Le péplum italien

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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jacques 2
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Re: Le péplum italien

Message par jacques 2 »

Probablement mais ce qui m'avait touché et ce que j'espérais retrouver intact (par rapport à mes lointains souvenirs) dans le pelum italien, c'était le mélange bien spécifique des genres : peplum et SF, peplum et fantastique voire peplum et film de cape et d'épée ...
Cela a atrocement mal vieilli ...
Les films que tu cites se rapprochant plus des grands peplums classiques (à la Anthony Mann, par exemple)
:wink:
Lord Henry
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Re: Le péplum italien

Message par Lord Henry »

Julien Léonard a écrit : Je ne suis d'ailleurs pas loin de considérer Hercule à la conquête de l'Atlantide et Hercule contre les vampires comme de petits chefs-d'oeuvre.
Je ne me souviens pas du second, mais pour le premier, il ne faut pas hésiter.
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riqueuniee
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Re: Le péplum italien

Message par riqueuniee »

Le mélange des genres n'est plus tout à fait du peplum. Un film comme Maciste en enfer (plutôt pas mal, d'ailleurs) ,c'est un film d'aventures fantastiques (il se passe entre Moyen-Age et XVIIème siècle) accomodé à la sauce peplum parce que c'était à la mode à ce moment-là (1962) qu'un véritable peplum. (même chose pour ceux qui rajoutent de la SF, des hommes préhistoriques, des vampires,etc...).S'il y a quelques bonnes choses, il y a aussi beaucoup de n'importe quoi, proche du Z ou du bis. Comme dans un Maciste (Maciste contre les monstres, je crois) qui mettait en scène deux tribus préhistoriques rivales, et où Maciste arrivait de nulle part.
Dernière modification par riqueuniee le 17 mai 13, 11:08, modifié 2 fois.
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Re: Le péplum italien

Message par hellrick »

jacques 2 a écrit :Ce n'est qu'un sentiment personnel évidemment mais j'ai essayé de revoir "Hercule contre les vampires" de Mario Bava (cinéaste que j'apprécie d'ailleurs beaucoup) mais j'avoue que ça m'est littéralement "tombé des yeux" (malgré le savoir faire et les moyens ultra limités) ...

Mais, bon, je dois être trop vieux ... :?
Bizarre car c'est pourtant un très bon péplum fantastique et on y reconnait bien la marque de fabrique de Bava, de plus Lee y très bien...je concède que l'ensemble fasse parfois un peu kitsch ou fauché mais cela n'enlève rien au charme du film selon moi.

Sinon j'admets qu'on trouve assez peu de très grands films dans le péplum italiens (la plupart ont déjà été cité), moins que dans le western italien en tout cas, du moins selon moi, plus riche en très grandes réussites et même en bonnes séries B efficace.
(le mad movies cinéma de genre italien est très bien fait sur le sujet, on pense ce qu'on veut de Mad mais leurs HS sont souvent nickels :wink: )
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Re: Le péplum italien

Message par hellrick »

FORT ALESIA

Réalisé en 1964, FORT ALESIA apparaît immédiatement comme une transposition (plus ou moins habile) dans l’univers antique des classiques « histoires de commandos », populaires auprès des amateurs de récits guerriers. Prenant comme prétexte historique la défaite de Vercingétorix lors du siège d’Alesia en 52 avant Jésus-Christ, le film d’Antonio Margheriti peut, surtout, être considéré comme un remake à peine déguisé des CANONS DE NAVARONNE, un grand succès sorti trois ans plus tôt.

L’intrigue ne cherche par conséquent nullement la complication. Jules César désire marcher sur Alesia et soumettre enfin la coalition gauloise dirigée par le redoutable Astérix…pardon Vercingétorix. Toutefois, il apprend que les Gaulois possèdent une arme mortelle (qui n’est pas une potion magique) imaginée par leurs druides. Décidé à en avoir le cœur net, César convoque un de ses meilleurs légionnaires, Claudius Marcellus (joué par Richard Harrison) et lui demande de rassembler une équipe d’experts courageux afin de localiser, identifier et, si possible, détruire, la fameuse arme secrète. Aidé par un spécialiste du couteau et un soldat à la musculature extraordinaire, Marcellus s’enfonce au cœur du pays gaulois…

Très classique et linéaire, FORT ALESIA déroule son intrigue (écrite par les habitués Ernesto Gastaldi et Luciano Martino) sans temps mort et sur un rythme alerte. Dans la tradition du cinéma populaire et de la grande aventure, les membres du commando sont confrontés à divers périls puis capturés et torturés par l’ennemi. Toutefois, ils parviennent à fuir et délivrent, dans la foulée, une belle demoiselle captive et un soldat romain prêt à toutes les traitrises pour rester en vie. La suite du parcours consiste en divers affrontements, dont l’attaque des barques gauloises par les romains qui nagent sous l’eau avant de frapper leurs adversaires par surprise dans le plus pur esprit « commando ». Si Margheriti n’évite pas les scènes romantiques un peu lourdes, il garde son énergie pour un climax riche en suspense au cours duquel les deux derniers survivants découvrent l’arme absolue de Vercingétorix : une immense catapulte. Manœuvrée par des cordes et des chaines, la monstrueuse machine expédie vers les légions romaines des boules de pois enflammées aussi meurtrières que des obus. Une fois encore l’analogie entre FORT ALESIA et LES CANONS DE NAVARONNE frappe le spectateur mais l’enthousiasme du cinéaste permet d’oublier ce défaut. Margheriti compose d’ailleurs quelques jolis plans crépusculaires qui compensent des scènes de batailles nettement moins inspirées et composées de trop de voyants stock shots. Notons aussi les tenues peu crédibles des Gaulois qui paraissent tout droit sorties d’un long-métrage sur les Mongols…et pour cause ils furent utilisés dans LES MONGOLS d’André De Toth. Mais passons sur ces erreurs bien pardonnables et, en tout cas, coutumière du péplum italien en rappelant les mots de Frédéric Martin (in « L’Antiquité au cinéma »), d’ailleurs peu tendre avec le film, qui déclare : « FORT ALESIA est un exemple frappant de la façon dont les auteurs sacrifient toute vraisemblance historique à leurs propres codes cinématographiques ».
Dans le rôle principal, celui du brave légionnaire prêt à tout pour assurer le triomphe de César, nous retrouvons un culturiste habitué du péplum Richard Harrison (LES 7 GLADIATEURS, PERSEE L’INVINCIBLE) ensuite reconverti dans le western (AVEC DJANGO LA MORT EST LA), le polar, l’aventure et, plus tristement, la série Z ninja durant les années ’80. L’acteur tout juste quinquagénaire stoppe alors sa carrière, brisée par les malversations de Joseph Lai et Godfrey Ho, lesquels utilisent une poignée de scènes tournées par l’acteur pour « étoffer » de manière aberrante une quinzaine de titres pathétiques comme L’ENFER DES NINJAS ou LA PUISSANCE NINJA.

Ni chef d’œuvre ni ratage complet, FORT ALESIA se situe au final un peu au-dessus de la moyenne (assez basse, reconnaissons-le) du péplum italien fantaisiste des années ’60. Avec son casting plaisant composé de bellâtres musclés et de demoiselles au physique avantageux, son intrigue simpliste mais divertissante et sa mise en scène sans éclat mais au professionnalisme solide, FORT ALESIA peut se définir, pour reprendre la terminologie anglo-saxonne, comme un sympathique « time waster ». Sans plus ni moins.
3,5/6
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Re: Le péplum italien

Message par hellrick »

LA TERREUR DES BARBARES

« If you want something visual that's not too abysmal…We could take in an old Steve Reeves movie. »
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Réalisé en 1959, La terreur des barbares est un plaisant petit péplum réalisé par Carlo Campogalliani dont la carrière a quand même, mine de rien, débuté aux origines du Septième Art et plus précisément en 1915. Dès les années ’20, Campogalliani réalisa des péplums, dont de nombreux Maciste avant de poursuivre dans des genres divers au cours des trois décennies suivantes. Le péplum revenant à la mode à la fin des années ’50, Campogalliani termina sa carrière par une nouvelle salve de « sword and sandals » comme Le geant dans la vallee des rois ou Ursus (alias La fureur d’hercule) qu’il mit en scène à 75 ans. Il dirigea logiquement Steve Reeves, la star incontestée du péplum italien qui venait de triompher dans les deux premiers Hercules, dans cet aimable divertissement, idéal pour un après-midi pluvieux.
Conan avant l’heure (du moins cinématographiquement parlant), Steve Reeves incarne Emiliano, un brave paysan qui voit la ville de Vérone dévastée et son paternel massacré dans les temps troublé du 6ème siècle après Jésus Christ. A cette époque, les hordes barbares déferlent sur l’Italie et anéantissent les derniers souvenirs de l’Empire Romain. Emiliano prend donc les armes pour repousser les envahisseurs et, afin de les effrayer, s’affuble d’un costume de monstre dentu et griffu, proche du lion. La tactique se révèle payante et les barbares commencent à craindre cette créature, surnommée Goliath, ce qui entraine une riposte vigoureuse et la construction d’un fort afin de consolider l’autorité des envahisseurs sur ce coin d’Italie. En raison de sa forte musculature, Emiliano est toutefois capturé par les barbares qui le soupçonnent d’être un rebelle. Suivant leurs traditions, il est soumis à la « loi de dieu » et, pour démontrer sa bonne foi, doit passer différentes épreuves de forces. Incroyablement, Emiliano triomphe de chacune d’elles et le chef des barbares se voit contraint de le libérer pour respecter sa promesse…D’autant que sa fille, la belle Londo, est tombée amoureuse du musculeux jeune homme.
Très classique, La terreur des barbares n’innove guère et propose une intrigue typique du péplum de série B, d’ailleurs reprise, avec d’infimes variations, par des dizaines de récits d’Heroic-fantasy durant les années ‘80. Seule la localisation spatio-temporelle (le Nord de l’Italie, deux siècles après la Chute de l’Empire Romain) se révèle un tant soit peu originale même si finalement peu exploité. L’aspect fantastique, par contre, est réduit : excepté la force surhumaine du héros, le reste relève de la mise en scène et le monstre qui décime les barbares est, en réalité, un simple humain costumé. Malgré tout, La terreur des barbares réussit son pari de pur divertissement et joue des clichés du genre avec un certain bonheur. Le héros solitaire et vindicatif, les chefs barbares qui se disputent le pouvoir (l’un semble raisonnable et humain tandis que son rival est une brute assoiffée de sang), la demoiselle qui tombe amoureuse du héros, les différentes épreuves au cours desquelles il démontre sa musculature,…Du classique mais sympathique et distrayant en dépit d’une mise en scène pas toujours suffisamment énergique pour maintenir l’intérêt lors des scènes intimistes aux dialogues parfois envahissant.
Heureusement quelques passages sauvent les meubles, en particuliers le massacre d’un village par les hordes barbares qui utilisent toute une série d’installations fantaisistes pour exterminer les pauvres paysans. La dernière demi-heure, nettement plus rythmée que l’heure qui précède, se suit, elle, avec le sourire: le puissant Steve Reeves laisse libre court à sa colère et tue ses ennemis de fort belle manière, affrontant finalement le brutal chef des barbares en combat singulier. Prévisible mais agréable.
S’il n’est pas le meilleur film de Steve Reeves, La terreur des barbares se situe dans une honnête moyenne et saura divertir les amateurs de péplums italiens de série B. Il ne faut pas y chercher autre chose qu’un bon moyen de tuer le temps durant 90 minutes mais, dans la limite de ses modestes ambitions, La terreur des barbares remplit son contrat et c’est là l’essentiel.
(existe en zone2)
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Re: Le péplum italien

Message par hellrick »

MACISTE EN ENFER
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Avec ce nouvel épisode de l’interminable saga de Maciste, le musculeux héros quitte l’époque antique et les abords de la Méditerranée pour parvenir en Ecosse durant le Moyen-âge. Aucune justification ne sera fournie à ce déplacement spatio-temporel, Maciste devenant l’archétype du combattant invincible et du redresseur de tort apparaissant là où de pauvres opprimés nécessitent d’être défendu contre de cruels tyrans. Maciste et le Docteur (Who ?) même combat !

1550, en Ecosse. Une vieille sorcière est brulée sur le bucher mais, avant de mourir, elle lance sur les villageois une malédiction qui condamne les demoiselles de la région à la folie et au suicide. Quelques dizaines d’années s’écoulent puis une descendante de l’enchanteresse arrive au village maudit pour s’installer dans la demeure familiale après son mariage. Les locaux pensent, évidemment, qu’il s’agit également d’une sorcière et ils décident de la capturer avant de la soumettre à un procès dans le but de prouver sa nature malfaisante. Pour la sauver, Maciste pénètre dans les profondeurs de l’Enfer à la recherche de la sorcière décédée...

Maciste apparaît pour la première fois au cinéma dans le classique du péplum muet CABIRIA réalisé en 1915. Le cinéaste Giovanni Pastrone y remplace en effet le nom d’Hercule, initialement prévu par le script, par celui de Maciste, qu’il considère - erronément - comme un synonyme érudit du demi-dieu olympien alors que le terme se réfère plus probablement à une ville. Le patronyme entretient en outre une certaine homonymie avec le terme italien « macigno » qui signifie « grosse pierre ». Les films des années soixante accentuent d’ailleurs cette comparaison et Maciste devient, selon ses propres termes, « solide comme un roc ».
A la suite de CABIRIA, l’acteur Bartolomeo Pagano reprit le rôle pour 26 (!) séquelles réalisées à l’époque du muet, de 1915 à 1927. Le personnage sombre ensuite dans l’oubli mais le succès du HERCULE de 1958 amène bien des cinéastes de la Péninsule à relire leurs classiques et à imaginer de nouvelles aventures aux principaux héros mythologiques. Durant une brève période (en gros la première moitié des années ’60, avant la déferlante du western), l’Italie produisit environ 25 long-métrages consacrés à Maciste. La mode du péplum s’éteint ensuite et seul Jésus Franco revint au personnage via deux sous-produits réalisés en 1973 (MACISTE CONTRE LA REINE DES AMAZONES et LES EXPLOITS EROTIQUES DE MACISTE EN ATLANTIDE).

Dans MACISTE EN ENFER, le brave Maciste se voit clairement assimilé à un super-héros dont l’unique fonction consiste à lutter contre le Mal : il apparaît dans un lieu, combat les méchants puis repart, tel un cowboy solitaire, sur son cheval. Après qu’il ait défait la sorcière, les villageois lui demandent de rester à leur côté mais Maciste refuse, arguant qu’il doit poursuivre sa route et parcourir le monde pour combattre la traitrise partout où elle se niche.

Kirk Morris reprend ici un rôle déjà bien rodé puisqu’il a débuté sa carrière en 1961 avec LE TRIOMPHE DE MACISTE avant d’enchainer avec DEUX CORNIAUDS CONTRE HERCULE et ce MACISTE EN ENFER. Par la suite, l’inexpressif Morris se vit cantonner aux rôles de grosses brutes héroïques et incarna tour à tour, outre Maciste, les fameux Hercule ou Samson. Après la chute du péplum, il tente une reconversion dans le western et échoue en Ringo aux côtés de Terence Hill dans le T’AS LE BONJOUR DE TRINITA de Ferdinando Baldi. De tous les « gros bras » du péplum italien, Kirk Morris est, de toutes manières, probablement le plus médiocre, n’ayant même pas une once de charisme pour compenser son jeu poussif.

Cinéaste réputé à la fois pour ses films d’horreur gothique, ses récits de cape et d’épée et ses péplums, Riccardo Freda tente de marier ses trois genres favoris dans cette épopée saugrenue qui conduit un Maciste en slip à descendre aux Enfers combattre une sorcière et divers animaux féroces. L’ensemble, aujourd’hui très daté, frise souvent le ridicule mais garde un charme suranné indéniable pour les amateurs de curiosité bis. Freda, qui avait déjà mis en scène le héros, alors sous les traits de Gordon Scott, dans LE GEANT A LA COUR DE KUBLAI KHAN réalisée l’année précédente, connaît toutes les ficelles de l’aventure mythologique et aligne les figures imposées. Maciste tord les barreaux d’une cellule, affronte un lion ou un serpent, lance des rochers et triomphe de tous les obstacles dans le décor bien exploité d’une grotte naturelle censée figurer les Enfers. Il rencontre aussi le damné Prométhée, dévoré par un aigle et fataliste sur son sort. Malheureusement, le métrage devient, dans sa seconde partie, un poil répétitif : le cinéaste se contente alors de varier les animaux défait par le guerrier.
Afin d’atteindre la durée réglementaire, Freda recourt en outre à de nombreux flashbacks (puisés dans ses aventures antérieures) tandis que Maciste, devenu amnésique, tente de recouvrer la mémoire. Un procédé éculé même si revoir quelques extraits de ces longs-métrages, aujourd’hui oubliés ou invisibles, titille la fibre nostalgique du spectateur biberonné, durant son enfance, aux péplums et autres films de cape et épée.

Si MACISTE EN ENFER reste en-deçà du similaire mais plus imaginatif et délirant HERCULE CONTRE LES VAMPIRES de Mario Bava, il demeure, malgré ses nombreux défauts, une friandise sympathique pour les amateurs de curiosités. A déguster avec le sourire et sans trop réfléchir à la bêtise de certaines péripéties proposées.
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Re: Le péplum italien

Message par Lino »

Mon Nom est Personne : les images du western spaghetti consacre un long dossier d'inédits au Colosse de Rhodes de Sergio Leone :


Le lien sur les 4 parties existantes:

http://monnomestpersonne1973.blogspot.f ... e%20Rhodes

Une dernière partie verra le jour en septembre 2013, avec les chroniques du tournage (mai-novembre 1960), totalement restées inédites depuis 1960, et des documents iconographiques exceptionnels, eux aussi jamais publiés ou montrés depuis 53 ans :D . (+ quelques autres :wink: )

Souvenir de Laredo (Santander), Espagne, JO/LINO , 1960.

Rendez vous ici à la fin de l'été :
http://monnomestpersonne1973.blogspot.com/
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Re: Le péplum italien

Message par Lino »

Les chroniques de tournage du Colosse de Rhodes, mai-novembre 1960, Fotogramas (Espagne) :

http://monnomestpersonne1973.blogspot.f ... -1960.html

Le dossier n'est pas fini, il y aura donc une suite. :wink:
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Re: Le péplum italien

Message par Lino »

Le Colosse de Rhodes, des photos de presse très rares et d'autres moins :wink: :

http://monnomestpersonne1973.blogspot.f ... eriel.html
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Re: Le péplum italien

Message par hellrick »

ROME CONTRE ROME

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Dans le domaine du péplum italien, ROME CONTRE ROME apparait comme une authentique curiosité puisqu’il mélange à des faits historiques un fantastique (proche de l’épouvante nostalgique) débridé et surprenant. Rarement mentionné dans les filmographies consacrées aux zombies, ROME CONTRE ROME est pourtant un des premiers métrages italiens à mettre en scène ces créatures cauchemardesques, quinze ans avant les premières exactions de Lucio Fulci.
Alors que la rébellion menace dans les contrées lointaines de l’Empire (en Arménie), quelques insurgés s’emparent d’un important trésor romain. Le Sénat, forcément inquiet, délègue sur place le valeureux centurion Gaius (l’habitué Ettore Manni) chargé de mener l’enquête. Gauis se heurte rapidement au gouverneur local, corrompu et sous la coupe d’un sorcier, Aderbad (« who’s bad ? »). Ce-dernier use ses pouvoirs magiques pour ramener à la « vie » des cohortes de légionnaires romains décédés qui doivent le servir à conquérir le pays.

Partant d’un concept original qui aurait pu donner lieu à un petit classique du bis, Guiseppe Vari accouche, malheureusement, d’une semi-réussite (ou plutôt, pour être honnête, d’un semi-ratage). Les aspects fantastiques sont, en effet, distillés au compte-goutte et interviennent essentiellement durant le dernier acte, lorsque « le sorcier de l’Arménie » (titre retenu pour l’exploitation en Belgique) lève son armée de morts vivants fantomatiques. La première heure, bien plus classique, se résume hélas aux sempiternelles manigances pseudo-politiques pointant la corruption des nantis, le courage du brave centurion et les romances amorcées entre divers personnages. Bavard et trop banal pour séduire. Le rythme, léthargique, s’en ressent forcément et l’action, dispensée avec parcimonie, manque de nerfs, le film étant désespérément pauvre en affrontements et autres empoignades viriles.

Toutefois, ROME CONTRE ROME demeure intéressant pour les aficionados du péplum et les comédiens se révèlent, dans l’ensemble, de bon niveau, à commencer par l’Américain John Drew Barrymore, excellent et totalement habité par ce sorcier maléfique qu’il incarne avec fougue, lubricité, démence et cruauté. Une interprétation certes teintée de cabotinage mais suffisamment enlevée et énergique pour rehausser le niveau d’un film qui peut également compter sur la présence de la belle et toute jeunette Ida Galli pour maintenir l’attention.

Le dernier acte voit, enfin, les esprits surgir de leur tombe dans des scènes bizarres agrémentées de filtres colorés, de ralentis pesants et de surimpressions vacillantes, lesquels annoncent, pour le meilleur et surtout pour le pire, les chevauchées spectrales d’Amando de Ossorio dans sa tétralogie des Templiers Aveugles. Pas toujours inspiré, Guiseppe Vari use toutefois avec une certaine habileté des éléments à sa disposition, en particulier de décors réussis dominés par la statue cyclopéenne d’une déesse maléfique dont le rayon oculaire ramène les morts à la vie. Les inévitables cache-misères (tentures chatoyantes, brumes complices) du petit budget fonctionnent pour leur part agréablement et confèrent à ROME CONTRE ROME un semblant d’atmosphère inquiétante encore entretenue par une photographie classieuse usant, comme souvent, des couleurs primaires.

Le climat morbide, lui, reste insuffisamment développé pour que le métrage verse réellement dans l’horreur excepté, peut-être, lorsqu’une vestale attachée à un poteau de torture se voit promise à une horde de lépreux grimaçants. Les scènes de batailles, elles, sont reprises de métrages antérieures et trahissent rapidement leur statut de stock-shots plus ou moins adroitement intégrés dans l’action.

Dans l’ensemble, ROME CONTRE ROME déçoit vu les promesses de ses prémices et le cocktail de péplum, de fantastique et d’horreur zombifiée ne prend jamais, laissant au spectateur une impression d’occasion manquée et d’inabouti. Le tout se suit néanmoins d’un œil distrait pour les plus curieux et annonce, avec près de vingt ans d’avance, les modestes Heroic Fantasy italienne des années ’80 qui en reprendront les grandes lignes en remplaçant le légionnaire par un barbare musculeux.
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Re: Le péplum italien

Message par hellrick »

LE GRAND DEFI

Souvent présenté comme un « péplum parodique » et associé, comme tous les films de fin de cycle, à la décadence du genre, LE GRAND DEFI possède une assez mauvaise réputation renforcée par sa note désespérément basse sur IMDB (moins de 3/10). A la vision de la bande, très divertissante, difficile de comprendre ce rejet tant on passe un bon moment devant les aventures des quatre super-héros du « muscle opéra » : Maciste, Hercule, Samson et Ursus.

L’intrigue débute par une dispute entre Hercule et son père, Zeus, qui souhaite voir le guerrier embrasser la voie de la vertu. Mais l’impétueux Hercule préfère choisir celle du plaisir et se rend dans la cité de Lydie réputée pour ses beautés féminines. Il y tombe amoureux de la princesse Omphale. Et si la reine Nemea est enchantée de voir sa fille épouser le demi-dieu, la jeune femme lui préfère Inor, un prince barbare. Pour retarder les épousailles entre Omphale et Hercule, un nain astucieux surnommé Goliath élabore un plan machiavélique : afin d’obtenir la main de la princesse le fils de Zeus devra prouver sa valeur en triomphant de « l’Homme le plus fort du monde », à savoir Samson. Celui-ci relève le défi mais son épouse, Delilah, coupe ses cheveux afin de le priver de sa force. Maciste et Ursus interviennent alors et la situation se complique…

LE GRAND DEFI est un des derniers péplums des années ’60 à mettre en scène Maciste. Lancé par le cinéma muet (il apparait pour la première fois dans CABIRIA en 1914), le héros fut ramené sur le devant de la scène suite au succès d’Hercule à la fin des années 50. Pas moins de 25 « Maciste » furent produits en cinq ans (de 1960 à 1965), souvent joués par Kirk Morris, Gordon Scott, Mark Forest ou Alan Steel (de son vrai nom Sergio Ciani). Ce-dernier, après avoir incarné Maciste dans le médiocre MACISTE CONTRE LES HOMMES DE PIERRE et le très sympathique ZORRO CONTRE MACISTE, campe ici le fier Hercule (rôle qu’il tenait déjà dans HERCULE CONTRE ROME) et laisse à Howard Ross le soin d’incarner son avatar, Maciste. Souvent cantonné aux seconds rôles dans le péplum (par exemple dans MACISTE DANS L’ENFER DE GENGIS KHAN), Howard Ross tourna par la suite de nombreux giallos (CINQ FILLES DANS UNE NUIT CHAUDE D’ETE, CARESSES A DOMICILE, etc.) et réussit, fait rare, sa reconversion loin du « sword and sandal ».

Nadir Moretti, pour sa part, eut une carrière nettement moins prolifique avec seulement onze prestations, lesquelles comprennent notamment MACISTE CONTRE LES MONGOLS et ZORRO MARQUIS DE NAVARRE. Moretti incarne ici un Samson globalement fidèle à la tradition biblique (sa force réside sans son abondante chevelure coupée par son épouse jalouse). Moins utilisé à l’écran que ses deux confrères précités, Samson apparut cependant dans une poignée de péplums des sixties comme SANSONE E IL TESORO DEGLI INCAS ou HERCULE, SAMSON ET ULYSSE.

Enfin, le dernier élément du quatuor, Yan Larvor (Ursus) a encore moins marqué les écrans : après une apparition dans LE COLOSSE DE RHODE de Sergio Leone et le film qui nous occupe il figura dans deux téléfilms avant de disparaitre des radars. Personnage figurant dans le roman « Quo Vadis ? », Ursus gagna en popularité après la sortie de l’excellente adaptation de Mervyn LeRoy où il était campé par Buddy Baer. Durant la folie du péplum mythologique, le rôle d’Ursus fut une première fois repris par Ed Fury dans LA FUREUR D’HERCULE avant huit autres productions mettant en scène ses exploits.

LE GRAND DEFI rassemble ainsi les « quatre fantastiques » du péplum italien (ne manque sans doute que Ulysse) issu de traditions bien différentes : un anti-héros biblique (Samson), un demi dieu grec (Hercule), un succédané de ce-dernier devenu fierté nationale italienne (Maciste) et un serviteur chrétien venu du monde romain par le biais de la littérature (Ursus). Seul le cinéma bis pouvait nous offrir pareille rencontre improbable.

Aux côtés de nos gros bras, l’amateur appréciera trois beautés féminines : l’Espagnole Élisa Montés (revue ensuite dans le western, notamment GRINGO JOUE SUR LE ROUGE), la Française au patronyme d’actrice X Hélène Chanel (vue dans MACISTE EN ENFER) et enfin l’Italienne Moira Orfei (LE TRIOMPHE D’HERCULE mais aussi PARFUM DE FEMME) qui campe ici la jalouse Delilah.

Souvent amusant et parfois franchement drôle, LE GRAND DEFI ne se moque pas de son histoire ni de ses personnages (contrairement à de trop nombreuses parodies) mais joue au contraire la carte de l’ironie respectueuse. Les ressorts comiques sont donc à chercher du côté d’un certain Boulevard avec tout ce que cela implique de quiproquos et de travestissements de la réalité (le nain personnifie la Sybille afin de tromper Hercule) tandis que les anciens ennemis s’associent ou se trahissent dans la joie et la bonne humeur afin de prouver leur supériorité musculaire.

Le tout bénéficie, par conséquent, d’un rythme alerte qui empêche tout sentiment d’ennui d’autant que les moyens déployés (certes limités) sont suffisants pour conférer au film une tenue acceptable. En dépit d’effets un peu ratés ou datés (les bagarres en accélérés sont moyennement convaincantes), LE GRAND DEFI se révèle très distrayant : les personnages sont bien typés et leurs actions donnent le sourire, les situations imaginées sont amusantes, le ton décontracté rend l’entreprise extrêmement agréable, etc.

Bref, c’est drôle, divertissant, garanti sans la moindre prise de tête et très plaisant à suivre, l’idéal pour une bonne soirée de détente dans un univers complètement « bande dessinée » peuplé de culturistes rigolards, de nain malicieux et de demoiselles courtes vêtues. Une certaine idée du bonheur.


7/10
DVD zone 2 chez Artus!
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Kevin95
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Re: Le péplum italien

Message par Kevin95 »

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MARTE, DIO DELLA GUERRA (Marcello Baldi, 1962) découverte

Petite précision, la copie du film qui m'a été donné de voir n'est visiblement pas complète, mettons donc certaines incohérences scénaristiques et autres ellipses étranges sur le compte d'une bobine en vadrouille. Marte, dio della guerra donc, péplum en plein décente deux ans avant que le western ne vient foutre le bordel dans le cinéma de genre italien. Fauché, sans grand nom au générique hormis cette tronche de brioche nommée Roger Browne qui passe la moité du film avec un casque lui cachant la moitié du visage (les italiens sont cruels), mais un film naïf et pas encombrant. Bien que près de ses sous, Marte s'offre une bataille dans sa première demi-heure qui en envoie, le reste en revanche est plus à l'avenant. Le complot des sbires sent le décongelé mais les tentatives de Mars pour sauver sa belle sont amusantes via l'utilisation de ses éclairs de poches (le rendant un temps invisible avec figurants en roue libre, un tant doté de supers pouvoirs). Une idée rehausse le film alors qu'il commençait à se pieuter dans le médiocre, une plante carnivore. Même en plastique, la bestiole refoule et ses mâchoires paraissent sacrément dégueulasses. Le mot Fin sur l'écran, on reprendrait bien une glace. Le film ? Oui oui, mais impossible de m'en rappeler d'ici un mois (et je suis généreux).
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Re: Le péplum italien

Message par hellrick »

LE GEANT DE LA VALLEE DES ROIS
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Surnom donné à Hercule selon certains spécialistes de la mythologie, Maciste devient un personnage indépendant en apparaissant pour la première fois dans CABIRIA en 1914. Devenu très populaire, cet archétype du redresseur de torts antique s’impose comme le plus authentique héros italien en apparaissant dans de nombreux films avant de connaitre sa traversée du désert après la fin du muet. Vu le succès des péplums mythologiques au début des sixties, l’Italie relance le valeureux guerrier avec ce GEANT DE LA VALLEE DES ROIS réalisé par le spécialiste Carlo Campogalliani également réalisateur de LA FUREUR D’HERCULE (alias URSUS) et de LA TERREUR DES BARBARES, sans compter, justement, quelques Maciste des années ‘20. A noter que vu la faible popularité de Maciste hors de l’Italie, le titre français le désigne simplement comme « le Géant » tandis que l’anglais le présente comme le « Son of Samson ».

Comédien devant au péplum sa célébrité (il en tourna une douzaine dont sept « Maciste »), Mark Forrest est donc un vaillant guerrier voyageant dans l’Egypte antique. Il se nomme Maciste ce qui, affirme-t-il, veut dire « celui né du roc ». Comme toujours il s’oppose à une cruelle reine, Smedes, venue de Perse et ayant assassiné son époux, le bienveillant Pharaon Amirtee dévasté par les brutalités commises en son nom. Opposé à l’esclavage et à la tyrannie, Maciste souhaite libérer le pays de l’oppression en compagnie de Kenamum, fils du Pharaon défunt. Hélas, les deux hommes tombent sous la coupe de Smedes et de ses enchantements maléfiques : Kenamum perd la mémoire et Maciste se languit pour les beaux yeux de la souveraine. Mais la révolte continue de gronder…

LE GEANT DE LA VALLEE DES ROIS développe une intrigue des plus classiques, laquelle resservira, à peine modifiée, dans une large partie des « muscle opera » italien des années ’60. Si le long-métrage se veut plus historique et moins porté sur la fantasy que les titres ultérieurs, Maciste, comme toujours, effectue divers exploits qui permettent d’exploiter sa force surhumaine. Il combat un lion, brise un rocher pour trouver de l’eau ou redresse un obélisque menaçant de s’effondrer. Cette dernière séquence est d’ailleurs convaincante et use à bon escient d’un décor de qualité, conférant au film une réelle plus-value.

Le rythme est enlevé et le budget suffisant pour rendre crédible la reconstitution de l’Egypte antique, lieu assez peu exploité par le péplum italien et dont le cinéaste tire adroitement partie pour composer de belles images s’appuyant sur le passé antique du pays. Campogallini recourt également au sadisme à de nombreuses reprises : dès l’entame on aperçoit des prisonniers agonisant enterré vivant dans le sable dont seule la tête dépasse alors que rodent des serpents. Nous avons également droit à diverses tortures et flagellations, des victimes jetées aux crocodiles et de généreuses giclées de sang lors des combats. Une violence surprenante pour un long-métrage de 1960, lequel flirte avec le gore lorsque, par exemple, un homme est tué d’un coup de lance en pleine bouche. L’action se montre donc bien présente et rend l’ensemble divertissant, tout comme la présence toujours appréciable de jeunes demoiselles admirablement mises en valeurs par de somptueux costumes. Autre scène étonnante pour l’époque : en début de film un jeune homme affirme être, en réalité, une jeune femme déguisée et, pour le prouver, ouvre sa chemise et dévoile sa poitrine.

Avec son intrigue classique mais bien menée ponctuée de scènes d’action efficaces et étonnamment violente, LE GEANT DE LA VALLEE DES ROIS s’impose comme un des « Maciste » les plus divertissants. Dommage que les nombreuses séquelles tournées les cinq années suivantes ne se hissèrent que rarement à ce niveau.
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Re: Le péplum italien

Message par hellrick »

Kevin95 a écrit :Image

MARTE, DIO DELLA GUERRA (Marcello Baldi, 1962) découverte

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Vu aussi:

L’Américain Roger Browne (quelques péplumd, l’un ou l’autre sous James Bond et une apparition dans EMANUELLE EN AMERIQUE) campe Mars, le dieu de la guerre (rôle qu’il tenait déjà dans VULCAIN DIEU DU FEU), lequel intervient pour aider le roi de Telbia à vaincre ses ennemis africains. Subjugué par la beauté de Daphné, Mars décide de rester sur Terre et de devenir mortel afin de rester en compagnie de sa promise. Hélas, celle-ci est choisie pour devenir une vestale du temple de Vénus.
Péplum saugrenu, MARS DIEU DE LA GUERRE transforme le dieu antique en une sorte de super héros lanceur d’éclairs plus ou moins vulnérable selon les séquence. Le tout se révèle dès lors amusant à suivre et certainement plus imaginatif que de nombreux péplums similaires quoique l’intrigue mythologique cède rapidement la place à la traditionnelle romance assortie des toutes aussi classiques machinations de cour afin de devenir calife à la place du calife.
Tourné en 1962, le long-métrage possède encore une certaine prestance avec son budget correct, ses figurants nombreux, ses décors crédibles et ses séquences d’action spectaculaires, en particulier la première bataille pas déshonorante du tout. Bien évidemment, le côté kitsch prend parfois le dessus, notamment lorsque Mars s’envole, tel le Père Noel, sur son char pour un final fleur bleue du plus mauvais effet. Mais d’autres passages fonctionnement gentiment pour les amateurs de « sword and sandal », notamment les scènes de tortures assez délirantes (bien que très soft) tout droit sorties de bandes dessinées sensationnalistes, impression renforcée par le climax où intervient une plante carnivore caoutchouteuse animée (pas trop mal pour l’époque) de mauvaises intentions. Le traitre finira logiquement dans sa gueule, trouvant ainsi une juste punition à sa vilénie. Prévisible.
Artisan oublié du cinoche populaire, Marcello Baldi offre ici un spectacle naïf, suranné (ringard dirons les mauvaises langues) rarement ennuyeux et, dans l’ensemble, plutôt plaisant dont l’unique but est d’offrir une petite heure et demie de délassement à un public complice. On lui pardonnera par conséquent ses faiblesses pour s’amuser en compagnie de ce dieu de la guerre bondissant balançant de petits éclairs destructeurs sur ses ennemis.
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