Edgar G. Ulmer (1904-1972)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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bruce randylan
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Re: Edgar G. Ulmer (1904-1972)

Message par bruce randylan »

Carneggie hall (1947)

Avec cette histoire se déroulant presque exclusivement à l'intérieur de la fameuse salle de concert, Ulmer signe sans doute son film le plus personnel, lui qui fut un grand amoureux de la musique classique. Je dois avouer ne pas y connaître grand chose surtout dans le nom des musiciens emblématiques mais le film fourmille de nombreux et prestigieux guest-stars qui jouent leur propre rôle (Artur Rubinstein par exemple).
La passion de Ulmer transpire à chaque séquence musicale où il fait preuve d'une virtuosité vibrante en unisson avec les mélodies. Ce sont des suites de séquences anthologique où l'invention au niveau du cadrage, des mouvements de caméra et de la perspective atteint ici un raffinement et un lyrisme qui n'a été égalé (dans mon opinion) que par le final fiévreux en enflammé de Hangover Square de John Brahms.

Celà dit, si ces séquences sont admirables au plus haut point, ça se suffit pas à rendre le film prenant. Tout d'abord il dure 2h20 et une bonne moitié est dédiée aux séquences de concerts, parfois pendant 40 minutes non stop. Ca n'évite pas la lassitude ou la fatigue d'autant que l'intrigue qui est sensé faire le lien n'est guère passionnante et il est vite rempli de stéréotypes alors que l'introduction annonçait du prometteur. Mais comme les personnages disparaissent régulièrement pendant plusieurs dizaine de minutes, on se désintéresse rapidement de ce qui leur arrive. Le film souffre de cette construction un peu bâtarde entre le mélodrame familiale et la pure captation de spectacle. Les deux genres s'additionnent au lieu de se compléter.

Mais c'est une œuvre à découvrir quoiqu'il en soit (avec un doigt sur la touche de chapitrage ?) pour toutes les séquences musicales qui, je ne le dirais jamais assez, atteignent une grâce magistrale d'autant que Ulmer a bénéficié d'un budget conséquent ce qui lui permet l'occasion signer quelques impressionnant mouvements de caméra et soigner comme rarement sa photographie.


Her sister's secret (1946)

L'un des excellente surprise de cette rétrospective. C'est un mélodrame dans la lignée de No man of her own de Mitchell Leisen ou de la vieille Fille avec Bette Davis, c'est à dire une jeune femme qui tombe enceinte après une nuit d'amour avec un homme que la guerre éloigne. Ne pouvant le garder, elle confie l'enfant à sa sœur.

Ulmer signe un très beau film, émouvant avec des personnages bien écrits, vivants, justes, touchants. Ils sont vivants avant tout et sont donc loin d'être des êtres parfaits aux comportements toujours louables. Ils font des erreurs, sont maladroits, ne savent pas toujours comment s'y prendre et c'est ce qui les rendent crédibles. Ulmer choisit en plus de ne pas justement tomber dans le lacrymale. Son film est assez sobre, avec un lyrisme discret mais bien présent. Son budget est relativement correct pour lui permettre une technique solide tout en détournant l'économie vers quelques chose de doucement épuré comme ce décor qui devient de plus en plus dépouillé lors de la confrontation finale entre les deux sœurs, filmée par ailleurs en un long plan-séquence discret.

De plus, les péripéties sont plutôt réalistes y compris dans ce qu'elles ont de plus improbables avec les amants qui se croisent et se manquent à plusieurs reprises. Ce genre de rebondissements évitent les poncifs des mauvais romans de gare parce qu'elles reposent sur les personnages plutôt que sur le destin et que les seconds sont également bien composés, même s'il sont peu présent à l'image. Un mot d'ailleurs sur un casting formidable qui tranche un peu avec les benêts avec lesquels Ulmer devait parfois composer à cette époque.
Et puis, sa durée relativement courte (85 minutes) favorise les ellipses, une narration qui n'a pas le temps de s'attarder et les non-dits, ce qui est finalement une bonne chose dans un mélodrame.

Voilà, un joli film, sensible, sincère, jamais lourd ou insistant. Le genre de titre qui mérite sortir de l'oubli.

Jive Junction (1943)

Un nouveau film musical mais qui ressemble quand beaucoup à une douche froide d'autant que son histoire lorgne sans vergogne sur le genre de musicals à la Garland/Rooney avec des jeunes musiciens/artistes voulant monter leur propre spectacle pour faire leur preuve.
Il y a pas de budget, pas de vrai décor, les acteurs sont tous plus pathétiques et agaçants les uns que les autres, les gags sont relativement vulgaires (les adolescentes se maquillant comme des entraineuses de bar :| ), le scénario soutient bêtement l'effort de guerre dans une propagande sans finesse... beaucoup, beaucoup de défauts rédhibitoire...
Pourtant Ulmer ne semble pas vouloir baisser les bras et abdiquer. Il parvient à donner une certaine élégance à plusieurs reprises (le plan séquence d'ouverture, l'ample mouvement de grue dans la grange), il rue dans les brancards pour accélérer le décalage d'une situation (la course pour obtenir aux instruments) et il réussit un injecter son amour pour la musique symphonique assez adroitement.
Cette modestie, le tempo qu'il essaie d'insuffler sur la fin, cet envie de ne pas vouloir voler le spectateur donnerait presque envie d'être indulgent.
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Re: Edgar G. Ulmer (1904-1972)

Message par daniel gregg »

Reçu aujourd'hui l'édition de Versus de St benny the dip, qui n'est pas, au contraire des sorties Bach films, déplorable et...joie ! Il y a en bonus un autre film d'Ulmer datant de 1943, My son the hero dont Bruce Randylan dit relativement du bien à la page précédente.
A suivre...Et merci Versus. :D

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Rick Blaine
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Re: Edgar G. Ulmer (1904-1972)

Message par Rick Blaine »

Avec cette qualité, dans la copie et l'édition, je me laisserais bien tenter. Par curiosité vis à vis d'Ulmer. :D
bruce randylan
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Re: Edgar G. Ulmer (1904-1972)

Message par bruce randylan »

Dans le genre j'ai du retard.

Tomorrow we live (1942)

Sans doute l'un des films les plus fauché de Ulmer qui compose un film noir mélangé au mélodrame. Il réduit sa narration à 2-3 décors (le bureau d'un gangster, un bar perdu dans le désert, 3 tables de restaurant), pour le reste c'est vraiment du bricolage d'autre films et même de l'armée. Le plus incroyable c'est que c'est vraiment pas mal du tout. :o
Ulmer parvient à tirer une force dramatique de ce dépouillement en se resserrant au maximum aux personnages dont le rôle féminin qui dégage un aura et une présence très émouvante. Les quelques plans d'elle à la fin qui la voit sortir du bar familial sont d'une beauté "minérale".
Mais d'autres moments ne manquent pas d'intensité dramatique et d'une mélancolie profondément enraciné dans le passé et les liens entre les protagonistes. Des moments (ou seulement des plans) sublimes côtoient ainsi des moments bien plus maladroites, des séquences bricolées, un intermède musical totalement gratuit (et sans doute issue d'un autre film) et des facilités scénaristiques dans la partie policière assez grossièrez.

Mais je ne sais pas trop l'expliquer, j'ai trouvé le résultat quelque part fascinant et émouvant.


American Matchmaker - Americaner Shadchen (1940)

Une comédie tournée en yiddish qui ne présente absolument aucun intérêt. C'est une histoire contemporaine où un bourgeois n'arrive pas à se marier malgré ses nombreuses fiançailles. Et c'ets biens-sûr quand il décide d'arrêter de chercher l'amour qu'elle se présente à lui alors qu'il lance une société de rencontres où il joue l'entremetteur.
C'est mou, jamais drôle ni même charmant, les personnages sont inintéressants, les acteurs sans la moindre présence (surtout le héros), le scénario est prévisible, la mise en scène vraiment terne.
Ce n'est pas forcément un navet, c'est simplement totalement plat.

Babes in bagdad (1952)

Une petite fantaisie légère, inoffensive et finalement assez plaisante. Il n'y a aucune prétention, aucune véritable ambition si ce n'est celle de faire un modeste divertissement qui à la bonne idée de jouer la bonne humeur et la décontraction auto-parodique plutôt que d'essayer de jouer la carte du premier degré avec un budget dérisoire. C'est une assez bonne idée car sans être palpitant, on s'amuse relativement devant les scènes de marivaudages où Paulette Godard et son amoureux tentent de prendre un monarque à son propre piège. Déguisements, mensonges, coups fourrés, sauvetages providentiels s'enchaînent sans trop de temps mort avec des moments plutôt entrainants comme quand Paulette doit passer d'une maison à une autre par un passage secret pour éviter d'avoir à coucher avec le méchant, qui lui comprend pas ce qui se passe :mrgreen:

Il est dommage par contre que le film n'a l'air de ne plus qu'exister dans une copie en noir et blanc. Il semblerait que les couleurs d'origine bien flashy participaient bien à l'ambiance bonne enfant de ce conte des 1001 mille.
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Re: Edgar G. Ulmer (1904-1972)

Message par daniel gregg »

S'il s'agit des films que tu as vu lors de sa rétrospective à la Cinémathèque cet été, en effet tu as du retard. :mrgreen:
Mais mieux vaut tard que jamais et tes retours sur Tomorrow we live et Babes in Bagdad font vraiment envie.
Merci ! 8)
bruce randylan
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Re: Edgar G. Ulmer (1904-1972)

Message par bruce randylan »

Oui, c'est bien du retard de cette rétrospective...

Et il y a encore 12 films dont je n'ai pas pris le temps d'évoquer ici :?
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Re: Edgar G. Ulmer (1904-1972)

Message par bruce randylan »

Club Havana (1945)

Le temps d'une soirée, plusieurs destins se croisent et se mêlent dans le club Havana

Un des meilleurs Ulmer que j'ai pu voir. C'est un film choral avec une dizaine de personnages principaux qui sont chacun bien écrits, suffisamment développés pour émouvoir ou intriguer, ce qui est d'autant plus étonnant que le film dure à peine 65 minutes. Et Ulmer se paye même le luxe d'intégrer 2-3 intermèdes musicales qui se déroulent sur la scène du cabaret :o
On croise donc un vieux couple, une femme cherchant à se suicider, un criminel, un jeune couple sur le point de se former, un policier etc... Beaucoup de monde qui apporte chacun une tonalité différente : film noir, légèreté, drame, mélancolie, music-hall etc...
Le mélange passe admirablement bien grâce donc à un scénario très concis qui sait rendre vivants et crédibles les personnages en un minimum de temps sans pour autant tomber dans les clichés (même si les individus appartiennent à des stéréotypes habituels). Et surtout la mise en scène d'Ulmer est d'une belle fluidité, glissant d'un groupe de personnages à un autre par une caméra assez mobile qui sait s'adapter aux différents registres que le film emprunte. Il y a de la délicatesse, de la pudeur, de la complicité, de la gravité et même de la tension dans un dénouement d'une violence sèche assez étonnante pour l'époque.
Un petit film certes, mais d'un équilibre savoureux et précieux.


Daughter of Dr Jekyll (1957)

Vous avez lu le titre... vous devinez l'histoire

Voilà, y-a donc une jeune femme qui découvre qu'elle est la fille du Dr Jekyll... Pas de bol à ce moment, une série de meurtres se produit ? Serait-elle la responsable... A moins que ça ne soit son double maléfique ? Oulala !

Vraiment dispensable même si ce n'est pas ce que Ulmer à fait de plus honteux. Mais l'histoire est particulièrement crétine avec en plus une ambiance façon Carpates qui siérait plus à du Dracula ou du loup-garou. D'ailleurs, le loup-garou n'est vraiment pas loin pour dire vrai :o
Bon, après, l'ambiance gothique est correct mais il ne se passe vraiment pas grand chose de stimulant. Et quand c'est le cas dans les 10 dernières minutes, le budget est tellement ridicule que ça devient franchement consternant. La poursuite à pied dure à peine 5 minutes et Ulmer parvient à utiliser plusieurs fois certains plans dans un souci d'économie et de manière peu discrète. :(
Voilà, si on met la main devant la bouche, c'est avant tout bailler uniquement et non pour s'empêcher de pousser un cri d'effroi.

The light ahead

Dans la campagne russe, l'histoire d'amour entre un jeune boiteux et une aveugle sur fond de problème sanitaire et d’autorité religieuse

Le film étant bien côté dans 50 ans de cinéma américain, je m'attendais à une petite merveille lyrique et intimiste. Et bien non, c'est un sommet d'ennui. Le budget est déjà tellement famélique qu'il m'a été très dur d'oublier la pauvreté visuelle (3 bouts de décor qui se battent en duel, une photo vraiment plate)... Mais même sans ça, les acteurs sont mauvais et agaçants, l'histoire (qui ne manque pas de bonne volonté comme critiquer l'obscurantisme médicale) est juste incapable de créer de vrais enjeux dramatique et a dû mal à relier les 2 intrigues principales. Pourtant, ça commençait bien avec une scène réussie et amusante qui se déroulait dans des extérieurs agréablement mis en lumière. Mais très vite, on s'enferme dans du carton-pâte de pacotille et une interprétation on ne peut plus rigide.

Après, il y a bien-sûr une barrière culturelle qui fait que l'univers Yiddish ne me parle absolument pas. Dans le cas présent, j'y suis même totalement hermétique. :|
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Re: Edgar G. Ulmer (1904-1972)

Message par daniel gregg »

bruce randylan a écrit :Club Havana (1945)

Le temps d'une soirée, plusieurs destins se croisent et se mêlent dans le club Havana

Un des meilleurs Ulmer que j'ai pu voir. C'est un film choral avec une dizaine de personnages principaux qui sont chacun bien écrits, suffisamment développés pour émouvoir ou intriguer, ce qui est d'autant plus étonnant que le film dure à peine 65 minutes. Et Ulmer se paye même le luxe d'intégrer 2-3 intermèdes musicales qui se déroulent sur la scène du cabaret :o
On croise donc un vieux couple, une femme cherchant à se suicider, un criminel, un jeune couple sur le point de se former, un policier etc... Beaucoup de monde qui apporte chacun une tonalité différente : film noir, légèreté, drame, mélancolie, music-hall etc...
Le mélange passe admirablement bien grâce donc à un scénario très concis qui sait rendre vivants et crédibles les personnages en un minimum de temps sans pour autant tomber dans les clichés (même si les individus appartiennent à des stéréotypes habituels). Et surtout la mise en scène d'Ulmer est d'une belle fluidité, glissant d'un groupe de personnages à un autre par une caméra assez mobile qui sait s'adapter aux différents registres que le film emprunte. Il y a de la délicatesse, de la pudeur, de la complicité, de la gravité et même de la tension dans un dénouement d'une violence sèche assez étonnante pour l'époque.
Un petit film certes, mais d'un équilibre savoureux et précieux.

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Daughter of Dr Jekyll (1957)

Vous avez lu le titre... vous devinez l'histoire

Voilà, y-a donc une jeune femme qui découvre qu'elle est la fille du Dr Jekyll... Pas de bol à ce moment, une série de meurtres se produit ? Serait-elle la responsable... A moins que ça ne soit son double maléfique ? Oulala !

Vraiment dispensable même si ce n'est pas ce que Ulmer à fait de plus honteux. Mais l'histoire est particulièrement crétine avec en plus une ambiance façon Carpates qui siérait plus à du Dracula ou du loup-garou. D'ailleurs, le loup-garou n'est vraiment pas loin pour dire vrai :o
Bon, après, l'ambiance gothique est correct mais il ne se passe vraiment pas grand chose de stimulant. Et quand c'est le cas dans les 10 dernières minutes, le budget est tellement ridicule que ça devient franchement consternant. La poursuite à pied dure à peine 5 minutes et Ulmer parvient à utiliser plusieurs fois certains plans dans un souci d'économie et de manière peu discrète. :(
Voilà, si on met la main devant la bouche, c'est avant tout bailler uniquement et non pour s'empêcher de pousser un cri d'effroi.

The light ahead

Dans la campagne russe, l'histoire d'amour entre un jeune boiteux et une aveugle sur fond de problème sanitaire et d’autorité religieuse

Le film étant bien côté dans 50 ans de cinéma américain, je m'attendais à une petite merveille lyrique et intimiste. Et bien non, c'est un sommet d'ennui. Le budget est déjà tellement famélique qu'il m'a été très dur d'oublier la pauvreté visuelle (3 bouts de décor qui se battent en duel, une photo vraiment plate)... Mais même sans ça, les acteurs sont mauvais et agaçants, l'histoire (qui ne manque pas de bonne volonté comme critiquer l'obscurantisme médicale) est juste incapable de créer de vrais enjeux dramatique et a dû mal à relier les 2 intrigues principales. Pourtant, ça commençait bien avec une scène réussie et amusante qui se déroulait dans des extérieurs agréablement mis en lumière. Mais très vite, on s'enferme dans du carton-pâte de pacotille et une interprétation on ne peut plus rigide.

Après, il y a bien-sûr une barrière culturelle qui fait que l'univers Yiddish ne me parle absolument pas. Dans le cas présent, j'y suis même totalement hermétique. :|
Ah, celui ci me fait vraiment envie depuis longtemps ! :o
bruce randylan
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Re: Edgar G. Ulmer (1904-1972)

Message par bruce randylan »

Ah bon, il est rare ?
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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Père Jules
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Re: Edgar G. Ulmer (1904-1972)

Message par Père Jules »

Il existe en zone 1
http://www.amazon.com/Club-Havana-Tom-N ... lub+Havana

aucune idée sur la présence éventuelle de ST.
bruce randylan
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Re: Edgar G. Ulmer (1904-1972)

Message par bruce randylan »

Wahou ! le visuel fait rêver
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Re: Edgar G. Ulmer (1904-1972)

Message par bruce randylan »

Murder is my beat (1955)

Un inspecteur de police traque une femme suspectée d'un meurtre. Il suit sa trace dans un petit village où l'homme qui aurait dû être mort se promène en toute tranquilité

Un petit film noar qui répond à pratiquement tous les codes du genre : la femme fatale dont le policer tombe amoureux, une narration en flash-back qui nous raconte comment on en est arrivé à cette situation, une intrigue particulièrement retorse et quelques twists en court de route.
Et ça fonctionne plutôt bien. L'ambiance très ténébreuse du film a quelque chose d'étrangement fascinante, comme si la pénombre venait nous étreindre. C'est vraiment l'un des films les plus sombres (visuellement parlant) que j'ai jamais vu au point que certaines scènes sont tout simplement illisibles (j'imagine la tête bach films :mrgreen: )... Et pourtant la copie projetée à la cinémathèque était restaurée. C'est sans doute dictée par des contraintes budgétaires mais cette atmosphère apporte un peu truc en plus... un romantisme un peu torturé, une violence contenue, des suspicions permanentes, une petit ville sordide, des personnages peu "reluisants".
Le scénario du film s'il est donc assez classique tient parfaitement la route avec un bon dosage entre flash-back, révélations, changements d'attitudes des protagonistes dont le comportement ne souffre d'aucune invraisemblances ou incohérence. (c'est au final pas si courant dans ce type de film). Ils restent d'ailleurs tous humains avec un peu de fragilité et d'espérance.
Le suspens sans être trépidant fonctionne tout à fait notamment lors de la séquence finale dans la gare.

Une bonne surprise. :)
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Re: Edgar G. Ulmer (1904-1972)

Message par daniel gregg »

:? Bon t'arrêtes maintenant hein ?!
Parce que c'est plus tenable. :mrgreen:
bruce randylan
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Re: Edgar G. Ulmer (1904-1972)

Message par bruce randylan »

Nan !
il m'en reste encore 13 :fiou:
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Re: Edgar G. Ulmer (1904-1972)

Message par bruce randylan »

Cossacks in exil (1938)

À la fin du XVIIIe siècle, les Cosaques ukrainiens opprimés par Catherine de Russie sont contraints par les cavaliers russes de traverser le Danube et de s'exiler en Turquie.

Une opérette ukrainienne qui représente sans conteste le meilleur des films "ethniques" que Ulmer a réalisé. Il y a bonne humeur et une légèreté vraiment entraînante d'autant que les chansons et danses traditionnelles sont très belles à écouter/regarder. Il y en a beaucoup mais elles ne paraissent pas trop répétitives alors qu'elles se ressemblent pourtant fortement. Ulmer a bien su en filmer le charme avec une photographie lumineuse et de jolis extérieurs. La bonhomie des acteurs apporte également une bonne valeur ajoutée avec des personnages haut en couleurs, volontaristes et enjoués.
Le film a ainsi l'heureuse idée de vraiment jouer la carte de l'opérette fantaisiste qui ne se prend pas trop au sérieux plutôt que le film historique au premier degré. D'ailleurs j'ai le sentiment que le cinéaste s'est assez investi dans le film et qu'il a réussi à injecter de sa personnalité. Avec son soldat amoureux de la liberté, ouvert sur le monde et qui refuse certaines conventions, Cossacks in exil se rapproche par certains points du bandit.

La mise en scène est en tout cas plaisante, rythmée, avec quelques idées originales comme une scène d'incendie dont les flammes sont colorées au pochoirs (le film est noir et blanc).


Natalka Poltavka (1937) est également un film ukrainien inspiré d'une opérette locale. Je n'en ai plus aucun souvenir mais ce n'était pas désagréable. Les chansons, les costumes et le cadre sont très proches de Cossacks in exil sans en avoir le charme ni la fraîcheur. La mise en scène est bien moins soignée. D'ailleurs c'est une co-réalisation signée Vasile Avramenko et M.J. Gann donc peut-être que Ulmer n'a été que consultant technique ou quelque chose comme ça. On sent en tout cas bien moins d'implication dans la réalisation, là où Cossacks in exil parvenait à devenir un oeuvre personnelle.
L'histoire est plus classique répondant aux stéréotypes du genre avec une morale bien appuyée. Mais l'aspect folklorique aide à faire passer la pilule.
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