Le Western américain : Parcours chronologique II 1950-1954

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Lord Henry
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50

Message par Lord Henry »

Le film a pas mal tourné sur le câble à une époque, et il a dû passer chez Mitchell ou chez Brion, avec toujours l'impression - justifiée ou non - d'un recadrage.
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Patapin
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Re: Riding Shotgun

Message par Patapin »

Jeremy Fox a écrit :Le Cavalier Traqué (Riding Shotgun, 1954) de André De Toth

[...]l’acteur étant même confiné dans une ‘cantina’ durant plus d’une demi-heure...
S'agirait-il enfin de la cantina de ma hantise ?
Jeremy Fox a écrit :[...]on ne manque pas de lui apprendre le vil plan qui se trame ; faire en sorte qu’un Posse soit organisé suite au hold-up de la diligence...
Jérémy, what is a Posse ? En angliche, c'est un détachement, une troupe. Il doit s'agir d'une poursuite organisée, si je ne m'abuse.
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Rick Blaine
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Re: Riding Shotgun

Message par Rick Blaine »

Patapin a écrit :
Jeremy Fox a écrit :
Jérémy, what is a Posse ? En angliche, c'est un détachement, une troupe. Il doit s'agir d'une poursuite organisée, si je ne m'abuse.
Il s'agit d'un ensemble de personnes civiles réunie par l'autorité locale (un shérif par exemple) pour faire appliquer la loi. Dans les western ça se matérialise souvent par une poursuite, une battue pour retrouver un supposé criminel. Je pense qu'il n'y a pas de mot en français pour faire passer ce concept légal typiquement anglo-saxon.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50

Message par Lord Henry »

On parlerait de milice, non?
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Jeremy Fox
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Re: Riding Shotgun

Message par Jeremy Fox »

Patapin a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Le Cavalier Traqué (Riding Shotgun, 1954) de André De Toth

[...]l’acteur étant même confiné dans une ‘cantina’ durant plus d’une demi-heure...
S'agirait-il enfin de la cantina de ma hantise ?
Je vois que je ne suis pas le seul à avoir des problèmes de mémoire :mrgreen:
C'était ma première idée quand tu avais commencé tes recherches il y a quelques années mais tu avais dit avoir trouvé ce film je ne sais plus où et que tu l'avais regardé en t'apercevant qu'il ne s'agissait pas de l'objet de tes recherches. Regarde ton topic initial pour confirmation :wink:
Un Posse est effectivement une milice levée par un représentant de la loi pour aller à la recherche d'un hors-la-loi mais je vois que Rick a parfaitement répondu. C'est d'ailleurs le titre original du superbe western de Kirk Douglas.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50

Message par Lord Henry »

what is a Posse ?
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50

Message par Rick Blaine »

Lord Henry a écrit :On parlerait de milice, non?
Oui je pense aussi. Mais depuis la guerre 39/45, le concept de milice évoque des choses assez spécifiques.
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Rails into Laramie

Message par Jeremy Fox »

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Seul contre tous (Rails into Laramie - 1954) de Jesse Hibbs
UNIVERSAL


Avec John Payne, Mari Blanchard, Dan Duryea, Barton MacLane
Scénario : D.D. Beauchamp & Joseph Hoffman
Musique : sous la direction de Joseph Gershenshon
Photographie : Maury Gertsman (1.37 Technicolor)
Un film produit par Ted Richmond pour la Universal


Sortie USA : 14 avril 1954


Wyoming 1869. Le Général Augur, souhaitant comprendre pourquoi la ligne de chemin de fer transcontinentale est bloquée aux abords de la ville de Laramie, envoie le sergent Jeff Harder (John Payne) pour résoudre l’affaire. En effet, il estime que cet officier forte tête au tempérament batailleur et aux mœurs dissolues sera le plus à même de mener à bien cette mission urbaine et lui promet de lui obtenir son avancement de Capitaine s’il réussit. Alors que les notables attendaient un bataillon entier pour remettre de l’ordre, ils sont étonnés et fortement déçus de voir arriver un homme seul. Lorsqu’ils se rendent compte que ce nouveau Marshall est en bons termes avec Jim Shanessy (Dan Duryea), ils n'en sont que plus dépités ; en effet c’est ce dernier qu’ils soupçonnent de tous les maux dont les retards du chantier de chemin de fer. Ils sont persuadés qu'en tant que propriétaire du saloon et de l’hôtel, il espère pouvoir profiter au maximum de la présence des ouvriers pour se remplir les poches. Quoiqu’il en soit et même s’ils sont de vieux amis, Jeff entendant accomplir le travail qu’on lui a demandé, l’affrontement avec Jim semble inévitable d’autant qu’il ne supporte pas ses tentatives de corruption et d’intimidation à son égard…

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Avant de passer derrière la caméra pour un petit corpus de douze films en tant que cinéaste, Jesse Hibbs aura été footballeur puis assistant réalisateur auprès, entre autres, de John Ford et Anthony Mann. Dans le domaine du western, il a débuté en 1954 par le très plaisant Chevauchée avec le diable (Ride Clear at Diablo) qui nous proposait la rencontre jubilatoire entre Audie Murphy et Dan Duryea avant de donner pour partenaire à ce dernier un autre grand comédien spécialisé dans la série B, John Payne ; c'était pour le film qui nous intéresse ici, tourné seulement quelques semaines plus tard, le tout aussi agréable Seul contre tous (Rails into Laramie). Si la critique a toujours fait la fine bouche avec une extrême sévérité vis-à-vis du réalisateur, sa courte filmographie westernienne nous aura pourtant octroyé, à défaut de grands films, quelques autres œuvres très divertissantes dont en 1956 L’Homme de San Carlos (Walk the Proud Land), curieux western pro-indien, très digne et quasiment sans aucune violence. Seul contre tous (Rails into Laramie) –l’un de ses films les plus réussis- possède une aura extra-cinématographique toute particulière pour la plupart des cinquantenaires amateurs de feu ‘La Dernière séance’ puisqu’il s’agit du dernier film présenté lors de cette mythique émission de télévision de Gérard Jour'dhui et Eddy Mitchell. Profitons-en au cas où certaines oreilles influentes traineraient dans le coin : il va de soi que tous ces ‘enfants de la télé’ seraient probablement fort ravis de voir sortir une édition de ce film sur galette numérique. A bon entendeur...

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Avec, attelés au scénario, D.D. Beauchamp -une tripotée d’excellents westerns à son actif dont les meilleurs sont signés Nathan Juran (Gunsmoke), Budd Boetticher (The Man from the Alamo), King Vidor (The Man without a Star) ou Allan Dwan (Tennessee’s Partner)- ainsi que Joseph Hoffman -d’autres westerns Universal très plaisants dont Duel at Silver Creek de Don Siegel, The Lone Hand de George Sherman ou Tall Man Riding de Lesley Selander- il n’y avait pas de raison de s’inquiéter avant de commencer le visionnage de ce deuxième western de Jesse Hibbs ; d’autant plus que le producteur Ted Richmond avait déjà prouvé qu’il possédait un goût assez sûr -c’est lui qui en ce début des 50’s met le pied à l’étrier de Budd Boetticher dans le domaine du western avec l’excellent The Cimarron Kid- et que les équipes Universal étaient alors parfaitement rodées pour ce style de westerns de série B en Technicolor, n’ayant jusqu’à présent qu’assez peu de ratés à déplorer, forts aussi de cascadeurs chevronnés et de secondes équipes d’une redoutable efficacité. D’ailleurs, les amateurs de séquences mouvementées seront à la fête car d’une part les scènes d’action à bord d’un train en marche s’avèrent très spectaculaires pour l’époque (et notamment le ‘pugilat’ entre Myron Healey et John Payne sur le toit d’un wagon), de l’autre les bagarres à poings nus sont 'jouissivement' teigneuses et totalement crédibles, témoin ce coup de pelle lancé par John Payne dans la figure d’un récalcitrant qui fait son petit effet. Le comédien est d’ailleurs très à l’aise dès qu’il s’agit de donner du poing, paraissant même ne pas être doublé ; à tel point que son Jeff Harder n’a pas besoin de sortir beaucoup d’arguments pour que tout le monde se soumette, ses mots et ses actes s’avérant grandement dissuasifs.

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L’histoire est celle d’un soldat un peu rustre envoyé dans une petite ville du Wyoming pour enquêter sur le pourquoi de l’arrêt des travaux d’une ligne de chemin de fer. Il comprendra vite qu’il s’agit du tenancier de l’hôtel et du saloon qui, devant la manne financière apportée par les ouvriers, fait en sorte qu’ils restent sur place le plus longtemps possible ; sauf que cet homme qui tient la ville sous sa coupe est aussi un vieil ami qui a même épousé la femme qu’autrefois il aimait. On devine d’emblée que malgré les tentatives de corruption –liasses de billets mais aussi sa charmante associée qu’il pousse dans ses bras- et d’intimidation -Lee Van Cleef toujours prêt à lui trouer la peau sans réfléchir- l’affrontement va devenir non seulement inévitable mais violent. Et l'on comprend assez vite que c’est avant tout la confrontation de ces deux grands acteurs du film de série qui fera tout le sel de ce petit western sinon assez routinier. John Payne –qui sera absolument fabuleux dans les westerns Bogeaus de Allan Dwan- et Dan Duryea -qui, avec sa voix nasillarde et ses mimiques inquiétantes aura probablement été le comédien qui aura campé le plus grand nombre de Bad Guys parmi les plus inoubliables du western de série B- forment un duo absolument jubilatoire. Ils sont bien entourés par une pléiade de seconds rôles qui ne sont pas en reste et notamment Lee Van Cleef tout en sadisme ainsi que la très jolie Mari Blanchard dans le rôle de la tenancière du saloon, personnage assez ambigüe par le fait que nous ne savons jamais vraiment de quel côté elle penche, si elle est sincère lorsqu’elle tourne autour du viril Marshall ou si c’est son vil associé qui lui en a donné l’idée pour le mettre hors d’état de nuire. L’autre personnage féminin aurait pu être passionnant s’il n’avait pas été aussi sacrifié et si les scénaristes ne l'avaient pas laissé tomber un peu vite : Joyce Mackenzie -avec son visage d’ange à la Donna Reed- interprète l’épouse de Duryea, l’ex-petite amie de Payne, une femme tellement amoureuse de son mari qu'elle est prête à tout pour l'aider, excusant même tous ses méfaits.

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Enfin, parmi cette sympathique galerie de personnages nous pourrons aussi nous régaler de celui du shérif poltron mais éminemment attachant superbement campé par James Griffith. Parmi les autres éléments intéressants, on notera une situation cocasse même si historiquement véridique, le premier jury entièrement féminin à statuer lors d'un procès dans cet Etat du Wyoming qui sera également le premier à accepter le vote des femmes. Dans le film, c’est suite à l’intimidation des différents jurys composés d'hommes que les femmes décideront de démontrer qu’elles peuvent être plus courageuses que leurs homologues masculins, ne se démontant pas et faisant enfin régner la justice en faisant emprisonner le 'dictateur' de leur cité ; une sympathique intrusion du féminisme naissant au sein du genre traditionnellement le plus ‘machiste’ ! Dommage que cette séquence arrive alors que le film accuse en son milieu un petit ‘ventre mou’ avec un rythme un peu plus relâché. Dommage également que certaines motivations ne s'avèrent pas évidentes à comprendre et notamment celles des notables dont on ne sait plus trop à un moment donné ce qu’ils veulent (peut-être que eux non plus d'ailleurs). Ceci dit les 75 minutes passent comme une lettre à la poste, les retournements de situations et les scènes d’action vigoureuses étant assez nombreuses, les dialogues acérés jamais en reste pour que l’ennui n’ait jamais le temps de s’installer. Pour les connaisseurs, il sera assez amusant de repérer les nombreuses analogies du scénario avec celui de Destry Rides again (Femme ou démon) dont D.D. Beauchamp écrira d’ailleurs le remake en 1955 réalisé par George Marshall avec Audie Murphy ; on se demandera également si Howard Hawks n’aurait pas pris quelques idées en voyant ce film pour son futur Rio Bravo : le shérif qui fait la sieste dans une cellule, les relations entre John Payne et James Griffith…

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Pour être tout à fait franc, il s’agit d’un western tout à fait conventionnel réservé exclusivement aux amateurs du genre ; cependant, les acteurs convaincants et rompus à l’exercice avec en tête un John Payne charismatique, les efficaces séquences d’action, la qualité honorable du scénario, les punchlines qui fusent, un joli thème musical principal chanté durant le générique par Rex Allen, la beauté du Technicolor et le travail très efficace de tous les techniciens du studio en font, malgré une baisse de rythme à mi-parcours, une série B bougrement plaisante. Quel bonheur si Sidonis pouvait se pencher sur son cas !
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Rick Blaine
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50

Message par Rick Blaine »

Jeremy Fox a écrit :
Spoiler (cliquez pour afficher)
Lord Henry a écrit :
On ne le répètera jamais assez ; une petite merveille du genre, l'un des meilleurs westerns des 70's. A découvrir absolument par ceux qui ne connaitraient pas.

Je ne l'ai toujours pas pris celui-ci. Je vais le noter, sinon j'oublie. :oops:
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50

Message par Jeremy Fox »

Rick Blaine a écrit :
Jeremy Fox a écrit :
Spoiler (cliquez pour afficher)
On ne le répètera jamais assez ; une petite merveille du genre, l'un des meilleurs westerns des 70's. A découvrir absolument par ceux qui ne connaitraient pas.

Je ne l'ai toujours pas pris celui-ci. Je vais le noter, sinon j'oublie. :oops:
Je suis quasi certain que tu apprécierais. Il fait l'unanimité pour l'instant. Tu devrais le trouver pas cher : il fait partie de ces DVD qui étaient vendus à 1 euros chez noz l'an dernier.
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Message par Patapin »

Jeremy Fox a écrit :Je vois que je ne suis pas le seul à avoir des problèmes de mémoire :mrgreen:
Effectivement, je ne me rappelais même plus que je l'avais vu ! Image

Bravo pour vos pots, le western de 1975 est alléchant. La façn dont Posse est prononcé me fait penser à une lente déformation du français "poursuite, poussuite, poussui, possui, possi", mais on peut extrapolet autant qu'on veut.
En tout cas rien à voir avec
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Re: Riding Shotgun

Message par Rick Blaine »

Patapin a écrit :
Bravo pour vos pots, le western de 1975 est alléchant. La façn dont Posse est prononcé me fait penser à une lente déformation du français "poursuite, poussuite, poussui, possui, possi", mais on peut extrapolet autant qu'on veut.
Je crois que Posse est plutôt un mot latin utilisé directement dans le vocabulaire légal britannique, puis américain par extension. (ça doit vouloir dire pouvoir, mais je ne suis pas latiniste).
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Re: Riding Shotgun

Message par Patapin »

Rick Blaine a écrit :Je crois que Posse est plutôt un mot latin utilisé directement dans le vocabulaire légal britannique, puis américain par extension. (ça doit vouloir dire pouvoir, mais je ne suis pas latiniste).
C'est fort... posse... ble !
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Re: Riding Shotgun

Message par Rick Blaine »

Patapin a écrit :
Rick Blaine a écrit :Je crois que Posse est plutôt un mot latin utilisé directement dans le vocabulaire légal britannique, puis américain par extension. (ça doit vouloir dire pouvoir, mais je ne suis pas latiniste).
C'est fort... posse... ble !
:lol:
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Arrow in the Dust

Message par Jeremy Fox »

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Le Défi des fleches – Emboscado (Arrow in the Dust, 1954) de Lesley Selander
ALLIED ARTISTS


Avec Sterling Hayden, Coleen Gray, Keith Larsen, Tudor Owen, Lee Van Cleef, Jimmy Wakely
Scénario : Don Martin d’après une histoire de L.L. Foreman
Musique : Marlin Skiles
Photographie : Ellis W. Carter (Technicolor 1.37)
Un film produit par Hayes Goetz pour la Allied Artists


Sortie USA : 25 avril 1954

Après la découverte du sympathique Le Justicier de la Sierra (Panhandle) et de l’excellent Fort Osage, je fondais de beaux espoirs sur la possibilité de faire encore de jolies découvertes avec Lesley Selander. Mais à la vision de Arrow in the Dust, il se confirme que les scénaristes Blake Edwards (oui, le fameux réalisateur de La Panthère rose) et Daniel B. Ullman devaient être les principaux instigateurs de la qualité de ces deux précédents films. Malgré le fait d’avoir loupé d'innombrables westerns de Selander, ce 56ème ne me fait plus trop regretter (probablement à tort) de n’avoir pas eu l’occasion d’en voir plus car Le Défi des flèches s’avère être un navet de première catégorie, aussi mauvais qu’inconsistant, aussi bâclé qu’ennuyeux, aussi laid que léthargique. Quant une équipe entière (aussi bien technique qu’artistique) se fiche à ce point de son travail, pas besoin d'aller cautionner longtemps le résultat !

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Bart Laish (Sterling Hayden), un déserteur en route pour l’Oregon, tombe sur un convoi de pionniers massacré par les indiens. Le seul survivant appartient à l’escorte militaire qui était chargée de le protéger, le Major Andy Pepperis, un cousin éloigné ayant fait ses classes avec lui à West Point. Mourant, faisant appel à son sens de l’honneur, il fait promettre à Laish d’aller rejoindre l’avant du convoi, parti un peu avant l’attaque, pour les conduire jusqu’au Fort Laramie. Il refuse tout d’abord mais tombant une seconde fois sur une caravane décimée, il décide de prendre l’uniforme de l’officier décédé et de s’octroyer son identité. Ayant rejoint le convoi, il prend la tête des opérations ; il doit se défendre contre les assauts incessants des Apaches et des Pawnees, les deux tribus s’étant réunies, semblant vouloir s’emparer de marchandises cachées dans le chariot du chef de convoi, un homme à priori peu recommandable ; des armes et munitions sans doute ?! Ignorant tout de sa véritable identité, tout le monde obéit sans discuter aux ordres de Bart. L’éclaireur Crowshaw (Tom Tully) l’a en revanche reconnu mais décide de faire comme si de rien n’était, ayant plus confiance au déserteur qu’au précédent commandant, trouvant que ce dernier manquait par trop de poigne et d’initiative…

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Premier film en Technicolor du studio de la Poverty Row, Allied Artists, Le Défi des flèches était également sorti en France sous le titre Emboscado, tactique mexicaine utilisée par le personnage de Sterling Hayden et qui consiste "à persuader l’ennemi qu’il vous a mis en fuite pour pouvoir ensuite contre-attaquer avec un plus grand effet de surprise". Qu’importe le titre mais avec ce film de Lesley Selander, on ne compte plus le nombre de mauvais westerns avec Sterling Hayden en tête d’affiche. Son talent de comédien n’était d’ailleurs pas inné car lorsqu’il n’eut pas de grands réalisateurs pour le diriger, il s’avérait médiocre ; pour sa défense, il faut dire que l’idiotie des scripts des westerns dans lesquels il eut à tourner ne risquait pas de l’aider à faire des efforts. Ici, il interprète un déserteur qui se retrouve du jour au lendemain à la tête d’un détachement de cavalerie sous une fausse identité sans que personne ne s’aperçoive qu’il n’a jamais eu à commander jusqu’à présent ; auparavant, il était tombé sur un convoi décimé dont le seul survivant était… un cousin à lui. Une fois sa mission accompli, on lui avoue qu’on savait qui il était et on lui laisse réintégrer l’armée sans rechigner ! Entre temps, il aura eu à combattre toujours de la même façon des indiens aussi idiots que mollassons, se laissant tirer comme des lapins, n’ayant pas compris la tactique de leur ennemi après pourtant des vingtaines d’attaques répétées. Le ridicule des situations n’a d’égal que le bâclage de la mise en scène ou encore la laideur plastique de l’ensemble (avec stock-shots en pagaille), les plans se suivant sans continuité dans l’éclairage voire même des décors, les cavaliers passant d’un paysage montagneux à un paysage de plaine en deux temps trois mouvements, le tout sans non plus aucun sens du rythme de la part du monteur.

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Un exemple pour mieux appréhender le 'j’menfoutisme' de l’ensemble de ce petit western militaire de série dont même l’intrigue sentimentale vient là comme un cheveu sur la soupe (pauvre Coleen Gray, totalement sacrifiée) ! Sterling Hayden propose à ce que le convoi parte de nuit, les indiens n’étant pas censé attaquer en nocturne. Quelques séquences plus loin, les chariots avancent en pleine lumière ; pas très grave car une ellipse aurait très bien pu nous transporter plusieurs heures plus tard. Mais voilà qu’un protagoniste vient nous le rappeler en nous disant bien clairement et bien fort qu’il est minuit, les soldats transpirant et plissant leurs yeux gênés par le soleil !!!! Pas même une nuit américaine, aussi laide soit-elle ; Selander préfère filmer une pleine nuit dans une lumière radieuse. Comme si ça ne suffisait pas, le film est intempestivement bavard sur des dialogues inintéressants au possible, les cascadeurs et les figurants ne semblent pas très vifs ni convaincants, mal grimés en indiens ; bref, c’est mal joué, mal filmé, mal monté, mal photographié, mal dialogué, mou comme ce n’est pas permis, répétitif et ennuyeux. Esthétiquement, pas un plan pour rattraper l’autre : un résultat calamiteux pour un film à fuir. La seule chose qui aurait pu retenir notre attention était l’agréable chanson ‘I’m no longer a stranger’ si elle n’était pas chantée à plus de cinq reprises. Sachant un peu à l’avance les plats de résistance qui suivent, nous n’allons pas nous attarder plus avant sur ce mets peu ragoutant.
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