Lionel Atwill (1885-1946)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Julien Léonard
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Lionel Atwill (1885-1946)

Message par Julien Léonard »

[center]Lionel Atwill[/center]
Connu (entres autres choses) pour son interprétation dans Doctor X, de Michael Curtiz en 1932
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Lionel Alfred William Atwill naît en 1885 à Londres. Issu d’une famille riche, il étudiera à la School Mercer, une prestigieuse école Londonienne, afin de devenir architecte. Mais son vif intérêt pour la scène lui fera faire le choix du métier d’acteur. Il commence au théâtre à vingt ans, et peu à peu son talent s’affine. Par la suite, il joue dans des pièces d’Henrik Ibsen et de George Bernard Shaw. Le ton hautain, la prestance aristocratique et la voix posée d’Atwill lui permettent de se faire un nom. Au milieu des années 1910, il part pour les Etats-Unis en espérant donner une accélération à sa carrière. Jouant beaucoup à Broadway et obtenant un joli succès, il finit par s’essayer au cinéma, qu’il ne prendra réellement au sérieux qu’à partir du début des années 1930. Silent witness lui offre son premier rôle important en 1932. Mais la même année, c’est surtout Doctor X, réalisé par Michael Curtiz, qui lui permet de se faire un nom. Dès lors, grâce au succès de ce film, les studios l’accueillent en tant que tête d’affiche. Ses prestations saisissantes dans Mystery of the wax museum et Murders in the zoo lui assurent une belle renommée dans le cinéma de genre. Restant relativement associé à l’univers de l’épouvante dans l’esprit du public, il survole néanmoins les années 1930 avec une certaine variété de styles de films. Il aligne alors les œuvres d’épouvante, à mystères et autre drames avec la régularité d’un métronome. En vogue, il partage l’affiche avec d’autres actrices et acteurs importants : Fay Wray (Mystery of the wax museum), Claude Rains (The man who reclaimed his head), Irene Dunne (The age of innocence), Errol Flynn (Captain Blood), Bela Lugosi (Mark of the vampire), ou Peter Lorre (Lancer spy)… En 1939, Son of Frankenstein lui offre l’un de ses rôles les plus célèbres, celui d’un inspecteur de police manchot, retord et aventurier. Certes, il lui arrive souvent d’incarner des policiers, mais son talent lui permet de transcender certains personnages stéréotypés avec un véritable sens dramatique.

La fin des années 1930 et le début des années 1940 amorceront cependant le début de la fin. Encore à l’affiche de films plus ou moins prestigieux, tels que To be or not to be (avec Carole Lombard) et Boom town (avec Clark Gable, Spencer Tracy et Claudette Colbert), mais surtout de plusieurs films Fantastiques comme Man made monster, The mad doctor of Market Street ou The ghost of Frankenstein, Atwill connait alors de sérieux problèmes avec son image publique. En octobre 1942 revient à la surface une histoire peu reluisante : lors de la soirée de Noël 1940, ses invités se livrèrent à une véritable orgie sexuelle filmée, et durant laquelle il y eut également un viol. Il menti durant le procès, afin de protéger l’identité de ses invités, et s’avèra donc condamné à cinq ans de probation pour parjure. Après sept mois de condamnation, il demande et obtient l’annulation de sa peine. Cette terrible affaire, dont s’empare la commission Hayes, détériore sa réputation à Hollywood, et il est de surcroit ruiné par son divorce avec sa richissime troisième épouse (Henrietta Louise Cromwell Brooke MacArthur) au beau milieu de l’année 1943. L’acteur ne peut désormais plus guère prétendre à autre chose qu’à plusieurs films de série Z produits par de petites firmes désargentées. La Universal est le dernier grand studio à lui confier des rôles au sein de séries B plus importantes : Frankenstein meets the wolf man, House of Frankenstein, ou encore House of Dracula. Miné par une carrière défaillante, essayant sans succès de retrouver un rôle à Broadway, Lionel Atwill décède d’un cancer des poumons le 22 avril 1946, alors qu’il tournait le serial Lost city of the jungle. Une doublure se chargera de terminer les scènes qu’il était sensé assurer. Atwill laisse derrière lui une quatrième épouse et un deuxième fils de moins d’un an.

S’il n’eut pas le génie et la stature de monstres sacrés comme Boris Karloff ou Bela Lugosi, Lionel Atwill se révéla tout au moins un acteur essentiel au sein de la production du cinéma Fantastique des années 1930 et 1940. Sa voix au ton immédiatement reconnaissable, sa présence authentique et sa rigidité toute britannique lui ont permis d’interpréter quelques rôles réellement marquants. Il fut autant un habitué du genre de l’épouvante que l’un de ses ambassadeurs les plus remarquables.


Note : Texte également lisible sur le topic Hollywood's horror movies : les années 30 et 40 (en page 3)
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Lord Henry
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Re: Lionel Atwill (1885-1946)

Message par Lord Henry »

Je n'aime pas dire du mal, mais je l'ai trouvé particulièrement mauvais dans The Mad Doctor... et Murders in the Zoo. Une théâtralité désuète, fort éloignée de la sincérité qui animait Bela Lugosi dans un registre similaire.
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beb
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Re: Lionel Atwill (1885-1946)

Message par beb »

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Dernière modification par beb le 31 mars 23, 12:21, modifié 1 fois.
Julien Léonard
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Re: Lionel Atwill (1885-1946)

Message par Julien Léonard »

Mais il était excellent dans Doctor X, Mystery of the wax museum ou Son of Frankenstein, ne trouvez-vous pas cher Lord ? :wink:

Il n'était pas bon partout, c'est entendu, mais il avait quelque-chose et il a régulièrement su s'en servir.
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