Le Cinéma tchèque et slovaque

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Le cinéma tchèque et slovaque

Message par Jeremy Fox »

Les petites perles au fond de l'eau réalisé par tout un panel de cinéastes tchèques. C'est Jean-Gavril Sluka qui nous en parle ainsi que du DVD sorti chez Malavida.
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Jeremy Fox
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Re: Le cinéma tchèque et slovaque

Message par Jeremy Fox »

Le Dirigeable volé de Karel Zeman par Anthony Plu. Le film vient de sortir en DVD chez Malavida.
Jarda Cimrman
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Re: Le cinéma tchèque et slovaque

Message par Jarda Cimrman »

Je profite de ce forum pour signaler un évenement exceptionnel : le festival du film tchèque et slovaque qui aura lieu du 21 au 28 mai prochain à Paris.

Il s'agit de la 3ème édition de ce festival. La derniere a eu lieu en 2011 et n'avait pu être renouvelée faute de moyens.

La possibilité vous est offerte de voir des films pour certains inédits en France et des courts métrages d'étudiants de la fameuse école tchèque de cinéma FAMU.

Plus d'infos en suivant ce lien :

http://czech-in-film-festival.fr/index.php/fr/a-propos/

Enfin une initiative permettant de montrer une cinématographie rare sur nos écrans.
patrick desmoulin
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Re: Le cinéma tchèque et slovaque

Message par patrick desmoulin »

Děkuji !
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Jeremy Fox
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Re: Le cinéma tchèque et slovaque

Message par Jeremy Fox »

Max Schreck
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Re: Le cinéma tchèque et slovaque

Message par Max Schreck »

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Le Dirigeable volé, Karel Zeman, 1967
J'étais persuadé de l'avoir déjà vu, mais je devais confondre avec un autre Zeman. Et quand bien même je croyais être familier de l'esthétique si particulière de ses films, je me suis régalé, avec l'impression d'un vrai retour en enfance où l'on croit encore à la magie. Techniquement, c'est un festival d'effets spéciaux qui parviennent génialement à s'inscrire dans une sorte de tradition de l'illusionnisme, à savoir de faire en sorte que le spectateur finit par cesser de s'interroger sur la fabrication des images qui lui sont données à voir. Avec cette histoire en mode rétro qui prend comme base Jules Verne, on est bien sûr avant tout dans une esthétique qui relève de l'illustration du XIXe, mais on retrouve aussi un goût pour le collage qui tiendrait lui plutôt du surréalisme. La satire à l'œuvre dans la peinture du monde des adultes, entre presse à sensation, mesquineries bourgeoises et rivalités militaristes renverrait pour sa part à l'esprit des caricaturistes. Bref, Zeman réusssit le tour de force de mélanger tous ces ingrédients avec une folle générosité et d'aboutir à un résultat parfaitement cohérent, qui donne à son aventure un vrai parfum d'évasion.

L'histoire est franchement amusante, avec une narration en mode feuilletonesque où les péripéties semblent s'improviser sans trop de volonté de rigueur (ainsi le film s'achève de façon complètement illogique en ne se raccordant pas du tout au prologue du film avec le procès des gamins qui introduisait le récit en flashback). Les idées poétiques et surprenantes s'enchaînent sans répit.
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Re: Le cinéma tchèque et slovaque

Message par aelita »

A signaler la sortie de Ikarie XB1 (Jindrich Polak, 1963), un film resté jusqu'à présent inédit en France.
L'affiche française du film indique que le film aurait inspiré Kubrick pour son 2001. Pas faux, notamment en ce qui concerne les décors.
A noter que, comme Solaris, le film est adapté d'un récit de Stanislaw Lem. C'est tout de même nettement moins, disons, philosophique.
Pour l'ambiance (même si l'histoire n'a rien à voir), on pense aussi un peu à Alien.
La musique, et la présence d'un robot m'ont plutôt fait penser à Planète interdite (là aussi sans qu'il y ait de ressemblance entre les deux histoires)
Ca reste tout de même très original par rapport à la plupart des films SF de l'époque . Pour la production tchécoslovaque (même pour les années 60, très créatives), je ne sais pas . Le mot robot est d'origine tchèque, et Karel Capek, le premier à l'avoir utilisé (en 1924, dans un roman de science-fiction) est peut-être un des premiers écrivains de SF "moderne", mais il ne semble pas y avoir eu beaucoup de productions du genre dans le pays...
Edit (pour répondre à la question posée par gnome) : film apparemment inédit en France, et sorti dans quelques salles françaises le 19/4. Il est possible qu'un DVD ou BR suive (malavida ?) , mais je n'en sais rien.
Dernière modification par aelita le 28 avr. 17, 10:47, modifié 1 fois.
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gnome
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Re: Le cinéma tchèque et slovaque

Message par gnome »

aelita a écrit :A signaler la sortie de Ikarie XB1 (Jindrich Polak, 1963), un film resté jusqu'à présent inédit en France.
DVD, BR, Ciné ?
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Jeremy Fox
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Re: Le cinéma tchèque et slovaque

Message par Jeremy Fox »

Rêves en rose de Dusan Hanak est repris en salles dès aujourd'hui. La chronique est signée Jean Gavril Sluka.
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DukeOfPrunes
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Re: Le cinéma tchèque et slovaque

Message par DukeOfPrunes »

gnome a écrit :
aelita a écrit :A signaler la sortie de Ikarie XB1 (Jindrich Polak, 1963), un film resté jusqu'à présent inédit en France.
DVD, BR, Ciné ?
Cela devait être au sujet du Blu-ray NFA. Un cas pour un bourreau débutant est également sorti en HD chez eux avec un très bon master (malgré des coups de poinçon, comme pour la restauration d'Ikarie). Excellent film qui reprend une partie des aventures de Gulliver à la sauce kafkaïenne (les premières minutes sont assez géniales).
Vivement en HD (STA/STF)
Joseph L. Mankiewicz - Sleuth / Jan Švankmajer - The Complete Short Films / Ladislas Starewitch - The Tale of the Fox & Other Fantastic Tales /Abel Gance - Napoléon / Koji Wakamatsu - Endless Waltz / Jiří Barta - Krysař / Raymond Bernard - Le miracle des loups / Luis García Berlanga - Plácido / Oldřich Lipský - Happy End / Masaki Kobayashi - Samurai Rebellion / Akira Kurosawa - Dersou Ouzala... etc.!
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Re: Le cinéma tchèque et slovaque

Message par aelita »

Cette sortie était une sortie salles pour un film resté jusqu'alors inédit en France. Pour les DVD/BR, je n'en n'ai aucune idée, que ce soit en édition étrangère ou française . Je l'avais rajouté à la fin de mon message.
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bruce randylan
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Re: Le cinéma tchèque et slovaque

Message par bruce randylan »

Cinq filles sur le dos (Evald Schorm - 1967)

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Une adolescente timide et introvertie rejoint un groupe de 4 copines turbulentes. Mais celles-ci ne cherchent pas véritablement à l'intégrer et s'amusent à lui jouer des tours par ennuis ou pour exploiter sa générosité.

Le hasard des visionnages m'ont fait découvrir 3 films d'Evald Schorm en quelques mois. Deux en DVD chez Malavida : Du courage pour chaque jour, drame très intéressant sur un ancien militant politique en perte de repères, La fin du bedeau, tentative de comédie satirique un peu ratée.
Et donc Cinq filles sur le dos à la cinémathèque assez proche du premier. Un beau drame doux-amer écrit avec justesse et sensibilité qui évoque l’égoïsme et le mal-être de l'adolescence.

Il y a d'un côté Natacha, maladroite et peu à l'aise dans sa famille avec son père travaillant à la mairie, souvent absent, et de l'autre les 4 filles qui sans être des délinquantes sont dissipées, manipulatrices et opportunistes. Elles contrarient par exemple l'amour naissant de leur camarade en interceptant et ré-écrivant une lettre d'amour et elles l'utilisent pour obtenir des places d'opéra pour mieux la laisser dehors juste après. Mais la méchanceté n'est pas vraiment la motivation, c'est davantage un manque de compréhension et d'empathie. La fin est très réussie à ce titre et le cinéaste est conscient des défauts de tous ses personnages (y compris de l'héroïne) et de l'injustice qui en découle.
Le ton est plutôt original, avec quelques touches décalées qui évitent le pathos sans amoindrir la psychologie des personnages et la mélancolie ambiante. Il y a des moments atypiques (une des étudiantes amoureuse d'un chanteur d'opéra affublé d'une postiche) et surtout un ton tragi-comiques proches des Amours d'une blonde comme la tentative "pathétique" de suicide ou une curieuse scène de séduction qui se déroule au milieu d'objets médiévaux.

Bonne réalisation sans artifices, qui sait jouer de la durée et sait diriger ses acteurs pour installer des ruptures tout en conservant une homogénéité dans l'écriture et le rythme. Et la photographie retranscrit bien la grisaille ambiante.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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Re: Le cinéma tchèque et slovaque

Message par bruce randylan »

Un nouveau cycle que j'attendais avec impatience depuis des années à la cinémathèque, dédié à la nouvelle vague même si la sélection est assez convenu pour qui possède déjà DVD de malavida.
Les Cueilleurs de houblon / Starci na chmelu (Ladislav Rychman - 1964)

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Plusieurs classes d'étudiants se retrouvent en été pour ramasser du houblon. Parmi eux, il y a Hanka qui a fuit les dortoirs communs pour s'aménager sa propre chambre dans le grenier. Le hasard y conduit Hanka dont il est amoureux.

Le film a marqué son temps pour être la première comédie musicale tchèque et s'inscrit davantage dans une veine à la West Side story ou Jacques Demy. Derrière la joie et l'insouciance des premières minutes, une dimension plus grave et sombre pointe occasionnellement entre un "choeur antique" (campé par 3 guitaristes habillés en noir) et une certaine violence au sein des camarades.
Celà dit, on reste dans une comédie romantique plutôt légère mais un peu inconsistante, du moins dans sa première partie dont les enjeux sont un peu faibles. Le dernier tiers s'enrichit finalement d'une touche plus amer et mélancolique, avec une aura politique plus prononcée comme si le cinéaste/scénariste était conscient que le moment que vivait son pays n'était qu'une parenthèse avant un début de désenchantement et de répression avec un retour à l'ordre (moral). Un ordre qui finit d'ailleurs par rapprocher le couple qui décide de vivre pleinement ce dont on les accuse et dont ils étaient jusque là innocents. Une émancipation qui passe aussi par un refus du collectivisme qui n'a rien d'anodin.
Alors que j'étais modérément sous le charme du film (avec des séquences musicales sympathiques mais jamais exceptionnelles), la tournure de la dernière demi-heure m'a autrement plus touché et ému avec des séquences dansées et chantées cette fois plus chargées de tension (comme celle avec les filtres colorés).

Le film a été restauré et est sorti localement en blu-ray avec sous-titres anglais :wink:
http://nfa.cz/shop/br-starci-na-chmelu/

Sinon, plus rapidement, j'ai aussi vu le fameux Ikarie XB 1 (Jindřich Polák - 1963), le film de science-fiction qui a été présenté il y a peu à Cannes Classique et dont certains décors laissent en effet penser que Kubrick s'en est inspiré pour son 2001.
Le film est avant tout une curiosité mais souffre d'un scénario un peu trop vague, aux enjeux finalement flous, qui fait que je n'ai pas été très impliqué. Après l'ambiance est pas mal, les décors s'en sortent bien vu le budget et il y a même quelques idées vraiment sympas (comme la conception des accessoires de sport).
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
bianca
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Re: Le cinéma tchèque et slovaque

Message par bianca »

Pour Ikarie XB 1 , le film, formellement , est assez précurseur (ou bien il a influencé beaucoup de monde). Sur le fond, ça se balade quelque part entre Planète interdite et Solaris (c'est tiré d'un roman de Stanislaw Lem, comme le film de Tarkosvski).
Très belle idée que cette rétrospective. L'habitué de ce cinéma pourra trouver le contenu un peu convenu (Malavida ou pas, j'ai vu la moitié des films proposés), mais la sélection, pour le néophyte, est très bien composée, entre classiques et films plus rares, dans des genres assez variés.
Grosse découverte pour ma part, hier soir, avec Les diamants de la nuit (Jan Nemes, 1964). Film court (à peine 1h15), à la trame très simple (la tentative d'évasion et la traque de deux jeunes gens qui arrivent à s'enfuir d'un transport de prisonniers -ou de déportés), mais à la narration très originale : intrigue déconstruite, entrecoupée de moments oniriques, et parfois surréaliste, même dans ses moments les plus réalistes (la traque, faite non par des flics ou des soldats, mais par une escouade de petits vieux "branlants"). Le cinéma tchèque de cette époque se permettait de sacrées audaces formelles...
bruce randylan
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Re: Le cinéma tchèque et slovaque

Message par bruce randylan »

bianca a écrit : Grosse découverte pour ma part, hier soir, avec Les diamants de la nuit (Jan Nemes, 1964). Film court (à peine 1h15), à la trame très simple (la tentative d'évasion et la traque de deux jeunes gens qui arrivent à s'enfuir d'un transport de prisonniers -ou de déportés), mais à la narration très originale : intrigue déconstruite, entrecoupée de moments oniriques, et parfois surréaliste, même dans ses moments les plus réalistes (la traque, faite non par des flics ou des soldats, mais par une escouade de petits vieux "branlants"). Le cinéma tchèque de cette époque se permettait de sacrées audaces formelles...
Yep, justement découvert il y a 2-3 ans via Malavida et ce fut une incroyable révélations d'une virtuosité narrative ahurissante et vertigineuse.

Vu la richesse de ce cinéma, je regrette du coup de ne pas avoir droit à un focus un peu plus fourni sur les cinéastes majeurs plutôt que 2 films en moyenne. Pour ma part il y a 5 films qui me sont "inédits" même si je suis loin d'avoir vu tous mes DVDs justement. Hier, j'en ai profité pour découvrir directement sur grand écran l'excellente comédie bourée d'inventions et d'idées Joe Limonade (même si le dernier tiers patine un peu) et ce bijou qu'est l'As de pique.
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