Robert Lamoureux (1920-2011)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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phibes
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Re: Robert Lamoureux (1920-)

Message par phibes »

Alligator a écrit :
phibes a écrit :ma femme à son réseau , mon beauf frère à son réseau , moi j'ai mon réseau :wink:
le réseau attila c'est quelque chose :wink:
Chacun son réseau. On ne mélange pas.

c'est justement ce genre de petites touches que j'aime dans le cinéma de robert lamoureux , les années 50 ont été plus poétiques dans sa filmographie , mais n'empêche que sa trilogie de la compagnie est vraiment sympa :wink:
Alligator
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Re: Robert Lamoureux (1920-)

Message par Alligator »

Papa, maman, la bonne et moi (Jean-Paul Le Chanois, 1954)

http://alligatographe.blogspot.com/2011 ... t-moi.html

Image

J'avais un bien meilleur souvenir de ce film. Par moment j'ai frôlé l'ennui, le film manquant parfois de rythme.

Disons plutôt qu'une bonne première partie présente sereinement les personnages et les petits enjeux de ce quotidien familial modeste. Une fois cela accompli, on se lasse un peu trop vite, et puis les situations comiques ne sont pas toujours très percutantes, il faut donc attendre la dernière partie pour retrouver de l'émotion, un intérêt au récit. Il y a comme un ventre mou que je n'avais pas perçu la première fois, une stase trop pépère où la structure du récit ressemble un peu à une succession de petits sketchs comme ceux qui ont fait le succès en cabaret de Robert Lamoureux, ces petites saynètes dans lesquelles il racontait des histoires de famille les plus abracadabrantes.

Quand Louis de Funès fait son apparition pour venir "donner la main" lors d'un déménagement, le film tourne au burlesque, au cartoon, enfantin, un humour qui me touche ici que très peu.

Ce qui m'avait beaucoup plu est toujours plus ou moins présent -le cadavre bouge encore- c'est cet esprit un brin frondeur, iconoclaste, fondu en manière de paradoxe dans la routine d'une famille de français moyens. Ce hiatus, on le doit à la plume de Marcel Aymé (ici co-scénariste avec Pierre Véry autre joli imaginaire), un écrivain pour qui je nourris plus que de l'admiration. Voilà quelqu'un qui me fascine et m'impressionne, un de ces géants sur les épaules duquel nous aimons à guetter l'horizon, nous autres nains (spéciale dédicace à MC Bernie, de Chartres).

C'est donc aussi la peinture d'une France un peu disparue, celle du 20e siècle, celle des immeubles très socialement hiérarchisés, celles des humbles qui vivent dans les remises et qui cherchent le petit boulot pour survivre. Cette France existe encore recluse, plus métissée peut-être, mais toujours modeste et travailleuse. Il y a dans cette description un murmure qui étonne par sa douceur, une paix qui n'oblitère pas cependant les emmerdes et l'absence de pognon. On fait avec, on s'entraide. Qu'on ne vienne pas m'asticoter le nombril avec l'image d'Epinal ou le cliché, cette réalité s'est imposée à moi durant toute mon enfance, j'en viens. Venez pas me dire que ça n'existe pas.

Quoiqu'il en soit, je ne sais pas à qui l'on doit cet état d'esprit, à Marcel Aymé davantage qu'à ses collègues, peu importe après tout, mais une franche gaité imprègne le texte et le récit.

Il n'y a guère que "Papa" (superbe Fernand Ledoux) qui fasse quasi continuellement la gueule, en vieux ronchon coincé dans son froc. Ce n'est qu'à la fin qu'on s'aperçoit de la "supercherie", ce qui nous vaut d'ailleurs une séquence assez navrante, mal vieillie, celle où Lamoureux fait la leçon aux élèves de son père qui le chahutent. Foutre dieu, que l'école a changé!

Le personnage qui m'a le plus plu c'est celui de "Maman" (Gaby Morlay) avec sa petite voix et ses raclements de gorge, à moins que ce soit des petites interjections, je ne sais comment dire, elle a un de ces petits tics verbaux qui en énervent plus d'un, mais qui, personnellement, me mettent illico en joie. J'adore cette actrice et ce petit bout de bonne femme qu'elle campe avec une joie un peu dans la lune, pimpante et impliquée, dans la sagesse des fous.

Concernant la "bonne" (Nicole Courcel), et "lui" (Robert Lamoureux), je les range volontiers avec tous les autres petits rôles, ces petites trognes que je me fais un plaisir à classer dans le trombi, un truc un peu obsessionnel et surtout empreint de plein d'affection. Courcel n'a pas un bien grand rôle et Lamoureux n'est pas encore très sûr de lui.

Je suis peut-être un peu déçu également par la réalisation de Jean-Paul Le Chanois. Je l'avais gardée en mémoire avec beaucoup plus de caractère. On a droit cependant à quelques idées charmantes, très simples et qui servent bien l'histoire. N'empêche, je m'attendais à bien plus.

Pour finir, je m'en voudrais de ne pas conclure sur la partition de Georges Van Parys élégante et gaie, une petite œuvre qui bien foutue, comme d'habitude avec cet artiste.
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Commissaire Juve
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Re: Robert Lamoureux (1920-)

Message par Commissaire Juve »

Petit UP !

D'abord pour signaler que le comédien est décédé en 2011 (il faudrait mettre à jour le titre du topic).

Pour dire ensuite que depuis que j'ai appris -- de la bouche de Marc Jolivet -- qu'il avait harcelé lourdement la comédienne Arlette Thomas (mère dudit Marc), il avait quelque peu baissé dans mon estime.

Enfin que je l'ai dans :

- Le don d'Adèle (1951) ... film vulgos où il ne fait qu'un long caméo
- Escalier de service (1954) ... où il a un sketch avec Danielle Darrieux
- Papa, maman, la bonne et moi... (1954) ... que j'aime beaucoup
- Papa, maman, ma femme et moi... (1955) ... sympa, mais n'évitant pas les lourdeurs
- Rencontre à Paris (1956) ... sympa
- Les Aventures d'Arsène Lupin (1957) ... sympa
- La Vie à deux (1958) ... film à sketches (il y rejoue avec Danielle Darrieux, je crois)
- Signé : Arsène Lupin (1959) ... sympa
- Ravissante (1960) ... sympa

Donc : Ravissante (de Robert Lamoureux, avec la collaboration technique de Maurice Regamey)

L'histoire d'un monsieur marié (Philippe Noiret) qui -- après s'être pris un râteau avec une femme allumeuse (Sylva Koscina) -- demande à un ami séducteur (Robert Lamoureux) de le venger en draguant la coquette et en l'abandonnant illico. Bien entendu, les choses ne se passent pas comme prévu...

Découvert hier soir. C'est un film à papa plaisant, un tout petit vaudeville (67 minutes !) qui -- j'imagine -- devait être projeté dans des séances à double programme (un petit film + un grand film). Pas grand-chose d'autre à ajouter (en dehors du fait que Sylva Koscina y est très mal coiffée :mrgreen: ).
Spoiler (cliquez pour afficher)
DVD LCJ non compatible 16.9e avec un 1.66 légèrement zoomé (en 1.58).
Image upscalée tout de même potable (sans zoom s'entend).

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Re: Robert Lamoureux (1920-)

Message par kiemavel »

Commissaire Juve a écrit :Pour dire ensuite que depuis que j'ai appris -- de la bouche de Marc Jolivet -- qu'il avait harcelé lourdement la comédienne Arlette Thomas (mère dudit Marc), il avait quelque peu baissé dans mon estime

:uhuh:

J'ajoute quand même quelque chose d'un peu "informatif" :mrgreen: . J'aime plutôt l'acteur de cinéma et - comme presque tout le monde - je ne crache pas du tout sur le gros comique à la française (ses propres films) mais Lamoureux était surtout un auteur et un grand acteur de comédie au théatre mais les preuves de son talent sont rares (même si certaines pièces ont été captées) ... et il était également très présent à la radio. Dans le programme "Les nuits de France Culture", on peut parfois entendre (et réécouter sur le site) une émission de radio et de télévision très populaire dans les années 50 dont Lamoureux a été pendant longtemps un invité permanent (il fut parfois suppléé par Raymond Devos à partir du milieu des années 50) : La joie de vivre. Il y donnait des sketchs et des chansons et c'était souvent très marrant. D'autre part, cette émission permet d'entendre des chanteurs parfois totalement oubliés, du genre qu'on peut entendre aussi chez Philippe Meyer sur inter (La prochaine fois je vous le chanterai). Sur le site, sont en ligne les émissions avec J. Greco, J. Marais, G. Philipe ...

Quant à Arlette Thomas, je viens de la revoir dans l'excellent Pattes blanches. cela à sans aucun doute été signalé ailleurs mais je recommande le Blu-Ray Gaumont qui est abslument superbe
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Re: Robert Lamoureux (1920-)

Message par Supfiction »

kiemavel a écrit :
Commissaire Juve a écrit :Pour dire ensuite que depuis que j'ai appris -- de la bouche de Marc Jolivet -- qu'il avait harcelé lourdement la comédienne Arlette Thomas (mère dudit Marc), il avait quelque peu baissé dans mon estime
Il lui avait dit quoi à Arlette ? "Viens à la maison (y a le printemps qui chante)" ?
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Re: Robert Lamoureux (1920-2011)

Message par Commissaire Juve »

kiemavel a écrit :... J'aime plutôt l'acteur de cinéma ...
Je ne crachais pas dessus, hein ! Je le vois différemment, c'est tout.

J'ajoute que dans "Ravissante" (que j'aurais tendance à considérer comme son dernier film de "bonne tenue"... après, il y a une pause cinéma de 13 ans... et il reprend avec la série des "7e compagnie" !), il est particulièrement sympathique.

Mais comme le disait si bien Arlette Thomas : c'était aussi un rrrôôô minet !
Supfiction a écrit :
Il lui avait dit quoi à Arlette ?
A en croire son fils, il l'avait bien emmerdée. Des années plus tard, lors d'un spectacle auquel assistait le "Rrrô minet", Marc Jolivet en a profité pour lui mettre la honte devant toute la salle.
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Re: Robert Lamoureux (1920-2011)

Message par villag »

J' aimais bien Robert Lamoureux : j'aimais bien ses Papa , Maman ....., ses 7eme compagnies ses sketchs ; je ne sais si il avait de l'humour ou de l'esprit , ( je pencherais plutôt pour la 2ème option ), mais il était loin du gros comique à la française comme j'ai pu lire ...c’était autre chose que nos sois disant grands comiques actuels, ( Mickael Youn par exemple ....! )
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