L'endroit pourra ainsi être une sorte de compilation d'histoires, pour briller à table avec ses amis cinéphiles.
J'entame avec cette petite anecdote inoffensive entre Errol Flynn et Humphrey Bogart qui, par leur indiscipline, faisaient enrager les studios (Extrait du livre Errol Flynn ou le mal aimé du cinéma, de Michael Freedland / France Empire, 1980) :
Le juge Albert Riss était de cet avis. Une vedette de l'écran ne peut pas vivre comme un individu ordinaire. Il estima qu'en effet Flynn avait besoin d'au moins 12 000 dollars par mois. Il déclara caduc le contrat qui le liait à son agent. Certainement, Jack Warner aurait bien voulu pouvoir aussi facilement annuler celui qui l'attachait à Flynn... et aussi à Humphrey Bogart !
Les deux compères avaient joué ensemble dans La caravane héroïque, que l'on confond souvent avec Les conquérants mais qui est encore pire. Jack Warner et Curtiz (qui cette fois s'était juré de n'avoir plus rien à faire avec cet "enfant de salaud") décidèrent qu'ils en avaient assez.
- Vous êtes congédiés, hurla Jack Warner. Tous les deux.
Bogart n'était pas encore une vedette, mais il était au moins aussi indiscipliné qu'Errol. Comme lui, il avait un contrat en bonne et due forme.
- Cela vous coûtera une fortune si vous vous séparez de nous, prévint Flynn, sur un ton fort aimable.
Puis, il partit avec son nouveau copain pour écluser quelques rafraichissements bien tassés. Au bar du studio, ils cherchèrent un moyen d'alléger les soucis financiers de leur patron.
- C'est facile, dit Bogart. Il n'y qu'à foutre le feu à un des studios. Il touchera l'assurance.
- Idée géniale, vieux, approuva Flynn.
Ils s'en allèrent ensemble en quête d'un bidon d'essence et d'une boite d'allumettes. Ils en avaient déjà craqué une, lorsqu'un technicien flaira une odeur suspecte et alerta le service d'incendie. On ne soupçonna jamais leur rôle dans cette affaire.
