Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Music Man
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Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

Message par Music Man »

Le cinéma suédois naphta, ce n’est pas qu’Ingmar Bergman.

Cet immense cinéaste, fait l’objet d’un topic sur DVDclassik :
http://www.dvdclassik.com/forum/viewtop ... =2&t=24568
de même que ses films les plus marquants.

Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt !!
Des cinéastes du muet les plus prestigieux (Sjöström et Stiller), des stars mondialement connues comme la divine Garbo ou encore Ingrid Bergman, et tant d’autres encore qui ont fait carrière jusqu’à Hollywood (Viveca Lindfors, Max Von Sidow, Signe Hasso, Lars Hanson, …). Voici donc un topic suédois ! (sans oublier de faire un tour sur le site http://ahbon.free.fr/DVD_Nord.html, qui évoque le cinéma scandinave)
Dernière modification par Music Man le 18 sept. 11, 20:47, modifié 1 fois.
Music Man
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par Music Man »

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MADEMOISELLE SWING ET SON PROFESSEUR (Swing it Magister) de Shamyl BAUMAN–SUEDE- 1940
Avec Alice BABS et Adolf JAHR

Pour arrondir ses fins de mois, le nouveau prof de musique se produit dans un orchestre de jazz. Il est surpris d’apprendre que la chanteuse vedette de la formation est une de ses élèves.

Au début des années 40, en pleine seconde guerre mondiale, le tourbillon du swing a fait des ravages et apporté un peu de rythme et de joie dans cette période très troublée. En France on avait Johnny Hess, Irène de Trébert (Mlle Swing), l’orchestre de Raymond Legrand dont les jeunes amateurs étaient surnommés les « zazous ». En Suède l’engouement semblait être équivalent.

Tout comme la toute jeune Judy Garland dans Everybody sing (1936), Alice Babs sème le trouble au collège en osant chanter du swing, et des onomatopées (avec un talent certain mais moins époustouflant que celui de Miss Garland) pendant les cours. Son prof de chant dont elle est secrètement amoureuse est son allié. La vieille rombière de directrice (un sosie de Pauline Carton) est offusquée : c’est tout simple me direz vous et pourtant le film exhale une réelle fraîcheur et candeur qu’on ne retrouve pas forcément dans les comédies musicales adolescentes un peu mécaniques tournées aux USA avec Mickey Ronney ou Deanna Durbin.
Le conseil de classe donné par les élèves qui se prennent très au sérieux est à ce titre extrêmement réjouissant. La romance entre la prof de gym et le prof de chant est également des plus charmantes. Les chansons sont très sympas notamment une mélodie très romanesque murmurée par l’attachante et très enjouée Alice Babs , qui connaîtra un brillant avenir de chanteuse de jazz en Allemagne et aux USA (concerts avec Duke Ellington) dans les années 50 avant d’aborder le répertoire lyrique : une artiste complète s’il en fut ! .
Ce qui est le plus drôle c’est que certains spectateurs bien pensant ont à l’époque été aussi choqués par le film que le personnage de la directrice en jugeant scandaleux ce portait sympathique d’une collégienne chantant du jazz !!!

Vraiment une bonne surprise. Merci aux recommandations du commissaire Juve.
Music Man
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Message par Music Man »

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LE MANNEQUIN EN ROUGE (Mannekäng i rött) de Arne MATTSON - 1958
Avec Anita BJORK, Annalisa ERICSON, Karl Arne HOLMSTEN et Anita LINDBLOM

Pour récupérer la fortune de la riche propriétaire de la maison de couture « la femme », certains membres de sa famille , n’hésitent pas à utiliser le chantage et l’intimidation ; Après l’assassinat d’un des mannequins vedette de son atelier, la business woman est brulée dans son appartement. Le couple d’agents secrets Hillman parviendra t’il a démasquer le meurtrier ?

Voici un polar de la meilleure facture et une excellente surprise !
On suit cette enquête avec le plus grand intérêt, non seulement parce qu’elle est fertile en rebondissements (et surtout en crimes bien macabres !) mais surtout que l’image est particulièrement soignée avec un sens de l’esthétisme des plus exquis, et une atmosphère franchement sympa entre mystère et humour. La photographie en couleurs est tout simplement splendide et le DVD lui rend justice avec un transfert des plus réussis.
Si le scénario un peu délirant fait un peu songer à la série de Jerry Cottom, et aux polars allemands des sixties (avec Joachim Fuchsberger), ou encore à des séries télé anglaises, coté réalisation, j’ai pensé à Hitchcock (pas moins que ça !), tant celle –ci est soignée avec des plans étudiés avec une esthétique irréprochable (notamment dans le cimetière (splendide !!) ou l’arrière cour de la maison de couture, plaine de mannequins de cire démantibulés, où la chanteuse sera étranglée avant d’être pendue à l’enseigne, grrr)
Ca donne carrément envie de voir les autres films de la série des enquêtes du couple Hillman.
Outre, l’air lancinant sifflé au générique (très cinq dernières minutes), on a droit à une version suédoise de Mr William de Léo Ferré
Dernière modification par Music Man le 17 sept. 11, 23:14, modifié 1 fois.
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par feb »

Excellente idée de topic Music Man surtout si je peux en apprendre un peu plus sur les 2 réalisateurs Sjöström et Stiller :wink:
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Ann Harding
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par Ann Harding »

Je rapatrie quelques critiques éparses de films muets suédois. (excellente initiative Music Man!) :wink:

Attention, chefs d'oeuvre ! Le cinéma suédois des années 10 savait déjà faire des comédies matrimoniales incroyablement complexes et amusantes. :D 8)

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Thomas Graals bästa film (Le Meilleur Film de Thomas Graal, 1917) de Mauritz Stiller avec Victor Sjöström et Karin Molander

Thomas Graal (S. Sjöström) est un scénariste en panne d'inspiration. Il est amoureux de sa secrétaire Bessie Douglas (K. Mollander). Il décide d'imaginer une histoire basée sur sa rencontre avec elle...

Dans les années 10, le cinéma suédois est l'un des premiers du monde. Avec les réalisateurs Mauritz Stiller et Victor Sjöström, Svenska Bio produit des films déjà incroyablement sophistiqués dans leur scénarios, l'utilisation des décors naturels et la fluidité narrative. Alors que Sjöström en tant que réalisateur se concentre sur le drame, Stiller lui développe la comédie. Pour ce film, il utilise Sjöström comme acteur comique. Son interprétation de Thomas Graal, cet adolescent attardé, est une petite merveille de timing, de subtilité et de charme. Ses jeux de physionomie sont toujours parfaitement en place, montrant un élan et un entrain communicatif. Il n'est pas à proprement parler dans le burlesque, mais plus dans la comédie sophistiquée telle qu'elle existera dans les années 30 aux USA, une sorte de Cary Grant avant l'heure. Le sujet du film est l'occasion d'une mise-en-abîme particulièrement riche et passionnante. Graal utilise des éléments de sa propre vie qu'il transforme à dessein pour écrire un mélo parfois proche du ridicule. A chaque étape, nous visualisons ses idées basées également, pour une part, sur les mensonges de Bessie. Elle lui a raconté être issue du peuple avec un père alcoolique, alors qu'elle est en fait issue de la meilleure société. Karin Molander est parfaite en jeune fille capricieuse qui veut sortir de son milieu. Elle était alors l'épouse de Gustaf Molander, le scénariste du film. On peut penser que leur propre vie conjugale a pu lui servir ! Une petite merveille.

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Thomas Graals bästa barn (Leur premier né, 1918) de Mauritz Stiller avec Victor Sjöström et Karin Molander

Thomas Graal (S. Sjöström) épouse enfin Bessie (K. Molander). Mais, immédiatement après la cérémonie, ils se disputent sur le sexe et le nom de leur futur enfant et font chambre à part...

Thomas Graals bästa film a été immédiatement suivi par ce Thomas Graals bästa barn qui montre l'évolution du couple Thomas-Bessie. Les jeunes époux se révèlent tous deux immatures face à leur nouvelle vie. Ils se disputent pour des fadaises. Puis, devenus jeunes parents, les conflits sont nombreux sur leur idée de l'éducation d'un bébé. Les personnages sont totalement modernes et pourraient figurer dans une comédie contemporaine. La mère insiste sur une hygiène maniaque et le père essaie vainement de s'approprier l'enfant, sans succès. Alors qu'il aime jouer avec lui comme le ferait un autre enfant, son épouse insiste pour lui jouer les sonates de Beethoven ce qui provoque les hurlements du bébé. Puis, insidieusement, le mari -toujours assez immature- se sent rejeté dans cette relation mère-enfant dont il se sent exclu. Les choses empirent lorsque Bessie décide de porter des vêtements dépourvus de la moindre élégance avec des chaussures style sandalettes. Elle semble pratiquer un style 'hippie' des années 10, inspiré (dit-elle) par Isadora Duncan.:mrgreen: La dernière étape montre leur réconciliation après qu'il lui ait fait comprendre, indirectement, qu'il regrettait la première Bessie, très élégante. Victor Sjöström est absolument formidable en Thomas Graal. Son enthousiasme, son charisme en font un des plus grands comédiens du cinéma muet. Un pur chef d'oeuvre de l'histoire du cinéma.
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Ann Harding
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Message par Ann Harding »

Ingeborg Holm (1913, Victor Sjöström) avec Hilda Borgström

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Suite à la mort de son époux, Ingeborg Holm (H. Borgström) se retrouve dans le dénuement le plus total. Elle fait appel aux services sociaux qui décident de placer ses trois jeunes enfants dans des familles d'accueil. Elle se retouve à l'asile pour les pauvres...

C'est le film de Victor Sjöström le plus ancien qui soit disponible en DVD. Ce grand cinéaste et acteur suédois a réalisé des films dès 1912. Il est sans conteste avec Mauritz Stiller l'un des plus grands réalisateurs des années 10. Ils réalisent tous les deux des films qui sont techniquement incroyablement avancés et le choix de leurs sujets sont également peu communs dans le cinéma mondial. Avec Ingeborg Holm, il montre sans ambages comment la société suédoise des années 10 traitent ses pauvres. Si vous pensiez que la Suède a toujours été un pays social-démocrate et riche, il n'en est rien. Au début du XXème siècle, il règne une misère certaine et l'Etat loin d'appaiser les tourments, ajoute encore aux souffrances des malheureux en en faisant des assistés à vie. Pire, on leur enlève leurs enfants pour les placer. Sjöström non seulement dénonce un état de fait, mais, il réalise également un mélodrame poignant superbement interprété par Hilda Borgström. Dans ses films, le jeu des acteurs est toujours mesuré et juste. Il était lui-même un merveilleux acteur de théâtre et de cinéma. Ce film est tourné principalement en décors de studio contrairement à ses films plus tardifs qui exploiteront les paysages sauvages de la Scandinavie. Si les gros plans sont rares, la composition des plans moyens et larges est bien définie avec parfois une grande profondeur de champ. La copie Kino est moyenne est un peu de décomposition ici et là. Mais, quel plaisir de pouvoir découvrir ce merveilleux film!

Terje Vigen (1917, Victor Sjöström) avec Victor Sjöström et Edith Erastoff

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Au debut du XIXème siècle, le pauvre pêcheur Terje Vigen (V. Sjöström) se retrouve prisonnier des Anglais en essayant de braver leur blocus pour nourrir sa famille. Après 5 ans de captivité, il retourne dans son village. Sa femme et son enfant sont morts...

Ce film est certainement un de mes préférés toutes catégories confondues. Il réussit à combiner le lyrisme des paysages avec celui des vers d'Ibsen et la composante visuelle en fait un chef d'oeuvre. Sjöström dans le rôle principal est tout simplement génial. En plus de la beauté de la cinématographie de Julius Jaenzon (qui fut le mentor de Sven Nykvist), Sjöström donne à son personnage une profondeur psychologique inattendue pour un film de 1917. Cet homme qui a perdu sa famille est hanté par un violent désir de vengeance et lorsqu'il retrouve son ancien tortionnaire, il songe immédiatement à le faire partir par le fond avec sa femme et sa fille. Mais, il réussit à surmonter ce sentiment en découvrant le visage de l'enfant qui lui rappelle celui qu'il a perdu. Au lieu de nous présenter des personnages en noir et blanc, comme le fait un Griffith, Sjöström s'attache aux zones d'ombres qu'il y a en chacun de nous. La copie teintée chez Kino est identique à celle publiée par le Svenk Filminstitut à part les cartons traduits en anglais. L'accompagnement au piano de Donald Sosin est excellent sur Kino. La copie suédoise propose une partition orchestrale de Matti Bye également à recommander. A voir absolument! :D
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Ann Harding
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Message par Ann Harding »

Gunnar Hedes Saga (Le Vieux Manoir, 1923) de Mauritz Stiller avec Einar Hanson et Mary Johnson
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Gunnar Hedes rêve de devenir musicien au grand dam de sa mère qui voudrait qu'il s'occupe des affaires de la famille. Le fils quitte sa mère pour tenter sa fortune dans le grand nord. Il veut rassembler un troupeau de rennes et les ramener pour les vendre...

Ce film du grand Mauritz Stiller est malheureusement incomplet. Seuls 1300m sur les 2000 originaux ont survécus. Une fois de plus, il s'agit d'une adaptation de Selma Lagerlöf. Malheureusement, la copie teintée présentée est particulièrement peu contrastée (est-ce dû au procédé Desmet Color?) et c'est bien dommage car les scènes avec les troupeaux de rennes sont réellement incroyables et ont une ampleur similaire à celles de Grass (1927, Cooper & Schoedsack). Mary Johnson, qui est également l'héroïne du Trésor d'Arne de Stiller, est à nouveau superbe en jeune musicienne itinérante amoureuse de Gunnar. Celui-ci perd la raison à la suite de son voyage dans le nord où il est trainé par un renne dans la neige. Il revient insensible et elle réussit à lui faire recouvrer la raison en lui jouant au violon la valse de Faust, son morceau préféré. Encore une petite merveille de poésie issue du cinéma suédois!
Dernière modification par Ann Harding le 17 déc. 11, 11:27, modifié 2 fois.
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Ann Harding
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Message par Ann Harding »

ImageImageGustaf Molander

Förseglade Läppar (Lèvres Closes, 1927) de Gustaf Molander avec Mona Mårtenson, Louis Lerch, Sandra Milowanoff

En Italie, Angela (M. Mårtenson) quitte son couvent pour aller vivre chez sa tante Peppina (K. Swanstrom). L'époux de celle-ci, Giambastista veut abuser d'elle. Elle s'enfuit et va se réfugier chez le peintre, Frank Wood (L. Lerch)...

Ce film de Molander n'a vraiment pas grand'chose à voir avec le reste de la production Albatros. A part les capitaux français, ce film n'est en rien une production française. Et pour une production suèdoise, il est vraiment étrange de voir un film qui se déroule entièrement en Italie. Il semble d'ailleurs avoir été tourné dans le nord de l'Italie (région de lacs et de montagne). Le scénario est suffisamment mince pour pouvoir être résumé au dos d'un ticket de métro. Une jeune fille est amoureuse d'un homme ; celui-ci est marié mais ne lui a pas dit la vérité. En cette fin des années 20, le cinéma suèdois a été amputé de ses meilleurs éléments par Hollywood. Avec le départ de Stiller et de Sjöström, les deux plus grands metteurs en scène du pays, le cinéma suèdois doit se rabattre sur les quelques bons faiseurs restants. Gustaf Molander a été le scénariste de Stiller et Sjöström pour leurs plus grands films: Herr Arnes Pengar (Le Trésor d'Arne, 1919) et Terje Vigen (1917). On aurait pu attendre de lui un scénario plus intéressant que celui de Förseglade Läppar (qui n'est pas de lui, il est vrai). En terme de mise en scène, on a affaire à un film sans grande originalité, qui utilise beaucoup les gros plans. A la fin des années 20, le cinéma muet est à son apogée. Mais, en Suède, on constate une régression certaine par rapport aux chefs d'oeuvres des années 10. Molander apparaît ici très en retrait par rapport au cinéma contemporain de 1927. L'héroïne interprétée par Mona Mårtenson a un certain charme, mais le personage ne se développe jamais, de même Louis Lerch, le peintre anglais qui reste un amoureux transi sans grande consistance. Sandra Milowanoff n'a qu'une seule scène où elle se suicide en découvrant que son époux ne l'aime plus. Un rôle vraiment sacrifié. On ne peut guère sauver de ce film que les paysages italiens qui lui évitent la claustrophobie du studio. Mais, nous sommes très loin de Sunrise quant aux personnages et aux mouvements de caméra.
Karol Beffa a accompagné au piano le film. En fait, je devrais dire qu'il a joué une musique d'ambiance pour le film sans vraiment l'accompagner. Cet excellent concertiste classique ne semble pas être rompu au métier d'accompagnateur. S'il y a une part d'improvisation, il y a aussi un métier à acquérir qui passe par une connaissance approfondie du cinéma. Et faire de l'accompagnement de temps en temps ne permet pas de le connaître.
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Message par Commissaire Juve »

Bon ben, je re-signale ces pages de mon site où j'ai rassemblé tous mes avis "artistiques" concernant les films suédois :mrgreen: ... http://ahbon.free.fr/kronik1.html
Music Man a écrit :... Ca donne carrément envie de voir les autres films de la série des enquêtes du couple Hillman...
Attention : en édition "simple", seuls "La dame en noir" et "Le mannequin en rouge" offrent des sous-titres anglais. Les trois autres films de la "pentalogie" sont sans sous-titres (même suédois).
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Ann Harding
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Message par Ann Harding »

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Victor Sjöström (1981, Gösta Werner)

Sur le DVD Kino des Proscrits (Berg-Ejvind och hans hustru, 1918), on trouve en supplément un documentaire suédois assez ancient qui fait la part belle aux extraits de films avec Sjöström acteur et réalisateur. Ce documentaire ne recherche qu'une chose: nous montrer un maximum d'extraits de films. Et je peux dire que j'ai été à la fête avec des extraits de certains Sjöströms que je n'ai encore jamais vu comme: Ingmarssönerna (La Voix des ancêtres, 1919), Karin Ingmarsdotter (La montre brisée, 1920) tous deux adaptés de Selma Lagerlöf et Vem dömer (L'Epreuve du feu, 1922). Le documentaire est complété par une émouvante interview d'Ingmar Bergman qui parle de sa collaboration avec le grand Victor en tant qu'acteur de deux de ses films. Il est d'ailleurs fascinant de voir le grand Victor passer du cinéma muet au cinéma parlant sans aucune difficulté. Bergman reconnaît qu'il lui a fallu des années pour réaliser quel grand acteur était Sjöström. Il trouvait qu'il surjouait. Mais, avec le recul des années, il reconnaît s'être trompé. Voilà un documentaire qui m'a donné envie de voir tous les films de Sjöström ! Aucun effet de manche dans la réalisation, juste un grand choix d'extraits. Du bonheur. :D
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

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LA FILLE AUX JACINTHES ( Flicka och hyacinter) de Hasse EKMAN - 1949
Avec Eva HENNING et Ulf PALME

Dagmar Brink, une jeune pianiste, se pend dans son appartement de Stockholm. Ses voisins vont enquêter sur les raisons de son suicide. Interrogeant les amis, connaissances et anciens amants de Dagmar, son histoire s'éclaircit : femme solitaire, que personne n'a jamais pu réellement saisir, en quête perpétuelle de quelque chose que personne n'a pu lui donner...

Hasse Ekman est souvent considéré comme le meilleur metteur en scène suédois des années 40 et le trait d'union entre Sjöström et Bergman : une très bonne raison pour redécouvrir son œuvre et son univers. La fille aux jacinthes, considérée comme une des œuvres les plus abouties de son auteur est en effet un film fascinant par sa construction qui s'inspire beaucoup de Citizen Kane de Welles ; tel un peintre, par petites touches, le cinéaste cerne peu à peu sa mystérieuse héroïne (qui prend vie tel un malheureux fantôme incarné par Eva Henning, la vedette principale, qui fut l'épouse du réalisateur a également joué dans deux films de Begman) et essaie de comprendre les raisons de son tragique décès. Le voisin qui enquête sur les raisons du suicide de Dagmar, interroge les personnes qui ont plus ou moins connu la jeune femme et en tous les cas, jamais comprise : qu’il s’agisse du chanteur infatué de sa personne qui pense qu’elle s’est tuée pour lui, de son ex- mari pour lequel elle demeurait une énigme, du peintre alcoolique qu’elle voulait sauver de l’auto destruction ou des gens qui l’ont croisé parfois le temps d’une soirée. Petit à petit les éléments s’imbriquent, via les flash backs et les confidences. Un effort de structure que j’ai vraiment trouvé magistral, joint à une superbe photographie en clair-obscur et à une musique envoutante qui nimbent de mystère le film tout entier.
Le dénouement qui permet de comprendre un peu mieux l’héroïne et son geste désespéré est audacieux pour un film de 1950 :
Spoiler (cliquez pour afficher)
la belle Dagmar est en fait lesbienne et torturée par les sentiments qu’elle éprouve pour une femme qu’elle a connu avant la guerre
Du très bon cinéma.
Dernière modification par Music Man le 5 févr. 12, 13:58, modifié 1 fois.
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par Music Man »

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DANS PA ROSOR de Schamyl BAUMAN - 1954
Avec Sickan CARLSSON et Karl-Arne HOLMSTEIN

En remplaçant au pied levé une vedette capricieuse dans une revue, Marianne est acclamée par le public : hélas, le théâtre où elle se produit rencontre de tels soucis financiers qu’il menace d’être remplacé par un parking souterrain…mais Marianne tombe amoureuse de l’ingénieur, propriétaire des murs et ex mari de la vedette !

Auteur de nombreuses revues suédoises, le compositeur Jules Sylvain a beaucoup compté dans l’histoire du music- hall suédois. Cette comédie musicale comporte pas mal de chansons de qualité composé par lui, et c’est bien là un de ses seuls intérêts. L’histoire est banale au possible. Les numéros dansés et chantés sont filmés comme dans un théâtre sans aucun souci de les rendre plus ciné géniques. L’un des plus sympas est visiblement pompé sur le numéro « a couple of swells » de parade de printemps. Le grand numéro final est filmé en Agfacolor, alors que tout le reste est en noir et blanc, comme dans les films américains des années 30…d’ailleurs on a l’impression que le film date de l’époque et non de 1954.
Sickan Carlsson qui vient de nous quitter a de la présence et de l’abattage. Elle se tire bien des scènes de comédie et des jolies chansonnettes dans le style opérette des années 1900-1920, qui se laissent facilement retenir.
Dernière modification par Music Man le 5 févr. 12, 13:59, modifié 1 fois.
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par Commissaire Juve »

'tain ! mon message a été effacé ! :x

Comment as-tu fait pour le visionner, petit canaillou ? Il n'y a que des sous-titres suédois sur le DVD. Mm ? :mrgreen:

Perso, je l'ai depuis juillet 2010, mais je ne l'ai pas encore visionné. L'éditeur a vraiment fini par me dégoûter avec ses transferts à deux balles. Pour tout dire, très récemment, il y a eu trois quatre nouveautés et je les ai ignorées. Je verrai quand elles seront complètement bradées (genre 5 euros). :?
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par Music Man »

et bien , en extirpant les sous-titres, en tranformant du sub en srt dans mes tubes à essai, puis après en faisant une traduction google sur bec benzen, en fait moult manipulations pour aboutir à une traduction épouvantable, mais qui m'a tout de même permis de comprendre l'intrigue de ce film sans grand intérêt, hormis pour les amateurs d'opérette.
en revanche, Commissaire, je te recommande LA FILLE AUX JACINTHES de Hasse Ekman, c'est un EXCELLENT film.
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Commissaire Juve
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Re: le cinéma suédois naphta...à part Bergman

Message par Commissaire Juve »

Ah oué, carrément... j'imagine le labo de Dr Jerry ! :mrgreen:

Perso, il m'est arrivé de me satisfaire de visionnages purement comtemplatifs sur des films allemands (avec un taux de compréhension de 1 à 5%... ce qui ne m'empêchait pourtant pas de piger l'histoire à chaque fois... magie du cinéma), mais je n'irais jamais jusqu'à tenter un super bidouillage.
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