Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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pak
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par pak »

Heureusement que tu préviens qu'il se s'agit pas d'agression... :uhuh:

Je ne pense pas qu'il soit aussi aisé que tu le dis de se mettre dans la peau d'un spectateur de l'époque pour appréhender ce film. Faire fi de sa personnalité et de son vécu, voire de ses convictions, est impossible et la vision est forcément influencée par ceux-ci.

Je sais bien qu'avant c'était ainsi, et que la France a été un pays colonial. Je ne me sens d'ailleurs aucunement coupable de ça, ce sont des faits historiques, on n'y peut rien.

Par contre, j'ai donné des exemples précis dans mon texte, il y a des choses qui ne passent pas, même pour l'époque. Des aboiements et des gloussements de bassecour pour bruiter une foule d'indigènes (restons dans le ton, appelons-les ainsi) qui s'éparpille, l'assimilation à des animaux domestiques est bien intentionnelle. Je ne reviendrai pas sur le reste, c'est affligeant.

Duvivier, dont je respecte beaucoup la carrière, avait si bien su décrire les tourments des Hommes et voir leur côté désespéré que je lui pardonne moins qu'à un autre de s'être laisser aller aussi facilement dans l'humour colonial primaire. En voyant certaines scènes, j'ai bel et bien été mal à l'aise, ça ne se commande pas.

Certes, on n'est pas dans le Le juif Süss, mais c'est peut-être même pire... Dans ce dernier film, le discours est volontairement à la discrimination, grossissant le trait de manière outrancière, et même ses auteurs devaient se dire qu'ils faisaient preuve d'une mauvaise foi certaine et prenaient le risque de s'aliéner une partie des spectateurs. Dans le film de Duvivier, il n'y a pas de discours idéologique, juste un état d'esprit dans la norme, qui ne cherche pas à choquer puisqu'on est là dans le quotidien d'un pays... J'ai un peu de mal à exprimer ma pensée... (qui a dit comme d'hab ? )

Le recul, certains l'ont eu dans le passé, ancien ou récent, pour éviter la pensée générale. Des gens comme Zola, ou plus récemment Coluche ont à leur manière fait leur propre chemin malgré les courants de pensée admis. J'aurai voulu citer un cinéaste, mais je n'ai pas d'exemple qui me vient, là, de suite. Mocky ?

Après faut pas tomber dans le ridicule. Le politiquement correct à outrance me fait ch... L'exemple que tu donne des Schtroumpfs est d'une connerie. Mais c'est une tendance qui touche plein de domaines, et on voit des termes remplacer des mots, comme mal voyant pour aveugle, technicien de surface, hôtesse de caisse...
Le cinéma : "Il est probable que cette marotte disparaîtra dans les prochaines années."

Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)

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Commissaire Juve
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par Commissaire Juve »

pak a écrit :... Par contre, j'ai donné des exemples précis dans mon texte, il y a des choses qui ne passent pas, même pour l'époque. Des aboiements et des gloussements de bassecour pour bruiter une foule d'indigènes (restons dans le ton, appelons-les ainsi) qui s'éparpille, l'assimilation à des animaux domestiques est bien intentionnelle. Je ne reviendrai pas sur le reste, c'est affligeant...
Faudra que je revoie le passage, ça ne m'a pas frappé. Faut pas oublier qu'on est dans les débuts du parlant (en France). Les mecs n'avaient peut-être pas d'autres bruitages pour ce plan. :mrgreen:

Faudrait faire une comparaison avec la peinture de la Casbah dans Pépé le Moko (6 ans plus tard).

pak a écrit :... Le politiquement correct à outrance me fait ch... c'est une tendance qui touche plein de domaines...

Oui, dans ma diatribe, je m'en prenais au "climat général", à cette époque où l'on emploie les termes racisme, stigmatisation, discrimination jusqu'à la nausée (jusqu'au boulot : tu files des mauvaises notes... c'est parce que tu es raciste... ça va, hein !) Bientôt, on en arrivera à demander l'interdiction des westerns où les indiens se font descendre à la pelle.

Rappel : Warner a déjà fait disparaître quelques Tex Avery.
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
Bugsy Siegel
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par Bugsy Siegel »

Commissaire Juve a écrit :Rappel : Warner a déjà fait disparaître quelques Tex Avery.
Le pire c'est que le négatif nitrate d'un cartoon de Tex Avery, Porky's Duck Hunt, a bel est bien été détruit, non à cause de son contenu (c'est la première apparition de Daffy) mais parce qu'il s'est transformé en gelée à force de croupir dans sa boîte.
Les "censored eleven" (dessins animés censurés) sont par contre toujours bien portants et en cours de restauration. Une projection test dans un cinéma à Los Angeles ayant donné de très bon résultats, Warner US envisage de les sortir dans un coffret DVD "mainstream".
Rappelons au passage que dans le coffret Droopy, Warner a rétabli quelques secondes "politiquement incorrectes" de "Droopy's Good Deed" qui avaient été coupées sur le Laserdisc de MGM/UA.
Donc pas de disparition : une censure de la part de Warner France, de la prudence de la part de Warner US.

Je note pour les 5 Gentlemen Maudits : un film avec des marocaines nues à l'heure où la conductrice en niqab se fait relaxer, c'est devenu un document historique.
on faisait queue devant la porte des WC comme au ciné lors du passage de l'Atlantide à l'écran. Jean Ray, Hôtel de Famille, 1922
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Ann Harding
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par Ann Harding »

pak a écrit :Les 5 gentlemen maudits de Julien Duvivier (1931)
Merci Pak pour cette intéressante critique de ce Duvivier mineur. Je suis sur la même longueur d'onde que toi en ce qui concerne les préjugés raciaux du cinéma français des années 30. J'ai pu voir la version allemande Die fünf verfluchten Gentlemen qui est identique pour tous les plans d'extérieurs et n'apporte guère plus que la version française.
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Par contre, la photo ci-dessus est issue de David Golder (1930) avec Golder (Harry Baur) et sa fille Joyce (Jackie Monnier) et non pas des 5 gentlemen maudits. :wink:
pak
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par pak »

Ah ben zut... Déjà que j'ai eu du mal à trouver des images du film...

Merci, je la vire.
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Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)

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Remorques (1939)

Message par pak »

9. Remorques de Jean Grémillon (1939) :

Avec Jean Gabin, Michèle Morgan, Madeleine Renaud, Fernand Ledoux, Charles Blavette, Jean Marchat... Scénario d'André Cayatte, Charles Spaak, Roger Vercel, Jacques Prévert, Jean Grémillon (d'après le roman de Roger Vercel, Remorques, 1935) – Dialogues de Jacques Prévert – Musique de Roland Manuel – Genre : drame – Production française – Date de sortie : 27/11/1941
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Un capitaine de remorqueur est déchiré entre sa passion pour une femme qu'il a recueilli et l'amour pour son épouse malade.


Bien que très différents, Remorques a bien des points communs avec Le ciel est à vous que Grémillon tournera 4 ans plus tard. Tous deux parlent de passion, qu'elle soit amoureuse ou pour un élément (la mer pour le premier, l'air pour le second), tous deux ont une structure similaire où chaque personnage principal est la personnification d'un symbole, et enfin le point de vue est résolument féminin.

Car l'homme interprété par Gabin est déchiré par un trio implacable bien qu'involontairement cruel. Une épouse aimante, compréhensive, effacée et malade, autant de raisons qui déchirent l'âme d'un homme amené à la tromper, c'est l'image du quotidien, des difficultés partagées, du bonheur simple. Une maitresse, rencontrée par hasard, sans calculs, découvrant une partie de soi alors inconnue, image d'une passion sans limite, de la nouveauté, fenêtre de ce que aurait pu être la vie en d'autres circonstances, rêve impossible qui semble atteignable. La mer, véritable troisième personnage féminin du film, garce aux humeurs changeantes dont on ne peut se passer car procurant des sensations alliant danger et adrénaline qu'on ne ressent pas ailleurs, posant des défis qui procurent des sensations rares lorsqu'on les a relevé et vaincu... Au centre de ce triangle, l'homme, l'Homme. Rendu dépendant aux trois, incapable de choisir, se croyant maitre de son destin mais en fait girouette ballottée par les évènements.

Avec Jean Gabin et Michèle Morgan au générique, on pense forcément à Quai des brumes de Marcel Carné dont il reprend la noirceur et son personnage masculin peu glorieux (déserteur dans le Carné, adultère dans le Grémillon). Le duo tourne pour la troisième fois ensemble (la seconde fois, c'était dans Le récif de corail de Maurice Gleize, film nettement moins connu et longtemps considéré comme perdu). L'attirance du couple qu'on devinait dans Quai des brumes est flagrante ici et sert le propos du film : leur idylle impossible est en quelque sorte le reflet de leur relation hors caméra. On a souvent écrit que le choix de Madeleine Renaud, au charisme moins évident que Michèle Morgan, était peu pertinent pour jouer l'épouse de Gabin : je trouve au contraire que ce contraste renforce l'idée de l'opposition entre le quotidien et le fantasme. On croit autant au couple formé par Gabin et Morgan qu'à celui du même avec Renaud. Gabin a une dernière fois ici un côté solaire, une sorte d'aura qui imprime l'écran et qu'il perdra ensuite, comme si la guerre, à laquelle il participera, avait cassé quelque chose.

La fin des années 1930 est marquée par le réalisme poétique. Tout en s'inscrivant dans sa continuité, Grémillon s'en démarque en appuyant plus sur le côté réalisme, décrivant un milieu dur et concret, celui des marins. L'océan, l'auteur connait bien, il est né à Bayeux et a fait ses études à Brest. Il l'a filmé à travers des documentaires à ses débuts (Un tour au large, à bord d'un thonier, et La croisière sur l'Atalante, sur un chalutier, tous deux en 1926) ou de l'un de ses premiers films, Gardiens de phare en 1928. On le sent proche du milieu qu'il décrit (la scène du mariage interrompu du début) et il fait son possible pour montrer les déchainements marins. Il est hélas limité par les moyens de l'époque, et les scènes de tempêtes abusent de maquettes trop voyantes et mal exploitées (même à l'époque de la sortie du film, ce sera une de ses principales critiques). Par exemple, les extérieurs montrent un remorqueur chahuté comme un bouchon de liège par une mer agitée, parfois limite submergé, alors que les scènes à l'intérieur de celui-ci au même moment sont relativement calmes, en total décalage, où l'on note juste un léger tangage. Mais il se rattrape par un travail sur le son impressionnant : la sirène meuglant alors qu'on a à l'image un bateau dévasté par les éléments fait douloureusement penser à un animal hurlant son agonie, et ça fait froid dans le dos.

Sur terre, par contre, les scènes sont souvent belles (le travelling du mariage), voire sublimes (la plage). Grémillon montre une fois de plus l'élégance de sa mise en scène, transcendant la vie en un lyrisme du quotidien. Cela compense quelques étrangetés, comme le choix de Charles Blavette, à l'accent méridional trop présent pour faire un marin breton crédible (heureusement, dans l'équipage, il y a aussi l'excellent Fernand Ledoux), ou le final sur fond de prière (concession à Vichy ? ) qui gâche l'émotion suscitée par le personnage de Gabin face à son destin.

C'est toutefois un beau drame sur la fatalité, où malgré les tromperies et mensonges classiques du trio amoureux, on ne déteste personne, car c'est la compassion qui s'impose.

Étoiles : * * *. Note : 15/20.
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Autour du film :

1. Jean Gabin avait lu et apprécié le roman de Roger Vercel, et sur les conseils de Jean Grémillon, il exprima sa volonté de jouer le rôle du capitaine du remorqueur. Cela demanda 6 mois de préparation durant lesquels l'interrogation principale se porta sur le choix des interprètes féminins. Le choix de celles-ci se fit de manière originale. Le producteur eut l'idée d'un référendum : on envoya une liste de noms à 500 directeurs de salles (tirées au sort), en leur demandant qu'elles étaient, à leur avis, les actrices que le public souhaiterait voir dans les deux rôles principaux (un résumé du scénario était joint à la liste). Michèle Morgan pour la maitresse et Madeleine Renaud pour l'épouse arrivèrent largement en tête des suffrages.
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2. Le tournage du film fut assez chaotique. Il débuta en juillet 1939 à Brest et alentours. Grémillon avait obtenu le concours de la marine nationale, et avait ainsi à disposition plusieurs cargos et remorqueurs. Malheureusement, la météo capricieuse perturbera les sorties en mer et peu de moyens furent finalement utilisés. Le 11 août 1939, le tournage se déplaça dans les studios de Billancourt. Mais le 2 septembre 1939, Jean Grémillon est mobilisé, et le 3, c'est au tour de Jean Gabin. Le film est arrêté. Comme c'est la « Drôle de guerre » et qu'il ne se passe rien, le tournage peut reprendre en avril 1940 car le réalisateur a obtenu une permission exceptionnelle, ainsi que Gabin. Mais le front explose et le tournage est de nouveau stoppé en juin. Il faudra attendre janvier 1941 pour que les prises de vues reprennent, en studio, sous l'égide de Vichy (aucun nom de producteur n'apparait au générique, celui-ci étant juif : il avait d'ailleurs émigré aux États-Unis). Le film sortira finalement sur les écrans le 27 novembre 1941, ayant subit de nombreuses coupures, soit un peu plus de deux ans après le premier tour de manivelle, et sera distribué en France par la firme allemande Tobis. Gabin ne verra pas sa sortie, car refusant de tourner pour les allemands, il a rejoint Hollywood le 2 février 1941. Michèle Morgan l'y a précédé.

3. Remorques marque les débuts à l'écran du Branquignol en chef, alias Robert Dhéry, qui interprète un marin que l'on peut voir dans la scène de mariage au début du film.

4. Pour écrire son roman Remorques, Roger Vercel s'est inspiré du quotidien de l'équipage du remorqueur Iroise, réputé dans les années 1930 pour ses multiples assistances, dont notamment celle du paquebot Atlantique en perdition suite à un incendie (19 victimes à déplorer) en janvier 1933, à l'ouest de Guernesay. Son commandant d'alors, un dénommé Louis Malber, a servi de modèle pour le héros du roman que campe Jean Gabin. Le navire utilisé pour le film, baptisé le Cyclone, est en fait le remorqueur le Mastodonte, construit en 1917 (l'Iroise a été vendu à la Grèce en 1936) : longévité exceptionnelle pour ce remorqueur puisqu'il naviguera jusqu'en 1952.

L'iroise, le vrai : Image

Le Mastodonte, alias le Cyclone dans le film : Image
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Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)

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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par riqueuniee »

Un beau film, qui décrit bien (malgré les quelques réserves exprimées par pak) le milieu en question. Grémillon tournera d'ailleurs un autre film "maritime", avec Pattes Blanches (1949) , qui se passe à Erquy et alentours, et qui a été tourné sur place (du moins pour les extérieurs, qu'on peut reconnaître)
Dernière modification par riqueuniee le 4 avr. 11, 11:44, modifié 1 fois.
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par Tancrède »

c'est mieux que le cinéma français des années 2000 (2000-2009)
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L'école des cocottes (1935)

Message par pak »

10. L'école des cocottes de Pierre Colombier (1935) :

Avec Raimu, Renée Saint-Cyr, André Lefaur, Henry Roussell, Jean Marconi, Pauline Carton, Ginette Leclerc... Scénario de Paul Armont et Michel Gerbidon (d'après leur pièce L'école des cocottes, 1918) – Musique de Raymond de Cesse – Genre : comédie – Production française – Date de sortie : 27/09/1935
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Une jeune femme suit des cours de bonnes manières afin de favoriser son ascension sociale via les lits de riches prétendants...


Le cinéma français des années 1930 a ses sous-genres bien spécifiques : théâtre filmé, comique troupier, mélodrame, vaudeville mondain, film patriotique... Certains longs-métrages combinant d'ailleurs deux ou trois de ces aspects. C'est le cas de L'école des cocottes, au croisement du théâtre filmé (le scénario est l'adaptation d'une pièce) et du vaudeville bourgeois.

Genre désuet mais populaire, le théâtre filmé, expression qui existait déjà l'époque, avait pour principe de porter à l'écran des pièces du patrimoine ou contemporaines, et, de ce fait, n'avait pas très bonne presse. A son propos, déjà, en 1931, un critique écrivait : « le cinéma qui se contente de contrefaire le théâtre est un infirme volontaire ».

D'ailleurs ce film a bien du mal à cacher ses origines théâtrales. Les scènes se déroulent dans des décors peu nombreux, et les acteurs apparaissant dans celles-ci ne sont jamais plus de quatre (les rôles principaux et secondaires dépassant à peine la dizaine), le tout filmé principalement en intérieurs.

Étant aussi un vaudeville, le thème principal sonne comme tel, et l'on suit donc une jeune femme peu éduquée qui a décidé, avec l'aide d'un professeur de maintien, de gravir les échelons sociaux avec son unique atout : son charme. Comme dans la plupart des vaudevilles, les sentiments importent peu, ou n'existent pas, le tout étant de ridiculiser les personnages pour provoquer le rire. Hélas, on ne rit pas vraiment.

Pierre Colombier, réalisateur oublié mais auteur de films populaires dans les années 1930 (il a débuté durant les années 1920), spécialiste de comédies tout aussi oubliées (ou presque : Les rois du sport et Ignace, tous deux avec Fernandel, ainsi que Ces messieurs de la santé restent ses plus connus, ou ses moins inconnus), n'a jamais brillé par sa réalisation. Mise en scène, scénario, direction d'acteur, sont d'un autre âge et pas grand-chose ne provoque l'empathie pour un quelconque moment ou aspect du film. Même Raimu déçoit, non par son jeu, mais parce qu'il est mal servi par un rôle peu écrit.

On est toutefois surpris par le ton amer de la fin, alors que la majeure partie de l'histoire se déroulait dans une certaine bonne humeur. L'arrivisme et l'envie de réussir impliquent un déficit de bonheur et un investissement sans limites pour rester à la page, une ambition qui n'autorise donc aucun relâchement. Et en cas d'échec, faut-il accepter son pauvre sort et l'aumône qu'on vous fait, sans chercher à sortir de sa condition ? C'est l'ambiguïté de ce film, montrant une bécasse heureuse d'être femme de chambre car ayant échoué à se hisser dans la société en courtisane, ou un vieux garçon apparemment content d'être seul car n'aimant pas les mondanités. Par extension, un ouvrier devrait être satisfait de son sort car incapable d'être autre chose, une femme pas très jolie se satisfaire d'être seule ? Une morale, comme dit plus haut, d'un autre temps... On pardonne d'autant moins que le réalisateur n'exploite pas le potentiel de Pauline Carton, vite éclipsée du film. Avec le rôle de Raimu bâclé, cela fait un peu trop.

Reste Renée Saint-Cyr, qui avait alors le même pep que celui qu'on lui a connu dans les films de son fils Georges Lautner, auquel elle ajoute une fraicheur bienvenue. C'est tout de même bien mince pour intéresser durablement à cette école pourtant peu conventionnelle...

Étoiles : * . Note : 8/20.
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Autour du film :

1. Le film est une adaptation de la pièce L'école des cocottes de 1918 par ses propres auteurs, Paul Armont et Michel Gerbidon. Comme souvent dans les années 1930, le film reprend une partie du casting de la pièce. Ainsi Raimu y connu le succès en la jouant sur scène en 1919 au théâtre Michel (8ème arrondissement de Paris), puis en 1920 au Théâtre des Variétés (2ème arrondissement).

2. Raimu a joué dans 6 films de Pierre Colombier : Charlemagne et Théodore et Cie en 1933, Ces messieurs de la santé en 1934, L'école des cocottes en 1935, Le roi en 1936 et Les rois du sport en 1937.

3. Un remake sera réalisé sous le même titre en 1957 par Jacqueline Audry (sortie le 21/05/1958), avec Dany Robin, Bernard Blier et Darry Cowl, version encore plus oubliée, bien que plus récente.
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4. Une cocotte est une courtisane qui profite de ses charmes, séduisant des bourgeois afin d'être entretenue. Rien à voir avec la prostitution, car travaillant à son compte et aspirant au luxe. Cela implique donc une certaine éducation ou du moins des manières susceptibles d'attirer le pigeon, marié ou non, afin de le rendre dépendant, ou du moins à l'inciter à aider financièrement. Une cocotte pouvait avoir plusieurs amants, mais l'idéal était d'en avoir un riche. Ce genre de courtisanerie commença à se développer après la Révolution de Juillet, dans les années 1830, pour atteindre son apogée sous le second empire, et perdurera jusqu'en 1914. Si ce sont des femmes indépendantes (liberté souvent enviée par les bourgeoises engoncées dans les conventions de l'époque), elles sont toutefois dépendantes de leur beauté. Celle-ci fanée, elles sont vite délaissées. La plupart ont des destins tragiques ou finissent dans la misère, destins qui ont inspiré des romanciers : Émile Zola (Nana), Alexandre Dumas fils (La dame aux camélias), Colette (Chéri), Balzac (Splendeurs et misères des courtisanes)...

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Le cinéma : "Il est probable que cette marotte disparaîtra dans les prochaines années."

Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)

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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par riqueuniee »

J'ai été en effet surprise par l'amertume du dénouement de ce film (l'héroïne est "prisonnière " de son rôle de cocotte), par ailleurs plutôt désuet. Si Renée St Cyr est charmante,c'est André Lefaur qui "emporte le morceau" côté interprétation.
Dernière modification par riqueuniee le 22 août 11, 20:03, modifié 1 fois.
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Louise (1938)

Message par pak »

11. Louise d'Abel Gance (1938) :

Avec Grace Moore, Georges Thill, André Pernet, Suzanne Desprès, Ginette Leclerc, Robert Le Vigan, Marcel Pérès, Pauline Carton, Yette Lucas... Scénario de Roland Dorgelès – Adaptation et dialogues d'Abel Gance et Steve Passeur (d'après l'opéra de Gustave Charpentier, Louise, 1896) – Musique de Gustave Charpentier (livret écrit par Saint-Pol-Roux) – Genre : film musical – Production française – Date de sortie : 23/08/1939
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Éprise d'un musicien, une petite ouvrière passe outre l'interdit de ses parents pour partager la vie de l'homme qu'elle aime.


Dans les années 1930, les adaptations vont bon train : romans classiques ou contemporains, pièces de théâtres, opérettes et même des pièces radiophoniques. Par contre, l'opéra n'attire pas les cinéastes. Sa narration chantée particulière, la difficulté d'avoir des interprètes sachant chanter l'art lyrique tout en pouvant jouer la comédie, et, il faut bien le dire, le fait que l'opéra soit un art nettement moins populaire que l'opérette ou le théâtre font que les opéras adaptés au cinéma sont rares.

On peut comprendre ce qui a attiré Abel Gance, toujours à l'affut d'innovations, dans le livret de Louise, qui est particulier puisque son récit se situe dans le milieu ouvrier, et l'un de ses ressorts principaux est le conflit familial entre une jeune femme et ses parents à propos de son amour pour un artiste bohème sans le sou, ce qui en fait un opéra social. C'est aussi l'affirmation du désir d'une femme pour un homme, qui n'hésite pas à se donner à lui hors mariage puisque n'ayant pas l'assentiment de ses parents (cet aspect poussera d'ailleurs les directeurs d'opéras à interdire sa représentation, Gustave Charpentier devant attendre 7 ans avant de pouvoir le voir jouer sur scène).

Si Abel Gance réalise un film musical,il ne faut pas s'attendre de sa part à une comédie légère à l'américaine ou à une opérette comme on pouvait en voir en salles dans les années 1930. L'auteur, qui n'a jamais été un marrant, opte pour le respect du ton mélodramatique de l’œuvre d'origine et signe donc un opéra filmé, avec sa manière particulière de chanter, à gorge déployée et les décibels à haut volume. Et donc ça chante fort, très fort... Autant dire que si on est allergique à ce genre musical, le film peut rebuter et faire fuir. Le problème c'est qu'en plus le son a très mal vieilli, rendant les scènes chantées (et il y en a beaucoup, au moins les 2/3 du film) presque incompréhensibles. C'est particulièrement sensible lors d'une plus belles scènes, lorsque des ouvriers et petites gens chantent avec en incrustation dans l'image des rues de Paris : on ne comprend pas un mot ou pas loin.

Côté réalisation, Gance a été plus inspiré, et malgré de beaux décors (même si les toiles peintes en arrière plan trahissent le studio, mais c'est sûrement voulu pour rester dans l'esprit d'une scène d'opéra) et éclairages, la mise en image manque d'ampleur. Certes les figurants remplissent l'écran, mais ils sont tellement les uns sur les autres dans des plans serrés que l'ambiance en devient étouffante. Mais le problème principal est que les deux interprètes principaux sont trop âgés pour leurs rôles. Ils on dépassé la quarantaine et sans vouloir être goujat, cela se voit et nuit à la crédibilité du récit, et on peine à croire qu'une femme de 41 ans soit encore sous la coupe de ses parents et qu'elle ne se soit pas émancipée, même à l'époque.
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Le scénario développait pourtant une idée intéressante. A la place de l'enfant qui ne veut pas grandir tel un Peter Pan en jupons, ce sont les parents qui refusent de le voir grandir, au point qu'à la moindre tentative d'indépendance, ce sont cris, colères et même maladie qui sont utilisés pour retenir leur progéniture. Des parents qui gardent dans le salon sa chaise haute, chérissent ses petits souliers, ou qui le bercent sans vouloir réaliser que c'est un adulte qu'ils ont sur leurs genoux.

Côté interprétation, ce n'est pas très bien joué, le couple vedette occupant le devant de la plupart des scènes, bien meilleurs dans le chant que dans le jeu d'acteur, les seconds rôles sont négligés (Pauline Carton et Robert Le Vigan n'ont que quelques scènes, la plupart des autres qu'une seule), et certains surjouent vraiment trop (André Pernet, qui joue le rôle du père, était sûrement un excellent basse, par contre il joue ses scènes non chantées comme au temps du muet... ).
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Le style du film est assez hybride. Parfois on reconnaît la patte visuelle et cinématographique d'Abel Gance avec des cadrages recherchés et des surimpressions, et d'autres fois on revient vers l'opéra, avec une dramatisation à l'extrême peu compatible avec le cinéma de la fin des années 1930 et surlignée avec les airs d'opéra, ce qui donne la curieuse impression de regarder un film muet... avec du son !

L'unique intérêt, hormis la rareté de l’œuvre, est que ce long-métrage est l'une des premières tentatives d'opéra filmé en France, voire même la première, pari audacieux qui a certainement attiré Abel Gance, mais que ce dernier n'a pas su sublimer.

Étoiles : * . Note : 7/20.
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Autour du film :

1. L'opéra Louise est l’œuvre la plus connue de Gustave Charpentier. Une œuvre accouchée dans la douleur. Dès la fin des années 1880 (vers 1888), Charpentier écrit les premières notes de son opéra, mais il ne l'achèvera qu'en 1893. Et encore... Si la musique est de lui, le livret en est tout autre. Le texte d'origine était bien de lui, mais écrivant laborieusement, il demande de l'aide à Saint-Pol-Roux, un poète aujourd'hui oublié, qui remania complètement celui-ci et créa plusieurs scènes. Moyennant finance, le poète abandonna tous les droits et Charpentier affirma par la suite que le livret était de son fait. L’œuvre fut toutefois refusée par le directeur de l'Opéra-Comique de Paris pour lequel elle était prévue, car jugée partiellement scandaleuse par son sujet. Refusant les corrections demandées, Charpentier continua toutefois à travailler dessus pour une nouvelle version achevée en 1896. Le directeur de l'Opéra-Comique ayant changé, avec une volonté de marquer sa nomination, celui-ci était prêt à le jouer dès janvier 1898, sauf que l'auteur lui, ne l'était plus, au grand dam du directeur qui harcela celui-ci de courriers pour qu'il livre l'opéra qu'il ne cessait de remanier. En octobre 1899, les décors étaient quasiment prêts, la distribution choisie, mais le directeur attendait toujours l’orchestration des deux derniers actes... L'opéra fut finalement joué le 2 février 1900. C'est le succès immédiat, durable (en 1950, on approche la millième représentation, et l'opéra sera joué à l'Opéra-Comique jusqu'en 1967) et populaire (le 30 avril 1900 sont distribuées 400 places à de jeunes ouvrières parisiennes)...
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L'affiche de la première représentation de l'opéra

2. Gustave Charpentier participa à l'adaptation de son opéra au cinéma avec Abel Gance. La collaboration entre les deux hommes fut assez houleuse, comme en témoignent les dires de Charpentier. Charpentier parlant du film d’Abel Gance : « M. Gance m'a dit : J'ai besoin, dans votre drame, d'un autre drame que le vôtre. Et il a combiné, dans l'action directe, une autre intrigue ! [...] « On » a enregistré, paraît-il, à peu près une heure de musique, et aussi, les cris de Paris. Mais il y a tant d'autres choses que j'aimerais et qui n'ont pas été employées ! Par contre, sous prétexte de « détentes » indispensables... pourquoi ? On a ajouté des épisodes souvent vulgaires, parfois grossiers... ».(Interview de Gustave Charpentier datant du 9 novembre 1938)

Gustave Charpentier s'en est pris aussi à l’interprète Grace Moore : « Je ne puis croire que vous alliez, d'un cœur léger, donner votre assentiment définitif à la contrefaçon de mon œuvre filmée que Londres vient de rejeter et que Paris accueillera sous des huées... Jusqu'au dernier moment, j'ai voulu espérer que vous vous dégageriez du honteux complot. Les bruits qui me parviennent me font croire que vous ne souhaitez aucune amélioration à l'œuvre d'A. Gance... » (Lettre du 18 juillet 1939 - Archives du Musée de Montmartre)

Ce à quoi a répondu Grace Moore : « Les exagérations de votre jugement sont d'une telle partialité qu'elles deviennent incompréhensibles et il est évident que je ne peux vous suivre sur certains points... Jamais [...] vous ne vous êtes adressé à moi ni pour vous en plaindre ni même me consulter. [...] Vous n'ignorez pas l'incroyable pauvreté du sujet de Louise pour les besoins cinématographiques. [...] Il m'est pénible, m'étant donné autant de mal pour l'ambition de réaliser au cinéma le premier opéra français, qui est votre œuvre et dans laquelle j'ai mis toute mon âme, de constater que c'est vous, l'auteur, qui ne comprenez rien au cinéma... » (Lettre du 23 août 1939 - Archives du Musée de Montmartre)
Ces prises de bec ont-elles découragées les interprètes ? Toujours est-il que Louise marque les dernières participations à un film de Grace Moore, Georges Thill et André Pernet...
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Gustave Charpentier (25 juin 1860 - 18 février 1956)

3. Gustave Charpentier tenta vainement de faire interdire la sortie du film qui eut même droit à 2 sorties. Une avant-première eut lieu le 4 août 1939 à Vichy, puis la sortie parisienne se fit le 23 août 1939 au Cinéma Paramount, boulevard des Capucines (aujourd'hui le Gaumont Opéra). Le film ressortit durant la guerre, le 1er janvier 1941. Le film fut aussi projeté hors compétition à Cannes durant le festival de 1987.
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Dernière modification par pak le 23 août 11, 15:11, modifié 2 fois.
Le cinéma : "Il est probable que cette marotte disparaîtra dans les prochaines années."

Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)

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Commissaire Juve
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Re: Louise (1938)

Message par Commissaire Juve »

pak a écrit :... Et donc ça chante fort, très fort... Autant dire que si on est allergique à ce genre musical, le film peut rebuter et faire fuir...
C'est exactement ce qui m'est arrivé. :?

J'aime beaucoup le chant dans les oeuvres de Lully, Rameau, Händel et Cie... mais ça, je ne supporte pas !

EDIT : c'est un de ces films qu'on aimerait passer à ses pires ennemis ! :mrgreen:
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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Cathy
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Re: Louise (1938)

Message par Cathy »

Commissaire Juve a écrit :
pak a écrit :... Et donc ça chante fort, très fort... Autant dire que si on est allergique à ce genre musical, le film peut rebuter et faire fuir...
C'est exactement ce qui m'est arrivé. :?

J'aime beaucoup le chant dans les oeuvres de Lully, Rameau, Händel et Cie... mais ça, je ne supporte pas !

EDIT : c'est un de ces films qu'on aimerait passer à ses pires ennemis ! :mrgreen:
Pourtant Louise est beaucoup plus écoutable pour moi que Lully, Rameau, and co que je ne supporte pas :) ! Je n'ai pas vu encore Louise, mais je pense qu'au moins George Thill et Grace Moore chantaient l'oeuvre dans le style voulu et requis par le compositeur contrairement aux cantatrices rossignols que l'on entend dans de nombreux films !
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Re: Louise (1938)

Message par Major Dundee »

Commissaire Juve a écrit :
pak a écrit :... Et donc ça chante fort, très fort... Autant dire que si on est allergique à ce genre musical, le film peut rebuter et faire fuir...
C'est exactement ce qui m'est arrivé. :?

J'aime beaucoup le chant dans les oeuvres de Lully, Rameau, Händel et Cie... mais ça, je ne supporte pas !

EDIT : c'est un de ces films qu'on aimerait passer à ses pires ennemis ! :mrgreen:
:lol:
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- Ah, si j'avais trente ans de moins !
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par riqueuniee »

En ce qui me concerne, j'aurais bien gardé les parties chantées, et jeté le reste, vraiment trop mal joué. Même pour un amateur d'opéra XIXème siècle, cette oeuvre, au style assez particulier, peut dérouter.
En ce qui concerne la copie diffusée sur F3, en plus, le son était pourri. Pas évident pour apprécier une oeuvre musicale.
Comme Cathy, j'ai du mal avec l'opéra baroque . Quant aux "cantatrices rossignols", c'est vrai que les films musicaux (basés sur le classique) de l'époque privilégiaient les voix de soprano légères, colorature si possible).
Raison pour laquelle j'ai apprécié la Malibran de Guitry : certes, on est dans le bel canto (Rossini, Bellini etc...), mais pas dans la "rossignolade" (même si certains airs des compositeurs en question comportent des acrobaties vocales)
Dernière modification par riqueuniee le 22 oct. 13, 23:03, modifié 2 fois.
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