Myrna Loy (1905-1993)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Cathy
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Re: Myrna Loy (1905-1993)

Message par Cathy »

Ravie de voir que la suite de cette saga te plait. Tes avis confirment ce que j'ai pensé des films. Par contre j'ai été surprise dans l'Introuvable rentre chez lui que l'assassin soit celui-là
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car c'est tellement gros qu'on se dit que cela ne peut pas être celui-là, en plus que Nora trouve alors qu'elle n'est pas douée, induit aussi en erreur :)
Julien Léonard
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Re: Myrna Loy (1905-1993)

Message par Julien Léonard »

D'accord avec toi pour l'assassin du cinquième film (The thin man goes home). C'est trop gros pour être vrai, et puis finalement ça l'est... vrai. Ce cinquième film renouvelle un peu le style de la saga, et je trouve cela plutôt salvateur. Les trois premiers films parvenaient à être originaux (même si le troisième accuse déjà une légère baisse de régime), alors que le quatrième fait montre d'un essoufflement certain : ça reste très plaisant, et ça vaut pour plusieurs scènes pas loin d'être géniales, mais dans l'ensemble le récit patine un peu et surtout le film peine à démarrer et à trouver un véritable rythme (les dix premières minutes sont un peu limites), ainsi qu'une inspiration de qualité. Par la suite, cela s'arrange, mais avec moins de conviction qu'auparavant. Enfin, je fais la fine bouche, mais honnêtement, j'ai tout de même passé un très agréable moment devant. En tout cas, très content d'avoir vu la série se réorienter pour ce cinquième opus, tout en gardant la recette originale.

Reste le dernier à découvrir. Je n'en n'attend pas grand-chose, au vu des échos que j'en ai (et en relisant ton avis), mais on verra bien. Ce fut une bien jolie découverte de façon générale (encore merci à toi :wink: ), tellement que j'ai un gros coup de coeur pour le couple Powell / Loy. Je vais commander le coffret américain Myrna Loy & William Powell (édité chez TCM spotlight), ainsi que Le grand Ziegfeld et Une fine mouche. Je voudrais voir ce qu'ils donnent dans d'autres rôles. Je trouve Powell élégant, excentrique, toujours le mot pour rire, bref, le vrai gentleman légèrement inconvenant. Quant à Myrna Loy, elle m'a fait beaucoup d'effet... :oops: Je la trouve fraiche et toujours dans le ton juste, un régal.
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Cathy
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Re: Myrna Loy (1905-1993)

Message par Cathy »

Dommage qu'il manque Third Finger, Left hand dans le coffret Loy/Powell, mais Love Crazy (Folie douce) est une superbe comédie, et voir William Powell en femme est quand même excellent ! Une fine mouche est fort sympathique, je l'ai vu, il y a peu, et le couple Powell/Loy fonctionne parfaitement. Je dois avouer que j'adore Myrna Loy et cette espèce de distanciation et d'humour qui l'habite. Deux films que j'adore avec elle, Un million clés en mains et deux soeurs vivaient en paix !
Le sixième Introuvable renoue avec l'esprit des quatre premiers opus, mais je n'aime pas la fin qui n'est pas dans le ton de la série. Je regrette vraiment qu'il n'ait pas continué dans l'esprit du cinquième, car il y avait vraiment quelque chose à exploiter, en plus l'absence du fils est plutôt salvatrice pour l'esprit de la série !

Effectivement tu as craqué sur Myrna Loy, si j'en juge par ton nouvel avatar et ta nouvelle signature :) !
Julien Léonard
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Re: Myrna Loy (1905-1993)

Message par Julien Léonard »

Oui, là aussi je suis d'accord : sans le fils, le récit décolle autrement et ne s'embête pas à ficeler des scènes inutiles où il faut le mettre en valeur... et surtout le couple n'en n'est que mieux exploité à nouveau.

Merci pour tes petits conseils supplémentaires. :wink: Sinon, concernant les deux films avec Cary Grant que tu cites, je les ai vu et les possède d'ailleurs en DVD. Un million clés en main ne m'a pas laissé un souvenir impérissable. Je me rappelle de quelque-chose de gentil, sans plus. Mais ça fait au moins six ou sept ans que je l'ai vu, du coup je lui redonnerais volontiers sa chance. Sinon, je partage ton opinion sur Deux soeurs vivaient en paix, c'est une très bonne comédie avec de solides performances comiques pour les acteurs principaux. Le couple Grant / Loy fonctionne d'ailleurs bigrement bien.
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Cathy
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Re: Myrna Loy (1905-1993)

Message par Cathy »

Un million clés en mains m'a terriblement marquée, je ne sais pas pourquoi, je trouve que le couple formé par Myrna Loy et Cary Grant fonctionne merveilleusement bien, et puis Melvyn Douglas a un charme indéniable en ami de la famille. Je trouve le film drôle et je sais que j'en sors régulièrement des répliques. Tiens çà me fait penser que ça fait un petit temps que je ne l'ai pas revu :) !
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Folie douce, Love Crazy (1941) - Jack Conway

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Un couple célèbre le quatrième anniversaire de son mariage en reconstituant les évènements qu'ils ont vécu cette nuit-là, mais cette fois-ci rien ne se passe comme ils veulent, et suite à plusieurs quiproquos et malentendus, l'épouse finit par demander le divorce. Son mari feint alors la folie pour empêcher celui-ci.

Jack Conway réunit une fois de plus le couple mythique de l'introuvable à savoir Myrna Loy et William Powell. Il signe ici une screwball comedy typique avec dialogues qui fusent, situations complètement déjantées. Aucun temps mort dans cette comédie qui commence immédiatement, la présentation des personnages est vite faite, le mari arrivant dans un taxi avec un cadeau d'anniversaire de mariage pour sa femme qu'il retrouve dans son appartement, l'arrivée de la belle mère contrariant leurs projets. Deus ex machina involontaire, celle-ci va provoquer la rencontre du mari avec son ancienne fiancée désormais mariée qui est venue emménager dans le même immeuble lors de la panne de l'ascenseur. L'épouse va être obligée de quitter l'appartement et le mari pour échapper à sa belle-mère bloquée chez eux va sortir à son tour. La situation étant posée, il y a déjà eu de nombreuses séquences comiques dans ce passage, du tapis, à la panne d'ascenseur. Puis naturellement, il y a la véritable "folie" du mari lors d'une réception, succession de situations totalement délirantes, de l'évasion des pieds, à celle des chapeaux, ou à la scène de la montre. La comédie va à 100 à l'heure, le mari va même jusqu'à se transformer en femme.

La comédie est délirante et rondement menée par le couple Myrna Loy/William Powell, elle toujours classe, un peu folle mais raisonnable et sérieuse, toujours avec cette petite distanciation qui fait son charme, lui fort drôle dans un rôle complètement fou mettant en avant son talent comique, effets visuels, dialogues qui fusent, une très bonne comédie, méconnue mais qui pourtant mériterait plus d'attention. Il ne faut pas oublier Jack Carson en voisin , futur amoureux de la femme.
Julien Léonard
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Tes arguments donnent encore très envie ! Et ça tombe bien, en ce qui me concerne, car je viens de commander le coffret TCM spotlights Myrna Loy & William Powell (groupé avec le coffret TCM Errol Flynn qui vient de sortir)... Ce Love crazy va y passer assez vite, je pense. Vivement que je reçoive ces DVD ! :D
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Message par Cathy »

Julien Léonard a écrit :Tes arguments donnent encore très envie ! Et ça tombe bien, en ce qui me concerne, car je viens de commander le coffret TCM spotlights Myrna Loy & William Powell (groupé avec le coffret TCM Errol Flynn qui vient de sortir)... Ce Love crazy va y passer assez vite, je pense. Vivement que je reçoive ces DVD ! :D
Je dois avouer que c'est toi qui en parlant du coffret TCM spotlight m'a donné envie de revoir certains films, je ne sais pas si je regarderai Evelyn Prentice et Manhattan Melodrama, n'étant pas dans un trip films "noirs", mais les comédies avec plaisir, je suis d'ailleurs en train de revoir Double Wedding !
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Eh bien, bon film alors ! :)
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Double Wedding (1937) - Richard Thorpe

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Irene Agnew vit avec son fiancé Waldo et sa soeur Margit (Myrna Loy). Celle-ci dirige toute leur vie, a décidé de la date de leur mariage et leur avenir. Quand Irene et Waldo rencontrent Charlie, un artiste bohème qui vit dans une caravane, Margit ne le voit pas du tout d'un bon oeil, surtout quand Charlie et Irene entreprenent de vouloir se marier.

Richard Thorpe signe ici une screwball comedy sympathique autour du couple vedette Myrna Loy/William Powell. Contrairement à nombre de leurs films, ils ne sont pas mariés ici, mais naturellement vont finir par succomber l'un à l'autre. Le scenario est donc typique du style, avec ces deux êtres que tout oppose, mais qui vont finir par se trouver. Si le début du film est un peu lent, et pas très drôle, il trouve petit à petit sa vitesse de croisière et nous offre un dernier quart d'heure assez fou typique de ce style de film avec cette cérémonie de mariage et tous ses invités. Il y a aussi ces séquences loufoques avec le jardinier ou le majordome chargé de suivre Charlie. Autre bonne scène, celle où l'on voit Charlie entrainer Waldo, le fiancé sans tempérament d'Irene à devenir un véritable homme, jaloux ou faire répeter une scène aux deux fiancés. Le film repose sur le charme du couple vedette, une fois encore Myrna Loy est parfaite en jeune femme quelque peu coincée, hautaine, opposée au flegme et à l'humour de William Powell. Sans être inoubliable, le film n'en demeure pas moins sympathique.
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I love you again, M. Wilson perd la tête (1940) - W. S Van Dyke

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M. Wilson rentre chez lui en bateau quand il rencontre un homme totalement ivre qui tombe du bateau, il va le sauver, mais un coup de rame sur la tête, lui fait perdre la mémoire et retrouver sa véritable personnalité, celle d'un escroc. Il va toutefois prendre l'identité de M.Wilson, se retrouver marié sur le point de divorcé, et va monter une escroquerie.

W.S Van Dyke tourne ce film avec le couple vedette de l'introuvable qu'il a créé, à savoir Myrna Loy et William Powell. Ici nous ne sommes pas dans une screwball comedy, mais dans une comédie un peu plus sombre. En effet même s'il y a quelques situations purement comiques, comme le pigeon roucoulant, ou l'initiation des scouts, le film ne va pas tout à fait dans cette direction, il va surtout dans la confrontation entre la nouvelle personnalité de Wilson et la découverte de l'ancienne peu sympathique car avare, coincé, visiblement peu amoureux de sa femme. Evidemment le ton du film est léger avec cet homme qui retrouve sa véritable identité aidé par l'homme qu'il a sauvé et qui s'avère être lui aussi un escroc, mais nous sommes plus dans le ton des introuvables, même si'l n'y a aucune enquête policière. Le film repose aussi sur la confrontation entre Myrna Loy épouse abandonnée puis de nouveau séduite et William Powell dans sa tenue de "bad boy" séduisant et plein de classe. Comédie agréable et charmante à défaut d'être inoubliable, le charme du couple opérant toujours à fond !

PS : Logique qu'il n'y ait pas Third Finger, left hand dans le coffret vu que ce n'est pas William Powell, mais Melvyn Douglas qui en est l'acteur. Même s'ils ne se ressemblent pas, j'avoue parfois confondre leurs films.
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Third Finger, Left hand (1940) - Robert Z Leonard

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La rédactrice en chef d'un magazine de mode s'est faite passer pour mariée afin d'obtenir ce poste. Suite à un impromptu, elle fait la connaissance d'un peintre qui tombe immédiatement amoureux d'elle et décide de se faire passer pour ce mari qui n'existe pas !

Le début du film s'avère comme une critique de cette société américaine qui ne légitimerait pas les capacités d'une femme à tenir un magazine si elle n'était pas mariée, et deviendrait un objet de convoitise sexuelle de la part de ses collègues. Parti de ce constat, Robert Z. Leonard signe ici une délicieuse comédie, proche de la screwball, avec cette opposition entre deux êtres, la new yorkaise et le provincial originaire de l'Ohio. Il y a naturellement les clashs entre les deux et les rapprochements inévitables., le tout ponctué par les interventions de l'ami et confident de Margot, Gussie interprété par Felix Bressart, inoubliable dans les Lubitsch. Il y a les scènes classiques du genre, la rencontre inévitable, les rencontres suivantes et les quiproquos, les séparations. Le film se découpe en deux parties, celle avant l'introduction de celui que Margot considère comme un futur mari Lee Bowman, et l'apparition de celui-ci et son désir de faire se séparer le "couple", le couple devenant trio. Myrna Loy est excellente dans son rôle de femme indépendante capable de jouer la vulgaire femme ivre, et Melvyn Douglas qui offre toujours son charme et sa distanciation au rôle. Il est à noter que pour une fois un acteur noir qui au départ est le serviteur du train devient un avocat complice de Melvyn Douglas, rôle assez inhabituel à l'époque. Le film est porté par le couple qui se retrouvera quelques années plus tard dans Mr Blanding builts his dreamt house, mais ne sera plus qu'un amoureux fidèle ami.

Copie TCM
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Ravi à nouveau de lire ces critiques (surtout pour Double wedding et I love you again), mais il va falloir arrêter, parce qu'après je vais encore trop saliver avant de recevoir le fameux coffret Loy & Powell... :mrgreen:

Sinon, enfin, j'ai vu le dernier épisode de la saga mythique découlée de The thin man.


Song of the thin man - Réalisé par Edward Buzzell / 1947 :

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Sixième et dernier épisode de la saga, Song of the thin man est l'ultime occasion de prendre son pieds à regarder les aventures loufoques de nos deux amoureux. Je craignais de le voir, attendant clairement le moins bon épisode de la série. Que nenni, car c'est une bonne surprise ! Alors oui, on mégotera sur un film un peu plus court qu'à l'accoutumée (moins de 90 minutes, contrairement aux autres), sur un schéma diégétique désormais sans réelle surprise (l'originalité du cinquième épisode s'est ici évanouie : retour aux nuits New Yorkaises)... Mais dans l'ensemble, on est en face d'une jolie réussite. Malgré une mise en scène sans personnalité (dédiée au plus pur style MGM de rigueur, élégant et budgété), Buzzell tire son épingle du jeu grâce à une atmosphère très "Film Noir", avec son jazz canaille et sa photographie plus contrastée que jamais (clairs obscurs, brouillard, noirs profonds). La tonalité du film est ainsi un peu plus sombre, et réserve des moments de scripts tout à fait bienvenus, ménageant par ailleurs un réel suspense dans certaines séquences (le couple dans le train, persuadé que leur fils est en danger à la maison avec une meurtrière potentielle). L'humour provient moins de la relation de couple que de l'interaction de celui-ci avec l'univers qui les entoure, ce qui peut légèrement décevoir, mais dans l'ensemble la formule fonctionne parfaitement. Beaucoup d'humour, donc, avec un William Powell encore une fois déchainé, et une Myrna Loy délicieuse (Mais était-ce utile de le rappeler ?) et qui, avec 13 ans de plus que dans le premier film, reste fraiche et belle. La nuit blanche, qu'elle est obligée de passer aux côtés de son mari en pleine enquête, vaut son pesant d'or et confirme ses talents comiques. Les deux acteurs forment décidément un couple en or jusqu'au bout de l'aventure Thin man, avec cette tendresse et cette affection qu'ils ont l'un pour l'autre. Enfin, le petit garçon, qui a grandi, s'intègre bien mieux à l'histoire que dans les épisodes passés, avec là encore quelques bonnes répliques. Concernant l'issue du film, si la confrontation des coupables potentiels existe à nouveau, il faut savoir que le véritable meurtrier se dénonce tout seul. Mais la séquence entière reste en tout cas très agréable. Si le feu sacré qui habitait les débuts de la série a en grande partie disparu, le charme, lui, opère encore une fois sans aucun problème, et l'on ne peut qu'être triste que cela se finisse.


Mon classement de la série :

1 - After the thin man (1936)
2 - The thin man (1934)
3 - ex-æquo : Another thin man (1939) / The thin man goes home (1945)
4 - Song of the thin man (1947)
5 - Shadow of the thin man (1941)

Je retiendrais surtout que l'ensemble de la série est de qualité, y compris dans ce que je juge être son moins bon épisode (Shadow of the thin man). La MGM y appose sa marque éternelle et confine à l'ensemble une excellente tenue, parcouru de plusieurs éclairs de génie. Une saga qui vieillit très bien, à voir et à revoir.
Dernière modification par Julien Léonard le 16 janv. 11, 22:39, modifié 1 fois.
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The Great Ziegfeld, le Grand Ziegfeld (1936) - Robert Z. Leonard

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Evocation romancée de la vie de Florenz Ziegfeld Jr qui monta des show prestigieux à Broadway.

Nous sommes ici dans la tradition purement hollywoodienne des Biopic, Florenz Ziegfeld est mort quatre ans plus tôt en 1932, et tout de suite Hollywood s'empare du mythe qui d'ailleurs sera illustré dans plusieurs films. Ne connaissant pas bien, le véritable Ziegfeld il est dur de savoir quelles sont les parts romancées du film, toutefois, le portrait est sympathique et s'il est signé par la MGM, il semble plus entrer dans la tradition Fox de ces films retraçant la vie de ces personnages importants de la belle époque et du début du 20ème siècle tel Lilian Russell d'ailleurs évoqué dans le film que ce soit en vrai ou dans le premier numéro que Ziegfeld créera pour Anna Held. Le problème majeur du film vient surtout du fait qu'il n'y a pas beaucoup de point de repères chronologiques, si le film débute en 1893, et se termine au moment de la crise de 1929, en réalité en 1932, aucune date ne permet de savoir à quelle époque ont été réellement montés les différents spectacles. Le film dure près de trois heures et utilise le fameux découpage, ouverture, entr'acte et exit music. L'intermission intervient d'ailleurs à un curieux moment, elle survient juste après le fabuleux "A pretty girl" à la chute du rideau, sans aucun applaudissement, et le film reprend sur d'autres parties du show.

Le film retrace donc les débuts de Ziegfeld en tant que bateleur de foire avec son attraction un Hercule dont il va finir par trouver l'intérêt en lui faisant montrer ses muscles, puis ses premiers spectacles, sa rencontre avec celle qui va devenir dans le film sa première épouse, mais qui en réalité ne s'est jamais mariée avec lui. D'ailleurs quand on le sait, on se rend compte, que même si l'on parle de mariage, de femme, d'époux, de divorce, leur relation est effectivement ambigue. Naturellement on loue le talent de Ziegfeld a faire le buzz autour de ses vedettes, notamment d'Anna Held, sa première vedette et épouse, qui est censé faire venir des litres de lait tous les matins pour se baigner. Son deuxième mariage avec l'actrice Billie Burke est aussi évoqué, mais curieusement alors que ce mariage dura près de 15 ans, on a la sensation dans le film que ce n'est qu'une union brève qui durera jusqu'à la mort de Ziegfeld, et verra la naissance d'une petite fille Patricia.

L'intérêt majeur de Ziegfeld est sans doute la luxuriance de ces shows et de ces idées révolutionnaires qui mettaient en avant des femmes magnifiques, à la beauté souvent semblable et qui influencera Busby Berkeley pour ses shows. Curieusement les numéros ne sont pas nombreux, même si les premières Ziegfeld follies qui datent de 1907 sont longuement évoquées, avec le fameux "A pretty girl is like melody", numéro extravagant avec cet escalier tournant qui découvre petit à petit ses nombreuses figurantes, à travers notamment gros anachronisme une musique de Gershwin, et des extraits de Madama Butterfly ou I Pagliacci. On comprend le choc que durent ressentir les spectacteurs devant cet étalage de jeunes femmes vêtues de costumes extravagants, là aussi ce côté défilé de mode a sans doute influencé plus d'un réalisateur à Hollywood, quand on voit le nombre de films qui reprennent cette idée de présentation de modèles. Il y a aussi l'évocation de quelques vedettes qui firent leurs débuts ou explosèrent avec Ziegfeld comme Fanny Brice qui joue son propre rôle et chante naturellement "My Man", non sans avoir avant une espèce de sketch qui permet de montrer que Ziegfeld mettait en vedette des artistes à contre-emploi. Elle semble beaucoup plus sage que le portrait qu'en dépeindra Robert Wise dans Funny Girl, où elle est interprétée par Barbra Streisand.

il y a aussi Ray Bolger et ses fameux "sauts de chats" crescendo et cette mollesse des jambes. On évoque aussi Eddie Cantor ou Will Rogers qui firent leurs débuts à Broadway et chez Ziegfeld avant de le quitter pour les sirènes d'Hollywood. Il y a surtout deux numéros extravagants, le premier déjà évoqué plus haut, et celui du cirque, le Harriet Hoctor ballet interprété par Harriet Hoctor elle-même(si la technique académique semble vieillotte, elle bat quand même superbement l'entrechat), et dont la chorégraphie semble avoir totalement inspiré Balanchine pour son fameux pas de deux de Liberty Bell dans Stars and Stripes, où il utilisera exactement les mêmes sauts. D'ailleurs la chorégraphie de ce morceau est réalisée sur pointes avec des barzoi ! Il est dommage qu'il n'y ait pas plus de numéros musicaux, même si quelque part, on évite l'illustration servile de la vie d'un artiste, avec une succession de numéros mettant en vedette ou non des stars. Dommage aussi que des numéros de Show Boat, de Whoopee ou autre trois Mousquetaires ne soient qu'évoqués et non montrés. Mais Ici la star c'est Florenz Ziegfeld, son génie, son goût du luxe et dépensier inconditionnel qui sont mis en avant. Il est sûr que le personnage dépeint est éminement sympathique.

Côté interprétation William Powell est magistral dans ce rôle, avec ce côté sympathique, bateleur puis à la classe innée. Il reprendra d'ailleurs ce rôle dans Ziegfeld Follies de Vincente Minnelli où il dirige une revue imaginaire du Paradis. Luise Rainer a obtenu l'Oscar de la meilleure actrice pour son rôle d'Anna Held, il est vrai qu'elle est émouvante à certains moments, notamment la grande scène d'introduction ou la grande scène du téléphone mais peut-être son jeu semble un peu exagéré. Myrna Loy n'a qu'un petit rôle, même s'il n'est pas évident, car interpréter une actrice encore vivante à savoir Billie Burke ne devait pas être évident. Le portrait de l'actrice est flatteur et l'actrice y est bien plus naturelle que Louise Rainer. Il ne faut pas oublier aussi de mentionner Frank Morgan en meilleur ami-ennemi de Ziegfeld toujours truculent ou Reginald Owen en Hercule bellâtre de même que Virginia Bruce à la beauté lumineuse dans le rôle d'Audrey Dane, actrice arriviste et alcoolique. Si le film paraît classique, il permet à la MGM de déployer son luxe et son faste dans les numéros musicaux, et bien que ceux-ci soient peu nombreux, il n'en demeure pas moins un must du genre, avec ce mélange de comédie musicale et de comédie dramatique. La mort de Ziegfeld est d'ailleurs assez émouvante.

On comprend aisément pourquoi ce film a eu l'Oscar du meilleur film, Hollywood n'est jamais meilleur que quand il se penche sur lui-même. Et on se rend compte en regardant ce film à quel point Ziegfeld influença tous les grands noms de la comédie musicale.

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Un million clés en mains, Mr Blandings builds his dreamt house (1948) - HC Potter

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Une famille américaine vit à l'étroit dans un appartement New Yorkais, plutôt que de rénover celui-ci, le mari décide d'acheter une vieille ferme dans le Connecticut, c'est là que les ennuis s'accumulent.

Un an après Deux soeurs vivaient en paix, le couple Myrna Loy/Cary Grant se reforme. Aucun message dans ce film, hormis une petite attaque de la publicité facile, elle fait acheter n'importe quoi, et la fragilité du citadin devant l'escroc campagnard qui va lui faire acheter n'importe quoi. Ensuite le film décrit les péripéties d'une construction qui va rencontrer pleins de problème, entre le puits qu'on ne trouve pas, et les embuches de la construction, il n'y a pas grand chose. Nous sommes dans ces comédies familiales typiques américaines avec ce couple d'américains moyens, père de deux petites filles face à une situation pleine d'imprévue.
Ce qui fait le charme de ce petit film, c'est son trio d'acteurs, Myrna Loy, qui rempile dans son rôle d'épouse dévouée, pleine de piquant, d'humour, Cary Grant à l'humour habituel qui subit les évènements, et Melvyn Douglas qui en voix off raconte les péripéties du couple et joue le meilleur ami du couple avec lui aussi sa distanciation et sa nonchalance habituelle. Le film est donc rempli de petites anecdotes plus ou moins drôles mais qui font sourire et qui remplissent totalement leur but à savoir distraire. Il ne faut pas oublier non plus Louise Beavers qui finira par trouver la réclame du fameux Jambon Wham. Bref pas un grand film, mais une très agréable comédie qui fait encore mouche aujourd'hui par l'universalité de son thème.
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