En français, ça donne quoi ?Bonner a écrit :C'est vrai qu'il y a une certaine pudeur où on ne doit pas dire qu un film est nul. Désolé mais pourtant elle tourne.
La Piscine (Jacques Deray - 1969)
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Re: La Piscine (Jacques Deray - 1969)
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Re: La Piscine (Jacques Deray - 1969)
Je n'aime pas du tout La Piscine, film que j'ai trouvé toujours assez médiocre pour ma part, mais l'avis de Bonner me conforte que les gens donnent la définition qu'ils veulent d'un nanar.Jeremy Fox a écrit :En français, ça donne quoi ?Bonner a écrit :C'est vrai qu'il y a une certaine pudeur où on ne doit pas dire qu un film est nul. Désolé mais pourtant elle tourne.
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Re: La Piscine (Jacques Deray - 1969)
Ah mais ce n'est pas le problème de ne pas aimer, on a tout à fait le droit, et ce forum le démontre heureusement chaque jour. Le problème, c'est quand on le fait avec des arguments qui laissent penser que la personne n'a pas vu le bon film...Watkinssien a écrit :Je n'aime pas du tout La Piscine, film que j'ai trouvé toujours assez médiocre pour ma part, mais l'avis de Bonner me conforte que les gens donnent la définition qu'ils veulent d'un nanar.Jeremy Fox a écrit : En français, ça donne quoi ?
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Re: La Piscine (Jacques Deray - 1969)
Tout à fait, quand on a l'impression que La Piscine, c'est Retour au lagon bleu.Rick Blaine a écrit :Ah mais ce n'est pas le problème de ne pas aimer, on a tout à fait le droit, et ce forum le démontre heureusement chaque jour. Le problème, c'est quand on le fait avec des arguments qui laissent penser que la personne n'a pas vu le bon film...Watkinssien a écrit : Je n'aime pas du tout La Piscine, film que j'ai trouvé toujours assez médiocre pour ma part, mais l'avis de Bonner me conforte que les gens donnent la définition qu'ils veulent d'un nanar.
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Re: La Piscine (Jacques Deray - 1969)
Le Lagon bleu, c'était mieux? (c'est une question : toujours vu ça en photo, Première 79, jamais en film)Watkinssien a écrit : Tout à fait, quand on a l'impression que La Piscine, c'est Retour au lagon bleu.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: La Piscine (Jacques Deray - 1969)
Ça donne : pour ne surtout pas heurter certaines sensibilités on ne doit pas dire qu'on a trouvé nul un film mais qu'il plaira à un public exigeant. "Et pourtant il est nul" c pour paraphraser Galilée.Jeremy Fox a écrit :En français, ça donne quoi ?Bonner a écrit :C'est vrai qu'il y a une certaine pudeur où on ne doit pas dire qu un film est nul. Désolé mais pourtant elle tourne.
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Re: La Piscine (Jacques Deray - 1969)
Génial Jean-Télérama !
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Re: La Piscine (Jacques Deray - 1969)
Dont acte ! Je pars de ce pas revendre mon DVD.Bonner a écrit :Ça donne : pour ne surtout pas heurter certaines sensibilités on ne doit pas dire qu'on a trouvé nul un film mais qu'il plaira à un public exigeant. "Et pourtant il est nul" c pour paraphraser Galilée.Jeremy Fox a écrit : En français, ça donne quoi ?
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Re: La Piscine (Jacques Deray - 1969)
Hélas j'ai bien vu La piscine". N'étant pas un professionnel, je serais bien incapable d'évoquer la direction d'acteurs. Mais en toute sincérité vous trouvez qu ils incarnent un personnage. Au bout d'une heure de film Romy Schneider nous gratifie d'un monologue qui vaut son pesant de cacahuètes. Les micro scènes érotiques sont risibles avec Delon qui en proie à une montée de testostérone veut doucement flageller la pauvre Romy. On trouve d'autres éléments que Just Jaeckin utilisera 5 ans plus tard dans Emmanuelle : le fauteuil suspendu dans lequel se prelassera Christine Boisson et les pauses alanguies de la regrettée Sylvia Kristel. Maurice Ronet qu'on retrouve dans "Les filles de Madame Claude" est un peu le trait d'union entre ces deux univers. J'imagine que certains voient de l épure, une approche et une esthétique minimalistes dans La piscine". Moi j'ai hélas une plus grande propension à y voir un sous-produit tv genre "Sous le soleil", avec des acteurs portant des mocassins versaillaises, un shirt rose et un chandail sur les épaules, comme chez les gens bien nés. Fuyez La piscine.Rick Blaine a écrit :Ah mais ce n'est pas le problème de ne pas aimer, on a tout à fait le droit, et ce forum le démontre heureusement chaque jour. Le problème, c'est quand on le fait avec des arguments qui laissent penser que la personne n'a pas vu le bon film...Watkinssien a écrit : Je n'aime pas du tout La Piscine, film que j'ai trouvé toujours assez médiocre pour ma part, mais l'avis de Bonner me conforte que les gens donnent la définition qu'ils veulent d'un nanar.
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Re: La Piscine (Jacques Deray - 1969)
Force toi un peu : tu dois pouvoir encore faire mieux à mon avis.Bonner a écrit : Moi j'ai hélas une plus grande propension à y voir un sous-produit tv genre "Sous le soleil"
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Re: La Piscine (Jacques Deray - 1969)
Désolé je suis allé à l extrême limite. Après ça deviendrait de la pure méchanceté, du genre "Ça aurait presque pu être réalisé par Mia Hansen Love". Mais ça serait trop. Bon après-midiJeremy Fox a écrit :Force toi un peu : tu dois pouvoir encore faire mieux à mon avis.
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Re: La Piscine (Jacques Deray - 1969)
Ben voilà ; ça reste cohérent ; j'aime beaucoup le cinéma - plus que "nanardesque" donc - de Mia Hansen-LoveBonner a écrit : Désolé je suis allé à l extrême limite. Après ça deviendrait de la pure méchanceté, du genre "Ça aurait presque pu être réalisé par Mia Hansen Love". Mais ça serait trop. Bon après-midi
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Re: La Piscine (Jacques Deray - 1969)
Je doute que cela change quoi que ce soit au jugement de Bonner, mais si La piscine fascine depuis des décennies, c'est peut-être parce que, à l'instar de Plein soleil avec lequel il forme une sorte de diptyque informel, c'est un film où le spectateur est constamment invité à remplir les interstices du traitement psychologique (qu'on peut trouver très superficiel en première approche) par ce que l'expression gestuelle des protagonistes dit en pointillé, ce qui rend le film très ouvert et obsédant et en fait, quelque part, un drame à la croisée d'Antonioni et de Bresson (ce patronage peut paraître rude, mais c'est l'évidence à laquelle je suis parvenu au fil des révisions de ce film vers lequel je ne cesse de revenir - d'ailleurs pour en revenir à Plein soleil, c'est du pur thriller bressonnien, et pratiquement un film d'action au sens propre du terme en ceci que Delon captive par une sorte de méthodologie du geste que l'on suit religieusement).
En fait, ce qui est frappant, cinquante ans après que soit sorti La piscine, c'est de constater à quel point il est moderne dans sa démarche stylistique d'assèchement du superflu et de primauté donnée à l'essence, avec ce flottement jazzy presque évidé de tout dialogue, ce catalogue de regards clairs qui semble dialoguer avec le vide métaphysique de cette piscine, cet espèce de malaise existentiel qui couve de manière presque schizophrénique par rapport au matérialisme idyllique du cadre et du niveau de vie des protagonistes, et qui se superpose au malaise presque physique ressenti par la canicule d'été. Au-delà de la tension sexuelle entre les personnages, il y a une tension plus sourde encore qui serpente dans le film, quelque chose d'inquiet et de pessimiste (et d'assez inhabituel dans le cinéma français, j'ai l'impression) sur une certaine vacuité contemporaine, dont la piscine serait le reflet psychanalytique ("il n'y a rien de plus vide qu'une piscine vide", disait Raymond Chandler). Delon est l'acteur parfait pour ce genre de projet car avec lui, l'expression corporelle est constamment vectrice de sens, sa manière de se mouvoir est un spectacle en soi. Il parachève ici son personnage de félin impénétrable et au fond, profondément dangereux, en éliminant les dernières tentations de séduction pour devenir cette icône minérale et moderne par excellence, se refusant à l'analyse facile, déchiffrable uniquement par ce que ses mouvements et ses attitudes laissent comme prises.
En fait, ce qui est frappant, cinquante ans après que soit sorti La piscine, c'est de constater à quel point il est moderne dans sa démarche stylistique d'assèchement du superflu et de primauté donnée à l'essence, avec ce flottement jazzy presque évidé de tout dialogue, ce catalogue de regards clairs qui semble dialoguer avec le vide métaphysique de cette piscine, cet espèce de malaise existentiel qui couve de manière presque schizophrénique par rapport au matérialisme idyllique du cadre et du niveau de vie des protagonistes, et qui se superpose au malaise presque physique ressenti par la canicule d'été. Au-delà de la tension sexuelle entre les personnages, il y a une tension plus sourde encore qui serpente dans le film, quelque chose d'inquiet et de pessimiste (et d'assez inhabituel dans le cinéma français, j'ai l'impression) sur une certaine vacuité contemporaine, dont la piscine serait le reflet psychanalytique ("il n'y a rien de plus vide qu'une piscine vide", disait Raymond Chandler). Delon est l'acteur parfait pour ce genre de projet car avec lui, l'expression corporelle est constamment vectrice de sens, sa manière de se mouvoir est un spectacle en soi. Il parachève ici son personnage de félin impénétrable et au fond, profondément dangereux, en éliminant les dernières tentations de séduction pour devenir cette icône minérale et moderne par excellence, se refusant à l'analyse facile, déchiffrable uniquement par ce que ses mouvements et ses attitudes laissent comme prises.
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Re: La Piscine (Jacques Deray - 1969)
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