Top Orson Welles

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Watkinssien
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Re: Top Orson Welles

Message par Watkinssien »

Ratatouille a écrit :Et je vais vite aller voir Othello en salle.
Yeah, je t'envie !! :wink:
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Hitchcock
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Re: Top Orson Welles

Message par Hitchcock »

Au fait Watkinssien, je serais quand même curieux de voir ton top ;)
kiemavel
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Re: Top Orson Welles

Message par kiemavel »

Watkinssien a écrit :
Rick Blaine a écrit : A première vue je suis d'accord. Mais quand on voit certaines séquence du formidable Woman on the Run par exemple , on peut penser que ces aspects pouvaient appartenir à la mise en scène de Foster également. Du coup j'ai plus de doutes sur la veritable participation de Welles.
Il a pourtant bien participé à la mise en scène de quelques moments additionnels. En revanche, il n'a jamais voulu être crédité pour ces moments filmés. Welles voulant signé ses films seul. Cela n'enlève pas le mérite de Foster. Car le film est loin d'être déplaisant, bien au contraire.
Ce ne sont pas des scènes additionnelles qu'a tourné Welles, c'est le contraire. Il aurait commencé le tournage en janvier 1942 et aurait dirigé à un rythme de furieux pendant 3 ou 4 jours puis aurait juste supervisé le film, donnant des indications de mise en scène, coachant Joseph Cotten, etc…tout en travaillant à d'autres projets. Il travaillait encore sur La splendeur des Amberson et envisageait déjà le prochain tournage de It's All True qui devait commencer début février. Ce sont tous ces projets qui se chevauchaient et peut-être un désintérêt pour ce film là qui l'ont incité à le lâcher vraiment à Norman Foster qui avait déjà travaillé avec lui. Mais il ne l'a pas lâché tant que çà puisqu'il se serait fait envoyer les rush au Brésil et qu'il avait mis un de ses proches des Mercury Production au montage mais je crois par contre que le studio leur a repris le film et imposé un montage différent.

Maintenant, d'accord pour le talent dont à parfois fait preuve Norman Foster mais il semble bien que pour Voyage au pays de la peur, il a eu quelqu'un (Welles) pour lui souffler quelques idées. Welles a certes parfois nié sa collaboration au film mais ce que j'expliquais ci dessus est probable dans la mesure ou c'est aussi ce que disent les news émisent à l'époque par les journaux professionnels, ce qu'on trouve dans les archives de la rko et ce que Welles revendiquait parfois en interview. Dont celle ci (source : American Film Institute). " In a modern interview, Welles stated that because he was in a hurry to leave for South America, the ledge sequence at the end of the film was directed by whomever was closest to the camera. Welles said, "For the first five sequences, I was on the set and decided the angles ; from then on, I often said where to put the camera and described the framing, made light tests....I designed the film but can't properly be called the director." (Dans une interview moderne, Welles a déclaré que parce qu'il était pressé de partir pour l'Amérique du Sud, la séquence de la corniche à la fin du film a été réalisé par quiconque était le plus proche de la caméra. Welles a déclaré : « Pour les cinq premières séquences, j'étais sur le plateau et ai décidé des angles ; à partir de là, j'ai souvent indiqué où mettre la caméra et décrit les cadrages, fait des tests de lumière ….Je conçus le film mais je ne peux à proprement parlé être désigné comme le metteur en scène "
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Re: Top Orson Welles

Message par Federico »

Hitchcock a écrit :Très content de voir les Amberson en deuxième position de ton top, car c'est un de mes Welles préférés aussi ;)
Je ne le placerai pas si haut mais ceci dit, il contient la scène la plus émouvante (de simplicité) de toute son oeuvre...
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La séquence d'adieu entre Tim Holt et Ann Baxter. On dirait du Sirk ou du Borzage ! :oops:
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...et puis son générique de fin, pfouuuuh !
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Qu'est-ce qu'il se la pétait (génialement), le jeune ourson, tout de même ! Ce micro qui part dans les limbes en emportant sa voix, c'est lui en Dieu-le-Père du cinoche venu humblement s'adresser aux pauvres mortels. :mrgreen:
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
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Watkinssien
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Re: Top Orson Welles

Message par Watkinssien »

Hitchcock a écrit :Au fait Watkinssien, je serais quand même curieux de voir ton top ;)
Oh, tu sais, il est assez simple :

LE CHEF-D’ŒUVRE AU-DESSUS DE TOUS LES AUTRES CHEFS-D’ŒUVRE

Citizen Kane

ŒUVRES MAJEURES

Tout le reste, même ses inachevées et court-métrages.

Non mais bon voilà, en toute objectivité impartiale, nuancée et sans mauvaise foi aucune.

:fiou: :fiou:
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Hitchcock
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Re: Top Orson Welles

Message par Hitchcock »

:D
Ton admiration pour Welles est impressionnante.
Jeff Bailey
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Re: Top Orson Welles

Message par Jeff Bailey »

Un article par les wellesiens bien connus François Thomas et Jean-Pierre Berthomé :

http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html
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Supfiction
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Re: Orson Welles (1915-1985)

Message par Supfiction »

Demi-Lune a écrit :
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Othello (1952)

J'ai trouvé formidables la mise en scène et l'utilisation des décors médiévaux. Dès l'ouverture funèbre, on est frappé par la pertinence des compositions visuelles baroques de Welles qui imposent un souffle épique et majestueux avec très peu de moyens (dont de discrets trucages). La force du réalisateur est de "casser" les contours rectilignes de son œuvre (on constate l'omniprésence de formes droites, de l'architecture du fort militaire aux colonnades, d'une immense grille aux processions funèbres), qui évoquent peut-être métaphoriquement la rigueur du texte shakespaearien, en imposant par moult décadrages et constructions visuelles audacieuses, une modernité formelle constante. Les décors auraient pu inhiber Welles, il n'en est rien. C'est vraiment du très grand art, d'autant que les comédiens sont au diapason. Je reste fasciné par le jeu démesuré de Welles qui bouffe l'écran et construit un peu plus son propre mythe à chaque nouvelle scène. En revanche, le montage du film pose des interrogations. Ce dernier est en effet parfois si frénétique qu'on ne saurait dire s'il résulte de malheureuses mutilations ou si c'est une conception visionnaire (pré-clippesque :mrgreen: ) de la part du réalisateur. Certains plans ne durent effectivement qu'une demi-seconde, créant un climat de confusion peu probant et peu justifié. C'est comme si Welles avait enlevé des plans intermédiaires au sein d'une même action pour accélérer la dynamique visuelle ; du jump-cut avant l'heure en quelque sorte. Les quelques scènes d'action du film, notamment, frappent ainsi par leur caractère assez incompréhensible. Ce déchaînement participe de l'agitation continue qui guide le film, sans pour autant qu'il ne tombe dans l'hystérie. C'est la raison pour laquelle je ne m'étendrai pas outre-mesure sur cette question du montage, parce qu'elle n'entache pas le pouvoir de fascination qui émane de cet Othello, écrin au baroquisme formel de Welles qui livrait sans doute ici une de ses meilleures œuvres. Quel sens de la mise en scène ! Quelle photographie ! Quelle soif de grandeur cinématographique !
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Vu le film dans le somptueux blu ray. Visuellement c’est très puissant, à la hauteur des grands films muets et de Citizen Kane. En revanche, sur le fond, qu’est-ce que c’est pompeux.. j’ai beaucoup de mal avec Shakespeare. Et encore, j’ai l’impression qu’il ne s’est pas gêné pour couper dans le récit et même le réécrire.
A propos de l’illisibilté du montage dont tu faisais référence, je l’ai surtout ressenti que dans la scène de la tentative d’assassinat de Cassio. Le flashforward du début n’est pas gênant bien qu’on ne le comprenne pas sur le moment. Cette impression est aussi liée au fait qu’une même séquence pouvait être tournée dans plusieurs pays différents, en fonction des aléas du tournage ou par la volonté de désorienter le spectateur.
Par contre, Welles en maure (son personnage est d’ailleurs très en retrait), on y croit pas une seconde. Whitewashing ! :mrgreen:
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