Edmund Goulding (1891-1959)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99625
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Edmund Goulding (1891-1959)

Message par Jeremy Fox »

feb a écrit :Pour la peine j'apporte ma petite contribution avec ma modeste critique sur Love :fiou:
Ca te va bien de faire le modeste ! :mrgreen: Qui n'aurait pas envie de voir ce film après avoir lu (et regardé) cet avis ? :wink:


Je note
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99625
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Edmund Goulding (1891-1959)

Message par Jeremy Fox »

Flavia a écrit :Laisse toi tenter par le Fil du Rasoir, tu ne seras pas déçu :)
Ce qui m'a arrêté dernièrement dans la recherche du DVD, c'est le fait de ne pas avoir accroché au roman commencé durant ces dernières vacances. En même temps c'est ridicule puisque j'ai toujours dit ne jamais vouloir chercher la comparaison entre un roman et son adaptation cinématographique.
feb
I want to be alone with Garbo
Messages : 8964
Inscription : 4 nov. 10, 07:47
Localisation : San Galgano

Re: Edmund Goulding (1891-1959)

Message par feb »

Jeremy Fox a écrit :Ca te va bien de faire le modeste ! :mrgreen:

:mrgreen: C'est pourtant le cas M. Fox... :fiou:
Qui n'aurait pas envie de voir ce film après avoir lu (et regardé) cet avis ? :wink:
Je note
Attention ma critique est très légèrement, mais alors très légèrement, faussée par la présence de Garbo dans le film :mrgreen:
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99625
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Edmund Goulding (1891-1959)

Message par Jeremy Fox »

feb a écrit : Attention ma critique est très légèrement, mais alors très légèrement, faussée par la présence de Garbo dans le film :mrgreen:
En même temps, au vu de ces images, qui n'en tomberait pas amoureux ?
Avatar de l’utilisateur
Flavia
My Taylor is rich
Messages : 4058
Inscription : 4 juin 11, 21:27

Re: Edmund Goulding (1891-1959)

Message par Flavia »

Quelle heureuse idée j'ai eu de créer un topic sur ce réalisateur :lol:
Avatar de l’utilisateur
Sybille
Assistant opérateur
Messages : 2148
Inscription : 23 juin 05, 14:06

Re: Edmund Goulding (1891-1959)

Message par Sybille »

Jeremy Fox a écrit :
Flavia a écrit :Laisse toi tenter par le Fil du Rasoir, tu ne seras pas déçu :)
Ce qui m'a arrêté dernièrement dans la recherche du DVD, c'est le fait de ne pas avoir accroché au roman commencé durant ces dernières vacances. En même temps c'est ridicule puisque j'ai toujours dit ne jamais vouloir chercher la comparaison entre un roman et son adaptation cinématographique.
J'avais découvert le film il y a quelques temps, je l'ai même revu 1 ou 2 fois, mais il ne m'a jamais enthousiasmée. :?
Et j'ai acheté le roman de Maugham cet été, mais pas encore pris le temps de le lire.

Par contre, Flavia, je suis d'accord à propos du Charlatan, voilà bien un film qui m'a assez impressionnée. :D
Avatar de l’utilisateur
Flavia
My Taylor is rich
Messages : 4058
Inscription : 4 juin 11, 21:27

Re: Edmund Goulding (1891-1959)

Message par Flavia »

Sybille a écrit :Par contre, Flavia, je suis d'accord à propos du Charlatan, voilà bien un film qui m'a assez impressionnée. :D
C'est un film à découvrir, j'ai été impressionnée par la prestation de Tyrone Power, sans doute mon film du mois :wink:
feb
I want to be alone with Garbo
Messages : 8964
Inscription : 4 nov. 10, 07:47
Localisation : San Galgano

Re: Edmund Goulding (1891-1959)

Message par feb »

Jeremy Fox a écrit :En même temps, au vu de ces images, qui n'en tomberait pas amoureux ?
Je me le demande :mrgreen:
Julien Léonard
Duke forever
Messages : 11824
Inscription : 29 nov. 03, 21:18
Localisation : Hollywood

Re: Edmund Goulding (1891-1959)

Message par Julien Léonard »

L'un des meilleurs metteurs en scène de la MGM dans les années 1930, avec de réguliers et très réussis passages à la Warner (Victoire sur la nuit et surtout La patrouille de l'aube). Un bon directeur d'acteurs, mais surtout un technicien élégant, capable de donenr beaucoup d'ampleur au visuel de ses films. Grand hôtel est de ce point de vue là une réussite majeure, à la fois en termes de modernité et de fluidité.

Dans l'un des bétisiers de la Warner (grosso modo entre 1938 et 1942, tous diponibles sur certains DVD de chez Warner), je crois que c'est lui que l'on voit en train d'expliquer de façon grotesque une scène à Joan Fontaine (tandis que l'acteur est au piano). Du délire... Je ne sais par contre plus de quel film il s'agit.

Quant aux photos postées par feb, il devrait avoir honte... de ne pas en avoir mis encore plus ! :mrgreen:
Image
daniel gregg
Producteur Exécutif
Messages : 7030
Inscription : 23 févr. 04, 23:31

Re: Edmund Goulding (1891-1959)

Message par daniel gregg »

Je reposte ici un avis concernant ce film dont je conserve un souvenir agréable et qu'il me faudrait revoir.
Mon film préféré d'Edmund Goulding avec Nightmare Alley demeure Mister 880 ("La Bonne combine") avec Burt Lancaster et Dorothy Mc Guire .
Réalisé en 1950 ce petit thriller baigne dans la même athmosphère joviale et insouciante par moments de "MAIS QUI A TUE HARRY ?"(avec , évidemment , Harry en moins )
De mémoire , le film raconte l'histoire d'un homme d'un certain age qui pour subvenir a ses besoins (qui sont très modestes) fabrique de faux billets de 1 dollar(!)depuis de très nombreuses années et qui après avoir été enfin identifié et arrêté (880 est le numéro de fichier de l'affaire judiciaire qu'il constitue) est relaxé grace a la mansuétude du Jury touché par sa défense.
Un film vraiment sympathique!
feb
I want to be alone with Garbo
Messages : 8964
Inscription : 4 nov. 10, 07:47
Localisation : San Galgano

Re: Edmund Goulding (1891-1959)

Message par feb »

Dans l'un des bétisiers de la Warner (grosso modo entre 1938 et 1942, tous diponibles sur certains DVD de chez Warner), je crois que c'est lui que l'on voit en train d'expliquer de façon grotesque une scène à Joan Fontaine (tandis que l'acteur est au piano). Du délire... Je ne sais par contre plus de quel film il s'agit.
C'est pour The Constant Nymph, je l'avais vu sur YouTube je crois :mrgreen:
Quant aux photos postées par feb, il devrait avoir honte... de ne pas en avoir mis encore plus ! :mrgreen:
Monsieur est un gourmand ! Je ne voulais pas que mon post se transforme en roman-photo façon Nous Deux :mrgreen:
Et je te suis totalement sur le "technicien élégant", Love propose de nombreux plans à l'esthétique superbe (Garbo filmée de profil qui vient déposer la bougie près du lit de son fils avec un très beau travail sur la lumière, l'escale italienne baignée de lumière :roll: ) et dommage que la copie proposée par TCM/Warner Archives soit si mauvaise.
Julien Léonard
Duke forever
Messages : 11824
Inscription : 29 nov. 03, 21:18
Localisation : Hollywood

Re: Edmund Goulding (1891-1959)

Message par Julien Léonard »

daniel gregg a écrit :Je reposte ici un avis concernant ce film dont je conserve un souvenir agréable et qu'il me faudrait revoir.
Mon film préféré d'Edmund Goulding avec Nightmare Alley demeure Mister 880 ("La Bonne combine") avec Burt Lancaster et Dorothy Mc Guire .
Réalisé en 1950 ce petit thriller baigne dans la même athmosphère joviale et insouciante par moments de "MAIS QUI A TUE HARRY ?"(avec , évidemment , Harry en moins )
De mémoire , le film raconte l'histoire d'un homme d'un certain age qui pour subvenir a ses besoins (qui sont très modestes) fabrique de faux billets de 1 dollar(!)depuis de très nombreuses années et qui après avoir été enfin identifié et arrêté (880 est le numéro de fichier de l'affaire judiciaire qu'il constitue) est relaxé grace a la mansuétude du Jury touché par sa défense.
Un film vraiment sympathique!
Je ne connais pas, mais ça fait envie !

C'est aussi lui qui a réalisé Le charlatan, avec Tyrone Power et Joan Blondell... Excellent film.
Image
Avatar de l’utilisateur
Cathy
Producteur Exécutif
Messages : 7321
Inscription : 10 août 04, 13:48
Contact :

Re: Edmund Goulding (1891-1959)

Message par Cathy »

Le fil du rasoir, The Razor's Edge (1946)

Image

Larry, un ancien pilote marqué par la guerre et qui cherche un sens à sa vie et Isabella, une jeune femme plus riche qui aime la futilité sont fiancés mais se séparent à la demande de la jeune femme.

Le film est l'adaptation de la dernière oeuvre de Somerset Maugham qui est lui-même le narrateur et un des personnages centraux du film. Curieusement le film bien que tourné pour la 20th Century Fox sonne comme une super-production Warner, sans doute est-ce du au réalisateur qui avait tourné pas mal de films pour le studio auparavant, à moins que ce ne soit simplement le cachet Zanuck qui produisait le film. Il y a quand même un certain ennui qui émane du film, est-ce du au mysticisme du héros qui va dans une Inde de studio pour trouver son bien être intérieur, ou au manque d'empathie pour le couple principal ? Il y a aussi l'autre personnage central du film l'oncle d'Isabella, un célibataire vieux et snob qui veut changer le cours des choses. Ce qui est assez curieux c'est le casting voir Clifton Webb surprotéger Gene Tierney, cela a des airs de déjà-vu, même si ce n'est qu'anecdotique. Le film foisonne d'intrigues secondaires comme celle de l'amie d'Isabella qui va devenir le centre d'un horrible mélodrame permettant à Anne Baxter de dépeindre une alcoolique dépravée qui exerce rue de Lappe ! Il y a aussi la méchanceté d'Isabella qui va replonger son ex-amie dans son alcoolisme par amour son ancien fiancé. On se demande qui a pu imaginer l'horrible coiffure de Gene Tierney au début du film, contrairement à ses rôles angéliques souvent tenus, elle est ici ce personnage égoïste qui finalement ne trouvera jamais la paix intérieure contrairement à son ex-fiancé. Tyrone Power se montre une fois encore très à l'aise dans ce rôle assez sombre. Herbert Marshall incarne avec maestria le flegmatique auteur, et Clifton Webb reprend son rôle de vieux snob élitiste avec délice, John Payne complète le casting en époux veul . Le film malgré un certain ennui qui nait dans les grandes scènes de dialogue entre les deux héros montre quand même quelques belles envolées lyriques et s'avère être un mélodrame flamboyant, empreint de mysticisme et de quête d'identité.
Federico
Producteur
Messages : 9462
Inscription : 9 mai 09, 12:14
Localisation : Comme Mary Henry : au fond du lac

Re: Edmund Goulding (1891-1959)

Message par Federico »

Un drôle de film, ce Fil du rasoir avec un aspect patchwork alternant belles séquences et passages euh... à la limite du grotesque (l'évasion mystique de Power dans des décors de carton-pâte :shock: , on est à mille lieues de Powell-Pressburger).
J'en ai surtout gardé le personnage d'Anne Baxter en fille déchue, le plaisir de revoir le duo de Laura avec Clifton Webb un peu moins archétypal, très émouvant et digne dans sa fin et Gene Tierney évidemment, toujours belle comme c'était pas permis et que j'ai rarement trouvée aussi bonne actrice qu'ici. Son regard laser est pétrifiant lors de la scène avec le merveilleux Herbert Marshall où elle bascule du côté obscur de la force, son personnage révélant sa véritable nature. Dommage que les cinéastes n'aient pas su davantage l'utiliser dans ce registre que révéla déjà Sternberg à ses débuts et bien sûr John M. Stahl avec la mante psychopathe de Péché mortel... :oops:
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
Joseph L. Mankiewicz
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18529
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: Edmund Goulding (1891-1959)

Message par Profondo Rosso »

Une certaine femme (1937)

Image

Après la mort de son mari gangster, Mary fait la connaissance de Jack et l'épouse mais leur mariage ne dure pas longtemps. Après leur séparation, Mary donne naissance à un fils que Jack découvrira plusieurs années plus tard...

Révélée au sein de la Warner au début des 30, Bette Davis deviendra immédiatement une des grandes stars du studio. Pourtant malgré le succès et un premier Oscar décroché en 1935 pour L'intruse, l'exigence de Bette Davis se heurte constamment à l'autorité de la Warner ne lui proposant pas suffisamment de grand rôle féminin. Cela entraînera de nombreux conflits, la star balayant d'un revers de la main les scénarios les plus ineptes qu'on lui propose tandis que la Warner lui refuse certains rôle convoités notamment en refusant de la prêter à la RKO où pour le Mary Stuart (1936) de John Ford où elle devait jouer a reine Élisabeth 1er aux côtés de Katharine Hepburn. Toute frustration amènera Bette Davis à claquer la porte du studio et quitter Hollywood pour Londres. Etant sous contrat pour sept ans à la Warner, le procès est inévitable et elle le perdra, contrainte de revenir à Hollywood. Jack Warner bon prince lui pardonne et paie les frais de procès, consentant à lui confier des rôles plus consistants désormais. La plus pugnace Olivia de Havilland aura plus de chance quelques années plus tard puisque dans une situation similaire, elle sortira vainqueur de son bras de fer avec le studio et gagnera sa liberté. Quoiqu'il en soit, That certain woman marque le renouveau de Bette Davis avec ce nouveau départ et la rencontre avec Edmund Goulding (qui signe d'ailleurs le remake de son film L'Intruse (1929) où Gloria Swanson tenait le premier rôle) qui la dirigera souvent (tout comme William Wyler) dans la série de grands mélodrames à venir comme Dark Victory (1939) ou La Vieille Fille (1939). . Sans atteindre la hauteur de ces futurs œuvres That certain woman est un beau mélodrame offrant un écrin idéal une poignante Bette Davis.

Le film narre l'histoire d'une figure féminine martyre et marquée éternellement du sceau de l'infamie par une société moralisatrice et en quête de sensationnel. Mary Donnell (Bette Davis) est tombée amoureuse et à épousée un gangster notoire à l'âge de 16 ans. Placée sous le feu des projecteurs suite au meurtre de son époux lors du massacre de la Saint Valentin, Mary a depuis essayée de se reconstruire et d'acquérir une éducation dans l'ombre. Elle a repris son nom de jeune fille et travaille désormais comme secrétaire pour le grand avocat Lloyd Rogers (Ian Hunter). Les fantômes du passé semblent pourtant ressurgir dès que le bonheur semble s'offrir de nouveau à elle. Elle cède ainsi au fils à papa immature Jack Merrick (Henry Fonda) qui l'aime vraiment mais se montrera toujours incapable de répondre aux préjugés et à l'intolérance de son très rigide père (Donald Crisp). Lorsqu'un homme connaissant son passé et réellement prêt à tout quitter pour elle lui offrira son cœur, la maladie et le scandale viendront encore gâcher ce renouveau et souiller sa réputation. Bette Davis est formidable, acceptant chaque déconvenue comme une évidence, comme écrasée par le destin mais évitant constamment à sa prestation de tomber dans le pathos de la femme victime (qui ne regrette pas son erreur initiale d'ailleurs puisque se recueillant au début du film sur la tombe de son époux defunt). Au contraire, le personnage fait montre d'un optimisme et d'une confiance en la sincérité et le courage de l'autre régulièrement déçus. Il faut voir ce regard plein d'espoir d'une apparition de Jack qui interviendra trop tard, de la surprise face à la prévenance de son patron et bien sûr de l'amour maternel se ressentant avec une intensité et une sobriété des plus subtils. Mary est une branche qui ploie sans jamais se briser et c'est ce courage, cette abnégation qui semble captiver les hommes gravitant autour d'elle. Edmund Goulding sait ainsi formidablement capturer toutes les émotions passant sur le visage de Bette Davis dont le regard et les traits sont magnifiés par la photo d’Ernest Haller. Le pathos est toujours éviter en dépit de la succession de malheurs (la courte durée aidant), y compris dans une dernière partie déchirante. La mise en scène et la présence fragile de la star porte donc entièrement l’émotion d'un film au scénario un peu décousu. Henry Fonda (qui retrouvera Bette Davis l'année suivante dans L'Insoumise de William Wyler) est excellent en gosse de riche faible de caractère, mais il manque vraiment au personnage une grande scène (filmée en tout cas puisque le fait un simplement rapporté par un dialogue) où il tient tête à son père tant il aura failli aux attentes de Bette Davis tout au long du film. Autre incohérence, le journaliste Virgil (Hugh O'Connell ) présenté au départ comme une ordure devient peu à peu une sorte d'ange gardien pour Mary sans que l'on ait vraiment eu de scène expliquant ce changement. Enfin, le final semble quelque peu forcé et expéditif dans son happy-end, ne nous laissant pas goutter à l'émotion du désespoir des des dernières scènes. Un joli film tout de même qui marque bien le nouveau départ de la carrière de Bette Davis. 4,5/6
Répondre