Plus on est de fous (The more the merrier) 1943
Avec dans les principaux rôles Jean Arthur, Joel McCrea et Charles Coburn
Un film tourné au cours de la seconde guerre mondiale et qui se sert du contexte difficile de la période pour en faire un motif de comédie. Ici, en mettant en avant les problèmes de logement. Jean Arthur loue un appartement à Washington et accepte d'en louer une partie à un vieil homme ( Charles Coburn) de passage dans la capitale...qui a son tour le sous-loue à un jeune militaire désespérément a la recherche d'un logement...
La mise en présence de personnages très dissemblables sert de toile de fond aux éléments de comédie avec en vedette en dehors du jeune couple en devenir, un Charles Coburn dans le rôle du vieux grincheux sans gêne et cupidon maladroit.
Une très bonne comédie loufoque doublée assez classiquement mais pas automatiquement d'une très bonne comédie sentimentale, qui bénéficie d'un très bon script, qui multiplie les situations comiques très bien écrites, des dialogues brillants...qui est joué par 3 très bons comédiens...Mais, Il a manqué un grand metteur en scène (de comédies) pour en faire un chef d'oeuvre. Je crois que Stevens a raté un peu son coup et ce n'est pas la seule comédie ou l'on peut se plaindre (un peu, c'est loin d'être une catastrophe) de son apport.
Le film prend son temps entre les scènes de comédies et les scènes de romance, mais il manque de justesse et de rythme dans les scènes comiques, or le sens du tempo pour un metteur en scène de screwball est essentiel. Ici, je trouve le tempo des gags, des dialogues défaillants et défaut suprême et qui m'agace d'autant plus que le film était formidablement écrit, Stevens (Je le rend responsable car c'est bien à la mise en scène que çà s'est produit, ainsi qu'au montage) il étire le fil de ses situations comiques, étirant démesurément les meilleurs gags...jusqu'à ce que pour moi le fil casse. Dans ce film on pourrait presque dénoncer la capacité de nuisances d'un cinéaste sur un scénario de chef d'oeuvre.
Un mot sur la spécificité de jean Arthur en général et dans ce type de comédies . Elle n'était pas la plus jolie des actrices Hollywoodiennes et on peut être troublé par le décalage entre son physique et sa voix fluette. Elle n'avait pas la classe, le glamour et la précision de métronome d'Irene Dunne, la modernité et l'habilité (voir la rouerie) de Katharine Hepburn, l'abatage et la saine vitalité d'une Carole Lombard ou le coté intemporel, classique et assurance tous risques de Claudette Colbert. Jean Arthur, c'est presque la Girl Next Door. Elle garde toujours un certain aplomb dans les situations les plus absurdes, dans les échanges de dialogues les plus drôles et ne surjoue jamais. Son seul truc qu'on peut vraiment identifier c'est cet étonnement, son air sinon ahuri mais au moins surpris par toutes ces extravagances qui se produisent. Cette relative discrétion des moyens comiques est largement rattrapé et contrebalancé dans le film de Stevens par le jeu de Charles Coburn (qui y gagna l'Oscar du meilleur second rôle) qui donne l'impression de vouloir voler la vedette à ses 2 plus jeunes partenaires mais c'était pour la bonne cause.
Un film a voir assurément mais qui aurait du être encore meilleur qu'il n'est. Pour la comédie, je préfèrerais presque le plus modeste "Mariage incognito" et en dehors de la comédie surtout le très beau "I remember mama" et le presque parfait "Une place au soleil" .
Le film a été refait par Charles Walters sous le titre Rien ne sert de courir ( Walk, don't run ) mais çà fait des années que le DVD paru chez Columbia m'attend sur son étagère et je ne l'ai toujours pas regardé
Vu en vost (sous-titrage amateur)