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Shiro Toyoda (1906 - 1977)

Publié : 2 mars 11, 02:46
par bruce randylan
Je reprends la présentation que noar13 avait choppé lors de la rétrospective à la MCJP en 2003
Bio express :
Bio express : Shirô Toyoda est né à Kyôto en 1905. En 1924, il entre aux studios de la Shôchiku à Kamata où il travaille dans l’équipe du réalisateur Yasujirô Shimazu. A 23 ans, il est déjà considéré comme un réalisateur. Il se spécialise dans l’adaptation au cinéma d’œuvres littéraires et devient l’un des réalisateurs majeurs de la Tôhô notamment, au côté de Naruse et Kurosawa. Cette passion pour la littérature remonte à son enfance : de constitution fragile (il souffrait de tuberculose osseuse), il passait de longues journées alité, se plongeant dans la lecture de romans et de pièces de théâtre.
Sa première adaptation d’une œuvre littéraire est Une jeune fille, film tourné en 1937 d’après le best seller de Yojirô Ishizaka. Les œuvres des plus grands écrivains japonais seront pour lui une source d’inspiration constante : Pays de neige de Kawabata, Un chat, Shôzô et deux femmes de Tanizaki, La route dans la nuit noire de Naoya Shiga…
Dans les années trente, alors que le cinéma japonais est encore à ses débuts, on considère comme une aventure ambitieuse l’adaptation des œuvres littéraires et Shiro Toyoda est réputé pour être l’un de ces réalisateurs d’avant garde qui a multiplié les tentatives. Dans la première moitié des années quarante, il tourne plusieurs films, participant à l’effort de guerre, pour, après la défaite, réaliser au contraire des films à la gloire de la démocratie, dont beaucoup seront des échecs à la fois sur le plan artistique et commercial.
C’est alors que dans les années cinquante, il redevient un réalisateur réputé, spécialiste des adaptations littéraires. L’oie sauvage, Le Chalumeau, Un couple bien comme il faut ou encore Le Chat, Shozo et ses deux maîtresses, surtout, sont des chef-d’œuvres. Mais à cette époque, adapter des œuvres littéraires n’est déjà plus un exploit et Toyoda n’est plus considéré comme un réalisateur d’avant garde, mais plutôt comme un vétéran qui réalise, à partir d’œuvres littéraires reconnues, des films de grande qualité artistique. A la fin des années cinquante, Cheminement dans les ténèbres ou Histoire singulière à l’est du fleuve ne sont rien de plus que des adaptations populaires avec des acteurs vedettes des meilleurs romans de la littérature contemporaine japonaise.
Il a adapté beaucoup de romans célèbres sans pour autant, comme Mikio Naruse avec Fumiko Hayashi ou Akira Kurosawa avec Shuguro Yamamoto, s’attacher à un auteur particulier. Il passe de l’un à l’autre, en adaptant pour chaque auteur son roman le plus représentatif. Il s’en dégage cependant une unité : ce sont toujours des histoires où l’homme est faible et la femme forte.


Toyoda et les femmes :
Toyoda et les femmes : Une enfance fragile dans une famille riche lui donne la possibilité de se consacrer entièrement au plaisir de la littérature et du théâtre sans passer par l’université, avant d’entrer aux studios de la Shochiku à Kamata. Sa mère l’accompagne alors à Tokyo où elle s’occupe de lui, lui interdisant de fréquenter des femmes, et c’est Yasujiro Shimazu qui le poussera à partir avant de faire découvrir la vie à Toyoda, en l’emmenant faire la tournée des bars la nuit afin de mieux connaître les femmes. Car jusque dans les années trente, on considère en effet que c’est là le passage obligé pour devenir un artiste.
Néanmoins, les femmes qu’il décrit sont beaucoup plus maternelles qu’érotiques. De plus, le réalisateur a une vision romantique de la mère, d’autant plus magnifiée que les hommes qui sont en face d’elle sont incarnés par des acteurs de style nimaime, issu de la tradition du Kabuki. Ils sont beaux, faibles, aimés des femmes, mais non ni la force ni la volonté de sauver ces femmes du malheur. D’ailleurs, la tradition veut que celles-ci se consacrent entièrement à eux.
Les acteurs qui ont interprété des rôles typiques de nimaime sont Hiroshi Akutagawa (Les oies sauvages, Un conte étrange de l’est de la rivère Sumida) et Ryo Ikebe (Pays de neige). Quant à Hisaya Morishige, déjà cité, il a su interpréter en leur donnant toute leur ampleur les qualités du nimaime, en les dramatisant à l’extrême. Ces acteurs ont trouvé en face d’eux de remarquables actrices outre Chikage Awashima et Hideo Takamine, telles que Keiko Kishi dans Pays de neige ou Fujiko Yamamoto dans Histoire singulière à l’est du fleuve.
Et je reprends mon avis sur L'oie sauvage (1953)
Un titre qui me laisse dubitatif.

Comme souvent, l'aspect purement plastique est régulièrement époustouflant avec un noir et blanc magnifique qui devient sublime dans les scènes finales noyées dans le brouillard. Le décor est également épatant même si discret avec un Takeo Kimura qui aligna 3 plateaux ensemble pour reconstituer une longue ruelle. Même chose aussi pour le charme juvénile et timide de Hideko Takamine (décédée récemment).

Mais le gros problème vient de l'histoire et du rythme qui pourrait tenir en 1 heure : une veuve devient la maitresse d'un usurier mais tombe amoureux d'un étudiant en médecine. Le scénario ne va pas plus loin que ça, ne développe aucune autre sous-intrigue et n'aborde aucun autre thème. C'est juste un film qui prend bien trop son temps pour des scènes très répétitives (les étudiants qui chantent, les deux amoureux se croisant dans la rue, la servante devant sortir pendant que l'usurier visite sa maitresse, l'épouse délaissée de l'usurier qui se plaint etc...). La lourdeur de la mise en scène est en plus appuyée par de long silence qui n'apporte rien de plus aux sentiments ou à l'émotion que transmettent déjà les acteurs et les images.

C'est donc rapidement ennuyeux même si quelques moments amusants ou touchants viennent vraiment nous faire regretter que la durée joue à ce point contre la qualité esthétique.

Shiro Toyoda aura droit à près d'une demi-douzaine d'œuvres dans la prochaine rétro Toho. Je croise les doigts pour qu'ils soient plus dégraissés tant en restant à ce niveau visuel.

et place au nouveauté !
Pays de neige (1957)

Shiro Toyoda, féru de littérature, se spécialisa justement dans l'adaptation des classiques japonais. D'où des œuvres souvent ambitieuses qui l'ont imposé comme un cinéaste majeur des années 20 au années 60.
Pourtant quand on découvre bon nombre de ses films aujourd'hui, on est surtout frappé par l'académisme et l'ennui froid de la mise en scène. Du travail bien fait mais sans âme qui peine à passionner.

Ce pays de neige est typique de ce ressenti.
A la base un roman de Yasunari Kawabata, prix nobel de littérature et au final un supplice interminable de 2h1.

Alors oui, visuellement, le film est plastiquement très beau : photo magnifique, décor soignée, cadrage léché, mouvements de caméra, tournage en extérieur sous la neige pour des paysages magnifiques... Mais au delà de ça, il y a une histoire tout bonnement irritante avec une psychologie jamais crédible que le jeu horripilant des acteurs (surtout l'actrice) . C'est simple, au bout de 15 minutes j'avais déjà abdiqué à essayer de suivre l'histoire tant celle-ci tourne en rond et impose une romance à la sauce "je t'aime moi, non plus".

2h15 de scènes qui ne cessent de se répéter, de se décliner, de tourner en rond sans que jamais les personnages ou leur psychologie évoluent. Il n'y a en plus aucune finesse dans le jeu des acteurs : Keiko Kishi passe son temps à parler avec la voix d'une adolescente prè-pubère ou pousser des cris strident et Ryô Ikebe est l'incarnation même du "you know what i'm happy".

Kishi m'insupportait tellement que durant la dernière demi-heure, je passais mon temps à prier pour que son personnage meure le plus vite possible :
- pourvu qu'elle brûle dans l'incendie
- pourvu qu'elle se jette sous le train
- Pourvu qu'elle meure de froid
- Pourvu que le chien, qui passe, là, dans le fond, vienne la bouffer.

Même la mise en scène qui avait su se montrer alléchante dans l'ouverture (les reflets dans les glaces) semblent à côté de la plaque et multiplie les long-plans ou les mouvements de caméra (parfois hasardeux) sans justification autre le "joli".

Bref, l'exemple typique du film "à oscar" (ou pour festival) qui cherche à démontrer à chaque instant son statut auto-proclamé de chef d'œuvre prestigieux avec un étalage de moyen et de numéro d'acteur écœurants.
Toyoda en oublie l'essentiel : l'identification du spectateur, le réalisme des sentiments et l'émotion (sans parler du rythme et de la cohérence)

Re: Shiro Toyoda (1906 - 1977)

Publié : 2 mars 11, 02:47
par bruce randylan
L'auberge de la gare (1957)

Ah ! En voilà qui fait plaisir ! Et pour cause, c'est une comédie bien fraiche. :)

On y suit le quotidien d'une auberge qui doit accueillir des groupes (d'étudiant généralement) pour survivre dans un Japon en mutation.

Vu l'année de réalisation, on peut supposer que c'est le premier film en scope et en couleur du cinéaste. On sent que ce(s) nouveau(x) procédé(s) l'ont motivé et lui ont donné une nouvel fraicheur. Il adapte donc son format avec le propos de l'histoire : la largeur du cadre lui permet de remplir l'image de tous les clients tumultueux de l'hôtel que ce soit dans la longueur et/ou dans la profondeur du champ.
Le film y gagne un dynamisme et une énergie réjouissante tout en demeurant fixe dans sa réalisation. On a vraiment l'impression d'être dans une fourmilière avec des passages incessants, une image toujours en mouvement, truffé de détail savoureux dans le second plan.

Et puis Toyoda a aussi l'intelligence d'accompagner le scope avec la même sa gestion du son. En élargissant le cadre, Toyoda élargit le son.
Car non seulement les clients sont une inépuisable masse grouillante mais aussi bruyante. Le film est là encore incroyablement chargé de dialogues, de chansons, de bruits, de cris...
On dirait que Toyoda a bien étudié les principes de la screwball comedy à la Hawks. Pas une seconde de répits ni de silence. Beaucoup de conversation se chevauchent mais toutes demeurent compréhensibles en se répondant avec précision. Pour peu, on pourrait dire que c'est presque éreintant.

On est vite embarqué dans la farandole des personnages attachants et drôle qui sont écrits avec beaucoup de tendresse et joué par des acteurs des plus sympathiques (Frankie Satai s'impose immédiatement avec son physique de gentil nounours). Les situations décalées et drôles s'enchainent sur un rythme soutenu : la délirante séquence de rockabilly, les retrouvailles entre un employé de l'auberge et une ancienne geisha aux oreilles irrésistibles, l'histoire d'amour entre deux autres employés et bien-sûr la vitalité des différents groupes de clients.
Sur la fin, l'histoire se fait plus mélancolique et romantique mais ce virage est très réussi bien que forcément moins rythmé. Le cinéaste livre au passage une réflexion sur la fin d'une époque, d'un métier et d'une mentalité.

Une petite merveille de fraicheur et de maitrise technique qui étonne quand on voit que le film a été réalisé la même année que le ronflant pays de neige qui le contraire absolu de celui-ci.

Re: Shiro Toyoda (1906 - 1977)

Publié : 7 mars 11, 14:17
par bruce randylan
Histoire singulière à l’est du fleuve (1960)

Cette histoire singulière est celle d’un professeur qui traverse par hasard le quartier des geishas durant une nuit d’averse. Il est accueilli par une jeune fille qui se prostitue pour payer le traitement de sa mère très malade. Tous deux ne tardent pas à tomber amoureux.

La preuve que Toyoda à l’air plus à l’aise dans les films légers et tendres que dans les mélodrames. Malgré son scénario qui aurait pu être prétexte à toutes les dérives mélo, le traitement est plus réaliste et chaleureux. Pour peu, je dirais que c’est sans doute le film qui me semble être le plus crédible sur le monde des geishas avec des personnages loin des clichés et des stéréotypes : les « macs » ne sont pas des monstres égoïstes avides d’argent faciles mais des hommes qui se soucient de la santé de ses filles et parlent volontiers avec les clients, les geishas sont conscientes du travail qu’elles font sans se plaindre, sans atermoiement mais avec une certaine dignité eet avec bonnes volontés. Il en va de même avec les clients et les épouses.
Pas de manichéisme ici dans la psychologie, juste des hommes et des femmes avec des faiblesses et des sentiments naïfs.
Ce naturel, qui exclut les passages larmoyants et torturés, donne un très beau film dont la spontanéité des rapports humains fait la qualité première.
Sans atteindre le niveau de l’auberge de la gare, Toyoda signe une œuvre vivante, assez belle visuellement avec un joli maitrise du scope, des couleurs et du rythme général.

Toyoda ne cherche pas à juger une profession (à l’époque où celle-ci n’est pas encore interdite). Il se contente, judicieusement, de décrire sans prendre parti. Seul la conclusion se permet d’aborder tout de même plus cruellement le sort et la condition de ces geishas dans une série de travellings sur les devantures des maisons closes. L’effet dévoile un constat très amer pour des dernières images impressionnantes et déprimantes.

Ce passage, plus deux ou trois moments couverts par la voix-off d’un narrateur extérieur à l’intrigue, tranche un peu avec le ton général et fait sortir du film mais il faut reconnaître l’efficacité du propos, même si ça contredit un peu la démarche et l'esprit.

Re: Shiro Toyoda (1906 - 1977)

Publié : 19 avr. 11, 14:33
par bruce randylan
Deux de plus
Une jeune fille (1937)

Une adolescente qui vit seule avec sa mère accepte mal de vivre sans père. Elle s'amourache d'un de ses professeur compatissant. Bientôt des rumeurs circulent sur eux, leur prêtant une liaison.

Le retour des Toyoda des mauvais jours : un drame froid, dénué d'âme et de sentiment.
Il livre du travail appliqué et soigné mais il est incapable d'insuffler de la vie et de transformer un scénario en enjeux dramatiques qui passionneraient le spectateur. On se sent vite exclut de ce drame alors que les personnages sur le papier sont assez fouillés surtout celui de l'adolescente assez complexe et qui possède une dimension psychanalytique rare pour l'époque.

Pour dire un peu de bien, on dira que le film possède heureusement une direction d'acteur assez fraîche et ne joue pas le jeu du mélodrame au premier degré. Une jeune fille n'est donc pas un film agaçant, seulement ennuyeux et terriblement plat.


Le printemps des petites iles (1940)

Dans le japon rural des années 30, une doctoresse parcourt des petites iles reculées pour dépister la lèpre.


Un drame à double tranchant, typique de la méthode Toyoda.

On a une donc très belle mise en scène avec des cadres réfléchis, une très belle photographie, un tournage en extérieur très "néo-réaliste" avant l'heure, un sujet délicat, un traitement naturaliste et une direction d'acteur très spontanée. Quand tous ses éléments s'accumulent, aidés par un très beau découpage, on tombe sur des scènes magnifiques (les cris d'une femme entendus depuis la rue, une petite fille suivant la doctoresse à distance, un escalier filmé depuis le bout du couloir, la course après le bateau à la fin ...). Des moments simples, pas trop appuyé sur le mélodrame.

Mais d'un autre côté, il y a un discours très, très, très, conventionnels qui donne l'impression de regarder une commande institutionnel du ministère de l'éducation et de la santé où on nous explique TOUS les cas possibles de refus de la maladie : les qu'en-dira-t-ton, le mari qui ne veut abandonner sa famille, l'enfant dont il faut suivre l'évolution de la lèpre.
Ce genre de discours très scolaire désamorce toutes les bonnes volontés et les ambitions initiales. On déplore de se détacher une nouvelle fois de l'histoire, devant se contenter alors de ces quelques moments énumérés un peu plus haut.

C'est vraiment dommage.
Celà-dit, pour la défense du film, le printemps des petites iles devait être un film très novateur pour l'époque abordant un sujet tabou pour une population mal prévenue. A l'époque, ça devait être du cinéma engagé très courageux puisque le film fut considéré comme le meilleur de cette année par plusieurs magasines japonais.

Re: Shiro Toyoda (1906 - 1977)

Publié : 15 juin 11, 12:14
par bruce randylan
Salut les gens, je suis sûr que vous étiez en manque de Toyoda :D

Les portes de l’enfer (1969)

Un homme fortuné et sans scrupule qui dirige sa province d’une main de fer s’offre les services d’un peintre coréen. Prenant la fille de celui-ci comme concubine, il demande au peintre des tableaux sur Bouddha. L’artiste refuse et lui propose un dessin représentant les enfers.

Du Shiro Toyoda pur jus : une mise en scène appliquée, parfois maîtrisées et réussie, mais de gros problème de rythme et une froideur persistante.

La réalisation demeure dans l’ensemble inspirée mais le problème c’est qu’elle est d’une gratuité totale. On a l’impression que malgré son âge Toyoda (qui a commencé sa carrière dans les années 30) veut montrer qu’il a encore de l’énergie à revendre : split-screen, trucages, scènes de bataille, décors en studio volontairement appuyés, mouvement de caméra surprenant…
C’est joli mais ça ne veut rien dire et ça n’apporte pas grand-chose à l’histoire. Par exemple l’ouverture multiplie les idées saugrenues (des plans larges avec des espèces de taches blanches floues en bord cadre ; contre plongée tournoyante au milieu des visages formant un cercle ; filtres de couleurs).
Le reste du film joue ainsi plusieurs procédés de ce genre, par moment ça fonctionne (l’image devenant rouge), par moment c’est grotesque (les spit-screens).

L’interprétation est au diapason avec un Tetsuya Nakadai qui rejoue son grand numéro de dément au regard fou et à la coiffure en pagaille. Au début, ce n’est pas du tout justifié mais sur la fin ça fonctionne beaucoup mieux.
Il faut dire que les 20 dernières minutes sont vraiment prenantes avec enfin une ambiance et des personnages qui se mettent enfin à vivre. Il faut dire que la situation est particulièrement sadique et cruelle.
J’avais cela dit déjà vu un film japonais très similaire. Je ne suis pas sur mais il me semble que c’était dans un film à sketch de Teruo Ishii sorti chez HKvideo.

Inégal donc mais on y trouve quelques bons passages (les trucages sur l’apparition du spectre sont vraiment très bien fait)

Re: Shiro Toyoda (1906 - 1977)

Publié : 16 juin 13, 14:09
par julien
C'est pas mal quand même cette Porte de l'Enfer (Le film était sous-titré Figures Infernales). Avec un budget qu'on imagine relativement modeste, le réalisateur en tire un film assez honorable qui contient quelques scènes visuelles bien torchées. Sinon, j'ai trouvé que cette histoire, qui conjure drame passionnel, peinture et fantastique aurait fait un bel épisode pour la série Night Gallery, de Rod Serling ! L'acteur Tetsuya Nakadai est effectivement remarquable dans le rôle du peintre, en proie à ces démons intérieurs. On peut juste regretter que le personnage de sa fille, devenue malgré elle, la concubine du seigneur maléfique, ne soit pas plus développé, car il constitue un enjeu important du film dans lequel le drame se noue.
bruce randylan a écrit :Inégal donc mais on y trouve quelques bons passages (les trucages sur l’apparition du spectre sont vraiment très bien fait)
C'est d'ailleurs cette dimension onirique fantastique qui fonctionne le mieux dans le film. Dommage que ça n'ait pas était davantage exploité par le metteur en scène.