La Captive aux yeux clairs (Howard Hawks - 1952)
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C'est clair que la copie du DVD est pas top Sinon, Hawks est toujours excellentissime pour dépeindre les relations au sein d'un groupe de personnages, et le plaisir de "The Big Sky" c'est la confrontation de toute ces individualités très différentes qui avancent dans un projet commun en trainant leur bateau sur un territoire sauvage. La direction d'acteur tout comme l'orchestration des dialogues sont parfaits et le film procure un certain plaisir à ce niveau. Au delà de ça, le classicisme de Hawks s'avère quand même un peu ennuyeux, le rythme est assez lent et les différents rebondissements guère passionnant pour en faire un modèle du film d'aventure. Le réalisateur semble à vrai dire plus à l'aise en espace réduit que dans ces étendues plus vastes et aériennes qu'il peine à mettre en valeur: s'il avait pu se contenter du bateau ça lui aurait même sans doute été plus bénéfique. Et puis "La Captive aux yeux clair" c'est aussi une vision très naîve vis à vis du monde commerçant et des relations avec les indiens, une vision optimiste qui peut clairement préter à sourire voir agacer un peu.
- Jeremy Fox
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C'est justement cette lenteur et ces 'riens' qui me rendent le film si précieuxBen Castellano a écrit : Au delà de ça, le classicisme de Hawks s'avère quand même un peu ennuyeux, le rythme est assez lent et les différents rebondissements guère passionnant pour en faire un modèle du film d'aventure.
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Je dois avouer ne pas trop comprendre pourquoi on parle de "contemplation" pour ce film, parce que ça implique un certain regard sur le décor qui fasse que ce dernier dépasse l'humain, une certaine notion de la durée aussi... hors si le film est lent ce n'est pas vraiment pour laisser parler ces choses là. C'est souvent très bavard et concentré sur l'anecdotique, ça en fait quelque chose d'intéressant à ce titre sans doute, mais peu "contemplatif" à mon sens. La remontée du fleuve aurait pu donner lieu à de très belle chose à ce niveau, mais ça ne me semble pas être ce qui intéressedu tout Hawks, c'est vraiment les relations humaines de manière assez concrète plus que le "big sky".Jeremy Fox a écrit :C'est justement cette lenteur et ces 'riens' qui me rendent le film si précieuxBen Castellano a écrit : Au delà de ça, le classicisme de Hawks s'avère quand même un peu ennuyeux, le rythme est assez lent et les différents rebondissements guère passionnant pour en faire un modèle du film d'aventure.
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Le livre de A.B. Guthrie est nettement moins optimiste que le film qui l'adapte, puisque tous les membres de l'expédition (hormis quatre personnes) se font massacrer au beau milieu du récit !Ben Castellano a écrit : Et puis "La Captive aux yeux clair" c'est aussi une vision très naîve vis à vis du monde commerçant et des relations avec les indiens, une vision optimiste qui peut clairement préter à sourire voir agacer un peu.
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The big sky
7.5/10
On est loin d'un scénario et d'une mise en scène à 200 à l'heure comme Hawks nous a habitué. Et ici, le sujet se prête magnifiquement à ce rythme presque nonchalant.
Film odyssée (le long du Missouri me semble), voyage au cours impétueux mais qui lègue au passager quelques beaux moments de douceur, des instants apaisés, des regards énamourés sur la mère nature, sur la quiétude et la beauté des paysages à venir, lointains eldorados inexplorés qui recèlent bien d'autres trésors que l'or, un vrai far far-west, où quelques indiens sont susceptibles d'ouvrir leurs tipis aux aimables trappeurs et commerçants si ces derniers ramènent la fille du chef, ravie par une tribu rivale.
Hawks pourrait y inscrire sa mise en scène dans une bien niaise naïveté, et pourtant il évite avec classe cet écueil. Ce voyage initiatique n'est pas sans douleur et conflit, tout le monde ne voit pas d'un oeil serein cet halage où américains, français et indiens se donnent la main pour atteindre leur but.
Il me tarde que le film soit édité d'une manière convenable. L'édition Montparnasse n'est pas loin d'être catastrophique tout le long. Les mouvements de caméras sont difficiles à suivre. Les contrastes de nuit sont douloureux à percevoir. Le son n'est pas indemne non plus. Bref, qu'une bonne âme ait l'idée de recompresser tout cela, siouplait.
Outre l'atmosphère enjôleuse qu'Hawks parvient à créer grâce à une mise en scène délicate et un montage posé c'est à une belle brochette d'acteurs (sauf peut-être les deux plus jeunes (Threatt et Martin) que j'ai envie de faire une courbette. Douglas est formidable de finesse et de justesse dans l'interprétation d'un personnage plein de vie et d'enthousiasme. Un autre coup de chapeau (avec queue de raton laveur) à Hunnicutt qui produit là un sage bien sympathique et pittoresque.
Un autre bémol toutefois : la piètre prestation du chef des français qui peine à s'exprimer dans la langue de Molière, à tel point qu'il est bien difficile, voire impossible de comprendre un traite mot de son baragouinage.
Pour conclure... sans être un très grand Hawks, le film regorge de petits moments de grâce, au coin du feu ou dans les échanges de regards, vous savez, ceux qui en disent bien plus longs que les grands discours, donc de belles pépites de cinéma qu'il serait fâcheux de louper.
7.5/10
On est loin d'un scénario et d'une mise en scène à 200 à l'heure comme Hawks nous a habitué. Et ici, le sujet se prête magnifiquement à ce rythme presque nonchalant.
Film odyssée (le long du Missouri me semble), voyage au cours impétueux mais qui lègue au passager quelques beaux moments de douceur, des instants apaisés, des regards énamourés sur la mère nature, sur la quiétude et la beauté des paysages à venir, lointains eldorados inexplorés qui recèlent bien d'autres trésors que l'or, un vrai far far-west, où quelques indiens sont susceptibles d'ouvrir leurs tipis aux aimables trappeurs et commerçants si ces derniers ramènent la fille du chef, ravie par une tribu rivale.
Hawks pourrait y inscrire sa mise en scène dans une bien niaise naïveté, et pourtant il évite avec classe cet écueil. Ce voyage initiatique n'est pas sans douleur et conflit, tout le monde ne voit pas d'un oeil serein cet halage où américains, français et indiens se donnent la main pour atteindre leur but.
Il me tarde que le film soit édité d'une manière convenable. L'édition Montparnasse n'est pas loin d'être catastrophique tout le long. Les mouvements de caméras sont difficiles à suivre. Les contrastes de nuit sont douloureux à percevoir. Le son n'est pas indemne non plus. Bref, qu'une bonne âme ait l'idée de recompresser tout cela, siouplait.
Outre l'atmosphère enjôleuse qu'Hawks parvient à créer grâce à une mise en scène délicate et un montage posé c'est à une belle brochette d'acteurs (sauf peut-être les deux plus jeunes (Threatt et Martin) que j'ai envie de faire une courbette. Douglas est formidable de finesse et de justesse dans l'interprétation d'un personnage plein de vie et d'enthousiasme. Un autre coup de chapeau (avec queue de raton laveur) à Hunnicutt qui produit là un sage bien sympathique et pittoresque.
Un autre bémol toutefois : la piètre prestation du chef des français qui peine à s'exprimer dans la langue de Molière, à tel point qu'il est bien difficile, voire impossible de comprendre un traite mot de son baragouinage.
Pour conclure... sans être un très grand Hawks, le film regorge de petits moments de grâce, au coin du feu ou dans les échanges de regards, vous savez, ceux qui en disent bien plus longs que les grands discours, donc de belles pépites de cinéma qu'il serait fâcheux de louper.
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Je vais encore faire mon interessant, mais moi j'ai trouvé que ce film, sans être rapide, allait la bonne vitesse et qu'il s'y passe des choses à chaque minute! On est comblé de tout ce qui s'y passe, que ce soit l'amitié de Kirk Douglas et de Dewey Martin, surtout si l'un doit des bourre-pifs à l'autre: on est au moins sûr (en même temps qu'on le redoute) que le film ne sera pas qu'un long fleuve tranquille entre eux deux. Un premier suspense est posé. Un autre, plus tard, lorsque Boone Caudill frappe l'un des types qui l'a traité d'indien: les problèmes ne tarderont plus... Ce film n'est que l'attente, non pas anxieuse mais curieuse et palpitante de ce qui se passera dans les dix minutes à suivre, et les péripéties se chevauchent et se dénouent, à chaque fois en nous montrant ce que les hommes ont de meilleur, ce qui nous surprend et nous ravit en même temps: j'en veux pour preuve cette sublimissime séquence où Kirk Douglas se fait bourrer la gueule de rhum afin que l'on ampute sa phalange sans trop de douleur.
Sans doute ce film est moins "sentimental" et plus cru que Rio Bravo; c'est sans doute ce qui a égaré Kurtz aux premières pages de ce topic, et aussi parceque les personnages n'y ont qu'une valeur anecdotique -aucun n'est réellement haut en couleurs; et qu'au-delà des clichés de légende (et à chaque fois sublimés, ici) ne subsiste qu'un sens aigu de la mise en scène.
Sans doute ce film est moins "sentimental" et plus cru que Rio Bravo; c'est sans doute ce qui a égaré Kurtz aux premières pages de ce topic, et aussi parceque les personnages n'y ont qu'une valeur anecdotique -aucun n'est réellement haut en couleurs; et qu'au-delà des clichés de légende (et à chaque fois sublimés, ici) ne subsiste qu'un sens aigu de la mise en scène.
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Toujours pas vu ce Hawks...
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bah nonyaplusdsaisons a écrit :Je ne possède que l'ancienne édition Atlas, qui reprend la copie Montparnasse.
Mais il n'y a pas eu d'amélioration lors de la sortie de ce film chez RKO? Notre cher Bromberg n'a rien fait? Même pour le coffret collector?
http://www.dvdclassik.com/Critiques/dvd_captive.htm