Natalie Wood (1938-1981)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Répondre
Avatar de l’utilisateur
Miss Nobody
heureuse d'être contente
Messages : 9560
Inscription : 23 oct. 05, 16:37
Localisation : Quelque part ailleurs

Natalie Wood (1938-1981)

Message par Miss Nobody »

Pas de topic consacré à la belle Natalie sur le forum. Erreur réparée.

Image

La jeune Natalie Wood, née Natasha Gurdin dans une famille d'émigrés russes, fait ses premiers pas au cinéma à l'âge de 5 ans, après avoir été remarquée par hasard, dans une rue où le réalisateur Irving Pichel tournait son film « Happy Land ». Sa mère entrevoit alors l'opportunité de faire de sa fille une enfant-star, comme l'était à l'époque la petite Margaret O'Brien. Elle lui donne un nouveau patronyme et déménage à Los Angeles pour courir les castings. Natalie jouera dans deux autres films d'Irving Pichel avant de signer un contrat avec la Fox en 1947. Son interpretation de la petite Susan dans « Le miracle de la 34ème rue » assoit sa réputation de jeune actrice talentueuse et très professionnelle. A dix ans à peine, elle côtoit déjà les grands noms du cinéma (Orson Welles, Gene Tierney, Barbara Stanwyck, Maureen O'Hara, Bette Davis, et même la jeune Marilyn Monroe...). Sa mère dirige d'une main de fer sa carrière, soutirant des larmes à sa fille par tous les moyens et lui imposant une discipline stricte. Lorsque Natalie se casse le poignet accidentellement, sa mère la force même à continuer le tournage et à dissimuler sa blessure.

Image

Adolescente, Natalie déserte un court moment les studios pour finir ses études. Elle fait un retour triomphal en 1955 dans « La Fureur de vivre », aux côtés de James Dean, et devient une icône de la nouvelle jeunesse, libre et rebelle. La belle s'émancipe enfin de sa mère et devient la proie de la presse à scandale, qui se plaît à lui prêter de nombreuses conquêtes. Elle finit pourtant par se marier, avec l'acteur Robert Wagner, en 1957. Elle a 20 ans à peine, il est de huit ans son aîné. Il divorceront en 1962, ne parvenant pas à conjuguer leurs modes de vie respectifs. Après quelques échecs (notamment « Marjorie Morningstar » avec Gene Kelly), Natalie Wood renoue avec le succès en obtenant le rôle de Deanie dans « La fièvre dans le sang » (Elia Kazan) puis celui de Maria dans « West Side Story » (Robert Wise). A peine divorcée, elle entame une relation avec Warren Beatty qui, fidèle à sa réputation, la quittera rapidement pour une autre. C'est à cette époque, où pourtant tout semble réussir à la belle Natalie, que l'actrice entame une longue psychanalyse. Déprimée, elle tente de prendre ses distances avec les studios et ne tourne plus qu'un seul film par an. Pendant le tournage d' « Une certaine rencontre » (1963), elle tombe follement amoureuse de Steve McQueen, mais leur liaison ne mène à rien car l'acteur est déjà marié. Ses films suivants (« Une vierge sur le canapé » et « La grande course autour du monde ») sont mal accueillis par la critique: elle est même nommée comme étant la plus mauvaise actrice de l'année 1966. Avec Robert Redford, dans « Daisy Clover » puis « Propriété Interdite », elle livre néanmoins deux belles interprétations qui seront ses dernières.

Image

Sa carrière au cinéma semble s'émousser tandis que sa vie sentimentale est une suite d'histoires sans lendemain. Natalie fait une tentative de suicide après le tournage de « Penelope », qui s'avère être un désastre financier et critique. Après cette mauvaise passe, Natalie Wood se fait plus rare sur les écrans: elle refuse plusieurs rôles, et finit par se remarier avec Richard Gregson avec qui elle aura son premier enfant. Elle fait un retour au cinéma en 1969 avec « Bob & Carol & Ted & Alice ». Le film, qui traite de la libération sexuelle, est un grand succès, mais Natalie s'éloigne de nouveau des plateaux, préférant se consacrer à sa nouvelle vie de famille. Malheureusement, l'idylle est de courte durée, et après avoir découvert l'infidélité de son époux, Natalie divorce de nouveau. Elle se remariera avec son premier mari Robert Wagner, en 1972, et donnera naissance à un second enfant. Malgré quelques tentatives, elle ne parviendra pas à relancer sa carrière. Le 28 novembre 1981, Natalie Wood sera retrouvée morte, noyée, alors qu'elle se trouvait à bord du yatch de son mari, avec Christopher Walken. Les circonstances de son décès demeurent inexpliquées encore aujourd'hui. La théorie officielle est celle d'un accident, provoqué par l'état d'ébriété dans lequel se trouvait l'actrice ce soir là, tandis que celle du crime passionnel impliquant la jalousie de Robert Wagner est couramment évoquée.


Filmographie (avec liens vers les topics correspondants):

1946 : Demain viendra toujours (Tomorrow Is Forever) de Irving Pichel
1946 : Amazone moderne (The Bride Wore Boots) de Irving Pichel
1947 : Le Miracle sur la 34ème rue (Miracle on 34th Street) de George Seaton
1947 : L'Aventure de Mme Muir (The Ghost and Mrs. Muir) de Joseph L. Mankiewicz
1947 : Driftwood d'Allan Dwan
1948 : Bagarre pour une blonde (Scudda Hoo! Scudda Hay!) de F. Hugh Herbert
1949 : Chicken Every Sunday de George Seaton
1949 : The Green Promise de William D. Russell
1949 : Father Was a Fullback de John M. Stahl
1950 : La flamme qui s'éteint (No sad songs for me) de Rudolph Maté
1950 : Celle de nulle part (Our very own) de David Miller
1950 : Mon cow-boy adoré (Never a dull moment) de George Marshall
1950 : Gare au percepteur (The Jackpot) de Walter Lang
1951 : Ma fille n'est pas un ange (Dear Brat) de William A. Seiter
1951 : La Femme au voile bleu (The Blue Veil) de Curtis Bernhardt
1953 : The Rose Bowl Story de William Beaudine
1952 : Pour vous, mon amour (Just for You) d'Elliott Nugent
1952 : La Star (The Star) de Stuart Heisler
1954 : Le Calice d'argent (The Silver Chalice) de Victor Saville
1955 : Son seul amour (One Desire) de Jerry Hopper
1955 : La Fureur de vivre (Rebel Without a Cause) de Nicholas Ray
1956 : La Prisonnière du désert (The Searchers) de John Ford
1956 : A Cry in the Night de Frank Tuttle
1956 : Collines brûlantes (The Burning Hills) de Stuart Heisler
1956 : The Girl He Left Behind de David Butler
1957 : Bombardier B-52 (Bombers B-52) de Gordon Douglas
1958 : La fureur d'aimer (Marjorie Morningstar) d'Irving Rapper
1958 : Les Diables au soleil (Kings Go Forth) de Delmer Daves
1960 : Cet homme est un requin (Cash McCall) de Joseph Pevney
1960 : Les Jeunes loups (All the Fine Young Cannibals) de Michael Anderson
1961 : La Fièvre dans le sang (Splendor in the Grass) de Elia Kazan
1961 : West Side Storyde Jerome Robbins et Robert Wise
1962 : Gypsy, Vénus de Broadway (Gypsy) de Mervyn LeRoy
1963 : Une certaine rencontre (Love with the Proper Stranger) de Robert Mulligan
1964 : Une Vierge sur canapé (Sex and the Single Girl) de Richard Quine
1965 : La Grande Course autour du monde (The Great Race) de Blake Edwards
1965 : Daisy Clover (Inside Daisy Clover), de Robert Mulligan
1966 : Propriété interdite (This Property Is Condemned) de Sydney Pollack
1966 : Les Plaisirs de Pénélope (Penelope) d'Arthur Hiller
1969 : Bob et Carole et Ted et Alice de Paul Mazursky
1975 : Peeper de Peter Hyams
1979 : Meteor de Ronald Neame
1980: The Last Married Couple in America
1983 : Brainstorm de Douglas Trumbull
Avatar de l’utilisateur
Miss Nobody
heureuse d'être contente
Messages : 9560
Inscription : 23 oct. 05, 16:37
Localisation : Quelque part ailleurs

Re: Natalie Wood (1938-1981)

Message par Miss Nobody »

Et en vrac, quelques critiques de forumeurs...
Boubakar en 2009 a écrit :Une vierge sur canapé

Le film tourne pas mal autour de la supposée virginité de l'écrivain, incarnée par Natalie Wood, et du "pouvoir" déjà grandissant de la presse people via un groupe de presse retors où travaille un jeune ambitieux incarné par Tony Curtis.
La première partie est assez drôle (surtout quand le personnage de Curtis menace de se suicider, ce qui fout en l'air une soirée pour l'écrivain avec un bel homme), culminant avec la partie où elle le ramène chez lui, tout trempé, où tout tourne autour de l'attirance sexuelle. Bien que je n'aime pas toujours le jeu de Natalie Wood, très inspirée de l'Actor's Studio, ici, elle s'en sort très bien, avec des talents comiques insoupçonnés (elle a une manière de s'affoler, en bougeant les bras très rapidement, qui me fait bien rire, à la manière d'un cartoon ! , et d'une beauté....ohlàlàlà !! D'ailleurs, elle est très bien mise en avant, car elle change pas mal de tenue dans le film, à la manière d'une fashion victim.
Malgré des seconds rôles de qualité (Henry Fonda, Lauren Bacall, Mel Ferrer), la suite du film se déballonne complètement, pour aboutir à une comédie romantique classique basée sur le quiproquo, et une poursuite finale en taxi lourdingue. (malgré une scène drôle à la fin où le flic pète un plomb devant l'aéroport).

Le film n'est certes pas indispensable, mais rien que pour la beauté de Natalie Wood (à couper le souffle de beauté) et le sujet audacieux pour l'époque, ça se laisse voir avec grand plaisir.
Cathy en 2009 a écrit :Sex and Single Girl - Une vierge sur canapé

Une psychanalyste écrit un roman sur les célibataires et les hommes, un journaliste veut prouver que cette jeune femme n'y connaît rien et n'est sans doute qu'une vierge un peu refoulée. Il se fait passer pour son voisin marié depuis dix ans, vendeur de bas, mais dont la femme soupçonne une infidélité chronique.

On a connu Richard Quine plus inspiré. Certes le film va à cent à l'heure, mais il n'évite pas l'humour lourdingue, et certaines longueurs, comme cette grande course poursuite finale qui même si elle est parfois drôle est trop longue, notamment tout ce qui tourne autour du motard de la police. Par moment, on a plus l'impression de théâtre filmé, et le surjeu de Natalie Wood n'arrange pas les choses dans certaines scènes. Tony Curtis par contre est totalement à l'aise dans ce rôle, où on le compare, clin d'oeil à l'appui à Jack Lemmon. Le film fonctionne surtout grâce aux grands seconds rôles que nous offre le couple formé par Lauren Bacall et Henry Fonda, elle piquante, tonique, lui plus dans la retenue, mais toujours efficace. Mel Ferrer complète le casting et fait étalage de son cynisme tout à fait réjouissant. Un film donc un peu bancal qui surfe sur la libération des moeurs de l'époque, mais manque parfois de finesse.
Miss Nobody en 2009 a écrit :Une certaine rencontre - Love with the proper stranger

Dans l'ombre, ce très beau film, méconnu et visiblement mal-aimé des éditeurs de dvd, jouit d'une jolie réputation. Même si je n'ai pas pu le découvrir dans les meilleures conditions, je viens compléter le concert inaudible des louanges...

Car « Une certaine rencontre » est incontestablement un beau film, qui mérite mieux que l'oubli poli dans lequel il sombre. D'abord car il réunit à l'écran deux grands acteurs, Natalie Wood et Steve McQueen, qui sont incontestablement à l'apogée de leur talent ici. Ils forment un couple vraiment étonnant, certainement l'un des plus touchants et les plus sympathiques que le cinéma romantique ait connu.

Les personnages sont dépeints avec beaucoup de justesse. On parvient à cerner leurs singularités au travers de petits détails a priori anodins dans le jeu des acteurs (de la nervosité, de la fragilité, de la fatigue), et ils ne nous semblent alors que plus vrais à l'écran.

Quant au thème de l'avortement, délicat et assez inédit pour un film de cette époque, il est traité avec beaucoup de subtilité, rendant compte à la fois de la difficulté du geste et de l'importance du suivi, du soutien psychologique et médical. Jamais on ne cherche à nous faire la morale... bien qu'évidemment, la nécessité des législations à venir n'apparaît que plus flagrante au vue des problèmes que posent l'acte clandestin. Le film ne s'appesantit néanmoins pas sur le sujet et l'histoire suit son cours, intimiste et simple.

Entre la nouvelle vague naissante et l'Hollywood moribond, Robert Mulligan trouve un juste milieu: son film est humble et très personnel mais il est surtout profondément et magnifiquement romantique.

9/10
Major Tom en 2009 a écrit :Love With the Proper Stranger

"That's what love is - bells and banjos playing?
How they brainwash you! And here I spend my whole life
like a nut waiting for what? A stranger."


Séducteur à la petite semaine, Rocky (Steve McQueen) retrouve un jour Angela (Natalie Wood), une vendeuse qu'il a connu pour un soir et qui lui annonce qu'elle attend un enfant de lui. À son contact, il va soudain être confronté avec l'homme qu'il est vraiment. Ils décident de chercher à trouver l'argent nécessaire pour un avortement clandestin...

Alternant ainsi entre comédie légère et drame social sombre, le film dépeint avec beaucoup de sensibilité la réalité de son époque. Retraçant le processus pour rencontrer un docteur, jusqu'à la sidérante scène d'avortement programmé dans des conditions sanitaires médiocres, Love With the Proper Stranger apparaît comme un film très moderne pour son temps. Le récit redevient plus léger ensuite.

"First time in my life I come to see a girl,
I feel like I'm 14 years old. Even when I was 14,
I didn't feel like that"


Steve McQueen et Natalie Wood transcendent leur image de stars pour incarner avec force des personnages prolétariens. Natalie Wood a eu aux États-Unis la réputation d'être une mauvaise actrice, inexplicablement (toutefois, je connais mal sa filmographie pour vraiment juger mais, par exemple ici, elle conjugue une grande beauté à une intensité qui force l'adhésion). Dans Love With the Proper Stranger, elle fait vivre son personnage avec intelligence et acuité. Derrière la propension à l'agitation vaine se cache une grande fragilité qui la rend vraiment émouvante.

Qu'il joue un intrépide soldat, un flic implacable, un homme d'affaires ou un ivrogne qui se cuite, McQueen est impressionnant. Son jeu dépouillé de toute prétention insuffle à son personnage une vitalité et une authenticité qui ne résident pas simplement dans ce qu'il dit ou ce qu'il fait. C'est plutôt dans la manière très charismatique dont il se comporte, dans ses déplacements (avec parfois la grâce d'une ballerine) et son sens du détail toujours juste.

"I didn't *know* you then. I didn't *care* about you.
But I *know* you now. I *LIKE* you."


Bref, voilà un excellent film que je recommande chaudement aux veinards qui parviendraient à le dégoter. Je trouve étonnant vu la notoriété post-mortem des deux stars qu'un tel film ne soit toujours pas sorti en DVD chez nous. En plus, McQueen n'a pas énormément tourné, donc en dehors de ses nombreuses qualités Love With the Proper Stranger pourrait (devrait) être édité dans une collection dédiée à l'acteur...
Grimmy en 2007 a écrit :Une certaine rencontre

Film méconnu dans la carrière de Steve McQueen et l'un des rares dans lequel il joue un personnage contemporain, Une certaine rencontre raconte de façon tendre et amer l'histoire d'une jeune fille (Natalie Wood exceptionnelle) décidée à avorter parce qu'enceinte d'un jeune jazzman gouailleur et indépendant qui n'a cure de ses contemporains (McQueen constament surprenant, peut être l'un de ses meilleurs rôles ?). Le jeune homme va l'aider le temps d'une journée et ensemble, face aux difficultés rencontrées, vont finalement apprendre à se connaitre.
Pourquoi ce film est il oubliée aujourd'hui ? On pouvait s'attendre au mélo sirupeux et bien non : la mise en scène est élégante (de nombreuses scènes sont tournées dans la rue, donnant au film un aspect documentaire), le couple de stars est réellement convainquant, bien consolidé par de solides seconds-rôles (dont l'excellent Tom Bosley, futur chef de famille de Happy Days), et la musique toute en mélancolie est d'une grande beauté (Elmer Bernstein). Bref, un excellent film !
Et merci au gentil forumeur de m'avoir enregistré ce film !
Jeremy Fox en 2008 a écrit :Gypsy, la Vénus de Broadway

Clive Hirschhorn dans son superbe catalogue exhaustif de la comédie musicale hollywoodienne en fait l'un de ses chefs-d'oeuvre !! Au contraire, si je voulais rendre insupportable le genre à quelqu'un, je lui conseillerais de voir ces interminables 138 minutes. A l'instar de la composition de Rosalind Russell, beaucoup de bruit pour rien ; à l'instar de la partition de Jules Styne, un film constamment terne et ennuyeux. Pas la moindre petite idée de mise en scène, pas un seul soupçon de fantaisie, pas le moindre joli mouvement de caméra auquel se raccrocher mais une réalisation plan-plan qui ne cherche même jamais à faire décoller ce scénario anesthésiant. Natalie Wood et Karl Malden ont beau être de la partie, quand personne ne les dirige, pas grand chose n'en sort non plus. Et pour finir de nous achever, une photo et des décors aussi fades que le reste alors qu'on aurait au moins pu compter sur eux pour se rincer les yeux. Excessivement mauvais.
Miss Nobody en 2008 a écrit :Gypsy, vénus de Broadway

« Gypsy » est moins un film sur l'ascension de la strip-teaseuse éponyme que sur la croisade menée par sa mère Rose pour faire valoir ses (puis sa) fille(s) sur les planches. On aurait pourtant volontiers pu se passer de quelques -pour ne pas dire la plupart des- interventions de Rosalind Russel, qui envahit l'écran d'un cabotinage vieilli et proche d'être insupportable. D'autant que le film est long (2h20) et que l'inutilité de certaines scènes est plus que flagrante (les chansons n'étant qu'une redite des dialogues, et vice-versa). Néanmoins, dans le lot, quelques numéros parviennent à se faire enthousiasmants, parmi lesquels la petite danse nocturne d'un claquettiste inconnu et les strip-tease chastes de Natalie Wood. Le sujet en lui-même du film n'est pas sans intérêt non plus puisqu'il aborde (sans prise de position) le cas des enfants stars (dont Natalie est un parfait exemple par ailleurs), et plus particulièrement l'acharnement des parents à faire accéder leur progéniture à la célébrité. Mais la réflexion demeure relativement légère et c'est l'ennui (l'agacement, voire l'horripilement, tout dépend de l'humeur et de la tolérance aux comédies musicales) qui finit par nous gagner... J'étais prévenue.
5/10
Sybille en 2007 a écrit :Gypsy / Gypsy Vénus de Broadway

Comédie musicale à la mode des années 60, "Gypsy" privilégie de beaucoup le chant à la danse (la place de celle-ci est en effet presque inexistante, et de toute façon limitée). Les passages chantés sont justement très réussis. Le plus souvent loin d'être mélodieux, mis à part peut-être le "Little Lamb" murmuré par Natalie Wood, ils sont en tout cas remplis de l'aplomb et de la verve que leur insuffle la plus que dynamique Rosalind Russell. L'histoire elle-même, sorte de drame tragicomique, est intéressante à suivre et rarement ennuyeuse. Le film possède une atmosphère visuelle assez particulière, qui retient immédiatement l'attention, avec beaucoup de nuances de brun, de rouge et autres couleurs plutôt ternes. Natalie Wood, de nouveau flanquée d'une mère tyrannique au temps de la Dépression américaine, n'a qu'un rôle somme toute restreint, mais dans lequel elle démontre beaucoup de talent, passant avec assurance de la jeune femme enfantine et délicate à un personnage de "strip-teaseuse" des plus sophistiqués. 7/10
AtCloseRange en 2007 a écrit :Gypsy

Ce sont les derniers feux de la comédie musicale mais j'ai marché à fond. Une Natalie Wood est au sommet de sa beauté (malheureusement, elle ne la révélera que dans la dernière partie), Rosalind Russel y est excellente en mère haute en couleur cherchant désespérément à se réaliser dans la carrière artistique de ses enfants et Karl Malden égal à lui-même.
On peut regretter la réalisation un peu statique de LeRoy mais c'est un régal pour les yeux. Musicalement, même s'il n'y a pas véritablement de chanson "mémorable", le score est dans l'ensemble réussi et avec un très beau final de Rosalind Russel.
joe-ernst en 2008 a écrit :West Side Story

Redécouverte de ce film vu gamin à la tv, et si je me souvenais encore bien des chansons grâce à une K7 très souvent écoutée, j'ai été stupéfait par l'extraordinaire mise en scène de Robbins et Wise, d'une époustouflante modernité, avec des choix esthétiques inventifs et parfaitement maîtrisés, dans de magnifiques décors très réalistes de Boris Leven (ce rouge...) et de très beaux costumes d'Irene Sharaff. Si les chorégraphies sont fabuleuses, mélangeant harmonieusement classicisme et modernité, ce sont peut-être les chansons qui font atteindre à ce film les sommets de la comédie musicale, tant elles sont justes et émouvantes. Grâces soient rendues à Leonard Bernstein et à Stephen Sondheim. Arthur Laurents a parfaitement sû recréer le mythe de Roméo et Juliette dans le New York des années 50, en faisant ressortir avec efficacité les tensions entre groupes ethniques et les actes pouvant en résulter.
Spoiler (cliquez pour afficher)
Soit dit en passant, la scène de la tentative de viol sur Anita est difficilement supportable.
Côté acteurs, Natalie Wood s'en sort assez bien mais Richard Beymer, tout mignon qu'il soit, est aussi fade que le rôle lui-même. George Chakiris est d'une classe extraordinaire et Rita Moreno d'un génial tempérament explosif. Bref un chef-d'oeuvre qui n'a pas pris une ride.
Boubakar en 2009 a écrit :Bob & Carol & Ted & Alice

Le film est assez typique de son époque, à savoir qu'il est situé en pleine révolution sexuelle, et que le sujet tourne autour de l'échangisme, même si ça n'est jamais cité directement.
Orné d'une superbe musique de Quincy Jones, on voit comment deux couples ont une approche différente de la sexualité (libre pour l'une, très classique pour l'autre), ce qui crée de très beaux portraits de personnages, et pas mal de scènes drôles (le personnage de Natalie Wood est très attachant pour sa fausse naïveté, surtout quand elle apprend que son mari l'a trompé, au lieu de l'engueuler, elle est seulement excitée de savoir les détails ! ). Elliott Gould est aussi souvent drôle, et a une scène irrésistible quand il veut faire l'amour à sa femme, mais cette dernière, ayant appris l'adultère de son ami, n'en a pas envie.
Et il y a un quatuor de comédiens exceptionnels, dont une fabuleuse Natalie Wood, que j'ai complètement redécouvert à cette occasion. On voit qu'elle a pris une certaine bouteille dans le jeu, et ça lui sert beaucoup. Et il faut dire qu'elle est souvent en petite tenue, ce qui n'est pas pour déplaire, car en plus d'être très bonne dans son jeu, elle est sublime physiquement.
Le reste du groupe est aussi très bon, quoique Elliott Gould est un peu en retrait (en plus d'être très très poilu et d'avoir un slip ridicule qui lui remonte jusqu'au nombril ), mais on sent une réelle alchimie dans cette distribution.
Il y a assez peu de scènes de lit dans le film, à part à la toute fin, très joliment mis en scène et habilement suggérée, mais la fin est un peu moralisatrice, ce qui n'empêche pas le film d'être très sympa, et, comme je le disais, révélateur d'une époque où on devait consommer la sexualité autrement.
Commissaire Juve en 2007 a écrit :Bob & Carol & Ted & Alice

Testé hier soir et plutôt détesté...
C'est une espèce de pantalonnade hippie (en milieu bourgeois quand même) / new age avant l'heure où Natalie Wood et Robert Culp jouent à être "aware" en ouvrant tous leurs chakras ! On commence par une scène de thérapie collective flippante à souhait (limite secte) et puis on suit les deux héros dans leur tentative pathétique de vivre sans tabou, en se disant toujours la vérité, en utilisant le verbe "aimer" jusqu'à la nausée.

Le regard du spectateur passe par les personnages interprétés par Elliott Gould et Dyan Cannon. On peut voir les choses du côté du mec : être mal à l'aise tout en éprouvant une certaine tentation... ou du côté de la fille : être carrément révulsé, et se dire que Natalie Wood et Robert Culp sont de grands malades.

Je ne suis pas trop arrivé à comprendre de quel côté était le réalisateur. Gros doute notamment lors d'une scène d'analyse chez un psy. Le médecin y est montré comme un gros porc libidineux (conclusion : tout ça, c'est de la foutaise ?).

Le DVD est correct. Pas fantastique. Juste satisfaisant.
Judyline en 2007 a écrit :Les jeunes loups (All the fine young cannibals)
8/10

Un film qui met en scène le couple Natalie Wood-Robert Wagner, couple à l’écran comme à la ville. Franchement, j’avais un peu peur que le film ne serve que de prétexte à montrer les deux acteurs le plus possible ensemble. Eh bien, il n’en est absolument rien !

‘Les jeunes loups’ est un film terriblement efficace, poignant et même captivant. Bénéficiant d’une histoire excellente, il fait évoluer une série de personnages et prend plaisir à semer des embûches sur la route de ceux-ci. Les acteurs sont très bons, tout spécialement l’époustouflante Pearl Bailey, qui ne tient qu’un second rôle, mais qu’elle rôle ! Quelle interprétation ! J’ai rarement été touchée de la sorte par un personnage… Elle arrive à faire passer toute sa souffrance et son mal-être rien qu’à travers ses expressions… Chapeau!!

Un film qui remue, mais qui garde malgré tout comme une petite touche d’optimisme par rapport à la vie ou à l’amour. Une réussite pour ma part!
Sybille en 2007 a écrit :Inside Daisy Clover / Daisy Clover

L'histoire d'une adolescente de 15 ans (Natalie Wood) propulsé comme la "petite fiancée de l'Amérique" des années 1930, par le biais d'un producteur de cinéma peu scrupuleux. De jeune fille délurée, à l'allure garçonnière et aux cheveux en bataille, elle se transforme peu à peu, à mesure qu'elle devient une star de l'écran adulée du public, en une personne beaucoup plus calme, mais toujours responsable et combative. Son parcours n'est pas dénué d'embûches, des épreuves qu'elle semble accepter avec résignation, jusqu'au final tragique et comique en même temps, où elle se révèle à nouveau elle-même. Il s'agit d'un film plutôt réussi, quoique bancal sous de nombreux aspects. Il accuse ainsi quelques longueurs (certains passages apparaissent superflus ou trop étirés dans le temps). Le scénario dans son ensemble est réaliste, il décrit sans ambage la dure existence de son héroïne. On peut lui reprocher, en dehors de ses côtés fantaisistes, un manque de liaison entre chaque scène, ce qui rend parfois le tout quelque peu déstructuré voire incompréhensible. 6/10
julien
Oustachi partout
Messages : 9039
Inscription : 8 mai 06, 23:41

Re: Natalie Wood (1938-1981)

Message par julien »

Je ne l'aime pas et je n'aime pas ses films mais elle a de beaux yeux.
Image
"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
Avatar de l’utilisateur
Major Tom
Petit ourson de Chine
Messages : 22225
Inscription : 24 août 05, 14:28
Contact :

Re: Natalie Wood (1938-1981)

Message par Major Tom »

:o

Bravo pour ce grand travail! Chapeau. J'ai lu cela avec beaucoup d'intérêt.
Elle a eu une vie trépidante la petite Natalie Wood... J'avais remarqué sa traversée du désert des années 70 rien qu'en zieutant sa filmo (grosso modo, elle ne fait que quelques apparitions dans des feuilletons télés et films aux titres décourageants). Si je la trouve parfois relativement limitée dans son jeu (souvent, son nom au générique me fait craindre le pire, surtout depuis que j'ai vu La Grande course autour du monde, et puis quelle tête à claques dans le début de La Fièvre dans le sang), je lui reconnais toutefois d'indiscutables qualités d'actrices. Déjà, elle sait bien faire les crises de nerfs. Un peu trop même. Mais elle est excellente et encore plus jolie qu'à l'accoutumée dans Une Certaine rencontre, pour moi son plus grand film ou du moins mon préféré avec elle. Il m'en reste quelques-uns à voir et d'autres, comme Ted & Carol & Bob & Alice, dont je ne vérifierai pas s'ils se rattrapent dans leur deuxième partie...
julien a écrit :Je ne l'aime pas et je n'aime pas ses films mais elle a de beaux yeux.
Mais toi non plus on ne t'aime pas, et tu n'as pas de beaux yeux, mais ça ne se dit pas. :mrgreen:
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99488
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Natalie Wood (1938-1981)

Message par Jeremy Fox »

Déjà mignonne dans le merveilleux Ghost and Mrs Muir de Mankiewicz, elle restera surtout toujours pour moi l'inoubliable Maria du chef-d'oeuvre de Robert Wise, West Side Story

**********************************

Image

Collines brûlantes (The Burning Hills - 1956) de Stuart Heisler
WARNER


Avec Jeffrey Hunter, Natalie Wood, Skip Homeier, Eduard Franz, Earl Holliman, Claude Akins
Scénario : Irving Wallace
Musique : David Buttolph
Photographie : Ted D. McCord (Warnercolor 2.35)
Un film produit par Richard Whorf pour la Warner


Sortie USA : 23 août 1956


Après que le fermier Johnny Jordan se soit fait lâchement assassiner d’une balle dans le dos, son frère Trace (Tab Hunter) se lance sur la trace des meurtriers. Après avoir fait sa propre enquête, il découvre que sur les lieux du crime se trouvaient au moins trois hommes : un boiteux, un fumeur de cigarillo et un dernier portant des éperons mexicains. Son ami Miguel pense savoir de qui il s’agit ; ils se rendent donc sans tarder dans la ville d’Esperanza sur laquelle Joe Sutton (Ray Teal), un gros rancher, règne en maître. Et pour cause, il est de notoriété publique que depuis longtemps, Joe élimine sans scrupules tous les éleveurs et fermiers s’installant proches de ses terres. En arrivant dans cette petite cité sans shérif, Trace tombe sur des chevaux volés à son frère ; il est maintenant certain de l’identité des coupables et se rend directement chez Joe Sutton qui s’avère être le patron des tueurs. Trace le menace d’aller prévenir l’armée s’il ne livre pas ses hommes à la justice. Mais Trace blesse grièvement Joe après que celui-ci ait tenté de le tuer. C’est désormais au tour du jeune homme d’être traqué. En effet, Jack Sutton (Skip Homeier), le fils de Joe, se lance à sa poursuite avec sa bande constituée d’une dizaine d’hommes. Trace compte bien se rendre dans la garnison la plus proche afin d’informer les autorités des agissements malveillants de Sutton. Mais, blessé à l’épaule lors de son ‘évasion’, Trace s’écroule inconscient à l’entrée d’une mine abandonnée. Il est trouvé par la jeune Maria Colton (Natalie Wood) qui élève des moutons dans ce coin perdu avec l’aide de son frère et de son oncle. Son père fut autrefois tué par Joe Sutton ; une raison de plus pour assister Trace dans sa mission pour mettre fin au règne despotique de ce tyran local…

Image
De la part de Stuart Heisler, il y eut tout d’abord dans le domaine du western le divertissant Le Grand Bill (Along Came Jones) avec Gary Cooper et Loretta Young, une des rares incursions réussies de la comédie parodique légère dans le genre. Puis, toujours avec Gary Cooper, ce fut Dallas, ville frontière (Dallas) ; à son propos, j’écrivais qu’à partir du moment où le sérieux prenait le pas sur l’humour (qui se volatilisait d'ailleurs sans crier gare), on commençait sérieusement à se désintéresser de l’histoire, des personnages et de ce qui pouvait leur arriver, d’autant plus que le réalisateur n’arrivait jamais à faire décoller ni à donner du souffle à sa mise en scène bien terne. A croire que dans le western, Stuart Heisler ne s’épanouissait que dans l’humour ; ce que cet ‘on ne peut plus sérieux’ Collines brûlantes tendrait à nous confirmer, le film s’avérant cette fois laborieux de bout en bout ! En revanche, le cinéaste avait entre temps signé un film noir très sombre et très réussi, Storm Warning, qui fustigeait les actes odieux du Ku-Klux-Klan, avec pour têtes d’affiches les très convaincants Ronald Reagan, Ginger Rogers et Doris Day. Les intentions de The Burning Hills ne sont plus du tout pamphlétaires (ce qui n’est d’ailleurs pas forcément une tare surtout dans le genre qui nous concerne ici), les producteurs ayant surtout souhaités mettre en avant leurs récentes très jeunes recrues (Tab Hunter et Natalie Wood) et les auteurs ayant écrits une banale histoire de vengeance puis de chasse à l’homme avec, à la clé, une romance entre les deux 'héros' positifs de l'intrigue. Rien de bien neuf dans tous ceci si ce n’est l’âge des personnages principaux, plus proches de l’adolescence que de l’âge adulte !

Image
"… le film trouvant son originalité dans l'extrême jeunesse des deux protagonistes" écrivait d’ailleurs Jacques Lourcelles dans son dictionnaire du cinéma ; on aura beau chercher, il n'y a rien d’autre à trouver de ‘non conformiste’ dans ce western. Ce ne serait pas bien grave si par ailleurs le film s’avérait divertissant ; ce qui n’est pas le cas à mon humble avis, m'en étant très vite désintéressé, l'ennui étant apparu très rapidement. Cependant, il faut savoir que ce western compte néanmoins de nombreux admirateurs. En 1956, la Warner misa donc assez gros sur le potentiel financier qui pourrait résulter de films réunissant deux de leurs poulains les plus frais, Tab Hunter et Natalie Wood qu’ils firent non seulement tourner dans le western de Stuart Heisler mais également dans une comédie dramatique de David Butler, The Girl he Left Behind. Malheureusement pour le studio, aucun des deux films ne fit recette. Il faut dire que si Natalie Wood (alors âgée de 18 ans) avait fait forte impression juste avant dans les célèbres La Fureur de vivre (Rebel without a Cause) de Nicholas Ray La Prisonnière du désert (The Searchers), elle en fait ici des tonnes, affublée par-dessus le marché d’un accent mexicain à couper au couteau ; quant à Tab Hunter, s’il s’était révélé assez bon comédien dans l’étrange Track of the Cat de William Wellman, il manque ici singulièrement de charisme dans un rôle qui aurait nécessité un acteur plus chevronné ou tout du moins plus fougueux. L’une qui en fait trop, l’autre pas assez : résultat, aucune alchimie ne s’opère au sein du couple et au final une romance très peu convaincante et qui ne fait guère d’étincelles. Alors quand Bertrand Tavernier parle de ‘splendide ballade romantique’, je reste un peu perplexe. J’aurais évidemment aimé que ce western retrouve le ton par exemple de Les Amants de la nuit (They Live by Night) de Nicholas Ray ; j’aurais souhaité ressentir ce flamboyant romantisme annoncé. Mais non, le scénariste, les comédiens et le réalisateur ne font rien pour.

Image
Car on ne peut pas dire que la mise en scène de Stuart Heisler brille par son ingéniosité ou par son souffle ni que le scénario irradie d’originalité ou de finesse. A l’image de l’insupportable musique de David Buttolph qui nous casse les tympans à tout surligner avec ses gros sabots encore plus qu’à l’accoutumée (écoutez par exemple la cacophonie composée pour la scène du combat à poings nus dans la grange qui se termine par un mort ‘au crochet’), le plus gros défaut de Collines Brûlantes est qu’il manque singulièrement de subtilité : les personnages sont non seulement sans épaisseurs mais également caricaturaux au possible, que ce soient les 'Bad Guys' ou les ‘gentils’ (avec mention toute particulière à la famille mexicaine de Natalie Wood, son frère presque abruti et son oncle fainéant de naissance), alors que le scénario regorge de clichés et d’invraisemblances assez risibles. Le personnage joué par Tab Hunter se transforme en Sherlock Holmes du Far-West dès sa première apparition (en à peine une minute, il devine non seulement qu’il y eut trois hommes présents sur les lieux du crime mais découvre aussi leurs signes particuliers respectifs ; dès son arrivée en ville, il discerne immédiatement les marques trafiquées sur les chevaux…) avant de prendre la défroque de McGyver pour brouiller les pistes afin que ses poursuivants perdent sa trace. Entre temps, il se sera caché une bonne partie du film au sein d’une mine abandonnée en carton-pâte lors de séquences mises en scène par le producteur Richard Whorf guère plus inspiré que son réalisateur. L’intrigue mélangeant aventure (parfois ‘serialesque’ avec entre autre l’évasion totalement improbable de la mine), romance, histoire de vengeance puis de chasse à l’homme inversée (le traqueur devenant traqué) aurait pu donner un honnête divertissement car il partait aussi sur de bonnes bases avec cette entrée en matière assez sèche nous faisant assister à un meurtre de sang froid ; mais le scénario d’Irving Wallace manque totalement d’originalité ; c’était déjà le cas de son travail sur Gun Fury (Bataille sans merci) mais le métier de Raoul Walsh arrivait dans les grandes largeurs à transformer le plomb en ‘or’. Stuart Heisler est malheureusement loin de posséder son talent.

Image
Lui et son monteur ne semblent en effet pas avoir vraiment été enthousiastes, témoins les scènes d’action s’éternisant olus qu'elles ne devraient au point d'avoir hâte qu'elles se terminent ; c’est le cas notamment et surtout des quelques bagarres à poings nus parsemant le film dont la dernière (en surplomb d'une rivière tortueuse et fougueuse) ressemble beaucoup à la scène finale de The Naked Spur (L’âppat) d’Anthony Mann mais sans jamais lui arriver à la cheville. C’est aussi le cas de la bataille contre les indiens qui s’avère calamiteuse, les cascadeurs n’étant pas non plus au plus fort de leur forme. Alors que sauver de ce western manquant singulièrement de souffle, de vie, de relief et de tension ? Quelques beaux paysages ainsi que les 'Bad Guys', qui, quoique aussi caricaturaux et peu consistants que les héros, sont interprétés par des comédiens qui semblent avoir pris un plaisir fou à être aussi méchants que possible : outre Earl Holliman, c’est surtout Skip Homeier (rappelez-vous, celui qui tue Johnny Ringo dans le superbe La Cible humaine de Henry King) qui vole la vedette à ses partenaires dans le rôle du fils du despote, dangereux psychopathe qui n’hésite pas à tuer de sang froid, de tirer dans le dos de quiconque ne lui convient pas, y compris ses propres hommes : c’est l’assez bon Claude Rains qui en fera d'ailleurs les frais. Quant à Eduard Franz, on lui a attribué un rôle assez intéressant, celui d’un éclaireur indien dont on ne connaitra les motivations qu’en fin de film ; il est malheureusement aussi moyennement écrit que les autres personnages. Un bon potentiel de départ mais un western qui ne tient pas ses promesses : fade et sans la délicatesse ni le lyrisme tant attendus au vu de l’histoire.

Image
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99488
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Natalie Wood (1938-1981)

Message par Jeremy Fox »

julien a écrit :je n'aime pas ses films
A propos d'un acteur, ce genre de phrases me semble vraiment d'un ridicule...
On peut éventuellement le dire d'un cinéaste ou d'un comédien ayant oeuvré toujours dans le même style de films (Esther Williams par exemple) mais là...
Strum
n'est pas Flaubert
Messages : 8464
Inscription : 19 nov. 05, 15:35
Contact :

Re: Natalie Wood (1938-1981)

Message par Strum »

Elle est très belle. Elle aurait fait une bonne Natacha dans une adaptation de Guerre et Paix, et ses racines russes (ainsi que son vrai prénom !) s'y prêtaient.
C'est aussi dans West Side Story qu'elle m'a le plus marqué. Et dans une moindre mesure, dans La Prisonnière du Désert, malgré son tout petit rôle.
Avatar de l’utilisateur
Père Jules
Quizz à nos dépendances
Messages : 16894
Inscription : 30 mars 09, 20:11
Localisation : Avec mes chats sur l'Atalante

Re: Natalie Wood (1938-1981)

Message par Père Jules »

Jeremy Fox a écrit :
julien a écrit :je n'aime pas ses films
A propos d'un acteur, ce genre de phrases me semble vraiment d'un ridicule...
On peut éventuellement le dire de quelqu'un ayant oeuvré toujours dans le même style de films (Esther Williams par exemple) mais là...
C'est la réflexion que je me suis faite. Rien qu'en 61, La fièvre dans le sang et West Side Story, moi j'appelle ça un grand écart artistique.
Lord Henry
A mes délires
Messages : 9466
Inscription : 3 janv. 04, 01:49
Localisation : 17 Paseo Verde

Re: Natalie Wood (1938-1981)

Message par Lord Henry »

Les jeunes loups (All the fine young cannibals)
Un navet édulcoré, dans la même veine que The Subterraneans. Robert Wagner dans le rôle de Chet Baker? Give me a break!
Image
Avatar de l’utilisateur
Sybille
Assistant opérateur
Messages : 2147
Inscription : 23 juin 05, 14:06

Re: Natalie Wood (1938-1981)

Message par Sybille »

J'aime bien Natalie Wood.

Je la trouve très bien (même s'il est vrai excessive ou maniérée) dans La fureur de vivre, La fièvre dans le sang, Propriété interdite ou West side story. C'est là que je la préfère, donc toujours dans des rôles marqués d'une teneur dramatique.

Elle est correcte dans des films tels que Gypsy, Daisy Clover ou Ted & Carol & Bob & Alice, voire compte parmi les meilleurs éléments de ces films relativement ou très moyens, mais peut-être est-ce essentiellement grâce à son image.

J'ai encore moins de souvenirs de Une vierge sur canapé sauf que j'avais trouvé le film mauvais et la fin particulièrement poussive. Mais comme ça déjà été dit, le registre comique ou même léger n'était pas vraiment son fort.
Lord Henry
A mes délires
Messages : 9466
Inscription : 3 janv. 04, 01:49
Localisation : 17 Paseo Verde

Re: Natalie Wood (1938-1981)

Message par Lord Henry »

julien a écrit :Je ne l'aime pas et je n'aime pas ses films mais elle a de beaux yeux.
Ce n'est pas l'actrice la plus intéressante au monde, mais de bons directeurs d'acteur sont toujours arrivés à la faire se transcender (Pollack, Mulligan, Kazan).

Une filmographie qui compte La Prisonnière du Désert et La Fièvre dans le Sang mérite bien un peu d'indulgence.
Image
Avatar de l’utilisateur
Sybille
Assistant opérateur
Messages : 2147
Inscription : 23 juin 05, 14:06

Re: Natalie Wood (1938-1981)

Message par Sybille »

Père Jules a écrit :C'est la réflexion que je me suis faite. Rien qu'en 61, La fièvre dans le sang et West Side Story, moi j'appelle ça un grand écart artistique
Je trouve au contraire ces 2 rôles assez semblables de par l'histoire, la situation des personnages (plus ou moins enfermé à l'intérieur de leur famille), la sensibilité à vif qui en découle, puis le désir (et la rencontre) d'un être extérieur à aimer.

Enfin il me semble que sa carrière est majoritairement constituée de ce type de rôle, surtout dans sa jeunesse bien sûr.
Avatar de l’utilisateur
Karras
Howard Hughes
Messages : 15290
Inscription : 15 avr. 03, 18:31
Liste DVD
Localisation : La cité du Ponant

Re: Natalie Wood (1938-1981)

Message par Karras »

A noter que Natalie Wood a partagé l'affiche de la prisonnière du désert avec sa jeune soeur Lana ( elle jouait le personnage de Debbie enfant). Lana, James Bond Girl dans les diamants sont éternels ( dans le rôle d'Abondance Delaqueue (sic) ), est devenue une sculpturale jeune femme ...

ImageImage
Dernière modification par Karras le 17 nov. 12, 08:50, modifié 4 fois.
Avatar de l’utilisateur
cinephage
C'est du harfang
Messages : 23872
Inscription : 13 oct. 05, 17:50

Re: Natalie Wood (1938-1981)

Message par cinephage »

Je suis un amateur inconditionnel de la jeune femme. Plusieurs de ses films appartiennent au palmarès de mes films préférés, et c'est sans doute avec un certain passif d'émotions passées que je découvre aujourd'hui un nouveau film dans lequel elle joue. De la Prisonnière du désert à la fièvre dans le sang, en passant par West Side Story ou la fureur de vivre, sa filmographie est brève mais riche en excellents films.

Love with the proper Stranger est ma dernière grande découverte : elle est absolument charmante dans cette comédie romantique de Robert Mulligan.

Mais il me reste encore plusieurs films à découvrir, que je me passe au compte-goutte, il n'y en a plus tant que cela...
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
someone1600
Euphémiste
Messages : 8853
Inscription : 14 avr. 05, 20:28
Localisation : Québec

Re: Natalie Wood (1938-1981)

Message par someone1600 »

Je n'ai pas vu tout ses films, mais je l'apprécie dans chacun de ceux que j'ai vu pour ma part. Tres jolie et une bonne actrice pour ma part. :wink:
Répondre