Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Commissaire Juve
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Re: Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

Message par Commissaire Juve »

suite... (pas de captures, ça n'en vaut pas la peine)

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Fröken Chic / Mademoiselle Chic (Hasse Ekman, 1959)

En Suède, à la fin des années 50, l'imprésario Buster Carell cherche désespérément à remplacer son chanteur vedette parti sans crier gare pour le Canada. Un soir, alors qu'il regarde le jeu télévisé "Quitte ou double", les talents de chanteuse de la brillante candidate -- une certaine Isabella Linder -- lui laissent entrevoir une solution à ses problèmes financiers et il se met en tête de faire signer un contrat à la jeune femme. Hélas, cette dernière -- institutrice dans un petit village -- n'est pas du tout emballée par sa proposition. L'homme ne s'avoue pas vaincu pour autant et déploie toutes sortes de stratagèmes pour la forcer à changer d'avis...

Avec Hasse Ekman (l'imprésario), Sickan Carlsson (Isabella Linder), Sif Ruud (la secrétaire de l'imprésario), Hjördis Petterson (la tante d'Isabella)...

Film en Scope (pour la Suède, on parlait d'Agascope), en couleur, très joliment restauré en 2017. Et on se demande bien pourquoi dans la mesure où c'est peut-être LE nanar du coffret ! :o

Vous prenez n'importe quelle comédie à deux centimes d'aujourd'hui, vous la transposez en 1959 et l'affaire est dans le sac. Même les parties chantées ne parviennent pas à rehausser le niveau dans la mesure où le réal a puisé dans le répertoire des années 1890 et que -- disons-le -- ça fait saigner les oreilles.

La seule chose susceptible de faire rire / sourire est le running gag des comprimés de calmant qu'il ne faut surtout pas prendre avec de l'alcool. A un moment, Buster Carell parvient à en faire avaler à un inspecteur de l'éducation nationale (en route pour révoquer Isabella Linder), et je dois dire que le résultat obtenu m'a bien fait rigoler (mais un IEN tourné en ridicule, ça fait toujours ricaner un enseignant :mrgreen: ).

Un célèbre critique suédois de l'époque a très bien résumé tout ça en écrivant que Hasse Ekman avait sûrement pris quelques comprimés et une bonne bière avant de lancer son projet ! :lol: Le film commence comme une comédie à gros sabots et finit dans un délire à la Mack Sennett.

Franchement, à la place, la Svensk FIlmindustri aurait pu restaurer Vi tre debutera ou même Sommarnöje sökes (voir page précédente).
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Message par Commissaire Juve »

suite et fin...

Äktenskapsbrottaren / L'Infidèle (Hasse Ekman, 1964)

En 1912, à Stockholm, le photographe Emil Fäger -- qui est marié à une femme au physique ingrat -- est amoureux d'Isabella, l'épouse du fonctionnaire Hjalmar Korpulin. Un beau jour, profitant d'un voyage de son épouse, le photographe convainc Isabella de passer une nuit dans ses bras à l'hôtel Eros, un hôtel louche. Les époux adultères se retrouvent dans leur nid d'amour clandestin et... rien ne se passe comme prévu !

Là, je résume à mort. Il s'agit tout simplement d'une adaptation de la pièce de Feydeau L'Hôtel du libre échange. En gros, les deux amants -- qui pensent s'envoyer en l'air tranquillement -- se retrouvent pris au piège dans l'hôtel et font des pieds et des mains pour en sortir sans être reconnus.

Avec : Gunnar Björnstrand (Emil Fäger), Birgitta Andersson (Isabella Korpulin), et plein d'autres...

Donc : Feydeau. Donc : gros effets, gros délire, comédiens qui en font des kilos, qui parlent de temps en temps à la caméra ; inutile de vous faire un dessin.

A titre personnel, j'ai dû m'y reprendre à trois fois pour voir le film entièrement. Il faut dire que je n'ai pas été très emballé par la distribution (mon seul repère était Gunnar Björnstrand qui fait preuve d'un bel abattage), que j'ai trouvé l'ensemble surchargé, le décor de l'hôtel Eros trop sombre, trop glauque... Cela dit, le moment du sauve-qui-peut m'a paru assez convaincant (drôle parfois) et la dernière partie bien délirante. En fait, j'ai réagi à rebours de la plupart des critiques de 1964 qui avaient trouvé que cela manquait de rythme et que cela finissait en eau de boudin. Mais je n'ai pas trouvé le film "sympathique" pour autant.

Pour info : 41ème et dernier long métrage réalisé par Hasse Ekman.
Dernière modification par Commissaire Juve le 14 janv. 20, 19:14, modifié 1 fois.
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Re: Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

Message par Cinéfil31 »

Merci encore Commissaire pour tes comptes-rendus de visionnage très détaillés, qui permettent d'élargir mes connaissances sur le cinéma suédois des années 40-60. Ce nouveau coffret Hasse Ekman semble vraiment intéressant, en dépit de la qualité assez variable des films concernés.
As-tu repéré de nouvelles sorties naphtas en DVD pour 2019 ?
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Commissaire Juve
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Re: Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

Message par Commissaire Juve »

Cinéfil31 a écrit :Merci encore Commissaire pour tes comptes-rendus...
Je répondais à ton MP. J'ai donc la réponse à ma question. :mrgreen:
As-tu repéré de nouvelles sorties naphtas en DVD pour 2019 ?
Pour l'instant, il y a ça...

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Kärlek 65 (Bo Widerberg, 1965)
Heja Roland ! (Bo Widerberg, 1966)
Jakten (Yngve Gamlin, 1965) ... ne pas confondre avec le film norvégien sorti chez nous (et chroniqué sur le site)
Badarna (Yngve Gamlin, 1968)
Myten (Jan Halldoff, 1966)
Livet är stenkul (Jan "Janne" Halldoff, 1967)

Je me demande s'il n'y a pas un film olé-olé dans le lot.

Mais il reste cher comme je te le disais.
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Jeremy Fox
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Re: Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

Message par Jeremy Fox »

Malavida sort ce jour L'arc et la flute, un film suédois de 1957 réalisé par Arne Sucksdorff : Jean Gavril Sluka nous en parle.
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Re: Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

Message par Commissaire Juve »

C'était en septembre 2016...
Commissaire Juve a écrit :
Det kom en gäst... (1947)

L'histoire commence le 24 décembre. Un propriétaire s'apprête à vendre son exploitation agricole, mais il est assassiné peu avant de signer le contrat. Les suspects sont nombreux, lequel est coupable ?


En dépit d'effets faciles (ombre et lumière, porte qui s'ouvre tout doucement en grinçant), celui-ci commence plutôt bien. Il y a une bonne ambiance, le "convive inattendu" du titre est bien mystérieux, puis... patatras ! "Patatras" parce que le film ne dure que 68 minutes (générique inclus) et que, lorsqu'on ne s'y attend pas, on s'écrie : "Hein ? Quoi ? C'est tout ???"

En résumé : 3/4 de film plutôt pas mal... un dernier quart qui part en sucette.

La critique, à l'époque, n'a pas été très tendre et a même parlé de fiasco. Cela dit, au côté de Karl-Arne Holmsten (le Cary Grant suédois), on y voit une Anita Björk toute jeune (24 ans) et jolie comme un cœur.
Revu il y a deux nuits. Et réévalué ! :mrgreen: Dans la mesure où l'on sait dès le départ que le film ne dure que 68 minutes, il n'y a plus d'effet de surprise, on le voit comme un épisode un peu long de "Chapeau Melon" ou de "Columbo" (d'autant que le personnage de Sture Lagerwall -- le "visiteur" du titre -- mène l'enquête tout du long) et ce n'est pas si mal.

J'ajoute que la photographie est sympa et que la caméra est plutôt mobile.

Je me demande si le film ne servait pas dans les séances à double programme (un film court d'abord puis le grand film).

Ci-dessous : Karl-Arne Homlsten et Anita Björk... Sture Lagerwall qui mène l'enquête... le procureur, Naima Wifstrand (bien en chair à l'époque) et Sture Lagerwall... Elsie Albiin... Elsie Albiin et Karl-Arne Holmsten vus de l'intérieur d'un poêle*... Anita Björk en pleine "galère" !

* Je crois qu'Alain Corneau critiquait ce genre de plan. A moins que ce ne soit Patrice Leconte (le problème c'était : "Ces plans ne riment à rien ! Est-ce qu'un poêle ou une cheminée peuvent avoir un "point de vue" ?).

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Re: Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

Message par Commissaire Juve »

UP ! le retour...

Comme on disait chez Gotlib : Raaah lovely ! :D
Je me suis commandé trois coffrets de classiques pour la fin de l'année.

18 films ! 8)

- six polars
- six films avec Sickan Carlsson (sorte de Danielle Darrieux suédoise)
- six films avec Thor Modéen et Åke Söderblom (sorte de Laurel & Hardy suédois).

Il y a sûrement plein de nanars dans le lot, mais bah !

Un crime au soleil (1947)
Une femme en cavale (1949)
Mord, lilla vän (1950) ... (C'est un meurtre, ma p'tite... pas évident à traduire sans avoir vu le film)
Une promesse dangereuse (1955)
Nuages sur Hellesta (1956) ... celui-là, je l'ai déjà à l'unité... présentation au commissariat
La Femme en léopard (1958)

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Landstormens lilla Lotta
(1939) ... (genre : "Charlotte fait ses 28 jours" ou "Lolotte et les bidasses")
La Fille d'en face (1942)
L'Ecole buissonnière (1949)
Jeune femme cherche bébé (1950)
Je m'appelle Puck (1951)
Mon aventure, c'est toi (1958)

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Un doux flirt (1934)
Il n'y a rien de pire que la famille (1936)
Ce soir... ou jamais (1941)
Le Reporter fantôme (1941)
Le Rival de Sa Majesté (1943)
Le Petit Napoléon (1943)

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Dernière modification par Commissaire Juve le 28 avr. 21, 08:51, modifié 1 fois.
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Re: Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

Message par Commissaire Juve »

Pour l'anecdote...

Colis expédié le 2 novembre et jamais arrivé !
J'ai attendu 73 jours (avec le Corona, Postnord est en plein délire)
puis j'ai demandé un nouvel envoi. Et là... le paquet est arrivé en six jours !

Content donc. Mais... j'ai une traduc à terminer ASAP et je n'aurai pas le temps
de visionner tout ça avant un moment.
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Re: Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

Message par Supfiction »

Fiancée à louer (1950)

Les employés d’un cabinet juridique sur le point de fermer en raison de déboires judiciaires de leur patron decident pour sauver leurs emplois de transformer leur cabinet en agence à tout faire, de la garde d’enfants à la recherche de fiancées (le slogan « Vi kan » est du Obama avant l’heure).

Ça ressemble souvent à du cinéma de Léo McCarey, Sturges ou Wilder et même à du Lubitsch avec une formidable (comme toujours) et pétillante Eva Dahlbeck (qui me fait parfois penser à Marthe Keller, les fossettes n’y sont sans doute pas pour rien) en secrétaire s’improvisant directrice d’agence. Elle est elle-même engagée pour jouer la fausse fiancée (on pense inévitablement à Darrieux dans La fausse maîtresse) d’un jeune homme de bonne famille désirant se débarrasser d’une cousine trop collante depuis l’enfance. C’est plein de charme comme une comédie américaine de l’âge d’or mais malheureusement, il y a un peu de « gras » dans le scénario qui n’a pas tout à fait le rythme américain et s’égare un peu par moments. Il aurait gagné à être resserré autour de la magistrale Eva Dahlbeck (qu’on a pu apprécier chez Bergman à plusieurs reprises), ce qui est le cas dans la seconde partie. Une très bonne comédie tout de même. A voir sur Netflix.

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Re: Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

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Re: Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

Message par Jack Carter »

et 4 Jan Troell, Les Feux de la vie (1966) arrive le 25 mars et se rajoutera aux trois titres deja dispos
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The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Re: Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

Message par beb »

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Re: Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

Message par Commissaire Juve »

Supfiction a écrit : 10 mars 21, 19:53 Fiancée à louer (1950)
Incroyable ! Excellent !

Pas vu... je ne le verrai pas (j'ai pas Netflix)... mais c'est bien que ces films sortent de l'anonymat.
beb a écrit : 16 mars 21, 17:41

un avis du commissaire serait le bienvenu :wink:
Sans les titres, comment veux-tu que je fasse ! :lol:
Et puis... même si j'ai 298 films suédois dans ma collec (dont 19 toujours pas visionnés),
j'ai pas la prétention d'être un expert (à part "j'ai aimé", "j'ai pas aimé", euh...).

J'suis pas Tatav, moi. Tatav qui dit souvent que tel ou tel film est admirable
en oubliant souvent de nous expliquer "en quoi" il est admirable
(j'ai repensé à ça dernièrement en revisionnant les coffrets "voyage dans le cinéma français").
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Re: Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

Message par Supfiction »

Commissaire Juve a écrit : 18 mars 21, 06:51
Supfiction a écrit : 10 mars 21, 19:53 Fiancée à louer (1950)
Incroyable ! Excellent !

Pas vu... je ne le verrai pas (j'ai pas Netflix)... mais c'est bien que ces films sortent de l'anonymat.
Et tu vas t’en priver par idéologie ?
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Re: Le cinéma suédois naphta... à part Bergman

Message par beb »

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