Ginger Rogers reste pour beaucoup la partenaire de Fred Astaire. Il est vrai qu'ils ont tourné dix films ensemble et leurs films sont mythiques par ces danses de salon revisitées, ses costumes à plumes ou à perles qui ont causé bien des soucis de partenariat au danseur, ces mélodies inoubliables et ces numéros dont on ne se souvient jamais de quel film, elles proviennent.
Elle y mettait en avant sa gouaille, ses talents de tap dancer mais Ginger Rogers fut aussi une immense actrice que ce soit de mélodrames ou de comédies.
Elle sut se métamorphoser par deux fois pour camper de jeunes adolescentes que ce soit dans The Major and the Minor délicieusement subversif de Billy Wilder ou Kitty Foyle, qui lui valut d'ailleurs un Oscar en 1941, sans oublier naturellement le fameux Monkey Business. Ginger Rogers est une grande actrice trop souvent relégué à son rôle de danseuse, alors que finalement elle tournait parallèlement ces fameuses comédies musicales et d'autres films plus dramatiques. Elle reprendra même le rôle de Greta Garbo dans le remake de Grand Hotel, signé Robert Z Leonard, Week end at the Waldorf. La carrière de l'actrice est finalement assez méconnue, elle fut plus souvent mise en avant dans des rôles "comiques" que tragiques, mais sa carrière est assez immense et elle me semble annoncer quelque part Doris Day, avec ces rôles de femmes pleines de peps, et de vie.
Je reposte ici mes commentaires sur un certain nombre de ses films.
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Pension d'artistes, Stage Door ( 1937)
L'évocation d'une pension pour jeunes artistes en manque de travail.
Gregory la Cava réalise ici non pas une comédie mais un beau mélodrame (bien que paru dans le coffret que Warner a consacré aux comédies américaines). Certes il y a quelques scènes de comédie amère dans la pension, notamment toutes les relations entre les différentes pensionnaires aux caractères opposés parfois mais que l'envie de faire du théâtre réunit. Le réalisateur aborde aussi un thème cher au cinéma américain, l'évocation du monde du spectacle et ici du théâtre, avec un portrait sans concession des producteurs qui ne songent qu'à additionner leurs conquêtes féminines mais aussi aux jeunes femmes qui sont prêtes à succomber à ceux-ci pour avoir des rôles, même si morale aidant, c'est celle qui lui tient tête qui obtiendra le rôle principal. Ce film permet de dresser le portrait de plusieurs jeunes femmes, celle fragile qui cherche désespérement un rôle, celle plus forte qui décroche des petits rôles de danseuse, celle qui finit par abandonner son rêve pour se marier, il y a aussi la vieille actrice qui n'a plus d'engagement ou encore la fille de riche famille qui cherche à monter sur scène. Bref Gregory la Cava décrit avec finesse ces différentes personnalités, il décrit aussi ce monde cruel. Comment ne pas être sensible au désarroi de Kay, subtilement interprété par Gail Davis, il y a aussi les confrontations succulentes entre les deux fortes personnalités de la pension et qui sont interprétées par Ginger Rogers et Katharine Hepburn. La première montrera ses talents de danseuse aux côtés d'une autre future grande de la comédie musicale Ann Miller, la seconde est un peu too much dans la scène qui précède la première du théâtre. C'est assez curieux de la voir jouer avec trop d'emphase à ce moment-là, alors qu'elle est totalement juste dans le reste du film. Il y a aussi Adolphe Menjou, seul véritable homme du casting en producteur obséquieux. Stage Door est une comédie dramatique subtile, sombre et finalement très émouvante.
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Vacances payées, Having Wonderful time (1938) - Alfred Santell
Une jeune dactylo part pour deux semaines de congés dans un camp de vacances, elle rencontre un jeune serveur
Alfred Santell est assez méconnu comme réalisateur et ce n'est pas cette petite comédie qui va le faire sorti de l'oubli. Pourtant elle est dotée d'un casting assez incroyable Ginger Rogers, Douglas Fairbanks Jr, Lucile Ball, Jack Carson, Red Skelton, ou Donald Meek. Visiblement ce film a été tourné par Ginger Rogers entre deux films avec Fred Astaire et a du lui permettre de lancer sa carrière solo. Le film est un film de vacances qui fait quelque part penser à un Bronzé des années 40 ! On y retrouve les animateurs délurés qui semblent obsédés par les vacancières, il faut dire que c'est un campement majoritairement féminin, le comique de service qui se charge de l'accueil des nouveaux arrivants en caricaturant les anciens, Red Skelton est naturellement chargé de ce rôle dans ce qui s'avère être son premier film. Certes il crève l'écran mais cet humour lourd ne fait pas vraiment rire, ni même sourire. Assez curieusement, la jeune femme s'en va seule en vacances, contrairement aux films plus récents qui privilégient les vacances en famille, celle-ci encourageant totalement la jeune femme à partir, préparant ses valises. La comédie est sympathique, mais elle manque d'humour. Seule scène un peu folle et typique du style, la scène de la soirée japonaise avec cette partie de backgammon entre Lee Bowman et l'héroïne.
Douglas Fairbanks Jr est tout à fait charmant et forme un joli couple avec Ginger Rogers, mais le film manque de folie, de drôlerie, Lucile Ball attire toutefois l'attention dans le rôle de Screwball. Cette comédie est cependant totalement dispensable, hormis pour les completistes de l'actrice, même si elle se laisse voir notamment grâce à elle.
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Mariage incognito, Vivacious Lady (1938) - George Stevens
Un professeur, respectable fils du Doyen d'une université doit ramener au bercail son cousin qui "batifole" avec une jeune danseuse de Broadway. Dès qu'il la voit, ils tombent fous amoureux et se marient aussitôt. Mais comment annoncer à son père qu'il a épousé cette jeune femme.
Nous sommes à l'époque bénie des Screwball, et même si nous ne sommes pas totalement dans le schéma deux êtres que tout opposent se retrouvent à la fin, vu qu'ils se retrouvent dès le début, nous sommes quand même dans le genre avec ces dialogues qui vont à 200 à l'heure ces situations cocasses, délirantes, cette pointe d'émotion et de pleurs nécessaire au genre. Il y a naturellement les grandes scènes totalement folles qui font rire par leur côté déjanté, notamment cette bagarre entre Ginger Rogers et l'ex-fiancée de son mari, ou encore cette scène où la mère de James Stewart qui semble vieille école se met à danser la "big Apple", il y a aussi ces discussions pleines de sous-entendus, notamment dans la scène où les deux époux discutent dans la pension. Il faut dire aussi que la comédie est portée par James Stewart qui est dans la première partie de sa carrière avec ces rôles de jeune homme de bonne famille, timide, gauche mais attachant et Ginger Rogers survoltée et qui prouve une fois de plus quelle grande actrice de comédie elle était. Il ne faut pas oublier de citer Charles Coburn, une de ces "gueules" du cinéma américain qui fait de ces seconds rôles de grands rôles ou Beulah Bondi, elle aussi habituée des seconds rôles et qui est absolument exquise en mère finalement résolument "moderne", on remarque aussi Hattie McDaniel dans un tout petit rôle de domestique. Bref une comédie sympathique et souvent drôle qui redonne le moral.
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La fille de la Cinquième Avenue ou un Ange en tournée - 5th Avenue Girl (1939) - Gregory La Cava
Un millionnaire qui voit sa famille l'ignorer de plus en plus décide d'engager une jeune chômeuse afin qu'elle vienne vivre chez lui.
Gregory La Cava réalise ici une comédie beaucoup moins sombre que Primrose Path qu'il filmera l'année suivante. Ici nous sommes dans le monde habituel des screwball, une famille pas trop farfelue mais désunie. La femme passe son temps avec des "cavaliers", la fille s'est éprise du chauffeur épris de communisme, mais qui finira par céder aux sirènes du capitalisme, et le fils qui ne fait rien hormis s'amuser et doit du jour au lendemain prendre en mains les rênes de l'entreprise familiale.
Nous avons donc un côté très impolitiquement correct avec cette jeune femme engagée comme maîtresse officielle, ces jeunes gens plus épris d'amusement que de travail, cette femme qui "trompe" ouvertement son mari, une dénonciation des travers des "riches" de la Cinquième avenue. Le message est un peu manichéen comme dans beaucoup de films américains, avec ce côté communiste bon teint qui finira par céder sa place au plus "noble" capitalisme, tout finissant naturellement bien.
Ginger Rogers est une fois de plus impeccable dans ce rôle tout comme Walter Connolly suscite beaucoup de sympathie en milliardaire déprimé.
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Kitty Foyle (1940)
Une jeune femme, le soir de son mariage voit resurgir son amour de toujours qui désire l'emmener avec lui. Pendant qu'elle prépare ses bagages, elle se remémore sa vie.
Sam Wood réalise avec ce Kitty Foyle, un très joli portrait de femme, la fin est certes attendue, mais la manière dont le réalisateur raconte la vie de son héroïne est particulièrement séduisante. Chaque scène est séparée par un fondu sur une boule à neige qui rappelle à notre héroïne les principes que lui a inculqués son père. Sam Wood réunit aussi tous les ingrédients du parfait mélodrame avec le portrait de cette jeune femme Ginger Rogers montre une fois encore quelle superbe actrice elle était, loin de toutes ses comédies musicales avec Fred Astaire. Elle a d'ailleurs obtenu l'oscar de la meilleure actrice pour cette prestation. Il est assez étrange aussi de voir que comme dans The major and the Minor, elle campe une jeune fille de 15 ans sans trop de problème de crédibilité. Sam Wood excelle dans les gros plans et ceux qu'il fait de Ginger Rogers sont absolument superbes. Denis Morgan est parfait en jeune homme de bonne famille amoureux, tout comme James Craig en docteur sympathique.
A noter par contre que la copie proposée par les Editions Montparnasse est assez mauvaise, plans NB devenant verdatre, mauvaise définition et surtout sous-titres n'épargnant pas les noms propres : Ronald Coleman ou Ninjinsky émaillent ainsi les traductions. N'en demeure pas moins une comédie dramatique porté par le couple Rogers/Morgan.
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Primrose Path (1940)
Une jeune femme pour échapper à la vie sordide de sa famille épouse le premier homme dont elle tombe amoureuse.
Gregory La Cava réalise ici une comédie très noire, au départ, on a l'impression que l'on va avoir un film social avec cette famille où la mère se fait entretenir par différents amants, le père est alcoolique, la grand-mère est à la limite de la mère maquerelle, la petite soeur trouve la situation réjouissante, seule la fille ainée se la joue garçon manqué tout en défendant cette famille qu'elle aime. La famille très atypique et très glauque finit par devenir attachante, sauf la grand mère véritable deus ex machina, notamment la mère admirablement interprétée par Marjorie Rambeau et le père Miles Mander qui lorsqu'il ne se saoule pas écrit sur les auteurs grecs. Ginger Rogers montre là aussi l'étendue de ses talents en interprétant cette jeune fille finalement romantique sous ses airs de garçon manqué et Joel McCrea parfait en grand dadais frimeur. La comédie vire parfois à la tragédie, mais les dialogues sont enlevés et font parfois penser aux meilleures screwball comedies, notamment la rencontre entre les deux héros. Un film finalement agréable, malgré le sordide de la situation.
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Roxie Hart (1942)
Une jeune femme est arrêtée pour le meurtre d'un homme bien qu'elle soit innocente. La presse qui privilégie l'acquittement des coupables fait tout pour qu'elle avoue son crime et se comporte en coupable
William A. Wellman réalise ici une comédie déjantée, sans doute critique de la presse, des procès mais qui lorgne sérieusement du côté de Tex Avery par moment, notamment le procès où chaque fois qu'une situation est importante, la presse se précipite pour photographier Roxie
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Cela permet d'ailleurs à Ginger Rogers de se livrer à deux petites scènes de danse, un charleston endiablé auquel personne ne résiste ou cette tap dance sur les escaliers. Le film n'est guère moral, voire pas du tout moral mais il permet de passer un bon moment. Ginger Rogers en fait des tonnes en coupable vulgaire, chewing gum en bouche tout le long ou montrant de magnifiques jambes dans la première scène (scène assez osée dans les poses d'ailleurs), Adolphe Menjou cynique à souhait en avocat de la défense ou encore Georges Montgomery en journaliste amoureux de Roxie et qui raconte son histoire quelques années plus tard. La fin semble quand même une sorte de pied de nez au code Hayes. Bref pas un chef d'oeuvre, mais un film un peu fou et sympathique.
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Six destins, Tales of Manhattan (1942)
Autour d'un costume, le destin de six personnes est bouleversé positivement ou négativement.
Julien Duvivier tourne un nouveau film à sketches avec ce tales of Manhattan. Etant aux USA, il bénéficie de la participation des plus grandes stars de l'époque de Charles Boyer, le french lover à Henry Fonda, de Rita Hayworth à Ginger Rogers en passant par Edward G.Robinson, Charles Laughton, Ethel Waters. Tout est hyper lêché même les seconds rôles comme Eugene Palette, Thomas Mitchell, etc. Comme tout film à sketches qui se respecte, les dfférentes sections ne sont pas toutes égales, mais dans l'ensemble le film est plutôt de haute tenue, tantôt sinistre, tantôt drôle, tantôt optimiste, tantôt pessimiste.
Chaque segment tourne donc autour d'un costume et qui va passer de mains en mains. Duvivier semble plus à l'aise curieusement dans les sketches optimistes. Le premier segment met face à face Charles Boyer en acteur amoureux et quelque peu cabotin même dans sa "mort" face à une Rita Hayworth magnifique et un Thomas Mitchell parfait en mari trompé. Duvivier met ici en scène avec des plans très larges, peu éclairés. Le second segment est totalement dans la comédie avec la confrontation entre Ginger Rogers et Henry Fonda secondé par un Cesar Romero toujours très séduisant. Comment résister d'ailleurs à Henry Fonda dans ce rôle-là.
Le troisième sketch est sans doute avec le dernier le meilleur du film avec Charles Laughton, musicien talentueux cantonné à joué du jazz dans les boites et qui va connaître un grand moment de solitude lors du concert où il va faire reconnaître son génie. L'acteur s'y montre une nouvelle fois tout bonnement incroyable tout comme Elsa Lanchester charmante dans le rôle de son épouse. Le sketch suivant qui met en scène Edward G Robinson vaut surtout par le talent de l'acteur dans cette parodie de procès. George Sanders y incarne déjà ces rôles d'hommes hautains et détestables qui feront sa carrière.
Curieusement le cinquième sketch met en scène WC Fields, mais celui-ci n'est même pas crédité au générique. On a l'impression de voir dans ce numéro l'annonce de l'eau ferrugineuse de Bourvil avec cette ode au lait de coco qui a naturellement été alcoolisé au grand dam de la ligue anti-alcoolique. On reconnait aussi Phil Silvers en vendeur de costumes, pour une fois pas trop énervant, mais bon le rôle est très court.
Et puis il y a ce dernier sketch qui est sans doute LE plus beau moment du film, un film dans le film en état de grace. Cela ressemble à Cabin in the Sky avec cette petite communauté noire, menée d'ailleurs par Ethel Waters, qui reçoit de l'argent tombé du ciel. Sans doute les clichés y sont-ils légion, avec cet argent tombé du ciel et que l'on donne si on a prié, et de manière proportionnelle à son voeu, mais c'est sans doute aussi celui qui est esthétiquement le plus beau et le plus enthousiasmant par son optimisme, malgré la pauvreté affichée de ces habitants et évidemment la fin inattendue du costume qui finalement était plus un porte bonheur qu'autre chose.
Ce film est vraiment une petite merveille de tendresse, d'humour, une ambiance sociale lourde évidente évocant à la fois Capra et Minnelli, mais vraiment Tales of Manhattan mérite plus que ce relatif oubli où il semble être tombé.
A noter que la copie proposée par Cine Classic, était complète avec ce fameux sketch de WC Fields non crédité au générique ni même sur imdb que ce soit sur le casting du film ou sa propre bio. Copie absolument magnifique d'ailleurs.
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I'll be seeing you (1944)
A Noel, un soldat qui semble avoir des problèmes psychologiques rencontre une jeune femme qui se dit représentante. Chacun veut cacher à l'autre un passé douloureux.
William Dieterle signe ici un très beau mélodrame, où tout n'est que subtilité, que ce soit le portrait de cette jeune femme ou de ce soldat. Le film oscille entre la comédie familiale avec ses diners dans une famille américaine typique et le drame avec la scène qui montre en acceleré le passé de la jeune femme ou les souffrances mentales du soldat. Ce qui est assez intéressant c'est que dans le flashback de Mary, on ne voit jamais le visage de l'homme. Quelque part, nous sommes assez proches de l'univers de Borzage avec l'humanité qui se dégage de ces personnages que ce soit les deux héros en souffrance ou la famille avec cette jeune nièce gaffeuse malgré elle. La force du film réside en un casting impeccable, Ginger Rogers en tout premier lieu dans ce rôle de femme qui tombe amoureuse malgré elle, Joseph Cotten impeccable en soldat malade mais qui retrouve peu à peu son assurance. Shirley Temple apporte sa fraicheur et son enthousiasme à la jeune nièce tout comme Spring Byington est comme à son habitude excellente dans ce style de rôle. Le film s'avère plein de charme et d'optimisme malgré le côté "dramatique" de certaines scènes. Une très jolie découverte.
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Chérie, je me sens rajeunir, Monkey Business (1952)
Un savant cherche à mettre au point une formule permettant de rajeunir. Dans son labo, alors qu'il a le dos tourné, une jeune chimpanzé s'échappe de sa cage et se met à jouer avec les produits. Elle met au point cette fameuse formule que le savant teste sur lui, puis son épouse.
Howard Hawks retrouve un de ses acteurs fétiches à savoir Cary Grant, et il signe une nouvelle fois une comédie modèle du genre. Nous ne sommes plus dans la screwball comedy avec ces personnages que tout oppose mais qui finissent par se retrouver mais au contraire, ici nous avons un couple on ne peut plus embourgeoisé, qui se retrouve confronté à une situation anormale. Le thème permet donc de délirer autour de cette seconde jeunesse retrouvée, avec le mari qui s'offre une nouvelle coupe de cheveux, une veste démodée, une voiture de sport, se permet de "draguer" la secrétaire bimbo blonde un peu stupide. Quant à la femme, elle va se retrouver pudique, capricieuse, chipie. Les sous-entendus sont nombreux et les situations comiques souvent hilarantes, comme la scène totalement surréaliste où Cary Grant retombe en enfance et se met à enseigner un chant indien pour scalper un ancien prétendant de son épouse, ou la transformation de l'épouse en jeune fille à la fois délurée et timide. Le film vaut aussi par ses interprètes, déjà le couple formé par un Cary Grant au meilleur de sa forme et Ginger Rogers qui une fois encore se rajeunit pour les besoins d'un rôle. Il faut la voir se mettre à swinguer sur la piste de danse ou devenir une "vierge" effarouchée devant son mari. Il y a aussi Charles Coburn bonhomme comme d'habitude et qui ne rêve que d'une chose retrouver sa jeunesse. Il ne faut pas oublier aussi Marylin Monroe qui certes est dans un rôle de bimbo stupide mais crève l'écran par sa plastique de rêve ! Certes on pourra reprocher à Hawks de reprendre quelques idées comiques qu'il a déjà utilisées dans ses précédentes comédies, comme la robe variante de Bringing up baby ou la voiture qui démarre avec un Cary Grant pas encore installé là encore citation du même film. Le film est mené sur un rythme endiablé et permet de rire de bon coeur devant les prestations de ces acteurs ! Une fois encore une comédie américaine typique, sympathique et qui vaut le détour !
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Black Widow, La Veuve noire - (1954) Nunnally Johnson
Une jeune écrivain arriviste est retrouvée pendue chez un auteur renommé dont la femme était absente. S'est-elle suicidée ? A-t'elle été tuée ? Et si oui, est-ce l'auteur que tout accuse ?
L'affiche porte sur les deux vedettes féminines, Ginger Rogers, Gene Tierney, Van Heflin et George Raft, alors qu'en réalité la véritable "vedette" du film est justement la victime. D'ailleurs curieusement les deux actrices apparaissent plus comme des seconds rôles dans le cours de l'histoire. Le film est porté comme dans beaucoup de films noirs par l'acteur poursuivi et qui enquête avec ces ambiances de soirées mondaines, de boites de nuit un peu glauques, de garce, d'arriviste, etc. Rien de très original donc. Gene Tierney retrouve une fois de plus son rôle de femme fidèle, sage, qui certes aurait eu une aventure dans le passé, mais est dorénavant une femme très bien. Ginger Rogers quant à elle joue à la fameuse actrice diva, capricieuse, odieuse, parfaite pour le rôle. Van Heflin est parfait en victime désignée tout comme Reginald Gardiner en mari faible, sans oublier George Raft, en policier qui trouve facilement la solution de l'énigme.
Le film est filmé platement, et les rebondissements sont assez prévisibles. Comme beaucoup de films de cette époque, il se laisse voir sans déplaisir toutefois, porté par la musique inspirée de la Salomé de Richard Strauss.
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Ses comédies musicales
Flying down to Rio Carioca , Thornton Freeland (1933)
un orchestre doit assurer le spectacle dans un hôtel de Rio de Janeir,o mais ne peut présenter son show et devra trouver une solution, le tout sur fond de romance amoureuse entre le chef du band de jazz et la fille du propriétaire de l'Hôtel.
Premier film avec Fred Astaire et Gingers Rogers, ceux-i n'ont qu'un rôle secondaire, surtout elle qui incarne une chanteuse d'orchestre de Jazz. Le scénario une fois de plus ne brille pas par son originalité. Au moins ici évite-t'on les seconds rôles destinés à faire rire. Bien qu'il y ait queques idées originales de mises en scène comme notamment celle des "doubles" de Dolores del Rio et Gene Raymond, le couple vedette n'attire pas la sympathie, surtout lui. Il surjoue constamment et en est insupportable. Fred Astaire a quand même un beau rôle qui lui permet de montrer à la fois ses talents dans une petite Carioca (la célèbre musique qui a permis plus tard à Gérard Darmon et Alain Chabat de nous danser une fameuse Carioca dans "la cité de Les Nuls") et de danseur virtuose tap dancer. Ginger Rogers est beaucoup plus en retrait, plus encore dans son rôle de lead chorus girl qu'autre chose. Dolores del Rio apporte la touche d'exotisme indispensable à ce film, où l'on peut voir aussi de nombreuses vues de Rio habilement mélangées à l'intrigue. Les clous du film sont évidemment les trois numéros musicaux, d'abord la fameuse grande Carioca évoquée ci-dessus, un grand tango collectif et surtout le final sur les ailes des avions qui inspirera je suppose Busby Berkeley dans ses grands délires scéniques. Mais l'idée novatrice de femmes qui évoluent sur les ailes d'avions en vol est quand même un beau moment. Dommage que Gene Raymond vienne gacher ce film avec son jeu lourdement appuyé, ses oeillades ridicules.
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The Gay Divorcee - 1934, Mark Sandrich
The Gay divorcee est le deuxième film du couple Fred Astaire et Ginger Rogers mais le premier où ils sont les vedettes. La recette de cette comédie musicale est facile, une intrigue un peu simpliste, toujours sur le thème "il l'aime, elle ne l'aime pas mais ils finissent par s'aimer en chansons", de bonnes chansons qui vous restent dans la tête longtemps après comme "Night and Day" de Cole Porter, ou encore "The Continental" sans oublier les chansons pour les seconds rôles comme "Don't Let it bother know" ou "Let's knock knees" et les morceaux de danse qui vont avec. Dans "The Continental", il est évident que la RKO veut concurrencer directement la MGM et Busby Berkeley qui règle sez tableaux pour des centaines de danseurs, avec cette danse mise en scène pour des couples de danseurs dans une harmonie de costumes (robes ou costumes) noirs et blancs. Naturellement le film est léger, mais il y a cette magie des morceaux de danse, la voix de Fred Astaire, la personnalité d'Edward Everett Horton, le côté luxuriant des décors (téléphone blanc) qui font de cette comédie musicale, adaptation cinématographique d'un succès de Broadway, un film agréable à regarder, bien typique de cette époque où tout n'était que prétexte au rêve et à l'évasion.
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Top Hat , Le danseur du dessus - Mark Sandrich - 1935
Que dire de ce film, quatrième film du couple Ginger Rogers/Fred Astaire et troisième en vedette si ce n'est que c'est un mélange bizarre.
Un danseur tombe amoureux de sa voisine du dessous qui suite à un quiproquo le prend pour un homme marié.
La comédie est un peu poussive, et répétitive, les décors somptueux mais d'un kitchissime épouvantable, même si Venise est stylisé pourquoi faire croire qu'on est en Italie, alors que tout sent le décor en carton pâte, sompteux certes, mais le décor.
Alors évidemment musicalement et chorégraphiquement, nous avons sans doute un fleuron du genre, les chansons d'irving Berlin sont particulièrement excellentes, et Fred Astaire signe sans doute ici ses premiers morceaux solos vraiment enthousiasmants. Les duos avec Ginger Rogers sont particulièrement réussis que ce soit Cheek to Cheek ou The Piccolino, mais on reste sur sa faim dans le dernier numéro chorégraphié une fois encore par Hermes Pan. Si le numéro 'The Continental' de The Gay divorcee est peut-être un tout petit peu trop long, The Piccolino est trop court. Ici encore l'influence de Busby Berkeley est bien présente.
Top Hat reste toutefois un fleuron du style Ginger Rogers et Fred Astaire,
A noter comme pour Shall we dance, le DVD présente de gros problèmes de fourmillement sur certaines scènes, alors que d'autres sont absolument impeccables. Très dommage !
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Swing TIme ou Sur les ailes de la danse - George Stevens - 1936
Sixième film du couple et plutôt une comédie agréable. Pour une fois, nous ne sommes pas dans un monde complet de téléphone blanc puisque Fred Astaire est un danseur et un joueur invetéré tandis que Ginger Rogers n'est que professeur de danse puis danseuse.
Naturellement le scenario est léger, un danseur doit épouser une fille d'un milieu plus aisé que le sien contre l'avis de son père, mais le mariage est annulé. Le mariage n'aura lieu que si Fred Astaire revient riche de 25000 $ qu'il dit pouvoiir acquérir en dansant à New York, naturellement il y rencontre Ginger Rogers !
Les numéros musicaux signés Jerome Kern sont fort agréables et on chantonne encore longtemps après "A fine romance", "Pick yourself up", la Valse de Swing time ou encore "Bojangles of Harlem", numéro qui annonce les futurs grands numéros solos que réalisera Fred Astaire pour la MGM. Bref on passe un agréable moment, même si une fois encore tout est axé autour des numéros musicaux.
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Shall we dance , l'Entreprenant Monsieur Petrov - 1937, Mark Sandrich
Septième film du couple Astaire/Rogers et très beau musical. Une fois encore la comédie est légère, un danseur classique soit disant russe ne rêve que de faire du tap dance avec une jolie danseuse américaine. Suite à une folle rumeur, les deux danseurs se retrouvent mariés, s'en suit naturellement quiproquos, disputes et réconciliation.
Evidemment côté comédie, le film est très léger, mais côté musical on ne peut être qu'emballé, la musique est signée George Gershwin.
Comment résister à "Slap that bass" dansé devant la machinerie d'un bateau, "They all laughed", "let's call the whole thing off", fameux numéro sur patins à roulettes, ou encore le dernier ballet "Shall we dance" avec dix huit Ginger Rogers. Pour ceux qui aiment essentiellement la danse, le film est une merveille, si on attend un scénario plus consistant, il est évident que l'on restera sur sa faim. A signaler comme dans les autres films du tandem, la présence d'Edward Everett Horton.
Signalons toutefois que la copie proposée par Warner est loin d'être parfaite, si les scènes d'intérieur heureusement nombreuses sont bonnes, toutes les scènes d'extérieur sont fourmillantes, mal restaurées, bref un peu "pourrie".
Edit : Contraitement à Carefree et The Gay Divorcee, les chansons ne sont pas sous-titrées, il en est de même pour celles de Top hat que je suis en train de visionner.
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Carefree - Amanda, Mark Sandrich, 1938
Carefree est le dernier film du couple réalisé par Mark Sandrich, HC Potter réalisera l'année suivante The Story of Irene and Vernon Castle mais il s'agit d'un biopic sur la vie d'un couple de danseurs. Carefree est un peu à part, car il ne s'agit pas réellement d'une comédie musicale dans la pure tradition, le scénario est plus celui d'une comédie.
Un homme est fiancé à une jeune femme Amanda qui n'arrive pas à se décider à l'épouser. Pour la forcer à dire oui, il l'emmène chez son meilleur ami qui est psychanaliste et use de l'hypnose et de la thérapie des rêves. Naturellement cela entrainera des gags et des quiproquos. LA comédie est légère, mais côté musical on est quelque peu déçu par cette comédie qui ne comporte que peu de scènes de danse spectaculaire, la scène du rêve au ralenti évoque le monde de Minnelli et des Ziegfeld Follies. Le Yam est une tentative de danse populaire. La musique signée Irvin Berlin est guère inoubliable hormis le magnifique Change partners. Fred Astaire n'est pas spécialement crédible en psychanalyste. Ralph Bellamy, Jack Carson complètent parfaitement la distribution, le prefmier en fiancé "éconduit", le second en infirmier costaud. Ginger Rogers montre ici l'étendue de ses talents comiques que l'on verra plus particulièrement dans The Bachelor mother, the Major and the Minor, Vivacious Lady... Alors certes il reste une jolie comédie, mais dans le genre comédie musicale, elle paraît beaucoup plus secondaire
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The Story of Irene and Vernon Castle - La Grande Farandole - 1939, HC Potter
Ce film est le dernier de l'époque noir et blanc du couple Rogers et Astaire. Les spectateurs ne suivirent pas le couple d'acteurs-danseurs sur cette voie fort différente. En effet, le film n'est pas sans scénario, il raconte la vie d'un célèbre couple de danseurs qui fut d'ailleurs reconnu à Paris, où ils créérent de nombreuses danses à base de Fox trot de leur recontre jusqu'à la mort accidentelle de Vernon Castle,. Le scénario se tient donc, même si le personnage de Walter interprété par Walter Brennan est là pour faire sourire tout comme Maggie la manager jouée par Edna May Olivier. Il est vrai aussi que les numéros de danse ne sont pas inoubliables par leurs musiques. Fred Astaire ne pousse qu'une fois la chansonnette dans un numéro assez acrobatique et assez différent de ce qu'il nous offre habituellement. Les scènes de danse sont de purs délices si on apprécie la perfection des danses de salon et de ces merveilleux petits pas. J'ai totalement redécouvert ce film qui est finalement assez méconnu car fort différent des films "téléphone blanc" précédents. La vedette est la danse. Ginger Rogers est une très jolie Irene Castle (conseillère arristique du film qui clasha pourtant car l'actrice refusa de porter une perruque brune), et joue dans un registre différent, montrant l'étendue de ses talents de comédienne. Fred Astaire est quant à lui un parfait Vernon Castle tenaillé entre sa femme, la danse et son envie de servir son pays (anglais, il deviendra aviateur pendant la 1ère guerre mondiale). Le tout est certes filmé sans grande originalité, mais il permet de découvrir ce couple de danseurs oubliés aujourd'hui mais qui fut si célèbre en son temps. A redécouvrir donc !
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