La critique autrefois

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Commissaire Juve
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La critique autrefois

Message par Commissaire Juve »

Avec un sujet pareil, il y a de quoi ricaner, je pense. Petit rappel...

Télérama, troisième semaine de novembre 1968 :
Commissaire Juve a écrit :Et cette semaine-là, Télérama disait à ses lecteurs : N'allez pas au cinéma ! :lol: :lol: :lol: Pourquoi ? parce qu'il ne sortait que des films de pervers et de tordus : le détective (avec Frank Sinatra), L'étrangleur de Boston et Rosemary's baby. Des films "où on ne nous passe rien du crime sexuel". Des films où l'on voit des "ignominies" (je cite).
Il reste pour rigoler à aller voir comment le Gendarme se marie (Louis de Funès ne donne pas dans le sadomasochisme, il faut le reconnaître)...
Ils ont bien changé depuis. :mrgreen:

Dans un numéro de Télérama de décembre 1969, on peut lire :
Mon oncle Benjamin (Edouard Molinaro, 1969) :
... des corps nus, des propos paillards, des scènes d'une vulgarité énorme. Tout est laid dans ce film. Et laid comme à plaisir. Ce ne sont que visages suants, regards porcins. [...] D'un roman vif à l'épicurisme souriant, Molinaro a fait un film paillard et grossier. Seule la charmante Claude Jade échappe — par quel miracle ? — à la laideur ambiante.

Le chemin des écoliers (Michel Boisrond, 1959) :
... Bien sûr cette période a engendré ce genre de corruption. Mais rien n'est expliqué, ni analysé, l'immoralité est passée au vernis d'une réalisation académique et Bourvil (il est le seul à s'en tirer par la dimension humaine qu'il donne malgré tout à son personnage) doit faire amende honorable devant l'adolescence "à la page" et les gens qui savent "se débrouiller". Tout cela peut paraître anodin à côté des audaces du cinéma d'aujourd'hui. Cela n'en reste pas moins écoeurant.
C'est laid... c'est écoeurant... A suivre. :mrgreen:
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O'Malley
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Re: La critique autrefois

Message par O'Malley »

C'est l'époque où Télérama était à la droite de l'Office catholique!
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Message par Commissaire Juve »

Le petit Parisien des 17-18 juillet 1943
Une vie de chien (Maurice Cammage, 1943) :
Fernandel passe, auprès d'un certain nombre d'amateurs de cinéma, pour la personnification de ce que l'écran peut offrir de plus lourd et de plus vulgaire. Ce n'est certainement pas dans Une vie de chien que l'on trouvera des arguments contre eux. [...] Faut-il en rejeter la faute sur le seul Fernandel ? Evidemment, cet acteur ne paraît guère conscient des sottises qu'il tourne. Mais nous ne pouvons oublier qu'il put être, dans les meilleurs films de Marcel Pagnol, plein d'une finesse et d'une sensibilité instinctive, aussi cocasse que touchant [...]
Le Canard enchaîné du 27 novembre 1963

[quote]Pouic-Pouic (Jean Girault, 1963) :
les films qu'on peut ne pas voir... Les auteurs, pas fiers, ont ainsi appelé le film tiré d'une pièce qui, sous un autre titre, eut une vie brève et fut enterrée sans cérémonie. Seulement, n'est-ce pas, "Pouic-Pouic" rappelle un peu "Boeing Boeing" qui est un triomphe. [...] Ah ! le père, heureusement, c'est Louis de Funès, un clown exceptionnel. Sans lui, le film, malgré le talent des autres interprètes, s'écraserait sur l'écran comme un navet cuit et réchauffé qu'il est. Tout le spectacle est dans ses mimes, ses colères, ses bredouillis... L'engager, c'est la seule bonne idée qu'ont eue les auteurs et producteurs. [...][/quote]
Dernière modification par Commissaire Juve le 18 juin 10, 13:49, modifié 5 fois.
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Message par Commissaire Juve »

Gringoire*, du 11 janvier 1935

* Hebdomadaire de centre-droit fondé en 1928... qui a tourné Vichyste pendant la dernière guerre. J'ai a la maison une petite réserve de vieux journaux de toutes époques rassemblés pour bosser avec mes élèves.

The gay divorcee (Mark Sandrich, 1934) :
Je serais bien étonné si, en dépit de la dureté des temps, The gay divorcee n'emplissait pas pendant de longues semaines, la pimpante salle de l'Avenue. Des véritables amateurs d'images vivantes aux fervents du vieux vaudeville, le film de Mark Sandrich a de quoi satisfaire les spectateurs les plus divers [...] Ce film se déroule agréablement, mais sans surprise -- si je vous en disais l'argument, vous auriez l'impression d'avoir vu ça vingt fois [...]
[quote]Zouzou (Marc Allégret, 1934) :
... parmi toutes nos fantaisistes, Joséphine Baker est vraiment la seule qui puisse soutenir la comparaison avec un Fred Astair et une Ginger Rogers. Qui sait, j'allais peut-être voir un Gay divorcee français ! Je suis tombé sur la berquinade la plus plate, la plus niaise, et, pour tout dire, la plus insupportable [...] Tous les poncifs de la Bibliothèque rose se donnent la main. Pauvre Joséphine Baker ! Et pauvre Marc Allégret ! Nous voilà loin de Lac-aux-dames ![/quote]

berquinade : vient de l'écrivain Arnaud Berquin et désigne des ouvrages de caractère sentimental et un peu enfantin.
Dernière modification par Commissaire Juve le 18 juin 10, 13:49, modifié 5 fois.
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Message par Commissaire Juve »

Cinémonde, 16 octobre 1958
Duel dans la Sierra / The last of the fast guns (George Sherman, 1958) :
L'idéaliste jeune homme et le vilain "dur à cuire" se poursuivent et se tirent dessus avec une contagieuse conviction. Gilbert Roland a une gouaille cynique de vieux routier. (non signé)
ça, c'est de la critique :lol:
Rapt au deuxième bureau (Jean Stelli, 1958) :
une intrigue aux fils nombreux. Après les avoir savamment embrouillés, le scénario et la mise en scène les rassemblent, provoquant une série de coups de théâtre. Une hallucinante poursuite clôt le film. Frank Villard reprend avec brio son personnage d'inspecteur casse-cou, Danielle Godet charme, et Dalida chante, pour la première fois au cinéma. (non signé)
Quand se lève la lune / The rising of the moon (John Ford, 1957) :
John Ford n'est jamais plus chaleureux, plus subtil et plus drôle que quand il parle de l'Irlande, le pays de ses ancêtres, où il a le regret de n'être pas né. Tyrone Power présente le film. (non signé)
"que quand"... ouïe !
Mission diabolique / Der Fuchs von Paris (Paul May, 1957) :
Le Paris de l'Occupation est fidèlement reconstitué. Hardy Krüger a de la puissance, Michel Auclair est inquiétant. (non signé)
[quote]Les tricheurs (Marcel Carné, 1958) :
Ce retour en force de Marcel Carné avec un sujet qui lui tient à coeur depuis très longtemps fera couler beaucoup d'encre. Les sujets de Carné sont toujours inscrits dans une atmosphère qui les rend inoubliables : Quai des brumes, Le jour se lève, Les Visiteurs du soir, les Enfants du Paradis. Les Tricheurs n'échappe pas à cette règle, et c'est tant mieux. Cette jeunesse française qui a choisi pour fief Saint-Germain-des-Près verra ce film et se reconnaîtra, la gorge sèche et les tempes battantes. L'autre y verra un dramatique avertissement, que ni les amours faciles, ni le luxe volé, ni les "surboums" délirantes ne font oublier. On peut dire de Carné qu'il a donné naissance à une école : celle du réalisme poétique. Ici, sa patte est plus vive, plus nerveuse, le sujet étant moins littéraire que les précédents. Le dialogue est rapide, dramatique dans sa quotidienneté. [...] Pascale Petit grandit d'un film à l'autre. Les Tricheurs vont faire d'elle une vedette et c'est très mérité. Roland Lesaffre révèle une maturité nouvelle [...] (non signé)[/quote]
Dernière modification par Commissaire Juve le 18 juin 10, 18:09, modifié 8 fois.
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Julien Léonard
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Message par Julien Léonard »

Il y a quand même des trucs énormes... Ce topic est très intéressant, mon cher commissaire. Il a valeur d'archive autant que de bonne poilade. :)
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Commissaire Juve
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Re: La critique autrefois

Message par Commissaire Juve »

Cinémonde, 3 octobre 1957
Le fort de la dernière chance / The guns of Fort Petticoat (George Marshall, 1957) :
Pendant que la guerre de Sécession fait rage, un colonel nordiste pense glaner de faciles lauriers en décimant les tribus indiennes du Texas. Mais son lieutenant, Frank, va se mettre en travers de ses projets et organiser la population [...] C'est un western nerveux, ardent, mouvementé. Avec de rudes images (un assaut d'Indiens contre une armée de femmes) et des personnages solides. (non signé)

Dix mille chambres à coucher / Ten thousand bedrooms (Richard Thorpe, 1957) :
Un solide milliardaire américain débarque en Italie pour aménager un super-palace qu'il vient d'acquérir [...] Il s'agit d'un film où l'optimisme et la bonne santé morale triomphent, où l'action va et vient avec une folle désinvolture, où les personnages s'entrechoquent et explosent en gags innombrables. Rien n'est nouveau, et pourtant, tout séduit : c'est la vertu des comédies américaines, genre inusable. (non signé)

Traqué par Scotland Yard / Town on trial (John Guillermin, 1957) :
Une jeune femme, habitant une petite ville tranquille, est assassinée. L'inspecteur Halloran, de Scotland Yard, enquête, et ses investigations remuent les passions [...] La fameuse sobriété anglaise, ici encore, fait mouche : images calmes, presque froides, qui débouchent brusquement en plein drame et provoquent ainsi de violents effets de choc. Le dénouement est très spectaculaire : on traque l'assassin sur un clocher. (non signé)

Mam'zelle Cri-Cri / Die Deutschmeister (Ernst Marischka, 1955) :
... Le climat du film est celui de l'Autriche des opérettes romantiques : jolies manières, costumes dorés, vie chantée, histoires d'amour et féerie des sentiments. C'est rose, gentil, anodin et tout à fait charmant. (non signé)
Dernière modification par Commissaire Juve le 10 juin 10, 14:21, modifié 3 fois.
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Re: La critique autrefois

Message par Commissaire Juve »

Salut les copains :mrgreen: , août 1964
America, America (Elia Kazan, 1963) :
... Dernière oeuvre du grand Elia Kazan, ce long film d'une rare intensité dramatique est une peinture étonnamment réaliste de l'Empire Ottoman en 1896 et de la vie d'un jeune homme auquel les vissicitudes et la faim n'ont pas enlevé son idéal de liberté et de justice. Excellente interprétation du héros principal, Stathis Giallelis. Ne manquez surtout pas ce film qui, malgré sa longueur, ne cesse d'émouvoir et de fasciner.

Banco à Bangkok pour OSS 117 (André Hunebelle, 1964) :
... Deuxième aventure d'OSS 117 portée à l'écran, ce film (nettement meilleur que le premier) jouit d'une excellente mise en scène et offre, outre 1h30 d'action palpitante, un intérêt documentaire certain sur la Chine. Néamoins, Kerwin Mathews manque de sincérité dans son rôle.

Salut les copains :mrgreen: , septembre 1964
Duel au Colorado / Gunfight at Comanche Creek (Frank McDonald, 1963) :
... Si vous acceptez de jouer le jeu, si vous aimez les couleurs vives, si vous faites semblant d'avoir peur, peut-être passerez-vous deux heures agréables. Même si vous oubliez vite ce film, du moins lui reconnaîtrez-vous le mérite de l'originalité.

A l'ombre des potences / Run for cover (Nicholas Ray, 1955) :
... Nicholas Ray, pour la réalisation de son film, a utilisé toutes les recettes du western : bons venant à bout des méchants, violents combats, cow-boys-indiens, séquence sentimentale au milieu, coups de feu toutes les cinq minutes. Et ne manquez pas le début : le scénario est si compliqué ! Mais en compagnie des images de Nicholas Ray, le temps ne semble jamais long.
Dernière modification par Commissaire Juve le 10 juin 10, 14:22, modifié 2 fois.
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Re: La critique autrefois

Message par Commissaire Juve »

Rock & Folk, avril 1979
Voyage au bout de l'enfer / The deer hunter (Michael Cimino, 1978) :
... Si le constat penche à gauche, vaguement ("on n'aurait pas dû y aller"), le film cède souvent au charme obscène de l'American way of life (il faut bien réconforter les braves spectateurs). Il n'empêche que trois heures de "son et lumières" pour en arriver là, était-ce bien la peine ? Autrefois, au temps d'Hollywood, un Raoul Walsh, un William Wellman, un Ford vous aurait ficelé cela en une heure trente. Il arrive que l'on décroche parfois en dépit de plusieurs morceaux de bravoure très réussis — en particulier la prison vietnamienne dans les eaux. Bon, il faut bien en venir aussi à De Niro. C'est tout de même pour lui que les gens iront et que le film a tant excité les critiques. On le trouvera tel qu'on l'espérait : bourré d'énergie rentrée, mais singulièrement irritant par son attirail Actor's Studio. Et ne vous étonnez pas si Christopher Walken, qui joue le loser de service, l'éclipse totalement. (Jonathan Farren)

Le souffle de la tempête / Comes a horseman (Alan J. Pakula,1978) :
... La méthode du "Souffle de la tempête" (qui dure deux heures, on ne s'en rend pas compte) est simple : elle consiste à tirer sur les fils qui se détachent de la tapisserie jusqu'à ce que celle-ci se défasse tout entière sous nos yeux. Mais le cinéaste n'est pas à la hauteur du sujet. [...] On a comme l'impression que la mise en scène n'a point d'âme. Et enlever l'âme à un pareil sujet, c'est enlever sa monture au cow-boy. Tout cela est propre, honnête, même si les décors et la photo — avec ce qu'il faut de gris et de poussiéreux [...] — construisent magnifiquement l'espace, même si Jane Fonda tient le film à elle-seule, et ce malgré la présence de James Caan, toujours aussi mollasson. (Jonathan Farren)
Dernière modification par Commissaire Juve le 18 juin 10, 18:09, modifié 4 fois.
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Re: La critique autrefois

Message par Sybille »

Merci pour ton topic, Commissaire, à la fois drôle et instructif. :)

Je trouve la critique de America America dans Salut les copains :mrgreen: très juste.
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Re: La critique autrefois

Message par Major Dundee »

Encore un super topic commissaire.
Le seul petit bémol c'est que tu n'indiques pas le nom des critiques, mais peut-être ne sont-elles pa signées :wink:
En tout cas encore bravo 8)
Charles Boyer (faisant la cour) à Michèle Morgan dans Maxime.

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- J'aurais cinq ans... Ce serait du joli !


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Re: La critique autrefois

Message par Jeremy Fox »

Oui, topic bien amusant. Si j'en avais le courage, je reprendrais bien quelques perles tirées des 10 premières années de Positif ; ce serait peut-être l'occasion pour moi de réouvrir ces deux gros pavés édités voici une dizaine d'années.
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Re: La critique autrefois

Message par Nomorereasons »

Commissaire Juve a écrit :Voyage au bout de l'enfer / The deer hunter (Michael Cimino, 1978) :
... Si le constat penche à gauche, vaguement ("on n'aurait pas dû y aller"), le film cède souvent au charme obscène de l'American way of life (il faut bien réconforter les braves spectateurs). Il n'empêche que trois heures de "son et lumières" pour en arriver là, était-ce bien la peine ? Autrefois, au temps d'Hollywood, un Raoul Walsh, un William Wellman, un Ford vous aurait ficelé cela en une heure trente.


Et La Rochefoucauld il aurait ficelé la Recherche du temps perdu en une phrase et demie! Ca fait mal de lire ça sur Rock&Folk tout de même.
Et puis "le charme obscène de l'American way of life" c'est quoi? La mousse et le billard? Le cocard de Meryl Streep? Bon, enfin, pas de polémique, je ne fais que passer :mrgreen: merci commissaire!
Tancrède
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Re: La critique autrefois

Message par Tancrède »

commissaire, ce serait rien chouette si tu mettais l'auteur des critiques que tu cites.
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Re: La critique autrefois

Message par Commissaire Juve »

Je ne pensais pas que les noms des auteurs vous intéresseraient. J'ai commencé à en mettre (Rock & Folk), mais il va falloir que je revoie tous les numéros visités...


Rock & Folk, janvier 1981
Raging Bull (Martin Scorsese, 1980)
... Raging Bull est en tout cas le meilleur film de Scorsese depuis "Mean Streets", et de loin. Il y a la même ferveur, la même absence de propos. C'est un film sans excuses, et qui n'en offre pas. Glauque et opaque, peut-être, mais comme la vie. La seule différence est peut-être qu'à cause du décalage temporel et de l'évident amour de Scorsese pour le détail authentique, à cause de cette perfection même, son naturalisme est devenu un peu celui de l'enthomologiste. Il reste qu'il y a bigrement matière à jubiler dans ce film : Joe Pesci est merveilleux dans le rôle du frangin-manager, et c'est un plaisir de voir DeNiro le laisser lui voler ses scènes. Cathy Moriarty est une non-professionnelle découverte par Scorsese, une froide beauté dont la voix incroyablement basse et bourrue ferait presque passer Bacall pour un rossignol. Et il y a bien sûr la musique du film ; Scorsese a toujours été très heureux de ce côté-là [...] (Philippe Garnier)

Superman II (Richard Lester, 1980) :
Vise-moi ça si c'est mignon : une espèce de forme humaine qui virevolte dans les airs vêtue d'un collant bleu, d'un slip et d'une cape rouge. Mais bon Dieu, c'est Superman. Le héros de la célèbre bédé des Années Trente [...] Hollywood a compris que c'était un sujet en or qui pouvait rapporter des pépites. Ce fut donc le médiocre "Superman" du besogneux Richard Donner. Deux ans plus tard, le héros revient par temps de crise économique : Superman, c'est la tornade blanche qui, comme diraient nos intellos, se tamponne du réalisme. Lui, n'a pas besoin de pétrole pour se faire justice. Avec ce genre de film, pas de problème : en débarquant au milieu, on comprend immédiatement l'histoire, on distingue le gentil des méchants à sa panoplie de justicier [...] Si Superman a la naïveté du parvenu, il connaît aussi, désormais, son poids en dollars. Dans ce deuxième volet commencé par Richard Donner, continué par je ne sais pas qui, et terminé par Richard Lester (certains disent qu'il est responsable du film à 40%, d'autres à 90%, allez savoir), notre brave justicier croule sous les dollars, noyés qu'il est par l'avalanche des effets spéciaux et par un casting impressionnant [...] "Superman II" cède volontiers à la redite [...] Petit machin au souffle court et à l'imagination de Prisu [...] Seul le prix du produit reste collé à la pellicule : trente millions de dollars. Même Margot Kidder [...] perd de sa verve dans ce Niagara de carton-pâte : c'est tout dire. (Jonathan Farren)
à suivre...
Dernière modification par Commissaire Juve le 18 juin 10, 18:10, modifié 4 fois.
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