Henri Decoin (1890-1969)
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Re: Henri Decoin (1890-1969)
Nouvelle excellente surprise pour moi avec Decoin avec la découverte du Café du Cadran (officiellement signé Jean Gehret sous la supervision de Decoin dans un contexte d’épuration d'après guerre). Un film vif, rythmé, qui voit se croiser une collection de personnages savoureux. Decoin parvient à entremêler plusieurs petites sous-intrigues avec talent, donnant réellement le sentiment de dépeindre la vie parisienne au travers de simple scènes de café. On passe en un instant de moments de légèreté à des moments plus graves dans une grande fluidité. Toute ceci est porté par un beau casting, Blier en tête, et d'excellents dialogues. 100 mn qui passent sans le moindre ennui, et s’achèvent sur une conclusion frappante et remarquablement amenée. Une réussite de plus dans la filmo de Decoin, décidément un des réalisateurs français que j’apprécie le plus.
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Re: Henri Decoin (1890-1969)
Moi aussi : l'un de mes réalisateurs français naphta préféré même si sa fin de carrière fut calamiteuse (Casablanca nid d'espion par exemple). Parmi les films peu connus, j'avais grandement apprécié Au grand balcon et Les amants du pont St JeanRick Blaine a écrit :la filmo de Decoin, décidément un des réalisateurs français que j’apprécie le plus.
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Re: Henri Decoin (1890-1969)
Vu cet après-midi Les Intrigantes.
Réalisé par Decoin, ce film ne m'a guère passionné, la faute à une mise en scène poussive, et à une intrigue policière sans relief.
On peine à croire que c'est le même Henri Decoin qui a signé = Les Inconnus dans la ville, L'affaire des poisons, Entre onze heures et minuit...
Dommage car la distribution est constituée de talent prometteur "confirmé" ou en passe de l'être : Raymond Rouleau, Jeanne Moreau, Louis de Funès, Raymond Pellegrin, Robert Hirsch et Etchika Choureau.
Réalisé par Decoin, ce film ne m'a guère passionné, la faute à une mise en scène poussive, et à une intrigue policière sans relief.
On peine à croire que c'est le même Henri Decoin qui a signé = Les Inconnus dans la ville, L'affaire des poisons, Entre onze heures et minuit...
Dommage car la distribution est constituée de talent prometteur "confirmé" ou en passe de l'être : Raymond Rouleau, Jeanne Moreau, Louis de Funès, Raymond Pellegrin, Robert Hirsch et Etchika Choureau.
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Re: Henri Decoin (1890-1969)
Tu l'as eu comment ? Acheté neuf ? d'occase ? Emprunté ? Parce qu'il est vendu assez cher (l'éditeur ne doute de rien).bogart a écrit :Vu cet après-midi Les Intrigantes.
Réalisé par Decoin, ce film ne m'a guère passionné...
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Re: Henri Decoin (1890-1969)
Le film est diffusé en ce moment sur Classic
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? (pensée shadok)
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Re: Henri Decoin (1890-1969)
Vu sur Classic.Commissaire Juve a écrit :Tu l'as eu comment ? Acheté neuf ? d'occase ? Emprunté ? Parce qu'il est vendu assez cher (l'éditeur ne doute de rien).bogart a écrit :Vu cet après-midi Les Intrigantes.
Réalisé par Decoin, ce film ne m'a guère passionné...
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Re: Henri Decoin (1890-1969)
Le film vaut surtout pour un Pierre Fresnay incarnant un chef comme on les aime : dur, inflexible et cachant ses sentiments (d'amitié et d'admiration) au profit d'un seul but: la gloire de l'Aéropostale et de "la ligne". Pour "Le collectif" comme on dit.Jeremy Fox a écrit :Moi aussi : l'un de mes réalisateurs français naphta préféré même si sa fin de carrière fut calamiteuse (Casablanca nid d'espion par exemple). Parmi les films peu connus, j'avais grandement apprécié Au grand balcon et Les amants du pont St JeanRick Blaine a écrit :la filmo de Decoin, décidément un des réalisateurs français que j’apprécie le plus.
Le genre de film que l'on ne fait plus (et qu'on ai plus capable de faire) en France depuis bien longtemps.
Georges Marshal (vu récemment dans le décevant Lumière d'été de Jean Grémillon) est bien mais n'est pas un acteur qui marque (c'est pourtant lui D'Artagnan dans le populaire Trois mousquetaires d'André Hunebelle, film multi-diffusé). Il sera d'ailleurs éclipsé comme vedette par Jean Marais mais continuera sa carrière dans des seconds rôles (je pense à Austerlitz d'Abel Gance, au Colosse de Rhodes de Leone ou enfin dans Belle de jour de Luis Buñuel).
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Re: Henri Decoin (1890-1969)
Intrigué par l'enthousiasme relatif de Jack Carter, je me suis laissé tenter par Au Grand Balcon. S'il y a une belle dignité chez les personnages que filme Decoin, je me suis en revanche passablement ennuyé n'ayant aucune passion pour le sujet (les pionniers de l'aviation commerciale). Par ailleurs, la réalisation m'a semblé très peu inspirée mais peut-être que le grand écran parvient à mieux mettre en valeur la mise en scène. En l'état, parfaitement dispensable à moins d'être un fan hardcore de Pierre Fresnay, étonnement assez moyen.
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Re: Henri Decoin (1890-1969)
Vu aussi (sur grand écran, toutefois) et je suis au contraire exceptionnellement enthousiaste.Père Jules a écrit :Intrigué par l'enthousiasme relatif de Jack Carter, je me suis laissé tenter par Au Grand Balcon. S'il y a une belle dignité chez les personnages que filme Decoin, je me suis en revanche passablement ennuyé n'ayant aucune passion pour le sujet (les pionniers de l'aviation commerciale). Par ailleurs, la réalisation m'a semblé très peu inspirée mais peut-être que le grand écran parvient à mieux mettre en valeur la mise en scène. En l'état, parfaitement dispensable à moins d'être un fan hardcore de Pierre Fresnay, étonnement assez moyen.
Il y a peut-être un petit trou, dans la narration, autour de l'escale à Cap Juby, mais le reste du film est admirable et particulièrement touchant.
La caractérisation des personnages, y compris très secondaires (tous les habitants de la pension, la secrétaire...), est redoutable d'efficacité (deux plans, une réplique et tout est dit, en gros), mais Decoin et Kessel n'ont de cesse, ensuite, de la troubler pour densifier les personnages, et une vraie profondeur se crée de la perspective entre leurs mots, leurs actes et leurs silences : la manière dont Fabien se "transforme" malgré lui en Carbot, et toute leur relation "sado-masochiste" qui ne traduit en réalité qu'un profond respect et une admiration réciproque infinie, sont admirablement traitées, jusqu'à ce sourire final qui m'a fait jubiler autant qu'il m'a mis les larmes aux yeux. Et il fallait bien la fausse sécheresse, cette froideur de façade, mais aussi toute la finesse de Pierre Fresnay pour faire passer un personnage qui, joué par quelqu'un d'autre, n'aurait été qu'une infâme saloperie. Donc non, Fresnay n'est pas "moyen", il est génial
Tavernier, en présentation du film, a dit qu'il y avait du Ford dans ce film de Decoin, et je vois tout à fait ce qu'il veut dire : le propos (cette vision jusqueboutiste du service public avant tout), l'écriture des personnages (prenons par exemple les deux tantes qui dirigent la pension, merveilleuses), et la mise en scène directe, sans afféteries, participent à un même sentiment, assez désarmant quand il atteint cette simplicité, de totale évidence.
Quant au sujet de l'aéropostale, avec lequel je n'ai au départ que peu d'affinités, il est le support idéal à cette histoire d'hommes aux yeux et aux idéaux orientés vers le ciel. Un peu comme pour Seuls les anges ont des ailes d'Hawks, Airmail de Ford toujours, ou en France Le ciel est à nous de Gremillon, le défi de l'aviation sert évidemment de base à la construction d'une dramaturgie, mais surtout à l'élaboration de personnages denses et complexes.
Coup de coeur, en ce qui me concerne.
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Re: Henri Decoin (1890-1969)
Pas décelé pour ma part de finesse dans le jeu de Pierre Fresnay qui, clope au bec tout long du film en bougonnant, m'a paru très peu concerné. En revanche, Georges Marchal est bon c'est indéniable. Mais ses revirements soudains m'ont paru monstrueusement téléphonés et le jusqu’au-boutisme des situations passablement ennuyeux. Et je ne décèle pas vraiment de scène qui, d'un strict point de vue technique, est parvenue à me sortir de la léthargie dans laquelle j'étais tombé au bout d'une demie-heure.
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Re: Henri Decoin (1890-1969)
Je trouve Pierre Fresnay extraordinaire dans ce film pour ma part, peut-être sa meilleure performance avec Le Corbeau
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Re: Henri Decoin (1890-1969)
tu as vu quoi au festival, Ed ? (desolé pour le HS, si tu veux me repondre ne mp, pas de souci )ed a écrit :Vu aussi (sur grand écran, toutefois) et je suis au contraire exceptionnellement enthousiaste.Père Jules a écrit :Intrigué par l'enthousiasme relatif de Jack Carter, je me suis laissé tenter par Au Grand Balcon. S'il y a une belle dignité chez les personnages que filme Decoin, je me suis en revanche passablement ennuyé n'ayant aucune passion pour le sujet (les pionniers de l'aviation commerciale). Par ailleurs, la réalisation m'a semblé très peu inspirée mais peut-être que le grand écran parvient à mieux mettre en valeur la mise en scène. En l'état, parfaitement dispensable à moins d'être un fan hardcore de Pierre Fresnay, étonnement assez moyen.
Il y a peut-être un petit trou, dans la narration, autour de l'escale à Cap Juby, mais le reste du film est admirable et particulièrement touchant.
La caractérisation des personnages, y compris très secondaires (tous les habitants de la pension, la secrétaire...), est redoutable d'efficacité (deux plans, une réplique et tout est dit, en gros), mais Decoin et Kessel n'ont de cesse, ensuite, de la troubler pour densifier les personnages, et une vraie profondeur se crée de la perspective entre leurs mots, leurs actes et leurs silences : la manière dont Fabien se "transforme" malgré lui en Carbot, et toute leur relation "sado-masochiste" qui ne traduit en réalité qu'un profond respect et une admiration réciproque infinie, sont admirablement traitées, jusqu'à ce sourire final qui m'a fait jubiler autant qu'il m'a mis les larmes aux yeux. Et il fallait bien la fausse sécheresse, cette froideur de façade, mais aussi toute la finesse de Pierre Fresnay pour faire passer un personnage qui, joué par quelqu'un d'autre, n'aurait été qu'une infâme saloperie. Donc non, Fresnay n'est pas "moyen", il est génial
Tavernier, en présentation du film, a dit qu'il y avait du Ford dans ce film de Decoin, et je vois tout à fait ce qu'il veut dire : le propos (cette vision jusqueboutiste du service public avant tout), l'écriture des personnages (prenons par exemple les deux tantes qui dirigent la pension, merveilleuses), et la mise en scène directe, sans afféteries, participent à un même sentiment, assez désarmant quand il atteint cette simplicité, de totale évidence.
Quant au sujet de l'aéropostale, avec lequel je n'ai au départ que peu d'affinités, il est le support idéal à cette histoire d'hommes aux yeux et aux idéaux orientés vers le ciel. Un peu comme pour Seuls les anges ont des ailes d'Hawks, Airmail de Ford toujours, ou en France Le ciel est à nous de Gremillon, le défi de l'aviation sert évidemment de base à la construction d'une dramaturgie, mais surtout à l'élaboration de personnages denses et complexes.
Coup de coeur, en ce qui me concerne.
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Re: Henri Decoin (1890-1969)
Je n'ai pas vu ce Grand Balcon (j'aime bien Decoin en général), mais j'ai envie de dire que Fresnay est toujours formidable.
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Re: Henri Decoin (1890-1969)
On est d'accord, mon cadet. C'est toujours bin ce que j'ai dit.. une légende qui n'a peut-être plus le statut aussi haut qu'il mérite à mon humble avis.Strum a écrit :Je n'ai pas vu ce Grand Balcon (j'aime bien Decoin en général), mais j'ai envie de dire que Fresnay est toujours formidable.
Pour moi, c'est le principal intérêt de ce Grand Balcon. Sans lui, j'aurai sans doute décroché car il est vrai que ce récit tout à la gloire de l'aéropostale français parait suranné (malheureusement).
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Re: Henri Decoin (1890-1969)
On peut dire la même chose à ce compte là, de nombreux sujets traités dans de nombreux films classiques, dès lors qu'ils abordent ou développent des thèmes n'ayant, de près ou de loin, plus guère de rapport avec notre époque. Et quand bien même le sujet serait "suranné", ce qui compte ici aussi c'est la vigueur de la mise en scène, alternant avec adresse les scènes animées de groupe (à la pension notamment) et les scènes plus intimistes, celles des affrontements de caractères entre Georges Marchal et Pierre Fresnay par exemple, cette jovialité communicative grâce au relief qu'apporte Decoin à chacun des personnages, même les plus secondaires, la qualité d'écriture des dialogues jamais inutiles, en trop.Supfiction a écrit :On est d'accord, mon cadet. C'est toujours bin ce que j'ai dit.. une légende qui n'a peut-être plus le statut aussi haut qu'il mérite à mon humble avis.Strum a écrit :Je n'ai pas vu ce Grand Balcon (j'aime bien Decoin en général), mais j'ai envie de dire que Fresnay est toujours formidable.
Pour moi, c'est le principal intérêt de ce Grand Balcon. Sans lui, j'aurai sans doute décroché car il est vrai que ce récit tout à la gloire de l'aéropostale français parait suranné (malheureusement).
Enfiler les perles, de surcroit avec un ton aussi péremptoire me paraît, quand à moi, beaucoup plus suranné.
Accessoirement je partage sans une seconde d'hésitation l'enthousiasme d'Ed et Jack Carter pour ce film qui restera ma plus belle découverte de ce festival Lumière avec les re-visions du Café du cadran et L'entraineuse, ce qui souligne au passage la belle sélection de Tavernier pour son hommage au cinéma français, Le diable souffle de Gréville ne déméritant pas non plus.