Le Western américain : Parcours chronologique II 1950-1954
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- Euphémiste
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50
Tu n'as pas a t'excuser pour la longueur d'une chronique aussi passionnante... ca donne clairement envie de découvrir le film qui m'étais inconnu... je vais chercher dans mes enregistrements TCM.
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Re: The Red Badge of Courage
C'est vrai que c'est chiant à lire... vivement un résumé...Jeremy Fox a écrit : et désolé pour la longueur
Me suis demandé de quel film tu parlais avant de me rendre compte qu'il s'agissait de L'attaque de la malle-poste. Ah cette manie des titre anglais sur ce site...Jeremy Fox a écrit : A suivre : Rawhide d'Henry Hathaway avec Tyrone Power & Susan Hayward
J'adore ce film. Un suspense au cordeau, très proche du film noir. Un de mes préférés d'Henry Hathaway.
Le cinéma : "Il est probable que cette marotte disparaîtra dans les prochaines années."
Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)
http://www.notrecinema.com/
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- Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50
Désormais, je vais rajouter le titre français dans les "A suivre"
et je rappelle que le Huston existe en France en exclu Fnac
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50
Tant que les captures de l'écran titre restent, moi ça me vaJeremy Fox a écrit :Désormais, je vais rajouter le titre français dans les "A suivre"
Merci pour le rappel de cette info Jeremy, la lecture de ta chronique m'a donné envie (et ses captures )...Jeremy Fox a écrit :et je rappelle que le Huston existe en France en exclu Fnac
- Jeremy Fox
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Rawhide
L’Attaque de la Malle Poste (Rawhide, 1951) de Henry Hathaway
20TH CENTURY FOX
Avec Tyrone Power, Susan Hayward, Jack Elam, Edgar Buchanan, Hugh Marlowe, Dean Jagger, George Tobias, Jeff Corey, James Millican
Scénario : Dudley Nichols
Musique : Sol Kaplan
Photographie : Milton S. Krasner
Une production de Samuel G. Engel pour la 20th Century Fox
Sortie USA : 25 mars 1951
En ce début d’année 1951, le western opère quelques variations intéressantes et plutôt inédites. Après le ‘western de guerre’ par John Huston (La Charge Victorieuse - The Red Badge of Courage), Henry Hathaway nous propose le premier ‘thriller westernien’ avec Rawhide ; un huis-clos à suspense signé par Dudley Nichols, le scénariste de La Chevauchée Fantastique – Stagecoach de John Ford, et que n’aurait pas renié Alfred Hitchcock. Il s’agit du premier véritable western du cinéaste Henry Hathaway, certains ne considérant ni Brigham Young ni The Shepherd of the Hills comme faisant partie du genre. C’est aussi le retour au western de Tyrone Power que nous n’avions plus recroisé depuis ses rôles de Jesse James et de Zorro presque dix ans auparavant. Il retrouve le cinéaste de Peter Ibbestson qui l’avait auparavant dirigé dans Brigham Young ainsi que celui qui avait déjà été son partenaire dans ce même film, Dean Jagger, ici hirsute et méconnaissable. Mieux vaut prévenir pour éviter toute désillusion au vu du titre français : ceux qui trépigneraient d'impatience en attendant une attaque de diligence, sachez qu’elle ne viendra pas, pas plus que la Charge Héroïque de John Ford. Toute l'intrigue se déroulera à l’intérieur ou aux proches alentours du relais de diligence où sont confinés tous les protagonistes.
Sur la piste s’étendant de San Francisco à Saint-Louis, on y trouve un relais de diligence isolé au milieu des paysages arides de Rawhide Pass. Il est tenu par le vieux Sam Todd (Edgar Buchanan) et son fringant assistant Tom Owens (Tyrone Power) plus préoccupé de son apparence physique que de la bonne marche de l’entreprise au sein de laquelle il ne souhaite pas faire de vieux os. Quatre dangereux évadés étant signalés dans les parages, on fait descendre de force de la première diligence matinale une passagère, Vinnie Holt (Susan Hayward), et sa petite nièce à peine âgée de plus d’un an, estimant que la suite du voyage s’avèrerait pour l’instant trop périlleuse pour elles. Seulement les hors-la-loi annoncés sont encore plus près qu’on ne le pense et, avec à leurs têtes le meurtrier Rafe Zimmerman (Hugh Marlowe), ils ne tardent pas à investir le relais, prenant en otage ses occupants en attendant de pouvoir dévaliser de son chargement d’or la malle-poste du lendemain. L’atmosphère devient violente et extrêmement tendue d’autant plus que les bandits sont prêts à tout ; ils le prouvent assez rapidement lorsque l’ignoble salaud qu’est Tevis (Jack Elam) tue sans ménagement un premier otage. Tom demande alors à Vinnie de se faire passer pour son épouse pensant que, ayant instamment besoin de lui comme appât pour accomplir leur forfait, les malfaiteurs seront plus indulgents avec celle qu’ils prendront pour sa femme...
Comme on peut aisément le constater à la lecture de ce pitch, Dudley Nichols nous délivre une véritable intrigue de film à suspense en décors westerniens. Un huis-clos oppressant remarquablement écrit et réalisé avec une efficacité à toute épreuve par Henry Hathaway qui n'en était pas à son coup d'essai en matière de 'film d'action' nous ayant déjà surtout donné des œuvres mémorables dans le domaine du film noir (Le Carrefour de la Mort - Kiss of Death) auquel Rawhide peut aisément s'apparenter de par son sujet, sa tension et sa photographie dure et très contrastée. Western à petit budget, L’Attaque de la Malle Poste n’en est pas moins passionnant malgré ses (trop) faibles enjeux. Même si suivant les ‘règles’ de ce parcours chronologique, je ne devrais pas me projeter en avant, je ne peux quand même pas m’empêcher de penser que ce western préfigure certains films issus de la collaboration entre Budd Boetticher et Randolph Scott, notamment The Tall T (L’homme de l’Arizona) avec qui il entretient de très nombreux points communs. La seule chose qui l’empêche d’atteindre leurs niveaux, et ce n’est malheureusement pas bénin, c’est le manque d’épaisseur psychologique des personnages. Nous sommes face à une mécanique parfaitement huilée mais, en exagérant un peu, avec des pantins pour la faire tourner.
En effet, qui dit huis-clos, semblerait vouloir dire dans le même temps personnages riches et fouillés ; ce qui n'est pas vraiment le cas ici, Dudley Nichols nous jetant en pâture six hommes et une femme dessinés à gros traits, monolithiques, n'évoluant guère et pour lesquels à cause de ça nous avons du mal à éprouver plus d'empathie que nous aurions souhaité. C'est le cas pour Tom Owens même s'il est assez réjouissant de constater qu'il ne s'agit aucunement d'un héros mais d'un homme qui lutte avant tout pour assurer sa propre survie ; il en va de même pour Vinnie qui ne sort guère de son image de femme forte ne décolérant pas et ne décochant pas un sourire. Tyrone Power et Susan Hayward sont loin d'être mauvais mais l'écriture de leur personnage n'était pas assez riche pour qu'ils aient pu rendre leur interprétation mémorable. Dans Le Passage du Canyon (Canyon Passage), la comédienne nous laissait voir une palette de jeu bien plus étendue. En revanche, hormis le personnage de George Tobias quasiment ectoplasmique, les trois autres 'Bad Guy' tirent la couverture à eux ; non pas qu'ils soient moins 'typés' mais beaucoup plus savoureux.
Parmi eux, sadique et violent à souhait, Jack Elam et sa trogne patibulaire font très forte impression ; rarement l'acteur n'aura eu un rôle aussi important et aussi marquant : il est ignoble de bout en bout et nous nous faisons un plaisir d'haïr son Tevis. Pour cela, remercions Susan Hayward de s'être mal entendue avec Everett Sloane qui avait commencé le tournage dans la peau de cette brute sanguinaire ! Dean Jagger surprend, lui que l'on avait plus l'habitude de voir de l'autre côté de la barrière, imberbe : d'ailleurs ici son personnage n'est pas du tout cruel ; il s'agit d'un homme attachant qui s'est retrouvé embringué dans l'évasion de Zimmerman mais qui semble être mal à l'aise avec les trois autres. Quant à Hugh Marlowe dans la peau du chef de gang coupable d'un crime passionnel, il s'avère assez convaincant même si on aurait préféré le premier choix qui s'était porté pour ce personnage sur Richard Widmark. Zimmerman est en tout cas le personnage le plus mystérieux et imprévisible de Rawhide ; on ne sait jamais vraiment s'il faut le craindre ou non. Et n'oublions pas la petite fille qui sera à l’origine d’une des séquences à suspense les plus tendues du film.
Malgré une petite faiblesse dans l'écriture des personnages et de minimes enjeux dramatiques, et si on veut bien oublier un prologue et un épilogue dont on se demande ce qu'ils viennent faire ici, nous faisant penser que nous allons avoir à faire à une fresque épique en hommage au transport du courrier par les 'malles postes', il faut se rendre à l'évidence, le scénario de Dudley Nichols est sacrément bien troussé et la mise en scène d'Hathaway bougrement efficace. Le cinéaste boucle le tout avec un savoir faire certain, une précision étonnante dans le découpage de chaque séquence, un sens certain de la topographie, beaucoup de brio dans la gestion de l’espace et enfin une réelle virtuosité dans la sécheresse de son montage ; il est aidé en cela par la remarquable photographie en noir et blanc très contrastée de Milton Krasner qui fait merveille aussi bien en intérieur qu’en extérieur, mettant parfaitement bien en valeur les paysages naturels (filmés à Lone Pine) qui entourent le relais. Car même si le principal de l’action se déroule à l’intérieur de la station, quelques échappées bienvenues vers le dehors se font jour à espaces réguliers et aèrent le film qui n’est ainsi jamais trop étouffant malgré ses éclairs de violence d'une assez forte brutalité.
Dommage par contre que la musique de Sol Kaplan soit aussi hors-sujet, cassant l’ambiance à plusieurs reprises par l’utilisation de la guillerette mélodie ‘Oh Susannah’ totalement incongrue aux moments où elle retentit. On constate aussi qu’à la Fox, on utilisait souvent le même thème lors du générique, thème musical qui ne donne d’ailleurs guère l’ambiance ni le ton des films ; celle que l’on entend au début de Rawhide était déjà un morceau utilisé dans Brigham Young et ensuite dans La Ville Abandonnée (Yellow Sky) de William Wellman ; autant dire trois films qui n’ont pas grand-chose à voir entre eux ! A l’exception de cette étonnante faute de goût musicale probablement signée Alfred Newman, un remarquable et rigoureux exercice de style, un divertissement de premier ordre sans esbroufe, une intrigue parfaitement ficelée, un suspense d'une redoutable efficacité grâce à la précision d'écriture de Dudley Nichols : c'est déjà beaucoup mais il manque à L'Attaque de la Malle Poste ce supplément d'âme qui aurait pu le faire côtoyer les grands westerns. Ne faisons néanmoins pas les blasés et ne crachons pas sur la soupe quand elle demeure malgré tout aussi succulente ! Enfin, ceux qui ne manqueront pas de se poser la question à savoir si la série des années 60 avec Clint Eastwood a un rapport avec le film doivent être au courant que non.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50
Hé bé, je pensais que tu aurais été beaucoup plus enthousiaste pour un film qui selon moi lorgne davantage vers le film noir. J'avais trouvé la caméra très sèche et l'idée de l'enfermement excellente. Qu'on se comprenne bien, il ne s'agit pas d'un grand chef-d'oeuvre injustement oublié mais d'un film solide qui rempli parfaitement son contrat. Et puis en effet, Jack Elam en bad guy tirant sur le môme, c'est assez inoubliable.
Pour Hathaway dans les années 50, deux grands titres: Le jardin du diable et La fureur des hommes. Tiens, deux westerns !
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- Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50
Ben en fait, je ne me trouve pas si sévère que ça puisque je ne dis pas dit autre chose que toi dans ta phrase soulignée L'année suivante, dans le même style, je préfère hangman's Knot mais le Hathaway est excellent, attentionPère Jules a écrit :Hé bé, je pensais que tu aurais été beaucoup plus enthousiaste pour un film qui selon moi lorgne davantage vers le film noir. J'avais trouvé la caméra très sèche et l'idée de l'enfermement excellente. Qu'on se comprenne bien, il ne s'agit pas d'un grand chef-d'oeuvre injustement oublié mais d'un film solide qui rempli parfaitement son contrat. Et puis en effet, Jack Elam en bad guy tirant sur le môme, c'est assez inoubliable.
Pour Hathaway dans les années 50, deux grands titres: Le jardin du diable et La fureur des hommes. Tiens, deux westerns !
Et effectivement, le Jardin du diable est un sommet
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50
C'est vrai, j'avais loupé cette phrase
En revanche, je n'ai aucun souvenir de la partition... C'est peut-être un signe en effet.
Ne faisons néanmoins pas les blasés et ne crachons pas sur la soupe quand elle demeure malgré tout aussi succulente !
En revanche, je n'ai aucun souvenir de la partition... C'est peut-être un signe en effet.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50
Un film que je ne connais pas mais comme d'habitude ta chronique donne envie de le découvrir... lol.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50
someone1600 a écrit :Un film que je ne connais pas mais comme d'habitude ta chronique donne envie de le découvrir... lol.
En fan d'Hitchcock, tu devrais apprécier : un bout de papier, un couteau, autres petits objets qui sont à l'origine de séquences extrêmement tendues.
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- Euphémiste
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50
Et j'ai un enregistrement de ce film, ce qui est bien lol... tres surement un visionnement dans un futur proche.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50
Je l'ai en DVD (de chez Sidonis), mais pas encore regardé. Du coup, ta chronique m'interpelle. C'est marrant ce que tu soulignes à propos d'un certain "supplément d'âme" qui aurait été le bienvenu, car jusqu'ici tous les films que j'ai vu avec Tyrone Power m'ont souvent laissé un goût de "manque d'âme" (pas forcément énorme mais tout de même). En même temps, j'ai l'impression que c'est régulièrement le cas pour la 20th Century Fox durant les années 50 (attention, je ne généralise pas non plus, la production de la Fox étant exceptionnelle également).
Sinon, je suis fan d'Henry Hathaway, donc je pense le regarder dès que possible.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50
Je vois tout à fait ce que tu essaies d'exprimer car en y réfléchissant, je serais assez d'accord y compris pour un grand nombre des films Fox de l'époque (La tête parle souvent plus que le cœur). Ce que je voulais dire à propos du Hathaway pour être plus précis : il s'agit d'une mécanique parfaitement huilée et donc assez jouissive ; on aurait juste voulu se sentir plus proches des personnages.Julien Léonard a écrit :. C'est marrant ce que tu soulignes à propos d'un certain "supplément d'âme" qui aurait été le bienvenu, car jusqu'ici tous les films que j'ai vu avec Tyrone Power m'ont souvent laissé un goût de "manque d'âme"
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Re: Rawhide
Mince, savais pas que le DVD existait. Vais pouvoir jeter ma VHS enregistrée au Cinéma de minuit (si je me rappelle bien).
Merci pour l'info, demain je prends mes béquilles et fonce l'acheter !
(et pour moi, c'est un des meilleurs Hathaway, na ! )
Le cinéma : "Il est probable que cette marotte disparaîtra dans les prochaines années."
Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)
http://www.notrecinema.com/
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50
Merci Jeremy Fox, encore une superbe chronique de ta part. ça fait plaisir après une journée de boulot bien merdique
Tiens je vois que je ne suis pas le seulJulien Léonard a écrit :Je l'ai en DVD (de chez Sidonis), mais pas encore regardé. Du coup, ta chronique m'interpelle.