Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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pak
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par pak »

Z'êtes trop techniques pour moi... :D
Le cinéma : "Il est probable que cette marotte disparaîtra dans les prochaines années."

Extrait d'un article paru dans The Independent (1910)

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Commissaire Juve
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par Commissaire Juve »

Un des films préférés de Bianca Castafiore... un cauchemar pour le capitaine Haddock ! Moi, je vote Haddock ! :mrgreen:
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Re: Louise (1938)

Message par joe-ernst »

Commissaire Juve a écrit :J'aime beaucoup le chant dans les oeuvres de Lully, Rameau, Händel et Cie... mais ça, je ne supporte pas !
Heu, je ne vois pas trop la ressemblance entre une oeuvre de Lully ou de Haendel... :shock:
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Commissaire Juve
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Re: Louise (1938)

Message par Commissaire Juve »

joe-ernst a écrit :
Commissaire Juve a écrit :J'aime beaucoup le chant dans les oeuvres de Lully, Rameau, Händel et Cie... mais ça, je ne supporte pas !
Heu, je ne vois pas trop la ressemblance entre une oeuvre de Lully ou de Haendel... :shock:
Ce n'est pas le lieu pour en discuter, mais on peut aimer l'un "et" l'autre. Sans compter que l'un a une parenté avec l'autre (99% des oeuvres lyrique de Händel débutent par des ouvertures "à la française", genre créé par Lully... Cela dit, pour Händel, je parlais de ses oeuvres en anglais -- les oratorios principalement -- pas de ses opéras en italien). Enfin, l'un "et" l'autre sont d'un genre musical qui n'a rien à voir avec les oeuvres Bianca Castafiore dont on parle ci-dessus.

J'aurais dû ajouter Purcell (encore plus proche de Lully).
Dernière modification par Commissaire Juve le 23 août 11, 16:00, modifié 1 fois.
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Ann Harding
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par Ann Harding »

Je serais donc la seule -avec Cathy- à défendre le film de Gance. Dans ces années-là, l'opéra Louise était joué très souvent, ce qui n'est plus le cas maintenant. Contrairement à Pak et au Commissaire, j'ai bien aimé les interprètes. Certes, ils n'ont pas l'âge de leur rôle. Mais, à l'opéra, il faut une maturité vocale qui n'a rien à voir avec l'âge réel d'un personnage. Donc cela ne m'a pas du tout gênée. Si vous êtes amateur d'opéra (c'est mon cas), c'est un immense plaisir de voir en chair en en os, de grands interprètes du passé chanter un de leurs rôles fétiches. Georges Thill était un grand ténor français connu dans le monde entier qui chantait aussi bien Wagner que Massenet. Ce fut aussi un grand plaisir pour moi de voir André Pernet qui était également un grand baryton-basse qui avait cette honnêteté vocale et cette diction claire des chanteurs français du début du XXème siècle. Grace Moore, bien qu'américaine, avait étudié à Paris. A cette époque, l'art du chant français avait un rayonnement qui a bien disparu par la suite.
Quant à l'oeuvre elle-même, Gustave Charpentier est un compositeur qui a étudié avec Jules Massenet. Sa Louise est un opéra que j'ai toujours apprécié pour ses qualités mélodiques et la psychologie de ses personnages. Le personnage du père de Louise est passionnant. Il n'est pas abusif comme sa femme (qui est une vraie mégère dans l'opéra). Mais, il veut garder sa fille près de lui comme un égoïste qu'il est. La scène finale où il maudit le Paris qui lui a pris sa fille m'a toujours émue.
Avec ce film, Gance réduit un opéra qui approche les trois heures en 80 min. Il ne reste de la partition originale que les morceaux principaux réduits. Mais, j'ai trouvé cette condensation réussie car elle a conservé l'esprit de l'original. De plus, l'utilisation du décor de studio n'est en aucun cas étouffant. Gance utilise la caméra mobile dans ce décor comme le fait René Clair dans Sur les Toits de Paris. Les éclairages apportent également l'atmosphère requise dans ce Montmartre du XIXème. Je ne m'attendais pas à grand chose en découvrant ce film, mais, j'ai été très heureusement surprise. Il m'a rappelé une autre belle réussite du transfer de l'opéra à l'écran: Die Verkauft Braut (La fiancée vendue, 1932) de Max Ophüls. Cette version réduite de l'opéra de Smetana a aussi énormément de charme avec des plans en caméra mobile typique d'Ophüls. Les deux interprètes principaux sont aussi deux chanteurs d'opéra: Jarmila Novotna et Willi Domgraf-Fassbaender.
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Re: Louise (1938)

Message par pak »

Commissaire Juve a écrit :Ce n'est pas le lieu d'en discuter...
Si si, au contraire. Je trouve cela plus qu'intéressant les débats que peuvent générer mes bafouilles, même si ça ne concerne pas le film en lui-même ou mes propos. Parler de pâquerettes pour finir sur la recette de la tarte aux fraises, moi ça me va bien... :wink:
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par riqueuniee »

Ann Harding a écrit :Je serais donc la seule -avec Cathy- à défendre le film de Gance. Dans ces années-là, l'opéra Louise était joué très souvent, ce qui n'est plus le cas maintenant. Contrairement à Pak et au Commissaire, j'ai bien aimé les interprètes. Certes, ils n'ont pas l'âge de leur rôle. Mais, à l'opéra, il faut une maturité vocale qui n'a rien à voir avec l'âge réel d'un personnage. Donc cela ne m'a pas du tout gênée. Si vous êtes amateur d'opéra (c'est mon cas), c'est un immense plaisir de voir en chair en en os, de grands interprètes du passé chanter un de leurs rôles fétiches. Georges Thill était un grand ténor français connu dans le monde entier qui chantait aussi bien Wagner que Massenet. Ce fut aussi un grand plaisir pour moi de voir André Pernet qui était également un grand baryton-basse qui avait cette honnêté vocale et cette diction claire des chanteurs français du début du XXème siècle. (Pernet a participé à la création du Pelléas et Mélisande de Debussy.) Grace Moore, bien qu'américaine, avait étudié à Paris. A cette époque, l'art du chant français avait un rayonnement qui a bien disparu par la suite.
Quant à l'oeuvre elle-même, Gustave Charpentier est un compositeur qui a étudié avec Jules Massenet. Sa Louise est un opéra que j'ai toujours apprécié pour ses qualités mélodiques et la psychologie de ses personnages. Le personnage du père de Louise est passionnant. Il n'est pas abusif comme sa femme (qui est une vraie mégère dans l'opéra). Mais, il veut garder sa fille près de lui comme un égoïste qu'il est. La scène finale où il maudit le Paris qui lui a pris sa fille m'a toujours émue.
Avec ce film, Gance réduit un opéra qui approche les trois heures en 80 min. Il ne reste de la partition originale que les morceaux principaux réduits. Mais, j'ai trouvé cette condensation réussie car elle a conservé l'esprit de l'original. De plus, l'utilisation du décor de studio n'est en aucun cas étouffant. Gance utilise la caméra mobile dans ce décor comme le fait René Clair dans Sur les Toits de Paris. Les éclairages apportent également l'atmosphère requise dans ce Montmartre du XIXème. Je ne m'attendais pas à grand chose en découvrant ce film, mais, j'ai été très heureusement surprise. Il m'a rappelé une autre belle réussite du transfer de l'opéra à l'écran: Die Verkauft Braut (La fiancée vendue, 1932) de Max Ophüls. Cette version réduite de l'opéra de Smetana a aussi énormément de charme avec des plans en caméra mobile typique d'Ophüls. Les deux interprètes principaux sont aussi deux chanteurs d'opéra: Jarmila Novotna et Willi Domgraf-Fassbaender.
D'accord avec toi pour les parties musicales. (bon, quand on préfère les oeuvres vocales baroques à l'opéra classique ou XIXème siècle, ça peut être pénible. mais pas pour moi...). Moins pour le reste : s'il y avait de beaux moments de mise en scène, c'était trop mal joué pour convaincre entièrement.
J'aimerais bien découvrir cette Fiancée vendue. Dans une interview , Milos Forman a dit que c'est un des premiers films qu'il a vus, dans sa petite enfance...
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par julien »

Il voulait pas parler de la version réalisée par Oldřich Kmínek en 1922 ? Parce que le film était très populaire en Tchéquie.
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par Commissaire Juve »

Vous avez vu, L'Atlantide, hier soir, au cinéma de Minuit ?

Donc : L'Atlantide (Georg Wilhelm Pabst, 1932), avec Pierre Blanchar et Brigitte Helm...

Un rendez-vous manqué. La première partie (avant l'arrivée dans la ville inconnue) est pleine de mystère, de promesses, et puis... ça fait pschiiit ! On s'attend à un truc à la "Blake & Mortimer" (ou un truc un peu fou à la Metropolis), et on se retrouve devant un qui-suis-je-où-vais-je-dans-quel-état-j'erre pour opiomane, un truc un peu chi***, partant un peu en vrille à un moment (je parle du délire avec les danseuses du Moulin Rouge), et finissant dans les sables mouvants.

Je ne connais rien du roman de départ. Le film lui est peut-être fidèle. Pas de chance...

PS : Antinéa, moi, ça m'a surtout fait penser à Julien Guiomard dans l'Incorrigible (1975). On a les références qu'on peut. :mrgreen:

Sinon, pour du 1932, j'ai trouvé que l'image se défendait bien. Il y avait des passages abîmés, mais, dans l'ensemble, c'était plutôt bien.

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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par Federico »

Commissaire Juve a écrit :Vous avez vu, L'Atlantide, hier soir, au cinéma de Minuit ?

Donc : L'Atlantide (Georg Wilhelm Pabst, 1932), avec Pierre Blanchar et Brigitte Helm...

Un rendez-vous manqué. La première partie (avant l'arrivée dans la ville inconnue) est pleine de mystères, de promesses, et puis... ça fait pschiiit ! On s'attend à un truc à la "Blake & Mortimer" (ou un truc un peu fou à la Metropolis), et on se retrouve devant un qui-suis-je-où-vais-je-dans-quel-état-j'erre pour opiomane, un truc un peu chi***, partant un peu en vrille à un moment (je parle du délire avec les danseuses du Moulin Rouge), et finissant dans les sables mouvants.
Pas eu le courage de le revoir car souvenir d'un film assez chiant. Et puis Blanchar, je ne sais pas si je l'ai supporté une seule fois dans un film... :?
PS : Antinéa, moi, ça m'a surtout fait penser à Julien Guiomard dans l'Incorrigible (1975). On a les références qu'on peut. :mrgreen:
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:uhuh: Génial Guiomar en Camille, soit dit en passant.
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par Commissaire Juve »

Toujours à propos de l'Atlantide : ce qu'il fallait comprendre... http://www.cadrage.net/films/Atlantide/atlantide.html
On comprend alors pourquoi, malgré son talent et sa beauté, Brigit Helm ne fut pas une Antinéa chaleureuse et fascinante. Elle glaçait Pabst, elle glacera le public.
Tu m'étonnes.
Antinéa n'est plus ici une reine de légende mais une obsession dans un esprit dérangé.

...

En voyant ce que Pabst a fait de l'Atlantide, la déception est grande, infinie. Comme le désert dans lequel
Spoiler (cliquez pour afficher)
se perd St-Avit dans la dernière scène du film. Pierre Benoit avait imaginé une jeune femme libre, étrange, fascinante, cultivée, belle mais aussi fragile. Pabst nous renvoie l'image d 'une femme de granit dont seuls les yeux semblent doués d'expression. Telles les ocelles sur les ailes d'un papillon, le regard d'Antinéa effraie et séduit à la fois.
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par Supfiction »

Remontée de topic après un passage aux oubliettes de plus d'un an ?
Je "m'inscris" au topic du coup au cas où les années 30 reviennent à la mode..

Spoiler (cliquez pour afficher)
En attendant de voir prochainement Sans lendemain (Ophüls, 1939) dont le dvd Gaumont attend patiemment d'être visionné depuis un an, mon dernier film français de cette période est Les bas fonds (1936). Tourné à Paris avec des acteurs bien français et l'accent parisien, et pourtant les personnages ont tous des noms russes car le film est tiré d'un roman de Maxime Gorki. Le Parti communiste avait obligé Jean Renoir, au dernier moment, à remettre un contexte russe qu'il avait au départ souhaité gommer pour être raccord avec les acteurs notamment..
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par Commissaire Juve »

Pour ceux qui aiment les chiffres :mrgreen:

Je viens de tomber sur un article intéressant de 1938.
Pour la réalisation d'un film moyen, il en coûte à la production française 800.000 francs de plus qu'il y a trois ans

Sait-on qu'en fin 1937, début 1938, la réalisation d'un film moyen coûtait 800.000 francs de plus qu'en 1935. Cette affirmation, nous allons l'appuyer en citant des chiffres officiels, chiffres qui figurent dans les dossiers d'une enquête menée il y a quelque temps pour le compte de la Présidence du Conseil. Ils ont été établis en prenant les moyennes des frais réels d'une vingtaine de films réalisés d'un côté en 1937, de l'autre en 1935.

Voyons tout d'abord quelques frais de détail. Le metteur en scène d'un film touchait, en 1935, prix forfait. 80.000 fr. Deux ans après, ses appointements avaient été portés à 100.600 francs et avaient subi ainsi une augmentation de 25 pour cent. Le régisseur général, autre personnage important de la réalisation d'une oeuvre cinématographique, a vu en deux ans ses émoluments pour une semaine passer de 9.900 francs à 15.500 francs. Les artistes au forfait, dont les conditions de vie ont été rendues singulièrement difficiles par suite de l'augmentation des taxes et impôts qui les frappent, touchaient en décembre 1937, 441.500 francs, c'est-à-dire 105.000 de plus qu'en 1935. De même, par suite du renchérissement de tout ce qui touche à la photographie, les frais de développement et de tirage sont passés de 95.650 à 111.820 francs.

Coût 1937 : manuscrit, 60.000 francs ; personnel technique, 387.783,10 francs ; interprétation, 693.000 francs ; studios et laboratoires, 1.346.670 francs ; divers, 163.000 francs.

Coût 1935 : manuscrit, 58.000 francs ; personnel technique, 278.595 francs ; interprétation, 524.000 francs ; studios et laboratoires, 861.450 francs ; divers, 123.400 francs.

Pourcentage moyen de hausse : Personnel technique, 40 % ; interprétation, 32 % ; studios et laboratoires, 56% ; divers, 32 %.

Examinons maintenant le total final. Réalisation d'un film en 1935 : 1 million 845.945 francs. Réalisation d'un film en 1937 : 2 millions 650.453,10 fr. Soit exactement une différence de 804.508,10 fr.

Voici de quoi convaincre les partisans de la surtaxe, ces chiffres se passent de tout commentaire.

Source : Le Midi socialiste, mercredi 11 mai 1938... édition de Toulouse
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par Rashomon »

Sur Cine Classic ce vendredi, Knock version 1950 - comme d'habitude serait-on tenté de dire, car l'autre version Jouvet, celle de 1933, est boudée des programmateurs (je n'ai pas souvenir d'une diffusion depuis que je suis en âge de m'y intéresser, et ça fait un bail) et n'est pas disponible en dvd. Quelqu'un connait les raisons de cette éclipse? Le film ne semble pourtant pas être perdu et on pourrait s'attendre à un peu plus d'intérêt pour ce qui est apparemment le seul film (co-)réalisé par Jouvet soi-même...
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Re: Le cinéma français des années 30 (1930-39)

Message par Supfiction »

Que pensez-vous de Pierre Blanchar ?
Un acteur très apprécié des années 30-40 qui avait une énorme côte (y compris dans ma famille).
Spoiler (cliquez pour afficher)
Commissaire Juve a écrit :Alors, après les salaires des comédiens... voici les César avant l'heure ! octobre 1943 ! :mrgreen:

Classement de la presse cinématographique parisienne...
meilleure actrice : Annie Ducaux (en 42, c'était Micheline Presle)
meilleur acteur : Pierre Blanchar (en 42, c'était Raimu)

actrice la plus intelligente : Jany Holt (en 42, c'était Edwige Feuillère)
acteur le plus intelligent : Pierre Fresnay (en 42, c'était Pierre Fresnay)

les vedettes qui montent : Jean Marais, Bernard Blier, Madeleine Sologne (en 42, c'étaient Odette Joyeux, Bernard Blier)
les vedettes ayant le plus de sex appeal : Gaby Andreu, Jean Marais (en 42, c'étaient Viviane Romance, Louis Jourdan)
les vedettes ayant le plus de personnalité : Michel Alfa, Alain Cuny ( :mrgreen: ) (en 42, c'étaient Arletty, Raimu)
les vedettes les plus simples : Blanchette Brunoy, Albert Préjean (en 42, c'étaient Blanchette Brunoy, Pierre Larquey)
les vedettes les plus snobs : Yvonne Printemps, Pierre Fresnay (en 42, c'étaient Blanchette Brunoy*, Paul Meurisse)
les vedettes les plus aimées des journalistes : Blanchette Brunoy, Albert Préjean (en 42, c'étaient Blanchette Brunoy, Jean Tissier)

* c'est certainement une erreur du typographe : dans le n°112 / 31 janvier 1943, il est question de Suzy Delair et Paul Meurisse...

source : 7 jours n°143 / 31 octobre 1943
Pour le meilleur film de l'année, le jury a couronné les Visiteurs du soir (suivi de Goupi Mains-rouges).

J'ajoute que Viviane Romance et Fernandel sont tombés dans la rubrique des vedettes qui tournent trop. :uhuh: Dans les vedettes qui ne tournent pas assez, il y a Jacques Dumesnil (vu dans Pierre et Jean) et Liliane Maigné (la peste dans Le Corbeau... en 1944, on la verra encore en peste dans Cécile est morte... un autre film Continental).
Je l'ai revu dans la Dame de pique aux côtés de la charmante Madeleine Ozeray et d'André Luguet.
Sa diction rappelle un peu Louis Jouvet mais il y a dans son jeu quelque-chose de beaucoup plus premier degré, entre l'exalté et l'outrancier (enfin ce qui peut paraître outrancier aujourd'hui et quine l'était sans doute pas à l'époque). Une belle présence donc mais dont le jeu passe difficilement.
L'acteur a d'ailleurs une faible renommée chez les cinéphiles d'aujourd'hui en comparaison avec la cote de ses concurrents de l'époque.

Image

Il y a d'ailleurs un passage étonnant dans La dame de Pique, dans lequel Marguerite Moreno /La comtesse Tomski (La Dame de Pique) l'appelle "Bonaparte". Le film est de 1937. En 1938, Blanchar sera Bonaparte dans A Royal Divorce..

Vu également dans Un carnet de bal (1937 avec Raimu, Fernandel et Jouvet, Harry Baur rien que ça!) et le mythique Pontcarral (1942). Je ne sais plus en revanche si j'ai vu L'étrange Monsieur Victor (1938) dans lequel il joue avec Raimu.

Et puis bien sûr il y a le blu ray Les croix de bois qui sort le 12 Novembre..

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