Le Western américain : Parcours chronologique II 1950-1954

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique II 1950-

Message par Jeremy Fox »

Ah oui ok : c'est plus que du tonnerre, c'est de la terreur :mrgreen:
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hellrick
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique II 1950-

Message par hellrick »

Jeremy Fox a écrit :Ah oui ok : c'est plus que du tonnerre, c'est de la terreur :mrgreen:
Oups, oui :oops:
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John Holden
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Re: The Eagle and the Hawk

Message par John Holden »

Jeremy Fox a écrit :
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L’Aigle et le Vautour (The Eagle and the Hawk, 1950) de Lewis R. Foster
PARAMOUNT


Spoiler (cliquez pour afficher)
Avec John Payne, Rhonda Fleming, Dennis O’Keefe, Thomas Gomez, Fred Clark, Frank Faylen, Eduardo Noriega, Walter Reed…
Scénario : Lewis R. Foster & Daniel Mainwaring
Musique : Rudy Schrager
Photographie : James Wong Howe (Technicolor)
Une production William H. Pine & William C. Thomas (Paramount)
Couleur - 97 mn - 1950


Sortie USA : 30 mai 1950


Notre parcours nous avait déjà fait croiser une fois la route de Lewis R. Foster alors que nous en étions à l’année 1949. Il nous présentait alors son premier western assez anachronique, le sympathique mais oubliable El Paso. A l’occasion nous avions rapidement abordé sa filmographie ; rappelons succinctement que parmi ses contributions célèbres, il fut à l’origine du sujet original de Monsieur Smith au Sénat (Mr Smith goes to Washington) de Frank Capra et que Tavernier et Coursodon dans la première édition de leur livre sur 30 ans de cinéma américain avaient écrit sur lui ce court mais surprenant éloge : ‘Heureux les cinéphiles qui ont connu Foster’ et à propos de ce deuxième western du cinéaste, ‘dont l’humour et la photo de James Wong Howe ne manquent pas d’agréments’. Bref, si le nom de ce cinéaste ne dira aujourd’hui certainement rien à une immense majorité, il serait convenable de ne pas complètement l’oublier. Il se rappelle à nous aujourd’hui avec son excellent deuxième essai dans le genre, L’Aigle et le Vautour ; à notre tour de le faire sortir de l’injuste oubli dans lequel il est tombé.


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En 1863, en plein milieu de la Guerre de Sécession, le Texas Ranger Todd Croyden (John Payne) délivre Whitney Randolph (Dennis O’Keefe) d’un camp de prisonniers confédérés. De retour au Texas, le gouverneur lui apprend que l’homme qu’il vient de sortir de cette mauvaise posture n’est autre qu’un espion à la solde des Nordistes. Todd n’en croit pas ses oreilles ; avoir risqué sa vie pour sauver un ennemi du Sud ! Et ce n’est pas fini puisqu’il est maintenant chargé de l’accompagner au Mexique. En effet, il semble se préparer dans ce pays un bien plus grand danger que les conflits civils qui gangrènent actuellement les Etats-Unis et contre lequel il convient de s’assembler pour lutter. On a cru comprendre que non loin de la frontière, le général mexicain Liguras surnommé ‘le vautour’ (Thomas Gomez) levait une armée dans le but d’envahir le Texas. Il faut aller s’en rendre compte sur place d’autant que le précédent agent secret envoyé en ces lieux est désormais porté disparu et que les armes que les américains font porter au président Juarez n’arrivent jamais à destination. En route, les deux hommes aident Madeline (Rhonda Fleming), une jolie demoiselle, à se sortir d’un mauvais pas, son chariot s’étant retrouvé coincé au milieu d’une rivière. En arrivant dans la première ville mexicaine, ils la retrouvent et apprennent qu’il s’agit de la fille de l’important Basil Danzeeger (Fred Clark) qui semble faire la pluie et le beau temps dans la région. Ils découvrent sans tarder que le prédécesseur de Whitney a été tué et que la situation est encore plus compliquée que ce qu’ils avaient suspecté…


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John Payne : “This spying business … wouldn’t be dangerous would it?”
Dennis O’Keefe “Little bit. Worse that can happen to you is you get killed.”

A postériori, ce western pourra peut-être sembler banal mais puisque nous avançons chronologiquement, nous ne pouvons que constater avec surprise que ce film pourrait tout simplement être l’un des premiers westerns d’espionnage et que c’est aussi l’une des premières fois que l’action se déroulait quasi intégralement sur le territoire mexicain et non plus en Amérique du Nord même si le tournage a eu lieu en Arizona. En tout cas, nous concernant, il s’agit de nouveautés d’où mon envie encore plus grande de vouloir défendre ce petit western méconnu mais qui aura innové sur plusieurs plans. Il est également intéressant de constater que les mexicains ne sont encore pas ici caricaturés comme ils le seront trop souvent par la suite y compris dans des chefs-d’œuvre du genre. Rendons grâce pour tout ceci au scénariste Daniel Mainwaring (déjà auteur non négligeable de petites pépites telles La Griffe du Passé – Out of the Past de Jacques Tourneur ou encore de Ca Commence à Vera Cruz – The Big Steal de Don Siegel) qui, en collaboration avec le réalisateur lui-même, a signé un scénario non seulement novateur mais intelligent, extrêmement bien écrit, plein d’humour et historiquement passionnant.


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Eduardo Noriega : “I see a army building in the mountains, I see peasants with silver in their pockets for joining that army, and I hear El Captain speak of leading an army into Tejas when word and arms come from Presidente Juarez.”

Alors que la Guerre de Sécession faisait rage, Napoléon III a voulu profiter de cette déstabilisation et vulnérabilité du pays pour installer à la tête du Mexique, Maximilien d’Autriche, trahissant ainsi le président légitime, Benito Juarez, alors ami du gouvernement américain. Le fait historique est bien réel mais, il serait dommage au détriment de l’intrigue, de dévoiler les rouages qui feront prendre conscience à nos héros de ce coup d’état qui se préparait en sourdine. Car l’imbroglio d’espionnage mis en place par les scénaristes, quoique très fluide et finalement assez attendu, n’en est pas moins captivant pour l’époque. Mais ce n’est pas le seul point positif de ce script ; en effet, le duo que Foster et Mainwaring a décrit, celui formé par un Texas Ranger et un agent secret du camp adverse, est bougrement attachant et leurs relations faites d’amitié, de connivence et d’ironie m’ont fortement fait penser à celles qui lieront plus tard les personnages interprétés par Roger Moore et Tony Curtis dans la série Amicalement Votre ; une sacrée belle descendance quand même ! Et vu que John Payne et Dennis O’Keefe sont parfaits dans la peau de leurs protagonistes respectifs, on se régale de leurs échanges divinement spirituels ; il faut dire que les dialogues concoctés pour ce film et dont j’ai parsemé ce texte de quelques exemples, s’avèrent brillants et savoureux. Attention, ne vous y trompez pas ; il ne s'agit aucunement d'une comédie mais d'un film bourré d'humour, nuance !


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John Payne à Rhonda Fleming : “I don't know anything about you, except you can tie a man's stomach in knots and make his tongue feel as thick as a saddle blanket.”

Pour compléter cette histoire d’espionnage et d’amitié, une romance se fait jour entre John Payne et Rhonda Fleming, un couple dont l’alchimie fonctionne à merveille et qui se reformera à de nombreuses reprises sous la direction du même Lewis R. Foster mais aussi sous celle plus prestigieuse d’Allan Dwan. Rien de naïf ni de mièvre dans cette histoire d’amour qui, sans en dire plus, a peut-être pu influencer Fritz Lang pour son Rancho Notorious ; en effet, elle possède de nombreux points communs avec celle liant Marlene Dietrich et Arthur Kennedy. Et les amateurs d’action là dedans ; entre délicates réparties humoristiques, running gag amusants (celui des bottes), imbroglio d’espionnage, mise en perspective historique et séquences romantiques, sont-ils oubliés pour autant ? Pas du tout car le film file à vive allure et n’est pas dénué de scènes mouvementées qui culminent avec celle au cours de laquelle John Payne est attaché entre deux mustangs lancés au grand galop dans le but de le faire mourir écartelé et dépecé. Dommage que le manque de moyens se fassent ressentir à ces moments cruciaux et que l’utilisation maladroite des transparences gâche un peu notre plaisir. Car oui, il s’agit malgré tout d’un petit film de série solidement réalisé par Lewis R. Foster, ce dernier ne s’avérant cependant pas assez doué pour constamment pallier à ce trop petit budget comme le seront par exemple André de Toth ou Budd Boetticher.


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Saluons aussi la photographie en Technicolor de James Wong Howe qui nous avait surtout habitué jusqu’à présent à manier le noir et blanc avec ‘dextérité’ et un casting parfaitement choisi. Si Rhonda Fleming n’est pas spécialement une grande actrice, cette sculpturale rousse en impose quand même sacrément, Fred Clark et Frank Faylen sont des ‘méchants’ que l’on aime haïr et nos deux compagnons de fortune sont superbement interprétés par Dennis O’Keefe, le bavard impénitent, et John Payne, bien moins loquace, préfigurant l’homme sans nom de Leone avec ses réparties cinglantes et non dénuées d’une forte dose d’ironie. Alors qu’on le critique souvent pour sa fadeur, je vous conseille de jeter un coup d’œil sur la prestation qu’il délivre dans ce film pour vous rendre compte qu’il n’en est rien. Un acteur à redécouvrir d’urgence et que nous n’avons pas fini de croiser, pour mon plus grand plaisir.
Un scénario intelligent et bien ficelé, de l’humour à revendre, de la romance, de l’action, un arrière fond historique passionnant, une pointe d'émotion inattendue vers le final… il manque assurément un grand metteur en scène derrière la caméra mais n’accablons pas plus ce pauvre Lewis R. Foster car son travail de bon artisan nous aura fait passer un moment bougrement agréable.


Pas de DVD pour ce film ; autant dire qu’il rentre directement dans mes souhaits les plus urgents pour pouvoir le revoir dans des conditions plus correctes, la copie sur laquelle j'ai pu le visionner étant celle avec le logo de la chaîne Action.
En effet un film attachant au caractère hybride, mélant espionnage et caractéristiques habituelles du western, mené à un rythme serein, exceptés, comme le souligne Jeremy, la scène de l'écartèlement, ainsi que le règlement de compte final sur une colline cerclée de feu.
La complicité entre John Payne et Dennis O'Keefe fait merveille, servie par des dialogues malicieux tandis que Rhonda Fleming promène avec distinction sa rousseur chatoyante.
Et effectivement ce ne serait pas un luxe de pouvoir redécouvrir le film paré d'un master digne de la photographie de James Wong Howe dont les couleurs chaudes et pastels des paysages mexicains, capturant avec talent la lumière crépusculaire, ajoutent au charme de ce joli western.
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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique II 1950-

Message par Jeremy Fox »

Content que tu confirmes la qualité de ce western très attachant :D Il passe sur quelle chaine ?
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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique II 1950-

Message par Jeremy Fox »

Remontée prochaine à deux reprises de cette partie du parcours avec

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The Las Posse de Alfred Werker

ainsi que


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Saddle Tramp de Hugo Fregonese
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique II 1950-

Message par kiemavel »

Saddle Tramp, c'est par Hugo Fregonese pas Allan Dwan
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique II 1950-

Message par Jeremy Fox »

kiemavel a écrit :Saddle Tramp, c'est par Hugo Fregonese pas Allan Dwan

Exact ; je ne sais pas pourquoi j'ai fait ce lapsus.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique II 1950-

Message par Jeremy Fox »

Jeremy Fox a écrit :
kiemavel a écrit :Saddle Tramp, c'est par Hugo Fregonese pas Allan Dwan

Exact ; je ne sais pas pourquoi j'ai fait ce lapsus.

En tout cas, ce serait une bonne idée que Sidonis se penche sur son cas ; je suis presque certain qu'il pourrait bien se vendre. Un western délicieux et surtout utilisant à merveille ses paysages naturels : Universal était bel et bien à cette époque le champion en la matière. Avis plus détaillé dans une semaine environ.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique II 1950-

Message par Jeremy Fox »

Retour an 1950 avec le premier western signé Hugo Fregonese : Saddle Tramp



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someone1600
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique II 1950-

Message par someone1600 »

Intéressant :-)
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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique II 1950-

Message par Jeremy Fox »

someone1600 a écrit :Intéressant :-)

Je pense qu'il pourrait te plaire celui-ci :wink:
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique II 1950-

Message par someone1600 »

Peut être un passage sur tcm. Je vais regarder.
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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique II 1950-

Message par Jeremy Fox »

someone1600
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique II 1950-

Message par someone1600 »

Ça a lair franchement intéressant.
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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique II 1950-

Message par Jeremy Fox »

Avant d'en venir enfin aux Comancheros de Michael Curtiz (qui mettront un terme à l'année 1961), nouveau retour de dix ans en arrière pour l'unique western réalisé par William Dieterle, Red Mountain

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