Edmund Goulding (1891-1959)
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Edmund Goulding (1891-1959)
Dawn Patrol (1938) Edmund Goulding
Source : VHS privée...
Excellent film de guerre méconnu avec un casting étincelant : Errol Flynn en chef d'esquadrille bravache, David Niven dans le rôle de son bras droit particulièrement déchaîné (rôle qui lui permis d'accéder à la célébrité), Basil Rathbone en responsable des missions cloué au sol et à ses responsabilités, Donald Crisp en aide de camp bonhomme...
Il s'agit du remake d'un film de Hawks éponyme de 1930, cette fois réalisé par un vétéran de la Grande Guerre, qui relate la vie d'une esquadrille anglaise engagée dans les combats au dessus de la France.
Si le film est plutôt avare en combats spectaculaires (mais les deux ou trois scènes d'action du film en sont d'autant plus époustouflantes), c'est pour mieux se concentrer sur l'évolution des personnages face à une guerre réduite à une arythmétique insupportable.
En effet, les missions chaque fois plus dangereuses occasionnent toujours plus de victimes parmi les pilotes, lesquels sont toujours remplacés par des nouvelles recrues toujours plus inexpérimentées qui vont presque toujours au tapis... et ainsi de suite.
Alors que, tant bien que mal, les "vétérans" commencent à se faire une raison, le jeune frère de Niven débarque fraichement émoulu de l'école de l'air pour affronter dès le lendemain l'esquadrille de Von Richter qui jusqu'ici décimait les nouveaux arrivants...
Que dire, sinon que le film rappelle étrangement le début de La Grande Illusion de Renoir (l'ambiance du mess, le traitement des prisonniers, la camaraderie...) en y ajoutant un certain esprit britannique qui combine l'insouciance et la décontraction avec une décence fondamentale.
Je rêve de voir ce film en DVD pour ces bi-plans vrombissants qui s'envolent au petit jour, et pour les visages de Rathbone puis Flynn qui s'assombrissent lorsque, en comptant les avions qui passent au dessus de leur tête, il comprennent que tous les pilotes ne s'en sont pas sortis...
Source : VHS privée...
Excellent film de guerre méconnu avec un casting étincelant : Errol Flynn en chef d'esquadrille bravache, David Niven dans le rôle de son bras droit particulièrement déchaîné (rôle qui lui permis d'accéder à la célébrité), Basil Rathbone en responsable des missions cloué au sol et à ses responsabilités, Donald Crisp en aide de camp bonhomme...
Il s'agit du remake d'un film de Hawks éponyme de 1930, cette fois réalisé par un vétéran de la Grande Guerre, qui relate la vie d'une esquadrille anglaise engagée dans les combats au dessus de la France.
Si le film est plutôt avare en combats spectaculaires (mais les deux ou trois scènes d'action du film en sont d'autant plus époustouflantes), c'est pour mieux se concentrer sur l'évolution des personnages face à une guerre réduite à une arythmétique insupportable.
En effet, les missions chaque fois plus dangereuses occasionnent toujours plus de victimes parmi les pilotes, lesquels sont toujours remplacés par des nouvelles recrues toujours plus inexpérimentées qui vont presque toujours au tapis... et ainsi de suite.
Alors que, tant bien que mal, les "vétérans" commencent à se faire une raison, le jeune frère de Niven débarque fraichement émoulu de l'école de l'air pour affronter dès le lendemain l'esquadrille de Von Richter qui jusqu'ici décimait les nouveaux arrivants...
Que dire, sinon que le film rappelle étrangement le début de La Grande Illusion de Renoir (l'ambiance du mess, le traitement des prisonniers, la camaraderie...) en y ajoutant un certain esprit britannique qui combine l'insouciance et la décontraction avec une décence fondamentale.
Je rêve de voir ce film en DVD pour ces bi-plans vrombissants qui s'envolent au petit jour, et pour les visages de Rathbone puis Flynn qui s'assombrissent lorsque, en comptant les avions qui passent au dessus de leur tête, il comprennent que tous les pilotes ne s'en sont pas sortis...
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Le Charlatan (Nightmare Alley) - Edmund Goulding - 1947
Un mélange détonnant de film noir, de mélodrame et de conte moral. Tyrone Power (je ne l'ai jamais vu aussi bon que dans ce film) travaille dans une fête foraine, séduit une cartomancienne sur le retour (Joan Blondell) pour lui piquer un truc de "lecture dans les pensées", monte à Chicago où il se produit dans un night-club pour milliardaires, y trouve la célébrité mais y rencontre une psychanalyste dévoyée qui provoque sa chute. En 1947, aucune star de Hollywood n'avait encore jamais tenu un rôle qui cassait autant son image que Tyrone Power dans celui-ci. La diversité des thèmes abordés est étonnante : le Destin, la Crédulité, la Séduction, le Pouvoir, la Psychanalyse et Dieu... La photographie N&B, hyper-contrastée, n'est qu'ombres et lumières, à l'image de l'âme du personnage principal. Un film hybride et cynique qui a dû ouvrir la voie à Sunset Boulevard (1950) et autres A Face in the Crowd (1957). Les scènes de fête foraine rappellent très fortement Freaks (1932). Excellent et sans doute mon film du mois en naphtaliné.
Un mélange détonnant de film noir, de mélodrame et de conte moral. Tyrone Power (je ne l'ai jamais vu aussi bon que dans ce film) travaille dans une fête foraine, séduit une cartomancienne sur le retour (Joan Blondell) pour lui piquer un truc de "lecture dans les pensées", monte à Chicago où il se produit dans un night-club pour milliardaires, y trouve la célébrité mais y rencontre une psychanalyste dévoyée qui provoque sa chute. En 1947, aucune star de Hollywood n'avait encore jamais tenu un rôle qui cassait autant son image que Tyrone Power dans celui-ci. La diversité des thèmes abordés est étonnante : le Destin, la Crédulité, la Séduction, le Pouvoir, la Psychanalyse et Dieu... La photographie N&B, hyper-contrastée, n'est qu'ombres et lumières, à l'image de l'âme du personnage principal. Un film hybride et cynique qui a dû ouvrir la voie à Sunset Boulevard (1950) et autres A Face in the Crowd (1957). Les scènes de fête foraine rappellent très fortement Freaks (1932). Excellent et sans doute mon film du mois en naphtaliné.
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Oui, et sorti aussi en DVD Z2 UK dans la collection Masters of Cinema.Fatalitas a écrit :passe sur le cable en ce moment, et dispo egalement en zone 1 FoxNestor Almendros a écrit : Ca a l'air très intéressant en effet. Il passe à la tv ou est-il sorti en dvd?
Je l'ai vu en DVD Z1.
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Etonnant comme nos avis convergent pour ce film que j'ai vu en début de mois et qui est un prétendant de taille à mon film du mois IciTom Peeping a écrit :Le Charlatan (Nightmare Alley) - Edmund Goulding - 1947
Un mélange détonnant de film noir, de mélodrame et de conte moral. Tyrone Power (je ne l'ai jamais vu aussi bon que dans ce film) travaille dans une fête foraine, séduit une cartomancienne sur le retour (Joan Blondell) pour lui piquer un truc de "lecture dans les pensées", monte à Chicago où il se produit dans un night-club pour milliardaires, y trouve la célébrité mais y rencontre une psychanalyste dévoyée qui provoque sa chute. En 1947, aucune star de Hollywood n'avait encore jamais tenu un rôle qui cassait autant son image que Tyrone Power dans celui-ci. La diversité des thèmes abordés est étonnante : le Destin, la Crédulité, la Séduction, le Pouvoir, la Psychanalyse et Dieu... La photographie N&B, hyper-contrastée, n'est qu'ombres et lumières, à l'image de l'âme du personnage principal. Un film hybride et cynique qui a dû ouvrir la voie à Sunset Boulevard (1950) et autres A Face in the Crowd (1957). Les scènes de fête foraine rappellent très fortement Freaks (1932). Excellent et sans doute mon film du mois en naphtaliné.
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Je n'avais pas lu ton post que je signerais presque les yeux grands fermés. Seule différence d'interprétation : la mort de Dieu. Je ne ne le crois pas, au contraire. Tyrone Power cite le 3ème commandement "Tu ne prononceras pas en vain mon nom" qui imprègne le film. La portée morale est omniprésente : c'est Dieu lui-même qui semble regarder l'histoire pathétique du charlatan.Kurwenal a écrit :Etonnant comme nos avis convergent pour ce film que j'ai vu en début de mois et qui est un prétendant de taille à mon film du mois Ici
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Le fil du rasoir
Edmund Goulding (1946) :
Un mélodrame adapté de l'oeuvre de l'écrivain anglais Somerset Maugham. "Le fil du rasoir" est un film long, ce qui rend l'histoire assez ennuyeuse à de nombreux moments ( jamais cependant au point de me faire lâcher le film). Passablement vieillie dans sa description des personnages, ceux-ci apparaissent tour à tour trop noirs ou trop idéalisés. Peut-être que la mise en scène statique joue également dans la difficulté que j'ai éprouvée à m'intéresser à eux en profondeur. Son principal intérêt aujourd'hui réside dans la présence de ses stars Tyrone Power, Gene Tierney et Ann Baxter. Un film honnête, auquel il manque indéniablement la tension et le souffle indispensables à ce genre de drame passionnel. 6/10
Edmund Goulding (1946) :
Un mélodrame adapté de l'oeuvre de l'écrivain anglais Somerset Maugham. "Le fil du rasoir" est un film long, ce qui rend l'histoire assez ennuyeuse à de nombreux moments ( jamais cependant au point de me faire lâcher le film). Passablement vieillie dans sa description des personnages, ceux-ci apparaissent tour à tour trop noirs ou trop idéalisés. Peut-être que la mise en scène statique joue également dans la difficulté que j'ai éprouvée à m'intéresser à eux en profondeur. Son principal intérêt aujourd'hui réside dans la présence de ses stars Tyrone Power, Gene Tierney et Ann Baxter. Un film honnête, auquel il manque indéniablement la tension et le souffle indispensables à ce genre de drame passionnel. 6/10
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Ben moi j'ai adoré!Sybille a écrit :Le fil du rasoir
Edmund Goulding (1946) :
Un mélodrame adapté de l'oeuvre de l'écrivain anglais Somerset Maugham. "Le fil du rasoir" est un film long, ce qui rend l'histoire assez ennuyeuse à de nombreux moments ( jamais cependant au point de me faire lâcher le film). Passablement vieillie dans sa description des personnages, ceux-ci apparaissent tour à tour trop noirs ou trop idéalisés. Peut-être que la mise en scène statique joue également dans la difficulté que j'ai éprouvée à m'intéresser à eux en profondeur. Son principal intérêt aujourd'hui réside dans la présence de ses stars Tyrone Power, Gene Tierney et Ann Baxter. Un film honnête, auquel il manque indéniablement la tension et le souffle indispensables à ce genre de drame passionnel. 6/10
Faut dire qu'on me met Gene Tierney et Tyrone Power dans le même film, à partir de là je perds tout sens critique...
A noter un passage ou Tyrone Power travaille en France dans les mines et plus précisément à Lens si mes souvenirs sont bons
Peut-être plus qu'aux personnes elles-mêmes c'était à leur indocilité, à leur capacité à s'extirper de ce avec quoi on les confond, de ce qu'on voudrait qu'elles soient, qu'il fallait faire confiance.
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Le film est loin de m'avoir déplu (je préfère la seconde partie, une fois que Larry est revenu d'Inde). Comme tu le dis, la présence de Gene Tierney et Tyrone Power y est pour beaucoup (eux n'ont rien à se reprocher). En tout cas je n'aurai pas acheté le dvd sans eux, et même si je le trouve relativement moyen, je ne regrette pas de l'avoir.spideroman59 a écrit :Le fil du rasoir
Edmund Goulding (1946) :
Ben moi j'ai adoré!
Faut dire qu'on me met Gene Tierney et Tyrone Power dans le même film, à partir de là je perds tout sens critique...
Oui, le personnage de Power travaille dans une mine vers le début du film, mais c'est un passage très court. Par contre je n'ai pas entendu si c'était à Lens ou ailleurs.A noter un passage ou Tyrone Power travaille en France dans les mines et plus précisément à Lens si mes souvenirs sont bons
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Edmund Goulding (1891-1959)
Réalisateur anglais qui a débuté en 1925 à la MGM pour finir à la 20th Century Fox en 1958, Edmund Goulding est connu pour des films tels que Love (version muette d'Anna Karenine avec Greta Garbo), Queen Kelly (engagé par Gloria Swanson pour finir le film), Grand Hotel, The Dawn Patrol (avec Errol Flynn), Dark Victory (avec Bette Davis), Le fil du rasoir (avec Tyrone Power et Gene Tierney) ou encore Le Charlatan (également avec Tyrone Power).
A la vue de ces quelques titres, je pense que ce réalisateur mérite son topic et sa place dans la liste réalisée par Nestor Almendros
Edmund Goulding entouré par les 2 "amies" Bette Davis et Miriam Hopkins
A la vue de ces quelques titres, je pense que ce réalisateur mérite son topic et sa place dans la liste réalisée par Nestor Almendros
Edmund Goulding entouré par les 2 "amies" Bette Davis et Miriam Hopkins
- Flavia
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Re: Edmund Goulding (1891-1959)
Le Charlatan (Nightmare Alley) - Edmund Goulding - 1947
Bonimenteur de fête foraine, Stan Carlisle (Tyrone Power) entre en possession du secret d'un numéro truqué de lecture des esprits. Grâce à ce secret, il devient le médium à succès de Chicago secondé par son épouse Molly (Coleen Gray).
Ce film est un mélodrame cynique aux accents de film noir, et de façon très réaliste, il dresse le portrait d'un petit charlatan qui fait partie d'une troupe de forains et qui va être confronté à encore plus machiavélique que lui. Les thèmes tels que le pouvoir de l'illusion, la religion, la psychanalyse y sont évoqués.
Le film, dont les maîtres-mots sont la manipulation et la quête du pouvoir, repose avant tout sur l'interprétation de Tyrone Power, parfait dans ce rôle à contre-emploi, sans doute le plus sombre de sa carrière. Il est entouré de trois excellentes actrices : Joan Blondell dans le rôle de la liseuse de cartes, Coleen Gray l'épouse complice et Helen Walker dans le rôle d'une psychologue.
Film fascinant et déroutant, au très beau N&B et parfaitement maîtrisé par Edmund Goulding.
Bonimenteur de fête foraine, Stan Carlisle (Tyrone Power) entre en possession du secret d'un numéro truqué de lecture des esprits. Grâce à ce secret, il devient le médium à succès de Chicago secondé par son épouse Molly (Coleen Gray).
Ce film est un mélodrame cynique aux accents de film noir, et de façon très réaliste, il dresse le portrait d'un petit charlatan qui fait partie d'une troupe de forains et qui va être confronté à encore plus machiavélique que lui. Les thèmes tels que le pouvoir de l'illusion, la religion, la psychanalyse y sont évoqués.
Le film, dont les maîtres-mots sont la manipulation et la quête du pouvoir, repose avant tout sur l'interprétation de Tyrone Power, parfait dans ce rôle à contre-emploi, sans doute le plus sombre de sa carrière. Il est entouré de trois excellentes actrices : Joan Blondell dans le rôle de la liseuse de cartes, Coleen Gray l'épouse complice et Helen Walker dans le rôle d'une psychologue.
Film fascinant et déroutant, au très beau N&B et parfaitement maîtrisé par Edmund Goulding.
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Re: Edmund Goulding (1891-1959)
Aussitôt dit, aussitôt faitFlavia a écrit : A la vue de ces quelques titres, je pense que ce réalisateur mérite son topic et sa place dans la liste réalisée par Nestor Almendros
De lui il me semble n'avoir rien vu (à part le Charlatan justement dont je n'ai aucun souvenir), pas même Le Fil du Rasoir qui me tente depuis déjà pas mal de temps.
- Flavia
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Re: Edmund Goulding (1891-1959)
Laisse toi tenter par le Fil du Rasoir, tu ne seras pas déçu
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Re: Edmund Goulding (1891-1959)
Un réalisateur que j'apprécie énormément. Pour la peine j'apporte ma petite contribution avec ma modeste critique sur Love
Love - Edmund Goulding (1927) 1ère version avec Greta Garbo de l'adaptation (très libre) du roman de Tolstoï, Love est le second film du couple Garbo/Gilbert après Flesh and the Devil réalisé par Clarence Brown et dans lequel le duo offre déjà de très belles scènes de passion. Cette adaptation est une occasion pour la MGM de capitaliser sur la romance des 2 acteurs en dehors des plateaux en profitant de l'aura de l'actrice (alors âgée de 22 ans), de la célébrité de l'acteur et pour cela la Major va changer le nom du film en passant de Heat à Love afin de proposer la fameuse tagline "Garbo and Gilbert are in Love".
Mais à l'origine du projet, Irving Thalberg n'avait pas prévu Edmund Goulding comme réalisateur et Gilbert comme Capitaine Vronsky. En effet le producteur de la MGM avait prévu que Love soit tourné par Dimitri Buchowetzki et que Ricardo Cortez soit, de nouveau (déjà face à Garbo dans Torrent et pas spécialement envoutant), le partenaire de Garbo (rôle qui devait être joué à l'origine par Lilian Gish) mais n'étant pas satisfait des premiers essais, il remplace les 2 hommes par Edmund Goulding et Norman Kerry. De nouveau, pas encore satisfait par cette nouvelle équipe, Thalberg réalise que l'histoire d'amour entre l'actrice et son partenaire de Flesh and the Devil peut être un formidable outil promotionnel et il remplace pour la 2ème fois l'acteur principal et en profite également pour engager le directeur de la photographie, William H. Daniels, qui a déjà travaillé sur les 3 premiers films de l'actrice et qui deviendra son directeur photo attitré. Bien lui en a pris tellement ce film muet profite à merveille de cette passion entre Garbo et Gilbert et offre des scènes entre les 2 personnages bien plus passionnées que celle du remake réalisé par Clarence Brown qui est pourtant loin d'être désagréable. Mais dans le film de Goulding, la passion d'Anna pour Vronsky et pour son fils est réellement mise en avant et elle trouve en Garbo l'écrin idéal pour être représentée : l'actrice, toujours aussi belle, y est magnifiquement filmée par le réalisateur d'origine anglaise et parfaitement mise en lumière par Daniels. Goulding s'appuie sur le superbe travail du directeur de la photo et sur le scénario très simplifié proposé par la MGM pour se focaliser sur des scènes où l'amour entre Anna et Alexei (et Anna et son fils Sergei) est filmé sans fioritures, où l'émotion est à l'état pur. Le film est ainsi plus centré sur cet amour caché entre les 2 amants, le personnage de Alexei Karenin (Brandon Hurst) étant moins présent que dans la version de Brown, plus vieux physiquement mais tout aussi mauvais vis à vis de cette femme à qui il n'offre aucun amour et qu'il rejette dès qu'il les surprend dans une chambre d'hotel. Le film repose sur des scènes marquantes, plus spontanées que celles d'Anna Karenina, qui chapitrent parfaitement cette histoire d'amour dont le point central est la scène de la course de chevaux où le mari comprend tout et qui fait basculer la vie d'Anna :
- La rencontre dans la neige et la scène de l'auberge où Anna révèle son visage à un Vronsky qui reste subjugué par sa beauté.
Garbo y est filmée telle une révélation pour Vronsky qui subit le refus de cette femme qu'il ne sait pas mariée. - La scène où Vronsky découvre l'identité de cette femme dans l'église lors de la messe de Pâques et où Anna souhaite bonne nuit à son fils Sergei en lui apportant une bougie qui ne doit pas s'éteindre sous peine d'attirer le malheur.
Goulding présente ici le coté maternel d'Anna d'une très belle manière avec cette bougie qui ne doit pas s'éteindre mais qui va être soufflée lorsque qu'Anna va ouvrir la porte de la chambre et tomber sur Vronsky. - La chasse à coure où les 2 amants se retrouvent seuls.
Premières retrouvailles après la rencontre à l'auberge où Vronsky lui annonce son amour. Le baiser interrompu par l'arrivée de Sergei qui frappe à la fenêtre et reçoit un baiser de sa mère à travers la vitre :
Goulding montre ici l'amour entre la mère et son fils et la jalousie de Vronsky. - La course de chevaux où Anna révèle par son comportement son amour pour Vronsky :
Très belle scène du film où Goulding insuffle un rythme qui monte crescendo jusqu'au point d'orgue avec la chute de Vronsky : l'amour que lui porte Anna se cristallise alors sous les yeux de son mari qui n'accepte plus cette femme. - "L'exode" en Italie où Anna souffre de l'absence de son fils :
Anna vit difficilement ce moment car son fils lui manque et Vronsky se montre enervé à l'idée qu'Anna aime autant au point qu'elle souhaite recevoir un baiser d'un jeune enfant qui passe près d'elle. - L'anniversaire de Sergei qui nous offre une scène magnifique où l'amour mère/fils atteint son paroxysme :
La plus belle scène du film où Garbo alterne entre la joie de retrouver son fils et la tristesse lorsque son mari lui demande de quitter les lieux et lui interdit de revoir son enfant. - La fin triste ou celle heureuse. En effet, Love a été tourné avec 2 fins : une européenne qui montre le suicide d'Anna se jetant sous un train et une américaine qui montre les retrouvailles de Vronsky et d'Anna, jeune veuve, 3 ans après leur séparation. (Le DVD disponible dans la collection Warner Archives propose uniquement cette fin et non les deux comme se fut le cas lors de la rétrospective Garbo du festival du film de La Rochelle en 2010). Love offre une vision, certes très simplifiée du roman de Tolstoï, mais très forte en émotion. L'actrice se révèle superbe, émouvante, juste, elle forme avec John Gilbert un couple passionné comme ils avaient pu le démontrer dans Flesh and the Devil. La superbe photo de Daniels et la direction de Goulding font merveille et font de ce film le meilleur de la période muette de Greta Garbo.
Love - Edmund Goulding (1927) 1ère version avec Greta Garbo de l'adaptation (très libre) du roman de Tolstoï, Love est le second film du couple Garbo/Gilbert après Flesh and the Devil réalisé par Clarence Brown et dans lequel le duo offre déjà de très belles scènes de passion. Cette adaptation est une occasion pour la MGM de capitaliser sur la romance des 2 acteurs en dehors des plateaux en profitant de l'aura de l'actrice (alors âgée de 22 ans), de la célébrité de l'acteur et pour cela la Major va changer le nom du film en passant de Heat à Love afin de proposer la fameuse tagline "Garbo and Gilbert are in Love".
Mais à l'origine du projet, Irving Thalberg n'avait pas prévu Edmund Goulding comme réalisateur et Gilbert comme Capitaine Vronsky. En effet le producteur de la MGM avait prévu que Love soit tourné par Dimitri Buchowetzki et que Ricardo Cortez soit, de nouveau (déjà face à Garbo dans Torrent et pas spécialement envoutant), le partenaire de Garbo (rôle qui devait être joué à l'origine par Lilian Gish) mais n'étant pas satisfait des premiers essais, il remplace les 2 hommes par Edmund Goulding et Norman Kerry. De nouveau, pas encore satisfait par cette nouvelle équipe, Thalberg réalise que l'histoire d'amour entre l'actrice et son partenaire de Flesh and the Devil peut être un formidable outil promotionnel et il remplace pour la 2ème fois l'acteur principal et en profite également pour engager le directeur de la photographie, William H. Daniels, qui a déjà travaillé sur les 3 premiers films de l'actrice et qui deviendra son directeur photo attitré. Bien lui en a pris tellement ce film muet profite à merveille de cette passion entre Garbo et Gilbert et offre des scènes entre les 2 personnages bien plus passionnées que celle du remake réalisé par Clarence Brown qui est pourtant loin d'être désagréable. Mais dans le film de Goulding, la passion d'Anna pour Vronsky et pour son fils est réellement mise en avant et elle trouve en Garbo l'écrin idéal pour être représentée : l'actrice, toujours aussi belle, y est magnifiquement filmée par le réalisateur d'origine anglaise et parfaitement mise en lumière par Daniels. Goulding s'appuie sur le superbe travail du directeur de la photo et sur le scénario très simplifié proposé par la MGM pour se focaliser sur des scènes où l'amour entre Anna et Alexei (et Anna et son fils Sergei) est filmé sans fioritures, où l'émotion est à l'état pur. Le film est ainsi plus centré sur cet amour caché entre les 2 amants, le personnage de Alexei Karenin (Brandon Hurst) étant moins présent que dans la version de Brown, plus vieux physiquement mais tout aussi mauvais vis à vis de cette femme à qui il n'offre aucun amour et qu'il rejette dès qu'il les surprend dans une chambre d'hotel. Le film repose sur des scènes marquantes, plus spontanées que celles d'Anna Karenina, qui chapitrent parfaitement cette histoire d'amour dont le point central est la scène de la course de chevaux où le mari comprend tout et qui fait basculer la vie d'Anna :
- La rencontre dans la neige et la scène de l'auberge où Anna révèle son visage à un Vronsky qui reste subjugué par sa beauté.
Garbo y est filmée telle une révélation pour Vronsky qui subit le refus de cette femme qu'il ne sait pas mariée. - La scène où Vronsky découvre l'identité de cette femme dans l'église lors de la messe de Pâques et où Anna souhaite bonne nuit à son fils Sergei en lui apportant une bougie qui ne doit pas s'éteindre sous peine d'attirer le malheur.
Goulding présente ici le coté maternel d'Anna d'une très belle manière avec cette bougie qui ne doit pas s'éteindre mais qui va être soufflée lorsque qu'Anna va ouvrir la porte de la chambre et tomber sur Vronsky. - La chasse à coure où les 2 amants se retrouvent seuls.
Premières retrouvailles après la rencontre à l'auberge où Vronsky lui annonce son amour. Le baiser interrompu par l'arrivée de Sergei qui frappe à la fenêtre et reçoit un baiser de sa mère à travers la vitre :
Goulding montre ici l'amour entre la mère et son fils et la jalousie de Vronsky. - La course de chevaux où Anna révèle par son comportement son amour pour Vronsky :
Très belle scène du film où Goulding insuffle un rythme qui monte crescendo jusqu'au point d'orgue avec la chute de Vronsky : l'amour que lui porte Anna se cristallise alors sous les yeux de son mari qui n'accepte plus cette femme. - "L'exode" en Italie où Anna souffre de l'absence de son fils :
Anna vit difficilement ce moment car son fils lui manque et Vronsky se montre enervé à l'idée qu'Anna aime autant au point qu'elle souhaite recevoir un baiser d'un jeune enfant qui passe près d'elle. - L'anniversaire de Sergei qui nous offre une scène magnifique où l'amour mère/fils atteint son paroxysme :
La plus belle scène du film où Garbo alterne entre la joie de retrouver son fils et la tristesse lorsque son mari lui demande de quitter les lieux et lui interdit de revoir son enfant. - La fin triste ou celle heureuse. En effet, Love a été tourné avec 2 fins : une européenne qui montre le suicide d'Anna se jetant sous un train et une américaine qui montre les retrouvailles de Vronsky et d'Anna, jeune veuve, 3 ans après leur séparation. (Le DVD disponible dans la collection Warner Archives propose uniquement cette fin et non les deux comme se fut le cas lors de la rétrospective Garbo du festival du film de La Rochelle en 2010). Love offre une vision, certes très simplifiée du roman de Tolstoï, mais très forte en émotion. L'actrice se révèle superbe, émouvante, juste, elle forme avec John Gilbert un couple passionné comme ils avaient pu le démontrer dans Flesh and the Devil. La superbe photo de Daniels et la direction de Goulding font merveille et font de ce film le meilleur de la période muette de Greta Garbo.