dernier plan du film, un plan-séquence qui tranche totalement avec le reste du film où un mouvement de grue passe de l'intérieur d'un bureau de production au premier étage à un gang de bikers dans la rue qui feuillettent un magasine de cinéma où Rambo II fait la couverture. Consciemment ou pas de la part du Leone, il est difficile de ne pas y voir une trajectoire amère sur la situation du cinéma italien où les modestes artisans ne peuvent plus rivaliser face aux grosses productions belliqueuses et impérialistes américaines.
Une métaphore (sous forme d'aveu ?) encore plus triste quand on réalise qu'il s'agit finalement du dernier long-métrage sur lequel Sergio Leone travailla et la dernière fois qu'il mania la caméra (avant de tourner uniquement quelques publicités pour la télé).
Rien que pour ça, le film est replacer dans la filmographie du maître.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par shubby »

J'ai revu le début d'Il était une fois en Amérique sur France 5.
Ils ont refait la VF, non ?
L'intro est 'achement Hammettienne je trouve. Du coup la boucle est bouclée, 'cause Hammett > Yojimbi > Pour une poignée de dollars > OUATIA > Hammett. Moisson rouge je croyais, mais je lis La clef de verre sur wiki (ts deux derrière Miller's crossing).
Y'a qu'Hammett les pendules à l'heure, quoi :)
Pas pu continuer le métrage trop longtemps. Le film est très triste, nostalgique. Moi-même éprouvant de la nostalgie pour ce film nostalgique, c'est trop. Et cette vision de la femme, mon Dieu.
Par contre, le lien avec le Inception de Nolan m'a frappé. Même mélancolie cinéphile, clairement.
Je vais me fendre d'un top 10 films sur les roaring twenties, tiens.
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Jack Griffin
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par Jack Griffin »

Pour une poignée de dollars

Marrant de se replonger dans ce film que je n'avais pas vu depuis mon adolescence. On sent encore tout l'esprit du cinéma d'exploitation avec quand même déjà un style très mature et dont Leone ne cessera de repousser les limites. Je n'ai plus très bien en tête Yojimbo et je ne sais plus si il passait aussi vite que celui ci sur certains personnages et situations... Ici c'est vraiment la recherche de l'efficacité quitte à évacuer certains trucs rapidement, la mise en scène du jeu de massacre.

Vu sur le BR MGM, correct mais dont la copie apparait assez fatiguée, couleur trop froide. Rien à voir avec la récente restauration du Bon, la brute et le truand...Je ne vais pas repasser à la caisse même si j'aurai aimé le redécouvrir dans de meilleurs conditions.
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Arn
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par Arn »

N'ayant aucun Leone en BR ( :oops: ) je corrigerais bien cette erreur pour la trilogie du dollars et les "Il était une fois". Seulement je crois savoir qu'à un moment certains ne se trouvais plus que dans leur version longue. Je cherche donc les versions cinés (je crois que c'est sortie depuis), dans des éditions correctes et pas toucher par les soucis de BR défectueux. J'ai un peu de mal à m'y retrouver.
Par exemple le coffret de 2016 de la Trilogie du dollar est ok là dessus ?
Sur cette édition d'Il était une fois dans l'ouest il n'y a que la version longue ?
Cette édition de 2015 d'Il était une fois la révolution est ok ?

Et si c'est toujours compliqué en France, c'est mieux ailleurs ?
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par kiemavel »

Archive de la RTS. Entretien en français entre Christian Defaye et Sergio Leone au sujet de Il était une fois en Amérique


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Supfiction
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par Supfiction »

Sergio Leone chantant « L’important c’est la rose.. » avec Gilbert Becaud. Si si.

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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par Ikebukuro »

Grâce à Sergio LEONE j'ai découvert un des plus beaux acteurs du monde, avec un nom érotique en diable : Gian Maria VOLONTE!

Merci M. LEONE :P

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Jeremy Fox
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par Jeremy Fox »

Ikebukuro a écrit : 17 nov. 20, 20:48 avec un nom érotique en diable : Gian Maria VOLONTE!
Un rien ne t'excite :o
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par Ikebukuro »

Quand je le prononce, je trouve ça titillant :mrgreen:
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Re: Sergio Leone (1929-1989)

Message par 1kult »

Petite question "technique" : je me souviens d'un problème sur le DVD Cinéma de Quartier du film Le Colosse de Rhodes, notamment avec son système défaillant de version courte et longue, où il n'était pas possible de regarder l'une ou l'autre sans avoir un logo à l'image ou alors dans la version longue la répétition de la séquence (longue, puis courte). Quelqu'un sait si ça a été corrigé par la suite, notamment dans cette édition ?

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